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 (!) you know how it hurts •• Caïn.

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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  - Page 1 Icon_minitimeMer 16 Jan - 15:06

Je ne savais même plus pourquoi je m'étais excusée, j'avais l'impression d'avoir commis tellement de méfaits qu'un seul pardon ne suffirait pas à m'absoudre de mes péchés. De ma bouche, ces excuses sonnaient tellement faux, parce que je ne m'excusais jamais, trop fière pour ce faire. Pourtant, ce soir, quelque chose en moi s'était rompu, permettant à ma culpabilité de se déverser en mon for intérieur pour venir m'engloutir toute entière. Les sentiments que j'avais refoulés depuis tant d'année, toujours dans l'optique stupide de ne jamais m'attacher sous aucun prétexte menaçaient d'exploser et déjà, ils crépitaient en moi, comme un immense feu de joie. Peut-être qu'au fond, j'avais peur, simplement peur de m'embarquer dans l'inconnu, un inconnus que je ne maîtrisais pas, sur lequel je ne pouvais avoir aucun contrôle, un inconnu qui laissait la part belle aux aléas, aux incertitudes, voire même aux angoisses. Un inconnu chargé de vicissitudes en tous genres, d'interrogations restées sans réponses, d'indécisions perpétuelles, un inconnu opaque, qui me faisait presque regretter de ne pas être clairvoyante. Bien plus que l'orgueil, bien plus que le souci de sortir victorieuse de cette petite guéguerre qui au fil des années avait perdu tout son sens, qui s'était comme vidée de sa substance, j'avais peur d'aimer, de me laisser aller, de lâcher enfin la bride. Au fond, je m'étais toujours refusée d'être heureuse, j'avais toujours été persuadée que le bonheur, ce n'était pas pour moi. De toute manière, je n'aspirais pas à cette vie. Je ne voulais pas d'une vie pépère, rythmée par le seul triptyque métro-boulot-dodo, vivant dans une famille heureuse et soudée, entourée d'enfants, de chiens, et de chats. Ce n'était pas de cette vie-là dont je rêvais, loin s'en faut. Pourtant, je ne me sentais pas non plus l'âme d'une aventurière, tant j'avais les imprévus en horreur, j'avais besoin de pouvoir m'accrocher quelque part en cas de dérapage, de garder un œil sur le déroulement des opérations, en bref, de contrôler. En fait, je ne savais même pas ce que je voulais, je n'avais pas d'idéal de vie. Ces dernières années, j'avais tué dans l'oeuf tout espoir, tout rêve, tout désir, pour tout transformer en indifférence, en calculs divers et variés, en vrai-faux détachement. J'étais de ces fantômes qui déambulaient dans les couloirs de Poudlard, invisibles, décolorés, presque translucides, ces ombres qui agissaient dans le plus grand secret et qui ne faisaient jamais parler d'eux. Je n'étais personne, je ne l'avais jamais été.

Pourtant, au contact de ses doigts, de ses lèvres, j'avais l'impression de reprendre des couleurs, de retrouver un tant soit peu de consistance. Paradoxalement, malgré la cruauté dont j'avais si souvent fait preuve à son égard, je retrouvais en sa présence un peu de mon humanité. Le masque était en train de se fendiller de part en part, mes résistances étaient en train de céder une à une, et mes larmes étaient l'incarnation même de la petite fille qui sommeillait en moi, sensible et vulnérable, et que j'avais si peu souvent laissée s'extérioriser. Je lui montrais une autre de mes facettes, une facette somme toute carrément moins détestable que ce que je laissais entrevoir habituellement, une facette que je m'étais toujours interdit de lui montrer. Je détestais tellement me sentir fragile, malléable, vulnérable. Ce n'était pas moi, ça ne l'avait jamais été, et pourtant...C'était comme si j'étais en train de renaître, comme s'il était en train d'insuffler en moi le souffle de la vie, d'attiser le feu qui s'était éteint depuis trop longtemps déjà. Entre ses bras, je ne me sentais plus aussi amorphe, aussi vide, aussi fade, aussi apathique et certainement pas indifférente. Il était là, tout contre moi, ce n'était pas un mirage, une illusion de mon esprit détraqué, ni même un rêve éveillé. Il était aussi réel que le mur froid contre lequel il venait de me plaquer, me coupant presque le souffle. Je sentais son corps puissant contre le mien, beaucoup plus frêle, la pierre dans mon dos, alors que l'air se raréfiait de plus en plus dans mes poumons. Je sentais presque littéralement un gouffre s'ouvrir sous mes jambes flageolantes, tant je me sentais flancher sous ces émotions disparates et confuses, à la fois incandescentes et tourbillonnantes, tiraillée entre ces vents contraires. N'importe qui nous surprenant en cet instant aurait pu crier à l'indécence, mais cela ne fit que m'effleurer l'esprit sans pour autant s'y attarder, en fait, je n'en avais cure, purement et simplement. Ce n'était certainement pas ça qui était au cœur de mes préoccupations pour le moment. Je rageais de ne pas pouvoir sentir la pulpe de ses doigts à travers ces trop nombreuses couches de vêtements, je pestais intérieurement contre ces laines et tissus tout à coup devenues superflues. Cela étant, s'en débarrasser en plein courant d'air, alors qu'il neigeait dehors, serait tout bonnement suicidaire. « Eh bien dans ce cas ne disons plus rien. Suis-moi. » Je fus agitée d'un immense frisson lorsqu'il me souffla de le suivre. Pour une fois, je fus docile, je ne fis pas ma tête de mule, il n'y eut rien de tout cela, alors, je le suivis, sans tergiverser davantage. Sans toutefois le dire à voix haute, j'étais heureuse de retrouver la douce chaleur de la taverne, car malgré le feu qui m'avait consumée de l'intérieur, c'est qu'on se les caillait, dehors. Certains consommateurs qui avaient assisté à notre dispute nous virent revenir avec des yeux ronds, je surpris même le regard graveleux du tenancier, regard qui me fit lever les yeux au ciel. Je ne fis aucune remarque cependant, estimant m'être déjà assez fait repérer. Fort heureusement pour moi, il n'y avait aucun élève de Poudlard dans les environs, susceptibles d'aller rapporter aux Carrow ma présence en ces lieux lugubres. De toute manière, même si élèves il y avait, ils ne pouvaient décemment pas me dénoncer sans se justifier au préalable de leur présence ici-même. J'étais donc à l'abri des représailles, et même si je devais subir les foudres des Carrow, hé bien, je m'en foutais, éperdument, parce que le jeu en valait la chandelle.

En moins de temps qu'il fallait pour le dire, je m'étais retrouvée allongée dans son lit, mon cœur cognant dans ma poitrine avec frénésie. Il s'était rapproché de moi, félin comme jamais, pour chuchoter tout près de mes lèvres ces quelques mots. « Si toi tu ne le dis pas, eh bien, étant donné que je suis si dépourvu d'orgueil, je vais le dire : tu m'as manqué, toi aussi tu m'as manqué. » Mon cœur palpita plus fort encore, si toutefois cela était possible. Plus que jamais, je me sentais au bord du gouffre, mais cette fois-ci, j'étais prête à y plonger la tête la première s'il le fallait. Ses mots me procuraient un lancinant vertige, faisaient exploser en moi des dizaines d'émotions différentes, à l'instar d'un feu d'artifice. Je me sentais trop fébrile pour rester tranquille, je gardais mes yeux rivés aux siens. Il n'y avait toujours eu que lui, il n'y aurait toujours eu que lui. C'était lui qui creusait un trou béant dans ma poitrine par son absence, c'était lui qui me faisait subir la morsure du manque, c'était lui qui faisait partie de moi et qui possédait une partie de mon âme. Ce n'était sans doute pas l'homme avec qui je passerai le restant de mes jours, mais il était indubitablement mon premier et seul amour, celui qui ne s'oubliait pas, celui qui restait gravé dans la mémoire, comme gravé dans le marbre. Peu importe l'endroit où j'irais, puisqu'il y serait aussi, comme un vieux fantôme qui me hanterait à tout jamais, il en était ainsi, je ne pouvais rien y faire. Il était moi. J'étais lui. C'était aussi simple et aussi compliqué que cela. J'accueillis alors son baiser avec joie, appréciant ce semblant de douceur après la tempête qui avait fait rage quelques instants plus tôt. « Et juste pour t'agacer, je vais te le redire : tu m'as manqué, tu m'as manqué Tracey.. » Comment pouvais-je encore lui tenir tête alors qu'il me disait toutes ces choses là ? Il avait cette façon de prononcer mon prénom qui me laissait pantelante. Je me haïssais de me transformer en une horrible guimauve dégoulinante de miévrerie simplement parce qu'il venait de m'avouer que je lui avais manqué. « Tais-toi ». L'intimai-je encore une fois, maigre tentative de reprendre le dessus. D'ailleurs, mes mains venaient de se glisser par elles-mêmes sous son t-shirt, pour venir effleurer sa peau. Mes mains se repaissaient de sa chaleur, sa chaleur qui était la bienvenue pour réchauffer mon âme gelée. « Caïn, je... » commençai-je, sans trop savoir ce que j'étais en train de dire, en train de faire, c'était à croire que j'avais perdu l'esprit. Au fond de moi, la sonnette d'alarme venait de se déclencher, comme pour m'avertir de ne pas prononcer ces mots malheureux, ces mots qui étaient susceptibles de tout gâcher. « Non, rien. » soufflai-je du bout des lèvres, haletant sous ses caresses, essoufflée par ses baisers. Je n'arrivais pas à croire que j'avais failli lui dire ces deux mots, ces deux mots qui m'écorchaient les lèvres, et que je brûlais pourtant de dire. Ces mots qui lui avaient toujours été destinés, dans le fond, parce qu'il était le seul susceptible d'y avoir droit un jour. Ces mots que je serais bien incapable de souffler à un autre, même saoule. « N'insiste pas, s'il te plaît ». Je savais pourtant qu'il allait le faire, que je lui avais tendu la perche. Que j'étais cuite de toute façon. Que j'étais condamnée à lui dire un jour ou l'autre...et quelle condamnation ! Doucement, mes doigts effleurèrent ses lèvres brûlantes. « Attends. » Je me redressai légèrement, pour pouvoir me débarrasser de mon propre manteau qui tomba sur le sol dans un brut mat et étouffé. « C'est mieux ainsi. » lançai-je d'un ton appréciateur, tout en me serrant à nouveau contre lui, agrippant mes doigts à sa nuque, arrimant mes lèvres quémandeuses aux siennes pour un nouveau baiser empreint d'une passion inassouvie. Alors, finalement, mes mains retrouvèrent le contact de sa peau, sous son t-shirt, bien plus à l'aise de cette façon. « Ce n'est pas important. » soufflai-je entre deux baisers. Mais au fond, était-ce lui que j'essayais de dissuader, ou bien moi-même que j'essayais de convaincre ? Et comme pour confirmer mes dires, comme pour mieux noyer le poisson, je retirai son t-shirt, que je jetai un peu plus loin sur le sol, brûlante de désir. Ce que je faisais, c'était mal, je le savais, mais je ne pouvais m'empêcher. Quitte à être vouée aux enfers, autant me damner jusqu'au bout et ne pas avoir de regrets.
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  - Page 1 Icon_minitimeSam 19 Jan - 20:16

(!)  you know how it hurts ••  Caïn.  - Page 1 Tumblr_mdfg9bnv4c1rynytv


Petite princesse, ma beauté, ma promesse, ma petite faiblesse, ma plus belle histoire de fesses, t'es mon plus problème.

Caïn n'avait pas vraiment réfléchi. Il était entrain de se dire que c'était probablement n'importe quoi. Comme toujours lorsqu'il était auprès de Tracey, qu'il avait tendance à faire n'importe quoi, simplement pour qu'elle le remarque quand ce n'était pas le cas. Et si c'était lui qui cherchait à ne pas se faire remarquer, dans ce cas c'était elle qui se démenait pour le faire. En ce sens, ils s'étaient toujours parfaitement complétés, sans cesse en besoin de reconnaissance de l'autre, s'ils avaient souvent du mal à montrer leur réel attachement, ils le faisaient bien souvent dans leurs retrouvailles, tantôt agréablement amères et violentes, tantôt doux et hypnotique. A vrai dire, il ne savait même pas quelle tactique adopter à l'heure actuelle, vivant chaque instant comme un homme enfermé dans une cave pendant des années qui soudainement retrouvé la lumière : illuminé, agressé, excessif, perdu, un peu désemparé, incroyablement excité. Caïn se disait alors qu'il s'était laissé une fois de plus enivré par la jeune femme. Il se disait que si n'importe quel autre mec normalement constitué le voyait en ce moment, il se foutrait probablement de sa gueule et le traiterait probablement de merdeux et fleur bleue. Et il n'aurait pas tort en un sens. Tracey avait ce pouvoir incroyable, ce pouvoir inexplicable, probablement divin / métaphysique ou je ne sais quel autre shamanisme de révéler en lui les sentiments les plus nobles comme les plus violents. Il aurait été capable de la traiter de tous les noms tout comme il aurait été capable d'aller lui construire un temple juste devant chez elle pour lui prouver son amour. C'est principalement cette emprise qu'il détestait chez la jeune femme, car avec elle il pouvait être sous son jour le plus exécrable, le plus cruel et sadique, quand peu de personnes l'avait également vu aussi peu épanoui et serein auprès de la jeune femme. La nuance n'était pas possible. La casser en deux. Mieux la réparer entre ses bras. La rendre heureuse comme jamais. La rendre jalouse et folle comme jamais pour mieux qu'elle se rende compte de son bonheur avec lui. Jamais de place pour le compromis, ou très rarement. Souffrir et aimer. Sans cesse.

« Caïn, je... » Des mots étouffés. Des mots visiblement mangés, perdus entre les lèvres de la jeune femme désorientée que Caïn aurait pourtant aimé lui arracher en ce moment même, lui arracher des lèvres pour les connaître tant le début semblait prometteur. Le regard fiévreux accroché et littéralement pendu à ses lèvres, il ne fut cependant pas surpris qu'elle se ravisât bientôt dans une simple négation avant de reposer ses lèvres sur les siennes. Caïn lui rendait ces baisers mais souhaitait néanmoins revenir sur ces précédentes paroles en essayant de rompre ces baisers pour s'exprimer, ce que la jeune femme lui interdit visiblement de faire en reprenant la parole à son tour pour lui demander de ne pas insister, avant d'envoyer valser son manteau pour reprendre le contrôle. « C'est mieux ainsi. » Caïn haussait un sourcil alors qu'un sourire se dessinait sur ses lèvres, les deux bras posés derrière lui contre le lit alors que la jeune femme venait se poser sur lui, ce dernier ayant une vue alors non négligeable de son décolleté. « Eh bien, tu vois qu'on peut être d'accord... » échappa-t-il l'air faussement diplomate. Il la laissait enlever son t-shirt alors qu'à présent ses bras nus serraient les hanches et les vêtements bien superflus en ce moment même de la jeune femme. Doucement ses mains vinrent à son tour passer en dessous du chandail de la jeune brune alors qu'il déboutonna nonchalamment son soutien-gorge, échappant un petit oops muet entre ses lèvres, sourire au coin alors qu'il venait reprendre possession de ses lèvres. Ses ongles ne tardèrent pas alors à venir griffer la peau de mademoiselle Davies, n'hésitant pas non plus à descendre plus bas pour venir toucher du bout des doigts sa chute de reins alors qu'il la serrait contre elle, son visage et ses lèvres pressés aux siens. Après quelques instants durant lesquels il envoya son t-shirt et soutien-gorge quelques part dans la pièce, il finit par échapper : « Tais-toi ; n'insistes pas ; attends... c'est que tu aimes me donner des ordres Tracey, mais je te préviens que je vais bientôt retrouver ma fierté masculine.. » et pour appuyer ses dires il la retourna brusquement pour la plaquer à nouveau contre le lit en s'écrasant sur elle alors que ses mains effleuraient et caressaient sa poitrine, descendant ensuite vers son jean pour serrer une de ses jambes contre lui. Il comptait bien se venger de ce qu'elle lui avait fait au bar et des remarques caustiques qu'il avait du essayer de sa part, la garce. Le sourire large il l'avait regardé tenter de se débattre, avant de céder, lui céder pour la première fois depuis très longtemps. Tout son corps appelait, criait, mugissait de désir pour Tracey et lorsqu'il vint se plaquer contre le lit sur son corps, il sentit chacun de ses pores littéralement s'aimanter à ceux de la jeune femme. Souhaitant néanmoins l'agacer, lorsqu'une de ses mains vint s'introduire dans le jean de la jeune femme pour taquiner son intimité, il ne put s'empêcher de la provoquer une fois de plus : « Je parie que tous les garçons que tu as du te serrer pour tenter en vain d'oublier la quintessence de nos ébats ne connaissent pas ton point sensible comme moi je le connais, probablement que ces imbéciles ne devaient même pas savoir que tu en avais un... » qu'il lui susurra à l'oreille amusé alors que sa bouche vint ripper contre sa joue pour ensuite descendre dans son cou et légèrement lui mordiller la peau. Il sentit la jeune femme frissonner et échapper un léger soupir probablement surpris alors qu'il échappait un petit rire presque cynique mais sourd, sa bouche venant avec passion se reposer sur ses lèvres alors que sa main continuait de s'amuser avec l'entrejambe de Tracey. S'il doutait du fait que Tracey ait pu cédé à d'autres, c'était toujours amusant de s'attiser lui même de jalousie pour être mieux satisfait par la suite... n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  - Page 1 Icon_minitimeDim 20 Jan - 10:45

Longtemps, j'avais cru être frigide, totalement glacée, incapable de ressentir la moindre émotion. Il fallait dire que j'étais d'apparence plutôt froide, inexpressive, indifférente à tout. Le simple fait que je fréquente un garçon, même depuis plusieurs années, avait en soi quelque chose d'insolite. En me voyant toujours toute seule, lors des repas, en train d'étudier dans la salle commune, ou tout simplement, en n'ayant pas de voisin en classe, on ne pouvait décemment pas imaginer que j'étais plus ou moins en couple. Tout le monde nous avait vus ensemble au bal spécialement organisé pour le tournoi des Trois Sorciers, tout le monde s'était plus ou moins douté qu'il y avait quelque chose entre nous à l'époque. Seulement, à présent que cette histoire était vieille de trois ans, personne ne se doutait que l'on se fréquentait encore. Tu parles. Certains avaient oublié jusqu'à mon existence même alors qu'on se côtoyais tous les jours, alors, d'ici à s'intéresser à ma vie sentimentale, il y avait un pas assez conséquent à franchir. Certaines filles de mon entourage s'étaient montrées plus précoces de ce côté là. À l'époque où elles commençaient à s'intéresser aux garçons, j'étais encore plongée dans mes cours, ne voyant pas plus loin que le bout de mon nez. Ce ne fut que lorsque Caïn m'invita au bal que je pris conscience de cette réalité. Tout s'était enchaîné très vite. Les baisers langoureux au détour d'un couloir, la première fois plutôt laborieuse, les premières disputes également, tant et si bien que très rapidement, j'avais pensé que nous étions tout simplement incompatibles, incapables de rester ensemble sans nous entre-tuer. J'aurais pu partir, mettre un terme définitif à tout cela, tenter de me préserver de cette relation malsaine, mais je ne l'avais jamais fait, ce n'était que des menaces, des paroles en l'air. La vérité, c'était que toute rationnelle que j'étais, j'étais tout simplement devenue accro, j'étais sous l'emprise d'une drogue qui rendait incroyablement dépendant, et ça me coûtait simplement de l'admettre. J'avais bien fière allure, là, entre ses bras, en train de rechercher désespérément un contact, une friction, comme si tout cela était nécessaire, indispensable à ma survie. S'il m'abandonnait pour de bon, s'il venait à disparaître, il emporterait une part de mon âme dans sa chute, il avait indubitablement ce pouvoir incroyable et effrayant de me détruire s'il le voulait vraiment.

Et cela faisait des années qu'on se détruisait, allègrement qui plus est. Ce que l'un faisait, l'autre le rendait au centuple. Tout n'était que sous-entendus plus ou moins odieux, tout n'était que petites vengeances personnelles. Je me doutais bien que les paroles prononcées quelques instants plus tôt n'allaient pas rester impunies, et que j'allais tantôt les regretter, mais peu importait dans le fond, puisque j'allais trouver le moyen de me venger de l'affront qu'il m'avait fait en sous-entendant qu'il pouvait tout aussi bien me jeter pour aller passer la soirée avec une autre fille alors que j'avais fait le déplacement rien que pour lui, même si, en soi, Pré-au-Lard n'était pas non plus le bout du monde. Notre relation était faite ainsi, de coups bas et de jeux de vices, on s'aimait pour mieux se détruire, et surtout, l'un comme l'autre répugnions à partager notre jouet avec quelqu'un d'autre. Oh, évidemment, l'un comme l'autre avions eu l'occasion d'assister au retour du boomerang, puisque nous étions stupidement tombés amoureux. Caïn ne pouvait plus nier, il me l'avait dit une fois, et il me l'avait montré à plusieurs reprises, même inconsciemment. Moi, par contre, j'avais mis le temps pour l'admettre, mais le fait était que ce serait faire preuve d'une mauvaise foi monstrueuse que de soutenir le contraire. Je ne pouvais plus faire semblant qu'il ne comptait pas pour moi, qu'il n'était rien, parce que c'était faux, archi faux. Je me trahissais à chaque fois qu'il possédait mes lèvres en un nouveau baiser enfiévré, à chaque contact de sa peau contre la mienne. En ce moment précis, c'était cette alchimie qui était en train de s'opérer, cette alchimie entre nos épidermes, entre nos deux êtres. Je n'étais plus cette adolescente désespérément frigide, j'étais bouillonnante de désir, avec lui, je me sentais plus femme que jamais. Au point même que je me demandais si c'était vraiment moi qui venait de basculer au dessus de lui, pour mieux le détenir sous mon emprise, pour asseoir ma domination. Je me demandais si c'était vraiment moi qui venait de plonger mes lèvres dans son cou, mordiller son oreille, glissant mes mains gelées sur son torse, avec une lenteur délibérée et calculée, simplement pour le faire se languir, s'impatienter. Mes ongles frôlèrent indolemment son nombril, alors que je me penchais à nouveau au dessus de lui pour venir reprendre ses lèvres avec fièvre. « Eh bien, tu vois qu'on peut être d'accord... » Je plaquai ma bouche contre la sienne pour le faire taire, mordillant plus ou moins férocement sa lèvre inférieure, avant de redescendre dans son cou. Je sentis les liens de mon soutien-gorge se défaire, prisonnière de son étreinte. J'étais sa captive et je n'étais pas mécontente de l'être. Un frisson passa sur ma peau désormais nue, alors que je peinais à réfléchir correctement. J'avais l'esprit embrumé par l'impatience et mon propre désir avait aboli toute autre forme de discernement, j'étais prête à m'abandonner sans autre condition. « Tais-toi ; n'insistes pas ; attends... c'est que tu aimes me donner des ordres Tracey, mais je te préviens que je vais bientôt retrouver ma fierté masculine.. » Je n'eus même pas le temps de réfléchir à ses paroles que déjà, je me retrouvai à nouveau plaquée contre le matelas inconfortable de cette chambre d'auberge. Je tremblais en sentant ses mains effleurer ma peau brûlante, regrettant qu'il ne s'attarde pas quelques fois, laissant ma frustration grandir. Mon cœur cognait dans ma poitrine, ma respiration était devenue nettement plus haletante, plus saccadée. Je clignais inutilement des yeux, étourdie par ce qu'il me faisait ressentir. J'étais exactement à l'image de la cigarette que j'avais brûlée tout à l'heure, par dépit. Incandescente. Je finis par me cambrer lorsque sa main joueuse vint frôler mon intimité, me faisant m'enflammer de désir. C'était qu'en plus il prenait un malin plaisir à me faire languir. Je laissai échapper un long soupir, les yeux clos, mon corps s'agitant de léger soubresauts sous l'effet de sa caresse impudique. « Je parie que tous les garçons que tu as du te serrer pour tenter en vain d'oublier la quintessence de nos ébats ne connaissent pas ton point sensible comme moi je le connais, probablement que ces imbéciles ne devaient même pas savoir que tu en avais un... » J'étais comme dans un rêve, une autre réalité, et c'était probablement cette autre réalité qui me poussait à penser que je n'avais pas entendus ces mots, qu'ils n'étaient que le fruit de mon imagination. Pourtant, lorsque l'information parvint non sans difficultés à mon cerveau, j'ouvris brusquement les yeux, douchée.

Reprendre mes esprits de cette façon là était extrêmement douloureux, c'était comme s'il venait de me gifler. Encore ces sous-entendus ! Comme une noyée, j'inspirai bruyamment, retrouvant peu à peu ma conscience perdue quelque part dans ce monde cotonneux et voluptueux. Je sentais l'air quitter peu à peu mes poumons, tandis que je semblais m'asphyxier sur place. Quelque chose d'autre grondait en moi, mais ce n'était pas du désir, ce n'était plus que du désir. Par réflexe, plus par mécanisme d'auto-défense qu'autre chose, je le repoussai brusquement, sonnée comme si on venait de me donner un uppercut en plein estomac. « Tu... » bredouillai-je, incapable d'émettre un son. Je clignai plusieurs fois des yeux, encore étourdie, tout en m'éloignant le plus possible de lui, de son emprise délétère. Qu'il s'estime heureux que je ne l'aie pas giflé, comme la dernière fois qu'il s'était risqué à me faire un sous-entendu de ce genre. « ça suffit, ce n'est pas drôle ». le rabrouai-je, avec sévérité, des larmes de dépit, de frustration et de rage silencieuse menaçant de s'échapper à nouveau de mes prunelles sombres. « Qu'est-ce que tu essaies de faire, au juste ? » criai-je finalement, au bord du point de rupture, les cheveux défaits, les joues rouges de colère. « De prêcher le faux pour avoir le vrai ? » Je ne savais plus ce que j'étais en train de dire, en fait, je n'en avais même plus conscience, j'étais sur le point de passer aux aveux, et je m'en foutais, éperdument. Je voulais lui faire mal, me venger de cet affront qu'il m'avait fait quelques instants plus tôt en me disant clairement qu'il pouvait toujours aller se faire foutre avec une autre, et je tenais ma vengeance. C'était ignoble, c'était abject, mais mes mots me brûlaient au fer rouge. J'avais ce vertige, au bord du gouffre, il suffisait d'un rien pour que j'y plonge. Et j'y plongeai. « Oh, c'est vrai, la dernière fois je t'avais dit que tu étais le seul, que tu avais toujours été le seul. » Je ne pus m'empêcher de laisser échapper un léger rire mauvais, tout en essuyant mes larmes qui roulaient sur mes joues, laissant sur ma peau des traînées brûlantes. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise, que c'est toujours le cas ? » La colère me faisait perdre les pédales, se perdant quelques part entre deux larmes de rage et deux hoquets hystériques, j'allais très probablement regretter ce que je m'apprêtais à balancer, mais peu importait, dans le fond, tout ce que je voulais, c'était me libérer de ce fardeau. « Eh bien non, désolée de te décevoir. » singeai-je, avec une ironie démesurée. « Tu n'es plus le seul. » ricanai-je, un sourire sardonique plaqué aux lèvres, tandis que je continuais de me tamponner machinalement les paupières. Il pouvait très bien penser que j'étais folle, démente même, il ne serait pas bien loin de la vérité. Je n'avais tout simplement plus conscience de rien, transfigurée par la colère qui pulsait en moi et qui menaçait d'engloutir le peu de raison qu'il me restait encore. «Tu n'es plus le seul », répétai-je, prenant le soin de bien marteler chaque mot, avec ce même plaisir sadique qui ne me ressemblait pas. « Il y a eu quelqu'un d'autre, c'est drôle, hein ? Maintenant, ça te fait quoi de le savoir ? Moi, en tout cas, ça me soulage, tu ne peux pas savoir à quel point ça m'avait rongée ces dernières semaines. » Je ne pouvais pas croire que je l'avais dit. Je pouffai légèrement de rire, plantant mes yeux baignés de larmes dans les siens. « Je suis désolée. » répétai-je, avec toute l'ironie dont je pouvais faire preuve. « Tu saisis maintenant la portée de ces mots ? Je sais que tu as saisi. » Les mots s'échappaient de mes lèvres sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour les retenir. « Mais tout ça c'est de ta faute. » coassai-je, la voix brisée, en colère contre moi-même. « C'est de ta faute, tout ça ! » criai-je brusquement, tout en me jetant sur lui pour marteler son torse de mes petits poings. « C'est de ta faute ! Si seulement je n'étais pas aussi désespérément accro, je n'aurais pas eu à me prouver à moi-même que je pouvais aller voir ailleurs, que je pouvais me défaire de ton emprise, mais c'est de ta faute, tout ça, c'est de ta faute si je ne maîtrise plus rien, c'est toi qui me rends complètement dingue, si tu me hantes sans cesse, si tu viens me perturber même dans mes rêves, si je t'aime. Tout ça c'est de ta faute... » J'avais cessé de frapper, de toute manière, je ne pense pas qu'il aurait eu mal. Ma soudaine crise de colère m'avait complètement vidée, je me sentais faible, apathique. Je me retins d'ajouter que je comprendrais s'il me laissait tomber, s'il décrétait que je n'en avais pas la peine, s'il me laissait là, en plan, dans cette chambre. Il fallait dire que je faisais pitié à me mettre ainsi dans tous mes états, à pleurer là, sur ce lit, agenouillée près de lui, m'interdisant de me blottir contre son épaule même si j'en ressentais furieusement l'envie. Je n'avais pas le droit, j'étais après tout passée aux aveux, j'allais devoir en subir les conséquences, même si dans le fond, après avoir ressenti toute cette culpabilité, après avoir pleuré pendant des semaines durant, j'estimais avoir été assez punie.
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  - Page 1 Icon_minitimeDim 24 Fév - 0:07

(!)  you know how it hurts ••  Caïn.  - Page 1 Tumblr_inline_mikwg8ziMf1qz4rgp


Petite princesse, ma beauté, ma promesse, ma petite faiblesse, ma plus belle histoire de fesses, t'es mon plus problème.

La jalousie n'était pas quelque chose que le caractère de Caïn cultivait. Ou du moins, c'est ce qu'il aimait croire. Par mauvaise foi, il adorait se considérer comme quelqu'un de je-m'en-foutiste, passif et froid à toute passion comme la jalousie ou l'affection. La jalousie était un si vilain défaut. Le plus prisonnier et sanglant de tous pour une âme qui se voulait ô combien tranquille et individualiste. Il n'avait pas envie de finir comme ce pauvre Swann relaté chez Proust qui se mettait à imaginer tous les ébats possibles de la jeune Odette dont il s'était amouraché, à la limite du délire paranoïaque et des palpitations cardiaques. Ce personnage, il s'en était si souvent moqué lors de ses diverses lectures. Une chose n'est pas coutume, Caïn était pourtant rempli de mauvaise foi et il ne connaissait que très peu ses défauts, dans la mesure ou selon lui il n'en avait pas. Il était si indépendant et insensible en général à ce qu'il était amené à côtoyer qu'il était loin de considérer cette insensibilité comme un défaut, simplement comme une forme de réalisme aigüe face au cruel constat de la société humaine, qu'elle soit sorcière ou moldue : la société était loin d'être fondée sur la compassion et sur la solidarité, tout n'était qu'une question de démagogie, d'hypocrisie et d'ambitions personnelles. Caïn n'hésitait alors pas à s'affirmer en tant que tel, ne pas céder au faux-altruisme, au moins ceux qui fréquenteraient en son sein ne seraient pas capable de réellement le trahir au sens propre du terme. Puisque ces personnes s'avéraient comme lui, elles n'hésiteraient pas à être franches et de ce fait, il était à l'abri de toute mauvaise surprise qui pourraient venir perturber son ataraxie ambiante.

Avec Tracey, les choses étaient toutefois plus poreuses. Il ne l'aimait pas. Il ne voulait pas l'aimer. Et pourtant, elle dégageait quelque chose. Il la haïssait comme personne. Il la haïssait pour toutes les sensations qu'elle lui procurait. Pas qu'elles n'étaient désagréables, elles étaient agréables au contraire, trop agréables pour qu'elles ne soient pas le résultat d'un désir et d'un plaisir illusoires. D'un plaisir qu'il avait tendance à cristalliser autour d'elle, un désir autour de sa chair tendre et appétissante, autour de son regard pleins de complications et de sous-entendus impossibles à déchiffrer. Peut-être lui ressemblait-elle trop. Peut-être n'arrivait-il pas à la déchiffrer et à comprendre ses ressentiments à son égard de même qu'il était incapable de se comprendre lui-même et de s'accepter tel qu'il était, humain, comme les autres. C'était tellement pathétique d'être gentil. C'était presque trop facile pour Caïn, qui par orgueil peut-être, avait tendance à se penser supérieur au reste de la plèbe générale qu'il devait fréquenter. La magie ne changeait absolument rien aux problèmes. Il n'hésitait pas à affirmer certains Moldus beaucoup plus intelligents que de nombreux sorciers, bien qu'ils étaient assez rares dans le fond, encore limités par leur crédulité inconsciente et propre à leur nature incapable. Tracey était tout aussi humaine qu'impitoyable, leur promiscuité permanente l'empêchait de l'attribuer définitivement dans une des deux cases, ce qui avait tendance à profondément l'agacer et le tourmenter, lui, qui avait l'habitude d'être en général si sûr de lui et rigide dans ses choix de fréquentations. Aussi, à défaut de pouvoir la comprendre, il aimait s'amuser avec elle. S'il n'arrivait pas à la cerner totalement, il la savait plus facilement manipulable qu'il pouvait l'être, sujette souvent à plus d'excès que lui, et c'est précisément ce sur quoi il appuyait pour qu'elle se lâche, oh oui, mais qu'elle le fasse entre ses bras.

« Oh, c'est vrai, la dernière fois je t'avais dit que tu étais le seul, que tu avais toujours été le seul. » Il aurait probablement du se méfier un peu plus d'elle, cette eau bouillante qui s'apprêtait à lui éclater en plein visage. Caïn échappait toutefois un sourire, elle pouvait être si taquine parfois, ne supportait pas chacune de ses remarques et voulait toujours y ajouter un peu de tension. Chose dont Caïn raffolait pourtant et lorsqu'elle se dégageait de lui, il se mettait le ventre sur le lit, un côté contre l'oreiller alors qu'il l'observait un sourire désinvolte au coin, l'écoutant sans vraiment l'écouter amusé. « L'unique poste ô combien convoité parmi tous les mortels qui foulent cette planète. » ne put-il s'empêcher de rajouter pour une fois de plus donner un aspect quelque peu dérisoire à la remarque de la jeune femme qui se voulait sérieuse, et qui continuait visiblement dans son délire. Caïn se redressait alors, son sourire au coin se ne se détachant pas de son visage alors qu'il posait sa tête sur son coude, lui même appuyé sur l'oreiller pour la regarder, toujours nonchalant et détaché. Son regard et son charme n'étaient visiblement pas réciproques, car le sourire du jeune homme se détachait au fur et à mesure que le discours de la jeune femme avançait, avec des palabres qui s'immisçaient doucement sous sa peau pour venir le ronger jusqu'à l'os. « Il y a eu quelqu'un d'autre, c'est drôle, hein ? Maintenant, ça te fait quoi de le savoir ? Moi, en tout cas, ça me soulage, tu ne peux pas savoir à quel point ça m'avait rongée ces dernières semaines. » Paralysé sur place, le rictus de Caïn restait comme figé à ses lèvres alors que son poing serré semblait à présent aussi rigide que de la glace. C'était encore une tentative de la jeune femme pour lui faire mal. Elle n'avait pas osé. Elle en semblait visiblement contente alors qu'elle en riait tandis que Caïn restait froid, les mâchoires comprimés et le regard intensément fixé sur Tracey, cette garce. Et puis la jeune femme lui posa une question, ou peut-être n'en n'était-ce pas vraiment une, Caïn n'arrivait pas à distinguer le mensonge de la vérité, l'ironie de la sincérité dans ses palabres. Un silence plana et après quelques faux mûres instants de réflexion, Caïn se redressait. « Est-ce encore une blague de ta part ? Car je dois bien avouer que, pour une fois, tu te démerdes pas mal sur le jeu d'actrice, tu commences à gagner en carrure Davies. » A son tour, à présent. La balle était dans son camp et il allait la jouer finement, pour être tout aussi cruel qu'elle l'avait été, et le meilleur moyen d'être cruel, c'était d'abord de se donner un coup pour mieux riposter. « C'était comment ? Va-y, dis-moi, c'était comment ? Bien, sur une note de un à dix tu lui donnes combien ? » Se mettant en tailleurs juste en face d'elle pour planter son regard dans le sien, le transpercer, le pénétrer jusqu'à l'indécence. « Racontes-moi comment c'était entre ses bras, ouais petite vicieuse, dis moi tout, combien de fois, combien de coups ? Jusqu'au bout ? Je parie qu'il ne t'en pas fait autant que tu le prétends... mais bien sûr qu'il l'a fait, tu es une proie si facile, t'avais envie de lui, t'avais envie de ses mains sur ton ventre, sur ta poitrine, entre tes cuisses. » Caïn paraphrasait quelques peu la chanson fameuse de Gainsbourg mais à la limite du sado-machisme, à la limite de la folie comme d'habitude, il perdait pied et s'enfonçait après dans le vice pur et dur. « Il t'a pris ou ? Dans les toilettes je suppose ? Et il t'as fait jouir ? Ou c'est encore un luxe qui m'est réservé ? » Lorsqu'elle vint elle le frapper, il riait presque sarcastiquement avant de rapidement la maîtriser tandis que la colère et la fureur - presque furor latine -montaient de façon exponentielle dans son sang ébouillanté de cette trahison. Il écartait bien vite ses mains au point de la bousculer pour la mettre dos sur le matelas, se mettant alors genoux debout sur le matelas, perdu et assoiffé de je-ne-sais-quel sentiment entre la vengeance et la colère. Soudain une main vint s'apposer sur le cou de Tracey pour la plaquer contre le matelas, son regard foudroyant le sien. « Tu n'aurais pas osé.. mais bien sûr que tu as osé car tu n'es qu'une garce, oses me dire que c'est vrai, oses-me dire ou me redire la vérité menteuse ; oses me dire que tu m'aimes assez pour aller te faire serrer par un autre. » En réalité, il n'était pas si différent de Swann, et cruel est de constater que la jalousie lui revenait comme un boomerang en pleine face..
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  - Page 1 Icon_minitimeMar 26 Fév - 0:21

Avoir le contrôle. C'était depuis toujours une véritable obsession, c'était aussi pour cette raison qu'il était tout simplement hors de question que je lâche la bride, même une seule fois. Depuis que j'étais toute petite, je tâchais de me rassurer en ayant une maîtrise parfaite de ma vie. Chaque chose était à sa place, et jamais rien ne débordait, je savais faire preuve d'un sang froid plutôt impressionnant et la plupart du temps, il était assez difficile de me faire sortir de mes gonds, même si ces temps-ci ce dernier point était plutôt discutable. Tout naturellement, j'avais donc exclu les sentiments, quels qu'ils soient. Je n'étais pas la fille qui s'attachait, qui courait après les gens, je n'étais pas de celles qui tombaient amoureuses facilement, j'étais même persuadée que je faisais partie de ceux qui ne tombaient amoureux qu'une seule fois dans leur vie. Je m'étais déjà dit à plusieurs reprises que Caïn ne serait pas l'homme avec qui je passerai le restant de mes jours, que j'en connaîtrai d'autres après lui, mais c'était faux, c'était complètement faux. Certes, je ne savais pas de quoi demain était fait, qu'il était possible que l'on finisse par se perdre totalement de vue, qu'on ne se fréquente plus à un moment ou à un autre, mais depuis fort longtemps, j'avais compris que mes sentiments n'allaient pas s'altérer de sitôt, pire encore, qu'il était presque impossible qu'ils s'éteignent un jour. Je savais très bien que là où que je puisse aller, même au bout du monde, il me poursuivrait quand même, jusque dans mes souvenirs. Je l'aimais. L'admettre avait été une chose, le dire en avait été une autre. Et pour le dire, je l'avais dit, et dans des circonstances plutôt inattendues qui plus est. C'était sorti tout seul, sans que je n'aie eu la possibilité de faire machine arrière, de me taire une fois encore. J'avais tout balancé sous le coup de la colère, me laissant engloutir sous le flot des émotions qui déferlaient en moi, violentes puisque trop longtemps contenues. J'avais lâché cette bombe, et elle venait de nous exploser à la figure, nous blessant de cette odieuse vérité. Je l'avais dit, et à présent, j'étais complètement pétrifiée, attendant sa réaction avec angoisse. Plus le silence s'éternisait entre nous et plus je sentais que je pétais les plombs, j'étais presque prête à le supplier pour qu'il dise quelque chose, ou bien qu'il réagisse d'une quelconque façon. Tout, mais par pitié, qu'il ne me laisse pas là, toute seule, à pleurer dans mon coin, que je ne sois plus la seule à me sentir aussi pathétique, aussi pitoyable à me lamenter sur mon sort alors que j'avais moi-même provoqué mon infortune.

Je n'osais même pas le regarder, de peur d'être confrontée à sa colère, à son chagrin, ou bien les deux à la fois. Je restais désespérément immobile, me sentant presque dans un état second. Vaillamment, j'attendais que la tempête se déchaîne. Non, je n'avais jamais été très courageuse, pour le coup je m'étais résignée, j'avais plus ou moins les conséquences qui découleraient de mes révélations. J'avais joué et j'avais perdu, c'était aussi simple que cela, même si mon intolérance envers l'échec protestait avec véhémence et refusait de l'admettre. Un frisson me parcourut l'échine, tandis qu'il se moquait encore de moi. Je venais de lui dire que je l'aimais, certes indirectement, mais tout de même, ça comptait beaucoup pour moi. Je n'avais jamais espéré qu'il me prenne dans ses bras et qu'il me console, il ne fallait pas rêver non plus, ce n'était pas lui et ça ne le serait jamais, et à dire vrai, s'il le faisait, là, maintenant, tout de suite, je lui conseillerais sans doute d'aller consulter le plus vite possible, parce que ça ne tournerait pas rond là dedans. D'ailleurs, je n'aimais pas du tout la façon dont il me regardait, sourire aux lèvres, tandis qu'il semblait se délecter de ce spectacle plus que navrant. Pour un peu, j'aurais continué à le démolir de mes petits poings, si toutefois mon excès d'humeur n'était pas retombé comme un soufflé au fromage mal cuit, me procurant à présent une certaine forme de lassitude. J'étais tout simplement lasse. En l'espace d'un instant, je m'étais demandée ce que je foutais là, et à quoi ça pouvait bien rimer tout ça, mais je m'exhortais à ne pas partir, à ne pas fuir encore, parce qu'on devait aller jusqu'au bout de cette discussion, même si elle s'annonçait particulièrement pénible. Maintenant que ma colère était retombée, maintenant que j'avais lâché ce que j'avais sur le cœur, je me sentais étrangement calme, étrangement sereine, d'ailleurs, j'avais presque cessé de pleurer, attendant bravement la sentence. Le calme avant la tempête, en somme.  « Est-ce encore une blague de ta part ? Car je dois bien avouer que, pour une fois, tu te démerdes pas mal sur le jeu d'actrice, tu commences à gagner en carrure Davies. » Je ne pus m'empêcher de lui jeter un sourire sardonique. Alors comme ça, lui aussi était en train de se découvrir une certaine faculté à vivre dans le déni ? Au fond de lui, il le savait que c'était vrai, que j'étais sérieuse, il le savait et il refusait simplement de l'admettre, il niait en bloc, tout simplement. « C'était comment ? Va-y, dis-moi, c'était comment ? Bien, sur une note de un à dix tu lui donnes combien ? Racontes-moi comment c'était entre ses bras, ouais petite vicieuse, dis moi tout, combien de fois, combien de coups ? Jusqu'au bout ? Je parie qu'il ne t'en pas fait autant que tu le prétends... mais bien sûr qu'il l'a fait, tu es une proie si facile, t'avais envie de lui, t'avais envie de ses mains sur ton ventre, sur ta poitrine, entre tes cuisses. » « Je ne m'en souviens pas, j'étais bourrée. » lâchai-je à son accusation, sans toutefois persister dans les détails. Oh, bien sûr, ce n'était pas vrai, même si ce n'était pas complètement faux non plus, car on avait un peu picolé ce soir là. Alors c'est vrai, j'avais baissé la garde plus facilement, mais je me souvenais d'avoir pleuré alors que Soren me faisait l'amour, et fort heureusement, il n'avait rien vu, je m'étais donc contentée de pleurer en silence, le cœur au bord des lèvres, priant pour que ça se finisse le plus rapidement possible. Bien sûr, Caïn ne savait pas tout ça, tout ce qu'il voyait, là, maintenant, c'était que j'étais une salope et rien de plus. Si seulement. « Il t'a pris ou ? Dans les toilettes je suppose ? Et il t'as fait jouir ? Ou c'est encore un luxe qui m'est réservé ? » Je fermais les yeux pour ne pas croiser son regard meurtrier, je n'étais pas prête à le confronter, pas encore. J'étais toujours dans mon état second, un état catatonique, un état de veille, où ma conscience s'abolissait peu à peu, où ma raison s'étiolait dans un même mouvement. Je sentais que la situation m'échappait une fois encore, alors que je sentais une vague de panique s'insinuer en moi lorsqu'il m'attrapa à la gorge, m'étranglant presque. Et le pire, c'est sans doute que j'étais certaine qu'il était capable de le faire, de serrer sa main jusqu'à m'en étouffer. « Tu n'aurais pas osé.. mais bien sûr que tu as osé car tu n'es qu'une garce, oses me dire que c'est vrai, oses-me dire ou me redire la vérité menteuse ; oses me dire que tu m'aimes assez pour aller te faire serrer par un autre. » Je me tortillais légèrement sous lui, pour me dégager de sa prise, agrippant son poignet pour le forcer à s'éloigner de moi, pour qu'il me lâche enfin. Mais plus je tentais de me défendre, et plus j'avais l'impression qu'il resserrait son emprise, qu'il allait m'étrangler sous l'effet de la colère.

Peut-être que j'étais une garce, je ne m'en étais jamais vraiment cachée. Pourtant, j'étais certaine que je ne méritais pas un tel manque de respect, car clairement c'en était un. Jamais je n'aurais pensé qu'il puisse faire preuve de tant de violence à mon égard, et je commençais clairement à avoir peur de lui. « Arrête, tu me fais mal. » suffoquai-je entre deux respirations laborieuses, le regard papillonnant sous l'effet de la panique. J'étais certaine qu'il prenait un malin plaisir à me voir ainsi soumise, à sa merci. Mais peut-être était-ce ce qu'il cherchait, de me faire mal, voire même de me blesser, ne serait-ce que pour me punir de mon écart de conduite. Si c'était effectivement le cas, je jurais par tous les dieux qu'une fois sortie de là, il ne me verrait plus jamais. Plus jamais. Je ne voulais pas de ça entre nous, parce que c'était un engrenage sans fin, et un beau jour, j'y laisserai ma peau. Alors, plutôt que de répondre à ses attaques, à ses propos déplacés, je jugeai bon de dire enfin la vérité, parce que la vérité était encore plus meurtrière encore que les mensonges. Et les mensonges, on en avait assez dit, il était temps de passer à la vitesse supérieure. De changer de tactique. « Tout est vrai. » répondis-je piteusement, la voix tremblante et encore un peu rauque. « à part peut-être le fait que j'étais bourrée quand c'est arrivé. Ça, ce n'est qu'une excuse. » Je roulai sur le côté pour le faire basculer sur le dos. Je me retrouvai à califourchon sur lui, et je posai mes mains sur ses épaules, pour le forcer à rester allongé. « Maintenant, tu vas la fermer et m'écouter, parce que ce que j'ai à dire, je ne le dirai qu'une fois. » Mon ton était anormalement calme alors que j'étais en train de trembler comme une feuille, anxieuse à l'idée de lui faire de tels aveux. « Bien, maintenant que j'ai toute ton attention, laisse-moi replacer le contexte, veux-tu ? Je venais encore une fois de me faire coincer par un des Carrow. Alecto, d'eux deux, c'est elle la pire. Soren m'a tirée de ce mauvais pas. J'étais un peu amochée mais j'ai refusé qu'il m'amène à l'infirmerie. Je ne voulais même pas qu'il m'aide, parce que je voulais me débrouiller seule, comme toujours. » Je me mordillai la lèvre inférieure, tout en baissant le regard, reprenant le fil de mes pensées. « Je me suis réfugiée dans les toilettes de Mimi-Geignarde, pour soigner sommairement mes blessures. Ce n'était pas du grand art, mais au moins, ça ne saignait plus. Il m'a regardée faire, tout du long. Je me suis cassée sans rien dire, sans même lui dire merci. » Je me penchai alors Caïn, très prudemment, non sans dégager mes longs cheveux bruns de ma nuque, dévoilant une légère estafilade qui avait marqué ma peau à vie. « Voilà, c'était là. » commentai-je sombrement tout en désignant de l'index la cicatrice litigieuse. « Elle ne m'a pas ratée. Bref. Tout ça pour dire que j'ai passé la soirée seule, chez les Serpentard. J'arrivais pas à dormir, alors, j'suis partie vadrouiller dans le château, en oubliant toute prudence et en outrepassant allègrement le couvre-feu. En d'autres temps, j'aurais été plus scrupuleuse, mais cette fois là, je n'en avais strictement rien à branler. Je suis allée fumer à la tour d'astronomie...et Soren était là. » Le reste se passera de commentaire. Il n'était pas bien compliqué de deviner que Soren était en train de descendre une bouteille de whisky pur-feu dans son coin, comme un petit malheureux. Il m'avait proposée de se joindre à lui, et je n'ai pas refusé. L'alcool est rapidement monté, et il est arrivé ce qui devait arriver. Rien de plus, rien de moins. Je me tus quelques instants, me perdant dans mes souvenirs. « Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ma tête à ce moment là, j'étais confuse. Il était là au moment où j'avais le plus besoin de quelqu'un, je pense que j'avais besoin surtout d'une présence. » Dire à Caïn qu'il n'était jamais là aurait été déplacé, d'autant plus que le jeu s'était quelque peu calmé, il n'était donc pas dans mon intérêt de jeter de l'huile sur le feu. « J'ai voulu tout oublier. Poudlard, les Carrow, Voldemort, toute cette merde. J'en arrive même à envisager de me casser de cette putain d'école, mais c'est uniquement la perspective de décrocher mon papier qui me pousse à rester, rien d'autre. » Je ne m'étais toujours pas redressée, au contraire, je m'étais rapprochée de lui. « Et il y a aussi une autre chose sur laquelle je n'ai pas menti. » J'avais murmuré ces quelques mots tout près de ses lèvres, les frôlant presque. Je pesais de tout mon poids sur lui, excessivement prudente, de peur de me heurter de nouveau à sa colère, qui pouvait exploser à tout moment. J'avais l'impression de manipuler une bombe à retardement. « Je t'aime. » Une fois que ces mots eurent franchi le barrage de mes lèvres je m'en voulus presque aussitôt, me détestant de me montrer aussi nunuche dans un moment pareil. Ça ne me correspondait pas, ça n'était pas moi, mais pourtant, le dire m'avait paru nécessaire. « Ne me force pas à le répéter. » l'avertis-je tout en plantant mon regard dans le sien. « Ce que tu viens d'entendre, je ne le dirai plus. Alors imprime-le une bonne fois pour toutes. » J'étais on ne peut plus sérieuse. Pour une fois, mes propos étaient sincères, dénués de tout sarcasme. Je soupirai lourdement, avant de revenir sur le lit, libérant l'ancien Serpentard de mon emprise. Puis, après m'être assurée que je ne me ferai pas attaquer pendant que j'aurai le dos tourné, j'attrapai mon manteau avant d'en sortir une cigarette, que je coinçai entre mes lèvres. Cette fois, je lui tournais le dos au sens propre, assise sur le bord du lit, tirant silencieusement sur ma cigarette, perdue dans mes pensées.
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  - Page 1 Icon_minitimeMer 6 Mar - 21:26

(!)  you know how it hurts ••  Caïn.  - Page 1 Tumblr_inline_mikxmhBiGs1qz4rgp


Petite princesse, ma beauté, ma promesse, ma petite faiblesse, ma plus belle histoire de fesses, t'es mon plus problème.

Le savon que tenait précieusement et sûrement Caïn entre ses mains avait glissé dès que Tracey lui avait annoncé les palabres fatales. Ces mots qui étaient venus le percuter violemment et le faire radicalement tomber du piédestal sur lequel il s'était installé face à Tracey. Il n'était pas profondément jaloux. Il détestait pourtant se savoir trahi. Il détestait le fait qu'il ait pu penser à tort que Tracey ne le tromperai jamais, justement car, peut-être cette fois-ci dans un élan d'orgueil, il pensait qu'elle n'aurait pas le culot de lui faire cela, que ce qu'il lui procurait la satisfaisait déjà amplement. Orgueil ou confiance, la frontière était poreuse aux yeux de Caïn, il avait tendance à être d'autant plus rancunier à l'égard des personnes en lesquelles il avait confiance. Dans un monde rempli par l'intérêt personnel et la corruption, monde d'ailleurs auquel il appartenait et qu'il embrassait sans vergogne, avoir un ami avant tout véritable était presque peine perdue. Aussi Caïn pouvait-il apprécier voire aimer des gens en lesquels il n'avait absolument pas confiance, Katherine en était un exemple. S'il était amené à la recroiser ou lui reparler à l'avenir, pas de doute qu'il serait sûrement capable de l'apprécier et de l'aimer comme au premier jour, mais il serait incapable de lui donner sa confiance pendant un seul jour, et ça, c'était quasiment rédhibitoire comme processus. Sa confiance, pour lui qui était quelqu'un de si indépendant et solitaire, était de la denrée rare face à son amour souvent versatile, disparate et indécis. Sa confiance était de ce fait bien plus difficile à acquérir que son amour, car sa confiance était synonyme de considération, soit relatif à son orgueil et l'attention qu'il était digne ou non de réellement accorder parmi les gens de son entourage. Et, aussi étrange que cela puisse paraître étant donné leur relation, il avait confiance en Tracey. Peut-être cette confiance émanait-elle d'une vanité démesurée, il n'en demeurait pas moins vrai que Caïn avait été touché par l'aveu de la jeune femme, plus qu'il ne l'aurait espéré, plus qu'il ne voulait surtout. Il avait eu confiance en Tracey car il l'aimait, ça c'est une chose, mais il avait surtout eu confiance en Tracey car il avait eu l'impression qu'ils possédaient à eux deux une sorte de consensus d'empathie : s'ils ne se l'admettaient jamais, l'un comme l'autre savait parfaitement les ressentis de l'autre puisqu'il avait les mêmes à son égard, de là un habitus de comportements en découlait et en plus de l'avoir trahi, Tracey avait alors trahi le contrat implicite qu'ils avaient passés lorsque leurs lèvres s'étaient rencontrées. Elle l'avait rendue veule et vain. Et ça, Caïn avait du mal à le digérer.

« Arrête, tu me fais mal. »
Et si c'était le but ? Lui faire mal pour qu'elle ressente peut-être l'énorme poignard dont elle venait de le transpercer avec, lui faire mal pour qu'à défaut de comprendre, elle ressente véritablement l'explosion de son système nerveux et émotionnel en ce moment même. Caïn était tellement perdu alors qu'il tentait de se calmer et redescendre des Enfers qu'il venait de traverser qu'il se rendait à peine compte de ce qu'il faisait et surtout de l'ampleur de son emprise sur Tracey à cet instant précis. Caïn ne savait même pas ce qu'il attendait non plus de la jeune femme en lui demandant de confirmer ses propos, peut-être essayait-il de compenser cette trahison par le baume de la sincérité. Ce rare moment de lucidité de sa part permit à Tracey alors de se décaler sur le côté avant que la situation ne devienne plus calme. Caïn se prostra contre la tête du lit, bras croisés et jambes allongées, son regard noir transperçant celui de Tracey, à la recherche de je ne sais quelle vaine explication probablement, ou du moins c'est comme ça que ça marche en général. Rapidement, les mots sortaient de sa bouche autant comme un poison qu'un doux remède aux angoisses du jeune homme curieux dans son extrême le plus dérangeant. La situation paraissait banale, ou du moins lui paraissait telle quelle et il était visiblement décidé à ne rien excuser à la jeune femme. La pitié ne faisait pas bon ménage chez Caïn qui pouvait être tolérant sur beaucoup de choses qui lui étaient extérieures, beaucoup moins sur les choses qui le concernaient directement. Egoïste, il était enclin à vouloir susciter la pitié chez les autres, docile à en faire preuve lorsque la situation lui en prêtait l'occasion voire même la nécessité. Perdu dans ses pensées alors qu'il avait les mâchoires serrées, il aperçut lentement Tracey se rapprocher de lui pour se mettre à deux doigts de ses lèvres avant de lui dévoiler un autre aveu qu'elle avait émis précédemment sans que Caïn s'en rende réellement compte. Les trois mots presque mystiques venant de sa part intégrèrent doucement ses cellules nerveuses, aspirant un sentiment soudain d'apaisement étrange, comme un fer brûlant qui subit encore quelques secousses de sursis. Caïn resta silencieux à ces mots, ne les ayant peut-être pas assez savouré vu qu'elle ne lui dirait probablement plus à présent. Il resta encore quelques instants inerte et immobile, comme tentant de redescendre la pression nerveuse montée en quelques secondes en crescendo il y a quelques minutes. Tracey dans le coin de l'oeil le dos tourné était floue, mais il fut rapidement sorti de ses pensées par l'odeur de la cigarette qu'elle vint allumer. Serrant son poing entre les draps du lit qu'il aurait du partager passionnément ce soir, il plantait du regard le dos de Tracey, espérant lui faire sentir tout le poids de son mépris dans un simple regard intense, sans qu'elle eut à le regarder d'elle-même. « Tu avais besoin d'une présence... si tu savais combien cette expression me paraît dérisoire face à toute ta saloperie, si je peux utiliser le terme dans tous les sens qu'il contient. » articula-t-il machinalement, adoptant lui même une mine dégoûté par cette révélation et cette expression lâche et facile. « Tu m'aimes.. mais le problème c'est que tu aimes Soren aussi si tu as couché avec lui.. en quoi suis-je différent de Soren ? En quoi suis-je différent d'un simple coup que tu tires de temps à autres, quand t'as besoin d'une présence ? Je suis sûr que tu es incapable de me le dire précisément car ton coeur se trouve dans ton vagin et que tu ne fais aucune distinction entre les deux. » Se levant avant qu'elle n'ait eu le temps de lui répondre quoique ce soit, il attrapa rapidement son manteau et la fit taire d'un geste. « Je crois que tu as épuisé ta quantité de conneries pour aujourd'hui, je ne veux plus voir ta salive se dépenser pour me déblatérer je ne sais quelle autre explication foireuse. Je ne veux même plus avoir affaire à elle sous toutes ses formes, je ne veux plus te voir, la chambre est déjà payée, fais-ce que tu veux ça m'est égal. » L'art de dire les choses de façon concise et synthétique avait toujours été une qualité à double tranchant chez le jeune homme qui avait pourtant l'esprit si embrouillé en ce moment même qu'il ne pouvait même plus tolérer le faciès de Tracey dans son champ de vision. Peut-être pensait-il ces paroles, peut-être que non, quoiqu'il en soit, il ne voulait plus, il ne pouvait plus la tolérer dans son champ de vision en ce moment même et il partit aussi simplement qu'il avait énoncé ces mots.
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  - Page 1 Icon_minitimeJeu 7 Mar - 13:00

Si j'avais su que les évènements tourneraient de la sorte, pour sûr que je serais restée cloîtrée bien sagement à Poudlard, et je n'aurais pas tout risqué pour venir jusqu'ici , à commencer par me faire attraper par les Carrow. Je ne savais plus à quel moment les choses avaient commencé à sérieusement déraper, en fait, je n'avais plus conscience de rien, j'étais plongée dans mon état second qui avait annihilé toutes mes sensations. Mais à présent que le tout revenait, presque en fanfare, je sentais la douleur me poignarder peu à peu, et bon dieu, ça faisait mal. Faute avouée à demi pardonnée, disait-on. Mon cul. J'aurais dû m'en tenir à ce que j'avais décidé de prime abord : me taire et dissimuler ce qui s'était passé, comme je savais si bien le faire. Seulement, ce n'était pas non plus complètement de ma faute. Certes, personne ne m'avait aidée à coucher avec Soren, mais ce qui ne se sait pas ne peut pas faire de mal et Caïn avait joué avec le feu, il s'était brûlé, fin de l'histoire. fin de l'histoire. Je ne croyais pas si bien dire. On avait déjà eu des disputes puisque nous avions tous les deux un fort tempérament, mais jamais ça n'était allé aussi loin dans les extrêmes, à noter qu'il aurait pu m'étrangler s'il avait continué sur sa lancée. Alors, je commençais petit à petit à comprendre ce que Chandler essayait de me dire, certes avec maladresse : Caïn était dangereux pour moi. Il ne faisait que de me faire du mal, de me blesser, de me meurtrir, je méritais très certainement mieux. Mais là où il y avait un os, c'était sans doute que moi, je n'étais pas mieux que lui. J'étais lâche dans le fond, incapable d'assumer ses faits et gestes, je me réfugiais derrière tout et n'importe quoi, tout était bon pour me disculper un tant soit peu. Tout ça pour dire que lui balancer à la figure la vérité toute crue était une mauvaise idée, une très mauvaise idée, et sur ce coup là, comme de nombreuses autres fois d'ailleurs, je m'étais foirée en beauté. La culpabilité revenait me ronger, fourbe et mortelle, empoisonnant chacune de ses cellules, et je comprenais parfaitement Apollinaire lorsqu'il disait Pour tes yeux, ma vie, lentement s'empoisonne. C'était parfois lent et lascif, et parfois c'était violent et cruel. Parfois, je m'étais demandée pourquoi moi ? Pourquoi s'entêtait-il à me garder près de lui alors qu'il y avait probablement des dizaines d'autres filles toutes aussi belles et intelligentes les unes que les autres. Comme par exemple, cette fille qu'il fréquentait avant moi. Son ex. J'avais jamais compris pourquoi il l'avait quittée pour moi. Je ne le méritais pas. Et ce qu'elle m'avait laissé, elle pouvait tout aussi bien venir le reprendre, et c'était cette dernière perspective qui me terrifiait tout particulièrement. Je ne voulais pas le perdre, mais au fond, le processus était en marche, puisque je l'avais moi-même enclenché. Je ne récoltais que ce que j'avais semé. Maintenant, la question qui se posait était sans doute : étais-je capable de me battre pour le garder ? Et la réponse était non.

Non pas que je me sentais particulièrement incapable, mais je n'en avais simplement pas l'envie. J'avais toujours considéré l'amour et tout ce qui s'y rattachait comme une perte de temps et d'énergie, avant Caïn, je n'avais jamais envisagé que je puisse être prise au piège d'une de ces relations un de ces jours. Je m'étais retrouvée avec lui un peu par hasard, parce qu'avant qu'il vienne me solliciter pour le bal de noël trois ans plus tôt, je n'avais jamais daigné lui accordé un regard. Bien sûr, j'avais entendu parler de lui. Mais j'avais toujours joué la carte de la fausse indifférence, je m'étais contentée de l'ignorer, purement, et simplement. On m'avait dit qu'il était doué malgré ses airs de je m'en foutiste. Qu'il était plutôt bon pour le Quidditch, tout du moins, à l'époque, je ne savais pas ce qu'il en advenait aujourd'hui puisque je ne m'y étais jamais intéressée. Il avait même tenté de participer au tournoi des Trois Sorciers, parce qu'il était le seul élève de Serpentard de son année à avoir eu le cran de le faire. Audace, réelle intention de participer , coup de pub ou bien pari ? Je ne le saurai jamais et je n'avais pas envie de savoir, je m'en foutais. Tout ce que je savais, c'était qu'il n'avait jamais suscité un quelconque intérêt auparavant, de la même manière que je ne m'intéressais pas aux garçons à l'époque. Je n'étais pas comme toutes ces filles qui avaient eu une sexualité précoce, qui se poudraient le nez pour mieux plaire à l'élu de leur cœur. Il fallait dire qu'à l'époque j'étais jeune, trop jeune peut-être, trop immature sans doute, même si j'avais toujours eu une longueur d'avance sur les autres. Avoir un copain ne faisait certainement pas partie de mes plans. Le tromper non plus puisqu'il y avait malgré tout des valeurs auxquelles je tenais. J'étais quelqu'un de loyal, honnête, et droit, mais ça, c'était avant que je n'emprunte les sentiers de la perdition, que je me laisse gagner par mes démons intérieurs. Et alors que je débitais mes excuses toutes aussi minables les unes que les autres, je voyais l'expression de son visage changer. Et à présent que je lui tournais le dos, tirant désespérément sur ma cigarette, je me félicitais de m'être détournée de lui, ne serait-ce que pour ne pas voir le regard noir qu'il devait être en train de me jeter en ce moment même.  « Tu avais besoin d'une présence... si tu savais combien cette expression me paraît dérisoire face à toute ta saloperie, si je peux utiliser le terme dans tous les sens qu'il contient. » Et j'aurais dû faire quoi, au juste ? Attendre qu'il daigne venir ? Serait-il venu me réconforter ? Sincèrement, j'en doutais, il était bien trop égoïste pour seulement se préoccuper de quelqu'un d'autre en dehors de sa petite personne. Alors qu'il ne me laisse pas croire qu'il aurait mieux fait que Soren, ce serait ridicule à la fin. Il avait certainement mieux à faire que venir s'occuper de sa copine névrosée qui avait un talent incommensurable pour se foutre dans la merde. Mais il ne fallait pas se leurrer. Un couple, c'était censé se soutenir dans les moment difficiles, c'était se serrer les coudes, c'était être là pour l'autre quand il en avait besoin. Et l'ironie du sort, c'était sans doute que mon propre mec n'était même pas foutu d'être là quand j'en avais le plus besoin, alors que mes amis, eux, avaient répondu présents. Soren avait répondu présent. Ce qui s'est passé entre nous n'aurait jamais dû arriver, jamais, mais à présent, c'était fait, et j'en payais les conséquences. Et l'addition était salée, il n'y avait pas à dire. « Tu m'aimes.. mais le problème c'est que tu aimes Soren aussi si tu as couché avec lui.. en quoi suis-je différent de Soren ? En quoi suis-je différent d'un simple coup que tu tires de temps à autres, quand t'as besoin d'une présence ? Je suis sûr que tu es incapable de me le dire précisément car ton coeur se trouve dans ton vagin et que tu ne fais aucune distinction entre les deux. »  Je me mordillai la lèvre inférieure, courbant légèrement l'échine sous son sermon. En quoi il était différent de Soren ? Il était débile, ou le faisait-il exprès ? Ca me paraissait évident. Caïn était important parce que je l'aimais, c'était aussi simple et aussi compliqué que cela. On peut trouver une certaine forme de réconfort dans les relations d'un soir, c'était une façon comme une autre de ne plus se sentir seul, mais au final, qu'est-ce qu'on y gagnait, à part un dégoût latent de soi ? Caïn n'avait rien compris. Au début, il n'était rien, tout du moins pas grand chose, et maintenant, il était tout. Il était tout et une part de moi ne supporterait certainement pas de le perdre. Quelque chose me disait que malheureusement c'était le cas. « Je ne suis pas amoureuse de Soren, là se trouve toute la différence. » tentai-je, piteusement, mais il ne m'écouta pas, il n'était pas disposé à m'écouter de toute façon. Car maintenant que j'y pensais, il existait bel et bien une différence entre baiser et faire l'amour. Une grande différence. « Enfin, pourquoi m'entêterais-je à essayer de t'expliquer, puisque tu sembles avoir une si bonne opinion de moi. » Une fois encore, mes paroles se noyèrent parmi ses reproches, ne l'atteignant pas. C'était m'injurier que de dire que je pensais plus avec mon vagin qu'avec mon cœur. C'était faux. Complètement faux. Mais je n'avais pas d'autre choix à part le laisser dire, parce qu'il ne m'écouterait pas, trop en colère pour ce faire. « Je crois que tu as épuisé ta quantité de conneries pour aujourd'hui, je ne veux plus voir ta salive se dépenser pour me déblatérer je ne sais quelle autre explication foireuse. Je ne veux même plus avoir affaire à elle sous toutes ses formes, je ne veux plus te voir, la chambre est déjà payée, fais-ce que tu veux ça m'est égal. »  « C'est ça, va-t-en ! » criai-je en direction de la porte qui se refermait déjà sur lui. « Mais si tu pars, ne reviens jamais. » terminai-je dans un souffle, laissant finalement mes larmes rouler librement sur mes joues sans que je tente quoi que ce soit pour les retenir. J'avais les doigts crispés sur le bord du lit, souffrant de cet énième abandon. Il n'y avait pas à dire, j'étais douée pour perdre toutes les personnes auxquelles je tenais, c'était même un sport national en ce qui me concernait. Je me sentais rejetée, humiliée même. Je lui avais dit que je l'aimais, et il m'avait laissée en plan. Je levai mes yeux trempés pour jeter un regard circulaire à la pièce où je me trouvais. Il était hors de question que je passe la nuit ici, surtout pas après ça. Je me fichais bien qu'il l'avait déjà payée, je voulais partir d'ici et en vitesse. Je me penchai alors pour récupérer mes affaires et commencer à me rhabiller, les larmes roulant toujours sur mes joues. J'avais abandonné tout espoir de le rattraper, de le retenir. Ce soir, il ne m'écouterait pas de toute façon, il était trop en colère pour seulement me laisser en placer une. Je savais comment il était. Caïn était un impulsif. Il avait réagi au quart de tour, et quand il partait sur ses grands chevaux, tout dialogue était dès lors impossible. Mais au fond de moi, je savais qu'il reviendrait, il revenait toujours de toute façon, parce qu'on s'appartenait, c'était comme ça. Cette dernière pensée ne m'empêcha pas de quitter la chambre, la mort dans l'âme, en vérifiant que l'on n'avait rien oublié. Je fus bientôt dans l'auberge, et je surpris à nouveau le regard lubrique du pervers qui m'avait fixée tout à l'heure. « Allez vous faire foutre ! » lançai-je, irritée, tandis que je m'éloignais d'un pas décidé et pourtant chancelant vers la sortie.


I will go down with this ship, and I won't put my hands up and surrender,
there will be no white flag above my door, i'm in love and always will be.

THE END.
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