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 (+) as the light goes out (ceinwen)

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MessageSujet: (+) as the light goes out (ceinwen)   (+) as the light goes out (ceinwen) Icon_minitimeMar 23 Avr - 20:52


as the light goes out
days feel harder night grows longer, summer says its goodbye, and darkness cover we find shelter our own place to hide.

Il devait retrouver Blodwyn. Maintenant qu’il était libre, il fallait qu’il la retrouve. Le Royaume-Uni avait beau être vaste et dangereux à cause de la guerre qui faisait rage dans le pays, ça n’avait pas d’importance aux yeux d’Eamonn. Tout ce qui comptait, c’était qu’il avait été enfermé dans un cachot pendant plus d’un mois, laissant, contre son gré, Blodwyn seule, à affronter les dangers de ce monde. Pourtant, il lui avait promis qu’il ne l’abandonnerait jamais, qu’il serait toujours avec elle, toujours là pour la protéger. Certes, ce soir là, il s’était sacrifié pour la protéger, lui ordonnant de fuir pendant qu’il servait d’appât aux rafleurs qui leur était tombé dessus. Les choses s’étaient déroulées trop vite et dans son esprit elles manquaient de clarté. Ils avaient été cernés, les rafleurs étaient trop nombreux pour qu’ils puissent combattre en espérant gagner alors, il lui avait laissé une chance de s’en sortir, elle plutôt que lui. Parce qu’elle était la née-moldue de leur couple, celle qui aurait été condamnée à Azkaban. Il avait entendu le craquement lui signalant qu’elle avait transplané, puis tout s’était obscurcit et il avait fini par se retrouver enchainé dans un cachot de la maison des Oswald-Appleby. La maison de ses parents, celle qui avait été sa maison pendant une très longue période de sa vie. Pendant tout ce temps que lui, il avait passé, enfermé dans sa cellule à être torturé par sa propre sœur, il ignorait ce que Blodwyn pouvait endurer. Il ignorait si elle était encore quelque part, parfaitement libre, ou bien, si elle s’était faite capturée par des rafleurs et enfermée dans un camp ou bien à Azkaban. Il ignorait, si elle était seulement encore en vie. Il ne voulait pourtant pas croire le contraire, si elle, elle était persuadée qu’il était tombé au combat, il ne pouvait se résoudre à faire de même. Il était, de toute évidence doté d’un optimisme à toute épreuve, bien qu’il ait la très nette impression d’avoir laissé une partie de son optimisme au fond de la cellule où il avait été enfermé et torturé. Il en était sorti depuis un moment déjà, mais il avait encore l’impression de s’être fait marcher dessus par un dragon enragé tant ses muscles lui semblaient douloureux, tant son corps était marqué par de nombreuses cicatrices. La plus part des plaies qui marquaient son corps, bien qu’ayant était soignées, n’étaient pas complètement guéries et semblait prête à se rouvrir à chaque fois qu’il faisait un peu trop d’effort. Mais ça n’avait pas d’importance. Au fond de son cachot, il avait presque fini par accepter la douleur comme était une partie de lui, il lui était presque facile de l’ignorer aujourd’hui. De plus, il n’avait pas l’intention de s’arrêter tous les cinq minutes à cause de la douleur. S’il devait parcourir chaque parcelle de terrain du pays pour retrouver sa fiancée, il le ferait, alors vu la taille du dit pays il ferait mieux de ne pas prendre trop de pause. Il ferait bien aussi de brûler chaque forêt dans laquelle il passait, ainsi que chaque village afin d’être sûr que ce ne serait pas à refaire. Ça semblait quelque peu extrême comme solution et, aux dernières nouvelles, le sorcier n’avait aucun problème de pyromanie. Il devait retrouver Blodwyn et le reste n’avait à présent plus beaucoup d’importance. Déjà avant, peu de choses avaient eu d’intérêt pour Eamonn. En quittant son quotidien, il avait simplement juré qu’il protégerait Blodwyn, se fichant bien du reste, elle était la seule chose qui comptait réellement à ses yeux, la seule personne sans qui il serait incapable de vivre. Maintenant qu’elle était loin de lui, il avait l’impression d’avoir manqué à son devoir. Il réparerait cette erreur, c’était cette certitude qui le poussé à avancer malgré toutes ses fois où, il aurait juste voulu s’arrêter quelques minutes pour se reposer.

Ses recherches l’avait mené jusqu’à la forêt de Craik, où, d’après ce qu’il avait entendu, se situait un camp de réfugiés. Il avait eu l’espoir que Blodwyn ait pu trouver refuge là-bas. Ça lui aurait semblé être une bonne chose, elle aurait été plus en sécurité que seule au fond des bois. Il connaissait Blodwyn, elle n’était pas très familière à la solitude, alors dans un camp comme celui-ci, elle aurait eue plus de chance de s’en sortir et lui au passage, il aurait eu moins de mal à la retrouver. Malheureusement pour lui Blodwyn n’avait pas décidé de lui simplifier la vie, ce qui paraissait normal puisqu’il était censé être en train de pourrir six pieds sous terre. Il avait fait le tour du camp et n’avait bien évidement pas trouvé sa fiancée. La simplicité n’était pas une chose dont on pouvait aisément jouir dans cette guerre, Eamonn ne remarquait trop souvent, à ses dépends. Le sorcier avait rapidement quitté le camp, n’ayant pas de temps à perdre là-dedans, bien qu’on ait essayé de le retenir, probablement parce qu’il ressemblait presque à un cadavre ambulant, ce qu’il avait de toute façon l’impression d’être, parce qu’il était blessé de partout, épuisé et loin, trop loin à son gout, de la femme qu’il aimait. Mais encore une fois, être à mi-chemin entre le clochard et le cadavre c’était le cadet de ses soucis. Il faudrait quand même qu’il trouve cinq minutes pour s’occuper de lui-même, un jour, s’il ne voulait pas faire peur à sa petite amie quand il la retrouverait enfin. Pour l’heure, elle n’était pas dans ce camp et il avait peu de chance de tomber sur elle au beau milieu de cette forêt. La chance n’avait pas décidé de lui sourire pour le moment, alors il préférait ne pas croire en cette dernière. Ce serait, encore une nouvelle journée qu’il passerait loin d’elle, au beau milieu d’une forêt d’écosse, à supporter le froid de cet hiver qu’il détestait tant et qui semblait ne pas vouloir s’arrêter. Lui qui n’avait jamais été du genre à faire attention aux saisons, il aurait aimé pour une fois, que le printemps arrive plus vite que prévu. Il y avait tout un tas de chose qu’il aurait voulue et qui pour l’heure lui semblait complètement impossible, comme retrouver Blodwyn par le plus grand des hasards au beau milieu de cette forêt. Mais ça n’avait pas l’air d’être au programme du jour, malheureusement pour lui.

Dans un soupire, il fini quand même par d’appuyer contre arbre, se laissant glisser pour s’assoir par terre. Il était épuisé, par ses recherches, par cette guerre, par ces jours qu’il avait passé dans le cachot familial. Il aurait bien eu besoin de rejoindre une nouvelle chambre d’hôtel, comme il l’avait fait avec Blodwyn peu de temps avant qu’ils ne soient séparés. Cependant seul, ce serait bien moins appréciable et de toute façon, il n’avait pas d’argent moldu sur lui et ce qu’il lui restait d’argent sur lui, il préférait le garder pour manger afin de ne pas finir par être contraint de partir à la chasse à l’écureuil. Manger, comme dormir étaient aussi des besoins qui étaient devenu secondaire chez lui depuis quelques temps, parce que c’était du temps perdu dans ses recherches et que de toute façon il trouvait difficilement le sommeil à cause de cette constante angoisse qui s’était emparée de son être. Il ne pourrait dormir paisiblement, ou presque, que lors que Blodwyn sera de nouveau à ses côtés, avant ça, il continuerait de se contenter de quelques heures de sommeil presque quotidienne, afin de ne pas devenir complètement fou et parce qu’à un moment, même avec toute la bonne volonté du monde, sans dormir, il ne tenait plus debout. La forêt était calme, le soleil encore haut, sans avoir le courage de regarder l’heure le jeune homme jugea bien large en se disant que c’était l’après midi et qu’ainsi il avait encore le temps d’aller chercher ailleurs. Où, il n’en avait pour le moment pas la moindre idée. Il entreprit de fouiller dans les recoins de sa mémoire, cherchant un endroit où Blodwyn aurait pu avoir envie ou besoin de revenir, mais bien vite, ses pensées s’estompèrent, laissant place à un très léger sommeil. Il devait très certainement avoir l’air d’un parfait débile à s’être endormi au pied d’un arbre, mais de toute façon si quelqu’un le voyait, il ne s’en rendrait pas compte. C’était d’ailleurs assez limité comme plan niveau sécurité, si une bande de rafleurs passait par là, il n’aurait aucune chance. Il n’avait certainement pas prévu de s’endormir là comme un abrutit de toute évidence. Heureusement pour lui, un craquement de bois non loin de lui le réveilla en sursaut, il passa sa main sur visage, comme pour en effacer les traces pourtant quasiment indélébiles de son manque de sommeil. Il attrapa sa baguette, prêt à se défendre, avant de se relever difficilement. Il contourna lentement l’arbre contre lequel il venait de s’endormir pour apercevoir, quelques pas plus loin, une silhouette familière. « Ceinwen ? » Il devait certainement de pas s’être réveillé, ou alors il était au beau milieu d’une hallucination, après tout, le manque de sommeil peut facilement en créer, ça n’aurait rien de surprenant. Elle était censée être morte, il été persuadé qu’elle était morte, tuée par Thaddeus, qui n’avait pas cherché à le démentir la dernière fois qu’ils s’étaient croisé. Elle ne pouvait pas être là. Pourtant, malgré cette certitude, cette impression qu’il avait d’être en train de devenir complètement fou, ou de rêver, il ne baissait pas sa baguette, qu’il avait pointé sur elle au moment où il l’avait vue.
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Lee Jordan
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≡ ton pseudo : MARY-W. +marie.
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≡ amoureusement : célibataire, c'est pas comme s'il avait que ça à faire.
≡ son emploi : il est animateur radio pour la gazette du sorcier, section quidditch. il est actuellement en charge de "potterveille" la radio pirate de l'ordre du phénix.
≡ statut de sang : c'est un sorcier de sang-mêlé, qui a toujours été fier de l'être, et n'a jamais prétendu de rien.
≡ sa maison : les lions de gryffondor, évidemment, les grands vainqueurs des matchs de quidditch !
≡ sa baguette : bois de sorbier, avec pour cœur un crin de licorne, spécialisée en charme et d'une longueur approximative de vingt-huit cm.
≡ son patronus : un renard.
≡ son amortencia : uc.
MessageSujet: Re: (+) as the light goes out (ceinwen)   (+) as the light goes out (ceinwen) Icon_minitimeDim 28 Avr - 1:52


it’s only cryings that come up in the air
ceinwen rees-gerrish & eamonn f. oswald-appleby
« When your face got so much lights
Did your blue eyes peacefully
Finally dived into the sea. »

------------❖------------❖------------

Le monde semblait plus vide que jamais. Les jours plus longs qu’auparavant, chaque seconde les composant défilant comme une éternité. Ceinwen errait, sans savoir où elle allait, ce qu’elle faisait – ce qu’elle pouvait faire, au fond. La chute aux Enfers avait commencée il y a peu, pourtant, lorsqu’elle avait dû abandonner son travail ainsi que tout ce qui faisait sa vie, pour se lancer corps perdu dans une fuite sans merci, luttant contre tous les Mangemorts lancés à ses trousses. Aux siennes, et à celles de Garalt, duquel elle n’aurait jamais voulu – jamais se séparer. Ce n’était pas comme si elle en avait vraiment eu le choix : malheureusement pour elle, elle s’était faite prendre, plongeant plus profondément encore dans l’Enfer. L’Enfer de la survie ? Au fond, elle ne savait pas s’il y avait de quoi détester la miséricorde dont Appleby avait pu faire preuve en la laissant en vie. Etait-ce réellement ce sentiment-là qui l’avait animé, au moment de ne pas la tuer ? Elle avait, après tout, été prête à faire face à la mort s’il l’avait fallu, parce qu’elle aurait su, alors, pour quoi elle était morte, quelles causes elle était prête à défendre jusqu’à son dernier souffle de vie, en fixant son meurtrier droit dans les yeux. Mais le monde avait à présent basculé dans un tout autre univers, où le soleil était si brillant, qu’il lui brûlait la peau, où l’air était si agressif à ses poumons, que chaque respiration la tuait plus efficacement que les afflictions dont elle avait été victime jusque-là. Quelque part, en elle, quelque chose l’empêchait de refaire surface dans le monde civilisé : si elle faisait un pas dans celui-ci, que quelqu’un la voyait, allié ou ennemi ; c’en serait fini sûrement de son sursit. Son sursit à elle, et le sursit de Thaddeus lui-même, quand bien même Ceinwen s’escrimait à penser jusqu’aux tréfonds de son âme, qu’elle n’en avait rien à faire. Il ne l’avait pas tuée – il avait cependant joui d’un sentiment de toute-puissance, sans sourciller, lorsqu’elle était restée des mois durant enfermée dans sa cave comme un rat dont lui seul connaissait l’existence. Elle avait beau retourner le problème dans tous les sens au fond de son esprit, la sorcière ne parvenait pas encore à comprendre pourquoi il avait décidé d’agir ainsi pour elle, pourquoi il avait jugé bon de transformer sa vie en cauchemars plus épais. Ils étaient quittes à présent cependant : il ne l’avait pas tuée, quand bien même elle pourrait le souhaiter à l’heure actuelle – et elle ne l’avait pas tué, pas torturé lorsqu’elle s’était retrouvée baguette levée devant lui, déchirée par le chagrin que la dure réalité lui imposait, en tombant comme une enclume sur ses épaules. Au moins, elle osait espérer qu’elle serait capable de faire plus, de traiter Thaddeus comme un ennemi à leur prochaine rencontre, et non pas comme si elle lui était un tant soit peu redevable de quoique ce soit. Sûrement qu’il ne voyait pas les choses de la même façon, alors qu’elle n’avait fait que répondre à ses piques venimeuses avec toute l’animosité dont elle était capable : il était un Mangemort, elle était une née-moldue et normalement, les choses auraient dû être d’une simplicité implacable entre eux. Soit elle survivait, soit il survivait – mais tout s’était compliqué, tout avait basculé en d’épais secrets qui les liaient bien malgré eux ; parce qu’il avait fallu qu’Appleby voit en elle, en son adversaire de toujours, une oreille attentive à ses malheurs, tâche qu’elle aurait préféré ne jamais connaître, dans les profondeurs poussiéreuses de la cave de Thaddeus.

Plus que jamais à présent, elle savait qu’elle aurait pu largement se contenter de mourir cette nuit-là, où ils lui avaient mis la main dessus, de la main de Thaddeus ou de qui que ce soit d’autre – ça n’avait aucune importance au fond : lui n’était pas différent de ceux qu’il percevait comme ses alliés. Et eux deux, ils n’étaient pas pareils, il n’y avait que leur statut de sang, qu’il exécrait plus qu’autre chose, qui les liait – rien d’autre, certainement pas une parcelle de leur être, de leur âme. Jamais elle ne pourrait admettre dans son univers bancal une telle réalité, quand bien même celle-ci pouvait exploser juste devant ses yeux, affichant toutes les preuves possibles et imaginables pour la faire ployer. Dans la solitude qui l’englobait, la forêt de Craik semblait plus vaste que jamais : au milieu de celle-ci cependant, Ceinwen ne cherchait pas le camp de l’Ordre, elle ne cherchait pas quelque aide que ce soit, se contentant d’avancer, ombre solitaire dans un monde bien vaste : elle ne pouvait pas aller dans un camp de l’Ordre, sans quoi… Sans quoi, quoi ? Sans quoi, quelqu’un risquait de la reconnaître, de savoir qu’elle était en vie et de trahir ce secret qui, pour le moment, la gardait en vie. Elle, et Thaddeus également, dans un équilibre précaire qui la desservait tout autant qu’il lui servait : elle voulait se contenter de se fier aux personnes de confiance, qui s’avéraient finalement, réparties à travers le pays sans qu’elle ne puisse simplement espérer les retrouver au hasard. Bien souvent de toute manière, depuis des jours, son esprit était entièrement focalisé sur Garalt, le souvenir qu’elle en gardait – qu’elle devrait en garder, pour le restant de ses jours, puisque Appleby avait mis un point final à leur histoire en une simple sentence. Garalt était mort – c’était une idée cauchemardesque qui n’avait eu de cesse de voiler les paupières de la sorcière dès qu’elle cherchait le sommeil, dès qu’elle laissait son esprit s’envoler vers d’autres horizons. Une part d’elle l’avait toujours su et celle-ci, s’était brusquement asséchée sous les paroles du Mangemort, rendue aride par la lourdeur de la vérité. Et une autre part d’elle était à présent plus brisée que jamais, n’ayant même plus le courage de chercher un quelconque élément d’espoir, qui la pousserait à croire que Thaddeus avait menti délibérément, la fixant droit dans les yeux. Il en était capable, elle était bien placée pour le savoir mais pourtant, jamais Ceinwen ne s’était attardée à envisager cette possibilité : il ne mentait pas, il avait sans doute bien trop apprécié de voir ses espoirs s’éteindre en une fraction de seconde, au fond de ses prunelles – c’était la vérité, la brusque vérité aussi glaciale que le vent d’hiver qui battait la forêt à cette heure-ci. Le jour commençait déjà à décliner, et au fond, elle s’en fichait bien : elle n’avait pas de zone spécifique à atteindre avant la nuit – elle se contenterait de se poser dans un endroit pas trop hostile, mais quelque peu coupé du monde, où elle dresserait d’épaisses barrières de sortilèges et de charmes, avant de dérouler la tente qu’elle avait emportée d’un précédent séjour – bien court – dans un camp de l’Ordre du Phénix. Où elle avait failli trop souvent se faire reconnaître, sentant des regards insistants s’attarder sur elle, quand bien même elle faisait semblant de ne pas les remarquer : cette guerre finirait par la rendre sauvage à l’excès, fuyarde de tout contact visuel, si elle continuait à vivre ainsi.

Mais encore une fois, trop rares étaient les espoirs auxquels elle voulait bien s’accrocher : il y avait toujours Antoine, Lucy et quelques autres de ses connaissances qui faisaient partie de l’Ordre, mais ça, c’était bien une organisation qu’elle ne voulait pas rejoindre. Certes, celle-ci défendait et protégeait les sorciers comme elle, mais, comme tout ce qui faisait ce monde à l’heure actuelle, l’organisation de Dumbledore – sans son leader à présent – était sans doute toute aussi pourrie que le reste. Qui plus est, elle n’y aurait jamais vraiment sa place : tout ce qui l’alimentait, c’était cette haine sans borne pour les sorciers nés de sang-pur, qui avaient toujours pris un malin plaisir à la traîner dans la boue dès qu’ils en avaient eu l’occasion. Le reste, les tactiques stratégiques, les duels à la baguette, tout ça avait bien peu d’importance pour elle : sa tâche, elle l’accomplirait une fois cette guerre finie, une fois qu’il faudrait envoyer tous ces pourris de Mangemorts en prison. Elle le ferait, et personne d’autre. Certainement pas une organisation qui se prônait soi-disant plus respectable que le reste du monde. Elle ne savait pas si c’était la guerre, sa fuite qui la rendait si amère, ou si celle-ci existait en elle depuis déjà plus longtemps. Au fond, ça n’avait pas d’importance ici, au milieu de la nature sauvage de l’Angleterre : ce soir encore, elle n’aurait pas besoin de parler à qui que ce soit, seule avec ses propres songes, alors elle pouvait être de l’humeur la plus exécrable qui soit, personne n’en pâtirait directement. Plus le temps passait, plus elle commençait à préférer la solitude à la compagnie de bien des gens – Thaddeus tout particulièrement, qui, silencieusement, insidieusement, remettait trop de choses établies en question : l’ordre du monde, la dichotomie de Ceinwen – elle ne voulait pas changer de point de vue, changer de façon de le percevoir lui. Comme le monstre qu’il était, et non pas la victime qu’il pourrait être, un jour, suspendu à ses lèvres et aux vérités que celles-ci pourraient dénoncer, le moment venu. Patiemment, soigneusement, elle attendait le jour de sa vengeance contre tous ceux qui, depuis des mois déjà, réduisaient son existence à un néant inutile. Ceux qui avaient tué Garalt, la privant, elle, d’une parcelle de son âme – des dernières bribes d’espoir qu’elle avait pour la fin de cette guerre. Rien ne serait plus comme avant, au crépuscule de celle-ci, et Harry Potter, sans doute que ce gamin serait bien incapable de réparer les tords commis jusque-là. Parce qu’il avait seulement dix-sept ans, et qu’il ne saisissait probablement pas tous les tréfonds compliqués de la vie réelle : elle aussi, à cet âge-là, avait quelque peu idéalisé le monde de la magie. Poudlard était comme un carcan protecteur, une part de rêve au milieu du cauchemar – il s’en rendrait compte bien assez vite. Voldemort n’était pas le seul monstre dans ce monde. « Ceinwen ? » La voix brisa le silence alentours, elle sursauta presque par réflexe, pointant sa baguette droit devant elle. Elle avait tellement été persuadée d’être seule, là, dans la frondaison bien épaisse des arbres, qu’elle n’avait attardé que des regards dénués d’intérêt autour d’elle. La nature avait beau être belle, les forêts se ressemblaient toutes, par ici. Mais ici, dans cette parcelle de solitude, brisée uniquement par les bruits de la forêt, des branches craquant sous ses pieds, quelqu’un l’avait reconnue, et quelqu’un appelait son nom. Quelqu’un qui, techniquement, si elle connaissait bien cette voix-là, ne pouvait pas l’appeler. « Eamonn ? » Son scepticisme était sûrement bien palpable dans sa voix, alors qu’elle arquait un sourcil en le voyant, à quelques mètres d’elle. Il n’avait pas l’air d’être dans le meilleur état qui soit – mais vivant pourtant, contrairement à ce qu’elle avait entendu, aux dernières nouvelles. Trop de gens étaient morts dans cette guerre déjà, de toute manière. Elle resserra malgré elle sa prise sur sa baguette, cependant consciente qu’aucun fou ne se poserait au milieu de cette forêt, en ayant bu du Polynectar pour l’y attendre, sans savoir si oui ou non elle passerait vraiment par ici : au final, la simple idée que ce ne soit pas Eamonn, face à elle, était totalement invraisemblable et infondée, tout autant que le contraire l’était. « Qu… » Lui demander ce qu’il ferait ici serait sans doute stupide – pour se forcer au silence, Ceinwen passa sa langue sur ses lèvres gercées, cherchant ses mots. Il n’était certainement pas en train de chercher des champignons, ou de faire une balade en forêt – il fuyait, comme elle, quelque chose ou quelqu’un. Avait-ce vraiment de l’importance, ce qu’ils fuyaient, vers où ils fuyaient ? Ils étaient seuls, dans l’épais néant d’une forêt sauvage, sans rien alentours. « Tu es vivant. » Finit-elle par remarquer, d’un ton presque neutre, sans avoir pourtant baissé sa baguette. « Je pensais… Enfin, j’ai entendu dire que tu étais… » Mort. Mais elle ne finit pas sa phrase, pinçant les lèvres – indubitablement, elle était contente de le voir, même dans un tel état mais ces petites parcelles de réconfort étaient bien rares dans un monde pareil. « Mais c’est toi n’est-ce pas ? Et pas le Mangemort le plus stupide du monde, qui prend du Polynectar pour te ressembler et pour attendre au milieu de… nulle part, que quelqu’un vienne. » Qui à proprement parler ? Elle-même n’avait pas prévu de passer par ici avant de transplaner dans ce coin-là, alors bon… Personne ne pouvait prévoir de passer dans un coin aussi sauvage, ignoré du reste du monde, de toute manière. Elle regarda légèrement autour d’eux comme pour souligner son idée – c’était sans doute le hasard le plus hasardeux de toute l’histoire des hasards, qu’ils se retrouvent ici, en de pareilles circonstances.
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MessageSujet: Re: (+) as the light goes out (ceinwen)   (+) as the light goes out (ceinwen) Icon_minitimeDim 28 Avr - 17:37


as the light goes out
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Blodwyn avait été vue au camp de la forêt de Craik. C’est ce qu’on lui avait dit quand il s’y était rendu. Il ne pensait pas qu’il puisse y avoir deux Blodwyn Brownstein, rousse aux yeux bleus, anciennement infirmière à sainte mangouste, contrainte à la fuite à travers le pays. Ça ne faisait aucun doute, la Blodwyn qui avait été vue dans ce camp, c’était bien la sienne. Blodwyn n’était pas un prénom particulièrement rependu à travers le Royaume-Unis et même s’il n’avait pas donné une description détaillée de la jeune femme, ça avait suffit à réveiller certains souvenirs dans la mémoire des gens du camp. Elle était passée dans ce même camp quelques temps plus tôt. Il aurait pu la retrouver si jamais il était venu plus tôt, si jamais elle avait choisi de rester un peu plus longtemps. Les ‘si’ n’étaient que de vaines hypothèses dénuées de sens. Eamonn s’en encombrait pourtant l’esprit, construisant bien des rêves dans lesquels il retrouvait Blodwyn bien plus facilement, dans lesquels ils étaient déjà ensemble à travers ses maudits bois. Pourtant, il le savait, c’était aussi débile qu’inutile. La seule chose qu’il faisait avec ces images construites de toutes pièces à base de ‘si’ c’était torturer son esprit déjà fragilisé par ce qu’il avait connu ces dernier mois. Il avait même l’impression que c’était pire encore. Au fond de sa cellule à subir bien des tortures, il n’avait pas le choix, il n’y avait rien qui aurait pu changer sa condition, parce qu’il savait qu’il avait fait le bon choix en se laissant prendre afin que sa fiancée ait le temps de s’échapper. Là dehors, alors qu’il cherchait la jeune femme à travers le monde, qu’il rêvait de la retrouvait, que dans sa tête se dressait des tas de schémas lui permettant de la retrouver plus vite, dans un passé qui n’aurait jamais lieu, il ressentait une douleur bien pire que toutes celles qu’il avait enduré là bas, dans la maison de ses parents. Le simple fait de savoir qu’il aurait pu la retrouver c’était une torture en soi, chaque jour qui passait sans qu’elle ne soi à ses côtés, s’en était une nouvelle et chaque jour, il la sentait plus dévastatrice au fond de son cœur. Il était facile de penser qu’Eamonn n’était finalement qu’un pauvre type, un faible qui ne pouvait plus rien faire sans avoir sa petite amie à ses côtés, lui-même il le pensait. A le voir là, au beau milieu des bois, avec son air désespéré affiché sur le visage, il était difficile de penser autrement. Il ne devait pas avoir l’air bien malin, mais c’était le cadet de ses soucis. Sa force c’était Blodwyn. Sans elle il n’était plus le même, c’était indéniable, mais sa combativité n’en était pas limité, bien au contraire. Il était prêt à tout pour la retrouver et la première personne qui se dresserait sur son chemin pour essayer de lui mettre des bâtons dans les roues en paierait bien vite les conséquences. Il pouvait très bien y avoir un monde entier entre lui et Blodwyn, un enfer brûlant ou le plus froid des glaciers, ça n’avait pas la moindre importance. Il les traverserait s’il le fallait, pour la retrouver. Il avait promis que jamais il ne la laisserait seule et même s’il avait l’impression de n’avoir pas été fichu de tenir sa promesse, il se devait de se rattraper en la retrouvant. Même s’il ne lui avait jamais fait une telle promesse, ça restait son devoir de retrouver celle qu’il aimait en ignorant les difficultés et les risques qu’il prenait, en tâchant de laisser de côté la frustration qui s’emparait de son corps à chaque fois qu’il constatait qu’il avait suivit une mauvaise piste et qu’elle pouvait encore être partout, sauf là où lui il était. Malgré cette frustration, il le savait bien, jamais il n’abandonnerait jamais il ne baisserait les bras, parce qu’il voulait la retrouver, il voulait pouvoir respirer à nouveau son parfum, entendre le son réconfortant de ses paroles et se sentir apaisé sous ses douces caresses. Il ne savait pas dans quel état elle, elle se trouvait, mais lui, il était brisé et il n’y avait qu’elle qui pourrait l’aider à aller mieux, il n’y avait toujours eu qu’elle pour savoir parfaitement comment panser tous ses maux.

Ce n’était pourtant pas dans cette forêt qu’il la retrouverait. C’était presque inutile de continuer à avancer dedans comme si elle allait finir par tomber du ciel. Cependant, il ne se sentait pas la force de transplaner pour aller voir ailleurs. Ailleurs où de toute façon ? Il n’en avait pas la moindre idée. Finalement, il cherchait une aguille dans une botte de foin et à ce rythme là, il pourrait facilement y passer sa vie entière. Le désespoir l’avait poussé à s’arrêter, faire enfin un break dans sa longue quête. Il s’y remettrait bien vite, même s’il ne savait pas où chercher, il s’y remettrait rapidement, parce que chaque minute passé à se reposer c’était une minute qui l’éloignait d’avantage de la jeune sorcière, une minute pouvait suffire pour la louper. Dans le camp de Craik ça s’était joué sur des jours, mais une minute aurait très bien pu les séparer également, il suffisait qu’elle transplane une minute avant que lui n’arrive pour qu’ils se loupent. Il n’avait pas franchement de temps à perdre et pourtant c’était parfois nécessaire s’il ne voulait pas mourir bêtement et mine de rien, il n’en avait pas la moindre envie. Il s’était arrêté pour ce qu’il aurait voulu être un court instant, mais ça avait été bien plus long que ça. Quand ses paupières s’étaient rouvertes sur ce monde qu’il détestait tant depuis quelques temps, il s’était passé un certain temps. Rapidement, il s’était redressait, il s’était presque précipité vers le bruit qu’il l’avait tiré de son sommeil, baguette levée, prêt à se défendre s’il se retrouvait en face d’un ennemie et pourtant, c’était Ceinwen qu’il lui faisait face. Ou, d’après son premier avis, une hallucination qui ressemblait à Ceinwen puisqu’elle était censée être morte. Il n’avait jamais pris en compte la liste des sorciers tombés au combat et pourtant, il avait un jour entendu celui de Ceinwen. Il était pourtant resté de marbre à ce moment là, ne voulant pas se résoudre à faillir, alors même qu’il avait toujours fait de son mieux pour garder bonne figure face à Blodwyn. Pourtant, quand il avait entendu dire qu’elle était morte, il avait ressenti ce lourd pincement au cœur, elle était son amie et elle était morte. S’il avait été moins enclin à s’occuper de sa propre survie et de celle de Blodwyn il aurait facilement pu perdre toute contenance. Surtout qu’il avait fini par entendre dire qu’elle avait été tuée de la main de son cousin, ce cher Thaddeus à qui lui, il devait plus ou moins la vie à l’heure actuelle. Thaddeus lui-même n’avait en rien nié les faits quand il l’avait interrogé, laissant à Eamonn tout le loisir de continuer à le détester alors même qu’il aurait du lui montrer une certaine reconnaissance. Il lui avait sauvé la vie après tout. Il en était incapable, incapable de passer outre le fait qu’il avait assassiné son amie. Amie qui, si son cerveau n’était pas en train de lui jouer un bien mauvais tour, paraissait tout ce qu’il y avait de plus vivant.

« Eamonn ? » La jeune femme semblait toute aussi surprise de le voir qu’il ne l’était lui-même de la voir elle. « Qu… » Il fronça légèrement les sourcils, brandissant toujours sa baguette devant lui. Elle avait l’air bien réelle, plus que ne le serait une simple illusion. Un court instant il ferma les paupières, comme pour vérifier si elle était toujours là au moment où il les rouvrirait et oui, elle était toujours là, en face de lui. Il avait comme l’impression de voir un fantôme, pourtant, physiquement parlant, elle ne ressemblait pas aux fantômes qu’il avait eu l’occasion de croiser à Poudlard. Pourtant on lui avait bel et bien dit qu’elle était morte. « Tu es vivant. Je pensais… Enfin, j’ai entendu dire que tu étais… » Il arqua un sourcil. Bien-sûr qu’il était vivant lui. Peut-être pas au mieux de sa forme, mais toujours en vie. De toute évidence, il n’y avait pas que Blodwyn qui devait croire qu’il avait perdu la vie ce soir où il l’avait sauvée elle. La rumeur sur sa pseudo avait du circuler bien vite. Tout comme celle concernant Ceinwen. Thaddeus devait certainement en être à l’origine, ce type était complètement malade alors venant de lui, ce ne serait pas vraiment surprenant. « Mais c’est toi n’est-ce pas ? Et pas le Mangemort le plus stupide du monde, qui prend du Polynectar pour te ressembler et pour attendre au milieu de… nulle part, que quelqu’un vienne. » Il fronça les sourcils, c’était un peu bizarre comme idée, il se demandait bien quel mangemort aurait l’idée de faire un truc pareil. Ce serait sans doute l’action la plus insensée commise par un mangemort. Doucement il secoua la tête de droite à gauche pour répondre négativement à Ceinwen. « Non, je ne suis pas le mangemort le plus stupide du monde qui aurait eu une idée aussi … bizarre. » Prendre son apparence pour se retrouver au beau milieu des bois, ça paraissait être à Eamonn l’idée la plus débile du monde. Ce n’était pas comme s’il pouvait prétendre être quelqu’un d’important, dont l’apparence aurait pu permettre d’obtenir quoi que ce soit d’un tant soit peu utile. « Moi je croyais que Thaddeus t’avais tuée. Pourtant tu as l’air aussi vivante que moi, peut-être même plus. » Il n’y avait pas à en douter, elle avait forcément l’air plus en forme que lui. Si quelqu’un avait l’air moins en force que lui, ce quelqu’un serait très certainement un cadavre selon Eamonn. Il baissa finalement sa baguette, il n’avait aucune raison de s’en prendre à elle, comme il n’avait aucune raison de croire qu’elle aurait pu être un mangemort sous polynectar. Il ne voulait pas croire que ça pouvait être quelqu’un d’autre que la vraie Ceinwen. Il préférait croire que Thaddeus était encore plus bizarre que tout ce qu’il avait pu imaginer jusqu’à présent, il voulait pouvoir se réjouir de retrouver ainsi une vieille amie qu’il pensait ne plus jamais revoir. Il ne voulait pas douter de sa présence, parce qu’il était content de la revoir. Certes, il aurait préféré que le hasard mette Blodwyn sur sa route, il ne pouvait pas s’en cacher, malheureusement le hasard bien qu’assez tolérant, n’avait pas décidé de lui simplifier la vie. « Qu’est-ce que tu fais là toi ? » Ils étaient au milieu de nulle part après tout, pas le genre d’endroit où il s’attendait à croiser quelqu’un. La forêt était vaste et il y avait peu de chance pour que sur tout le périmètre qu’elle recouvrait ils soient amenés à se croiser de la sorte. C’était plutôt surprenant. Un genre de rencontre surprise de sorciers supposés morts depuis quelques temps déjà. Il fini par s’avancer vers elle, afin de la prendre dans ses bras. Il était vraiment content qu’elle soit encore en vie et non réduite au silence par son cousin. Thaddeus était quelqu’un de détestable, mais là, pour la première fois depuis ce qui semblait être toujours, Eamonn se sentait reconnaissant envers ce dernier. Pas forcément parce qu’il lui avait sauvé la vie, mais parce que, contrairement à ce qu’il disait, il avait épargné celle que Ceinwen. Il se recula légèrement, ne la tenant plus que par les épaules. « Désolé. Je suis vraiment content de te savoir en vie. » Il était également content de rencontrer quelqu’un qu’il connaissait sur sa route. Il était content que le hasard l’ait mené jusqu’à Ceinwen. Bizarrement, ça suffisait à renfoncer l’espoir qu’il avait qu’un jour, le plus tôt possible, le hasard le conduirait également jusqu’à Blodwyn. Il savait que ça finirait par arriver parce qu’il y avait tellement peu de chance qu’il croise Ceinwen ici, tout comme il y avait très peu de chance pour qu’il retrouve Blodwyn par le plus grand des hasards, que ça ne pouvait que le rassurer. Il était idéaliste, un peu moins depuis son séjour chez ses parents, mais ça ne l’empêchait pas de penser qu’il retrouverait Blodwyn, que ce soit le fruit de ses nombreuses recherches ou le fruit d’un beau hasard comme celui qui venait de le mettre en face de Ceinwen.
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Lee Jordan
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MessageSujet: Re: (+) as the light goes out (ceinwen)   (+) as the light goes out (ceinwen) Icon_minitimeJeu 9 Mai - 2:43


it’s only cryings that come up in the air
ceinwen rees-gerrish & eamonn f. oswald-appleby
« When your face got so much lights
Did your blue eyes peacefully
Finally dived into the sea. »

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Depuis bien longtemps, Ceinwen n’avait plus croisé de visage familier : à vrai dire, ses dernières retrouvailles étaient celles qui l’avaient amenée face à Thaddeus – retrouvailles qu’elle aurait donc préféré éluder plus qu’autre chose et qui, à l’heure actuelle, pesaient sur sa conscience. Les paroles du Mangemort n’avaient de cesse de longuement la torturer, que ce soit la simple phrase avec laquelle il avait scellé la destinée de Garalt, ou les autres, leurs philosophies à eux deux, leurs bonnes consciences qui étaient brutalement entrées en collision dans l’épaisseur de cette forêt désormais bien lointaine. La jeune femme aurait pourtant aimé que leur échange et les conséquences de celui-ci s’évanouissent une fois qu’elle aurait franchi les limites de ces bois – une fois qu’il l’avait quittée également, mais ça n’avait malheureusement pas été le cas. Garalt était mort, et même après cette guerre, cette idée n’aurait de cesse de la hanter, la traquer, la rattraper où qu’elle aille. Aujourd’hui elle pouvait bien fuir ses assaillants, ses ennemis ou la mort elle-même, celle-ci continuerait d’avoir une emprise sur son existence : tout être finissait irrémédiablement par mourir, certes, mais la grande faucheuse avait pris la vie de Garalt bien trop vite. Et pour des raisons bien trop injustes. A l’égard de son propre bourreau d’ailleurs, la sorcière était incapable de savoir si elle basculait du côté de la pitié, de l’empathie pure et dure, si forte qu’elle s’en brûlait ; ou du côté d’une haine complètement triviale qui n’aurait, un beau jour, plus aucun sens. L’un pour l’autre, le sacrifice de Garalt n’en avait pas valu la peine, et Ceinwen aurait sans doute préféré pourrir plus longtemps encore dans la cave d’Appleby plutôt que de devoir supporter avec elle toutes les réalités de cette vie-là. Non seulement Garalt était mort, mais la guerre avait arraché la vie à bien d’autres gens également. Eamonn. Inlassablement déjà, à de bien nombreuses reprises, l’esprit de la sorcière s’était aventuré jusqu’à lui – qu’avait-il été pour elle au fil des années ? Un ami ? Peut-être bien plus… et ce, malgré le lien de parenté qui liait celui-ci à Thaddeus. Quel triste paradoxe, qui appuyait sans doute les propos du Mangemort plus encore : quelque part, en une parcelle d’eux, elle et lui étaient pareils. Tout comme elle avait fini par accepter, le temps faisant, les excuses s’enchaînait, qu’Eamonn était comme elle : humain, faillible, et habité d’une quelconque âme qui le différenciait de bien des sang-pur. Sa version du monde s’avérait être bien obsolète à présent, et le monde tel qu’elle l’avait vu pendant si longtemps, avait à présent son cours totalement bouleversé. Elle errait dans ces bois, elle continuait de fuir sans connaître la destination vers laquelle elle se rendait irrémédiablement, à chaque pas qu’elle franchissait dans le néant. Avait-ce une quelconque importance à l’heure actuelle ? La guerre ne cesserait pas avant que le monde ne s’effondre, que la mort ne frappe plus encore le monde de la magie et ce, jusqu’à le réduire à néant. Bientôt, il n’y aurait peut-être plus aucun avenir pour les sorciers alors que, paradoxalement, c’était les liens entre sorciers et moldus, les nés moldus comme elle qui garantissaient l’avenir du monde magique. Si les familles de sang-pur étaient bel et bien restées entre elles comme elles le prétendaient si bien, le monde tel qu’ils le connaissaient serait mort depuis longtemps déjà, délité, effacé par une consanguinité qui aurait amené tout le monde à sa parte. Et là encore, la famille Appleby en était une triste preuve : des années durant, Thaddeus avait grandi dans un carcan confortable et réconfortant, fait seulement de mensonges tous plus épais les uns que les autres, qui finalement le mèneraient lui à sa perte. Lui, et elle, et le reste du monde. Tous sombreraient dans les ténèbres, à valeur égale, qu’ils soient fuyards, traîtres à leur sang ou du sang le plus pur qui soit. La nature, ici, impitoyable et sauvage, n’en aurait cure de ces distinctions de genre et de race ; l’hiver était rude pour tout le monde, l’avenir incertain pour tout le monde. La mort, quelque part : là-bas à l’horizon, ou tout près.

En parlant de mort d’ailleurs, Eamonn en avait presque la tête de l’emploi, alors que c’était un regard estomaqué et indécis que Ceinwen posait sur lui. Certainement critique en tout cas, alors que l’expérience avait forcé la jeune sorcière à faire preuve de bien de prudence. Certes, l’idée qu’elle avait eue concernant le Mangemort ayant avalé du Polynectar était sans doute totalement folle, mais ses ennemis lui avaient déjà si souvent fait des tours pour le moins déplaisants, qu’elle avait appris à ne pas se faire d’idée préconçue imposée soit par l’éthique, soit par une quelconque sainteté d’esprit. Les Mangemorts étaient tous plus fous les uns que les autres, il y en avait forcément un qui avait pensé au Polynectar pour trouver une de ses proies et la réduire à néant – et rien n’indiquait qu’elle ne pouvait pas être la victime désignée pour ce genre de tour. Rien, hormis le fait que bien peu de Mangemorts sachent pour sa survie, dont majoritairement Thaddeus, qui devait sûrement, de son côté, s’arranger pour couvrir ses traces. Et quand bien même, qui donc pouvait soupçonner l’existence d’une quelconque amitié fraternelle unissant Ceinwen Rees-Gerrish (née-moldue fière et orgueilleuse) à Eamonn Oswald-Appleby (rejeton masculin de la famille de sang-pur la plus tarée qui soit) ? Elle-même avait bien souvent eu du mal à y croire, et il avait d’ailleurs fallu des années à la jeune étudiante intrépide qu’elle avait été, pour ravaler son arrogance et accepter de voir Eamonn comme un ami plutôt que comme un potentiel ennemi. Il fallait avouer quand même, qu’il était difficile de croire que qui que ce soit héritant du sang des Oswald-Appleby, puisse faire preuve d’autant de clairvoyance que ce qu’Eamonn avait montré depuis des années déjà. Il n’avait pas tourné fou, ou sadique, ou sanguinaire et c’était presque un exploit à inscrire dans tous les livres d’histoire du monde magique. Et croire que c’était sa fiancée, Blodwyn qui avait réussi à le maintenir loin de toute cette folie, n’était qu’un fieffé mensonge que la blonde aurait pu se construire pour octroyer toute la gloire des choses aux nés-moldus – mais non, bien avant même de déclarer sa flamme à la jeune rousse, avant de vouer son existence à celle-ci, Eamonn s’était avéré être un homme digne de confiance, chaleureux et bien plus humain que la plupart des autres sorciers de ce monde. Plus humain que Ceinwen elle-même, sûrement – trop idéaliste, d’ailleurs et un brin rêveur à l’excès : elle se souvenait encore de comment elle avait dû longuement aider son ami à affronter le grand pas qu’était celui de la demande en mariage. Bien souvent, il l’avait quittée déterminé et décidé à demander la main de Blodwyn, avant de revenir le lendemain (ou quelques temps plus tard), en lui annonçant qu’il s’était finalement ravisé pour une raison ou une autre. Définitivement, faire partie du cercle d’amis d’Eamonn n’était pas une sinécure, mais Ceinwen en avait apprécié chaque instant et n’avait sans doute que trop longtemps fui (jusque-là) l’idée que plus jamais elle ne le reverrait. Car officiellement il était mort, tout comme elle, elle était censée être morte : peut-être était-ce statut de cadavres ambulants qu’ils avaient en commun qui poussaient la jeune femme à être moins prudente qu’à l’ordinaire. Les Mangemorts semblaient beaucoup mentir sur leurs exploits et la liste de leurs morts – et silencieusement, distraitement, un coin du cerveau de la sorcière s’était alors raccroché à Garalt, tandis qu’elle faisait face à un Eamonn bel et bien vivant. Peut-être que lui aussi, il était vivant, quelque part, protégé par le mensonge de Thaddeus. « Non, je ne suis pas le mangemort le plus stupide du monde qui aurait eu une idée aussi … bizarre. » L’air circonspect et hautement sarcastique d’Eamonn eut au moins pour effet positif de piquer la sorcière au vif, qui lâcha un rire, quelque peu gênée par ses propres paroles, qui s’avéraient à présent plus folles qu’elle ne l’aurait cru. Elle avait en tout cas précisé que ce Mangemort serait alors le plus stupide du monde ; elle reprit contenance pourtant, pinçant les lèvres dans un regard mauvais à l’adresse de son interlocuteur. « La ferme. Je suis sure que je crapahute dans ces bois depuis plus longtemps que toi, déjà. Et ensuite… les Mangemorts sont définitivement capables de faire ça. » Ou de faire pire encore, elle ne s’attardait que très peu à essayer de rentrer dans leur tête à vrai dire : elle aimait d’ailleurs se contenter des clichés à leur sujet, c’était toujours plus simple de les voir ainsi.

La vérité était là cependant, elle était épuisée et son esprit partait dans tous les sens, plus qu’elle ne pourrait l’avouer sans doute et Eamonn ne semblait pas être en meilleure forme qu’elle. Pourtant, pour sûr, il était dehors depuis moins longtemps qu’elle, mais son séjour secret Dieu seul savait où, l’avait visiblement plus affecté qu’elle. A croire que Thaddeus n’était pas le pire hôte qui soit : elle avait certes pourri dans sa cave comme un chien pendant des mois, mais elle n’en était pas ressortie avec des balafres comme celles qui barraient encore le visage de son vis-à-vis. « Moi je croyais que Thaddeus t’avais tuée. Pourtant tu as l’air aussi vivante que moi, peut-être même plus. » Thaddeus, le nom perça d’ailleurs dans l’air, sifflant comme un serpent servile jusqu’aux oreilles de Ceinwen. Vif éclair au fond de ses yeux fatigués, la culpabilité brisa à nouveau l’allure de la sorcière, alors qu’elle essayait de garder contenance : inlassablement, chaque pas qu’elle faisait la ramenait à Thaddeus, à cette générosité dont il avait fait preuve et qui faisait qu’elle était encore en vie. Et irrémédiablement, aux paroles de celui-ci. Garalt mort. Toujours les mêmes choses, les mêmes fardeaux marquant sa survie, son avenir. « Tu as définitivement l’air d’être tout juste sorti de ta tombe, oui. » Finit-elle par remarquer, d’un ton plus neutre qu’elle ne l’aurait cru – éludant ouvertement le sujet épineux qu’était le cousin d’Eamonn. Ça n’avait pas été particulièrement l’Enfer là-bas, mais elle comptait bien avoir tout le temps dont elle avait besoin pour parler plus sérieusement de tout cela avec Eamonn – sans compter le fait que s’il était un Mangemort assez stupide pour l’attendre ici avec du Polynectar, Ceinwen tenait (malgré elle, comme une éternelle servitude à son ancien bourreau) à protéger le secret de Thaddeus. Mais elle avait déjà oublié cette histoire de Mangemort, puisque progressivement, face à Eamonn, elle avait baissé sa baguette. Et lorsqu’il en fit de même, elle rangea la sienne dans sa manche, toujours à disposition au cas où un groupe de rafleurs décidait de leur tomber dessus à présent. « Qu’est-ce que tu fais là toi ? » Lentement, Ceinwen regarda autour d’eux, une légère moue sur le visage comme pour faire comprendre que la réponse allait d’elle-même : elle n’avait sans doute pas la tête la plus recommandable qui soit, et au milieu de la forêt, hormis fuir, elle ne pouvait pas faire grand-chose. Au moins, elle n’avait pas de rafleur ou de Mangemort sur les talons, si c’était ce qu’il se demandait – lui non plus, espérait-elle. Elle l’avait quand même trouvé à moitié endormi contre un arbre, alors sans doute que ces dernières minutes dans la vie d’Eamonn n’avaient pas été tant mouvementées que ça. « Je cherchais des champignons, bien entendu. » Souligna-t-elle avec la même ironie que celle qu’il avait utilisée pour démonter sa théorie débile : à question idiote, réponse idiote, disait-on bien. Mais le jeune homme faisait déjà quelques pas dans sa direction, et elle fit presque surprise de sentir une étreinte réconfortante la serrer avec douceur – ça faisait des lustres qu’elle n’avait pas senti de tel geste d’affection ; et sans Garalt, sans Eamonn, elle avait cru avoir perdu ça pour le restant de ses joues. Elle resta donc crispée entre les bras du sorcier pendant de longues secondes, avant de sentir ses épaules se détendre – lentement, elle glissa ses bras autour des épaules d’Eamonn, lui rendant son étreinte. Et égoïstement, bêtement, elle aurait voulu que ça dure des heures, des jours durant – que jamais rien ne les rattrape à nouveau. Ils pourraient vieillir dans ces bois, mourir dans ces bois sans que personne ne les trouve jamais s’ils prenaient les bonnes mesures. Mais ils ne le feraient pas, et déjà Ceinwen se devait de reprendre contenance, tandis qu’il s’écartait d’elle. « Désolé. Je suis vraiment content de te savoir en vie. » Avec cette tendresse qu’elle ne se serait jamais crue avoir avec un Appleby, Ceinwen déposa sa main sur la joue d’Eamonn, l’observant longuement – elle n’avait pas besoin de répondre, malgré les laborieux démarrages qu’ils avaient connu, Eamonn était devenu bien plus qu’un ami pour elle, malgré ses origines, malgré son foutu cousin ou quoique ce soit d’autre. Et, comme dans un effort de ne pas tomber dans le mélodramatique, la blonde attarda son attention sur la barbe qui crissait sous ses doigts – elle la fourragea un instant, avant de lâcher un léger rire. « C’est une sacrée barbe, ça. » Elle avait des jours, des semaines même, et là-dessous, elle sentait la joue du jeune homme comme tendue, épuisée, émaciée. Sans parler des quelques marques qu’il avait encore sur le visage – déjà, le regard clair de la jeune femme s’était attardé là-dessus. L’envie de savoir ce qui avait pu lui arriver lui brûlait les lèvres, bien entendu – encore et encore – mais elle les pinça, pour se retenir. « J’allais… dresser mon camp, un peu plus loin. J’ai de quoi manger, un abri et tu pourras… dormir autre part que contre un arbre. » Elle ne lui laissait qu’à peine le choix de toute manière, l’incitant d’un regard à ne pas la contredire dans son idée – vu la tronche qu’il avait, elle ne pouvait décemment pas le partir ainsi, et ce, peu importait ce qu’il pouvait chercher ici. Elle avait sans doute déjà une petite idée de la réponse qu’il lui fournirait : Blodwyn, toujours Blodwyn, mais mort, il ne pourrait pas la chercher bien loin.
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MessageSujet: Re: (+) as the light goes out (ceinwen)   (+) as the light goes out (ceinwen) Icon_minitimeJeu 9 Mai - 22:05


as the light goes out
days feel harder night grows longer, summer says its goodbye, and darkness cover we find shelter our own place to hide.

Eamonn était épuisé. Ça faisait des jours qu’il s’était lancé à la recherche de Blodwyn, des jours qui lui semblaient déjà ressembler à des semaines, voir des mois. S’il avait trouvé les journées particulièrement longues enfermé au fond de son cachot, il avait l’impression que c’était pire aujourd’hui. Encore une fois, il avait perdu le compte des jours et si on le lui demandé, il serait incapable de donner une date avec précision. Il faisait suffisamment froid pour qu’il puisse conclure que c’était encore l’hiver. Il savait qu’il avait quitté son cachot au moins de février et vu que le temps ne semblait pas vouloir se réchauffer, le printemps ne devait pas être encore arrivé. Il ne savait pas grand-chose de plus que ça et il ne se donnait pas vraiment la peine d’y réfléchir. Il avait bien trop de préoccupations dans la tête pour s’intéresser à la date ou à la météo. Ça n’avait pas d’importance. Ça faisait parti des nombreuses choses dont il se fichait éperdument. À savoir que la seule chose dont il ne se fichait pas complètement c’était sa fiancée. Celle qu’il aimait plus que tout au monde, celle avec qui il voulait passer le reste de sa vie et pourtant, celle avec qui, de toute évidence, il n’était pas en cet instant précis. Ils avaient été séparés quelques temps plus tôt, trop longtemps aux yeux d’Eamonn. Il ne savait pas ce qu’elle était devenue, mais il savait qu’elle était quelque part en train de porter son deuil tout en luttant pour sa survie. Du moins, il espérait qu’elle ait encore le courage de survivre même si elle le croyait mort. Si les rôles avaient été inversés, lui il n’aurait plus eu le courage de rien du tout. Il aurait tout abandonné, parce que sans elle, il n’avait plus aucune raison de se battre. Il préférait penser qu’elle avait plus de courage que lui. Elle avait toujours eu plus de courage que lui, il n’en doutait pas. Il allait la retrouver et tout irait presque bien. Presque parce que même s’il serait de nouveau ensemble, ils seraient encore plongés en pleine guerre et il avait malheureusement eu récemment l’occasion de vraiment se rendre compte des dégâts qu’elle pouvait causer. Il avait pourtant longtemps nié l’évidence. Croyant avec naïveté que rien ne pouvait leur arriver, parce qu’ils étaient Blodwyn et Eamonn, les deux amoureux prêt à affronter le monde entier main dans la main. Il avait été persuadé que rien ne pourrait jamais leur arriver, il avait été tellement naïf. Il le regrettait aujourd’hui. S’il avait était un peu moins stupide, il n’en serait pas là aujourd’hui. Pas là au beau milieu des bois à rechercher désespérément Blodwyn alors même qu’elle n’y était plus depuis longtemps. Il ferait certainement mieux de faire une pause de s’arrêter plus de cinq minutes, parce que de toute façon, ce qu’il faisait, ça ne servait à rien. Mais, il était incapable de baisser les bras, incapable d’abandonner. Il voulait la retrouver, c’était la seule chose qui le motivait en ce moment. Il n’avait rien d’autre en tête. Il n’était pas question qu’il s’arrête. Il n’avait le temps de s’arrêter. Il était las des jours qui continuaient de passer sans qu’elle ne soit à nouveau à ses côtés. Il avait sûrement plus besoin d’elle qu’elle n’avait besoin de lui, il l’espérait en tous cas. Il espérait qu’elle ne soit pas dans un état aussi déplorable que lui. Il se plaisait à croire qu’il y avait peu de chance, elle au moins, elle n’avait pas passé plusieurs semaines enfermée dans la maison de ses parents à se faire torturer par sa sœur cadette. Enfin, à côté de ça elle le croyait mort. En réalité, il ne savait pas ce qu’il y avait de pire, il n’avait pas envie de savoir et il n’avait certainement pas la force de se poser la question. Il n’avait plus la force de rien ; il ne savait même pas par quel miracle il arrivait encore à tenir sur ses deux jambes.

Il était dans un sale état. Un état même pitoyable, mais au moins, il était encore en vie, contrairement à ce que bien des gens semblaient penser. Non contents de l’avoir torturé au fond d’un cachot, ses parents avaient du bien s’amuser à faire circuler la rumeur qu’il était mort. Ça devait être habitude chez les Appleby de faire passer pour morts ceux qui ne l’étaient pas. Ceinwen et lui en étaient la preuve. De toute évidence, ni l’un ni l’autre n’était encore mort et pourtant l’un comme l’autre avait cru que la vie de l’autre c’était arrêtée depuis un moment déjà. Thaddeus n’était qu’un imbécile, Eamonn n’en avait jamais douté. Cependant, il ne voyait pas pourquoi il avait jugé bon de faire passer Ceinwen pour morte. Il ne comprendrait jamais. Thaddeus, comme Diana et ses parents, étaient des gens trop tordus pour qu’il puisse un jour comprendre ce qui se passait dans leurs têtes. De toute façon, il n’avait pas d’énergie à épuiser dans une quête aussi vaine, ça faisait des années qu’il s’en était rendu compte. Il n’avait jamais porté son cousin dans son cœur, il était même incapable de lui en être vraiment reconnaissant pour l’avoir aidé à s’échapper de son cachot. Parce que c’était Thaddeus et qu’entre eux deux, les choses ne s’étaient jamais vraiment bien passées. Entre Eamonn et sa famille, de façon général, ça ne s’était jamais vraiment bien passé. A part avec sa sœur aînée. Elle était bien une exception à la règle. Cibran peut-être aussi, enfin, ce n’était pas non plus son meilleur ami, il n’était même pas sûr de pouvoir le considérer comme un ami, disons seulement qu’il était moins bizarre que le reste de sa famille, ce qui ne le rendait pas parfaitement normal pour autant, enfin, il l’était certes, un peu plus que Diana ou Thaddeus. Diana l’avait torturé et Thaddeus s’était probablement bien amusé à lui faire croire que Ceinwen était morte. Ceinwen qui pourtant, était bel et bien juste en face de lui en cet instant. Elle n’avait pas l’air morte et lui, il avait peut-être commencé à imaginer quelques scénarios étranges, mais il savait qu’elle n’était pas un mangemort taré ayant pris du polynectar pour aller se perdre au fin fond d’une forêt, sous les traits de Ceinwen. Ce serait tellement bizarre, tout comme si, le mangemort taré, avait décidé de prendre ses traits à lui. Ça ne leur apporterait pas grand-chose, si ce n’est la chance inouïe d’être, pendant quelques heures, considérés comme une fugitive ou un traître à son sang. Ce qui n’avait vraiment rien d’agréable. « La ferme. Je suis sure que je crapahute dans ces bois depuis plus longtemps que toi, déjà. Et ensuite… les Mangemorts sont définitivement capables de faire ça. » Un sourire étira les traits tirés su visage d’Eamonn suite à la réplique de la jeune femme. Il ne savait pas de quoi les mangemorts étaient capables, mais il osait espérer qu’ils ne soient pas assez débiles pour en arriver là. Il pouvait quand même en douter, ils n’avaient clairement pas l’air d’être allumés à tous les étages ceux là. Il suffisait de voir sa sœur cadette pour le remarquer. « Va savoir. De toute évidence, quand le ministère est tombé, mon magnifique sang-pur ne m’a pas épargné les joies de la vie en cavale. » Il aurait pu. Mais il était hors de question qu’il reste tranquillement chez lui pendant que Blodwyn, elle, était obligée de fuir. Il était parti avec elle à la minute même où le ministère de la magie était tombé. « J’espère quand même que nos amis les mangemorts ne sont pas assez débiles pour en arriver là. » Ils étaient complètement débiles, ça ne faisait aucun doute. Thaddeus et Diana n’était peut-être même pas les pires. Une idée qui le laissait imaginer que les autres devaient être vraiment graves. Se dire qu’ils dirigeaient complètement le monde, c’était vraiment déprimant. Le monde de magie était définitivement à la dérive.

Au moins, Ceinwen était encore vivante malgré ce qu’il avait entendu dire, malgré les propos de Thaddeus, c’était une bonne nouvelle, une étincelle qui pouvait rallumer l’espoir dans le cœur d’Eamonn. Cet espoir qui avait trop souvent tendance à se faire la malle alors qu’il était seul et qu’il avait eu l’occasion de vivre dans les recoins les plus obscurs du monde ces derniers temps. La torture était devenu quelque chose de plutôt commun, il n’était ni le premier, ni le premier à être passé par là. « Tu as définitivement l’air d’être tout juste sorti de ta tombe, oui. » Le sorcier, pinça légèrement les lèvres avant de baisser les yeux vers le sol. Oui, il devait avoir l’air d’un cadavre ambulant, il n’en doutait pas une seule seconde. Il préférait éviter de se regarder dans un miroir, presque sûr qu’il pourrait se faire peur à lui-même. Il releva légèrement la tête vers la jeune femme dans un haussement d’épaules. « Je me sens aussi comme si j’étais tout juste sorti de ma tombe. » Il se força à sourire, bien qu’il n’y avait rien de particulièrement amusant. Au contraire. Il était épuisé, il lui était presque plus simple de citer les parties de son corps qui ne lui étaient pas douloureuses plutôt que celles qui allaient parfaitement bien et vu le temps qu’il avait passé enfermé, il devait avoir la tête d’un clochard ou d’un mec qui venait tout juste de s’échapper d’Azkaban. C’était presque le cas. Il était sûr que s’il avait été possible de louer des détraqueurs, ses parents s’en seraient donné à cœur joie. Demander à Blodwyn ce qu’elle faisait là, c’était stupide. Il aurait du s’en rendre compte avant même de poser la question, mais son cerveau devait fonctionner bien trop lentement pour que ce soit le cas. Il n’y avait rien à faire dans ces bois à part fuir, se cacher, essayé d’échapper aux mangemorts et aux rafleurs. Rien de bien passionnant, juste leur quotidien depuis quelques mois. « Je cherchais des champignons, bien entendu. » Il aurait du s’attendre à se genre de réponse. C’était le genre de réplique qui allait parfaitement avec sa question débile. Elle lui arracha un léger ricanement avant qu’il ne s’approche d’elle pour la serrer dans ses bras. Geste affectif dont il avait presque perdu l’habitude. En même temps, ce n’était pas Diana qui allait s’amuser à le serrer dans ses bras, elle avait des occupations beaucoup plus personnelles et bien moins tendres. Il desserra son étreinte, s’excusant de ce geste qui aurait facilement pu paraître quelque peu déplacé, mais il était content de la revoir bien vivante, ça méritait bien un câlin. Il sentit la main de la blonde se poser contre sa joue, à son rire, il ne répondit que par un léger sourire. « C’est une sacrée barbe, ça. » Oui. Il ne l’avait pas rasé depuis un moment déjà. Cette situation, ça lui rappelait Blodwyn, le jour de son anniversaire, elle s’était également attardée sur sa barbe. Il ferma les paupières un instant, essayant de chasser cette scène qui s’imposer à son esprits, ses souvenirs qui lui brisaient le cœur à chaque fois qu’ils revenaient jusqu’à lui. il rouvrit finalement les yeux affichant un sourire qui sonnait faux. « Ouais, faudrait que je m’occupe de ça. » Il le faudrait seulement, s’il n’avait qu’à peine le temps de s’arrêter pour se reposer, il n’était pas difficile d’imaginer qu’il n’ait pas le temps de se poser pour se débarrasser de cette barbe, pourtant, ça devenait sans doute impératif. « J’allais… dresser mon camp, un peu plus loin. J’ai de quoi manger, un abri et tu pourras… dormir autre part que contre un arbre. » A en juger son regard, elle n’avait pas la moindre envie d’être contredite. Pourtant, il ne pouvait pas. Il voulait juste continuer sa route sans savoir où aller, il voulait juste retrouver Blodwyn et il avait l’impression que chaque seconde perdue à faire autre chose que la cherchait, c’était une seconde de plus pendant laquelle elle s’éloignait de lui. Il recula d’un pas, s’éloignant légèrement de la sorcière. « C’est gentil mais, je dois partir, il faut que je … » Il passa rapidement sa main sur son visage. Il fallait qu’il quoi ? Il n’en savait rien. Il fallait qu’il retrouve Blodwyn, mais comme elle n’était certainement pas dans cette forêt, c’était peine perdue. Sans indice, il ne la retrouverait pas plus ce soir que les autres jours qu’il avait passé à la rechercher. Il le savait, il n’avait juste pas envie de l’admettre, c’était comme si l’admettre lui donnerait l’impression de baisser les bras. « Blodwyn, il faut que je la retrouve. » Il baissa les yeux vers le sol, il aurait aimé ne jamais avoir à dire cette phrase, il aurait aimé pouvoir être encore avec elle en cet instant. Il y avait cru pendant longtemps qu’ils pourraient être ensemble jusqu’à la fin de cette guerre et maintenant, elle était loin de lui. Il releva les yeux vers son amie, un léger sourire sur les lèvres. « En plus, je suis allergique aux champignons. » Ce n’était qu’une référence à ce qu’elle lui avait dit plus tôt. C’était vrai, il avait toujours eu un problème avec les champignons mais là qu’était pas la question de toute façon.
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Lee Jordan
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MessageSujet: Re: (+) as the light goes out (ceinwen)   (+) as the light goes out (ceinwen) Icon_minitimeMer 29 Mai - 3:32


it’s only cryings that come up in the air
ceinwen rees-gerrish & eamonn f. oswald-appleby
« When your face got so much lights
Did your blue eyes peacefully
Finally dived into the sea. »

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Depuis le début de la guerre, était né en Ceinwen l’amer sentiment que sa vie partait en lambeaux. Sentiment légitime, puisque finalement, c’était le cas : elle avait irrémédiablement perdu son travail à la Gazette du Sorcier, fuyant Londres à la première occasion, avant même que les Mangemorts aient eu la moindre chance de lui mettre la main dessus. Sans doute qu’ils étaient passés par chez elle, pour dépouiller son appartement de tout ce qu’ils trouveraient d’intéressant – peut-être même qu’ils avaient pris toutes ses affaires, soit pour les revendre, soit pour les balancer quelque part où plus personne n’y ferait attention. De tout cela, ces biens matériaux presque secondaires, Ceinwen ne voulait pas avoir une quelconque pensée, parce que ne plus avoir nulle part où aller une fois cette guerre terminée, était un sentiment tout aussi vertigineux que déprimant, qui, il fallait l’avouer, la prenait parfois aux tripes de manière bien déplaisante. Au moins avait-elle emmené avec elle tous ses biens les plus précieux (à savoir, le fruit de ses longues recherches sur les principales familles de sang-pur et les actes des grands Mangemorts au service de Voldemort), ce qui n’était pas rien et qui pourrait, un jour, représenter une menace/un moyen de pression plutôt indispensables et avantageux. Le pire restait pourtant le sentiment de vide qu’elle avait ressenti depuis le premier jour qu’elle avait passé dans la cave de Thaddeus : car celui-ci s’était acharné à lui faire ressentir, longuement, une solitude plus prenante que jamais, ne lui rendant visite que rarement, la menant à une folie assez importante pour qu’elle en soit souvent rabaissée à apprécier ses seules visites à lui. Il avait été le seul, pendant longtemps, à lui apporter un soupçon de vie sociale, là où elle avait senti en elle son monde peu à peu s’effondrer. Trop souvent, son esprit s’était arrêté vers Garalt, comme si elle cherchait à étendre ses songes dans l’espoir de l’atteindre, d’entrer en communication avec lui comme l’aurait fait… aucun sorcier vivant dans le monde actuel. Aucun sorcier dans le monde passé non plus, sûrement. Au visage de Garalt, s’effaçant parfois douloureusement de ses songes comme un vieux souvenir prenant la poussière, s’était mêlées les faces de bien des gens ; des gens qu’elle avait connus à Poudlard, dont elle se souvenait brutalement, ou simplement des gens qu’elle avait croisés depuis le début de sa fuite, et qui avaient été eux aussi obligés de fuir, forcés à cet exil déplaisant et désarçonnant, mettant alors fin à toute leur vie, tout ce qu’ils avaient si ardemment construit, sur les cendres d’une guerre encore trop récente. Et puis il y avait eu Eamonn, Eamonn ce n’était ni une connaissance de Poudlard, ni une simple rencontre de passage, c’était comme son frère, son confident absolu, ce sang-pur qui transcendait les distances, les frontières auxquelles elle avait toujours crues : c’était paradoxal parfois, de songer que l’être dont elle se sentait si proche parfois, sans tabou et sans sous-entendu dangereux, était lui-même le cousin de ce viscéral ennemi qu’avait toujours représenté Thaddeus. Pendant longtemps, l’amitié entre Eamonn et Ceinwen avait pâti de la connexion qui unissait Appleby à la jeune sorcière blonde, ces prises de tête incessantes, les moqueries de Thaddeus qui ne trouvaient jamais de fin, et qui résonnaient avec éclat à l’esprit de la jeune élève qu’elle avait été. Mais au fil du temps, Eamonn s’était révélé bien différent de Thaddeus et contrairement à ce qu’elle aurait pu croire (et vouloir), il s’était souvent accroché à l’idée de lui faire bonne impression, ou du moins, pouvoir transcender les préjugés qu’elle avait toujours eus sur les familles de sang-pur, qu’elle voyait toutes aussi arrogantes que ne l’était Thaddeus. Pendant longtemps, de toute manière, Appleby avait été comme la figure de proue de tout un mouvement de haine qui s’était érigé dans l’esprit de Ceinwen : pour elle, tous les sangs-purs avaient été semblables à Thaddeus, jusqu’à ce qu’elle rencontre Eamonn. Alors évidemment qu’elle avait pensé à lui, inlassablement, taisant ses inquiétudes alors que son geôlier avait pris un soin tout particulier à ne jamais évoquer le nom d’Eamonn lors de leurs quelques rencontres, au fin fond des cachots crasseux de sa grande maison bourgeoise. Elle n’avait finalement jamais su ce qui était advenu de lui, ou du reste du monde pendant les longues semaines qu’elle avait passées en captivité – et puis la fuite, la frénésie du monde qui avait tourné à toute allure pendant son absence, la peur, et cette glaciale tristesse, avaient fini par annihiler complètement les soupçons de pensées qu’elle avait osées avoir à l’adresse d’autres.

Car peu après avoir découvert la mort de Garalt de la bouche de Thaddeus lui-même, ne souhaitant pour autant pas l’accepter, il était tombé sur elle comme une enclume, l’annonce officielle de la mort d’Eamonn également, à la radio magique dont les quelques vibrations avaient atteint ses oreilles, un soir où elle avait eu l’audace de s’arrêter dans un pub sorcier en Irlande. En l’espace de quelques jours, elle avait été destitués de toutes ses raisons de vivre, de se battre, de survivre. Son appartement perdu, son misérable travail dans ce journal minable, sa lutte contre les sangs-purs et Mangemorts : tout ceci n’avait eu plus la moindre importance – elle aurait parfois voulu conjurer la mort, lui proposer un troc de tout ceci contre ses deux amis de toujours, ces âmes sœurs pour le moins particulières dont elle se savait avoir besoin dans sa vie pour pouvoir continuer de fonctionner correctement. Qu’est-ce qui pourrait finir par l’emporter finalement, sur elle et ses causes ? Le chagrin causé par le deuil ? La folie de cette solitude glaciale qui l’englobait partout ? La haine qu’elle avait toujours nourrie envers Thaddeus qui, se fichant entre ses côtes, s’avérait finalement plus meurtrière et ambiguë qu’elle ne l’aurait jamais admis ? La colère transportée par le désir de vengeance, de trouver un jour l’idiot qui avait levé sa baguette dans un sortilège de la mort, que ce soit à l’adresse de Garalt ou d’Eamonn ? C’était un sentiment vertigineux, que celui d’avoir l’impression de se retrouver soit baigné dans une pensine (alors que ceci n’était pas un souvenir), dans une illusion ou dans un des nombreux rêves qui la happaient souvent avec trop d’intensité. Mais face à elle, Eamonn parlait, Eamonn la voyait, répondait à ses phrases toujours aussi piquantes de sarcasme – il était là, réel, palpable, vivant. Sur quoi d’autre lui avait-on encore menti jusqu’à la faire ramper devant le gouffre du désespoir ? Inconsciemment, quand bien même elle ne désirerait jamais s’y accrocher (pas alors qu’elle avait lu toute l’assurance glaciale de la vérité au fond des yeux de Thaddeus), l’espoir de revoir un jour Garalt comme elle revoyait Eamonn à l’instant présent, avait pointé à son esprit : pourquoi fallait-il qu’elle se torture déjà ainsi, alors que c’était un évident coup de chance qui les avait ramenés ici, l’un face à l’autre ? Elle en arrivait presque à préférer la thèse du Mangemort débile, à celle d’une destinée tortionnaire tout autant que généreuse, qui leur permettait aujourd’hui de se retrouver. Mais pour combien de temps ? Et ne serait-ce pas pour mieux se perdre l’instant d’après, demain, dans un mois ou dans un an ? « Va savoir. De toute évidence, quand le ministère est tombé, mon magnifique sang-pur ne m’a pas épargné les joies de la vie en cavale. » Mais c’était bien Eamonn face à elle, Ceinwen se prit à avoir un léger sourire pour répondre à la réplique du sorcier. C’était bien du Oswald-Appleby tout craché ça, préférer une autre destinée à celle, facile, que lui offrait sa propre famille : car Ceinwen était la mieux placée pour connaître les motivations d’Eamonn. Celui-ci n’avait rien trouvé de mieux à faire (aux yeux de sa famille en tout cas ; pour Ceinwen, c’était évident que c’était le meilleur choix possible et imaginable) que de s’enticher d’une née-moldue – Blodwyn – et de lui vouer sa vie au point de défier le cycle du monde, la guerre et les préjugés de chacun pour elle. Ça ne lui avait pas réussi visiblement : mais se battre pour sa propre cause n’avait pas réussi à Ceinwen non plus. Peut-être que c’était ainsi, en se battant ardemment, qu’ils prouveraient leur valeur : qu’elle prouverait, elle, à quel point elle méritait d’être fière de ses origines. Qu’il prouverait, lui, au combien il aimait sa fiancée, quitte à renoncer à sa famille, aux traces de ses origines, à n’importe quoi d’autre le liant à son existence bénie par le destin. La vie aurait pu lui sourire d’une toute autre manière, s’il avait embrassé le camp de Voldemort à la façon de Thaddeus, ou s’il n’avait jamais rencontré Blodwyn ; mais la blonde pouvait au moins se targuer d’avoir un ami sang-pur digne de ce nom dans son entourage, Eamonn, le seul, l’unique qui méritait toute son affection.

Et sentir l’étreinte des bras puissants du sorcier autour d’elle s’avérait être plus reposant qu’elle ne l’aurait cru : comme si, pour une fraction de seconde à peine, le temps de se sentir frêle dans ses bras, elle pouvait relâcher la pression, relâcher ses épaules et se détendre un tant soit peu. Ce qu’elle fit à peine finalement, force de l’habitude : si elle survivait à cette guerre, elle avait du mal à imaginer quels damages elle garderait de ces longs mois passés à fuir. Sans doute regarderait-elle éternellement par-dessus son épaule, sursauterait toujours dans la forêt au moindre craquement du bois, et saurait définitivement faire un feu à la façon moldue pour le restant de ses jours – reconnaître le bois humide du bois sec indispensable pour allumer les premières flammes. Et ainsi de suite. Ce qu’elle savait en tout cas, c’est qu’elle ne passerait plus jamais un moment avec Eamonn sans le chérir de tout son être, comme si c’était le dernier, comme si tout pouvait basculer à nouveau. Avec Eamonn et avec n’importe qui d’autre, à défaut de pouvoir connaître à nouveau ceux, purs et beaux, qu’elle avait partagés avec Garalt. Ils appartenaient au stade du souvenir à présent, et maintenant qu’elle savait qu’elle n’avait pas complètement tout perdu, elle ne comptait pas laisser son ami de Poudlard lui échapper aussi facilement qu’il voulait bien le croire. Car il avait bien entendu vraiment l’aspect d’un mort-vivant, ou de quelqu’un s’étant privé de sommeil depuis trop longtemps : il pouvait à tout moment, au moindre transplanage inattentif, faire basculer sa destinée d’une façon bien stupide. S’il avait survécu à la guerre, à des sorts pires encore que ça, s’il avait traversé l’Enfer pour une quelconque raison, il serait stupide qu’il meurt désartibulé dans un coin du monde, où personne ne le retrouverait jamais. « C’est gentil mais, je dois partir, il faut que je … » Elle s’était attendue à une réponse pareille : elle l’avait déjà remarqué depuis qu’elle l’avait vu apparaître devant ses yeux, là. Eamonn était seul, visiblement sans Blodwyn, or celle-ci n’était ni déclarée morte, ni disparue. Elle devait être quelque part, et si ce n’est avec Eamonn, c’est sans doute parce qu’il y avait une raison. Mais Ceinwen eut malgré tout le réflexe de se pencher, attrapant fermement le poignet de son ami : dans un état pareil, elle pensait presque qu’il n’aurait pas la force de résister à cette poigne, quand bien même elle-même n’était pas un sommet de sa forme. « Blodwyn, il faut que je la retrouve. » Elle aurait voulu dire quelque chose, trouver les mots, mais elle n’était définitivement pas douée pour ça. « En plus, je suis allergique aux champignons. » Levant les yeux au ciel, la blonde n’eut qu’un fin sourire pour la trahir, avant de reprendre son sérieux, sa main toujours fermement accrochée à Eamonn : il était sûr qu’elle ne le laisserait jamais repartir dans un état pareil, s’il voulait vraiment partir, c’était avec elle accrochée à son poignet, ou en la stupéfixant - ce qu’il n’oserait jamais faire. « Je comprends. J’ai remarqué. » Finit-elle par ajouter, comme pour se donner le temps de réfléchir. Lentement pourtant, elle observait intensément le sorcier : il débordait la fatigue bien plus qu’elle, et contrairement aux précautions qu’elle avait prises avec le temps, il n’avait rien avec lui, pas même de quoi bivouaquer, se nourrir ou… payer de quoi manger ? « Depuis combien de temps tu n’as pas mangé ? Ou dormi ? » Certes, ils n’étaient pas des cas désespérés (quoique), mais Eamonn atteignait des summums. Sans lui laisser le choix, elle s’approcha, passa son autre main sur leur deux leurs déjà liées. « Laisse-moi t’aider. Si tu te reposes, manges un peu, et que tu soignes quelques-unes de… tes blessures, tu pourras transplaner. » Elle était finalement plutôt bonne pour les arguments, et elle n’allait pas jeter l’éponge de sitôt, lui il s’était bien accroché pendant quelques années pour avoir ses faveurs et son amitié, il était sûrement temps qu’elle lui rende la pareille. « Ca ne prendra que quelques heures. Et j’ai des cartes... Tu pourras… organiser tes recherches, ou même réfléchir plus logiquement, parce que je suis sure que tu t’es lancé dans le vent sans réfléchir à où elle aurait pu aller concrètement, si elle se retrouvait seule. » Blodwyn n’était pas l’exemple de la femme la plus indépendante qui soit, elle avait dû demander de l’aide quelque part, ou avoir rejoint un camp de l’Ordre, ou forcément avoir été vue par quelqu’un. Son regard clair ne lâchant pas Eamonn, Ceinwen attendait une réponse, la bonne réponse, mâchoires serrées, avant de décider d’inverser la situation, quitte à faire un peu de chantage (ce n’était pas excessif, et en rien un mensonge). « J’ai cru que je ne te reverrai jamais, Eamonn. J’ai cru que tu étais mort. S’il te plait, reste. Me laisse pas avec ça. » Elle était de toute manière elle-même fatiguée d’être seule, tout le temps seule. Coupée du monde, coupée de ses amis, désespérée au point de les croire tous morts. Elle était épuisée à l’idée de garder sa dernière conversation en mémoire, celle qu’elle avait eue, déplaisante au possible, avec Thaddeus. S’ils devaient se perdre à jamais, si elle devait mourir, elle espérait que ce soit sur quelque chose de mieux, de plus positif que tout ça, tout ce qui les séparait encore silencieusement l’un de l’autre. Il n’y avait, après tout, aucune raison que cette guerre ait raison d’eux.
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MessageSujet: Re: (+) as the light goes out (ceinwen)   (+) as the light goes out (ceinwen) Icon_minitimeMer 29 Mai - 18:07


as the light goes out
days feel harder night grows longer, summer says its goodbye, and darkness cover we find shelter our own place to hide.

Cette guerre causait bien des ravages sur le monde, détruisant petit à petit tout ce qu’il avait pu connaitre, tout ce qu’il avait apprécié dans une vie qui lui semblait à présent bel et bien révolue. Eamonn avait longtemps nié l’évidence, se berçant de stupides illusions. Il avait toujours cru que tout irait bien pour lui comme pour Blodwyn, parce qu’ils étaient ensemble et que tant que ce serait le cas ils seraient suffisament forts pour résister à cette guerre. Il avait cru que ce serait simple, que jamais rien ni personne ne pourrait le séparer de Blodwyn, mais il s’était trompé. C’était une fraction de seconde qui avait suffit à les séparer. Il l’avait compris au moment où il lui avait ordonné de s’enfuir. Ils étaient perdus. Il avait juste espéré pouvoir transplaner après elle, s’enfuir aussi et la retrouver un peu après, il n’avait pas prévus que les rafleurs le ramènerait à sa famille. Séjour dont il se serait bien passé. Il ne regrettait cependant pas ce qu’il avait fait cette nuit là, il avait beau avoir passé des semaines enfermé dans un cachot à se faire torturé de la main de sa sœur cadette, il avait sauvé la vie de Blodwyn et c’était le plus important. Maintenant, il fallait qu’il la retrouve parce que chaque jour passé loin d’elle c’était un jour de plus où il se sentait torturé et il n’avait probablement pas besoin de ça. Les sortilèges qu’il avait reçu de la part de Diana n’étaient presque rien en comparaison à la douleur qu’il ressentait si loin de Blodwyn. Pourtant, ce serait mentir que de dire qu’au fond du cachot familial, il n’avait pas souffert. Il avait bien souvent souhaité la mort, juste pour que son calvaire s’arrête enfin, il pourrait continuer à la souhaiter alors que la vie sans celle qu’il aimait semblait dénuée de sens. Mais il se devait de survivre, parce qu’elle était là quelque part et qu’il allait la retrouver. Pour ce faire, il était clair que c’était mieux de rester vivant. Il le savait, il en avait conscience et pourtant, il ne faisait plus vraiment attention à ce qui lui restait de vie. Elle lui manquait. Blodwyn. Sans elle plus rien n’était pareil. Sans elle plus rien n’avait vraiment d’importance. C’était pour elle qu’il se battait, pour elle qu’il avait tracé un trait sur son quotidien, pour elle qu’il s’était fait prendre et pour elle qu’il était prêt à survivre à toutes les tortures du monde. Il pouvait survivre, après il ne saurait dire dans quel état il serait le jour il l’a retrouverait enfin. Pour l’instant, ça n’avait pas d’importance, ça n’en n’aurait jamais vraiment. Tout ce qui comptait, c’était de la retrouver, même s’il devait finir à moitié mort à ses genoux le jour où leurs routes se recroiseraient enfin. Le simple fait de la revoir l’aiderait à aller mieux de toute façon, parce qu’elle était sa moitié, cette partie essentielle qui manquait à sa vie pour le moment et dont il avait forcément besoin pour aller bien. Cela-dit, peut-être qu’il finira par réaliser que s’il ne veut pas lui faire peur, il faudrait qu’il fasse un peu plus attention à lui. Au final, il manquait sans doute beaucoup d’indépendance, s’il avait réussi à se détacher bien vite de ses parents, avec Blodwyn s’était différent. Il avait besoin d’elle, il avait toujours eu besoin d’elle parce qu’il n’était clairement pas l’homme le plus doué du monde pour s’occuper de lui-même. Sans être pour autant un assisté fini, il devait bien admettre qu’il y avait un tas de choses pour lesquelles il avait définitivement besoin de sa fiancée et sans elle il était quelque peu perdu. Son état déplorable en était la preuve, tout comme il attesté sans doute de son passage chez ses parents. Forcément, ce qu’il avait connu là-bas ne l’aidait pas à avoir l’air au meilleur de sa forme, bien au contraire. Il aurait presque pu être surpris de voir que Ceinwen était encore capable de le reconnaitre. Tout comme il était surpris de la voir encore en vie. Il avait cru qu’elle était morte, tout comme avait cru qu’il était mort. Beaucoup de gens qu’il avait connus devaient le penser mort de toute façon, c’était la rumeur qui circulait à tord à son sujet et il ne savait pas comment rétablir la vérité à ce propos. Ça aurait été plus simple de pouvoir simplement faire savoir à ses proches qu’il était encore en vie, ça l’aiderait considérablement à retrouver Blodwyn. Cependant, il devait se faire à l’idée que ce ne serait pas facile, il allait la retrouver, mais ce serait compliqué, vraiment compliqué.

Au moins, Ceinwen était vivante elle aussi, malgré les rumeurs, malgré ce que Thaddeus voulait bien dire, elle était encore vivante. C’était rassurant. Il était ravi de la revoir au beau milieu de ses bois même si de toute évidence il ne se voyait pas sauter frénétiquement de joie. Il avait passé l’âge déjà, il manquait peut-être de maturité, mais quand même et de toute façon, il n’en aurait pas eu la force. Elle était une née-moldue, bien évidemment qu’elle n’avait pas échappé à la fuite. Elle était comme Blodwyn, condamnée à s’enfuir pour rester en vie, alors que, comme Blodwyn, elle n’avait rien à se reprocher, toutes deux n’avaient jamais commis le moindre crime qui puisse mériter qu’on veuille les enfermer ou bien les tuer. Elles étaient innocentes, comme tous les autres nés-moldus condamnés à la fuite. Ils n’avaient rien fait, mais il fallait une raison à cette guerre et c’étaient eux qui payaient les conséquences. Parce qu’un sorcier avait décidé qu’ils étaient inférieur aux autres, un sorcier qui, soit dit en passant, n’était même pas de sang-pur, alors qu’il prétendait que les vrais sorciers c’étaient les sang-purs, c’était quelque peu ironique. Qu’ils soient nés-moldus ou sang-pur, c’était du pareil au même aux yeux d’Eamonn. Peut-être d’ailleurs qu’il avait une fâcheuse tendance à s’entendre d’avantage avec les nés-moldus qu’avec les sang-pur. Il y avait dans son entourage bien plus de nés-moldus que de sang-purs. Parce qu’il avait plus ou moins rompus les ponts avec ses parents (définitivement à présent) et le reste de sa famille, leurs amis également. Parce que sa meilleure amie était une née-moldue, parce que sa fiancée était une née-moldue, parce que Ceinwen était aussi une née-moldue. La blonde représentait bien plus aux yeux d’Eamonn que bien des membres de sa famille. Il avait bien moins de mal à la voir elle comme une sœur plutôt que Diana qui l’avait torturé pendant plusieurs semaines. Il n’y avait pas l’ombre d’un doute s’il devait choisir un jour entre Diana et Ceinwen, le choix serait vite fait. Diana pouvait mourir, il n’en avait plus rien à faire. Il avait même envie de la tuer de ses mains. S’il se retrouvait en face d’elle, il avait certainement beaucoup de mal à se retenir. Elle le méritait de toute façon. Elle avait détruit sa vie en un rien de temps et elle s’était bien amusée en le faisait souffrir, elle méritait qu’il lui arrache la tête à mains nues. Sa famille, il avait décidé de la laisser derrière lui, loin derrière lui. Un jour, il en construirait une avec Blodwyn, une famille qui vaudrait bien mieux que la sienne et il serait plutôt satisfait que ses enfants, portent son nom. Rien que pour emmerder ses parents qui seraient sans doute sidérés de savoir que le nom d’Oswald-Appleby (enfin juste Appleby sans doute parce que les deux c’était trop long et assez inutile) soit porté par des sang-mêlé. Détruire la lignée de sang-pur de sa famille se serait particulièrement satisfaisant pour lui. Cependant ce n’était sans doute pas le moment de penser à ça. C’était la guerre et sa lignée était encore pure, mais ça ne l’avait certainement pas protégé de la fuite. Ça aurait pu, s’il avait choisi de se ranger du côté de sa famille plutôt que de celui de Blodwyn, mais bizarrement, son choix avait été fait très vite. Il avait bien entendu choisi sa fiancée. Celle qui l’aimait pour ce qu’il était et non pas juste parce que son sang était pur. Il pinça légèrement les lèvres en réponse au sourire de la jeune femme. Au fond, c’était absurde d’avoir à choisir entre sa fiancée et sa famille, sans des familles normales, ce choix n’était pas à faire. On pouvait dire ce qu’on voulait, il n’était définitivement pas né dans la bonne famille et ce même si son sang était soit disant pur.

Il était content de retrouver Ceinwen, content de voir que, contre toute attente, elle était encore en vie. Mais il devait partir. Il devait retrouver Blodwyn. Il n’avait pas de temps à perdre. C’était très gentil de la part de Ceinwen de lui proposer son aide, mais il avait la sensation qu’il ne pouvait pas accepter. Il n’avait pas le droit de se reposer tranquillement pendant que Blodwyn était, quelque part dans la nature toute seule en train de le croire mort et enterré. Il ne savait pas dans quel état elle était et au fond, il ne voulait même pas essayer de l’imaginer. Cependant, il savait qu’elle l’aimait. Sans prétention aucune, c’était quelque chose dont il était sûr, parce qu’elle le lui avait souvent dit, parce qu’il le sentait à chaque fois qu’il posait ses yeux sur elle, parce qu’elle avait accepté de l’épouser et ce n’était certainement pas juste pour le plaisir de partager le quotidien d’un type qui travaillait dans une boutique de farce et attrape et qui avait définitivement l’une des familles les plus pourries au monde. Elle l’aimait et forcément qu’elle ne devait pas être en train de s’éclater et de profiter de sa condition de nouvelle célibataire que la mort de son fiancé aurait du lui faire gagner. Alors, si elle souffrait quelque part parce qu’elle le pensait mort, d’une façon indirect mais qui lui semblait logique à lui, elle souffrait à cause de lui, alors il n’avait pas le droit d’abandonner, même pendant quelques heures. C’était stupide dans doute, mais c’était ce qu’il ressentait au fond de lui-même. Forcément, il avait essayé de s’enfuir, pas que ça le dérange de passer un peu de temps avec Ceinwen, il avait toujours apprécié passer du temps avec elle, mais il se devait de refuser sa proposition pour continuer sa quête. Même si pour ça, il lui servait des excuses manquant clairement de validité. Elle avait attrapé son poignet avec force, il posa un coup d’œil sur sa main qui retenait son poignet, un peu surpris, avant de relever les yeux vers elle. « Je comprends. J’ai remarqué. » Il pinça légèrement les lèvres avant de baisser les yeux vers le sol. Elle comprenait pour Blodwyn, parce qu’elle savait bien qu’il n’aurait jamais laissé Blodwyn derrière lui par plaisir ou par envie. « Depuis combien de temps tu n’as pas mangé ? Ou dormi ? » Il arqua légèrement un sourcil avant de reposer son regard sur elle, toute en haussant légèrement les épaules. « J’en sais rien. » C’était plus que vague comme réponse, mais il était de toute façon trop à la ramasse pour se souvenir avec précision de ce qu’il avait fait les jours précédents, des fois il perdait même la notion des jours, alors qu’il voyait le soleil se lever et se coucher, il avait bien du mal à compter les jours. « Laisse-moi t’aider. Si tu te reposes, manges un peu, et que tu soignes quelques-unes de… tes blessures, tu pourras transplaner. » Elle n’avait pas tord. Il ne pouvait pas transplaner dans cet état et il n’oserait même pas essayer, il n’avait pas envie de finir désartibulé, ce serait idiot. S’il ne transplanait pas, il ne la retrouverait peut-être jamais, parce qu’il pouvait certainement continuer à avancer à l’aveuglette dans cette forêt pendant des jours, des semaines, des mois peut-être même des années, si ça se trouve il ne la retrouverait pas pour autant. Il laissa échapper un long soupire d’abdication. Elle avait raison. Il devait faire quelque chose, s’arrêter un peu pour reprendre ses recherches après, une courte trêve avant de repartir. « Ca ne prendra que quelques heures. Et j’ai des cartes... Tu pourras… organiser tes recherches, ou même réfléchir plus logiquement, parce que je suis sure que tu t’es lancé dans le vent sans réfléchir à où elle aurait pu aller concrètement, si elle se retrouvait seule. » Il acquiesça légèrement pour lui indiquer qu’il était d’accord. Il resterait un peu avec elle, il essaierait d’oublier qu’en faisant ça il laissait un peu plus Blodwyn derrière lui, mais au final, si elle savait tout ça, elle aurait certainement remercié Ceinwen de faire ça pour lui avant de lui rappeler à lui qu’il était débile. « Merci. » Il ne trouva rien de mieux à répondre. Elle avait raison de toute façon, si ce n’est qu’il n’était pas dans cette forêt sur un coup de tête parce qu’il s’était lancé à l’aveuglette à la recherche de Blodwyn. S’il était là c’était parce qu’il y avait camp dans le coin et qu’il avait été vérifié si elle y était. Elle y était passé et maintenant elle devait en être bien loin. Maintenant, il ne savait plus où chercher. « J’ai cru que je ne te reverrai jamais, Eamonn. J’ai cru que tu étais mort. S’il te plait, reste. Me laisse pas avec ça. » Il acquiesça légèrement à nouveau avant de dégager son poignet pour pouvoir la prendre à nouveau dans ses bras. Un geste amical, rien de plus, parce qu’elle était son amie et que ça faisait du bien d’avoir quelqu’un à étreindre, quelqu’un qui viendrait rompre un peu la solitude déplaisante dans laquelle il était plongé depuis trop longtemps d’après lui. « Je reste. » Il n’avait finalement pas été difficile à convaincre, il fallait dire que sa fatigue ajoutée aux arguments de la jeune femme, ça semblait infaillible. « Au moins le temps de retrouver la forme. Il faut vraiment que je la retrouve. Je ne peux pas la laisser toute seule quelque part à penser que je suis mort. » Il laissa échapper un léger soupire. « Je lui ai promis que je ne la laisserais jamais. » Et il n’avait pas su respecter sa promesse, pas qu’il n’ait pas voulu, au contraire, c’était plutôt les circonstances qui l’avait fait faillir à sa promesse. Il n’était plus à ses côtés parce qu’on l’avait enfermé pour le torturer, évidemment, il ne l’avait pas choisi.
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