Sujet: une valse à mille temps •• rose Mar 19 Mar - 0:22
Les dernières nouvelles lui disaient qu'ELLE avait été vue en Irlande.
Et pourtant, Demius avait longuement hésité avant de se rendre en Irlande. Ses contacts étaient fiables, autant que peuvent l'être des contacts en un tel temps de conflits lorsqu'on cherchait quelqu'un qui 'nous devait quelque chose'. Si March cherchait quelque chose, March obtenait ce qu'il désirait. Si on lui disait qu'ELLE était en Irlande, elle y était. C'était tout. Ce n'était pas pour ça qu'il hésitait. C'était pour tant d'autres choses. Finalement, il avait préparé son sac et avait transplané pour ces landes qu'il connaissait bien, trop bien, pour ces côtes qui lui étaient familières, si familières. Et un seul œil posé sur le paysage lui avait presque fait oublier Rose. Presque. Au pire, il la chercherait un peu plus, au lieu de la trouver dans les parages.
Il n'était pas venu ici depuis pas loin de vingt ans.
Le Serpentard se rapprocha du bord de la falaise, jusqu'à ce que ses pieds soient à moitié dans le vide. À moitié dans la neige, à moitié dans le vide, à moitié dans la vie, à moitié dans la mort. Une sensation grisante de presque tomber. Le vent qui ébouriffait ses cheveux sombres, faisait claquer les pans de sa cape, s'infiltrait dans les interstices de ses vêtements. Il inspira longuement. Les vagues se frappaient contre les hautes falaises et il pouvait presque sentir l'écume qui volait sur sa peau. Il aimait la mer, son inconstance, son odeur forte, salée, qui lui rappelait son enfance. Quand sa mère était encore là et qu'ils partaient, Candida, elle et lui, dans sa famille à elle, dans la maisonnette au bord de ces mêmes falaises. Mais la famille était partie, la maisonnette avait été détruite, et sa mère était morte. Seule la mer restait, seule l'Irlande restait, coulait dans ses veines, un sang salé et fier qu'il aimait bien plus que celui noir et pourri de son père. Un trésor qu'il chérissait farouchement, parce que c'était la seule chose que les Shoemaker n'avaient pu lui prendre. Une bourrasque de vent plus forte le secoua, il se sentit presque chuter, et il ne put qu'éclater de rire. Un grand rire nerveux, mais profond, intense, qui se mêla au chant du vent et de la mer. Finalement, Demetrius se recula et tourna le dos à l'océan. Pour la voir. Là. Présente. Pour vrai. Rose. Des yeux d'eau dans un champ de neige folle. Il avait visé juste. De bons contacts. Certains disaient qu'il existait un petit camp itinérant, en Irlande, qui siégeait ces temps-ci près de la côte. Il avait réussi à faire quelques liens, la chose avait été confirmée, il avait transplané, et elle était là. Apparue d'il ne savait où, dans son dos depuis il ne savait combien de temps, à le regarder contempler la mer. Depuis combien de temps était-il là, à simplement regarder les vagues se déchaîner ? Elle devait bien rire, la gamine. Encore heureux qu'il pleurait pas, elle aurait eu de quoi le charrier jusqu'à... jusqu'à la fin des temps, au moins. Il fit un pas vers elle, mais pas plus. Sa baguette dans sa main, pour ne pas qu'elle parte sans prévenir. Elle ne transplanerait pas, non ? Un sourire, comme si rien ne s'était passé, et sa voix basse, cynique, moqueuse, qui fend l'air, se laisse porter par le vent : « T'es toujours aussi peu douée pour te cacher. »
Dernière édition par Demetrius Shoemaker le Mer 27 Mar - 23:15, édité 1 fois
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Sujet: Re: une valse à mille temps •• rose Mer 27 Mar - 21:36
“ une valse à mille temps ”
and i wish i would've had the nerve to ask you to stay i know we've had our problems ican't remember one.
Voilà des mois que Rose fuyait à travers le pays. Des mois qu'elle avait pris la décision de ne pas monter dans le Poudlard Express qui aurait du l'envoyer dans la célèbre école de sorcellerie. Celle là même où elle avait effectué ses six premières années d'études. Elle ne ferait pas la septième et dernière année. Elle n'en avait pas la moindre envie. Elle ne voulait pas fréquenter cette école remplie de mangemort et dans laquelle les règles n'avaient que trop changer. Elle refusait qu'on lui apprenne à lancer des sortilèges impardonnables, si elle était incapable d'en jeter un, elle ne s'en porterait pas plus mal. Elle n'avait pas envie de marcher dans les mêmes couloirs que ces imbéciles de mangemorts, ceux-là même qu'elle détestait tant. Elle savait qu'elle serait incapable de bien se tenir face aux mangemorts. Déjà les années précédentes, elle avait eu bien des écarts de conduite, elle s'était bien souvent mal comporté depuis la mort de ses parents, elle aimait défier les règles et sans doute qu'elle avait arrêt de compter ses heures de retenues depuis bien longtemps. Cette année, si elle était retournée à Poudlard, elle n'aurait pas donné cher de sa peau. Elle était sûrement mieux à l'extérieur, malgré ce qu'Alice pouvait bien en penser. De plus, elle avait décidé d'agir pour une cause qu'elle trouvait bonne et si elle était restée cachée à Poudlard, elle aurait eu bien trop l'impression d'être comme sa sœur aînée, elle qui restait cachée à dans sa librairie, les bras croisés alors que certains sorciers mourraient pour que cette guerre prenne fin, ils se battaient pour arrêter cette folie et Rose trouvait ça lâche de rester les bras croisé à attendre que quelqu'un d'autre fasse avancer les choses. C'était la solution facile ça. Une solution qu'elle ne voulait pas prendre. Si Alice avait décidé de jouer la carte de la lâcheté, tel était son choix. Rose ne partageait pas son point de vu et elle n'avait pas l'intention de se comporter comme sa grande sœur, au contraire, elle faisait de son mieux pour se rendre utile pour ses semblables même si pour ce faire, elle devait risquer sa vie au quotidien. Elle n'était pas une née moldue, ainsi on ne lui reprochait pas son statut de sang, bien qu'elle ne soit pas issue d'une famille de sang-pur, sa mère était une moldue. Mais elle était quand même considérée comme une traître à son sang, parce qu'elle aidait les né-moldus, parce qu'elle avait déserté Poudlard, parce qu'elle était en contradiction avec le gouvernement actuel et c'était une chose qui ne plaisait pas. Telle était la dure loi des dictatures. La liberté de penser n'existait de toute évidence plus depuis la chute du ministère. Rose avait refusé de se plier aux règles de ce nouveau gouvernement et aujourd'hui voilà ce qu'elle récoltait, une fuite sans fin, la peur constante de se faire prendre, torturée, enfermée mais paradoxalement, une certaine impression de liberté qui avait tout pour être enivrante. Le monde était vaste et elle avait la possibilité de bouger régulièrement, de profiter des paysages, de découvrir de nouveaux endroits, un point positif dans une vie qui s'effritait de jour en jour, une chose à laquelle elle avait besoin de s'accrocher pour aller plus loin dans la quête qu'elle s'était elle même confiée.
C'était les côtes irlandaises qu'elle avait l'occasion de découvrir à présent. Ses nombreux voyages l’amenaient souvent à se déplacer de camp en camp, elle n'aimait pas rester trop longtemps au même endroit, tout simplement parce que ça laissait à Alice le temps de la localiser et ainsi de venir la chercher (ou du moins d'envoyer quelqu'un à sa place, elle ne voulait pas franchement son aînée quitter sa chère et tendre bibliothèque) et c'était bien la dernière chose qu'elle désirait. Elle était installée dans un camp en Irlande depuis plusieurs jours, elle envisageait déjà de le quitter. Un coin tranquille de toute évidence, elle n'avait pas croisé le moindre rafleur alors qu'elle avait décidé de faire un bout de chemin à pieds avant de transplaner jusqu'à une ville afin d'aller chercher des vivres. Élevée par une mère appartenant au monde des moldus, Rose avait l'habitude d'utiliser l'argent moldus et elle avait souvent fréquenté leurs villes. C'était un domaine qu'elle maîtrisait plutôt bien et sans doute qu'elle pourrait aisément se fondre dans la masse des moldus afin de vivre cette guerre sans trop se faire de soucis, mais ce n'était absolument pas dans ses objectifs. Rapidement, elle avait transplané pour aller faire ses courses, et tout aussi rapidement, son sac à présent plein sur son épaule, alla avait à nouveau transplané non loin du camp dans lequel elle avait récemment élu domicile. Non loin des grandes falaises de moher. Un coin particulièrement agréable, un paysage qu'elle trouvait exceptionnel et près du quel elle voulait s'attarder malgré la neige qui craquait sous ses pas. Ses bottes étaient chaudes et même si elle portait une robe, elle avait enfilé un épais collant qui la protégeait assez bien du froid et, les mains enfouies dans les poches de son manteau, elle était finalement assez à l'aise malgré le froid environnant. Alors qu'elle marchait tranquillement au bord des falaises, elle aperçu une silhouette lui étant bien trop familière, Demetrius. Elle ne pu s'empêcher de soupirer en le voyant. Ce n'était qu'un traître et si elle avait été plus impulsive, rancunière et dépourvue de toute humanité, elle se serait précipité vers lui pour le pousser dans le vide. Mais évidemment, elle n'en fit rien. Malgré ce qu'il avait fait, il ne méritait pas qu'elle se retrouve avec du sang sur les mains. Elle avait cette sensation ancrée en elle qu'elle valait mieux que lui, mieux que les mangemorts, alors hors de question de faire preuve d'autant de bassesse. Il se retourna finalement vers elle et elle eu très vite cette envie de lui tourner le dos pour s'en aller, mais elle n'allait pas le renseigner sur l'emplacement d'un deuxième camp qu'il pourrait aisément réduire à feu et à sang. À sa réflexion elle haussa les épaules. « Si tu le dis. » Si elle n'était pas douée pour se cacher, elle serait sans doute déjà morte, enfermée quelque part ou ramené par Alice à la librairie. C'était lui, qui pour une raison qu'elle ignorait, avait décidé de la suivre. « Alors quoi, tu es à la recherche d'un nouveau camp à détruire ? » Elle ne le laisserait sans doute pas faire, il avait déjà suffisamment causé de tord aux nés-moldus et aux autres personne en fuite pour ne pas qu'il recommence encore une fois. La première fois, elle s'était bien faite avoir, mais cette fois-ci, ce serait différent. Elle n'était pas idiote, elle pouvait aisément apprendre de ses erreurs.
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Sujet: Re: une valse à mille temps •• rose Jeu 28 Mar - 21:00
Son sourire sonnait faux. Il était faux. Tant pis. Il ne le perdit pas, mais ne s'approcha pas d'elle pour autant. Il sentait que s'il osait faire un pas de plus en sa direction, elle allait l'envoyer direct sur les roses. Rose l'enverrait sur les roses, voilà. Sa bouche était sèche. Il passa sa langue sur ses lèvres. Il ne savait pas du tout quoi lui dire. Des excuses? Non, sûrement pas. C'était stupide. Ce qu'il avait fait, il l'avait fait pour une raison bien précise (lui-même, donc, et sa survie en milieu hostile) – le seul truc, c'était qu'elle n'était pas télépathe et n'avait pu deviner ce qui se passait dans sa tête. Le plus grand problème de la sorcellerie moderne. Le vent soufflait fort, mais ça ne l'empêcha pas de sortir une cigarette de son étui et de l'allumer, dos au vent, profitant de la magie du feu de son briquet pour qu'elle ne s'éteigne pas. Vive la magie. Une longue bouffée pour brûler son œsophage et ses poumons, un simple mot pour répondre à sa question pleine de cynisme et d'amertume : « Non. » Non. Juste non. « C'est toi qui je cherchais. » Pour quoi faire? S'excuser, peut-être? Shoemaker chassa une nouvelle fois cette pensée de son esprit. Il n'avait pas à s'excuser. Il avait fait des choix. Il voulait juste... s'expliquer, peut-être? Un truc du genre, sans doute. Idiot de Serpentard avec deux neurones fonctionnels et un temps de réflexion inexistant. S'il s'était écouté et était resté loin d'elle, cette fois... peut-être qu'il se serait évité cette conversation tout bonnement inutile. Il n'avait pas à s'expliquer, pas à s'excuser, il n'avait même pas à être ici, bordel de Merlin. Et pourtant, Demius était là. C'était même pas une conversation. Il détourna ses yeux pâles, fixa le paysage derrière elle. Au moins, Rose n'était pas simplement partie en le voyant. Peut-être qu'il avait une chance de lui sortir les explications qu'il avait préparé. Il capta à nouveau son regard et parla, tentant de rester neutre, d'être aussi détaché que ce qu'il avait été en élaborant sa phrase :
« Les Mangemorts savaient déjà où vous étiez. » Un pieux mensonge. Qui en était un seulement à moitié. Lelio – son charmant cousin auquel il s'était retenu de refaire le portrait quand il était venu lui parler avec son sourire goguenard – lui avait dit qu'ils savaient repéré de l'activité dans un certain secteur, mais qu'ils ne savaient pas exactement où. Demius avait complété les informations, tout simplement, et s'était arrangé pour être sur place et faire bonne figure devant les masqués – et ainsi vérifier que si Alaric, le frère d'Oprah, ou sa sœur, était là, bien il pourrait les prendre par le bras et les emmener... ailleurs. Loin. Pour ne pas qu'ils se fassent prendre. Ça avait fonctionné, au final. Sa sœur et Alaric n'étaient pas là, il avait éloigné Rose, et quand elle était revenue de leur rendez-vous manqué volontairement, elle avait aussitôt transplané. Tout avait fonctionné à merveille. Un vrai charme. Ça avait même trop bien fonctionné, à certains égards. Lelio lui avait proposé que le Lord lui appose la Marque. Il avait refusé, évidemment. Pas besoin d'un stupide tatouage magique pour... pour n'importe quoi. Shoemaker poussa une balle de neige du bout du pied, laissa la fumée de sa cigarette l'envelopper brièvement d'un nuage épais avant que le vent vienne le dissiper. Un haussement d'épaules. « Ils auraient trouvé le campement de toute façon. » Peut-être que oui. Peut-être que non. « Pourquoi l'Irlande ? » Une question qui n'avait pas de rapport avec le reste. Sa question de à lui. Pourquoi l'Irlande, Rose. As-tu deviné que l'Irlande, c'est son monde, ses souvenirs, son cœur ? Pourquoi l'Irlande, Rose. Pour y planter tes épines ?
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Sujet: Re: une valse à mille temps •• rose Lun 8 Avr - 20:31
“ une valse à mille temps ”
and i wish i would've had the nerve to ask you to stay i know we've had our problems ican't remember one.
Rose se noyait peu à peu dans la culpabilité autant que dans la haine qu’elle entrainait envers Demetrius. Il l’avait trahie, c’était un fait qu’elle avait du mal à digérer. Il l’avait trahie au moment où il devenait ce type, trop important à ses yeux, avec qui elle était ravie de partager son quotidien. Mais elle se détestait également, parce qu’elle savait au plus profond d’elle-même qu’elle avait été stupide de lui faire confiance, stupide de s’attacher ainsi à lui alors qu’il ne le méritait pas. Elle aurait voulu que les choses soient différentes, elle aurait voulu ne jamais croisé cet homme. Peut-être qu’elle serait morte sans lui ou bien enfermée quelque part, mais ça n’avait pas d’importance, au moins, elle ne se sentirait pas aussi mal. Elle n’aurait pas conduit un mangemort jusqu’à un camp de réfugiés si seulement elle avait été enfermée dieu seul savait où. Si elle avait fuit Poudlard, c’était dans le but de venir en aide à ses amis et aux autres sorciers en fuite. Ceux qui étaient traqués par le ministère pour des raisons qu’elle jugeait complètement absurde. Elle avait voulu bien faire et elle avait échoué. Elle avait fait tout le contraire de ce qu’elle avait voulu. Elle n’était qu’une étudiante stupide. Peut-être qu’elle aurait mieux fait de se comporter comme Alice. Elle, qui avait choisi de rester dans sa librairie à attendre que les choses évoluent dehors sans jamais s’en mêler. Au moins, elle, si elle ne faisait rien de particulièrement bien pour les autres (si ce n’est vendre des livres, c’est déjà pas mal, elle offre la culture aux gens), elle ne faisaient pas non plus de grosses erreurs pouvant couter la vie de sorciers qui bien évidemment ne méritaient pas un tel sort. Elle en voulait bien souvent à son aînée pour son manque d’agissement, elle n’avait cessé de le lui reprocher depuis le retour du seigneur des ténèbres, encore et encore, sans que ça ne change rien. Mais peut-être qu’elle avait eu tord. Peut-être que c’était Alice qui avait raison après tout. Elle détestait le simple fait de penser ainsi. Elle ne voulait pas donner raison à son aînée et à ses actes qu’elle n’avait que trop souvent qualifiés de lâche et pourtant, elle était bien souvent amenée à penser que si elle avait écouté sa sœur, elle n’en serait pas là. Pas à culpabiliser pour la chute d’un camp, pas à se détester pour avoir fait confiance à la mauvaise personne, pas à le détester pour sa trahison. Elle n’aurait pas à subir ce sentiment dérangeant au fond de sa poitrine, son cœur lourd et semblant complètement brisé. Elle ne serait pas là au beau milieu de l’Irlande à aider un petit groupe de réfugiés comme pour se racheter des fautes qu’elle avait commises par le passé. Rose se sentait stupide au possible. Elle était cette adolescente naïve qui avait voulu jouer dans la cours des grands et qui en avait payé le prix. Pourtant, il n’était pas question pour elle de faire marche arrière. Elle n’allait pas retourner voir Alice en pleurant sur ces déceptions, elle n’allait pas non plus retourner à Poudlard en abandonnant ses convictions parce qu’elle avait rencontré une difficulté, parce qu’elle avait commis une erreur. Elle devait apprendre de bêtise. Elle ne devait plus faire confiance à n’importe qui sous prétexte qu’on lui aurait sauvé la mise et qu’on aurait montré un minimum de gentillesse avec elle. Il fallait qu’elle grandisse, qu’elle se prenne en main et qu’elle avance sans laisser de côté ses idées et ses objectifs. C’est dans cet optique là qu’elle était allée chercher des vivres pour les membres de ce camp, pas dans le simple but de racheter ses erreurs. Malheureusement, ce qui était fait était fait. Elle n’avait aucun moyen de revenir en arrière, aucun moyen de modifier ses décisions passées. Elle ne devait pas rester là à ressasser le passé. Certes, elle ne pouvait pas se débarrasser de la culpabilité et de la haine qui alourdissaient considérablement son cœur. Mais elle pouvait toujours avancer et c’était bien ce qu’elle avait l’intention de faire.
Le destin semblait en revanche bien s’amuser à la voir plonger dans ses erreurs passées. Suffisamment pour remettre Demetrius sur sa route. Celui-là même qu’elle semblait détester à présent, la personne qu’elle voulait le plus éviter au monde, plus encore qu’Alice et sans doute plus même que Lord Voldemort lui-même (quoi qu’elle n’avait guère envie de se retrouver en face su seigneur des ténèbres, elle le savait bien plus puissant que Demetrius). Elle ne pu s’empêcher de laisser échapper un léger ricanement ironique. C’était elle qu’il cherchait. Pourquoi ? Voulait-il remué le couteau dans la plaie ? Ce couteau qu’il lui avait lâchement planté dans le dos alors qu’elle lui avait accordé sa confiance. Quel imbécile. « Quel honneur. » Son ironie tait toujours parfaitement palpable, elle n’aurait trompé personne, même la personne la plus stupide du monde aurait pu sentir l’ironie dans son ton. Elle n’avait en rien l’envie de la dissimuler de toute évidence. Le sorcier ajouta que les mangemorts auraient trouvé le camp d’une façon ou d’une autre. Elle leva les yeux au ciel. « Donc, tu as préféré leur simplifier la tâche ? Toi qui t’es si souvent prétendu non lié à leurs affaires. » Il s’était donné tellement de mal à essayer de la convaincre qu’il n’était pas un mangemort. Elle avait fini par le croire, elle était stupide pour ça et lui, un vil manipulateur, digne d’un mangemort en somme. S’il avait été son ami ou son allié, ça n’aurait pas été les mangemorts qu’il aurait prévenu de la position d’un camp de réfugiés. Non, il l’aurait prévenue elle de l’arrivée des mangemorts, ainsi, ils auraient pu déplacer de le camp et sauver des vies. Mais c’était bel et bien vers les mangemorts qu’il s’était tourné, sans doute que ça avait toujours été vers eux qu’allait son allégeance. Il n’était rien d’autre qu’un traitre. Il avait trouvé une sorcière en fuite et il avait vu en elle la bonne poire dont il pourrait aisément se servir pour faire son sale boulot de mangemort et elle, comme une idiote elle avait parfaitement bien marché dans son plan. Il l’avait eu une fois, pas une seconde. Elle n’avait pas l’intention de lui parler du camp qui était à quelques kilomètres d’eux. Il voulait savoir ce qu’elle faisait en Irlande, elle ne le lui dirait pas vraiment. Elle avait pourtant la loyauté des poufsouffle, elle n’était pas une menteuse, mais sa loyauté allait aux gens de ce camp, certainement pas à Demetrius. Plus jamais elle ne montrerait un tant soit peu de loyauté envers cet homme qui ne la méritait pas. Elle haussa simplement les épaules avant de croiser les bras sur sa poitrine. « Je suis une sorcière en fuite. Je bouge beaucoup et j’ai toujours voulu voir les falaises Irlandaises, alors j’en ai profité. » Elle marqua un temps d’arrêt en fixant l’horizon devant elle. Les falaises enneigées, la mer sans doute glaciales qui s’écrasait contre elles, un paysage des plus agréables. Ce n’était que la moitié d’un mensonge il était vrai qu’elle avait toujours voulu voir ce genre de paysage et qu’elle n’en avait jamais eu l’occasion, pas avant sa fuite en tous cas. « Et je ne suis pas déçue. Le paysage vaut vraiment le détour. » S’il y avait bien un avantage dans la vie en cavale, c’était celui de pouvoir découvrir des paysages alors inconnu, respirer un air nouveau pur à plein poumon, profiter, au moins quelques instants de ce genre de paysage. C’était beau agréable et là face à l’immensité de la mer, à la hauteur des falaise, elle avait comme une impression de liberté. Quelque chose qu’elle aurait été incapable de connaitre enfermée entre les mur devenus ténébreux de Poudlard.