« Félicitation, c’est une fille ! » Molly Weasley écarquilla les yeux et fixa le médecin comme si il délirait. « Une fille ? Vous êtes sûr ? » Le médecin était tout ce qu’il y avait de plus sûr. Arthur Weasley s’épongea le front une fois de plus et serra la main de sa femme. « Il n’y a pas eu de fille dans la famille Weasley depuis sept générations. Après six fils, on n’y croyait plus. » Ils regardèrent longuement l’enfant, se demandant comment ils pourraient bien l’appeler. Après tout, ils avaient réfléchi à des noms de garçon, mais jamais de fille. Leurs six autres enfants entouraient le lit, proposaient des noms immédiatement rejetés. Trop banal, trop long, trop ceci ou trop cela pour un évènement aussi exceptionnel. Dans les bras de Percy, le petit Ron remuait et gazouillait joyeusement. C’est alors que son grand-frère eut une idée : « Une légende moldue parle d’Arthur et Guenièvre, si je me souviens bien. Pourquoi pas Guenièvre ? » Molly sourit et hocha la tête avec tendresse, ne pouvant détacher ses yeux du nourrisson. « Ginevra. Ginevra, ce sera parfait. » C’est ainsi que le 11 août 1981, Ginevra Molly Weasley ouvrit les yeux sur le monde et découvrit sa grande famille. Durant les semaines qui suivirent, de nombreux sorciers vinrent les féliciter et fêter dignement l’arrivée de la petite fille au Terrier, demeure des Weasley au cœur de la compagne, apportant des présents et souhaitant bon courage au bébé pour supporter sept frères en étant la seule fille. Cela fit bien rire tout le monde et cette naissance fut de loin la plus joyeuse et agréable que les Weasley, très pauvres, connurent. Ils décidèrent d’arrêter d’avoir des enfants une fois Ginevra née car leurs moyens ne suffisaient plus pour accueillir qui que ce soit d’autre dans la famille. Ils avaient de plus en plus de mal à joindre les deux bouts, d’autant que madame n’avait pas le temps de travailler à cause des gamins qu’il fallait surveiller.

« Mais arrêtez, qu’est-ce que vous faites ?! George, pose ça immédiatement ! » s’écria Molly, en courant vers son fils. Le petit esquissa une moue d’ange en refilant la baguette à son frère jumeau. « Moi c’est Fred, maman. » La femme crut devenir folle. Ils lui faisaient le coup à chaque fois. « Ça n’a aucune importance, reposez Ginny tout de suite ! » L’enfant lévitait à un mètre au-dessus du sol en riant aux éclats. Les deux garçons avaient trois ans de plus qu’elle et l’adoraient. Ils comptaient bien faire de leur petite sœur leur complice et leur camarade, puisque Ronald n’était pas du genre casse-cou. Ils la laissèrent tomber sur le canapé en grognant et filèrent avant d’être punis. La petite fille s’assit, déboussolée, et rit encore. Molly s’assit à côté d’elle en soupirant et détacha ses cheveux pour la recoiffer. Ginevra, à l’instar de tous les membres de sa famille, était dotée d’une superbe chevelure rousse et des yeux clairs. C’était une très belle enfant qui, d’après Molly, plairait énormément aux garçons. Elle protégeait particulièrement sa fille des assauts de ses frères mais aussi des situations quotidiennes, heureuse d’avoir une autre représentante du genre féminin sous son toit. « Quand c’est que je ferai de la magie ? » demanda Ginny, excitée. « Patience ma chérie, ça viendra. Ronald a tout juste découert ses pouvoirs, chacun son tour. » Elle se renfrogna et balança ses petits pieds d’impatience. Au contact des garçons, elle avait développé malgré son jeune âge une forte personnalité et ne se laissait pas marcher dessus. Elle était particulièrement proche de Ron, Fred et George qui étaient à peine plus âgés qu’elle. Bill et Charlie avaient une vie différente puisque déjà à l’école de Poudlard et Percy ne daignait pas jouer avec eux. Aussi Giny n’eut-elle pas réellement le temps de les connaître et les apprécier assez pour désirer leur ressembler.

Ginny eut sa première révélation magique à l’âge de six ans. Elle avait beau apprécier les facéties de ses jumeaux de frères, il arrivait toutefois qu’ils agacent la demoiselle. Ce jour-là, ils avaient visiblement décidé de s’amuser à faire disparaître ses affaires un peu partout dans le Terrier et Ginevra, si elle n’y porta d’abord aucune attention à cause de l’habitude, finit par s’énerver. Elle serra les poings et les foudroya du regard. Comme ils rigolèrent et poussèrent plus loin leur provocation, Ron tenta d’intervenir en leur disant d’arrêter mais il était trop tard. La petite était tellement énervée que la vitre de la cuisine dans laquelle ils se trouvaient vola en éclats. Surpris, les jumeaux écarquillèrent les yeux et coururent chercher Molly et Arthur. Ron quant à lui, s’éloigna un peu de sa petite sœur, par précaution. Ginny était à la fois très fière d’avoir des pouvoirs mais également terrifiée par ce qu’elle venait de faire. Elle s’était préparée à ce que ça arrive mais aussi vite et aussi violemment, c’était surprenant. Dans les jours qui suivirent l’incident, elle demanda à ses parents d’écrire à ses frères à Poudlard pour leur raconter et tenta plusieurs fois d’utiliser la magie, en vain. Sans baguette, c’était impossible. Elle se plongea peu à peu dans l’histoire de la sorcellerie et des grands sorciers, eut immédiatement un faible pour Harry Potter qu’elle choisit comme modèle. « C’est pas juste, l’année prochaine je serai toute seule à la maison ! » s’exclama-t-elle un jour, en compagnie de Ron. Il n’avait pas l’habitude de lui témoigner de l’affection alors il lui tapota la tête, gentiment. « Tu n’as qu’un an à attendre Ginny. Après tu nous rejoindras. Un an, ce n’est pas si long. Surveille bien maman et papa ! » Le jour de la rentrée, elle accompagna sa famille à la gare de King’s Cross où elle fit la rencontre qui allait bouleverser sa vie : Harry Potter en personne. Ginevra regarda partir le train avec tristesse et envie, rêvant du moment où elle y serait à son tour.

Ginny était catégorique : Ronald avait menti. L’année était terriblement longue sans ses frères, elle n’avait plus personne avec qui jouer, après qui s’énerver, personne pour la voir grandir et la faire grandir. Chaque jour elle attendait le lendemain avec une impatience farouche, chaque nuit elle rêvait qu’elle était avec eux, à Poudlard. Le seul avantage que comportait la situation, c’était qu’elle avait pour elle toute seule ses parents qui semblaient plus apaisés quand la maison était vide. Cela n’empêchait pas qu’ils trépignaient de joie quand le vieil hibou de la famille, Erol, s’écrasait contre la fenêtre de façon lamentable car cela annonçait des nouvelles des Weasley. Ron était devenu ami avec Harry Potter et parlait d’une fille du nom de Hermione Granger qui, malgré son caractère insupportable, était proche d’eux. Ginny traversa alors une période de doutes. Arriverait-elle à se faire des amis ? Ne décevrait-elle pas ses frères et ses parents ? Reverrait-elle Harry Potter ? Lorsque Erol déposa sur la fenêtre une lettre au sceau de Poudlard, la demoiselle crut que son cœur allait exploser. Incontrôlable, elle courût partout dans les Terrier pour lire la lettre avec ceux qu’elle aimait. Il fallait avouer que cela lui faisait peur de partir pour la première fois de sa vie loin de ses géniteurs, mais la perspective d’être à Poudlard, de devenir indépendante et se rapprocher de ses frères était bien plus excitante. Ginevra n’était pas du genre peureuse et était toujours prête à se lancer des défis et vivre à cent à l’heure. Ce même été, Harry resta chez eux et Ginny se montra sous un nouveau jour. En effet, en sa présence, elle n’arrivait pas à s’exprimer clairement, bafouillait, rougissait, baissait les yeux. Les jumeaux ne manquèrent pas de la charrier à ce propos. « Ginny, tu rougis ! » répétaient-ils afin qu’Harry entende, ce qui avait le don de la faire rougir encore plus. Ils allèrent faire leurs achats pour la rentrée au Chemin de Traverse ensemble et Ginny eut son premier contact avec ce qu’allait être sa vie à Poudlard. Emerveillée, elle regardait tout, touchait tout, avait peur de s’éveiller d’un rêve. Mais elle découvrit aussi le revers de la médaille : Drago Malefoy. Lorsqu’il s’en prit à Harry devant elle, Ginny réagit vivement et le défendit, ce qui eut pour seul effet de lui faire penser qu’elle était sa petite amie.

Ginevra avait énormément idéalisé sa première année à Poudlard. Tout commença pour le mieux dans le meilleur des mondes : à l’instar des six garçons avant elle, elle fut envoyée dans la noble maison Gryffondor. Elle n’eut aucun mal à se faire des amis et pouvait voir Harry, son héros, quand elle le voulait. Elle retrouva également ses frères, bien qu’ils passent davantage de temps avec leurs amis qu’avec elle. Pourtant, bien rapidement, des évènements étranges se produisirent. Ils s’aggravèrent avec le temps, causant une panique terrible au château. Le basilic rôdait, pétrifiait ceux qui croisaient son regard. Des mots en lettre de sang apparaissaient sur les murs. Des animaux étaient tués. Et le pire dans tout ça, c’était que Ginny n’avait aucun souvenir de ce qu’elle avait fait dans ces moments-là. Le trou noir. Terrifiée, elle ne parla pas de ces absences à qui que ce soit. Mais Fred et George ne firent rien pour arranger les choses quand ils insinuèrent que c’était elle la coupable, bien que ce ne soit qu’une plaisanterie. Peu à peu, elle se renferma, eut de moins en moins conscience de ses faits et gestes. La peur disparut au profit d’une servitude à une force extérieure qu’elle ne pouvait contrôler, qu’elle n’était pas assez forte pour maîtriser et qui l’envahissait irrémédiablement. Puis il y eut un moment où elle n’eut plus conscience de rien. Lorsqu’elle reprit connaissance, Ginevra était allongée dans une pièce inconnue et humide. Le basilic gisait plus loin, visiblement mort. Harry se tenait à ses côtés, une épée à la main. A ses pieds se trouvait son journal intime, dans lequel elle avait écrit toute l’année. Le scandale éclata : Ginny avait été possédée par Tom Jedusor alias Voldemort et avait commis elle-même ce qui s’était passé dans le château. Elle avait commencé par tuer les coqs d’Hagrid, meurtriers pour le Basilic. Puis elle avait écrit sur les murs avec leur sang. Enfin elle avait ouvert la chambre des secrets. Horrifiée, Ginny attendit la sentence, persuadée qu’elle allait être renvoyée. Mais Dumbledore fut très conciliant à son égard et accepta qu’elle reste, afin de continuer comme si de rien n’était – ou presque – sa scolarité à Poudlard. Marquée, Ginny le resterait à jamais.

Sa deuxième année à l’école fut plus douce, bien qu’elle soit encore très affectée par ce qu’il lui était arrivé l’année précédente. Elle faisait d’horribles cauchemars, se réveillait la nuit en pleurant, ne supportait plus d’être seule. Cette même année, la menace de l’évasion de Sirius Black de la prison d’Azkhaban plana sur eux. Son père, angoissé, ne les laissa pas partir avant de leur avoir répété maintes fois de faire attention et de ne pas se séparer de leurs amis, au cas où. Sirius Black n’en avait pas après Ginny en particulier, ni même après aucun autre Weasley, mais après Harry dont ils étaient tous proches et il pourrait très bien s’attaquer à eux si il le fallait. Ginevra commença sa deuxième année relativement sereine, désireuse de profiter enfin des joies de Poudlard dont elle n’avait que peu bénéficié l’année précédente. Son béguin pour Harry ne sembla pas vouloir passer. Aussi quand il tomba de son balais pendant un match de Quidditch, elle crut mourir de peur. Elle lui offrit timidement une carte de de bon rétablissement chantant à tue-tête, qu’il ne put faire taire qu’en la coinçant sous une coupe de fruit. Le temps passant, ses cauchemars disparurent peu à peu et la cicatrice se referma partiellement. Pourtant Ginny avait aujourd’hui une peur panique de Voldemort, savait de quoi il était capable plus que n’importe qui, hormis Harry, Ron et Hermione. « Rappelle-toi Ginny, tu es une Gryffondor. Tu es courageuse. Tu n’as pas peur. » se répétait-elle en boucle, ce qui semblait marcher. L’année passa rapidement, bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Il ne lui arriva rien d’extraordinaire, fut soulagée de constater que la menace Sirius Black n’avait pas eu de conséquences catastrophiques et qu’ils pouvaient à présent tous mener une existence normale. Durant l’été qui approchait à grand-pas se déroulait la coupe du monde de Quidditch. Ginny courut vers Ron à la table des Gryffondor dans la grande salle et lui montra la lettre de Molly, survoltée. « On y va, on y va ! s’écria-t-elle, Harry et Hermione vous êtes invités aussi » conclut-elle en rougissant, d’une voix faible.

Il faut croire que dans leur monde, les sorciers ne sont jamais tranquilles. C’est ce que se dit Ginevra, le soir de la coupe du monde de Quidditch. La famille Weasley, Harry, Ron et les Diggory marchèrent un moment dans la forêt pour rejoindre l’un des Porte-au-loin laissé par les organisateurs de la coupe du monde, afin de rejoindre le terrain où ils mettraient leur tente. Tous surexcités, ils sautaient, chantaient, riaient pour rien. Ginny sentait son cœur battre la chamade, enchantée de pouvoir passer ce moment avec ses amis et sa famille. Fred et George vantaient les mérites de Victor Krum avec une telle fougue que c’en était hilarant. Ils prirent place dans les gradins, décorés aux couleurs de l’équipe qu’ils soutenaient en criant et secouant leurs drapeaux . Durant tout le temps que dura le match, ils retinrent leur souffle, émerveillés. Une fois terminé, Ginevra en avait pris plein les yeux et sourit à son père « Merci infiniment, c’est l’une des plus belles choses que j’ai vu de toute ma vie. J’aimerais tellement faire partie d’une équipe de Quidditch ! » s’exclama-t-elle sur le chemin menant à la tente. « Victor je t’aime, ouuuuui je t’adooooore … » chantaient ses frères en cœur. Hermione, Harry et elle éclatèrent de rire. « Je crois que tu es amoureux Ron ! » lança-t-elle. Et d’un coup, ce fut le chaos. Dehors plus aucun bruit. Et des cris, des hurlements de panique suivis de bruits d’explosions sourds et terribles. Ginny mit un instant à réagir et s’élança à la suite de son père et de ses frères. Dans le bazar général, ils se perdirent de vue, se bousculèrent, cherchèrent des yeux un endroit où se mettre à l’abri. Les Mangemorts détruisaient tout sur leur passage, réduisaient en cendre ce qui un instant plus tôt avait été la plus grosse réunion de sorciers du monde. Ginny, tremblante, observa la marque des ténèbres verte s’élever dans le ciel, scintillant d’une aura de mort dans la nuit noire. En quelques minutes, il n’y eut plus rien. Un champ de bataille, voilà ce à quoi ça lui fit penser. Et Ginevra ne fut plus aussi optimiste quant au calme et au repos qu’ils auraient dû connaître à Poudlard durant cette nouvelle année.

Lors de sa troisième année fut organisé le tournoi des trois sorciers. Vinrent à Poudlard les élèves de Beauxbâtons ainsi que de Durmstrang et parmi eux le joueur de Quidditch préféré de Ron, Victor Krum. Tout le château était en ébullition, et Ginny essayait d’oublier les évènements de l’été en se consacrant à ses cours, ses amis et l’élection des représentants de chaque école qui arrivait à grand pas. Fleur Delacour fut choisie pour représenter l’école française, non sans surprise le nom de Victor Krum sortit pour l’école bulgare, tandis que leur ami Cedric Diggory fut élu par la coupe de feu afin de se battre pour Poudlard. Mais comme les choses ne tournaient jamais en rond en ce bas monde, Harry aussi fut désigné pour représenter Poudlard et Ginevra recommença à s’inquiéter pour la énième fois. Toujours aussi éprise de lui, elle ne pouvait s’empêcher de constamment se faire du mouron car il était devenu le centre de sa vie. Ginny s’était également énormément rapprochée d’Hermione depuis l’été et avoir une telle amie à ses côtés lui faisait le plus grand bien. Elle respectait énormément cette fille qui arrivait à canaliser Ron et Harry, qui se montrait tendre et douce à son égard. A noël fut organisé un bal en l’honneur de la coupe de feu. La jolie rousse n’avait que l’embarras du choix, à vrai dire. Plus elle grandissait et plus elle plaisait aux garçons, personne ne pouvais le nier. Bien loin de l’effrayer, cette notoriété soudaine lui fit plaisir et elle en profita grandement. Ce fut pourtant au bras de Neville Londubat qu’elle dansa durant la soirée. Ginny fut très déçue quand elle apprit qu’Harry n’avait pas de cavalière et qu’elle aurait pu y aller avec lui, mais pire encore quand elle apprit qu’il avait des sentiments pour une autre fille, Cho Chang. A partir de ce moment-là, la jeune fille commença à dérailler un peu. Ses rêves et espoirs secrets brisés, elle n’avait plus rien à quoi s’accrocher. Sur les conseils d’Hermione elle sortit avec Michael Corner, un élève de Serdaigle, pour l’oublier. Elle suivit avec attention les épreuves du tournoi qui, il fallait s’en douter, se terminèrent terriblement mal. Quand Harry ramena le corps de Cédric Diggory, Ginny font en larmes. Elle ne supportait pas de le voir souffrir lui, ni de voir son ami mort, ni l’idée que Voldemort regagne en puissance. Ses blessures et ses démons la gagnèrent de nouveau.

Ginny passa de longs moments en compagnie de sa famille, d'Harry et d'Hermione, mais aussi de Sirius Black, Nympahdora Tonks, Remus Lupin et d'autres sorciers au 12 Square Grimmaure, repère de l'Ordre du Phenix. Ses parents en étaient des membres officiels et ils avaient décidé de reprendre leur activité suite aux évènements de l'an passé. Grâce aux oreilles à rallonge de Fred et George, Ginny et les autres parvirent à surprendre des bribes de conversations qu'on tentait de leur cacher "pour leur bien". Avec la menace du retour de Voldemort, le ministère de la magie s’affirma à Poudlard. Dumbledore, jugé inefficace au décès de Cédric, fut remplacé par Dolorès Ombrage. C’en fut trop pour bon nombre élèves qui décidèrent de rejoindre l’AD, Armée de Dumbledore, fondée par Harry, Ron et Hermione. Ginny réussit à laisser ses sentiments de côté, privilégiant son copain Michael et ce qu’elle prenait à l’AD. Cette année fut sans doute la plus reposante et la plus agréable pour une Ginevra changée, dévoilant sa véritable personnalité aux yeux de tous. Elle finit par quitter Michael pour Dean Thomas, un garçon de Gryffondor avec qui elle s’entendait particulièrement bien. Joyeuse, optimiste, battante, Ginny ne se laissa pas abattre malgré la rudesse dont faisait preuve la nouvelle directrice de l’école. Les rencontres secrètes de l’AD étaient terriblement excitantes et la demoiselle était très fière quand elle réussissait bien un sort, tel que le Patronus. Elle fut l’une des premières à y parvenir, malgré son jeune âge. Devant ses yeux s’élança un cheval d’argent qui fit le tour de la pièce au galop, sous le regard émerveillé des autres élèves. « La puissance ne dépend pas de la taille, dit Fred à Harry, regarde Ginny par exemple. » Elle fronça les sourcils et le fixe, prête à riposter au cas où il oserait se moquer d’elle devant Harry. « Qu’est-ce que tu veux dire ? » demanda celui qu’elle avait aimé passionnément tout ce temps-là, en vain. « Tu ne t'es jamais pris sur la figure un de ses maléfices de Chauve-Furie ? » Ce fut également cette année-là que la jeune fille intégra officielement l’équipe de Quidditch de Gryffondor, en tant qu’attrapeuse. Harry ayant été viré de l’équipe par cette dictactrice d’Ombrage, Ginny devait se montrer à la hauteur pour ne pas décevoir sa maison. Sa première victoire fut retentissante, pour elle comme pour les autres. Son véritable plaisir ne fut pas réellement de gagner le match mais d’attraper le vif-d’or sous le nez de Cho Chang, l’attrapeuse adversaire. Elle avait pris sa revanche sur elle, qui lui avait volé Harry sous le nez. Ginny prit tellement de plaisir à jouer au Quidditch qu’elle ne tarda pas à trouver sa vocation. « Tu crois que j’arriverais à intégrer l’équipe nationale ? » demanda-t-elle à sa mère, l’été suivant. L’année s’était terminée en beauté : Ombrage avait été forcée de quitter Poudlard, notamment par Fred et George qui décidèrent de la malmener pour forcer un peu les choses. Harry et Cho s’étaient séparés, et Ginny était de plus en plus populaire. Que demander de plus ?

Sa cinquième année fut davantage centrée sur sa relation avec Harry. Il découvrit des sentiments nouveaux à l’égard de la rousse qu’il embrassa devant tous les Gryffondor, quand ils gagnèrent un match de Quidditch important pour la maison. A partir de ce moment-là, ils sortirent ensemble pour le plus grand plaisir des tourtereaux mais aussi d’Hermione, triomphante. Ron quant à lui était plus réservé sur la question et voyait d’un mauvais œil les garçons toucher sa sœur, même si c’était Harry. Depuis l’année précédente, Ginny avait l’impression d’avoir des ailes qui lui poussaient dans le dos. Elle réussissait tout ce qu’elle entreprenait, gagnait confiance en elle, plaisait, se faisait des amis … Plus rien ni personne ne lui résistait. Elle se sentit réellement libre quand le garçon qu’elle aimait fut à ses côtés, elle qui avait tant attendu ce moment. Ginevra passa ses buses avec succès et Molly lui envoya un peu d’argent pour la féliciter car il ne faisait aucun doute qu’elle aurait de bien meilleures notes que ses trois précédents frères. Cette année-là il ne se passa rien d’extraordinaire pour elle, les jours défilaient comme une rivière dans son lit sans qu’elle s’en rende vraiment compte. Si elle avait été naïve, Ginevra se serait volontiers dit qu’il n’y avait plus rien à craindre des Mangemorts et de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Mais elle savait que tôt ou tard ils ressurgiraient et qu’il faudrait les affronter. A la fin de l’année, Albus Dumbledore fut assassiné par Rogue au sommet de la tour d’astronomie. Ginny cherchait Harry partout ce soir-là, car il avait complètement disparu. Aussi quand elle apprit ce qui était arrivé à Dumbledore, elle crut que son cœur allait exploser. Mais le bonheur de le retrouver sain et sauf fut de courte durée. « Il vaut mieux qu’on se sépare, déclara-t-il calmement, tu es la cible idéale des Mangemorts et je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit. » Le cœur en miettes d’avoir perdu non seulement Dumbledore mais aussi Harry, elle hocha simplement la tête avec un sourire. Elle ne pouvait qu’accepter ses raisons, même si elle avait envie de lui hurler que ça n’avait aucune importance tant qu’il était près d’elle.

Cet été-là, la famille Weasley et leurs amis du monde entier vinrent fêter le mariage de Fleur Delacour qu’ils avaient rencontré au cours du tournoi des trois sorciers et de leur frère Bill. Cela les détendit en partie, bien que ce soit de nouveau de courte durée. En effet Harry, Ron et Hermione décidèrent de ne pas aller à Poudlard pour chercher les Horcruxes. Les mangemorts prenaient une ampleur énorme dans le monde sorcier et avaient le contrôle de Poudlard. Ginevra serra longuement ses parents dans ses bras, terrifiée à l’idée que ce soit la dernière fois.