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 a burning lullaby. (tracey)

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MessageSujet: a burning lullaby. (tracey)   a burning lullaby. (tracey) Icon_minitimeSam 9 Mar - 18:44



but so much left that i don't know
« we never had a choice, this world is too much noise
It takes me under, it takes me under once again. »


♪♫♬

La puissance des sortilèges lancés avait balayé une partie du salon. Etendu sur le dos, au centre de la pièce, Thaddeus se redressa sur ses avant-bras. Sa baguette avait été projetée à deux mètres de lui, près de la cheminée où les flammes orangées continuaient à ronger le bois. Une fine goutte de sang roulait le long de sa joue mais, la douleur s’étant amoindrie grâce à l’adrénaline, il n’en avait cure. Son regard azuré embrassa brièvement l’étendue des dégâts. Il avait perdu la main, l’atmosphère étouffante de la pièce en témoignait. Depuis la mort de son père, il s’était fait discret – sûrement trop discret aux yeux de certains de ses compagnons mais ils mettaient son comportement inhabituel sur le compte du deuil –. La mission qu’on lui avait confiée était en réalité une habile manière de se réhabiliter aux yeux de son maître, une façon de prouver de nouveau son allégeance. S’il n’avait pas accepté cette morbide proposition, sûrement aurait-il été confronté tôt ou tard aux conséquences de ses actes. Tuer ou être tué. Sa vie, sa misérable existence, se résumait à ces deux idéaux auxquels il s’accrochait farouchement. Il n’avait aucune envie de mourir ; peut-être était-ce le problème qui se posait alors que, courageusement, les membres de l’Ordre du Phénix se sacrifiaient les uns après les autres. Sans doute aurait-ce été une initiative bien ironique de sa part que d’aller rejoindre leurs rangs après avoir appris sa véritable ascendance. Ironique et hypocrite. Thaddeus avait été élevé à l’image de son père, de ses oncles, de ses tantes. Il avait appris à exécrer les moldus, à désirer l’éradication des nés-moldus. Et il se haïssait, oui, il se haïssait pour avoir grossi les rangs de ces résidus d’humanité. S’il avait été doté du courage de ses aïeux, il aurait volontiers mis fin à ses jours. Pourtant, il aimait la vie et sa lâcheté le poussait insidieusement à se complaire dans cette situation instable. Enfin, ses prunelles se posèrent sur le corps désarticulé de l’homme dont il avait eu la charge ; Thaddeus était vivant, tandis que lui était mort. Lentement, le mangemort fit pivoter son visage pâle. Aucun nerf de sa figure ne frémit. Touchée par un avada, la femme s’était violemment écrasée sur la table basse, parsemant le sol de débris de verre. Heureusement, Voldemort se fichait de la propreté des meurtres dont il était l’investigateur. En cette période où la ségrégation était omniprésente, Il semblait même apprécier plus que de raison les flots écarlates que déversait le sang des nés-moldus. Et celui des traîtres. Après plusieurs vaines tentatives, Thaddeus parvint à se hisser sur ses pieds et, vacillant, s’appuya lourdement contre le dossier d’une chaise. Tout n’était plus que cendre et poussière. Depuis quelques semaines, il avait cependant appris à ne plus se sentir coupable des méfaits, bien que minimes, qu’on lui ordonnait de commettre ; il avait fait du chemin au cours de ces quelques derniers mois, sans toutefois être certain d’avoir tiré pleinement profit de ses nombreuses erreurs. Et il était , immobile. Il tentait désespérément de conserver un minimum de contenance, limant ainsi les contours de sa propre culpabilité. Il quitta son soutien et esquissa un pas vers la porte, souhaitant quitter cet endroit au plus vite. Il sentit une surface se briser sous sa chaussure et, surpris, il s’immobilisa. Baissant le regard vers le sol, il remarqua qu’un cadre avait visiblement cédé sous son poids. Curieusement, au lieu de passer son chemin, il tendit le bras et saisit le papier glacé de la photographie qu’il porta alors à une dizaine centimètres de ses yeux. Curieusement, il sentit instantanément une vague déferlante de frissons glisser le long de sa colonne vertébrale. Son sang sembla se glacer alors qu’il tardait à réagir. Ses doigts lâchèrent leur proie.

Précipitamment, il s’avança vers un meuble et, la gorge nouée, détailla les différentes photographies qui lui faisaient face. Cela n’apaisa en rien son affolement qui prenait peu à peu une ampleur démesurée. Il n’avait pas fait le rapprochement. Quelle idiotie. Toutes les informations assimilées lui revenaient peu à peu en tête ; la souffrance déclinée était pourtant stérile car rien n’aurait pu l’arrêter d’accomplir les sombres desseins du célèbre Mage Noir. Il en allait de sa vie. Tout semblait clair à présent. Sa présence dans cette maison de Dartmouth, le nom de famille de ce couple. Davis. Ce n’était pas sa faute s’il n’avait pas fait le rapprochement plus tôt ; comment aurait-il pu imaginer, ne serait-ce qu’un seul instant, que ces deux individus étaient ses parents ? Pas sa faute, non, ce n’était pas sa faute. Inlassablement, il se répétait silencieusement cela, essayant de s’en convaincre. Le poids qui reposait sur ses épaules sembla s’alourdir considérablement. Il n’avait pas besoin d’aller vérifier, à l’étage, les chambres ; la pièce commune lui offrait déjà les réponses qu’il recherchait. Déglutissant avec difficulté, le mangemort tourna les talons et enjamba distraitement le corps de l’homme. Il n’avait jamais eu l’instinct de traiter les cadavres de ses victimes avec respect et, présentement, ce n’était pas ce qui l’inquiétait le plus. Tracey Davis. Ses paupières papillonnèrent un instant. Son visage apparaissait sur la plupart des clichés présents dans le salon mais il n’y avait pas pris garde, ne s’étant intéressé qu’à la mission qui lui avait été confiée. Qui pouvait l’en blâmer ? En un craquement sonore, Thaddeus transplana. Il n’avait pas laissé la marque des ténèbres flotter au-dessus du domicile des Davis mais, pour le moment, cela lui importait bien peu. Il y retournerait dans la soirée afin de terminer sa sale besogne. On pouvait dire qu’il agissait de la sorte sans le moindre été d’âme et, en somme, c’était vrai. Il ne s’apitoyait pas sur le sort de ces deux malheureux, qui avaient été accusés par une tierce personne de trahison, mais il venait tout juste de prendre conscience de la portée de ses gestes. Il avait brisé la vie d’une adolescente, à laquelle il tenait particulièrement, sans rechigner. Apparaissant dans une ruelle londonienne, non loin du Ministère de la Magie et de son entrée destinée aux visiteurs, Thaddeus s’octroya quelques minutes de réflexion. Il avait besoin de temps, de plus de temps, pour se calmer. Il devait discuter avec l’un de ses compagnons, mangemort également, afin de savoir le nom du sorcier qui avait dénoncé les Davis. Peut-être n’en avait-il aucune idée, mais Thaddeus se sentait dans l’obligation de l’interroger à ce propos – et ce n’était pas seulement qu’une question de curiosité mal placée. Enfonçant profondément ses poings serrés dans les poches de son long manteau noir, le mangemort quitta son repaire et brava les derniers mètres qui le séparaient de l’entrée du Ministère. Durant ces moments-là, la présence assurée (et, certes, forcée) de Ceinwen lui manquait. Evidemment, il aurait préféré se faire arracher les ongles un à un plutôt que de se l’avouer ou même de l’énoncer à voix haute. Il posa doucement sa paume sur la porte de la vieille cabine « téléphonique » qui le mènerait jusqu’au sein même du Ministère. Tournant légèrement la tête, il remarqua la présence d’une jeune fille adossée au mur en briques du bâtiment. Ses mèches brunes. Son visage mutin. Plissant le front et fronçant les sourcils, Thaddeus interrompit son geste et, le cœur gonflé sous la tension qui s’accumulait dans ses membres, esquissa un pas vers l’étudiante. Une fille qu’il ne connaissait malheureusement que trop bien. « Tracey, qu’est-ce que tu fous ici ? » Sa mâchoire se serra imperceptiblement alors que son regard se faisait plus vif, plus perçant. Les apparences, souvent décevantes, était faciles à dissimuler sous une légère couche d’argile. Il s’abandonnait corps et âme à ce rôle qui l’obsédait; mais était-il correct de jouer de la sorte avec l’étudiante ? Alors que les corps de ses géniteurs étaient encore chauds. Ceci étant dit, au point où il en était, Thaddeus se fichait des convenances. « Il y a des mangemorts au Ministère et je ne suis pas sûr qu'ils soient ravis d'apprendre que quelqu'un rôde ici. Toi, en l’occurrence. » Remarqua-t-il enfin alors qu’il cherchait à se défaire des dernières mauvaises actions qu’il avait commises, de sorte à ne pas vendre l’information trop rapidement.
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MessageSujet: Re: a burning lullaby. (tracey)   a burning lullaby. (tracey) Icon_minitimeDim 10 Mar - 15:20


TRACEY DAVIS & THADDEUS APPLEBY.
Là d'où je viens, aucun mystère ne se révolte, là d'où je viens, seul le feu se récolte. Donne moi juste un peu de toi, tu pourras questionner les morts, ne plus demander pourquoi.

Quelques heures plus tôt...

Ce jour là, je venais de descendre les escaliers à cloche-pied, tentant désespérément d'enfiler ma chaussure. L'idée que je puisse rater une marche ne m'effleurait même pas, quand j'avais une idée derrière la tête, je ne l'avais pas ailleurs, et puisque j'avais décidé d'enfiler cette chaussure dans un équilibre aussi précaire, je le ferai, peu importait le temps que cela prendra. Voilà. La première était en place. Il s'agissait de mettre la deuxième à présent. Plus qu'une, et je serai enfin prête, prête à braver le froid de ce début janvier. Le nouvel an venait à peine d'avoir lieu, et dans moins de deux jours, j'étais censée retourner à Poudlard, signant ainsi la fin des vacances de Noël. Cette nuit, il avait encore neigé, et je priais pour que les transports en commun fonctionnent. Certes, j'étais majeure, mais je n'avais pas encore passé le permis de transplanage, alors je faisais comme tout le monde, je prenais l'autocar ou le train. J'aurais pu emprunter la poudre de cheminette, c'était encore le moyen de transport le plus rapide en dehors du transplanage, mais en ce moment, les réseaux de cheminée étaient surveillés étroitement par le Ministère, aussi m'y risquer serait tout bonnement suicidaire, d'autant plus que je n'avais aucune envie de relier ma maison au dit réseau. Alors, j'allais faire sans, et puis, c'était sans doute mieux ainsi, au moins j'aurai le temps de réfléchir pendant le trajet. J'habitais dans le sud-est de l'Angleterre, à Dartmouth, et c'était une ville relativement éloignée de Londres. Néanmoins, il y avait rapidement moyen de rejoindre la capitale, par voie ferroviaire notamment. « Tracey, où tu vas, chérie ? » questionna ma mère, qui venait d'apparaître au bas de l'escalier, inquiète de me voir agitée de si bon matin. « Je vais sur Londres, j'ai quelqu'un à aller voir. » répondis-je en toute franchise, taisant volontairement l'identité de ce fameux quelqu'un. « J'espère qu'il ne s'agit pas de ce garçon. » grinça mon père, qui venait de franchir la porte de la cuisine, son journal sous le bras. Dès lors que mon père évoqua Caïn, je sentis une sorte de malaise m'envahir. Je n'avais toujours pas digéré l'affront qu'il m'avait fait en se pointant chez moi, il y a à peine une semaine de cela. J'avais conscience qu'il avait fait très mauvaise impression auprès de mon père, qui avait décrété que ce n'était pas quelqu'un pour moi. Peu importe. Depuis quand j'écoutais ce que l'on me disait, franchement ? « Je suis majeure et vaccinée, papa. » rappelai-je d'une voix apaisante, tout en tapotant son épaule d'un geste que je voulais rassurant. « Ne t'inquiètes pas pour moi, je maîtrise la situation. À ce soir ! » Je laissai une bise sur la joue de mon père, puis je m'éloignai en direction de la porte, attrapant mon sac à main et mon manteau. « Miranda, tu ne peux pas la laisser faire sans intervenir ! » s'indigna mon père, prenant directement ma mère à parti tandis que j'enfilais ma veste. « Chéri, elle a dix-huit ans, elle est en âge d'avoir un petit-ami. On n'était pas plus âgés lorsqu'on s'est rencontrés ! » Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel. Et c'était reparti pour un tour. Si je les laissais faire, ils étaient bien partis pour blablater sur leur rencontre pendant des plombes, comme des petits vieux. Et je ne pouvais pas laisser faire ça. Ma santé mentale n'y survivrait pas. Je n'en pouvais plus d'entendre le récit de leur rencontre. Quand elle parlait de mon père, ma mère avait l'air d'une ado attardée, elle avait des étoiles dans les yeux et elle arborait une expression rêveuse. « Bon, moi, je file ! » m'écriai-je d'une toute petite voix, en leur adressant un large sourire hypocrite. « à ce soir ! » Ma mère m'embrassa à son tour, puis elle rajusta le col de ma veste. « Fais attention à toi, surtout. » me dit-elle d'un air soucieux. « Promis. » la rassurai-je en lui adressant un sourire plein de conviction. Puis, sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soir d'autre, je m'élançai sur l'allée, prête à mettre mon plan à exécution.

Maintenant

Je savais que me rendre au Ministère était une très mauvaise idée, pour la simple et bonne raison que l'endroit était infesté de Mangemorts. Aussi, rôder dans les parages revenait à risquer ma peau. C'était fou, imprudent, et très probablement stupide, mais j'étais déterminée. Il était vrai que j'avais eu quelques moments d'hésitation, après tout, je n'avais jamais mis les pieds au Ministère et j'ignorais comment c'était fait, si bien que je pouvais difficilement fuir en cas de problème, mais à présent que j'y étais, il était trop tard pour reculer. Cela faisait une bonne demi-heure que je tournais dans les environs, me demandant comment j'allais y accéder. Je savais que le bâtiment était dissimulé aux yeux des moldus, et qu'on y accédait à partir d'une vieille boutique où trônait un mannequin fortement abîmé dans la vitrine. Une cabine téléphonique se trouvait juste là, en face, et c'était probablement par-ici que l'on accédait au ministère, j'avais vu des gens y entrer, parfois seuls, parfois en groupe. De mon côté, je m'étais faite discrète, pour ne pas me faire repérer. J'avais bien à l'esprit que l'une de ces personnes pouvait tout aussi bien avoir la Marque des Ténèbres gravée dans la peau. Certes, ils n'avaient aucune raison particulière de m'attraper, je n'étais ni une traître, ni une fille de moldus, ni même membre de l'ordre du phénix, mais tout de même, je me méfiais malgré tout. J'étais peut-être inconsciente, mais je n'étais pas non plus complètement suicidaire. En fait, si je ne m'étais pas encore enfuie à toutes jambes, c'était parce que l'adrénaline me donnait un tant soit peu de courage. L'excitation commençait à monter peu à peu, et j'étais galvanisée à l'idée de jouer un mauvais tour à Caïn, en guise de représailles pour sa visite surprise. Après tout, lui avait le droit de m'en faire, des surprises, pourquoi je n'aurais pas le droit de lui en faire ? La surprise, c'était bien ce qui maintenait la cohésion au sein d'un couple, non ? Malgré tout, plus le temps passait, et plus ma détermination s'effritait. Plus je réfléchissais et plus j'envisageais de faire volte-face, trouvant cette idée de plus en plus stupide. Et à dire vrai, mon courage s'amenuisait également. Je n'étais plus certaine d'avoir envie de le faire, être directement confrontée à Caïn, sur son propre terrain me terrifiait légèrement. D'autant plus que je savais que son ex travaillait là également, et je n'avais pas davantage envie de la voir. J'avais toujours voué une sorte de jalousie envers cette fille, et savoir qu'elle travaillait au même endroit que lui me rendait malade plus qu'il n'était nécessaire. Comment je l'avais su ? J'avais tout simplement vu son nom dans le journal, à l'occasion d'un grand événement célébré par le Ministère. Rien de bien exceptionnel. Cette fois-ci, je n'avais pas eu à fouiner et croyez-le ou non, j'aurais aimé ne pas le savoir, rien que pour m'épargner quelques envies de meurtre.

Je finis par m'adosser au mur en briques, complètement découragée. Ma mission du jour venait de tomber à l'eau, et de mon propre fait en plus. Le pire, c'était sans doute que je m'en fichais. Je n'avais plus envie d'entrer là dedans. Surtout que bon, une fois entrée là dedans, comment j'allais m'y prendre pour ne pas me faire repérer ? Je n'avais pas de polynectar sous la main, ou de cape d'invisibilité, ou que savais-je d'autre encore. Autrement dit, si je m'aventurais à l'intérieur du centre névralgique du monde sorcier, j'étais cuite. Mon dernier recours, c'était de jouer les brebis égarées et demander mon chemin à un des individus qui franchissaient la porte de la cabine téléphonique par intermittence, mais ce faisant, je pouvais tout aussi bien me jeter dans la gueule du loup que cela reviendrait au même. Tout en lâchant un profond soupir, je m'apprêtais à rebrousser chemin, devenant enfin raisonnable, lorsque soudain...« Tracey, qu’est-ce que tu fous ici ? » Je sursautai brusquement en reconnaissant Thaddeus. Je me mordillai la lèvre inférieure pour ne pas crier sous l'effet de la surprise, tandis que mon cœur venait de s'accélérer brutalement. En l'espace d'un instant, j'eus l'intention de lui demander de m'aider à m'infiltrer, mais je me ravisai en voyant son air contrarié, ce n'était sans doute pas le moment de venir l'importuner avec des gamineries. « Il y a des mangemorts au Ministère et je ne suis pas sûr qu'ils soient ravis d'apprendre que quelqu'un rôde ici. Toi, en l’occurrence. » Comme si je n'étais pas au courant. D'où ma prudence accrue. Enfin. J'étais déjà invisible à Poudlard, alors, dans le monde réel, je n'étais pas grand-chose d'autre, j'étais encore plus inexistante qu'au sein de ce bon vieux château. Alors, à moins que ma tête soit mise à prix, au même titre que les traîtres à leur sang, et ceux qui étaient activement recherchées par le nouveau gouvernement, promettant une récompense juteuse à quiconque les dénoncera, franchement, je ne voyais pas en quoi je n'étais pas la bienvenue ici. Mauvaise foi mise à part, cela allait presque de soi. « Je pourrais te retourner la question. » contre-attaquai-je, avec aplomb, tout en toisant le presque trentenaire de mes prunelles sombres. « Enfin...si tu tiens vraiment à savoir... » commençai-je avec nonchalance, tout en haussant les épaules d'un air blasé  « je suis venue voir un ami. Mais il n'a pas l'air d'être là, alors ma petite visite sera remise à plus tard, il n'y a pas urgence, j'ai tout mon temps. » En plus, mes parents ne m'avaient pas attendue pour le repas du midi, et ils ne m'attendraient pas davantage pour le dîner, faute de rentrer à l'heure. Alors, oui, j'avais tout mon temps. « Mais sinon, ça va, toi ? Tu n'as pas l'air d'être dans ton assiette. » fis-je remarquer après avoir observé l'adulte quelques instants, m'inquiétant de le voir...bizarre, enfin, encore plus bizarre que d'habitude. Une impression désagréable vint alors me posséder, l'impression que quelque chose ne tournait pas rond, qu'il s'était passé quelque chose de grave, et je n'aimais pas ça du tout.
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MessageSujet: Re: a burning lullaby. (tracey)   a burning lullaby. (tracey) Icon_minitimeDim 24 Mar - 19:40


we are young
« think I found a message in a bottle
this says "drink me, drown your sorrows.". »


Tracey était la dernière personne qu’il désirait voir et ce, pour des raisons qui lui semblaient évidentes. Lui adresser la parole, soutenir froidement son regard, s’inquiéter pour elle ; cette situation paraissait tellement irréelle que c’en était dérangeant. D’une oreille distraite, Thaddeus écouta les explications de sa compagne, n’ayant en réalité cure de leur véracité. Les derniers événements jalonnaient encore son esprit. S’il avait été envoyé chez les Davis pour tuer chaque membre de cette famille – après tout, ne venait-il pas de tuer une simple moldue ? –, alors il manquait visiblement un nom sur sa liste. Soulagé, il l’était, de ne pas avoir exécuté la jeune fille. Toutefois, qu’allait-il advenir de sa propre personne lorsque ses comparses se rendraient compte de son erreur ? Le mangemort ne savait pas si Voldemort et ses sbires se préoccupaient de la vie d’une étudiante de septième année car, malgré tout, elle ne représentait pas une quelconque menace. Thaddeus allait s’arranger d’une manière ou d’une autre ; personne, hormis Oreste, ne songerait à mettre sa parole en doute. Après tout, si Tracey n’était pas chez elle, comment aurait-il pu décemment l’assassiner ? En y songeant, il n’aurait qu’à raconter la plus stricte vérité, en omettant cependant certains détails. Bras croisés sur son torse, toisant son interlocutrice de haut en bas, Thaddeus tentait vainement de ne pas laisser poindre sa crainte dans l’intonation de sa voix. Tracey n’était pas dupe, il le savait et, pourtant, il s’évertuait à jouer le rôle qui lui avait été attribué. Le peu de contenance qu’il conservait ne tarderait pas à se fissurer sous le poids de sa culpabilité ; il ne fallait pas se méprendre sur ce qu’il ressentait. Il n’éprouvait aucune peine pour les parents Davis mais l’histoire était sensiblement différente lorsqu’il affrontait le regard interrogateur de Tracey. Il s’était attaché à cette gamine, à cette gosse fraîchement orpheline. Il l’appréciait et était responsable de son malheur. Il se remémorait les injures de Ceinwen, ses regards francs et désagréables. Elle l’avait accusé d’être un assassin et, tout bien considéré, jamais un autre mot ne le qualifia aussi bien. Sa mâchoire se contracta alors qu’elle lui rétorqua qu’elle pouvait tout aussi bien lui retourner sa propre question ; le temps pressait et il n’avait pas l’envie, ni la patience, de jouer avec elle. Finalement, elle s’arrêta d’elle-même, arborant un air astucieusement nonchalant. Un ami ? Arquant un sourcil intrigué, Thaddeus s’interrogea silencieusement (et brièvement) sur l’identité du principal intéressé. Si Tracey connaissait un membre du Ministère, qui devait inévitablement être un partisan de Voldemort – il ne voyait pas d’autres explications, alors sa vie n’était peut-être pas menacée comme il l’avait imaginé. Le descendant Appleby ne pouvait néanmoins pas se baser sur de simples suppositions. Ainsi, il se garda bien de lui poser la moindre question, ne désirant pas en savoir plus sur le sujet. Si Tracey avait eu dans l’idée de lui faire des confidences, sans doute aurait-elle formulé des propos plus explicites. Coupant court à ses réflexions, l’étudiante l’interrogea sur son état, soulignant le fait qu’il n’avait pas l’air dans son assiette. Un bref instant, les traits de son visage se froissèrent. Il se racla la gorge et haussa les épaules, incapable de prononcer le moindre son pour le moment. Sa gorge était serrée, l’estomac alourdi par un poids imaginaire. Tracey avait visé juste et, pour une fois, cela l’arrangeait. Puisqu’il était en sa compagnie, il se devait de lui annoncer le décès prématuré de ses parents – ne serait-ce que par désir de rédemption, et, s’il affichait une moue de circonstance, cela pouvait éventuellement le prémunir contre d’éventuels soupçons.

Dans quelques secondes, il détruirait la vie d’une gosse. Son regard bleuté papillonna un instant autour d’eux. Thaddeus savait pertinemment que les mangemorts n’empruntaient pas l’entrée des visiteurs car la majeure partie d’entre eux occupaient déjà les lieux en tant qu’employés. De fait, ils ne risquaient pas d’être gênés – non pas que Thaddeus souhaitait s’attarder près du Ministère, mais la prudence était de mise en de telles circonstances. De fait, ils devaient déguerpir au plus vite. « Ne t’inquiète pas, je vais bien. » Lâcha-t-il finalement avec aplomb. Le mangemort se redressa et, après s’être rapidement humecté la lèvre inférieure, il consentit enfin à poser une paume fébrile sur l’épaule gauche de l’étudiante. Il se pencha vers elle, dominant sa vis-à-vis de quinze bons centimètres, afin de réduire l’écart entre leurs deux têtes. « Tracey, tu devrais rentrer chez toi prendre quelques affaires. » souffla-t-il, ses lèvres frôlant l’oreille de sa cadette. Il ne savait pas de quelle manière il pouvait énoncer la disparition tragique de ses parents ; il n’en avait pas la moindre idée. Mais les conseils qu’il lui donnait, et qui étaient en total désaccord avec les idéaux auxquels sa famille adhérait depuis la nuit des temps, ne regardaient que Tracey. Tracey et personne d’autre. Il avait conscience qu’il ne pouvait pas s’arrêter là, refuser de lui donner une seule explication quant à son comportement inhabituel ; elle apprendrait la nouvelle tôt ou tard. Tôt plutôt que tard, d’ailleurs, car elle passerait bientôt le seuil de sa maison et découvrirait inévitablement ses parents. Thaddeus, qui ne se jugeait qu’à moitié responsable de ce massacre, souhaitait préparer le terrain et limer les contours houleux de ses propres interrogations, de ses nombreuses craintes. Lentement, il se redressa et, presque tendrement, contracta ses doigts autour de l’épaule de sa vis-à-vis. « Je suis…vraiment désolé, crois-le bien. Mais…par Merlin, comment te dire ça. » La bouche sèche, Thaddeus cherchait à ne pas être trop maladroit ; après tout, n’était-il pas sur le point de briser une vie ? Une énième existence qui ne tarderait pas à vaciller, à sombrer, à subir une fission interne qui jamais ne se résorberait. Durant une seconde, il envisagea la douce perspective de tout laisser tomber ; de faire volte-face et de s’enfuir, d’abandonner les Appleby, Voldemort, la lutte insensée qu’il continuait à mener malgré sa véritable ascendance. De tourner le dos à Tracey. Une solution de facilité à laquelle il ne pouvait pas se prêter, pour le moment du moins. Il l’envisagerait un jour, cela ne faisait aucun doute, mais il préférait profiter du statut des Appleby jusqu’au bout. Il ne préférait pas imaginer la vie en cavale ; chose que Tracey ne tarderait pas à goûter. Bravement, le mangemort ignora ses envies de fuite. « Tes parents ont été attaqués, je tiens cette information de source sûre, et… » il sentit son front se plisser « et ils n’ont pas…ils n’ont pas survécu. » Dans les romans qu’il lisait plus jeune, pour combler les longues journées de pluie, les annonces douloureuses étaient toujours plus lyriques les unes que les autres. Thaddeus n’était pas parvenu à trouver la moindre once de poésie au sein même de ses mots, les rendant durs et quasiment désintéressés. Il avait la désagréable impression d’être devenu aussi froid qu’un bloc de granit même s’il avait peiné à trouver les bons mots – qu’il n’avait toujours pas été capable de prononcer. Il subissait les cruels aléas de sa vie et Tracey devait courber l’échine en sa compagnie. Thaddeus n’avait jamais voulu une telle chose et, croyez-le ou non, il s’en mordait les doigts.

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MessageSujet: Re: a burning lullaby. (tracey)   a burning lullaby. (tracey) Icon_minitimeLun 25 Mar - 21:48


TRACEY DAVIS & THADDEUS APPLEBY.
I bet ya never thought that it would never turn out like this, Mama's little girl, Daddy's little princess, but somewhere in your fairy tale, everything went wrong, now the sun don't shine, the words don't ryhme, you're out of time.

En soi, venir ici était une idée complètement stupide. J'ignorais totalement si Caïn travaillait aujourd'hui, à dire vrai je n'étais pas au courant de son emploi du temps. Si ça se trouvait, en ce moment précis, il était chez ses parents pour célébrer les fêtes de fin d'année, ou il était chez lui à Dartmouth. Je me mordillai la lèvre inférieure, légèrement contrariée. Si ça se trouvait, j'avais fait tout le chemin pour rien. Je savais où il habitait, même si je n'y avais jamais mis les pieds, et il aurait été facile de m'y rendre sans me taper tout le trajet jusque Londres à bord d'un tortillard crachotant et grinçant à chaque virage qu'il prenait. C'était dans ces moments là que je regrettais de ne pas savoir transplaner. Lui, il avait de la chance, il pouvait même partir dix minutes avant l'embauche si ça lui chantait, il n'avait qu'un saut de puce à faire jusqu'au Ministère. C'était une capacité qui était indéniablement pratique pour avaler les longues distances, aussi j'inscrivis mentalement apprendre à transplaner sur ma liste des choses que je projetais de faire dans un avenir plus ou moins proche. J'aurais dû mieux réfléchir, songer à un plan d'action. Je ne faisais jamais rien sur un coup de tête, j'avais besoin de penser au prochain mouvement que j'allais faire sur ce grand échiquier. J'avais besoin de calculer mon coup, de me poser, de penser au moindre détail, de peur que quelque chose finisse réellement par m'échapper. À présent que j'y étais, je me rendais compte qu'il me manquait au moins la moitié des données, je me retrouvais là, devant le Ministère, les bras ballants, ayant l'air d'une parfaite idiote à regarder cette vieille cabine téléphonique sans savoir que faire. J'allais tout naturellement rebrousser chemin, rageant à l'avance que mon plan ait pu tomber à l'eau en raison de si peu de préparation, mais je suis tombée nez à nez avec Thaddeus, qui avait l'air tout aussi surpris que moi. Ce qui me frappa, c'était l'air grave qu'il arborait. Bon, d'accord, Thaddeus ne respirait pas la joie de vivre en temps ordinaire, mais là, il semblait encore pire que d'habitude, quelque chose clochait, véritablement. Cette impression m'avait saisie à la gorge dès lors que mon regard avait croisé le sien, éteint, d'où le fait que je venais de lui faire remarquer qu'il n'était pas dans son assiette. De mon côté, j'avais toujours cet air rieur et insouciant, je n'avais pas pu m'empêcher de me montrer légèrement taquine dans mes paroles, malicieuse comme toujours. Définitivement, la situation avait quelque chose de bizarre sur lequel je n'arrivais pas à mettre le doigt. Je m'hérissai légèrement à son contact, peu habituée à tant de familiarité de sa part. Le nez en l'air, je fronçais légèrement les sourcils, perplexes, m'efforçant de soutenir le regard de mon vis-à-vis. « Tracey, tu devrais rentrer chez toi prendre quelques affaires. » Je frissonnai en sentant son souffle dans mon cou, tandis qu'il me murmurait ces quelques mots. « Pourquoi, on va quelque part? » demandai-je, quelque peu enjouée, mais au fond de moi, je savais que cet enthousiasme était feint, qu'il ne collait pas, il y avait toujours cette fichue impression qui revenait au galop. « Je suis…vraiment désolé, crois-le bien. Mais…par Merlin, comment te dire ça. » Je commençais à m'impatienter. Je me mordillai à nouveau la lèvre inférieure, plus fort cette fois. Je crus même sentir le goût du sang sur le bout de ma langue. Je détestais le suspense qu'il mettait dans cette phrase, cela n'augurait définitivement rien de bon.

Et il y avait cette main sur mon épaule. Son geste était presque protecteur. Je ne comprenais pas. Par Merlin, qu'était-il en train de se passer ? Mon cœur cogna plus fort dans ma poitrine. Mon regard papillonnait sous l'effet de l'incompréhension. J'avais sans doute l'air encore plus stupide qu'à regarder fixement l'entrée du Ministère, mais je n'en avais cure. Machinalement, je passai une main dans mes cheveux. D'un côté, je voulais savoir, je détestais ne pas savoir, et d'un autre côté, je ne voulais rien entendre, mon esprit se préparait déjà à rejeter ce qui allait suivre. Il y avait un problème, cela se sentait, et pas un petit problème en plus de cela, il venait de se passer quelque chose de grave et tout ce dont j'avais envie, en ce moment précis, c'était de me boucher les oreilles, puérilement. « Tes parents ont été attaqués, je tiens cette information de source sûre, et… et ils n’ont pas…ils n’ont pas survécu. » Pardon ? Avais-je bien entendu ? Ma première réaction fut d'éclater de rire, un rire nerveux, sans doute inapproprié dans une telle situation, après une telle annonce. Je sentais le fou-rire me chatouiller les côtes, et devenir de plus en plus irrépressible à mesure que les secondes passaient. « C'est une blague ? » coassai-je difficilement, réprimant non sans peine le prochain éclat de rire qui menaçait de franchir mes lèvres. « Si c'en est une, ce n'est franchement pas drôle » le rabrouai-je ensuite, préférant croire à une plaisanterie de mauvais goût plutôt qu'à une annonce réelle et sérieuse. Ce n'était pas possible, ça ne pouvait pas être vrai, je les avais quittés pas plus tard que ce matin et ils allaient bien. Cela ne faisait que quelques heures à peine que j'étais partie de la maison, c'était impossible. « Tu es sérieux, hein ? » demandai-je finalement, mon visage s'étant affaissé, pour arborer une expression dangereusement neutre. « Dis moi que tu n'es pas sérieux, que c'est une blague, que quelqu'un va surgir de n'importe où en me disant que c'était un coup monté, que je me suis faite avoir comme un bleu ? » Mon débit s'était légèrement accéléré sur la fin, trahissant les pensées qui défilaient à toute vitesse dans mon esprit. Les rouages s'étaient enclenchés de façon fort peu plaisante, je ne voulais pas comprendre. Peu à peu, les informations faisaient leur chemin, levant le voile sur une vérité des plus atroces : la guerre venait de frapper et elle m'avait touchée personnellement, je ne pouvais plus l'ignorer. Attaque. Mais pourquoi diable voudrait-on attaquer mes parents ? « Impossible. » tranchai-je, froidement, ayant brusquement changé d'attitude. « Ce sont des gens parfaitement normaux, c'est ridicule, ils n'ont rien à voir là dedans, rien ! » Je sentais la colère et la révolte monter en moi, ainsi qu'un fort sentiment d'injustice. « Ma mère est une moldue » sifflai-je entre mes dents serrées, insistant bien sur le dernier terme. « Elle n'a rien fait, elle est innocente, et quand bien même, elle n'aurait jamais pu se défendre, elle était inoffensive. » L'incompréhension pouvait aisément se lire dans mon regard. Je ne comprenais pas pourquoi les choses avaient dérapé ainsi. Était-ce lié à un des nombreux mensonges de mon père ? Ma mère n'était-elle qu'un dommage collatéral ? « Maman n'a jamais rien fait, elle n'appartenait pas à notre monde, elle... » Les mots se perdirent quelque part entre ma gorge et mes lèvres. Je bouillonnais de l'intérieur, l'esprit carburant à toute vitesse. « C'est de ma faute, hein ? » demandai-je finalement, tout en regardant Thaddeus droit dans les yeux. « C'est pour moi qu'ils sont venus, n'est-ce pas ? On m'a bien fait comprendre que je n'avais plus ma place à Poudlard, mais je me suis obstinée, je suis restée malgré tout. Il fallait bien faire passer le message d'une façon ou d'une autre. » Je me tus quelques instants, ne parvenant pas à endiguer le flot de questions qui déferlaient dans ma tête. « Pourquoi ? » soufflai-je finalement, le regard éteint. Pourquoi moi ? Oui, pourquoi, l'éternelle question.
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MessageSujet: Re: a burning lullaby. (tracey)   a burning lullaby. (tracey) Icon_minitimeMar 9 Avr - 16:30


take a shot for you
« it's too late to apologize, it's too late
i said it's too late to apologize, it's too late. »


Finalement, Thaddeus sut pertinemment qu’il tenait la vie de Tracey entre ses doigts. Il aurait été tellement simple de sa part de saisir cette jeune fille par le bras afin de l’amener à quelque cruel mangemort, de sorte à se débarrasser de ce fardeau qui l’incombait malgré tout. Il y était toutefois incapable. Une seule pensée, désespérée à bien des égards, jalonnait inlassablement son esprit. Pas elle. Il devait subsister quelque chose de bon en ce bas-monde et ce n’était pas Thaddeus qui pourrait racheter ses actes, aussi il plaçait tous ses espoirs en Tracey. Sûrement aurait-il souhaité lui annoncer le décès de ses parents ailleurs que devant une vieille cabine téléphonique – le temps pressait, les minutes se faisaient plus rapides qu’à l’accoutumée. Tracey avait pour seul crime d’être la fille de son père, un sorcier que Thaddeus aurait peut-être pu apprécier – évidemment, il ne savait pas si la vie de la jeune fille était véritablement en danger, si les illusions rougeoyantes qui apparaissaient derrière ses paupières closes n’étaient que le fruit de son imagination fertile. Tout comme il ne pouvait pas l’abandonner à son triste sort, il ne pouvait également pas se permettre d’être vu en sa compagnie et pour cause, il serait alors perçu comme un traître à son sang. Entretenir un brin de conversation avec la progéniture de deux êtres qu’il venait de supprimer le rendait fébrile. Il ne pouvait pas ignorer le malaise qui, en croisant le regard inquiet de Tracey, prenait une ampleur considérable. Depuis son entrée dans le monde de la magie noire, le jour où il avait rejoint les rangs des mangemorts, jamais il ne ressentit pareille culpabilité. La situation dans laquelle se trouvait était définitivement particulière et, honnêtement, il appréciait guère être confronté aux conséquences de ses actes. Tracey était malicieuse, joueuse. Elle était tout simplement inconsciente, ne sachant pas que le monstre qui avait assassiné ses parents était aussi celui qui allait prendre soin d’elle – dans la mesure du possible, évidemment. L’idée ne l’avait visiblement pas effleurée alors que, frissonnante, elle lui demandait s’ils allaient quelque part. Elle, oui. Lui, non. Il ne ferait pas partie du voyage. Ce n’était pas encore son heure. Il la rejoindrait bientôt, il en était persuadé, car ses secrets ne pouvaient être indéfiniment dissimulés. En guise de seule réponse, Thaddeus se contenta d’acquiescer en un bref mouvement de tête. Les traits de son visage étaient tirés, son regard – vif – scrutait les moindres recoins de la rue passante. S’il en avait eu l’envie, il aurait pu transplaner en compagnie de sa cadette, la menant directement jusqu’aux corps de ses parents. Elle ne tarderait pas à les voir car, si sa mémoire ne lui jouait pas de tours, elle devait passer devant la porte du salon pour accéder à sa chambre. Il n’avait évidemment pas l’intention de la laisser ici ; il l’aiderait à faire ses bagages et, une fois ceci fait, leurs chemins se sépareraient. Le choc serait rude, certes, mais inévitable. Ses parents étaient morts. La dureté feinte de Thaddeus l’aidait à tenir tête à la jeune fille, prenant garde à ne pas courber l’échine face à son regard papillonnant. Il comprenait aisément sa détresse, son semblant de perdition. Le temps pressait et il n’avait pas la patience de s’appesantir outre-mesure sur le chagrin que Tracey ressentirait. Cette froideur exagérée lui permettait de ne pas perdre pied. Sans surprise, un rire cristallin passa les lèvres de l’étudiante alors que, flegmatique, aucun muscle du visage de Thaddeus ne frémit. Elle refusait de comprendre, de croire en cette morbide révélation. Attendri, le mangemort ne souffla mot, se contentant de la regarder se dépêtrer elle-même de cette situation.

Les mots passaient précipitamment les lèvres de Tracey. S’il était sérieux ? Thaddeus ne cilla pas. Il la laissa continuer, parler, comprendre, assimiler. Elle était frémissante d’indignation, il pouvait aisément sentir les tensions qui émanaient de ses membres crispés. Il s’était attendu à des sanglots, des pleurs déchirants – il s’était trompé. Cela le surprenait et il peina d’ailleurs à ne pas le montrer. Elle semblait réclamer la justice, des explications, allant même jusqu’à lui demander si le meurtre de ses parents découlait de l’une de ses fautes. En désespoir de cause, le mangemort secoua patiemment la tête de droite à gauche. Un fin soupir passa ses lèvres entrouvertes. Son regard azuré toisait impérieusement son interlocutrice. Trop en dire, pas assez ? Elle méritait la vérité mais Thaddeus y était directement impliqué. Il n’était pas encore prêt à lâcher prise et à avouer ses crimes à Tracey. Il ne connaissait que trop bien cette envie fulgurante, brûlante, délicieuse de vengeance. Ce désir qu’il ne pouvait pas lui permettre d’assouvir. Elle était inoffensive. Ses oreilles bourdonnaient. Sa bouche était sèche, sa gorge douloureuse. Dans son malheur, les paroles de Tracey étaient particulièrement justes : Thaddeus avait été en mesure de constater que sa mère était inoffensive. Il l’avait tuée sans la moindre difficulté. Reportant son attention sur sa compagne, le mangemort tenta d’adoucir le timbre de sa voix. « Ce n’est pas une blague. Je suis désolé. » Il aurait tellement voulu ne pas la faire souffrir mais il devait se rendre à la triste évidence : un meurtre de sang-froid ne pouvait pas laisser qui que ce soit indifférent. Sauf peut-être les sbires de Voldemort qui se complaisaient avec grand plaisir dans les exécutions et les grandes orgies rougeoyantes. Thaddeus n’était pas une réelle exception à la règle étant donné que, quelques mois auparavant, il aimait les missions qu’on lui octroyait. Tout avait changé depuis que – il battit des paupières, ravalant difficilement les regrets qui commençaient à poindre dans le frémissement imperceptible de sa voix. « Raconte pas n’importe quoi. » lâcha-t-il avec aigreur avant de signifier, un peu plus doucement. « Ce n’est pas ta faute. Réfléchis un peu, Tracey. Si tel avait été le cas, tu serais morte à l’heure qu’il est. » Ce qui n’était pas totalement faux, ni totalement juste. Ceci étant dit, la jeune fille n’avait pas à connaître les détails à l’heure actuelle. Si elle s’était trouvée dans la maison, alors que Thaddeus y faisait ses petites affaires, sûrement aurait-elle été tuée en même temps que ses parents. Un charmant petit tableau familial qui aurait été, cette fois-ci, complet. Pourquoi ? Thaddeus sentit ses bras se couvrir de chair-de-poule. « Ton père a fait des erreurs. Je suis désolé pour ta mère, crois-le bien, mais elle n’aurait jamais pu s’en sortir. J’aimerais t’en dire plus mais, malheureusement, je ne suis pas dans toutes les confidences. » déclara-t-il. Il ne lui parlerait pas des dénonciations calomnieuses, de son implication directe dans cette affaire. Doucement il lui tendit la main, attendant patiemment un geste de sa part pour se glisser dans une ruelle adjacente et transplaner. « Le temps presse, tu dois partir. » susurra-t-il enfin.


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MessageSujet: Re: a burning lullaby. (tracey)   a burning lullaby. (tracey) Icon_minitimeDim 14 Avr - 11:13


TRACEY DAVIS & THADDEUS APPLEBY.
Say a prayer to yourself, he says "close your eyes, sometimes it helps", and then I get a scary thought that he's here means he's never lost.

Ils n'ont pas survécu. Les mots tournaient en boucle dans mon esprit, mais je refusais d'y croire. Quelque chose clochait, forcément. Ça ne pouvait pas être vrai. D'où le fait que j'ai d'abord cru à une bonne blague, pas drôle certes, mais blague tout de même. Mon esprit éprouvait de grosses difficultés à faire la connexion entre ce matin, et maintenant. Depuis combien de temps étais-je absente de chez moi ? Trois heures, à tout casser, peut-être quatre, je ne savais pas, je ne savais plus. Dans tous les cas, c'était un laps de temps très court, et plus les minutes s'égrenaient, impitoyables, et plus je me disais que moi aussi, j'aurais dû y passer. Mais ça n'allait pas. Je ne comprenais pas. Comment ça avait pu arriver ? Pourquoi eux ? Ils n'avaient rien fait de mal, tout du moins, pas à ma connaissance. Ma mère était une moldue et mon père ne s'était plus servi de la magie depuis une éternité. Je ne savais même pas où il gardait sa baguette, il s'en était probablement débarrassé même si j'avais du mal à croire qu'on puisse effectivement se débarrasser de sa propre baguette. Partant de là, il était difficile de croire que mon père avait gardé un quelconque contact avec le monde magique depuis tout ce temps. Il avait voulu se fondre dans la masse, avoir une vie normale avec son épouse et sa fille, mais c'était à croire que son passé l'avait rattrapé. Mon cœur se serra à double tour à cette pensée. Il n'y avait plus de famille qui tienne. Se pouvait-il qu'il ait emporté des secrets dans sa tombe ? Je me souvenais parfaitement de ce que j'avais dit à Joshua un jour. C'était injuste que les enfants paient pour les fautes de leurs parents. J'étais prise bien malgré moi dans cet engrenage sordide, les conséquences sur ma vie allaient être désastreuses – comment pouvait-il en être autrement – et le pire, dans toute cette histoire, c'était sans doute que je ne savais même pas pourquoi. Le temps s'était arrêté au moment même où Thaddeus avait prononcé les mots fatidiques. Ils n'ont pas survécu. Tout un tas de questions défilaient dans ma tête, mais une seule revenait tout le temps : pourquoi ? J'étais comme pétrifiée, dans un état second, dans l'incapacité de réagir de façon sensée. Mais qu'étais-je censée faire de toute façon ? La nouvelle m'était tombée dessus sans préavis, je me sentais à moitié étourdie, je me sentais mal, en fait. Le malaise s'insinuait en moi peu à peu, je me sentais sale, vaseuse, mon cœur se contractant douloureusement dans ma poitrine en assimilant peu à peu ces sinistres données. je ne les verrai plus. Plus jamais. à présent que je venais de réaliser ce dernier fait, une autre question se glissa dans mon esprit perturbé. Et maintenant? Qu'allais-je devenir ? L'avenir était déjà bien incertain en temps ordinaire, mais là, je baignais dans les incertitudes, dans le sentiment que je n'allais jamais pouvoir m'en sortir. Je n'avais jamais perdu de proche auparavant, je ne savais pas ce qu'était le deuil, je ne savais pas comment j'allais faire pour combler leur absence. Mais plus que tout, je voulais savoir. Pourquoi eux, pourquoi moi, pourquoi nous ?

Je commençais à paniquer face à l'absence de réaction de Thaddeus. Son inertie me stressait. Toujours cette sensation de lenteur, de lourdeur qui revenait. Je n'étais plus dans la même dimension. Mes yeux me brûlaient légèrement, trahissant une crise de larmes à venir, mais aucun ne vint rouler sur mes joues pâles, aucune ne franchit la barrière de mes cils. Je luttais. Je luttais pour verrouiller les émotions qui déferlaient en moi, je luttais pour garder une certaine maîtrise, une certaine contenance, je luttais parce que je savais que si je cédais, je ne pourrai plus m'arrêter. J'attendais, mais qu'est-ce que j'attendais, au juste ? Qu'il dise à nouveau ces mots meurtriers, qui allaient saborder mes espoirs à tout jamais ? C'était désormais chose faite. « Ce n’est pas une blague. Je suis désolé. » Je secouai frénétiquement la tête de droite à gauche. « Non. » soufflai-je d'une voix éteinte, tandis que je serrais les poings, si fort que mes ongles commençaient à attaquer la chair tendre de mes paumes. « Ce n'est pas possible. Ça ne peut pas être vrai. Non, non, NON ! » Le déni. Le rejet. Le refus d'admettre la dure réalité. J'avais presque crié les derniers mots, sentant mon propre sang se glacer dans mes veines. Quelques passants avaient détourné la tête, intrigués par l'étrange scène qui se déroulaient sous leurs yeux. Je me sentais vraiment mal. Je me sentais étouffer peu à peu, tant par l'indignation que par le chagrin. J'étais perpétuellement tiraillée entre deux émotions. « Raconte pas n’importe quoi. » Si je ne devais pas raconter n'importe quoi, qu'étais-je censée croire alors ? Je refusais de croire que mon père puisse être coupable de quoi que ce fut. Ça ne collait pas. « Ce n’est pas ta faute. Réfléchis un peu, Tracey. Si tel avait été le cas, tu serais morte à l’heure qu’il est. » Mon cœur se serra davantage. Je me mis à trembler légèrement. Je sentais le froid mordant s'insinuer en moi, et ça n'avait strictement rien à voir avec la température extérieure. « j'aurais préféré que ce soit le cas. » murmurai-je à mi-mot, presque froidement, plantant mes prunelles sombres dans le regard glacé de mon vis-à-vis. parce qu'au moins, je n'aurais pas à vivre ça. Je m'étais retenue d'ajouter ces quelques mots, mais ils semblaient s'induire directement de ce que je venais de dire. C'était sous-jacent, ça semblait tomber sous le sens. « Ton père a fait des erreurs. Je suis désolé pour ta mère, crois-le bien, mais elle n’aurait jamais pu s’en sortir. J’aimerais t’en dire plus mais, malheureusement, je ne suis pas dans toutes les confidences. » Mon père. Tout semblait ramener à lui. Pourquoi, papa, pourquoi ? Qu'est-ce qu'il avait encore fait ? Qu'est-ce qu'il n'avait pas fait ? Se pouvait-il qu'il ait payé pour une simple abstention ? Je ne savais pas. Je ne savais plus rien. Je détestais de douter de la sorte. Où allait le monde si on ne pouvait même plus faire confiance à ses proches ? À son propre sang ? « Est-ce qu'ils ont souffert ? » demandai-je finalement, brutalement, tentant de masquer les tremblements presque compulsifs de ma voix. C'était insoutenable de penser que leurs derniers instants n'aient pu être que pure terreur, pure souffrance. Ce serait une maigre consolation de savoir qu'ils sont partis presque paisiblement. Mais je savais au fond que je ne devais pas me faire d'illusions. S'ils avaient eu affaire aux Mangemorts, il était impossible qu'ils n'aient pas été torturés avant d'être abattus. Les Mangemorts étaient comme des chats, ils s'amusaient avec leurs proies avant de les tuer. Un goût acre et dégueulasse vint envahir ma bouche, alors que le malaise se fit plus violent encore. Pétrifiée, je regardais cette main tendue bêtement, comme si j'ignorais ce qu'il fallait en faire. « Le temps presse, tu dois partir. » Je jetai un coup d'oeil à la cabine téléphonique qui masquait l'entrée du Ministère, songeant que la personne dont j'avais réellement besoin se trouvait là dessous, presque à portée de main. Il suffirait en théorie que je me blottisse entre ses bras pour tout oublier, tout, mais c'était à croire que les choses ne devaient pas se dérouler ainsi, qu'encore une fois on avait décidé à ma place. « Je ne sais pas transplaner. » avouai-je piteusement, baissant finalement le regard, pour fixer la main de l'adulte. Je n'étais pas certaine de vouloir rentrer à la maison, et de découvrir ça. Je n'étais pas en mesure de supporter la vision d'un tel carnage. Parce que dès lors, je serai forcée d'admettre l'odieuse vérité pour de bon, parce qu'il n'y aura plus moyen de nier, de faire semblant que rien ne s'est passé. Alors, je saisis cette main tendue, serrant cette main qui était à présent mon garde-fou. « allons-y. » décrétai-je d'une voix éteinte, les yeux rivés sur le sol. Je ne pouvais pas y échapper indéfiniment, n'est-ce pas ? .
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