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 night of the hunter. ◮ (lancelot&ruthel)

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MessageSujet: night of the hunter. ◮ (lancelot&ruthel)   night of the hunter. ◮ (lancelot&ruthel) Icon_minitimeVen 18 Jan - 22:44

night of the hunter. ◮ (lancelot&ruthel) Tumblr_mgtzhusfOT1qavqdlo3_500
Pendant un moment, je me contente de fixer, silencieux, la forêt face sombre qui m’entoure. Oppressante, celle-ci me donnerait presque froid dans le dos. Certainement se trouve-t-elle bien loin des lieux que je pouvais fréquenter jusqu’à présent. Il faut dire que l’on ne vit pas vraiment dans le même genre d’époque non plus, pas dans les mêmes conditions et de nombreuses choses se révèlent être différentes lorsque l’on y repense. C’est presque si la transition entre le monde moldu et la découverte du monde sorcier, était plus simple que celle entre le statut de personne libre à celui de fugitif. Enfin, sûrement cela n’est-ce pas réellement comparable. Quoi qu’il en soit, le point positif de cette nouvelle situation est que je suis avec Maysilee. Quoi que j’aurais certainement préféré renouer avec elle en d’autres circonstances. A défaut de cela, j’y suis parvenu en prétextant qu’ensemble, nous parviendrions mieux à nous en sortir. Sûrement cela ressemble-t-il un peu trop à du chantage au final. Enfin, le terme ressembler est certainement un euphémisme lorsque l’on sait que je suis persuadé à cent pour cent que cela est réellement du chantage et que je n’aurais pas du m’y prendre ainsi pour me rapprocher de la jeune femme. Dans cette histoire, les véritables excuses sont passées à la trappe, et je me sens coupable à cette idée, puisque je me doute bien que mes actes n’ont pas été oubliés. Ce serait d’ailleurs complètement idiot de pouvoir penser ne serait-ce qu’un seul instant, que cela soit possible que mes erreurs disparaissent ainsi de l’esprit de Maysilee. Après tout, à chaque fois que je tente de me mettre à sa place, je ne peux m’imaginer que sa rage quant au fait de ce que j’ai bien pu lui faire lors de notre première année à Poudlard. Tout comme moi, elle ne pouvait rien faire contre le fait d’être une née moldue, ce n’était pas de sa faute et ce n’est toujours pas de sa faute d’ailleurs. Je n’ai été qu’un parfait imbécile en pouvant, si ce n’est pensé le contraire, au moins lui reprocher de ne pas assez cacher son statut de sang. Pourtant, c’était moi le véritable imbécile, à ainsi tenter de dissimuler ma véritable identité. Pauvre idiot voulant cacher ses origines, comme ci ce n’était pas suffisant d’avoir des personnes bien décidées à détester les nés-moldus pour le simple fait d’exister, il faut en plus que je me cache, leur donnant ainsi un peu plus raison. Je pousse un soupire en secouant légèrement la tête face à cette nouvelle constatation. J’aimerais pouvoir revenir en arrière, effacer mes actes pour ainsi tout recommencer. En mieux, cela va s’en dire. Ne pas réitérer les erreurs passées, c’est tout ce que je demande de pouvoir finir. Je sais malheureusement que cela n’est pas possible et tout en ces lieux – même si cela semble n’avoir foncièrement rien à voir – me rappelle ce que j’ai pu faire. Je jette un dernier coup d’œil d’ensemble sur les arbres alentours, ne pouvant que constater qu’il ne se produit absolument rien alentour. J’en suis même à me demander si cela peut réellement servir à quelque chose d’instaurer des tours de garde, puisqu’il n’y a jamais rien à constater, à part le fait que nous sommes en plein milieu d’une forêt vierge ou personne ne passe jamais. Je hausse simplement les épaules avant de me redresser, frottant un instant mes mains l’une contre l’autre pour en retirer la terre avant de ranger ma baguette dans la poche de ma cape de sorcier. Je retourne alors en direction de la tente, décidant sur un coup de tête, qu’il ne sert strictement à rien de rester dehors, dans la nuit glacée, dans le seul but de surveiller le vide – ou le vent, c’est au choix.

Lorsque j’écarte le pan de tissus marquant l’entrée de la tente, je peux aussitôt remarquer que Maysilee se redresse à l’intérieur. J’aurais en effet du réfléchir au fait qu’elle puisse se méprendre sur mon retour précoce à l’intérieur, sachant qu’elle ne devrait prendre ma relève que dans plusieurs heures. Un peu honteux à l’idée de la faire paniquer pour rien, je me mords stupidement l’intérieur de la joue tout en haussant doucement les épaules, tentant de lui montrer ainsi qu’elle n’a rien à craindre et qu’il n’y a aucun danger extérieur duquel elle devrait s’enquérir d’urgence. En effet, même les insectes ne semblent pas vouloir s’aventurer près de nous, sinon nous aurions déjà le corps couvert de piqures en tout genre, je présume. Quoi qu’il serait plus qu’étonnant que des insectes décident de venir nous rendre visite en cette saison hivernale, mais après avoir découvert l’existence du monde magique, on peut s’attendre vraiment à tout sans avoir peur d’être choqué – surtout pour si peu. Un peu mal à l’aise, je viens m’asseoir près d’elle, comptant sur la chaleur humaine pour pouvoir me réchauffer un temps soit peu. Seulement, il ne me faut pas plus de quelques secondes pour remarquer que quelque chose ne va pas, qu’il se passe quelque chose de vraiment dérangeant. En effet, mon visage me picote, comme lorsque cette impression que quelqu’un est en train de vous fixer, refuse de vous quitter. Tournant d’abord les yeux vers l’entrée de la tente, je sens mon cœur s’emballer, affolé à l’idée que je puisse m’être mépris alors que des rafleurs étaient aussi près. Mais il faut me rendre à l’évidence qu’il n’y a aucun bruit hormis celui de nos deux respirations. Je tourne alors la tête vers Maysilee, remarquant qu’elle continue de me fixer, les sourcils toujours froncés. Laissant mes yeux plantés dans les siens, je m’apprête à expliquer les raisons de mon retour à l’intérieur de la tente – le froid, la fatigue et l’impression que tout cela ne sert à rien, notamment – lorsque je remarque que son visage s’approche peu à peu du mien. Un peu perdu, je ne me recule pas pour autant, la laissant finir son geste. Ainsi, ses lèvres viennent se poser sur les miennes, créant une effusion de sentiments à l’intérieur de moi tandis que mon cœur se met à battre à toute vitesse dans ma poitrine, menaçant de s’en extirper à tout instant. C’est finalement une explosion à l’extérieur, qui finit par me sauver de mon cœur battant la chamade à cause de la joie de ce simple baiser. La jeune femme et moi-même, nous nous redressons dans un même mouvement avant de nous précipiter vers l’extérieur. Ma bouche s’ouvre sur une expression de béatitude lorsque je perçois le groupe se tenant face à nous, nous toisant de leurs regards inexpressifs, froids ou sadiques, dépendant des personnes. Je mets tout de même un certain temps à faire le lien entre ces personnes et ce qui est en train de se passer. Pourtant, je m’avance, me plaçant instinctivement entre le groupe de personnes et Maysilee, mon subconscient voulant certainement la protéger autant que moi. Je passe rapidement ma langue sur mes lèvres avant de déglutir. « Va-t-en May. » je lui ordonne alors, tandis que je prends la décision de m’approcher un peu plus des inconnus qui me font fasse. Je n’ai pas besoin de me retourner pour savoir qu’elle m’a écouté, au simple bruit de ses pas crissant dans la neige fraiche. J’espère qu’en me jetant ainsi en patûre face à eux, ils ne prendront pas la décision de prendre mon amie – puis-je seulement la qualifier encore ainsi ? – en chasse, préférant jouer la carte de la flemmardise et se contenter de ce qu’ils ont sous la main ; c’est-à-dire moi. Un instant, j’embrasse la foule de rafleurs de regard, essayant de les défier par mon attitude, même si je peux moi-même juger cela de complètement puéril. Mon regard se pose alors sur un homme, un peu plus en avant que les autres, n’ayant pas le même aspect abruti que les autres. Je ne mets pas longtemps à me faire à l’idée qu’il est sûrement le meneur de ce petit groupe, sûrement est-il même un mangemort. Je fronce le nez tandis que j’adresse un signe de tête dans sa direction. « Une dizaine contre deux ? Pathétique. » je lui lance alors, ne le lâchant plus du regard. Quitte à les défier, autant s’en prendre directement à la bonne personne, n’est-ce pas ? S’il est vraiment le meneur de tous ceux réunis face à moi, c’est à lui que je devrais avoir à faire, celui qui leur ordonnera de poursuivre Maysilee ou non. Aussi je préfère accaparer son attention. Serrant les poings, je bande mes muscles, prêt à me jeter sur lui si le besoin s’en fait sentir – et ce malgré le fait qu’il puisse avoir facilement deux têtes de plus que moi – à défaut de pouvoir me servir de ma baguette, ayant malencontreusement glissée de ma poche lorsque je me précipitais pour sortir de la tente.

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MessageSujet: Re: night of the hunter. ◮ (lancelot&ruthel)   night of the hunter. ◮ (lancelot&ruthel) Icon_minitimeDim 20 Jan - 17:23

« My heaven is your hell
And there is no tomorrow »


Une balade en forêt. Quelle joie. Rien de telle que l'air glacé et humide de l'Angleterre, la boue et la pluie pour se donner du baume au coeur. Évidemment, cette pensée était des plus ironiques. Lancelot n'était pas spécialement fan des promenades en forêt. Au contraire même. Ses vêtements coutaient à eux seuls un bon petit paquet de galions, les abimer auraient tout de même été dommage. Bien qu'il ait largement les moyens pour s'en racheter, il n'était pas du genre panier percé. En vérité, il était même assez peu dépensier. Mais qu'importe, là n'était pas la question de toute façon. Les ordres donnés à la famille Greaves passaient tous par son père, il était possible que celui-ci avait déjà fréquenté Lord Voldemort quelques fois. Visiblement pas assez pour subir l'une des colères du seigneur des ténèbres. Ceci dit, Lancelot ne souhaitait pas la mort de son géniteur, non la famille c'était sacré à ses yeux, enfin, avec certaines limites tout de même. Ainsi, le mangemort avait été convié dans le bureau du chef de la famille Greaves. Généralement, lorsqu'on l'y convoquait, ce n'était pas pour préparer une partie de pêche entre un père et son fils ou une sortie au cinéma. C'était plutôt pour se voir confier une quelconque mission ou tâche à effectuer. Il arrivait que ce soit des tâches jugées comme ingrates ou pénibles, mais parfois, un rayon de soleil perçait les nuages et la mission était des plus appréciables, venant ainsi illuminer la journée du mage noir. Lancelot était donc planté là, écoutant les paroles de son père. On lui confiait un petit groupe de rafleur à commander, dans le but d'éliminer un certain nombre de sangs de bourbes qui avaient été repérés dans une forêt anglaise. Voici une nouvelle qui ravivait le fruit pourri qui servait de coeur à l'héritier de la famille Greaves. Il allait pouvoir détruire des nés-moldus et ça, c'était une activité plaisante aux yeux du mage. Bon, il n'aimait pas tellement travailler en équipe, car son caractère loyal faisait de lui un homme qui avait du mal à sacrifier ses sous-fifres. Ceci dit, s'il le fallait vraiment, il le ferait. Il préférait néanmoins limiter un maximum de perte, c'était dans sa nature et ça pouvait être une faiblesse. Ceci dit, il n'irait pas jusqu'à faire échouer une mission pour sauver ses hommes. Quoi qu'il en soit, la discussion entre Lancelot et son père toucha à sa fin, le ténébreux quitta le bureau de ce dernier et monta dans sa chambre pour se préparer. Dire qu'il allait devoir sacrifier son petit confort pour une randonnée en forêt. La mission était peut-être intéressante, mais les conditions n'étaient pas des plus agréables. Lancelot n'était pas vraiment une chochotte, mais c'était humain de râler intérieurement lorsqu'on devait être confronté à quelque chose qu'on n'aimait pas. Dans le cas du mangemort, c'était surtout la boue qui l'emmerdait. Enfin, comparer à Azkaban, ce n'était pas grand-chose, il pouvait toujours se réconforter en se disant ça. D'ailleurs, cet argument revenait souvent dans sa tête. Dès qu'il devait faire quelque chose qui ne l'enthousiasmait pas, il se disait qu'il avait connu largement pire, ce qui avait tendance à lui remonter plus ou moins le moral. Qui aurait cru un jour qu'Azkaban pouvait être un moyen de relativiser. Enfin, ce n'était pas comme si l'on pouvait se dire : « Heureusement que j'ai fait un séjour dans la pire prison du monde, maintenant, même les trucs chiants me semble cool. » Non, Lancelot n'était quand même pas à ce point devenu fou. Enfin bref. Une fois prêt, il s'apprêtait à partir avant que sa mère ne l'arrête pour lui supplier de faire attention. Décidément, quel sinistre image du mangemort il donnait. Heureusement, il n'y avait pour témoin que le chat angora de la femme en question, un animal complètement con qui n'irait sans doute jamais répéter ce qu'il avait vu, déjà parce qu'il ne parlait pas, ensuite, parce qu'il était bien trop abrutit pour piger quoi que ce soit. Lancelot ne le haïssait pas, mais il avait pu maintes fois observer cet animal se rendre ridicule, en fonçant dans un miroir pour attaquer son reflet par exemple.

Une fois arrivé en forêt, les recherches commencèrent. La traque n'était pas forcement la spécialité du mangemort, mais il trouvait cela assez excitant. Quoi que sans doute pas autant que l'assassina de sangs de bourbes. Après quelques heures de recherches, le groupe tomba finalement sur une tente. Quelle idée stupide de monter un bivouac en forêt. Enfin quelque chose à se mettre sous la dent, Lancelot commençait à se lasser de cette petite partie de cache-cache. Deux adolescents (ou jeune adultes, il se fichait bien de leur âge) sortir de leur domicile. Un garçon et une fille, comme c'était mignon, Lancelot ne put s'empêcher d'imaginer deux amants en fuite, un scénario tellement typique dans la littérature. La réaction du garçon ne confirma que trop bien ses idées. « Va-t-en May. » Elle la jolie May décampa, quel héroïsme inutile. Le mangemort afficha un sourire amusé à la vue de la situation, il pouvait bien lui laisser quelques secondes d'avances, ça ne changerait pas sa destinée, tous les sangs de bourdes devaient mourir. Continuant dans sa lancé héroïque, le garçon tenta d'attirer l'attention sur lui, adressant au chef de ce petit groupe de rafleur. « Une dizaine contre deux ? Pathétique. » Toujours amusé, ou plus enjoué à l'idée de pouvoir passer ses nerfs sur un sang de bourde, Lancelot fait un signe de tête à deux des types qui composent le groupe. Aussitôt ceux-là partent sur les traces de la blondinette. « Contre deux hein ? J'ai entendu dire que vous étiez plus que deux à trainer dans cette forêt. Je compte sur toi pour me dire ou se cachent tes autres petits camardes. » Évidemment, il ne s'attendait pas ce qu'il coopère si facilement. Les mains de Lancelot quittèrent la chaleur des poches de son duffle-coat pour venir chercher sa baguette qui attendait sagement son heure dans la poche intérieure de son manteau. Il la fit agilement tourner entre ses doigts tout en s'approchant du garçon. Si celui-ci essayait de s'enfuir, il aurait eu vite faire d'être arrêté par les six autres mangemorts qui se trouvaient encore ici. Ou encore par Lancelot lui-même, lancer un simple incarcerem ne lui demanderais pas un grand effort et cela n'abîmerait pas son captif. Il fallait qu'il puisse encore parler pour pouvoir lui dire ou trouver les cafards qui se cachaient dans la forêt. Et pour parler, c'était pratique qu'il reste en vie, accessoirement, du moins, pour le moment. « Je suppose tout de même que je n'aurais pas ces informations gratuitement, mais il va falloir faire un effort parce que j'ai la baguette qui me démange. » Il s'arrêta à quelques pas du garçon. S'il ne parlait pas de lui-même et si doloris ne suffisait pas, il y avait toujours moyen de torturer sa supposé petite amie sous ses yeux une fois que les deux rafleurs l'auraient rattrapé. Enfin, pour le moment, Lancelot attaquait à peine les mis en bouche, juste des menaces en l'air, parfois ça suffisait à faire parler certaines personnes, mais ce n'était pas drôle d'obtenir les choses trop facilement. Et puis, même s'il n'était pas de nature sadique, lorsqu'il s'agissait de ces satanés sangs de bourbes, il ne faisait pas la fine bouche. Il restait donc gentiment là, à fixer le garçon de ses yeux noirs, tout en se demandant quelle réponse héroïque, ou non, il allait lui servir.
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MessageSujet: Re: night of the hunter. ◮ (lancelot&ruthel)   night of the hunter. ◮ (lancelot&ruthel) Icon_minitimeVen 1 Mar - 17:25

night of the hunter. ◮ (lancelot&ruthel) Tumblr_mgtzhusfOT1qavqdlo3_500
Le début de journée s’est montré on-ne-peut-plus banal. Un simple jour ressemblant en tous points aux autres jours, où l’on a parfois du mal à se rappeler pourquoi l’on fuit, tellement le calme de la forêt alentour nous dépasse. Seuls au milieu de nulle part, c’est ce que nous étions, comme-ci nous jouons à cache-cache avec le vent, sachant pourtant pertinemment que nous allons gagner, puisque le vent n’est qu’un joueur fictif, complètement incapable de nous attraper. Pourtant nous jouons le jeu, montant tout de même la garde à tour de rôle, au cas où cela se révélerait nécessaire, comme-ci par notre façon de montrer que nous ne sommes pas trop sûrs de nous, il n’y a aucune raison de prouver pourquoi l’on pourrait avoir tord en nous laissant arriver des bricoles. Ce n’est évidemment qu’un vulgaire paradoxe, car quiconque n’étant pas dupe, pourrait percevoir le fait que nous essayons de manière inlassable, de tromper la vigilance de la roue de la fortune. Pourtant, nous avons toujours eu raison de nous montrer un peu confiants ; après tout, il n’y a que nous et le vide dans la forêt, et cela depuis quelques temps déjà. Maysilee est la moins confiante de nous deux, à croire qui lui est arrivé quelque chose avant que nos chemins se croisent à nouveau et qu’elle accepte que je continue ma route avec elle. Et même si l’idée qu’elle a déjà pu tomber sur des raffleurs pendant son existence de fugitive m’a déjà traversé l’esprit, je ne me suis pourtant jamais heurté à lui poser la question, même si je ne saurais expliquer pourquoi si l’on venait à me le demander. Sa méfiance est justifiable cependant, étant donné que la chance semble, contre toute attente, nous avoir finalement tourné le dos. Certainement parce que la confiance me gagnait trop d’ailleurs. En effet, ce n’est pas elle qui se devait de faire le guet, mais bien moi qui devait surveiller qu’aucun raffleur n’arrivait à l’horizon. Et c’est moi également qui ai décidé de rejoindre la jeune femme à l’intérieur de la tente, décidant de négliger notre protection par la même occasion. C’est justement le moment qu’a choisi le groupe de raffleurs pour apparaître, visiblement mené par un mangemort, a l’air sévère et sûr de lui. Le toisant avec un regard mauvais, je déglutis avant de crier à Maysilee de partir. Après tout, c’est de ma faute que nous nous trouvons dans cette situation et il est donc de mon devoir de réparer ma bêtise en tentant de protéger la jeune femme. Car en restant dehors, je n’aurais certainement pas manqué d’entendre le bruit des pas du petit groupe, qui ne se déplaçait pas d’une façon particulièrement discrète. Mais il ne sert à rien de se morfondre sur le passé, puisque l’on ne peut pas revenir dessus, il n’y a plus qu’à assumer les conséquences de mes actes. C’est ce à quoi je pense tandis que je m’avance un peu plus près pour me positionner bien en vue du mangemort, essayant de ne pas laisser paraître ma peur face à lui. Me campant fermement sur mes deux pieds, je le toise d’un œil mauvais, sans prêter attention à l’adrénaline qui monte en moi par vagues et me fait frissonner.

Je me mords stupidement la lèvre inférieure, m’obligeant à me redresser, bombant le torse comme un idiot pour lui montrer que je n’ai pas peur de lui. Ce qui est bien évidemment faux, mais allons bon, il faut bien que je trouve un moyen de gagner du temps, pour qu’il laisse Maysilee tranquille le temps qu’elle puisse fuir je ne sais où. Mais bien vite, je le vois faire un signe de mains en direction de deux des hommes sous ses ordres, qui s’empressent de partir dans la direction où s’est enfuie la jeune femme. Je prends une grande bouffée d’air, alors que mes poings se contractent d’eux même. « Contre deux hein ? J'ai entendu dire que vous étiez plus que deux à trainer dans cette forêt. Je compte sur toi pour me dire ou se cachent tes autres petits camardes. » J’écarquille les yeux tandis que l’un de mes sourcils se hausse de lui-même sur mon visage. Je reste interdit face à ce que vient de me dire le mangemort, car contrairement à ce qu’il semble penser, je n’ai aucune idée de ce dont il peut bien me parler. Dans cette forêt, je ne connais que deux personnes ; May et moi. Je ne pensais même pas qu’il pouvait y avoir d’autres fugitifs, exactement dans la même forêt que nous. « Je suppose tout de même que je n'aurais pas ces informations gratuitement, mais il va falloir faire un effort parce que j'ai la baguette qui me démange. » Je fais un pas en arrière, prenant soudainement peur face à la vision de la baguette que le mangemort tient fermement dans sa main, adoptant une attitude menaçante. Il se met alors à avancer dans ma direction, faisant ses pas à la même allure que je recule, pour rester hors de sa portée, m’arrêtant au même moment que lui. J’hésite à partir en courant, mais finalement, je reste. J’ai toujours espoir que ses imbéciles de raffleurs ne retrouvent pas May ou qu’ils les rappellent, c’est pourquoi je reste là, espérant toujours pouvoir gagner du temps. « Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler. » je lui réponds alors le plus sérieusement du monde. Après tout, ce n’est pas faux, j’ai toujours cru que nous étions seuls dans cette forêt, je n’avais même pas soupçonné la présence du groupe de raffleurs, c’est pour dire à quel point je me trouvais à côté de la plaque. Mais lui ne doit pas être en mesure de savoir ce qui se passe dans ma tête, aussi je me demande s’il ne serait pas judicieux de jouer là-dessus pour gagner du temps, même si un coup d’œil en direction de la baguette du mangemort, manque de me dissuader de le faire. Je ne peux pourtant pas me résoudre à baisser les bras et ainsi abandonner Maysilee aux mains de nos ennemis. Aussi je décide de jouer la carte de l’arrogance, du mieux qu’il m’est possible de le faire tout du moins. « Ou plutôt si. Mais je ne vois pas ce qui vous fait croire que je vendrais mes amis. » je reprends alors, une lueur de défi dans le regard. Je ne sais pas du tout où je trouve le courage de résister ainsi face au mangemort, mais je suis soudainement plus motivé que jamais. Lançant un nouveau regard en direction de sa baguette, je ne trésaille même pas, la fixant sans sourciller pendant quelques instants, avant de la désigner d’un signe de tête. « Et si vous pensez que vos menaces me font peur, vous vous trompez fortement. » Serrant la mâchoire, j’esquisse alors quelques pas en arrière, jusqu’à me rapprocher de l’atteinte. Du coin de l’œil, je cherche alors ma baguette, tombée sur le sol dans les environs. Mon regard ne tarde pas à tomber dessus et, sans aucune peur, je me penche alors pour me saisir du morceau de bois. Me redressant, je me tourne de nouveau vers le mangemort, le défiant de nouveau du regard. Je porte alors ma baguette jusqu’au niveau de mon visage, pointant son extrémité sur ma tempe. « Oubliette. » je dis alors d’une voix forte, ne sachant pas exactement quels souvenirs je vais bien pouvoir effacer de cette façon, mais tant pis. Car même si ce ne sont pas les souvenirs de la présence et de l’emplacement d’autres fugitifs cachés dans cette forêt, que je risque d’oublier, c’est ce que pensera le mangemort, et c’est tout ce dont j’ai besoin pour le moment.

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