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| it's where my demon hide ✲ (robyn) | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: it's where my demon hide ✲ (robyn) Dim 24 Fév - 16:06 | |
| ROBYN ET MONROE when your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all◊ Le ronronnement de la moto qui file sur la route, le vent qui nous pousse toujours plus loin, l’adrénaline qui nous incite à continuer et l’alcool qui embrume nos pensées. La liberté. Je soufflai bruyamment, en me remémorant de cette bonne vieille liberté, celle avec qui j'avais partagé ma vie pendant plus d'un an, celle qui m'avait animé pendant mon long périple alcoolisé. Dans ma douce descente aux enfers, comme on me le rappelait souvent, mais qui ressemblait plutôt à un rêve embrumé dont on m'avait réveillé trop tôt. Si ma vie telle qu'elle était aujourd'hui me plaisait étrangement, si je prenais petit à petit goût à enseigner, à mener un petit quotidien bien rangé, je ne pouvais m'empêcher de penser à cette liberté que j'avais laissé derrière moi. La routine avait toujours été pour moi quelque qui se rapprochait du calvaire ; j'aimais l'aventure, l'inconnu, la surprise. Et si l'idée de mon avenir, cinq ans plus tard, n'était pas désagréable, il était pourtant incroyablement prévisible, bien loin de la vie au jour le jour que je menais il n'y a pas si longtemps. Liberté entravée d'autant plus par le quotidien toujours plus pesant de Poudlard et de ses environs, entravée par la présence inquiétante du Seigneur des Ténèbres. Je jurai silencieusement à la pensée de ce bon vieux Voldemort. Je pensais souvent à m'enfuir, à récupérer ma moto dans le vieux garage de Coventry où je l'avais laissé et repartir sur les routes comme au bon vieux temps. Loin des problèmes des sorciers anglais, loin de Poudlard, loin de tout. Mais chaque fois que j'envisageai une telle option, elle revenait. Beitris. Elle, et tous les autres, tous ceux que j'avais promis de protéger. Tous ceux à qui je tenais, même à contrecœur, ceux qui n'étaient pas là trois ans de cela. Chaque fois que je voulais m'enfuir, ils me retenaient inconsciemment et me forçait à faire face. Malgré tout, cette envie de retrouver ma liberté se faisait de plus en plus forte. Je détestais l'idée d'être retenu par ces personnes. Je haïssais l'idée que la simple vision de Beitris arrêtée par les mangemorts me terrifiait tant, je maudissais le fait d'être si faible à l'idée de la laisser. Comme si j'étais retenu par cette simple pensée, incapable de me défaire de cette stupide promesse. J'avais toujours détesté prendre des engagements, et devoir tenir ma parole semblait quelque chose d'insurmontable ; aussi j'avais toujours préféré fuir toute sorte de promesse, ne m'engageant dans rien pour ne pas décevoir ceux qui comptaient sur moi. J'avais d'ailleurs brillamment réussi jusqu'à quelques temps. Puis je m'étais installé, j'avais construit ma vie à Poudlard, et maintenant les gens comptaient sur moi. Et l'idée de les décevoir me rendait malade. Faible, voilà ce que j'étais. Affaiblie par ces personnes qui comptais sur moi. Ce n’était pas leur faute, loin de là. C'était la mienne, qui n'avait pas réussi à garder mes distances et qui allait finir, comme d'habitude, à tout faire foirer.
Fatigué de broyer du noir, je décidai de quitter Poudlard et d'aller faire un tour du côté de Pré-au-Lard. Dire que je n'avais pas touché à l'alcool depuis qu'Augustus m'avait aidé à remonter la pente aurait été un mensonge. J'avais bien sûr succombé plusieurs fois au plaisir de l'ivresse, à quelques verres de whisky et quelques soirées arrosées. Mais cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas bu assez pour tout oublier, les problèmes, les craintes, bu pour que le monde redevienne un endroit où il était agréable de vivre. Et c'est cette idée en tête que je me dirigeai vers le petit village.
L'endroit tournait au ralentit, pratiquement désert, comme il avait l'habitude de l'être depuis quelque temps. Quelques rares sorciers se pressaient dans les ruelles, passant d'une échoppe à une autre le regard bas, tâchant de se faire le plus discret possible. Je souris doucement. Si le règne de Voldemort effrayait certaine personnes, je tâchai de vivre sans y faire attention. Je n'avais en théorie rien à craindre, les mangemorts n’avaient rien à me reprocher. Et même si ces derniers ne brillaient pas par leur respect des lois magiques, ils ne pouvaient pas attaquer quelqu'un pour la simple raison que sa tête ne leur revenait pas. Aussi, tant que je me tenais tranquille -et que je rappelais le nom de mon père, ça pouvait toujours jouer – je ne pouvais rien risquer de trop grave. Je pénétrais dans la taverne la plus proche ; au-dessus de la porte, une enseigne abîmée par le temps indiquait son nom : la Tête de Sanglier. Je poussai la petite porte et laissai la chaleur de la pièce me réchauffer. A l'intérieur de la petite taverne, quelques sorciers l'air grincheux isolés dans leur coin, courbés au-dessus de leur choppe. Je traversai la pièce et m'écrasai nonchalamment sur la petite chaise en bois en soufflant bruyamment. Derrière moi, les pas pressé de la serveuse se dirigèrent vers ma table avant de s'arrêter. Je levais lentement le visage, ouvrant la bouche, près à commander ma boisson fétiche mais me stoppai net. Plateau à la main, son air énervé habituel, il ne me fallut pas longtemps pour la reconnaître. L'air surpris, son prénom m'échappa. « Robyn ?! »
Dernière édition par Cinaed E. Adler-Monroe le Ven 15 Mar - 14:36, édité 2 fois |
| | | | Sujet: Re: it's where my demon hide ✲ (robyn) Lun 25 Fév - 16:33 | |
| ROBYN ET MONROE when your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all◊ Fuck. Fuck you. Fuck him. Fuck it. Fuck off. Fuck them. C’est à peu près ce que tu te dis chaque matin quand tu te lèves. Oui. Tu es toujours très heureuse de te lever. Tu n’es pas du matin et ne l’as jamais été. Tu te lèves quand même. Bien obligée. C’est comme ça, tu l’acceptes. Non sans jurer copieusement intérieurement bien évidemment. Beaucoup de gens auraient du mal à arriver à la fin sans insulter mentalement la moitié des arriérés qui les entourent, et cela fonctionne pour les sorciers comme pour les moldus, et à mon avis pour à peu près toutes les cultures du monde. C’est quelque chose d’assez universel je dirais. C’est ton univers à toi en tout cas. Après, peut-être que ta propension à haïr les gens et à être désagréable entre en compte, c’est une possibilité. En fait c’est très probable. Depuis que tu es rentrée de ton... Voyage, il y a de ça plus de six mois, tu as fait encore moins preuve d’amabilité qu’avant. Un peu amère je crois de ta liberté perdue et de ton amour perdu. Je serais pareille à ta place ceci dit, comprends-moi bien. Je dis juste que ça ne sert à rien de ruminer comme ça. Oui, c’était la grande vie. Les routes, la moto, l’alcool, le sexe, les paysages, des gens que tu n’arrivais pas à détester. Mais c’est fini, tourne la page Robyn. Next. Batman a bien fini par laisser tomber Robin dans les comics aussi, non ? Et Robin est devenu plus fort. Enfin a surtout laissé tomber son ridicule costume rouge, vert et jaune qui le faisait encore plus ressembler à un gay que les Village People. Et a changé de nom, ce qui était pour le mieux. Ne te méprends pas, hein, c’est génial Robyn mais tu dois bien avouer que Nightbird ça a quand même drôlement plus la classe, non ? Non ? Non, tu ne peux pas me frapper. Je sais, je sais c’est tentant. Mais tu peux pas. Dommage hein ? Tu laisses ta violence vagabonder dans tes pensées, fixant la porte du bar. Il y a rarement beaucoup de monde ici. Ce n’est pas forcément une bonne chose et ce pas seulement parce que financièrement c’est mieux d’avoir de la clientèle ; ce n’est pas une bonne chose parce que ça te donne tout le loisir de repenser à ta vie. Vie de Merde oui. Tu penses à Ed, comme à peu près toujours. Tu as entendu dire qu’il était professeur de balai à Poudlard. Professeur Adler-Monroe. Sérieusement ? Pauvres élèves. Tu le vois tellement mal professeur... Oh, bah ce doit être une joie d’avoir un alcoolique probablement plus ou moins repenti, incapable de lancer correctement la moitié des sortilèges, et de devoir l’appeler Monsieur et lui montrer du respect. D’un côté, quand on parle de lancer des sortilèges, tu n’es pas réellement meilleure que lui. A part en métamorphose. Là t’assures. Mais à part ça... Ouais, il vaut très certainement mieux que toi en tant que professeur. Ce qui ne fait pas de lui un bon enseignant, qu’on soit bien d’accord. Tu le vois sans cesse dans ta tête, souvent avec des envies de meurtre, mais surtout avec une grande tristesse. Ce connard te manque. Il te manque putain.
Fuck. Pourquoi il n’y a jamais suffisamment de clients dans ce bouge ? Déjà que tu as dû supplier Abelforth pour reprendre ton poste il y a de ça trois mois parce que Londres commençait à craindre... Tu avais considéré l’idée de repartir sur les routes avec des bikers moldus - et alors ? tu n’as rien contre eux - parce que tu sais bien que vous êtes de la même espèce et que ce sont les seules personnes avec qui tu te sentiras bien, mais tu n’as pas pu. Tout simplement parce que tu savais que Cinaed ne serait pas là. C’était plus fort que toi. Il t’a laissée tomber sans même te dire au revoir et toi tu ne peux pas t’empêcher de l’aimer. C’était le seul avec qui tu t’étais jamais sentie bien. Professeur Monroe. Tsss... Tu ne sais pas ce que tu feras ou diras quand tu le reverras mais tu trouveras à mon avis. Tu as beaucoup de choses sur le coeur. Lui lancer un sort me semblerait une solution. Le transformer en cochon par exemple. En petit cochon, pas en verrat, parce que c’est violent ces bêtes-là. Et ça a des dents à vous arracher un bras sans problème. No kidding. Tu nettoies distraitement un verre en balayant la salle d’un regard morne quand la porte s’ouvre sur un client qui va s’asseoir à une table sans même te regarder. Tu manques de laisser tomber le verre mais tu le rattrapes in extremis quoiqu’avec un peu de mal au vu de tes mains savonneuses. Tu n’aimes pas utiliser la magie pour faire la vaisselle. Avec toi ça déconne souvent. Ce n’est pas la question, n’est-ce pas ? La question c’est que tu as immédiatement reconnu celui qui a passé la porte, même si ce n’est pas son cas. Quand on parle du loup... Tu t’essuies les mains sur ton tablier et te saisis d’un plateau pour aller à sa table, résistant à l’envie de courir. Il lève les yeux vers toi. Ton coeur chavire. Putain il n’a pas changé. Pourquoi est-ce qu’il te fait toujours cet effet ? « Robyn ?! » Ouais connard, Robyn. L’entendre prononcer ton nom te ramène à la réalité. Robyn, plus kiddo. Tu as envie de le pleurer, tu as envie de le frapper, tu ne sais plus de quoi tu as envie. Tu pensais toujours à la fois où tu le reverrais mais les choses sont différentes maintenant que tu es en face de lui. Ce n’est plus aussi facile, n’est-ce pas ? Tu sens presque des larmes venir s’accumuler dans tes yeux. Pas maintenant, merde. Tu restes bloquée à le regarder sans rien dire pendant quelques instants. Professeur Adler-Monroe. Il est pas très différent de la loque qu’il était pour un enseignant soi-disant respectable. « Ouais. Et t’as intérêt à me donner une bonne raison de ne pas t’exploser ce plateau sur la tête. » Ta voix tremble, tes mains tremblent, n’allant pas si bien avec ta menace qui est tout de même appuyée par la rage qui bout au fond de tes yeux. Ouais, lui exploser le plateau sur la tête. Dans le monde des sorciers, lancer un sort à un connard c’est too mainstream. Asshole. |
| | | | Sujet: Re: it's where my demon hide ✲ (robyn) Mar 26 Fév - 17:03 | |
| ROBYN ET MONROE when your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all◊ Les yeux ronds, je la fixai, incapable de détourner le regard. Robyn. Ma Robyn. Les mêmes cheveux en bataille, les mêmes traits tirés par cette expression d'irritation, celle qui lui était propre, et que j’aimais tellement. C'était elle. Je restai figé, dévisageant la jeune femme devant moi, cherchant à comprendre s'il s'agissait d'une hallucination de ma part ou si elle était réellement là. J'avais longtemps tâché d'oublier cette période, cette période avec elle, cette période sur la route. Je tâchai de faire passer ça pour un rêve, un rêve qui, aussi doux qu'il avait été, semblait trop irréaliste pour le monde réel. Trop excessif et bien trop destructeur pour être gardé comme souvenir. Coupable aussi. Je prenais ça comme un rêve, avec le vain espoir que cette fameuse nuit où je m'étais enfuit n'était qu'un mauvais passage, un acte que je n'avais commis que dans le délire inconscient de mon sommeil. Et pourtant. « Ouais. Et t’as intérêt à me donner une bonne raison de ne pas t’exploser ce plateau sur la tête. » Vu son air réprobateur, ce n'était malheureusement pas qu'un rêve. La brune était là, devant moi, si près que j'entendais le rythme saccadé de sa respiration et percevoir les tremblements qui agitait ses mains, qu'elle tâchait tant bien que mal de contenir. Si près, et pourtant si loin ; elle semblait se tenir à des kilomètres, plus loin que jamais. Je n'avais jamais ressentis tant de distance entre nous, pas quand nous étions ensemble quelques années plus tôt. C'était plutôt l'inverse à ce moment-là. Même si elle se tenait à l'autre bout de la pièce, même si elle n'était pas avec moi, je pouvais sentir sa présence. Comme si nous étions connectés, fait pour nous réunir à un moment ou à un autre, comme des aimants. C'était naturel. C'était sûrement ce qui nous avait rapprochés dans un premier temps, ce qui nous avait poussés à partir ensemble, à nous détruire à petit feu. Mais ce quelque chose avait bel et bien disparu à ce moment-là. Figé face à la jeune femme arme à la main, j'ouvrai la bouche pour m'expliquer mais me ravisa. La vérité était simple : il n'y avait pas de bonne ou même de mauvaise raison. Il y n'y avait pas de raison, un point c'est tout. J'étais parti, comme un lâche, laissant Robyn seule, avec son balai au fin fond, de l'Europe de l'est magique. Nous étions censés visiter les alentours de Durmstrang le lendemain matin, laisser la moto dans le motel où nous nous étions arrêtés et voler jusqu'à l’institut. Une journée normale, aventure banale sans plus de surprises. Une journée à visiter les alentours, à faire le tour des pubs de la région, et à rentrer au motel, chancelants, au milieu de la nuit, continuant notre soirée dans un endroit plus intime. Mais nous n'étions pas arrivés à Durmstrang. Cette nuit-là, j'avais reçu la visite d'Augustus, mon demi-frère que je n'avais pas croisé depuis cette fameuse coupe du monde de 94, depuis ce fameux soir où j'avais décidé de vouer ma vie à la débauche. Il était arrivé comme ça, sans explications ni grandes retrouvailles chaleureuses mais avec une belle baffe bien placée. Il avait beau avoir trois ans de moins que moi, j'avais eu l'impression ce soir-là de ne pas voir mon demi-frère, mais plutôt notre père, dans toute sa splendeur, dans toute la passion qu'il mettait à me réprimander. Si j'avais tenté dans un premier temps de m'opposer cette demi-portion, j'avais fini par me laisser sermonner pendant un long, long moment. Après tout, il avait raison. Lui, et son vocabulaire ridiculement riche. Lui et son armada de synonymes pour me faire comprendre que je n'étais qu'un raté. L'alcool qui coulait dans mon sang ce soir-là n'aidait pas. Et j'étais resté là, le regard vide, réalisant enfin ce qu'il m'arrivait. J'étais resté là, à dix mètres de Robyn assoupie dans la chambre voisine, me rendant compte à quel point nous étions ridicules à fuir la réalité comme nous le faisions, aussi dure et cruelle qu'elle pouvait être. Il était temps de me reprendre, et mon petit Auggie se proposait de m'aider. J'acceptai bien à contrecœur, traitant mon demi-frère de tous les noms d'oiseaux que je connaissais, sans vraiment le penser. J'avais beau détester la possibilité d'un retour à la normalité, pourtant, j'étais parti avant que le soleil se lève, laissant ma kiddo seule sans une explication. Encore aujourd'hui, je m'en voulais. Mais le passé était le passé. Et cette période était loin derrière nous.
Pas assez loin, peut-être, vu le regard assassin que me lançai Robyn au même moment. Je passai nerveusement ma main dans mes cheveux. « Robyn. » répétai-je encore sous le choc de ces retrouvailles. Je craignais réellement qu'elle abatte son plateau sur moi, cela ne m'étonnerais pas ; pourtant, mon cerveau semblait s'être fait la malle, me laissant ahurie devant elle. « Ecoute Kiddo, je peux t'expliquer … » dis-je, laissant échapper son surnom bien malgré moi. Que pouvais-je bien expliquer ? Je n'avais aucune excuse. J'envisageai de prendre mes jambes à mon cou, mais comme une farce cruelle du destin, elle se trouvait entre moi et la sortie. Et elle était rapide, la gamine, elle m'avait toujours étonné. Les secondes défilèrent, filant à toute allure, mais je n'arrivais pas à mettre de l'ordre dans mes idées. La fuite étant une option hors d'atteinte, je tâchai donc de trouver quelque chose d'intelligent à dire. Quelque chose qui m'éviterais un coup plateau. Quelque chose qui la calmerait. Si ce n'était pas une habitude pour moi de me montrer intelligent, c'était pile le moment pour un coup de génie de la part de ma bonne vieille cervelle. « Tu es vraiment très jolie ce soir Robyn. » lâchai-je finalement, sourire en coin, qui à défaut d'être séduisant comme je l'aurais voulu donnait plutôt l'impression que je soufrai de problèmes intestinaux. Je jurai face à l'absurdité que je venais de lui servir, couvrant mon visage du mieux que je pouvais, prêt à recevoir le coup qu'elle m'avait promis. Merci, cerveau, pour cette brillante intervention.
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| | | | Sujet: Re: it's where my demon hide ✲ (robyn) Dim 17 Mar - 19:20 | |
| ROBYN ET MONROE when your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all◊ Comment ose-t’il venir ici ? Après tout ce qu’il t’a fait. C’est la seule chose que tu arrives à te dire. Moi, d’un point de vue objectif, je peux t’en dire des trucs. Je peux te dire que c’est un pauvre mec normal qui ne savait pas que tu travaillais ici et qui avait envie de prendre un verre. Il a juste eu la malchance de pousser la mauvaise porte, celle qui menait à toi. A super-Robyn, Terminator, celle passée expert dans les explosions de mauvaise humeur douloureuses pour celui qui les a causées. Il n’y en avait qu’un que tu n’avais pas envie de frapper. Il a poussé la porte de la Tête de Sanglier aujourd’hui. Il est assis sur une table en face de toi. Maintenant il n’est peut-être plus vraiment immunisé à tes coups. C’est comme s’il n’y avait plus sur lui cette barrière qui te le rendait impossible à blesser. Tu n’avais pas envie de le blesser. Pourquoi l’aurais-tu voulu ? Tu étais peut-être sauvage et faite d’une autre espèce d’humanité que la plupart des gens mais lui aussi. Les loups ne se tuent pas entre eux. Lequel d’entre vous n’est plus un loup ? A tes yeux c’est lui qui ne l’est plu. Il a fait ce que tu ne pensais jamais lui faire. Il t’a blessée. La logique de la nature voudrait que tu fasses de même, que tu lui rendes la pareille, que tu vous mettes à égalité. Plus de dette. Plus de rancoeur. Un oeil pour un oeil. Et on rendra le monde aveugle. Le frapper, même de toute tes forces, ne refermerait jamais cette blessure, ne te rendrait jamais ta vie d’adrénaline qu’il t’avait arrachée en quittant ces draps encore chauds de vos corps. Le frapper n’aurait pas été assez. Un coup de poing contre un rêve. Non, ça ne se vaut pas. Tu finis escroquée dans tous les coups. Pauvre petite Robyn. Roulée par les cartes du destin. Mauvaise pioche que Cinaed. Tu ne croyais pas pourtant. Tout semblait naturel. Il n’a pas changé d’un pouce. L’air un peu fatigué peut-être mais qui ne le serait pas en ces temps troubles ? Les beaux jours ont fui. Sur les routes, peut-être auriez-vous pu échapper à cette folie, à cette haine générale. Les dangers des Moldus ne sont pas si grands que ceux de votre monde. La vraie magie ce n’est pas celle d’une baguette, ce ne sont pas des étincelles qui changent l’eau en vin. La vraie magie c’est lorsque l’adrénaline devient l’oxygène et que la liberté devient le sang. Le problème c’est que quand on se blesse, les donneurs pour une transfusion ne sont pas très faciles à trouver. Tu n’en as pas trouvé alors tu as dû revenir au sang normal. Dur retour à la réalité. Et c’est sa faute. Evidemment que c’est sa faute, ce n’est pas la tienne. Tu ne l’aimais pas quand tu étais à Poudlard. Au final les premières impressions sont les meilleures, n’est-ce pas ? Il faut se fier à ses instincts. Tes instincts te disent de ne plus lui épargner cette pluie de coups qu’il mérite. « Robyn. » Ton coeur se rebelle. Ce n’est pas juste. Il n’a pas le droit de prononcer ton nom comme ça. Comme s’il le possédait, qu’il avait tous les droits dessus. Parce que ce sont les seuls moments où tu as l’impression que ton nom prend du sens. Tu veux le frapper, mais ton coeur et ton corps s’y refusent. « Ecoute Kiddo, je peux t'expliquer… » Kiddo. Kiddo est de retour. Il croit t’amadouer comme ça ? Le pire c’est que ça marchera je crois. Kiddo. Réminiscence de jours perdus. Il t’aura à chaque fois. Tu es faible. On pourrait te croire forte, véritable louve. Mais tu es faible parfois. Tu es faible par lui. « Qu’est-ce que tu veux m’expliquer ? Pourquoi tu m’as laissée seule dans un motel d’Europe de l’est avec mon balai sans même dire au revoir ou laisser un mot ? » Tu lui craches ces mots comme une insulte, comme des couteaux. Lâcheur. Meurtrier. Il a tué ton bonheur. Que quelqu’un l’arrête. C’est toi qu’il faudrait arrêter, avant que tu ne perdes ton sang-froid et ne commettes un crime. Crime passionnel. Le meilleur type que certains disent. Bah voyons. Le résultat sera le même : un macchabée. Ils n’auront plus qu’à trouver un nouveau professeur de vol à Poudlard. Professeur Adler-Monroe. L’ancienne fierté des Canons de Chudley. Eh, si ça se trouve tu pourras postuler pour être professeur. Après tout tu te débrouilles plus que bien sur un balai. Ah mais non. Tu n’aimerais pas les élèves. Il sourit. Quoi ? Il sourit ? Tu viens de le menacer de lui abattre un plateau sur la tête, c’était sérieux. Ah mais non en fait autant pour moi. C’est vrai que c’est assez risible comme menace, ça fait très dessin animé en fait. Pourtant. Moi je dis que ça doit faire mal un coup de plateau.
« Tu es vraiment très jolie ce soir Robyn. » Quoi ? Il veut te mettre dans sa poche en te disant que tu es très jolie ? Mais il a appris à se démerder avec les femmes grâce à un livre de conseils gagné dans une pochette surprise ou quoi ? Bon. En même temps tu es un peu plus dure à gérer que beaucoup de femmes. Dieu sait pourtant qu’une femme à la base c’est pas le Nirvana... Niveau complexité du caractère je veux dire. Tu te tords les mains et te retiens de lui abattre ton ustensile sur la gueule. Tu risquerais de te faire virer du bar, tu n’as pas besoin de cela maintenant. C’est pas le moment. C’est d’une petite voix cassée que tu réponds. « Merci. » Tu le remercies ? Génial. Ce type te rend définitivement stupide. Déjà qu’à la base... Quoi ? Non, tu ne peux pas me réserver le coup de plateau, je te l’ai déjà suffisamment dit. Tu ne peux pas me toucher idiote. Tes yeux embués ressemblent à des revolvers. Elle a les yeux revol... D’accord je me tais. « Tu préfères la crémation ou la mise en terre ? » Menace de mort ? Seems legit. |
| | | | Sujet: Re: it's where my demon hide ✲ (robyn) Dim 17 Mar - 21:36 | |
| ROBYN ET MONROE when your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all◊ « Qu’est-ce que tu veux m’expliquer ? Pourquoi tu m’as laissée seule dans un motel d’Europe de l’est avec mon balai sans même dire au revoir ou laisser un mot ? » Les secondes défilèrent, et j'étais de plus en plus persuadé que Robyn allait abattre son plateau sur moi. Connaissant la jeune femme, je savais et avais toujours su que nos retrouvailles n'allaient pas être de tout repos. J'avais même espéré brièvement ne jamais avoir affaire à elle et à sa furie ; mais cette pensé-là n'avait pas fait long feu, car j'avais beau l'avoir laissé seule au beau milieu de nul part, la simple idée de ne plus jamais revoir Robyn était insoutenable. Une part de moi refusait de la laisser partir. Pourtant, la vie que nous avions eue durant cette année et la vie que je menais maintenant étaient totalement incompatible. Inimaginable. Je l'adorais, je l'aimais même, au fond de moi. Mais l'idée de retourner avec elle était quelque chose d'inenvisageable. D'une part car, il fallait l'avouer, la vie de couple me terrifiait plus que tout ; la vision que j'avais de Beitris en témoignait. Mais surtout, à cause d'elle, de Robyn. Elle et moi, c'était sur la route, pas ailleurs, pas dans mon petit appartement à discuter de ma journée à Poudlard. Si c'était déjà compliqué à l'époque, si bon nombre d'assiettes avaient volé, je n'osais pas nous imaginer bien installé dans notre petit quotidien anglais. J'avais souvent repensé à elle après mon retour en Angleterre. J'avais souvent envisagé de la recontacter, d'essayer de la retrouver, de m'excuser d'être parti si précipitamment. Il y a même eu un temps où elle me manquait tellement que j'avais failli tout plaquer pour la trouver. Mais je ne l'avais jamais fait. Je tâchais de me persuader que ce n'était pas elle qui me manquait, mais la liberté, les voyages, la passion. Pas elle, mais tout ce qu'elle me rappelait. Pourtant, revoir ici, maintenant ; c'était indéniable, c'était belle et bien elle, elle et son caractère de cochon.
J'aurais bien sur pu lui expliquer tout ça, mais j'étais si mauvais avec les mots, et elle était si borné et rancunière que c'était peine perdue. Aussi, et bien malgré moi, je me contentais de lâcher la réponse la plus stupide, et sûrement la plus mal placée. Je fermai les yeux à tel point j'étais persuadé que le coup allait partir, me protégeant comme je le pouvais. Elle avait toute les raison d'abattre son plateau après tout, et ma simple défense avait été de souligner à quel point elle était belle. Ce qui était la vérité après tout, mais une vérité incroyablement déplacée vu la situation. Le temps fila alors que je me couvrais toujours le visage avec mes bras, prêt à encaisser. Et pourtant, au bout de quelques secondes, ce fut la voix de Robyn qui brisa le silence. « Merci. » souffla-t-elle sèchement. Je baissai prudemment ma garde, dévisageant la jeune brune le visage défait. Si c'était une blague, si c'était un moyen de me faire réellement mal en me frappant par surprise, c'était vraiment petit. Totalement justifié, mais tout de même méchant. Mais non, elle se tenait là, toujours la même expression exaspéré au visage. De dégoût même. « Kidd... » « Tu préfères la crémation ou la mise en terre ? » me coupa-t-elle alors sans sourciller. Je me stoppai net dans mes excuses, fixant d'un visage déformé par la surprise la jeune femme qui se tenait toujours debout devant moi. Je mis quelques secondes à comprendre le sous-entendu, l'air perplexe, mais réalisa enfin. J'hésitai à répondre, à lui dire que la crémation irait à merveille mais je me retins. Je ne voulais pas qu'elle prenne ça comme un feu vert de ma part. A vrai dire, cela m'étonnais qu'elle se cantonne au coup de plateau ; si elle ne m'avait pas encore frappé, c'est qu'elle préparait quelque chose de plus grand. Et pourtant, je ne pus m'empêcher de penser à autre chose. Et si, aussi étrange que ça puisse paraître, je lui avais manqué ? Si un sentiment plus fort que la haine que j'avais dû lui inspirer après mon départ avait occulté le reste, commençait à se frayer un chemin dans l'esprit de la brune ? C'était absurde. Complètement, je connaissais Robyn et je savais qu'elle ne pourrait sûrement jamais me pardonner une telle chose. Mais il y avait d'autre quelque chose dans son regard, outre la haine et le dégoût. De la nostalgie peut être ? Peut-être la vie sur la route lui manquait autant qu'à moi, peut-être même plus. Peut-être que, comme elle m'avait hanté pendant des semaines après mon départ, le fait de me retrouver lui rappelait à elle aussi la passion qui nous avais animé ? Mais cela faisait beaucoup d'hypothèse, et la théorie la plus plausible restait belle et bien l'envie de meurtre.
Je passai nerveusement ma main dans mes cheveux, avant d'abattre lourdement mes mains sur la table. « Je suis désolé. » soufflai-je finalement, à peine plus fort qu'un murmure, le regard planté sur le bois de la table. J'aurais pu faire des discours, j'aurais pu argumenter avec elle pendant des heures, mais au final rien n'était sorti. Juste un simple et précis désolé. Je savais pertinemment que ça n'allait pas suffire à Robyn, mais je n'avais rien de mieux. « Je sais très bien que ça te suffira pas, mais voilà, c'est dit. Je suis désolée d'être parti sans un mot, désolé de t'avoir abandonné. » Je relevai le regard et le plongeai dans celui de la jeune femme. Elle ne s'était pas déridée, elle avait toujours cette aversion dans le regard, et pourtant cette moue qu'elle avait quand elle était en colère était simplement adorable. Sans détourner le regard, je continuai. « Mais tu veux savoir pourquoi j'ai fait ça ? » lâchai-je, presque énervé, énervé contre moi même. « C'est parce que si j'avais dû revenir, si j'avais dû t'expliquer, je serais pas parti. J'aurais pas eu le courage. » C'était lâche de ma part, autant de la laisser que de rester. Mais c'était ce que j'étais après tout. Lâche, et égoïste.
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