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 your eyes, they shine so bright. (tristan)

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MessageSujet: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeLun 21 Jan - 17:18

your eyes, they shine so bright. (tristan) Tumblr_m60q2hwlvW1qblac0o1_r1_400
I want to hide the truth,
I WANT TO SHELTER YOU.



Seule. Elle était seule à braver le froid, en ce début de soirée, fendant la foule d'un pas lent. Elle avait quitté Pré-au-Lard pour rejoindre Londres, un peu plus tôt dans la journée, afin de s'enivrer de l'atmosphère typiquement moldue. Elle en avait besoin car les fêtes de fin d'année soulignaient plus que jamais l'absence constante de sa sœur. De plus, l'animation de cette ville ne la laissait pas indifférente. Elle lui apportait de douces réminiscences, des souvenirs de sa vie passée où l’insouciance jalonnait chacun de ses pas. Le temps avait passé, les années s'étaient lentement égrenées jusqu'au point de fission. Cette silencieuse implosion qui touchait le monde la sorcellerie et détruisait les familles. Par moment, Alice avait envie de tout quitter. La librairie de son père, la vie qu'elle menait, les remords qui l'étourdissaient. Elwood pouvait aisément s'occuper de l'affaire Hudson, il en avait les capacités et – qui sait ? – l'envie également. Ce n'était qu'une idée en l'air, une pulsion ponctuelle qui la taraudait. A s'y méprendre, cela ressemblait étrangement à l'attitude d'une lâche. Partir, tourner le dos à ses tourments et oublier sa peine. Il était tellement plus facile d'agir ainsi plutôt que d'affronter la triste et dure réalité.

A l'heure actuelle, il n'était plus question de lui faire face. La bataille était en suspension mais elle ne tarderait pas à reprendre. Les bras chargés de sacs, Alice continuait à parcourir inlassablement du regard les vitrines devant lesquelles elle passait. Elle avait l'impression d'être normale ; une jeune sorcière de sang-mêlé dont le seul centre d'intérêt était de combler ses désirs. Elle était encore loin de cette délicieuse idée qu'elle se faisait d'une vie tranquille. Longeant la rue de Charing Cross Road, elle s'immobilisa devant l'entrée du Chaudron Baveur, indécise quant à la portée de ses gestes. Elle n'y était pas retournée depuis quelques mois, depuis sa rencontre avec Tristan. Cet endroit contenait plus de bons souvenirs que de mauvais. Se redressant, elle franchit les quelques mètres qui la séparaient du seuil et, donnant un coup d'épaule à la porte, le franchit. Quelques sorciers étaient installés devant le bar, la moue résignée et morose. Deux mangemorts discutaient bruyamment et jetèrent un regard appréciateur à la nouvelle venue dont les bras ployaient sous les anses de sacs moldus. Alice se racla la gorge et tourna la tête, à la recherche d'une table libre même s'il n'était pas particulièrement difficile d'en trouver une.

Tristan. Ses yeux s'écarquillèrent alors que, désarçonnée, elle esquissait déjà un pas en arrière. Ses phalanges étaient crispées sur la poignée de la porte, ne sachant pas quelle attitude il était sage d'adopter. Elle sentit son cœur se compresser douloureusement dans sa poitrine et ses battements cardiaques commencèrent à résonner dans ses oreilles. Chaque cellule de son corps réclamait la présence de Tristan et ce, depuis leur dispute qui s'était soldée d'une manière surprenante. Instinctivement, la jeune femme mordilla sa lèvre inférieure, comme si elle cherchait à se rappeler la saveur qu'avait eu leur baiser. Sur le moment, elle n'avait cependant pas eu la présence d'esprit d'y accorder de l'importance. Inutile de préciser qu'elle regrettait amèrement tout ce qu'elle avait pu lui dire, ou lui faire, lors de leur dernière rencontre. Elle l'avait blessé en évoquant implicitement sa femme et sa fille, même s'il n'avait pas été tendre à son égard non plus. Alice lui en voulait cependant de ne pas revenu sur ses pas ; il l'avait abandonnée, purement et simplement, au moment où elle avait le plus besoin de lui. Son ventre fut brutalement tiraillé par une douleur inhabituelle qui semblait provenir du néant. Elle battit des cils et, finalement, passa le seuil du pub avant de refermer la porte derrière elle.

Plusieurs choix s'offraient à elle. Sa fierté froissée l'intimait silencieusement à ignorer Tristan mais son cœur, indomptable, la poussait à aller à son rencontre. Une option qu'elle n'était pas encore prête à négliger. Poussée par le désir de lui parler à nouveau, même s'il était resté sourd à ses supplications, elle se dirigea jusqu'à sa table et se planta devant lui. Sa force apparente fondit comme neige au soleil alors que ses craintes revenaient en force. Qu'était-elle censée dire ? Faire ? Comprendre ? Son regard glissa inconsciemment en direction des lèvres de Tristan sur lesquelles elle s'attarda avant d'être pétrifiée par la gêne qui parcourait ses veines et empoisonnait son sang. Elle ne se laisserait pas atteindre, jamais, pas cette fois-ci. Ses sourcils se foncèrent imperceptiblement alors qu'elle tentait de refouler sa colère qui, comme la morsure du froid, collait à sa peau. Elle laissa tomber ses paquets à terre, ils heurtèrent le sol en un bruit mat, et enleva son bonnet qu'elle posa sur la table. S'il ne l'avait pas remarquée, ce qui était fort improbable, maintenant c'était fait. Alice se sentait faiblir – aussi bien physiquement que moralement. Tourner les talons aurait été une défaite, elle en était consciente et cela la rendait malade.

Elle tira alors une chaise vers elle et s'y installa. Sans demander l'avis du principal intéressé. Forcément. Retour aux origines, là où s'était tenue leur première rencontre. Les choses avaient évolué et, en y réfléchissant, elle aurait aimé changer quelques petites choses de leur passé commun, de sorte à ne pas engendre de rixes. Elle déglutit difficilement, sa bouche était sèche comme du papier de verre.

« T-Tristan. » Bredouilla-t-elle.

Ses poings, posés sur la table, se serrèrent et ses ongles s'enfoncèrent dans sa paume, sa peau se marquant instantanément de demi-lunes rouges.

« Tristan. » Répéta-t-elle, appréciant de ressentir ces syllabes rouler sur sa langue et passer entre ses lèvres. Prenant son courage à deux mains, elle continua sur sa lancée, vaguement consciente de s'aventurer en terrain miné. « Vous n'êtes pas revenu. » Constata Alice.

Sa voix devint rauque et mourut en un souffle. Elle accentua la contraction de ses doigts, grimaçant sous la torture qu'il s'infligeait volontairement. Il aurait été plus simple de l'ignorer, de passer son chemin comme s'il n'avait été que l'ombre d'un passé révolu. C'était ce qu'elle était pour lui – sinon il lui serait revenu au lieu de se murer derrière un silence outré.
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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeMar 22 Jan - 22:46

your eyes, they shine so bright. (tristan) Tumblr_mh006sLlDz1qhb6pqo1_500
Depuis l'affaire Hudson, je dois avouer que j'essaye de ne plus trop m'impliquer de trop dans les tâches que l'on me confie, pour ne pas dire que je ne m'y implique plus du tout. Je crois que je n'ai jamais refusé d'aider autant de personnes que depuis que je suis sortie du Troisième-Œil dans un état second, complètement anéanti par ce qui venait de se passer. Après tout, Alice m'avait exposée les faits à la perfection ; je n'avais pas été capable de retrouver sa sœur, étant par la même occasion, incapable de lui venir en aide. Je m'étais montré tout à fait inutile, ainsi dans l'impossibilité de retrouver Rose-Rumer, qui tient pourtant énormément aux yeux de la jeune femme m'ayant sollicité. C'est certainement pourquoi, même après avoir vu la brune pour la dernière fois, je n'ai pu m'empêcher de chercher après la version miniature, à l'âme de rebelle, d'elle-même. Elle était restée introuvable, c'était à peu près comme-ci elle n'avait jamais réellement existé d'ailleurs. Un véritable faussaire professionnel, ne laissant pas trace de son existence derrière elle. Comme-ci sa fuite avait été préméditée tout compte fait, contrairement aux indications d'Alice qui prétendait que sa petite sœur s'était enfuie sur un coup de tête, juste avant de devoir pénétrer dans le train qui devait la conduire jusque Poudlard pour la septième année consécutive. Aussi, depuis que je tente de retrouver la cadette Hudson, je ne peux m'empêcher de trouver les autres disparitions trop banales ou faciles à résoudre, comme-ci tout cela n'était qu'un jeu sans importance alors que ce n'est pas du tout le cas. Après tout, une vie humaine ne méritera jamais d’être considérée comme un jouet, même si la personne est pourrie jusqu’à la moelle. C’est souvent la conclusion sur laquelle je termine lorsque je suis attablé au Chaudron Baveur et cette fois-ci ne fais pas exception. Dire qu’il y a un an de cela, la seule chose que j’arrivais à faire en étant ici, c’était de pester contre ceux s’amusant à ouvrir la porte, la gardant grand ouvert pour bien faire pénétrer l’air glacial à l’intérieur. C’est d’ailleurs ce que quelqu’un s’amuse encore à faire aujourd’hui, mais cette fois, je ne sourcille même pas. Comme quoi Alice a réussi à avoir un impact assez conséquent sur ma vie, parvenant à me faire réfléchir même lorsque je bois, au lieu de me laisser devenir une espèce de brute sans cervelle. Je crispe légèrement la mâchoire. Rentrer dans ma vie pour la changer, avant de m’expulser de la sienne, quel plan merveilleux elle a pu avoir. Des fois, il m’arrive de me demander si elle n’est pas venue à ma rencontre uniquement dans le but de se trouver un peu d’occupation, le temps que sa sœur revienne jusqu’à elle. Mais généralement, il me suffit de l’imaginer là, assise en face de moi à cette même table, les larmes roulant sur ses joues, pour chasser cette atroce idée de mon esprit. Alice n’est pas ainsi, elle cherchait réellement sa sœur. Peut-être ai-je été trop brutal et c’est pourquoi elle m’a envoyé voir ailleurs, me repoussant parce que mes actes dépassaient clairement le stade professionnel. Car si tout cela n’est pas un travail officiel, cela reste tout de même une activité régulière, accaparant la plus grande majorité de mon temps, quoi que l’on puisse en dire.

Alors que j'entends finalement quelqu'un s'arrêter devant moi, je me retrouve alors contraint de lever les yeux ; pas que je trouve cela malpropre d'ignorer quelqu'un, l'ayant déjà fais à de maintes reprises ces derniers jours, mais plutôt parce que le pan de vêtements que je vois fasse à moi, me rappelle vaguement quelque chose. Je fronce les sourcils tandis que je remonte mon regard, m’arrêtant au niveau du col alors que les souvenirs se bousculent dans ma tête, s’imposant à moi avec force. Je ferme les yeux et rapidement, les images de mes doigts noueux s’emparant de ce même col, défilent derrière mes paupières closes. C’était lors de notre dernière rencontre, juste avant de -. Je ne préfère pas y penser finalement, car cela amènerait forcément les souvenirs cuisants du mal être profond que j’ai pu ressentir ce jour là, et même pendant plusieurs jours après. Voir même encore maintenant. Des sentiments terribles, laissant place à des souvenirs amers, de par leur ampleur et leur façon de m’avoir brisé le cœur, en quelques sortes. Je finis de remonter mon regard pour le planter dans celui de la jeune femme, évitant soigneusement de m’attarder sur la vision de ses lèvres. Un bruit sourd se fait finalement entendre tandis que j’imagine qu’Alice a laissé tomber ses paquets au sol. Elle enlève alors son bonnet, le posant sur la table ; geste que je ne perçois que du coin de l’œil, trop occupé à la dévisager pour détourner le regard vers ce qu’elle est en train de faire. Elle se saisit alors d’une chaise pour venir s’asseoir face à moi, ne prenant même pas la peine de me demander si cela me dérange ou pas, comme lors de notre première rencontre. Je pince les lèvres tout en la regardant faire, pourtant incapable de lui demandé de partir, bien qu’une partie de moi se plait à croire que je pourrais très bien le faire. « T-Tristan. » commence-t-elle. Je fais une moue gênée, détournant un peu le regard avant de me rendre compte qu’à présent qu’elle est là, face à moi, je suis bien incapable de ne pas laisser mes yeux s’accrocher à son visage. Je déteste pourtant fortement l’idée de me retrouver dépendant à sa personne lorsqu’elle est présente, me rappelant sans cesse la façon dont elle m’a rejeté – omettant bien sûr de me rappeler du temps qu’elle a ensuite parlé à scander mon nom après que je sois parti me cacher de façon pathétique derrière un buisson. « Tristan. » répète-elle alors, sans bégayer, comme pour donner plus d’ampleur à ses paroles. Je roule des yeux, ce n’est pas parce qu’elle reprend mon nom plusieurs fois que je vais soudain révéler qu’en fait ce n’est pas vraiment moi ou je ne sais quoi d’autre. Aussi je hausse un sourcil, légèrement moqueur, me rattrapant tout de même bien vite pour adopter de nouveau une expression de visage un peu plus neutre. De toute façon, j’aurais bon me moquer d’elle que le cœur n’y serait pas, alors rien ne sert d’entretenir l’illusion. « Vous n'êtes pas revenu. » Je pince soudainement les lèvres, ne m’attendant pas à cela du tout. En effet, si elle est revenue dans l’unique but de me faire des reproches, elle aurait très bien pu passer son chemin. Je ne me trainerais pas à ses pieds pour tenter de me faire pardonner, ne chercherait même pas à lui demander pardon ; je ne suis pas le seul à avoir eu une attitude blessante. Après tout, elle aurait très bien pu réfléchir avant de me mettre à la porte, cédant bien trop facilement à ses envies à mon goût. Et pourtant, je ne suis pas le dernier à me montrer impulsif. « Aurais-je du ? » je lui demande alors, laissant mon regard planté dans le sien, la dévisageant avec un malin plaisir. J’agis comme un imbécile, uniquement parce que j’ai été blessé dans mon amour propre et que j’ai passé plusieurs jours à me morfondre sur ce qui avait bien pu se passer lors de notre dernière rencontre. Pourtant, je sais bien qu’au fond, si elle avoue qu’en effet, j’aurais du revenir, je risquerais d’en être fortement attristé. C’est un peu comme-ci je lui donne la possibilité de me détruire intérieurement tout en tentant de lui lancer une pique, lui laissant ainsi la possibilité de me porter un coup bas sans forcément sans rendre compte. Comme ci je lui livrais sur un écrin de velours, la meilleure façon de m’atteindre. Je fais une légère moue agacée à ce sujet, tout en jetant un rapide coup d’œil en direction de mon whisky pur feu. Je détourne rapidement le regard, sachant pertinemment que je deviendrais vraiment mauvais si je me laissais tenter par le fait de boire une gorgée supplémentaire, l’alcool me rendant généralement odieux. « Ainsi, pourquoi êtes-vous venue me voir cette fois-ci ? » je lui demande en me redressant, plongeant de nouveau mon regard dans le sien, tout en gardant les lèvres pincées tandis qu’un nœud se forme dans ma gorge. En effet, je ne peux m’imaginer qu’elle soit venue me voir pour autre chose que pour me confier une tâche – même si l’on ne peut pas dire que j’ai réussi avec brio la première qu’elle m’ai confié –, même si cette idée m’attriste quelque peu. Pourtant, je dois avouer que le fait qu’elle puisse me faire encore assez confiance pour cela, est tout de même quelque chose qui me réjouit. Même si je ne saurais dire pourquoi.




Dernière édition par Tristan Everdeen le Dim 3 Fév - 0:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeMer 23 Jan - 15:14

So tell me now if this ain't love
THEN HOW DO WE GET OUT ? 'CAUSE I DON'T KNOW.


Tristan. Ce nom lui revenait inlassablement en tête. Parviendrait-il un jour à déserter ses pensées ? A travers la peur palpable d'être éconduite, Alice était soulagée de le voir en vie. Elle en profita pour observer chacun de ses traits, évitant cependant avec brio de s’attarder sur ses lèvres, de ses cheveux noirs d'ébène jusqu'à sa barbe naissante. Il était là, bien là. Sa satisfaction était délicieuse et flirtait dangereusement avec l'envie pressante de lui expliquer clairement sa façon de penser. Principalement lorsqu'elle le vit rouler des yeux. A croire que cet homme avait été taillé dans la pierre et ne possédait pas une once d'empathie. Malgré tout, elle le connaissait suffisamment pour savoir que ce n'était pas le cas. Alors, face à son attitude désagréable, elle ne cilla pas. Elle fit glisser les manches de son manteau rouge le long de ses épaules et s'en débarrassa quelques secondes après, le faisant virevolter dans les airs avant de le caler sur le dossier de sa chaise en bois. Hauteur, dignité. Il n'était pas question de s'incliner devant les (futures) remarques désobligeantes de son compagnon. D'une part, car il n'en pensait habituellement pas un mot. D'autre part, parce qu'elle tenait trop à lui pour y accorder la moindre importance. C'était bien là tout son drame.

Aurait-il dû revenir ? La lèvre inférieure de Alice trembla imperceptiblement alors qu'elle sentait ses défenses se dissoudre peu à peu. Un long frisson parcourut son échine. Incapable de tenir son regard plus longtemps, elle dirigea ses yeux vers ses mains à présent jointes l'une à l'autre. Cette question, aux allures purement rhétoriques, lui déplaisait. Cette nuit-là, elle aurait pu se jeter à ses pieds s'il lui était tout simplement revenu. De ce baiser, au fond, elle n'en avait cure ; mais le besoin de sentir la présence de Tristan à ses côtés transcendait, et de loin, tout ce qu'elle avait pu connaître auparavant. Elle s'était laissée emporter par sa souffrance, sa rancœur. Les émotions qui l'avaient tiraillée ne s'étaient jamais taries. Bien au contraire, elles n'avaient pu que s'amplifier, gonflant au sein de ses entrailles et rendant insupportable chacun de ses maux. Il aurait dû revenir sur ses pas. Il aurait dû comprendre que Alice tenait à lui. Il n'en était rien, il l'avait abandonnée. Il avait bouleversé sa vie et il agissait comme si cela n'importait pas à ses yeux. Blessée, Alice resta un moment silencieuse, craignant le moment où elle devrait répondre de ses actes. Pourquoi était-ce aussi compliqué ? Pourquoi ne pouvait-elle donc pas cesser de ressentir, sous la pulpe de ses doigts, la chaleur de sa peau et la matière de son col ?

De cette maudite soirée, tout lui revenait, chaque infime détail. Elle le voyait parcourir les derniers centimètres qui séparaient leurs bouches l'une de l'autre. Prise par la surprise, elle fut tentée de fermer les yeux mais elle n'en fit rien ; elle avait pris conscience de plusieurs choses. Son corps, si proche du sien, la saveur sucrée de ses lèvres et son souffle chaud caressant les siennes. Alice battit des cils, chassant ces réminiscences d'un revers de main. Se souvenir d'un tel échange physique ne l'aiderait visiblement en rien. En revanche, elle s'y était attendue en allant à sa rencontre ; les moments passés ensemble, même les plus gênants, traversaient son esprit. Fugaces, fragiles, froissés par la peine. Il l'avait embrassée et elle aurait pu, elle aurait dû, en redemander. Au lieu de le chasser comme un malpropre. En somme, si elle acceptait volontiers d'endosser une part de responsabilité dans leur affaire, elle n'était pas l'unique personne à blâmer. Son silence l'avait heurtée mais ce n'était pas le seul sentiment qui la taraudait. La souffrance de ne pas l'avoir vu revenir. L’inquiétude de ne pas l'avoir revu depuis deux mois. Si un malheur lui était arrivé, Alice n'en aurait pas été prévenue. Pour quelle raison l'en aurait-on avertie ? Quel lien spécial partageaient-ils ?

« Oui, vous auriez dû. » Sa voix se brisa mais ses yeux ne bougèrent pas. « Vous auriez dû revenir, vous auriez dû comprendre que je ne pensais pas tout ce que j'ai pu vous...vous dire. »

Elle aurait pu ajouter qu'il avait sûrement été un mari, et un père, formidable mais elle n'en voyait pas l'utilité. Lui avouer qu'elle avait besoin de lui était, dans l'immédiat, un acte prématuré. Une confession qui allait sûrement s'évaporer dans la nuit. Un énième non-dit. Par Merlin, avait-il seulement idée du manque qu'il avait engendré dans sa vie ?

Il réclamait à présent une raison à sa venue. Une raison. Abasourdie, Alice fronça les sourcils et sentit son front se plisser. Finalement son attitude blessante l'avait atteinte de plein fouet et elle sentait vaciller sa détermination. Elle passa lentement le long de ses lèvres sèches, afin de se redonner un minimum d'assurance. Sans savoir pourquoi, son regard se dirigea machinalement vers le verre de Tristan, scrutant le liquide ambré d'un œil craintif. Elle se redressa et planta son regard dans celui de son vis-à-vis. Elle tenta d'ignorer, en vain, le frisson qui parcourait sa colonne vertébrale.

« Pourquoi ? Vous osez me demander pourquoi ? » S'écria-t-elle d'une voix outrée, ignorant royalement le regard furtif qu'un mangemort posa sur leur table. Grinçant des dents, elle tendit le bras et saisit le verre de Tristan. Sans le lâcher du regard, elle le porta à ses lèvres et en but deux longues gorgées. Elle reposa brutalement le verre sur la table, ses doigts fermement contractés autour de celui-ci. « Vous n'avez pas le droit d'entrer dans la vie d'une personne, de la chambouler et d'en sortir aussi brusquement. » Sa mâchoire se serra. « Mais qu'importe ? Tristan, j'avais confiance en vous. » Elle repoussa le verre vers son propriétaire. Ne tenant pas l'alcool, et ayant bu un poil trop vite, elle avait l'impression d'être oppressée. Au moins, cela lui donnait l'impulsion nécessaire pour clamer ce qu'elle avait à dire. « Je ne suis pas une bonne sœur, je ne l'ai jamais été, vous aviez raison. Mais j'aime Rose. J'peux pas me résoudre à la perdre et vous êtes mon seul espoir »

Enfin, elle se tût. Ses pommettes rosirent et, terrassée par une chaleur subite, elle commença à se masser la nuque, cherchant à chasser ce malaise qui l'habitait depuis trop longtemps. Alice ne voulait pas voir Tristan ployer sous le poids des responsabilités qu'il lui imposait. Il devait cependant respecter son engagement et retrouver la cadette des sœurs Hudson. Après, même s'il risquait de lui briser une deuxième fois le cœur, il pourrait s'en aller sans un regard en arrière. Alice l'accepterait, consciente qu'elle souffrirait sûrement à en crever, et le laisserait partir. C'était une promesse qu'elle se faisait.
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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeLun 28 Jan - 22:02

your eyes, they shine so bright. (tristan) Tumblr_mh006sLlDz1qhb6pqo1_500
Deux mois. C’est le temps qu’il nous aura fallu pour entrer de nouveau en contact l’un avec l’autre, et je ne peux pas dire que j’y sois pour grand chose. Sûrement dois-je avoir un ego quelque peu disproportionné pour ainsi continuer à lui en vouloir de m’avoir mis à la porte de sa librairie, alors même que je sais le temps qu’elle a ensuite passé à me rappeler, hurlant mon nom à travers la rue. Je ne sais toujours pas pourquoi je ne l’ai pas rejoins cependant. Car même si je tente de me faire croire que ce n’était que pour correspondre à ses premiers souhaits me demandant de ne plus jamais revenir, je sais bien que cela n’est que l’excuse que je me sers pour cacher la vérité. Sauf que je me trouve dans l’incapacité la plus totale de m’expliquer quelle vérité cela peut bien être. A la vérité, je me sens comme brisé lorsque je suis loin d’elle, mais je me dis que c’est certainement la façon qu’elle a eu de me rejeter, qui a cet effet là sur moi. Je me suis sentis comme meurtri au plus profond de moi, pas parce qu’elle m’a frappé mais plus pour ce qu’elle a dit et sa façon de m’avoir rejeté par la suite. A ce moment là, j’ai senti une brèche s’ouvrir à l’intérieur de moi, comme-ci mon cœur s’était brisé sous l’impact de ses paroles. Pourtant, c’est impossible. Elle n’est qu’une cliente parmi d’autres, une personne parmi des dizaines d’autres venant me demander exactement la même chose. Aussi, je ne vois pas pourquoi cela pourrait être différent avec elle. Bien sûr, je déploie beaucoup plus d’énergie et de moyens pour tenter de retrouver sa sœur que n’importe qui d’autre, mais tout de même, je ne vois pas ce qui me rapprocherait plus d’elle que les autres. Peut-être qu’au départ, le fait qu’elle semble plus impliquée que n’importe qui dans la recherche de sa sœur, a pu faire la différence, mais depuis je ne vois pas ce qui aurait pu jouer en sa faveur. C’est ce à quoi je pense tandis qu’elle enlève son manteau rouge pour le poser avec douceur sur le dossier de sa chaise. C’est une vision qui fausse un peu sa personnalité, après tout, je l’ai toujours cru douce et incapable du moindre geste de violence – à part envers une personne s’en prenant à Rose-Rumer – avant qu’elle ne me frappe à deux reprises. Comme quoi elle cache bien son jeu. Elle se redresse alors, montrant bien qu’elle est une personne forte, comme-ci elle avait pu suivre le cours de mes pensées et qu’elle souhaitait que je continue de la voir comme une femme forte au lieu de la voir comme ce genre de fille que l’on peut briser à la manière d’une allumette ; juste en exerçant une légère pression dessus. Pourtant, c’est ce qu’elle semble vouloir faire croire en surface, ne souhaitant visiblement aller contre cette idée que lorsque l’on la connait un peu mieux. C’est un étrange paradoxe finalement, après tout, elle pourrait très bien montrer tout de suite qui elle est au lieu de laisser les gens se faire de fausses idées sur elle. Surtout que l’allure chétive et assez craintive de la jeune femme, doit lui apporter pas mal d’embêtements ces derniers temps. Dans la rue, les affreux ne craignent plus de faire un pas de travers, sachant pertinemment qu’ils ne se porteront que mieux s’ils se montrent sans foi ni loin. A rester ainsi impunis, ils n’hésitent pas à s’en prendre aux personnes passant par là, s’attardant bien plus facilement sur une personne à l’air inoffensif que sur un colosse de deux mètres. Forcément, il est toujours plus simple de s’en prendre aux personnes qui ne présentent aucun signe de résistance à première vue. Enfin bref, l’idée que quelqu’un ai pu s’en prendre à Alice, me révolte tout simplement. Pourtant, je ne suis même pas sûr que ce soit vrai et il n’a jamais été dis non plus que je devais agir en tant que garde du corps avec elle, aussi je trouve mon comportement un peu idiot. Peut-être tout simplement parce qu’il l’est. La jeune femme ne voudrait certainement pas de moi pour assurer sa protection de toute façon.

Alors que la jeune femme m’affirme que je ne suis pas revenu, de la même manière que l’on ferait un reproche, je décide de jouer la carte de l’arrogance et c’est en la défiant du regard que je lui demande si c’est ce que j’aurais du faire. Je sais pourtant bien que je suis sur le point de m’enfoncer moi-même, que sa réponse pourrait me briser plus que je ne le suis déjà. Mais je m’en contrefiche, car seule reste l’envie de l’entrainer dans ma chute, de lui faire aussi mal qu’elle me l’a fait lorsqu’elle m’a mis dehors. C’est une envie malsaine, qui me ronge de l’intérieur et dont je ne suis pas fier le moins du monde. Car mine de rien, cela prouve que je suis un sombre crétin, peut-être pas mieux que les mangemorts que j’essaye de combattre un peu à ma façon. Mais c’est une envie contre laquelle je ne peux pas lutter, même si je souhaiterais réellement pouvoir le faire, que l’on me croit à ce sujet ou non, c’est réellement le cas. « Oui, vous auriez dû. » Je crispe la mâchoire. L’entendre dire par la jeune femme est effectivement plus douloureux que je ne l’aurais pensé, mais j’étais pourtant près à souffrir de sa réponse. Pas assez apparemment. Une nouvelle fois, Alice prouve qu’elle peut faire plus de dégâts qu’elle ne le laisse croire aux premiers abords. Et ce même si sa voix se brise après ces quelques mots. Je passe rapidement ma langue sur mes lèvres, restant pourtant de marbre. Je ne souhaite pas lui montrer qu’elle a trouvé les mots justes et qu’elle sait comment m’atteindre. Enfin, j’imagine qu’elle le fait un peu malgré elle, puisque je lui ai tout de même tendu la perche, je ne peux pas prétendre le contraire. « Vous auriez dû revenir, vous auriez dû comprendre que je ne pensais pas tout ce que j'ai pu vous... vous dire. » Je la dévisage alors, laissant mon regard planté dans le sien ; mi-implorant mi-effaré. Je remarque enfin que ses lèvres tremblent légèrement et qu’elle n’a pas l’air très à l’aise. Peut-être souffre-t-elle autant que moi ? Impossible. C’est moi qui me suis senti trahi, pas l’inverse, de ce que j’en sais tout du moins. Pourtant, lorsque je continue à fixer son visage, je ne peux m’empêcher de déglutir avec difficulté. Pourquoi a-t-elle ce besoin d’être si attachante et de me faire culpabiliser pour des mots auxquels je n’accorderais pas la moindre importance s’ils venaient d’une autre personne ? Je dois avouer que je n’aime pas cela du tout. Cette impression d’être dépendant et de manquer de liberté, elle me compresse, me donne l’impression d’étouffer. « Vous l’avez pourtant dit. » j’élude finalement, à mi-voix. Je ne suis pas très sûr de moi, je ne sais pas si cela valait le coup que je rajoute quelque chose. Surtout que d’après ce que l’on dit, il peut arriver assez régulièrement que les paroles dépassent la pensée et c’est sûrement ce qu’il s’est passé là. Pourtant, je ne peux m’empêcher de lui en vouloir pour cela, comme un gamin pourrait en vouloir à l’un de ses camarades de classe, pour lui avoir emprunter un feutre sans sa permission ou une autre imbécilité du genre. Aussi j’en conclus que j’ai la mentalité d’un gamin, sympathique. Je crois que j’ai l’art de me rabaisser et de faire de l’autodérision ces derniers temps. Je ne sais pas d’où cela me vient, mais je le fais de manière assez régulière, naturelle et spontanée. « Comment puis-je faire la différence entre ce que vous voulez que je prenne en compte ou non ? Je ne suis pas légilimens. » je lui souffle alors avant de hausser les épaules ; devenant incapable de soutenir son regard, je détourne rapidement les yeux. Ce serait cependant trop me rabaisser que d’avouer que je suis incapable de lui faire face et de soutenir son regard. Aussi je me mets à jouer avec mon verre de whisky pur feu avant de me rendre compte que l’envie de le porter à mes lèvres se fait de plus en plus forte. Je le recule alors, le poussant un peu plus loin sur la table, pour le mettre hors de ma portée, espérant ainsi pouvoir m’enlever l’idée d’y toucher. Après tout, je sais à quel point je peux devenir violent à partir du moment où l’alcool s’infiltre dans mon gosier et je dois bien avouer qu’en ayant déjà bu une certaine quantité, mon arrogance habituelle est sans aucun doute décuplée. Aussi je tente de me changer les idées en demandant à Alice ce pourquoi elle est venue me voir cette fois-ci. Elle ne répond pas tout de suite, mais je mets tout de même un certain moment avant de me décider à relever les yeux vers la jeune femme. Je remarque alors qu’elle a les sourcils froncés, tandis qu’elle adopte une attitude sévère. Je lève un instant les yeux au ciel, j’imagine qu’elle n’est tout de même pas venue me parler de la pluie et du beau temps. Ou alors c’est qu’elle n’aurait rien de mieux à faire, ce qui me parait fort improbable. Aussi je m’estime en droit de savoir ce pourquoi elle est venue à ma rencontre. Je la vois se redresser, plaquant ses deux avant-bras sur la table mais laissant toujours son regard vadrouiller au loin. « Pourquoi ? Vous osez me demander pourquoi ? » laisse alors s’échapper Alice d’une voix outrée qui laisse présager qu’elle n’est pas du tout enchantée par ma question. Je hoche tout de même la tête pour bien lui faire comprendre que je suis effectivement très sérieux. Je remarque alors d’étranges picotements dans ma nuque et lorsque je me retourne, je me rends compte que la moitié des personnes présentes dans l’enceinte du Chaudron Baveur sont tournés dans notre direction et bien loin de tenter de me faire petit face à tout ce monde, je me redresse pour arborer une attitude fière. Je ne sais pas pourquoi, mais l’idée de me faire remarquer aux côtés d’Alice ne me dérange pas plus que ça, bien au contraire. Après avoir défié du regard plusieurs personnes dans la salle pendant un moment, je me retourne finalement vers la jeune femme et je ne peux m’empêcher de laisser s’échapper un hoquet de surprise. En effet, la brune a porté mon verre de whisky pur feu à ses lèvres et en boit maintenant une grande gorgée. Lorsqu’elle a fini, elle repose le verre sur la table tout en le faisant bien claquer contre la surface de bois. Je peux même entendre ses ongles crisser contre la matière du verre, tandis que ses doigts se contractent autour de celui-ci. Un peu interloqué et ne comprenant pas réellement ce pourquoi elle a agit ainsi, je reste un instant hébété. « Vous n'avez pas le droit d'entrer dans la vie d'une personne, de la chambouler et d'en sortir aussi brusquement. » Je secoue la tête, ses paroles pressantes me sortant de mon hébétement. Je fais une légère moue tandis que je croise son regard dur pendant un instant, juste avant qu’elle ne continue. « Mais qu'importe ? Tristan, j'avais confiance en vous. » Je soupire un bon coup avant de contracter la mâchoire, secouant la tête pour regarder ailleurs pendant un instant. Lorsque je repose mes yeux sur elle, c’est pour la voir pousser de nouveau mon verre dans ma direction, tout en esquissant une légère moue dégoutée. En plus de ne pas tenir l’alcool, elle ne semble pas l’apprécier plus que cela. Ou du moins n’apprécie-t-elle pas l’alcool que je moi je bois, mais quelque part, cela revient un peu au même. Après tout, je ne suis pas sûr que cela pourrait me servir un jour de savoir quel est son alcool préféré ou je ne sais quoi d’autre, elle m’a elle-même bien montrer qu’il valait mieux que nous gardions nos distances. C’est sûrement pour cela que j’ai du mal à prendre son reproche sans m’énerver. Elle ne me connait pas, n’a pas le droit de me juger ainsi, même pour une histoire de confiance. « Je ne suis pas une bonne sœur, je ne l'ai jamais été, vous aviez raison. Mais j'aime Rose. J'peux pas me résoudre à la perdre et vous êtes mon seul espoir. » Je ne peux m’empêcher de souffler un bon coup, plantant alors de nouveau mon regard dans le sien. Je tente ainsi de décrypter ainsi ses pensées, juste en examinant ses yeux. Mais bizarrement, j’ai assez de mal à savoir si elle se moque de moi ou si bien au contraire, elle est très sérieuse dans ses propos. Je penche plutôt pour la deuxième option cependant, surtout vu le regard dur qu’elle me lance. Je déglutis un bon coup, essayant de ne pas m’énerver. « Ne remettez pas cela sur le tapis. Vous n’êtes pas la seule à pouvoir dire des paroles dépassant votre pensée. » Si seulement elle savait le temps que je continuais de passer à courir après sa sœur, tentant encore et toujours de la retrouver. Bien malheureusement, jusqu’alors, mes efforts n’ont jamais été fructueux. Comme-ci la jeune Rose-Rumer était une professionnelle de l’infiltration et du camouflage. Bien plus difficile à retrouver que bon nombre d’adultes. Je pense pouvoir dire que si les fugitifs étaient tous aussi impliqués dans leur camouflage, peu d’entre eux seraient attrapé par les mangemorts et je n’aurais sans aucun doute plus aucun travail hormis celui d’écrivain de contes pour enfants. « Et ne vous méprenez pas. Je n’ai jamais cessé de chercher Rose-Rumer. Ce n’est pas parce que je ne vous tiens pas au courant que je baisse forcément les bras. » Peut-être bien m’est-il déjà arrivé de douter quelque fois, mais cela est bien normal lorsque l’on y repense. Après tout, je ne dois pas être le seul à chercher après la jeune sœur de Rose, des mangemorts devant sans aucun doute être eux aussi à sa trace. Plus d’une fois, je me suis demandé s’ils ne l’avaient pas retrouvée sans que je le sache. Mais je ne vois pas pourquoi leurs recherches seraient plus fructueuses que les miennes, surtout que la bonne majorité des mangemorts et des raffleurs ne sont que de vulgaires imbéciles. « Il y a peu, j’ai même trouvé une piste. Enfin, je ne suis pas sûr et c’est sûrement pour cela que je ne vous en n’ai pas fait part auparavant. A cause de ça et de... Non rien. » je finis alors de dire prématurément, chassant mes sombres pensées d’un revers de main, tandis que je reprends mon verre pour me laisser tomber contre le dossier de ma chaise. Fermant les yeux pour porter mon verre à mes lèvres, je ne peux m’empêcher de percevoir les lèvres d’Alice s’approcher des miennes, derrière mes paupières closes et de sentir la douceur de ses lèvres contre les miennes. Souvenirs brutaux qui me font rater un battement de cœur tandis que j’ouvre de nouveau les yeux pour boire une gorgée d’alcool. Au diable les bonnes résolutions après tout.



Dernière édition par Tristan Everdeen le Dim 3 Fév - 0:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeSam 2 Fév - 20:35

Is it my fault, is it my fault ?
WE'VE BEEN MISSING EACH OTHER.


Elle l'avait attendu.

Dehors, bravant le froid, scandant inlassablement le prénom de Tristan. Il n'avait pas fait volte-face, il n'était pas revenu sur ses pas. Si elle avait souffert cette nuit-là, les jours suivants furent bien pires. Il l'avait rendue plus fragile et elle voulait le haïr pour cela, même si elle s'en savait incapable. Elle se morfondait dans sa librairie, sous le regard anxieux d'Elwood, à guetter les allers et venus des clients. Alors que lui, paisiblement installé devant son verre de whisky, semblait n'avoir cure de l'existence de sa vis-à-vis. Qu'avait-il pu bien faire durant deux longs mois ? Cette interrogation, que sa fierté lui interdisait formellement de poser, lui taraudait l'esprit. En quelle charmante compagnie s'était-il trouvé ? Sa gorge se serra alors qu'une scène, dont elle redoutait la finalité, prenait forme sous ses yeux. Il frôlait des mains, effleurait des lèvres, mordillait le dénivelé d'une épaule. Un long frisson, relativement déstabilisant, ébranla son échine. Elle vivait dans l'angoisse permanente de voir une femme, blonde comme les blés et arborant une silhouette élancée, apparaître aux côtés de Tristan. Elle craignait de le voir s'enfuir à nouveau, lui tournant définitivement le dos et ne jamais lui revenir. Car, oui, elle l'avait attendu cette nuit-là. Elle l'attendait toujours.

Peut-être était-ce la culpabilité qui empêchait Alice d'observer les lèvres de Tristan sans détourner instantanément le regard. Ou une autre sensation, plus fusionnelle et délicieuse, qui régnait dans le creux de ses reins. Le désir qu'elle ressentait à l'égard de son interlocuteur était hors de propos ; surtout après avoir levé, à deux reprises, la main sur lui. Ses coups avaient cependant eu moins de portée que ses mots ; elle l'avait rabaissé, en tant que mari et père. Un coup bas dont elle était loin d'être fière et pour cause, elle s'en voulait d'avoir abordé – en des termes aussi crus, quoiqu'aussi sous-entendus – son absence lors du meurtre de sa femme et de sa fille. Elle culpabilisait d'avoir pu dire de telles horreurs, consciente qu'elle en subissait à présent les terribles répercussions. La douleur qu'elle ressentait était amplement méritée et, au lieu de s'atténuer au fur et à mesure des semaines écoulées, elle était devenue constante. A la fuite de Rose s'ajoutait l'abandon précoce de Tristan. Deux départs auxquels Alice se sentait responsable. Deux départs qu'elle ne se sentait pas encore prête à assumer. Elle avait besoin de Tristan pour retrouver sa jeune sœur, c'était un fait indéniable ; il avait acquis une petite réputation dont la libraire souhaitait profiter. Comment pouvait-on l'en blâmer ?

Et l'heure de la confrontation était arrivée. A croire que Tristan n'avait pas accordé beaucoup d'importance aux excuses de sa vis-à-vis, se confortant visiblement dans l'idée qu'elle pensait tout ce qu'elle avait pu lui dire. Puis il s'en défendit, prétextant être incapable de faire la différence entre ce qu'elle voulait ou non, car il n'était pas légilimens. Alice serra la mâchoire. D'après elle, n'importe qui était capable de comprendre que, suivant les situations, les paroles pouvaient aisément dépasser la pensée. Tristan avait sûrement été froissé par ses dires et par ce qui avait suivi. Finalement, après lui avoir raflé et rendu son verre, la situation paraissait moins sérieuse qu'elle ne l'était réellement. Son crâne était devenu lourd et ses sensations s'étaient décuplées. Elle avait plongé dans une agréable torpeur dont elle ne voulait pas sortir car, de là où elle se trouvait, Tristan lui semblait plus compatissant. Seul le goût âcre de l'alcool, qui avait envahi sa bouche quelques secondes plus tôt, la forçait à s'accrocher à la réalité. De fait, elle ne réagit pas lorsque son vis-à-vis contra sa culpabilité en lui déclarant à son tour qu'elle n'était pas la seule à dire des choses qu'elle ne pensait pas forcément.

Ainsi, malgré son absence aux côtés d'Alice, Tristan continuait à la chercher. La jeune femme sentit sa lèvre inférieure s'affaisser sous la surprise qu'une telle révélation lui inculquait. Son cœur rata un battement et, brusquement, une intense chaleur prit possession de son corps. Son rythme cardiaque semblait s'être calé à la perfection contre sa jugulaire ; elle entendait chaque pulsation vriller ses tempes et s'intensifier dans le creux de ses oreilles. Cela ne pouvait être que l'effet de l'alcool cumulé à celui orchestré par la présence de Tristan, dont elle parvenait à se satisfaire. Il évoqua un piste qu'il avait trouvée, mais dont il n'avait pas pris la peine de lui parler, à cause de son incertitude. Il s'arrêta à temps, ne souhaitant visiblement pas aller au bout de sa pensée. Une attitude que Alice, à demi-éveillée, jugeait fâcheuse. Plus le temps passait, plus elle se rendait compte que tenir l'alcool ne faisait pas partie de ses attributs. Elle buvait souvent trop vite, comme si elle confondait allègrement les effets du jus de citrouille avec ceux du whisky pur-feu, et les conséquences n'étaient pas toujours très réjouissantes.

Alors qu'elle s'apprêtait à répondre, le tenancier apparut à ses côtés. Surprise, elle regarda alternativement son compagnon et l'homme qui, debout, attendait de prendre sa commande. Alice avait presque oublié qu'ils se trouvaient tous les deux au sein d'un établissement public où leur conversation était susceptible d'être entendue. La jeune femme se racla la gorge et, d'une voix pâteuse, demanda un verre de jus de citrouille. Ce fut dans l'optique de ne pas rouler sous la table qu'elle passa commande. Enfin, elle vit les doigts de son compagnon glisser jusqu'à son verre. Les yeux fermés, Tristan porta son récipient transparent jusqu'à sa bouche et, alors que la glace touchait sa peau, il les rouvrit comme pour considérer un instant ce qu'il était en train de faire. Le gérant apparut à ses côtés et déposa son verre, rempli à ras-bord d'un liquide orangé, sur la table. Alice hocha la tête, le remerciant silencieusement, et se jeta littéralement sur sa boisson. Elle espérait que la boire d'une traite suffirait pour éliminer l'alcool qui, insidieusement, empoisonnait ses veines. Lorsqu'elle reposa son verre sur la table, elle passa le dos de sa main le long de ses lèvres afin d'effacer la moustache humide qui s'était formée au-dessus de son arc-de-cupidon. En plus de sombrer dans le coma éthylique après trois gorgées d'alcool, Alice était incapable de boire correctement. Comme une adulte.

« A cause de quoi ? » Demanda-t-elle enfin, en replantant courageusement son regard dans celui de son vis-à-vis. « Expliquez-moi. Je...je veux savoir pour quelles raisons vous n'êtes pas revenu. Je veux vous entendre me dire pourquoi vous ne me faites pas part des résultats de vos recherches. »

Elle peinait à contrôler sa voix. Elle songeait à leur baiser, au contact de leurs bouches l'une contre l'autre, à cette brève étreinte dont elle n'avait pas eu le temps de profiter. A sa fuite précipitée, à la torture qu'il lui avait faite subir et dont il se fichait visiblement. Elle souffrait, c'était indéniable et rien de ce qu'il pouvait dire n'était susceptible de changer cela. Alice se mordit la lèvre inférieure jusqu'à ce que l'empreinte de ses dents s'y impriment brièvement. Pourquoi appréciait-elle plus que de raison sa présence et ses remarques acerbes ? Quelles fichues raisons la poussaient à se délecter des traits fins de son visage et de l'éclat qui brillait encore dans son regard meurtri ? Elle n'arrivait pas à le haïr, même en s'y obligeant, ou à le blâmer pour toutes les horreurs qu'ils avaient pu s'échanger. En désespoir de cause, elle se pencha un peu en avant, adoptant une position clairement implorante.

« Tristan, s'il vous plaît. Je n'ai pas été irréprochable la dernière fois où nous nous sommes vus, je ne mérite pas votre considération ou votre pardon, je le sais mais... » Elle déglutit. Sa bouche était sèche. « Mais si j'avais le pouvoir de revenir en arrière, il y a des choses que je ferais différemment. » Assura-t-elle avec conviction.

Elle voulut tendre ses phalanges fébriles et saisir l'une de ses mains, elle ne le fit pas. Elle voulut se pencher plus en avant et, de ses lèvres, frôler sa bouche, elle ne le fit pas. Elle voulut enserrer ses bras autour de son cou et sentir ses paumes saisir sa taille, elle ne le fit pas.

« Je voulais vous voir revenir et, vous savez, je vous attends toujours. » Souffla-t-elle, dépitée par la tournure que prenaient les évènements.

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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeJeu 7 Fév - 7:23

your eyes, they shine so bright. (tristan) Tumblr_mh006sLlDz1qhb6pqo1_500
La blessure est bien trop grande, c’est ce que je ne parviens pas à me retirer de l’esprit, quoi que je tente d’y faire pour y parvenir. Je ne parle pas, bien sûr, des deux misérables coups que la jeune femme m’avait asséné il y a deux mois de cela. La douleur avait été vive, bien évidemment, mais je n’avais rien eu de casser, pas même une égratignure et finalement, les derniers élancements de douleurs avaient cessé au bout d’une vingtaine de minutes. La blessure que j’évoque continuellement, m’est également venue sous la forme d’un duo incroyable, mais n’a jamais agit de la même manière que les fois où Alice a bien pu lever la main sur moi. Celle-ci s’est tout de suite faite plus vive, n’ayant de cesse de continuer de croitre, jusqu’à en devenir insupportable et me faire replonger dans l’alcool – duquel j’avais pourtant légèrement réussi à m’éloigner lorsque j’étais aux côtés de la jeune femme – afin d’en oublier tout cela. Cependant, ce remède magique n’est pas efficace dans tous les cas et j’en ai bien la preuve aujourd’hui, alors que les souvenirs de sa façon de m’avoir repoussé lorsque mes lèvres ont effleuré les siennes ou encore ceux de me mettre à la porte en me parlant d’un ton ferme, s’impose à moi avec vigueur. Je considère en effet le fait que la brune m’est mise à la porte, aussi blessant que le fait qu’elle m’ait repoussé tandis que je couvrais ses lèvres d’un baiser. Après tout, même si j’ai du mal à l’accepter, je peux concevoir qu’elle n’ai pas eu le même genre d’élan d’affection à mon égard ; la nature humaine est ainsi faite, et il serait bien trop aisé si les personnes présentes possédaient automatiquement des sentiments réciproques. Et tout le monde est en mesure de savoir que les choses aisées ne sont pas courantes dans le monde actuel, surtout maintenant qu’il est en guerre. Le plus douloureux reste, tout bien considéré, le fait qu’elle m’ait mis à la porte. Le fait de voir Alice, qui est habituellement si calme et posée, devenir soudainement impulsive au point de m’ordonner de partir, n’est pas quelque chose que je peux comprendre. Ou du moins n’ai-je jamais essayé de le faire, car cela impliquerait de me remettre en cause, ce que je ne suis pas encore près à faire pour le moment. Car je sais que l’erreur venant de moi, que je débusquerais derrière tout cela, sera forcément une erreur importe. Après tout, n’importe quelle erreur n’aurait pas ainsi incité la jeune femme à sortir de ses retranchements pour adopter un air aussi autoritaire. La jeune femme a déjà prouvé à maintes reprises qu’elle est capable de prendre sur elle pour ne pas être énervée après tout. Il a donc fallut que je la pousse dans ses derniers retranchements pour qu’elle adopte un tel comportement. Enfin, je refuse tout de même de porter seul le chapeau. Sans sa provocation quant au fait que je n’ai toujours pas retrouvé sa sœur, j’aurais sans doute pu retenir mes mots et éviter d’ainsi m’emporter pour dire des choses dépassant totalement ma pensée. Une mauvaise sœur ne se décarcasserait sans doute pas de la sorte, dans le seul but de retrouver sa cadette.

Perdu dans mes pensées, je laisse un peu mes paroles dépasser la frontière de mes lèvres sans forcément chercher à les retenir, me contentant de la spontanéité de mon récit. Dans l’action de mes souvenirs, les détails importants viennent d’eux-mêmes, tandis que les choses inutiles restent sur la touche. Je me contente de dire le principal, et j’imagine qu’il n’en faut pas plus à la jeune femme pour se sentir un peu mieux. Après tout, je ne l’ai pas abandonnée, j’ai simplement cessé de lui faire part de mes recherches, ce qui n’est pas réellement la même chose. Tout en continuant à débiter mon récit, je la regarde engloutir quelques gorgées de jus de citrouille, comme pour faire fuir le goût du whisky pur feu, qui doit certainement lui rester en bouche depuis qu’elle s’est saisie de mon verre. Visiblement, cela a l’air d’avoir meilleur goût à ses yeux, que l’alcool que je peux bien boire. Je continue à conter mon récit tandis que je la regarde s’essuyer les lèvres d’un revers de main, pour effacer la moustache de liquide qui est apparue sur son visage. Je reste un instant bloqué sur la vision de ses lèvres pulpeuses, avant de me rendre compte de ce que je suis en train de dire. Ayant conscience d’être aller trop loin, je me stoppe net dans ma phrase avant de secouer légèrement la tête. « A cause de quoi ? » me susurre alors Alice, visiblement peu décidée à laisser couler mes paroles, m’obligeant alors à les assumer malgré moi. Je baisse alors les yeux, fuyant son regard pour fixer du regard le bois brillant de la table. Lui dire que tout cela se résumerait au fait qu’elle m’ait rejetée après m’avoir embrassé, ne serait qu’un piètre mensonge. Et elle doit bien s'en douter d'ailleurs, sinon j'imagine qu'elle ne poserait même pas la question, tellement la réponse en serait évidente. Elle doit donc savoir qu'il n'y a pas que ça, qu'il se cache quelque chose d'autre derrière mon mal être. Quelque chose que je ne peux pas m'expliquer moi-même cependant. « Expliquez-moi. Je... je veux savoir pour quelles raisons vous n'êtes pas revenu. Je veux vous entendre me dire pourquoi vous ne me faites pas part des résultats de vos recherches. » Je pince les lèvres, incapable de cacher mon désarroi. Il y a des choses qui ne peuvent s'expliquer, et la jeune femme devra le comprendre bien assez tôt. En attendant, son air implorant me brise un peu le cœur et me fait me sentir coupable, ce qui n'était pas arrivé depuis de bien nombreuses années je dois dire. Depuis la mort de ma femme et de ma fille, pour tout dire. Je ne peux donc que remarquer, une nouvelle fois, à quel point la brune me rend différent. « Je ne saurais vous l'expliquer. Disons simplement que j'avais besoin de prendre du recul. D'arrêter de vous voir, si vous préférez. Il me fallait reprendre mes esprits. Par rapport à… Tout cela. » je finis par soupirer, le regard baissé vers la table. Je n’ai pas forcément l’impression d’avoir été particulièrement explicite en fait. Et je remarque bien que c’est exactement ce que doit penser Alice, lorsque je relève légèrement la tête dans sa direction. « Je suis complètement perdu. Je… C’est la première fois que quelqu’un me fait cet effet là. Vous comprenez ? » je rajoute alors, sans trop savoir à qui je m’adresse réellement. Après tout, c’est bien la première fois que j’en arrive à une telle conclusion et cela me dépasse complètement. Je ne pensais plus avoir à me sentir perdu un jour, mais le sort semble en avoir décidé autrement. J’ai même l’étrange impression que mon cœur palpite plus vite à l’approche de la brune qu’à celle de ma femme. A moins que ce soit le réveil de mon cœur, trop longtemps endormi, qui me fait cet effet là, tandis que j’apprends à en redécouvrir les sensations qu’il peut procurer. Je déglutis, tandis que j’observe Alice se mordre la lèvre inférieure, y laissant une légère trace. Aussitôt, l’envie de venir faire disparaitre cette torture qu’elle s’inflige, en venant effleurer ses lèvres, m’assaille. Je suis obligé de détourner le regard. « Tristan, s'il vous plaît. Je n'ai pas été irréprochable la dernière fois où nous nous sommes vus, je ne mérite pas votre considération ou votre pardon, je le sais mais... » Je tourne de nouveau le visage dans sa direction et la voit déglutir. Je comprends ainsi que ses paroles ont du mal à sortir, qu’elle est vraiment en train de me dire quelque chose qui lui vient du fond du cœur. Quelque chose d’important, je suppose. Je me redresse, finissant de tourner la tête dans sa direction, plantant de nouveau mes prunelles dans les siennes, attendant la suite. « Mais si j'avais le pouvoir de revenir en arrière, il y a des choses que je ferais différemment. » finit-elle par lâcher. Je fronce les sourcils, ne sachant trop comment interpréter ses paroles. Pense-t-elle à la même chose que moi ou me fais-je simplement des idées ? Je ne saurais le dire et je ne me sens pas d’humeur à lui faire part de ce à quoi je pense de mon côté. « Quel genre de choses ? » je finis par demander, l’interrogeant du regard par la même occasion. C’est alors que mon regard est attiré par quelque chose se mettant en mouvement, non loin de moi. Je vois qu’Alice baisse les yeux, et je fais de même, remarquant alors le geste qu’elle esquisse pour se saisir de ma main, avant de soudainement se raviser. Je ferme un instant les yeux, gravant ce geste fébrile dans ma mémoire. « Je voulais vous voir revenir et, vous savez, je vous attends toujours. » souffle-t-elle alors du bout des lèvres, tandis que je redresse la tête, son regard planté dans le mien. Je déglutis, soudainement hypnotisé par ses yeux, qui semblent s’être décidés à m’envouter. Ainsi, bien que je tente de me détacher de ce contact visuel, je me trouve soudainement obligé d’admettre que j’en suis tout bonnement incapable. Plantant mes prunelles dans les siennes, je la dévisage tout en passant ma langue sur mes lèvres. Posant alors mes coudes sur la table, je me penche moi aussi un peu plus dans sa direction. Nos visages ne se trouvent plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre et je peux entendre sa respiration bien plus nettement. Il suffirait de quelques millimètres supplémentaires pour que je puisse sentir son souffle contre ma peau, mais je ne me pense pas près à les franchir. Certainement par peur de voir la jeune femme s’énerver de nouveau, me repoussant pour briser mon cœur meurtri en une poussière peu engageante et qui marquerait la fin de mon existence, à n’en pas douter. « Il semblerait que vous ayez pris les devants et que vous soyez venue à ma rencontre, finalement. » Toute trace d’arrogance a disparu de ma voix. Aussi cela est-il plus une constatation qu’autre chose, comme-ci je me mettais à réfléchir à voix haute, dans l’attente de voir Alice confirmer mes pensées. Après tout, je ne suis pas sûr de bien comprendre ce que tout cela signifie et il n’est pas nécessaire de préciser que je préfère rester sur mes gardes et ne pas trop m’avancer cette fois-ci. Bien sûr, nous ne trouvons pas dans le même contexte que la dernière fois, mais tout de même. Je continue à la dévisager pendant un instant avant de finalement baisser la tête, peu fier de la tristesse que je peux lire dans son regard. Je me sens traitre, comme-ci je l’avais réellement abandonné finalement. Ce n’est pourtant pas le cas, puisque j’ai continué à chercher sa sœur après tout ; alors quelque part, j’œuvrais toujours pour elle, même si elle ne le savait pas. Je ne suis pas un traitre. Mon regard se pose alors sur ses mains, me rappelant son précédent geste et, m’armant de bravoure, je tends le bras, pour venir poser ma main sur la sienne. J’hésite tout d’abord à l’enlever, mais je finis par décider de la laisser. Qu’est-ce que je risque après tout ? De me prendre un nouveau coup de sa part ? Tant pis. Je me mets à caresser doucement le dos de sa main. « J’aurais dû revenir. » je lâche finalement, les lèvres tremblantes, tandis que je fixe toujours nos deux mains. Mon cœur tambourine à toute vitesse contre ma poitrine, je ne pensais pas en arriver à une telle constatation. Je crois même que cela doit être la première fois depuis de nombreuses années, que j’admets avoir eu tord. Après tout, j’ai même été jusqu’à nier mon implication dans la mort de ma femme, alors que j’ai clairement une part de responsabilité dans celle-ci. Si j’avais accepté de rejoindre les rangs des mangemorts, si j’avais fais plus attention aux menaces proférées dans les missives que l’on m’envoyait ; elle et ma fille ne seraient sans doute pas mortes à l’heure actuelle. Mais je n’aurais jamais rencontré Alice.



Dernière édition par Tristan Everdeen le Dim 10 Fév - 17:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeDim 10 Fév - 17:36


I'll be here to hold your hand,
'CAUSE YOU'RE MY KING AND I'M YOUR LIONHEART.


L’empreinte que Tristan avait laissée sur son cœur était encore rougeoyante. La jeune femme subissait une brûlure ponctuelle qui semblait croître au fur et à mesure des secondes écoulées. Étonnement, ce déchirement constant n’était pas seulement douloureux. A travers les méandres de cette frustration lancinante, Alice se délectait de nouvelles sensations qui jalonnaient son corps. Des émotions, et autres perceptions physiques, qui semblaient s’être décuplées en présence du principal intéressé. Elle s’était rapidement attachée à cet homme au passé houleux et au cœur meurtri, elle avait appris à le connaître et à l’apprécier. Elle n’avait jamais pu se rendre à l’évidence en acceptant son départ car ses sentiments avaient pris le pas sur sa raison. Tristan. Ce simple prénom lui octroyait des frissons qui taquinaient délicieusement son bas-ventre et sa colonne vertébrale. La libraire pouvait essayer de se mentir en niant une vérité trop difficile à porter, de se convaincre du contraire, mais ses nombreux efforts seraient voués à un cuisant échec. De cela, Alice en était intimement persuadée. Comment pouvait-il en être autrement alors qu’elle sentait sa conscience vaciller dangereusement lorsque son regard croisait, ne serait-ce que brièvement, celui de son vis-à-vis ? La jeune femme se livrait plus ou moins consciemment à une exquise torture dont elle ne parvenait pas encore à comprendre tous les enjeux.

Essentiellement et ce, après deux longs mois de silence, Alice espérait voir sa curiosité satisfaite. Malgré les dires de Clive, elle n’était pas brave – du moins, pas suffisamment pour poser à Tristan les nombreuses autres questions fébriles qui la taraudaient. Il aurait été bien idiot de sa part d’évoquer en détails leur dernière rencontre, quand bien même elle en mourrait d’envie, elle ne s’en sentait pas encore prête. Ils s’étaient retrouvé et ce, grâce au fruit du hasard. C’était sûrement ce qui comptait le plus à l’heure actuelle. Alice était cependant incapable d’exprimer clairement ce qu’elle ressentait, victime de ses pulsions pressantes et de ses envies brutales. Désorientée, elle ne savait plus quelle marche à suivre était la meilleure. Pour l’instant, la libraire se complaisait dans son propre silence, ayant au préalablement quémandé des explications. Fébrile, elle en attendait les réponses. Tout en elle respirait le désir de comprendre, d’écouter et d’être écoutée en retour. Son cœur palpitait d’une manière telle que, cette sensation cumulée à celle produite par l’alcool, Alice commençait lentement mais sûrement à perdre pied. La simple présence de Tristan lui apportait néanmoins un réconfort non-négligeable et la plongeait dans une agréable torpeur qui, à s’y méprendre, pouvait s’assimiler à une douce et enivrante chaleur.

Il fuyait consciemment son regard en tentait d’expliquer son « abandon », prétextant qu’il devait prendre du recul par rapport à la situation. Tristan releva alors légèrement la tête en direction de sa compagne, sans toutefois chercher à capter ses prunelles. Il était perdu, rajoutant doucement que c’était la première fois qu’une personne lui faisait cet effet-là. Instantanément, les pommettes d’Alice s’embrasèrent, arborant une délicieuse teinte cramoisie. S’il avait eu l’idée de frôler sa poitrine du bout des doigts, il aurait pu ressentir la rapidité de son rythme cardiaque et la manière dont sa peau semblait frémir sous chacun de ses battements. Finalement, la voix rauque de Tristan fissura le silence. Il lui demandait, bien légitiment, quelles choses elle aurait voulu modifier si elle en avait eu la possibilité. Elle ne répondit pas immédiatement, tentant dans un ultime éclair de lucidité de réprimer ses désirs pressants. L’écrivain passa rapidement le bout de sa langue le long de ses lèvres, ne les rendant que plus attrayantes encore, tout en dévisageant son interlocutrice. Il se pencha vers elle, réduisant alors la distance entre leurs deux visages. Alice sentit sa gorge se serrer alors que ses yeux, automatiquement rivés en direction de la bouche de Tristan, s’agrandissaient sous la stupeur qu’un tel rapprochement lui inculquait.

Déglutissant avec difficulté, elle peina à détacher son regard brillant de l’objet de ses envies. Elle y parvint finalement, une fois que Tristan constata la venue de la jeune femme à sa rencontre. Une rencontre hasardeuse, c’était ce dont Alice essayait de se convaincre mais elle n’y parvenait pas totalement. Elle avait toujours su que le Chaudron Baveur accueillait régulièrement, pour ne pas dire chaque soir, Tristan Everdeen en son sein. La honte et l’intimidation l’avaient jusqu’alors empêchée de franchir les quelques mètres qui la séparaient de son compagnon et, confuse, elle s’en mordait désormais les doigts. Au fond, elle n’avait pas voulu lui forcer la main en allant le retrouver, craignant de le brusquer et de le voir se draper dans un semblant de dignité froissée. Merlin seul savait à quel point elle le désirait, corps et âme, mais elle n’était pas femme à forcer le destin. De fait, elle fut la première à se sentir dangereusement vaciller en sentant la paume de Tristan se poser sur le dos de sa main. Cette sensation, peau contre peau, était exquise. Pour le commun des mortels, ce geste était synonyme d’affection mais le côté charnel était quasiment inexistant. Pour Alice, après avoir subi deux mois de silence, cet acte prenait une tournure inattendue bercée par la sensualité.

J’aurais dû revenir. Peut-être fut-ce à ce moment-là que Alice se rendit compte qu’elle l’aimait ou bien quelques secondes plus tard, alors que la surprise d’une telle révélation s’était estompée. Elle l’aimait. Les palpitations de son cœur devinrent alors plus douloureuses. La culpabilité la submergea alors, mais elle ne souhaita pas courber l’échine sous les nombreux maux qui l’assaillaient. Se mordillant brièvement sa lèvre inférieure, la jeune femme s’arma de bravoure et réduisit un peu plus l’espace entre leurs visages. Elle pouvait sentir le souffle chaud de son vis-à-vis caresser son menton et se mêler à celui qui s’échappait de ses propres lèvres.

« Tristan, non, je… » Elle leva sa main libre et posa sa paume sur la joue de son compagnon. Sous la pulpe de ses doigts, elle était susceptible de ressentir sa barbe naissante et la peau chaude de ses pommettes. « Je comprends. J’avais l’impression que tous mes actes étaient justifiés mais, au contraire, ils ne l’étaient pas. Ce n’était pas à vous de revenir, c’était à moi de vous retrouver. » Alice déglutit, son regard toujours planté dans celui de son compagnon. « Je suis tellement désolée. »

Il lui était difficile de laisser parler son cœur alors qu’elle tentait, dans un ultime éclair de lucidité, de ne pas se laisser aller aux nombreuses envies qui l’assaillaient. Alice se permettait seulement de savourer la douceur de leurs peaux, posées simplement l’une contre l’autre. Sans réellement s’en rendre compte, son pouce commença à tracer de petites arabesques sur la joue de Tristan.

« Vous vouliez savoir quelles choses j’aurais faites différemment… » Souffla-t-elle. La jeune femme baissa les yeux, tentant de reprendre une certaine contenance. « Tout, je pense. Je ne voulais pas vous frapper ou vous dire de partir. Je l’ai compris dès le début parce que je… j’ai mal. Quand je pense à vous, quand je me dis que tout aurait pu être différent cette nuit-là. » Son ton s’était atténué, se transformant peu à peu en un murmure quasiment inaudible. Elle battit des cils, cherchant à échapper aux larmes qui naissaient derrière ses paupières. « Je vais me racheter, je vous le promets. »

La gorge serrée, elle ne put déglutir qu’après plusieurs vaines tentatives. Alice avança légèrement son buste en avant, dévia sa figure et posa sa bouche tremblante contre la commissure des lèvres de Tristan. Ce contact, doux et sucré, lui donna envie de gémir alors même que l’on ne pouvait pas le considérer comme étant un véritable baiser. Aussi rapide et éphémère que le battement d’aile d’un papillon, la jeune femme rompit ce fragile échange et se recula. Etrangement, sa respiration s’était faite sifflante. Sa poitrine se soulevait brutalement à chacun ses soupirs.


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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeDim 17 Fév - 15:31

your eyes, they shine so bright. (tristan) Tumblr_mh006sLlDz1qhb6pqo1_500
Peut-être fais-je preuve d’un problème d’ego ou tout simplement d’un problème de maturité en refusant ainsi de prendre ma part de responsabilité dans le fait que nous nous sommes perdus de vue, durant deux longs mois. Après tout, il est fort possible que si j’avais pris sur moi et que j’avais accepté de faire machine arrière lorsqu’elle m’avait rappelé, au lieu de jouer les gros durs refusant de se soumettre un temps soit peu, afin de revenir sur mes pas. Cela ne m’aurait pas pris plus de quelques instants et aurait sans doute grandement simplifié les choses. Surtout que le fait de continuer à chercher Rose-Rumer alors que je ne parlais même plus à Alice, était quelque chose d’assez puérile au final. Comme une simple dispute de gamins dans la cour d’école. Mais c’est certainement ce qui me permet de ne me sentir qu’à moitié coupable, puisque si je ne suis pas revenu vers la brune, je n’ai jamais cessé non plus ma quête de la cadette Hudson. J’ai même l’impression que celle-ci avance mieux depuis que je m’accorde moins de pauses, faisant ainsi en sorte de mieux enchainer mes heures de travail. Et puis, je suis bien obligé d’avouer qu’au fond, je ne pouvais m’empêcher de chérir l’idée que je pouvais débarquer à l’improviste au Troisième-Œil afin de pouvoir lui annoncer la bonne nouvelle ; le fait d’avoir retrouver sa sœur. Cette idée de revenir vers elle victorieux, avec le plaisir de la tâche accomplie et surtout, avec la certitude de ne pas me faire rejeter d’emblée. Après tout, c’est parce que je n’avais pas encore retrouvé sa sœur qu’elle m’avait ainsi repoussé, non ? Peu importe, mon plan tombe à l’eau maintenant qu’elle m’a rejoint. Mais si elle a eu la certitude de me retrouver en entrant dans l’enceinte du Chaudron Baveur, c’est qu’il y a sûrement un problème. Sûrement dois-je passer trop de temps ici. Enfin non, il y a bien pire que moi. Ce genre de types qui sont là à chaque fois que je viens et qui doivent être là même quand je ne viens pas, sans aucun doute. Mais la jeune femme ne pensait peut-être pas me trouver en entrant ainsi, peut-être n’est-elle venue vers moi en me voyant, que parce qu’elle s’en sentait obligée ? Auquel cas, elle n’aurait vraiment pas eu besoin de le faire, parce que je ne l’aurais certainement pas calculé, il faut bien l’avouer. Je suis bien trop perdu dans mes pensées depuis un certain temps, pour avoir le moindre semblant de pensée concrète. A part pour ce qui concerne Rose-Rumer ; mon seul objectif du moment étant de la retrouver. Au diable les délais à tenir pour la rédaction de mon dernier livre ou le rangement de mon appartement – je pense que je n’y passe pas assez de temps pour déranger quelque chose ceci-dit, alors autant ne parler que de poussières –, tout cela peut bien attendre. Car tout cela n’implique pas la mort possible d’un être vivant, alors que la jeune Hudson est clairement en danger. Ce n’est qu’une gamine après tout, livrée à elle-même dans un Royaume-Uni en guerre. Rien n’est moins certain que sa survie, même si elle semble tout à fait apte à se dissimuler afin qu’on ne puisse pas être en mesure de la retrouver, j’en fais actuellement les frais. Et puis, si Alice s’inquiète tant pour elle, c’est qu’il y a sans aucun doute une raison, j’imagine. Quoi que généralement, on ait un peu trop tendance à s’inquiéter pour les êtres qui nous sont chers, ayant un peu de mal à les laisser voler de leurs propres ailes. Mais ici, les craintes de la jeune femme me semblent tout de même être assez justifiées. Après tout, sa sœur semble encore posséder un caractère juvénile – sans quoi elle ne serait certainement pas partie sur un coup de tête – et même si elle semble posséder la bravoure promise aux gryffondors, elle n’en reste pas moins en danger. Ainsi, elle ne serait pas partie seule – alors peut-être que cela n’était pas réellement fait sur un coup de tête, mais peu importe – et s’exposerait ainsi à des dangers supplémentaires. Il est fort possible que son groupe de fuyards soit également composé de quelques nés-moldus, auquel cas, les choses se font aussitôt plus compliquées. Les nés-moldus seront les premiers traqués, et ceux leur prêtant main forte, seront torturés de la même façon, voir même un peu plus durement, puisqu’ils auront alors aidé à la rébellion. Concept ingrat, instauré par les pires des êtres sur cette planète. Les mangemorts sont ainsi des êtres vils. Un instant, l’idée que Rose-Rumer se soit déjà fait attrapée par ces derniers, me traverse l’esprit. Mais je chasse bien vite cette idée de mon esprit. Cela ne coïnciderait pas du tout aux informations que j’ai pu obtenir ces derniers temps, bien au contraire. Le raffleur que je suis parvenu à interroger la dernière fois, ne m’a pas délivré d’informations allant dans ce sens. Peut-être parce qu’il était terrorisé par la promesse de mort que je lui avais faite si jamais il ne me répondait pas et qu’il aurait alors préféré me servir ce que je souhaitais entendre ; ou tout au contraire, il est possible qu’il ait dit vrai. Bizarrement, je doute toujours plus de la possible réussite de ma recherche lorsque je suis aux côtés d’Alice. Peut-être est-ce par peur de la décevoir si jamais j’échoue. Ou alors est-ce simplement le fait que mon esprit s’embrume lorsqu’elle se tient près de moi. Peu importe, ce n’est clairement pas le sujet. Il est d’ailleurs évident que si je ne mettais pas autant de temps à retrouver la cadette Hudson, je n’aurais jamais commencé à nourrir ce genre de sentiments – bien qu’ils soient indéfinissables – envers la brune. Sentiments qui ne sont pas partagés, elle me l’a bien fait comprendre après tout. Ainsi cela est de ma faute, et uniquement de ma faute. Alice n’y peut rien et c’est pour cela que je n’ai pas le droit de lui en vouloir.

Un peu gêné, je finis tout de même par glisser ma main sur celle de la jeune femme, me mettant à la caresser doucement. J’ai peur qu’elle me repousse une nouvelle fois, qu’elle me remette tout simplement à ma place ; je ne le cache pas. Mais je ne peux pas non plus m’empêcher d’espérer qu’elle puisse me laisser faire, allant peut-être même jusqu’à apprécier ce léger contact. Doucement, je redresse le visage, plantant mes prunelles dans les siennes. Je la dévisage un instant, avant de voir que son visage s’approche un peu plus du mien. Bien assez vite, je peux percevoir nos souffles se mêler, tandis que la jeune femme stoppe son mouvement. Un instant, je ferme les yeux, profitant de la sensation de son souffle contre ma peau. Douce caresse de laquelle je ne voudrais jamais me défaire, même si celle-ci n’implique pas forcément de contact physique. « Tristan, non, je… » commence-t-elle avant de rapidement stopper ses paroles, comme-ci elle a peur de dire quelque chose de travers. Je rouvre doucement les paupières et me retrouve aussitôt confronter à la vision de la main libre de la jeune femme, s’approchant de plus en plus de mon visage. Instinctivement, je cesse de caresser son autre main, sans toutefois la délivrer. Mais au lieu de recevoir le coup auquel je m’attendais, je sens la paume de sa main se poser doucement contre ma joue. Contact véritable cette fois. Je sens mon cœur s’agiter dans ma poitrine, tandis que mon souffle se fait un peu plus court. « Je comprends. J’avais l’impression que tous mes actes étaient justifiés mais, au contraire, ils ne l’étaient pas. Ce n’était pas à vous de revenir, c’était à moi de vous retrouver. » Je déglutis, incapable de dire quoi que ce soit. C’est la première fois que j’envisage le fait que la jeune femme puisse se sentir coupable de ses actions. J’ai toujours cru à un combat de force égale, où personne ne se déciderait jamais à céder. Mais il a suffit que je revienne sur mes positions et que j’admette qu’il m’aurait fallut revenir, pour que la brune en face de même. Comme quoi il ne m’aurait pas fallut sacrifier mon ego pour que les choses reprennent leur juste cours un peu plus tôt. Comme quoi tout aurait pu s’arranger bien avant, si j’avais décidé de prendre sur moi avant cela. Lentement, je redresse la tête, mon regard rencontrant une nouvelle fois celui de l’ex-poufsouffle. « Je suis tellement désolée. » Je secoue la tête. Elle n’a pas à s’excuser, après tout, nous sommes tous deux aussi fautifs l’un que l’autre dans cette histoire. Et je ne me suis toujours pas excusé de mon côté. Alors que je m’apprête à lui faire savoir, je sens le pouce de la jeune femme se mettre à caresser ma peau, me laissant une incroyable sensation de douceur qui m’ôte l’envie d’ajouter quoi que ce soit. « Vous vouliez savoir quelles choses j’aurais faites différemment… » reprend-t-elle finalement en baissant les yeux, l’air soudainement honteuse. Elle s’apprête ainsi à répondre à la question que je lui ai posée quelques instants plus tôt. Je ne la coupe pas, préférant lui laisser dire ce qu’elle a à dire. Après tout, la moindre des choses lorsque l’on pose une question, c’est d’en écouter la réponse. Même si celle-ci nous parvient seulement quelques minutes après. « Tout, je pense. Je ne voulais pas vous frapper ou vous dire de partir. Je l’ai compris dès le début parce que je… j’ai mal. Quand je pense à vous, quand je me dis que tout aurait pu être différent cette nuit-là. » Ma gorge se noue tandis que je remarque à quel point elle semble avoir du mal à laisser s’échapper ces quelques mots. Je pourrais la stopper, lui dire que cela ne vaut pas la peine de continuer et qu’elle peut s’arrêter là, mais je n’en fais rien. Sûrement suis-je trop sous le choc de cette révélation pour dire quoi que ce soit en fait. « Je vais me racheter, je vous le promets. » Se penchant un peu plus en avant, elle pose alors ses lèvres contre le coin des miennes, y déposant un léger baiser à la commissure. Je ferme doucement les paupières, profitant de l'odeur enivrante de la jeune femme, tandis que se dépose partiellement, un léger goût fruité. Un feu ardent naît instantanément à l'intérieur de mon estomac, tandis qu'une étrange sensation de chaleur se répand dans l'ensemble de mon corps. Mon torse se met à se soulever de plus en plus vite tandis que j'ai l'impression qu'un souffle nouveau infiltre mes poumons. C'est exactement cela d'ailleurs ; le souffle d'une seconde vie qui se propage dans tout mon être, un renouveau auquel je ne croyais plus. J'ai l'impression de ne jamais être parvenu à me sentir aussi vivant. Ou alors c'est seulement mon cœur meurtri par les diverses blessures de la vie, qui a oublié de battre depuis trop longtemps, pour me laisser le souvenir de ce que peut bien être une lueur d'espoir de vie. Lentement, je rouvre les yeux. Au début, j'ai un peu peur de me rendre compte que je n'ai fais que rêver, que cela n'était qu'un faux espoir supplémentaire, imposé à moi par la force de mon subconscient. Aussi suis-je bien content de percevoir Alice face à moi, arborant un air aussi hagard que le mien. Je ne peux empêcher un sourire d'apparaître sur mes lèvres, tandis que j'amène lentement l'une de mes mains jusqu'à l'endroit où la brune m'a embrassée, baissant légèrement la tête tandis que mes pommettes se teintent d'une légère couleur pourpre. En voyant la jeune femme s'approcher de moi il y a quelques instants, je n'aurais jamais pu imaginer que les choses pourraient dévier ainsi – sûrement trop détruit pour envisager une telle éventualité. « Vous n’avez pas à vous excuser, vraiment. » je finis par souffler, avant de me mettre à me mordre légèrement la lèvre inférieure, réfléchissant ainsi à ce que je peux bien être en train de lui dire. Je déglutis tandis que je baisse les yeux, honteux. Car il est tout à fait légitime que je me sente honteux en cet instant, tout autant que je me sens coupable, je veux dire. Après tout, il est temps de prendre mes responsabilités et d’avouer ma part d’erreur. Autant le faire maintenant, ainsi, tout cela ne semblera pas décaler. Ce qui serait forcément le cas, si j’en venais à reconnaitre mes erreurs dans une autre conversation. Et puis, l’alcool aidant, j’ai l’impression que tout semble soudainement plus facile à dire. Ou simplement est-ce le nouveau comportement de la jeune femme à mon égard qui rend les choses plus faciles. Peu importe finalement de ce qui me pousse à faire une chose pareille. Je sens simplement que c’est le moment, alors je décide de laisser la place à mes instincts. « Ce serait plutôt à moi de le faire. Je me suis comporté comme un véritable imbécile. Je n’ai pas transplané après avoir quitté la librairie ; je me suis caché comme un gamin. J’ai entendu vos cris, votre voix qui scandait mon prénom. Mais je ne suis jamais revenu. » Je déglutis, avant de soupirer légèrement. D’un certain côté, j’ai l’impression d’avoir ôté un poids de mes épaules, mais de l’autre, j’ai l’impression de m’enfoncer toujours un peu plus. Peut-être suis-je en train de réfléchir. Je crois que je n’ai jamais réfléchis autant. Même le fait d’écrire un nouveau conte à l’attention d’enfants en bas-âge, me semble soudainement moins fastidieux. Sûrement parce que tout cela n’est pas réel, alors que ce que je dis l’est bien plus. « Alors, je m’excuse. Je m’excuse de ne pas être revenu. Je m’excuse de n’avoir donner aucune nouvelle. Je m’excuse de ne toujours pas avoir retrouvé votre sœur. » Je secoue doucement la tête, toujours aussi honteux mais tout de même un peu plus soulagé. J’ai l’impression d’avoir fait un grand pas, même si cela est uniquement grâce à la jeune femme. Il faut avouer que sans elle, je ne me serais jamais excusé de tout cela. Car je ne serais jamais retourner à sa rencontre. Pauvre gamin borné que je suis. « Et… Je m’excuse d’avoir foutu ce moment en l’air, aussi. » je finis par souffler avant de redresser le visage, plantant de nouveau mes prunelles dans les siennes. Et aussitôt, j’ai l’impression de perdre pied. Comme-ci j’étais soudainement transposé sur un petit nuage et que je me laissais voguer au gré des vents. Comme-ci mon cœur était un bateau. Bien sûr, il existe ce risque de chavirer, mais je ne préfère pas y penser pour le moment. « Il y a quelque chose que j’ai toujours eu envie de faire. » Si elle ne s’en était pas déjà douté, puisqu’il me semble qu’elle a déjà eu à faire face à cette envie. Habité d’une force nouvelle, je me rapproche une nouvelle fois d’Alice sans réellement m’en rendre compte, réduisant une nouvelle fois l’espace entre nos deux visages. Je l’interroge alors du regard, avant de fermer de nouveau les paupières. Je réduis ainsi à néant l’espace entre nos deux bouches, tandis que mes lèvres se posent sur les siennes. Une nouvelle fois, un léger goût fruité se dépose sur mes lèvres, tandis que je viens lentement placer mes mains sur ses joues, comme pour donner plus d’ampleur à mon baiser. Je fais ainsi preuve d’une incroyable douceur dont je ne me serais jamais cru capable.



Dernière édition par Tristan Everdeen le Mar 26 Fév - 9:03, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeMer 20 Fév - 22:18



Warm skin, wolf grin,
AND WHERE WERE YOU ?


Quelque dizaine de minutes plus tôt, jamais Alice ne se serait sentie capable d’établir un tel rapprochement entre leurs deux bouches. L’alcool aidant, la perspective de caresser la commissure des lèvres de son compagnon lui avait parue encore plus tentante qu’elle ne l’était déjà habituellement. Consumée par un désir insensé, la jeune femme avait laissé son cœur parler, n’ayant cure des conséquences de ses actes. Il fallait dire que la libraire n’était pas de celles qui agissaient constamment de manière désinvolte ; ceci étant, elle devait l’avouer, elle s’était libérée d’un poids en ressentant la douceur de la peau de Tristan sous ses lèvres entrouvertes. Ce contact avait été délicieux. Etrangement, Alice n’avait pas besoin d’une étreinte physique pour être satisfaite ; en réalité, sentir le souffle de son compagnon caresser son menton, ses lèvres désireuses, lui plaisait plus que de raison. Cela n’atténuait toutefois pas la frustration qui, contrairement à ce qu’elle avait espéré, avait pris une ampleur considérable. Cette lourde sensation de tension, pourtant loin d’être désagréable, la déconcentrait. Lentement, Tristan rouvrit les yeux. Il arborait une moue relativement hagarde, qu’Alice était certaine de partager. Elle déglutit difficilement ; s’il la repoussait, elle ne pourrait pas protester. Elle sentit un feu ardent prendre possession de ses pommettes alors que celles de son vis-à-vis se couvraient également d’une légère teinte pourpre. Les lèvres de Tristan s’étirèrent en un sourire alors qu’il portait ses doigts jusqu’à l’endroit où Alice l’avait embrassé.

Ce geste, sûrement banal, transporta la jeune femme au paroxysme de ses envies. Sa réaction, ses actes. Tout lui plaisait et lui laissait entendre qu’elle avait bien fait d’agir de la sorte. Elle eut brusquement d’envie de se pencher une nouvelle fois en avant et de goûter, cette fois-ci véritablement, à ses lèvres. Elle l’aimait. Dans ce domaine, l’expérience d’Alice frôlait le néant absolu. Plus jeune, une fois ses études terminées, elle était sortie avec un homme de son âge qui, malheureusement, n’avait jamais compris les réticences de sa compagne à aller plus loin. Il s’était fait lourdement insistant mais jamais elle n’avait pris le parti de céder à ses avances, trop effrayée à l’idée de perdre sa virginité. L’affaire fut rapidement bouclée puisque, excédé de s’être fait éconduire à plusieurs reprises, il rompit leur relation. Au lieu d’être terrassée par l’amertume et le chagrin, jamais Alice ne se sentit aussi ravie. Quelques mois plus tard, ses parents moururent et, en obtenant la garde de sa sœur cadette et la direction de la librairie de son père, la jeune femme tira temporairement un trait sur sa vie amoureuse. Elle avait toujours eu peur de ces gestes, qu’impliquait inévitablement une relation de couple, car elle était terrifiée par ses réactions. A ce propos, et Tristan pouvait en témoigner, Alice était imprévisible et peinait réellement à se contrôler. Elle pouvait tout autant accepter cette étreinte tant redoutée, que d’être tentée de s’enfuir en se rendant compte de ce qui l’attendait.

En lui assurant qu’elle n’avait pas à s’excuser, Tristan mordilla brièvement sa lèvre inférieure. Il paraissait honteux et, réellement intriguée par cette réaction, Alice ne souffla pourtant mot. La révélation qu’il lui offrit alors la fit frémir. Ainsi, cette nuit-là, il l’avait entendue et n’avait pas jugé bon de revenir sur ses pas. Elle baissa les yeux, suçotant sa lèvre inférieure en un geste de gêne. Elle ne pouvait pas lui en vouloir ; elle l’avait meurtri, tout comme il l’avait blessée. A sa place, qu’aurait-elle fait ? La voix de Tristan la ramena à la réalité. Les excuses fusèrent alors ; il évoqua son départ, son manque de nouvelles et le fait de ne pas avoir retrouvé Rose. Instinctivement, le pouce de la jeune femme recommença à dessiner de lentes arabesques sur la peau de son compagnon. Quelques secondes plus tard, il voulut également se faire pardonner d’avoir gâché leur moment. Lentement, Alice secoua la tête. Ses mèches brunes dansèrent un moment autour de son visage, dont les joues étaient encore rougies. Non pas qu’elle refusait ses excuses, bien au contraire, mais il n’était pas le seul fautif. Tristan se redressa et planta son regard dans celui de sa compagne. Aussitôt, son ventre se contracta douloureusement et un frémissement parcourut sa colonne vertébrale. Ses avant-bras se couvrirent de chair de poule.

Il y a quelque chose que j’ai toujours eu envie de faire. L’espace qui séparait leurs bouches se réduisit considérablement. Une nouvelle fois, leurs souffles se mêlaient l’un à l’autre. La respiration d’Alice s’était faite saccadée, dans l’attente d’un geste de la part de Tristan. Elle n’était plus captivée par ses lèvres et ce, même si elle mourrait d’envie d’y poser les siennes. Les yeux rivés en direction de ceux de son compagnon, elle se délectait de cet éclat qui brillait dans son regard. Pour la première fois depuis deux mois, la jeune femme prenait le temps de capturer chaque détail de son visage, d’embrasser le contour de ses pommettes et les boucles régulières de ses cheveux noirs d’ébène. Tristan arrêta son geste d’approche, comme s’il interrogeait silencieusement sa vis-à-vis quant à la bonne marche à suivre. La bouche sèche, Alice se contenta de déglutir et, instinctivement, s’humecta la lèvre inférieure en voyant les paupières de l’écrivain se fermer. Les lèvres du jeune homme frôlèrent les siennes avant de les épouser totalement. Les yeux écarquillés, la libraire peinait à assimiler que ce sur quoi elle n’avait cessé de fantasmer ces derniers mois prenait finalement forme. Elle ne pouvait cependant pas ignorer la manière dont son corps réagissait face à ce geste, ni même le plaisir – mêlé à une légère pointe de frustration – qui fatalement en découlait.

Son cœur battait à tout rompre contre sa poitrine, tant et si bien que sa vision commençait à se troubler. Son ventre était assailli par des tiraillements qui, à bien des égards, étaient délicieux. Les mains de Tristan se posèrent alors sur ses joues. Battant des cils, comme si elle cherchait à ne pas perdre pied, elle ferma finalement les paupières. Ses lèvres exercèrent une légère pression contre celles de Tristan, signe qu’elle n’avait aucune envie de le voir s’éloigner. Ses doigts fébriles cherchèrent et, incapables de se loger, embrassèrent timidement les mains de son compagnon. Cet échange était incroyablement doux, du moins largement plus tendre que le bref baiser qu’ils avaient échangé à la librairie. Malgré tout, Alice aurait voulu que leur échange initial fût tout simplement le premier d’une longue série, plutôt que le geste dérisoire qui avait précipité l’arrêt brutal de leur relation. A l’heure actuelle, il n’était pas question de se complaire dans les regrets. La jeune femme appréciait la saveur des lèvres de Tristan, leur douceur enivrante, leur chaleur réconfortante. Avait-il seulement idée des sensations exquises qu’il lui procurait au travers de ce baiser ? S’il ne le savait pas, il pouvait aisément le deviner. Même si ses doigts tremblants s’étaient raffermis autour de leur prise, sa poitrine n’avait cessé de se mouvoir brutalement de haut en bas.

L’ombre des caresses que Tristan laissait sur sa peau la faisait inévitablement frémir. Ce n’était cependant pas d’appréhension, bien au contraire. Elle appréciait ce moment, le savourait jusqu’à n’en laisser que des cendres. Les sensations accumulées au creux de ses reins étaient, il fallait l’admettre, aussi troublants et dévastateurs que prometteurs. Lentement, sa bouche saisit en son sein la lèvre inférieure de Tristan. La pointe de sa langue caressa timidement la peau de l’écrivain, sans en attendre toutefois plus, de sorte à induire entre eux un semblant de promesse silencieuse. Une fois ceci fait, ses lèvres recommencèrent à frôler et à épouser brièvement celles de son compagnon. Elle rompit à regret leur baiser. Elle se recula suffisamment pour pouvoir parler, mais resta tout de même à quelques centimètres de son visage, de sorte à ressentir son souffle caresser son visage. Son odeur, la chaleur de sa peau. Ses mains étaient toujours posées sur celles de Tristan. Ses paupières se fermèrent un court instant. Lorsqu’elle les rouvrit, elle planta son regard dans celui de son vis-à-vis.

« Vous n’êtes pas… non, tu… toi, tu n’es pas un imbécile. » Souffla-t-elle enfin en se mordillant la lèvre inférieure, en y laissant – comme à son habitude – de légères traces blanchâtres. La dernière fois qu’elle l’avait tutoyé, elle n’avait pas hésité à l’incendier. « Si tu l’es, je le suis aussi. » Avoua Alice en haussant les épaules. « Je n’aurais jamais dû évoquer ta femme et ta fille. Je suis désolée. » Elle se racla la gorge et poursuivit, gênée, comme si elle avait l’impression de ravir le mari d’une autre. « Je n’avais pas à te dire ça. C’était idiot de ma part. Idiot et cruel. » Elle baissa les yeux. « Vraiment cruel. »

Peut-être était-ce simplement l’effet de l’alcool, qu’elle n’avait jamais appris à apprivoiser, ou bien la simple envie de se lover entre les bras de Tristan, mais Alice se sentait à deux doigts de chavirer. Littéralement. La pièce semblait tanguer sous ses yeux, chose qu’elle savait évidemment impossible. Elle avait l’impression de se consumer. Son cœur tambourinait violemment contre sa poitrine, comme s’il souhaitait jaillir en dehors de sa cage thoracique.

« Qu’est-ce qu’on doit faire maintenant ? »

Ce murmure, quasiment inaudible, ne pouvait parvenir qu’aux oreilles de Tristan. Cette interrogation n’était en rien rhétorique. Elle ne se sentait pas prête à clamer qu’elle était déjà perdue, craignant de voir une lueur de compréhension éclairer le regard de Tristan. Quelle honte ressentirait-elle lorsqu'il comprendrait.

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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeMar 26 Fév - 18:04

your eyes, they shine so bright. (tristan) Tumblr_mh006sLlDz1qhb6pqo1_500
Les choses ont été vites. Certainement beaucoup trop vite pour que je puisse arriver à les assimiler au fur et à mesure qu’elles se déroulaient, me laissant finalement perdre pied tandis que je me laisse submerger par un bonheur intense. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir maintes fois rêver de l’accomplissement du fait de pouvoir l’embrasser, mais il est sûr que lorsque la chose se passe réellement, tout est différent. C’est ainsi que je me penche dans la direction d’Alice, me montrant d’abord légèrement hésitant, avant de poser mes lèvres sur les siennes. Je la sens se raidir à mon contact, pourtant je garde les yeux fermés, espérant juste qu’elle ne m’envoie pas sur les roses. Pourtant, il ne faut pas plus de quelques instants pour qu’elle se décontracte, alors que je place tendrement mes mains sur ses joues. C’est alors qu’elle rend mon baiser, pressant un peu plus ses lèvres sur les miennes alors que ses mains viennent également frôler les miennes, y laissant une douce caresse qui me fait frémir. Ma colonne vertébrale est alors traversée d’un frisson douceâtre alors qu’elle se saisit de ma lèvre inférieure entre ses lèvres, la mordillant légèrement avant que je ne sente le bout de sa langue venir toucher ma peau. Une nouvelle fois, je ne peux m’empêcher de frissonner, parcouru de part et d’autre par cette énergie toute nouvelle que me procure la proximité d’Alice et ces embrassades. Bien mieux que dans mes rêves, cela me donne la sensation d’être plus fort. Pourtant, lorsque nos lèvres se séparent et que je m’autorise enfin à rouvrir les yeux, je ne peux m’empêcher de douter du fait que ce moment se soit véritablement passé. Certainement est-il trop beau pour être vrai finalement. Seul le contact de mes mains sur ses joues, me laisse croire que tout cela n’était pas qu’un rêve, alors que je rouvre doucement les paupières. Le visage de la libraire se trouve toujours non loin du mien et soulagé, je me surprends à observer toutes les pigmentations de sa peau alors qu’un nouveau sourire prend place sur mes lèvres. Doucement, ses paupières se ferment tandis que sa respiration se calme peu à peu. Attendri, je la regarde simplement faire, ne pouvant décemment pas me décider à dire quoi que ce soit, certainement par peur de rompre toute cette magie bien palpable autour de moi. Moment magnifique que j’essaye de graver tant bien que mal dans ma mémoire, par peur de perdre ne serait ce qu’un détail. Les images resteront sûrement, mais quand est-il des odeurs et du goût ? Sûrement s’évaporons-ils avant la fin de la semaine, mais peu importe, puisque je saurais tout de même qu’ils ont existé. C’est du moins ce dont je tente de me persuader, tandis que je décide de me contenter d’apprécier le reste de la saveur des lèvres de la jeune femme sur les miennes. Dire que cela n’est déjà plus qu’un souvenir, me déprime un peu. Mais ce n’est pas suffisant pour me faire perdre le sourire, c’est certain. Je continue à la dévisager tandis qu’elle finit par rouvrir les yeux, plantant aussitôt ses prunelles dans les miennes. « Vous n’êtes pas… non, tu… toi, tu n’es pas un imbécile. » me confie-t-elle dans un souffle. Cette façon qu’elle a de me tutoyer m’est tout à fait étrangère. La seule fois où elle s’est adressée à moi de cette façon, elle a fini par me frapper par la suite. Mais les choses n’avaient pas débuté de la même manière et j’espère que la façon dont elle s’est finie, ne soit pas similaire à la façon dont les choses se termineront, cette fois aussi. Bien plus que la façon dont elle peut le dire, c’est ce que représente ses mots qui attire le plus mon attention. Aussi je la regarde mordiller doucement sa lèvre inférieure, tandis que ses paroles me pénètrent de plus en plus, faisant pétiller mon regard. « Si tu l’es, je le suis aussi. » Je ne peux m’empêcher de secouer légèrement la tête de façon négative, bien que je sois entravé dans mon geste par ses mains capturant les miennes. Bien sûr que non, elle n’est pas une imbécile. Tout au contraire, je la vois comme une femme intelligente et pleine de logique. Là où beaucoup n’auraient pas voulu admettre leurs fautes, Alice a sûr reconnaître sa part d’erreur, elle l’a reconnue bien assez vite. Rien que cela fait qu’elle ne peut être une imbécile. Bien au contraire. Pourtant, je ne peux m’empêcher de continuer de croire, malgré ses dires, que j’en suis bien un. Contrairement à elle, je n’ai jamais sût reconnaître pleinement ma responsabilité dans la mort des miens et puis, je n’aurais pas dû la provoquer ainsi l’autre jour. Je ne cherche pas à la contredire cependant, ne me sentant pas de cœur à me lancer dans ce genre de débat. Elle finit par hausser les épaules avant de reprendre. « Je n’aurais jamais dû évoquer ta femme et ta fille. Je suis désolée. » Je ne peux m’empêcher de me mordre la lèvre inférieure alors que la jeune femme se racle la gorge d’un air gêné. L’entendre évoquer ce sujet m’est douloureux. Il est parfois bien plus simple de seulement y penser. Il est pourtant noble de sa part de vouloir s’excuser à ce propos. Noble mais pourtant franchement pas nécessaire. « Je n’avais pas à te dire ça. C’était idiot de ma part. Idiot et cruel. » Adoptant une attitude de plus en plus gênée, elle finit par baisser les yeux. Cette fois, c’est à mon tour de laisser mes pouces décrire des arabesques sur ses joues, tandis que j’essaye de la rassurer tant bien que mal par ce simple geste. De la même façon qu’elle l’a fait avec moi un peu plus tôt. « Vraiment cruel. » finit-elle simplement par ajouter avant de baisser les yeux. Cela me fend sincèrement le cœur de la voir ainsi anéantie. Je pince un instant les lèvres, tandis que mon regard s’empli un instant de détresse, avant de se faire un peu plus doux. Mes prunelles tentent alors de nouveau de capter les siennes, alors que je lui fais lever le visage dans ma direction. « C’est tout oublié, n’y pense plus. » je lui signifie alors en lui adressant un sourire qui se veut réconfortant. Je ne me serais pourtant jamais cru capable de dire pareille chose.

Laissant glisser mes mains le long de sa joue, je me défais doucement de son emprise, sans pour autant dévier mon regard du sien ni défaire un seul instant mon sourire. « Qu’est-ce qu’on doit faire maintenant ? » me souffle-t-elle doucement, adoptant une voix légère que seulement moi peut entendre puisque je me tiens à proximité d’elle. Fronçant les sourcils, je tente tant bien que mal de comprendre ce qu’elle entend par là, puisque sa question reste tout de même assez vague lorsque l’on y regarde bien. Je ne sais pas si elle parle de ce qui vient de se passer ou encore de la quête de sa sœur. Me laissant le temps de réfléchir, je détourne le regard pour observer un instant les mangemorts installés à quelques tables de là, nous lançant parfois quelques coups d’œil. Mais cela ne veut absolument rien dire, puisqu’ils semblent ainsi observer chaque personne présente dans l’enceinte du Chaudron Baveur. Je pivote de nouveau vers la jeune femme, plantant mes prunelles dans les siennes. Rapidement, j’envisage le fait qu’elle puisse parler de la deuxième option, celle qui m’arrange le plus puisque je crains fort de n’avoir aucune réponse valable en ce qu’il s’agit de la première – celle comprenant ce qui vient de se passer. Tout est encore trop embrouillé dans mon esprit pour que je puisse y démêler quoi que ce soit. « Je pourrais vous… » Je m’arrête aussitôt, fermant les yeux tandis que je secoue légèrement la tête. L’habitude de m’adresser à elle en la vouvoyant va être dure à perdre, cela fait bien trop longtemps que je lui parle de cette façon. Pourtant, je suis à peu près sûr qu’elle risque de ne pas apprécier cette distance que j’installe involontairement entre nous – en admettant que l’équation forme déjà un nous quelque part. « Je pourrais te rapporter les choses que j’ai apprises sur ta sœur. » je lui souffle finalement, après m’être repris. De toute façon, si elle ne parlait pas de ça, j’imagine qu’elle ne dira pas non au fait d’en apprendre un peu plus sur la disparition de sa sœur et tout ce qui s’ensuit. Et même si l’idée d’en venir à parler du raffleur que j’ai dû rencontrer et des mangemorts que j’ai dû traquer pour avoir ces quelques bribes d’informations, ne m’enchante pas plus que ça, j’estime tout de même qu’elle est en droit de savoir. C’est de sa sœur qu’il s’agit après tout, pas d’une étrangère dont elle ne pourrait connaitre que le nom – c’est à peu près ce qu’est Rose-Rumer pour moi, après tout je ne l’ai jamais vu de mes propres yeux et même si j’aspire à l’idée de la revoir, je ne peux pas prétendre que cela se fasse véritablement un jour, ce serait peut-être trop prétentieux. « Seulement, je pense qu’il y a trop d’oreilles indiscrètes par ici. » je lui signifie en désignant la table de mangemorts d’un petit signe de tête. Je ne tiens décemment pas à aborder le sujet en leur présence. Ce serait leur offrir sur un plateau d’argent ce qu’il cherche sans cesse et l’idée qu’ils puissent s’en prendre à Alice pour les confidences que je veux lui faire, me déplait assez fortement. Je ne souhaite pas voir ses brutes sans nom poser les mains sur elle et encore moi les voir meurtrir son corps de blessures diverses et variées. Rien que l’idée qu’ils puissent en venir à commettre des actes semblables, me fait chavirer le cœur au point de m’en donner la nausée. « Attends, j’ai une idée. » Levant l’index, je lui signifie alors que je vais revenir, avant de me lever et de m’approcher du comptoir où le barman m’adresse un regard désintéressé avant de vociférer ses commentaires habituels. Je ne l’écoute que d’une oreille distraite, le laissant finir avant de lui demander la clé d’une chambre. Après avoir résisté pendant quelques instants, me signifiant clairement qu’il n’est pas l’heure de prendre une chambre, il finit par me tendre une clé, résigné. C’est ainsi que je rejoins Alice, tout en brandissant la clé devant moi d’un air triomphant alors que je viens me pose de nouveau sur ma chaise, dans l’espoir de ne pas trop attirer l’attention. « On pourra mieux discuter là haut. On dit que les murs ont des oreilles, mais cela vaudra toujours mieux que d’évoquer le sujet à côté d’une table de mangemorts. » je lui souffle tout sourire, fier de mon idée. C’est alors que je remarque le genre de connotations que pourrait évoquer le fait de prendre une chambre et une nouvelle fois, mes joues s’empourprent. J’espère que le fait que la jeune femme ait bu de l’alcool, l’aidera à ne pas remarquer mes divers moments de mal être, de peur qu’elle ne se m’éprenne à leur sujet. Aussi je me tourne de nouveau vers elle, essayant d’adopter un air un peu plus serein. « Enfin, si ça te parait trop insolite, on peut aussi aller à la librairie. » je finis par éluder en haussant brièvement les épaules, tout en me mordillant légèrement l’intérieur de la joue.

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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeVen 1 Mar - 22:05

There's nothing left to say now.
I'M GIVING UP, GIVING UP.


Evoquer la femme et la fille de Tristan n’avait pas été chose aisée. Les mots n’avaient dépassé la barrière de ses lèvres qu’après plusieurs vaines tentatives et ce, malgré les douces arabesques que son vis-à-vis dessinait sur ses joues. Il avait cherché à la rassurer et, de cela, Alice lui en était infiniment reconnaissante. Elle s’était alors suffisamment détendue pour pouvoir retracer ses pensées à haute voix, mais pas assez pour s’empêcher de trembler. Elle était terrifiée à l’idée d’aborder un sujet tel que celui-ci et ce, même si cette étape lui paraissait essentielle. Tristan ne partageait peut-être pas son point de vue mais, obnubilée sur cette tâche qu’elle peinait à accomplir, elle en oublia de lui demander son avis. Gênés, ils l’étaient l’un et l’autre. Alice n’oubliait pas que la défunte épouse de Tristan, ainsi que sa petite fille, étaient les femmes de sa vie. C’était une chose étrange à laquelle elle s’était inconsciemment accrochée ; elle espérait voir son amour partagé, et il l’était sûrement, mais Tristan était le premier homme à qui elle se sentait capable de tout accorder. Elle était happée au sein d’une vague déferlante de sensations nouvelles et, si elle avait la certitude qu’elle s’y habituerait rapidement, elle était perdue face à l’attitude qu’elle devait adopter en de telles situations. Elle avait l’impression d’être idiote et incroyablement naïve – à l’image d’un enfant dont la candeur était encore intacte, à peine éraflée par le temps.

Même si Tristan s’empressa de la rassurer en lui assurant que tout était oublié, et qu’elle ferait mieux de ne plus y penser, Alice se sentit submergée par une lourde culpabilité. Elle avait rouvert une plaie qui ne se résorberait probablement jamais complètement. Il lui releva le visage, parvenant à capter son regard fuyant. Un fin sourire étira ses lèvres. Les yeux encore larmoyants, la jeune femme battit des cils et hocha bravement la tête. Elle se dégoûtait. Evidemment, avec un peu de jugeote, elle pouvait aisément mettre son malaise sur le compte de l’alcool qu’elle avait ingurgité. Cette expérience, bien que brève, avait laissé une saveur douceâtre sur ses lèvres. Elle s’y était rapidement accommodée lorsqu’elle s’était rendue compte que le goût qu’avait laissé la bouche de Tristan était semblable à celui du liquide ambré qui avait incendié sa gorge quelques minutes plus tôt. Sur le moment, elle n’en avait eu cure mais, par la suite, elle s’en était délectée. Les doigts de Tristan glissèrent lentement le long de ses joues, défaisant du même coup le contact physique qu’ils entretenaient. Gênée, Alice ne songea pas un seul instant à lui rendre son sourire, réprimant déjà avec peine les larmes qui menaçaient de surgir. Même à travers l’épais brouillard dans lequel elle essayait de se repérer, elle tentait de conserver le contrôle. Un verre, un seul fichu verre, et elle avait failli perdre pied. Drapée dans sa dignité froissée, elle se jura de ne plus jamais boire – surtout pour se donner (supposément) du courage.

Finalement, après s’être repris une fois sur le vouvoiement, Tristan proposa de lui révéler ce qu’il avait appris sur sa sœur. Même si elle ne parlait pas de cela, à l’origine, le simple fait d’évoquer Rose la fit se redresser. Sans souffler mot, elle se contenta d’acquiescer aux dires de son vis-à-vis. Lorsqu’il désigna d’un bref mouvement de menton la table des mangemorts, non loin de la leur, en signifiant qu’il était plus sage de ne pas discuter d’un tel sujet en présence d’oreilles indiscrètes, la libraire sentit son front se plisser. Ebranlé par une idée visiblement ingénieuse, Tristan leva l’index et quitta leur table. Elle le suivit des yeux jusqu’au comptoir où il entama une conversation avec le gérant ; de ce qu’ils pouvaient échanger, Alice n’en entendait rien. Pas même des bribes. Afin de ne pas éveiller les soupçons, la libraire concentra son regard vers ses mains jointes et sagement posées sur la table. Lorsqu’elle leva le nez, elle s’aperçut que Tristan brandissait fièrement une clef devant lui. Il la rejoignit et s’installa sur la chaise qui lui était destinée, tout en expliquant qu’ils seraient plus à l’aise s’ils discutaient à l’étage. Là-haut. Autrement dit, les chambres. Et cette clef, celle qu’il avait joyeusement agitée, ouvrait une pièce dans laquelle les gens étaient supposés dormir. Alice sentit sa mâchoire s’affaisser mais, ravalant d’un coup sa surprise, elle se détendit lorsque Tristan lui offrit une échappatoire.

Ses lèvres s’étirèrent un en sourire léger, timide, mais pas forcé. Ils ne se sauteraient pas dessus, s’ils montaient, Alice en était intimement persuadée ; Tristan avait eu l’air tout aussi gêné qu’elle en se rendant compte des sous-entendus que laissait supposer sa proposition. Du moins, c’était ce que suggéraient ses pommettes empourprées et les mordillements qu’il infligeait à l’intérieur de sa joue. Empoignant son courage à deux mains, elle releva un peu son visage candide et planta son regard dans celui de son compagnon. Elle avait peur de quitter cette pièce, cette table, de briser leur énergie commune en agissant comme si les dernières minutes n’avaient jamais existé. Ceci étant dit, elle devait penser à Rose, juste à Rose. Celle-ci ne quittait jamais ses pensées et, si Tristan possédait les moyens nécessaires pour la retrouver, alors elle se sentait pleinement satisfaite, comme apaisée.

« Ce n’est pas insolite, décréta-t-elle d’une voix douce. Au contraire, c’est brillant. » La commissure de ses lèvres se souleva brièvement alors qu’elle parvenait difficilement à oublier le fait que ses joues s’étaient violemment embrasées. « Je te suis. »

La jeune femme se leva et plaça son manteau sous le bras, avant d’insérer son bonnet dans l’un des nombreux sacs qui jonchaient le sol. Rapidement, elle en saisit les anses plastifiées et emboîta le pas à son vis-à-vis. Evitant soigneusement de croiser son regard, ou même de fixer toute partie de son corps, Alice prit la sage décision d’avancer tête baissée.

Le court trajet se déroula en silence. Alice ne put cependant s’empêcher de frémir lorsque Tristan inséra la clef dans la serrure de la porte ; elle avait hâte d’entendre ses révélations, tout comme elle craignait la teneur que pourraient avoir ses propos. Si Rose était morte, ou agonisante, l’écrivain n’aurait sûrement pas attendu pour aller à la rencontre de sa suppliciée, qu’il fût ou non en froid avec elle. C’était ce à quoi la principale intéressée se rattachait alors que, poussée par ses vices, elle adossa l’une de ses épaules contre un mur. Son regard glissait le long du profil de son compagnon, persuadée qu’elle n’en serait jamais rassasiée – et après deux mois d’abstinence visuelle, c’était peu dire – et, lorsque leurs regards se croisaient, elle abaissait précipitamment le sien. Finalement, elle cessa de se conduire comme une adolescente lorsqu’ils pénétrèrent dans la chambre. La porte claqua derrière eux, Alice posa ses paquets sur le sol et se redressa, bras croisés, jaugeant d’un œil incertain l’espace dans lequel ils se trouvaient. Elle se dirigea machinalement vers un meuble et fit glisser son index sur la surface brunâtre. Elle ne connaissait que trop bien les chambres du Chaudron Baveur ; lorsqu’elles habitaient encore à Londres, la veille de chaque rentrée scolaire, les parents Hudson emmenaient leur petite famille dormir en ce lieu. Après leur mort, Alice avait tenu à perpétuer cette tradition, bien que futile vu qu’elles habitaient dorénavant à Pré-au-Lard. Ses paupières se fermèrent un instant. Les souvenirs qui la rattachaient à Rose étaient fugaces, diffus.

« Elle n’a jamais aimé aller au Chaudron Baveur la veille de la rentrée, je crois. C’était une habitude qu’on avait prise avec nos parents mais, sans eux, ce rituel a perdu de son sens. » Souffla-t-elle.

Alice secoua finalement la tête, brusquement exaspérée par sa propre bêtise. A présent, tout lui revenait en tête ; malgré ce que Tristan pouvait lui dire, ou lui suggérer de faire, elle savait qu’elle n’était pas bonne pour entretenir le folklore familial. Les excuses, les regrets, les remords. Tout était stérile et, pourtant, elle s’y complaisait. Finalement, elle se racla la gorge et, en quelques enjambées, s’assit maladroitement sur le rebord du lit. Ses phalanges frôlèrent les draps froids qui recouvraient le matelas. Alice se redressa et observa attentivement le visage de son compagnon. Après avoir dégluti, la jeune femme sembla recouvrer l’usage de la parole.

« Dis-moi que Rose va bien. » Sa voix se brisa. Brusquement, la souffrance - quelque peu atténuée par les baisers de Tristan - s'amplifia jusqu'à atteindre son paroxysme. Son coeur battait férocement contre sa poitrine, jusqu'à lui en donner le tournis.

Et si ce n'est pas le cas, si ce n'est pas le cas.
Mens-moi.
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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeSam 2 Mar - 15:11

your eyes, they shine so bright. (tristan) Tumblr_mh006sLlDz1qhb6pqo1_500
Je ne sais pas du tout ce qu’englobe la question d’Alice. Tellement de sujets peuvent être touchés par ces quelques mots, que cela en devient presque déconcertant. Aussi je décide de leur choisir la signification qui me convient le mieux, celle qui sera plus facile à argumenter ou que sais-je. C’est pourquoi je décide de me rabattre sur Rose. Sa fuite, mes recherches. Un sujet que je connais bien à force et depuis le temps que je m’y intéresse. Pourtant, il y a des choses que je ne peux pas dire en présence de mangemorts, c’est presque une certitude. C’est pourquoi, après m’être rapidement absenté, je reviens vers la jeune femme avec la clé de l’une des chambres à l’étage. Endroit pouvant paraître insolite et assez déplacé à vrai dire. Un peu gêné, je sens rapidement mes pommettes se couvrir de plaques rouges à quelques endroits, avant de proposer à la jeune femme d’aller à la librairie si elle préfère. Après tout, il est vrai que l’on peut se méprendre sur mon intention, en considérant bien le lieu et tous les préjugés pouvant l’entourer. La jeune femme semble tout d’abord aussi gênée que moi, mais finit tout de même par relever les yeux, plantant ses prunelles dans les miennes. « Ce n’est pas insolite. Au contraire, c’est brillant. » J’hausse un sourcil, la dévisageant un instant. Ses paroles contrastent étonnamment avec le fait qu’elle parait encore empourprée. Peu importe, un simple sourire – aussi minime soit-il – suffit à me faire oublier ce détail, alors qu’elle se lève d’un air déterminé. « Je te suis. » Je hoche doucement la tête, reconnaissant. Ainsi, je la regarde se saisir de toutes ses affaires, s’organisant comme elle peut pour tout prendre avec elle. Un instant, j’hésite à lui proposer de l’aider, avant de me rendre compte que je l’handicaperais plus qu’autre chose. Je n’ai jamais été très doué pour ce qu’il s’agit de porter maintes quantités d’affaires, c’est quelque chose que j’ai appris à mes dépends, alors qu’il m’arrivait de faire des courses aux côtés de ma femme. Enfin, peu importe. Ouvrant la marche, je monte les escaliers menant à l’étage, les marches de bois craquant sous mon poids alors que je les gravis. Il ne me faut pas bien longtemps pour enfin parvenir à la chambre dont le numéro est indiqué sur la clé. Enfonçant le bout de métal dans la serrure, je la fais tourner afin d’ouvrir la porte, sentant le regard de la brune peser sur moi alors que le silence installé dans le couloir commence à se faire réellement pesant. L’on entend même le bruit des mécanismes du verrou alors que celui-ci s’ouvre enfin – je n’ai jamais été très doué avec les clés et les serrures, je me demande même quelle utilité elles peuvent avoir dans une auberge bien souvent occupée par des sorciers, mais elles sont là, alors autant s’en servir – alors que je fais pivoter le panneau de bois sur ses gonds. Tenant la porte à Alice, je la laisse pénétrer la première dans la pièce, avant d’y entrer à sa suite, fermant la porte derrière nous. Elle pose aussitôt ses paquets au sol, tandis que j’embrasse le lieu du regard. Cela fait tout de même un moment que je ne suis pas pénétré dans l’une des chambres du Chaudron Baveur, me contentant bien souvent d’occuper le rez-de-chaussée. Là où il y a l’alcool, si l’on veut le voir de cette façon. « Elle n’a jamais aimé aller au Chaudron Baveur la veille de la rentrée, je crois. C’était une habitude qu’on avait prise avec nos parents mais, sans eux, ce rituel a perdu de son sens. » Se raclant la gorge, l’ancienne poufsouffle se décide à rejoindre le lit, s’y asseyant aussitôt. Mes prunelles retombent sur sa silhouette alors que j’adopte un regard empli de compréhension. Jamais la libraire n’a été préparée à devoir s’occuper de sa sœur de manière prématurée, revêtant le rôle de parent, qui ne lui était pas attribué à la base. Pour elle, il n’a dû faire aucun doute qu’il était une bonne idée de récupérer les attitudes des géniteurs Hudson, pour que sa sœur ne soit pas trop dépaysée. Omettant sans doute le fait que la cadette ne verrait jamais Alice autrement que comme une sœur et que ces lieux, emplis de souvenirs communs incluant leurs parents, ne lui font pas forcément du bien. Peut-être voulait-elle recommencer une vie et arrêter de s’accrocher à ses souvenirs. La brune ne l’aura sans doute pas compris assez vite, mais ses agissements partaient tout de même d’une bonne intention. « C’était pour elle que tu le faisais. Tu ne dois pas t’en vouloir. » je tente de la rassurer, tout en effectuant quelques pas dans la pièce. « Ce n’est pas de ta faute, tu as agit au mieux. » L’enfer est pourtant pavé de bonnes intentions comme l’on le dit si bien. Mais peu importe, cela n’a aucune importance. Cette citation est débile de toute façon. Je ne sais pas si je me dis cela uniquement pour désinculper la brune de toute part de responsabilité ou si je le pense réellement, mais au fond, peu importe. On ne peut modifier le passé de toute façon, alors autant se tourner vers le futur et tenter de réparer ses erreurs au fur-et-à-mesure. Et par la force des choses, je suis amené à devoir aider la jeune libraire à réparer celles qui concernent sa sœur, en la retrouvant.

Toujours assise sur le bord du matelas, la jeune femme adopte un air démuni, me brisant légèrement le cœur. Peut-être aurais-je dû lui demander ce dont elle parlait réellement, avant d’aborder le sujet de Rose, plombant irrémédiablement le moment que nous étions en train de passer. « Dis-moi que Rose va bien. » soudainement, la voix d’Alice se brise sur la fin de sa phrase, laissant entendre tout son désarroi et sa peur du fait qu’il puisse arriver quelque chose à sa sœur. Elle l’aime, cela ne fait aucun doute. Je n’en ai même jamais douté à vrai dire, car il est évident qu’elle ne se donnerait pas autant de mal à la retrouver si elle ne l’aimait pas un minimum. Des fois, il m’arrive de me dire que Rose est tout de même assez cruelle pour infliger une telle chose à sa sœur, mais bien vite, je me reprends. Je ne sais pas se motivations, ne connait pas son point de vu et ne connait que la version de la brune. Alors qui suis-je pour juger la cadette Hudson ? Je divague. Après tout, ses motivations n’ont que trop peu d’importances du moment qu’on la retrouve, vivante et en bonne santé. Quoi qu’elle ne préfère peut-être pas qu’on la retrouve en final. Nous ne lui avons jamais demandé son avis dans cette histoire, il faut dire. Enfin, ce n’est pas comme-ci nous pourrions réellement le faire après tout. « Je ne peux pas affirmer grand chose avec certitude. » je finis par soupirer à l'attention de la jeune femme, tandis que je lui rends son regard. Après tout, avec les temps qui courent, une information pouvant être exact à un moment, peut tout aussi bien ne plus l'être la seconde d'après. Les bonnes nouvelles surtout, sont à prendre avec précaution. Bien vite, une personne libre peut se trouver enfermée à Azkaban sans même que l'on est le temps de cligner convenablement des paupières. Ma gorge se noue légèrement à cette idée. C'est une chose dont j'ai souvent fait l'expérience durant mes diverses enquêtes ; à mes dépends, mais pas seulement. Devoir rester de marbre devant une mère se lamentant d'avoir perdue son enfant, un homme déplorer la mort de son frère ou que sais-je d'autre, n'est pas chose aisée. Je ne pouvais pourtant pas me permettre de prendre trop à cœur chacune des affaires dans lesquelles je mettais les pieds, au risque de m'en trouver anéanti avant même qu'une simple semaine ne se termine. Avec la cadette Hudson, c'est pourtant bien différent. Certaines fois, il m'arrive même d'oublier que je ne la connais que par ce qu'Alice peut bien me conter d'elle et par quelques photos, prises il n'y a je ne sais combien de temps. « A part peut-être le fait qu'elle soit vivante et toujours en cavale. » je finis cependant par ajouter, un faible sourire venant apparaître sur mes lèvres. Je doute que quiconque ait pût se saisir de la liberté de Rose depuis que l'on m'ait délivré cette information ; après tout, cela fait de nombreux mois qu'elle parcourt les forêts de l'Angleterre pour prétendre à une liberté relative, alors je ne vois pas pourquoi elle se serait subitement fait capturée en l'espace de quelques semaines. Je ne veux pas y croire de toute manière ; m'étant forgé d'elle l'image d'une jeune femme tout de même assez réfléchie, comparé à son jeune âge, je doute fort qu'il soit possible qu'elle puisse commettre la moindre erreur entraînant sa chute, de manière aussi subite. Non, pour moi, même si cette information ne m'a été délivrée il y a quelques semaines déjà, il ne fait aucun doute qu'elle est toujours d'actualité. « C'est, du moins, ce que m'a laissé entendre un vieil ami. Nous étions comme des frères à l'époque de Poudlard et il me devait un service. Je lui ai donc demandé de m'apporter ce qu'il savait sur ta sœur, avant de le soumettre à un sortilège d'amnésie. » Je ne peux m'empêcher de lâcher un reniflement dédaigneux alors que je fais appel à la mémoire du mangemort. Sûrement avait-il dû oublier ce qu'il me devait, puisqu'il n'avait tout de même pas été aisé de lui parler. Je me rappelle encore cette longue course que nous avons eue à travers bois, alors même que l'un ou l'autre ne pouvait transplaner pour sous-planter l'autre, tellement notre course poursuite au rythme effrénée, nous laissait peu le temps de réfléchir au moindre sortilège. Le tout était encore moins propice à un transplanage, puisque nous risquions sans aucun doute de laisser un membre derrière nous. Ce que je ne souhaitais évidemment pas. Je me rappelle encore comment les choses avaient fini, alors même que le mangemort, glissant sur la glace de je ne sais quel lac gelé, s'était retrouvé à genoux. Comment il m'avait fallut le menacer de nous faire couler tous les deux sous la glace, sans le moindre espoir de remonter, s'il ne me disait pas ce qu'il savait. Car il était évident qu'il savait. Et le pire est que j'aurais certainement été capable d'y laisser véritablement la peau, ne souhaitant pas proférer des menaces en l'air. A défaut d'avoir été un jour un bon père ou un mari de choix - et ce n'est pas parce que les propos d'Alice me paraissent considérablement amers qu'ils me reviennent sans cesse en tête, mais plus parce qu'ils sonnent étrangement vrai, au fond - je veux pouvoir être sûr d'être un homme de parole. Et si cela inclus de devoir menacer quelqu'un de me faire mourir avec lui, je le ferais sans hésiter. Bien heureusement, les mangemorts sont d'abords des être mortifiés par la peur, préférant sauver leur peau que tout le reste. « Il m'a fait venir son meilleur raffleur. Ces choses là ne sont pas bien difficiles à faire parler. Quelques gallions, voir même quelques mornilles, suffisent généralement à leur faire délier ce qui leur tient lieu de bouche. » C'est avec force que la sordide tête du raffleur prend place dans mon esprit, m'arrachant un frisson alors que je me rappelle la puanteur du guerrier à tête de cochon. Sûrement avais-je dépensé plus que quelques gallions, y laissant tout de même un sacré paquet d'or, mais rien n'était superflu pour pouvoir collecter des nouvelles de Rose. Je devais bien cela à Alice aussi. « Selon lui, mangemorts et raffleurs sont à ses trousses. Sa non-venue à Poudlard n'est pas passée inaperçue, elle est sur la liste des fugitifs recherchés. Il la soupçonne de se trouver dans les forêts du Nord mais les mangemorts préfèrent se contenter d'inspecter le sud du Royaume-Uni, prétendument. » Je fais une légère moue, remarquant à quel point mes propos peuvent paraître vagues et incertains. C'est certainement ce qu'ils sont, dans un certain sens. Je n'ai même aucun doute là-dessus. N'importe qui aurait pût proférer de tels propos, pas seulement une personne sachant ce qu’il se passe réellement du côté des mangemorts. Pourtant, je ne peux pas omettre le fait que certains témoignages vont dans le sens du raffleur, confirmant absolument tous ces propos, ou presque. « Dans les divers villages où j'ai pût passer, certaines personnes m'ont affirmés l'avoir reconnue. Notamment au nord du Yorkshire. Alors le raffleur n'a peut-être pas tord. » je réfléchis alors à voix haute, avant de hausser brièvement les épaules tandis que je fixe Alice sans la voir réellement. Me détournant d'elle, je me retourne pour admirer le chemin de traverse pratiquement désert, par la fenêtre de la chambre, tout en m'appuyant légèrement contre le mur. Croisant les bras sur mon torse, j'observe un instant sans les voir, quelques passants traversant la rue d'une démarche vivace, visiblement peu désireux de rester là trop longtemps. Tout cela ne fait que rappeler un peu plus le fait que le monde magique n'est plus réellement ce qu'il était. Et au fond de moi, je ne peux m'empêcher de regretter celui que je connaissais en étant gamin. La seule agitation que l'on pouvait percevoir, c'était celle de la foule alors que les passants s'empressés de remplir leurs paniers de divers matériels de magie. La plupart du temps, il y avait une majorité d'étudiants lorsque je venais, peu à peu la rentrée de septembre. Mais aujourd'hui, devant le peu d'adultes osant encore s'aventurer sur le chemin et le nombre restreint de boutiques encore ouvertes, il ne fait aucun doute qu'il serait complètement surprenant de croiser un gamin dans le coin - à part si ces abrutis de fils de mangemorts se mettent encore en tête de sillonner l'allée des embrumes. « Et le mieux dans tout ça, c'est qu'elle n'est définitivement pas seule. » je finis par ajouter, tout en continuant à observer l'extérieur. Ou du moins est-ce ce que je donne l'air de fixer, puisque je suis tellement concentré sur le reflet d'Alice, silhouette chétive semblant à bouts de force, qu'il me serait impossible de visualiser une chose se trouvant à l'extérieur, même si je l'aurais voulu.

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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeDim 3 Mar - 14:16


And the tears come streaming down your face,
WHEN YOU LOSE SOMETHING YOU CAN'T REPLACE.


Assise sur le lit, Alice se sentait gauche. Maladroite et saisie par un malaise évident, ses pommettes se colorèrent d’une vive teinte rosée lorsque Tristan la rassura sur ses actes. Sans souffler mot, elle se contenta d’hausser les épaules, incertaine quant à la teneur de ses propres traditions familiales. Sûrement avait-elle agi pour le bien Rose et dans le but d’apaiser ses propres tourments mais elle ne se risqua pas d’approuver les dires de son compagnon. Elle appréciait cependant le réconfort que lui apportait l’écrivain, n’ayant cure de savoir s’il pensait réellement ou non chaque mot qu’il prononçait. Attendrie, Alice le suivit du regard, tandis qu’il esquissait quelques pas dans la pièce. Elle battit des cils et se sentit brusquement sur le point de vaciller. L’alcool avait un effet spécial sur elle ; force était de constater qu’elle mourrait d’envie de s’allonger de tout son long sur le lit et de rabattre une couverture sur son corps frémissant. Depuis la fuite de Rose, elle se sentait constamment accablée par le poids de ses remords ; des remords qui avaient d’ailleurs pris une tournure inédite à la suite du départ de Tristan. La peine s’était néanmoins atténuée lorsque leurs lèvres s’étaient frôlées mais il subsistait une trace indélébile qui meurtrissait son cœur. Une cicatrice hideuse qu’alimentait chaque jour l’absence de sa sœur cadette.

Lorsque Tristan lui signifia qu’il ne pouvait pas assurer grand-chose à propos de Rose, Alice baissa instantanément la tête vers ses mains. Celles-ci étaient jointes et sagement posées sur ses cuisses. Même lorsqu’il continua, en lui affirmant qu’elle était toujours en vie et en cavale, le malaise ne se dissipa pas. En relevant son visage, et en remarquant le léger sourire qui animait les lèvres de son compagnon, la jeune femme s’attendrit. D’après ce que Tristan laissait entendre, il possédait un réseau de relations relativement intéressant et tout aussi dangereux, ce qui ne manqua pas d’alarmer la jeune femme. Dans quelles circonstances lui avait-il lancé un sortilège d’amnésie ? Interdite, Alice croisa les bras sur sa poitrine et laissa Tristan continuer son récit. L’évocation du rafleur la fit frémir ; elle en voyait souvent à Pré-au-Lard et, fort heureusement, la librairie n’était pas leur lieu de prédilection. Enfin, l’écrivain lâcha la bombe qui ne tarda pas à exploser et qui, fatalement, fissura en profondeur la motivation d’Alice. Sa sœur était sur la liste des fugitifs recherchés. Etait-ce un mauvais rêve ? Oui, elle en était quasiment persuadée. Elle avait cru bien faire en racontant à la cantonade que Rose était partie en Australie ; chose relativement invraisemblable lorsqu’on y songeait car, malgré la présence d’une partie de leur famille là-bas, elles n’y avaient jamais mis les pieds. Le voile était tombé, dévoilant ainsi la vérité. Rose était en cavale et Alice mentait visiblement très mal.

La jeune femme acquiesça distraitement, s’interrogeant sur les raisons qui auraient pu pousser sa sœur à aller s’aventurer au nord du Yorkshire. Ce n’était qu’une question rhétorique car la cavale impliquait inévitablement des lieux divers et variés qui, à la base, ne faisaient pas partie du quotidien. Il lui était à présent impossible de se projeter dans l’esprit de sa sœur et pour cause, si un tel lien existait réellement entre elles, Alice n’aurait eu aucun mal à deviner ses sombres desseins et, de fait, à la retenir. Tristan se détourna finalement d’elle, se dirigeant vers la fenêtre où il plongea son regard, fasciné par les sorciers qui foulaient le pavé. Il devait y en avoir bien peu. Quelques années auparavant, Alice se souvenait des rues bondées et de des queues qui se formaient devant les magasins ; l’attente inévitable des dernières courses de noël. A présent, elle préférait encore parcourir Londres plutôt que le Chemin de Traverse. La plupart des sorciers de sang-mêlé qu’elle connaissait se comportaient de la même façon, fuyant volontiers l’univers tumultueux dans lequel ils vivaient au profit d’un autre, dans lequel ils se retrouvaient plus facilement et où leur vie n’était pas spécialement menacée. Nostalgique, la libraire dirigea son regard vers ses nombreux sacs, astucieusement collés les uns contre les autres. Tout n’était que superficialité. Avec qui allait-elle pouvoir fêter noël ? La seule présence d’Elwood lui suffirait. Elle espérait toutefois qu’il ne lui préfèrerait pas Lyse, ce qui serait perçu comme un affront à leur amitié.

Ses prunelles toujours fichées vers la rue, Tristan rajouta que Rose n’était pas seule. En un bref sursaut, Alice releva la tête, comme fascinée par la silhouette de son compagnon qui se dessinait devant elle. De cette révélation, elle en retira un grand soulagement avant d’être assaillie par un doute cuisant. Avec qui était-elle ? Alice n’avait jamais prêté grande attention aux fréquentations de sa sœur. Qu’aurait-elle pu bien dire ? De leur vivant, ses parents ne la questionnaient pas. Alors, de quel droit se serait-elle permise d’interroger sa cadette à ce propos ? A présent, sa propre bêtise prenait des allures inimaginables. Peut-être que Rose était en compagnie d’amis, nés-moldus ou non. Des compagnons de toujours dont Alice ne connaissait pas même les noms. Si seulement elle s’y était plus intéressée, peut-être aurait-elle pu apporter main forte à Tristan – et ce, même s’il n’en avait sûrement pas besoin. Les regrets étaient stériles. Déglutissant difficilement, la libraire tentait de remettre de l’ordre dans ses idées. Ce n’était pas chose aisée mais elle le devait bien à Rose. Et à Tristan. Surtout à Tristan.

« Pas seule ? » Répéta Alice en se redressant, aux aguets, quémandant visiblement plus d’informations. La jeune femme se leva et rejoignit Tristan en quelques enjambées rapides. Doucement, et après quelques secondes d’hésitation, elle saisit ses épaules, le détournant ainsi de la fenêtre. Le menton légèrement relevé, afin d’ancrer son regard clair dans celui de son vis-à-vis, la libraire relâcha sa prise et, timidement, posa ses paumes sur le torse de son compagnon. « Tu…tu sais avec qui elle est ? » Demanda-elle finalement, avant de se rendre compte de la stupidité de son interrogation.

S’il connaissait l’identité des personnes avec qui sa sœur cadette voyageait, sûrement n’aurait-il pas attendu pour lui dévoiler les noms qu’il était parvenu à récupérer. De fait, elle secoua la tête et recula d’un pas, les bras de nouveau ballants. Incapable de soutenir plus longtemps le regard de Tristan, Alice se rapprocha de la fenêtre et colla son front, ainsi que ses mains, contre la vitre. De la buée se dessinait là où sa bouche se situait. Ses paupières se fermèrent alors qu’elle tentait vainement d’assimiler toutes les révélations de son compagnon. Elle se haïssait de ne pas esquisser le moindre geste pour retrouver Rose et elle détestait le simple fait de savoir que Tristan se mettait perpétuellement en danger. Pour l’aider, pour aider les autres. Elle déglutit et, lorsqu’elle rouvrit enfin les yeux, l’horreur de la situation n’avait pas cessé de la tourmenter. Au contraire, elle semblait s’être amplifiée. Elle sentait ses forces l’abandonner peu à peu, la laissant désorientée et à bout de souffle. Elle n’était pas forte car, malgré tout, elle était responsable du départ de Rose et souffrait inévitablement des conséquences de ses actes. Elle le savait et rien ne pouvait la faire changer d’avis à ce propos ; pas même les sages paroles de Tristan.

« Elle est en danger, donc. Si les mangemorts la recherchent. » Elle ravala ses larmes et se redressa, de nouveau vacillante. Son échine fut ébranlée par un frisson déstabilisant. « L’autre jour, un ami m’a demandée pour quelles raisons je ne partais pas à la recherche de Rose, en me disant que rien ne me retenait ici. » Elle esquissa un sourire, vite fissuré par la douleur quasiment physique qu’elle ressentait. « Et c’est vrai. Je n’ai pas de mari, pas d’enfant, pas de famille à qui rendre des comptes. » Elle haussa brièvement les épaules et se mordilla rapidement la lèvre inférieure, cherchant à se donner une certaine contenance. Lentement, ses paupières se fermèrent. « Je peux t’aider à la retrouver. Je dois t’aider à la retrouver. » Souffla-t-elle. Elle rouvrit les yeux. « Tu…tu veux bien de moi ? » Alice s’écarta lentement de la fenêtre contre laquelle elle s’était adossée et pivota vers Tristan, lui faisant ainsi face.

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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeDim 10 Mar - 6:29

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Délivrer toutes ces informations à Alice à propos de sa sœur cadette, est loin d'être une chose aisée. Pourtant, je dois bien reconnaître que tout cela n'est constitué que d'informations futiles et légèrement dépourvues d'intérêt, puisque bien que cela soit un bon début, cela ne permettra pas encore de retrouver Rose. Loin de là même. Je sais bien à quel point la brune peut prendre tout cela à cœur cependant et c'est sûrement pour cela que je suis incapable de me retourner pour fixer mes prunelles dans les siennes. Ces maigres informations qui s'extirpent tant bien que mal des parois de mes lèvres sont insuffisantes. Je travaille trop lentement et ne retrouverai jamais la seconde descendante Hudson à ce rythme ; rien qu’en comptant le fait qu’elle puisse bouger à chaque instant, faussant ainsi toutes mes informations, complique considérablement les choses. En effet, rien ne peut être décemment considéré comme acquis, surtout dans les temps qui courent. Le regard toujours rivé sur cette fenêtre qui me laisse entrevoir le chemin de traverse, je n’accorde pourtant aucun regard aux quelques rares passants, préférant me perdre dans la contemplation du reflet de la libraire. Je me sentirais bien mal de lui accorder de tels regards en l’ayant véritablement face à moi, puisque je me doute bien que le fait de remarquer ainsi sa détresse, me fait entrer tout droit dans son intimité. « Pas seule ? » s’élève soudainement la voix de la jeune femme alors que je vois distinctement son reflet se mettre à bouger sur la vitre. Je comprends que cette information puisse retenir tout particulièrement son attention. Après tout, le fait que sa sœur ne se trouve pas seule implique forcément le fait qu’elle puisse se trouver à la fois plus exposée aux risques, mais également plus en sécurité par la même occasion. Tout dépend évidemment des personnes qui l’accompagnent, avec les questions de pureté de sang habituelles que cela implique, mais également de savoir si les personnes restant avec elle, sont en mesure de lui venir en aide si le besoin s’en fait sentir. Autant de facteurs, qui peuvent être déterminant en ce qu’il s’agit de la fuite de Rose et là pseudo-liberté qu’elle entretient présentement. Du coin de l’œil, je vois alors Alice se lever alors qu’elle s’applique à me rejoindre en quelques rapides enjambées. Je sens à peine ses mains tandis qu’elle me saisit délicatement par les épaules et me trouve alors tourner vers elle, sans savoir comment cela s’est produit. Mon cœur se met à palpiter plus fortement alors qu’elle pose ses doigts sur mon torse, créant ainsi un frisson qui me parcourt de part et d’autre, bien que je tente de ne rien en laisser entrevoir à la jeune femme. « Tu…tu sais avec qui elle est ? » lâche-t-elle finalement, rompant ainsi le doux silence de la pièce. Plongeant mes prunelles dans les siennes, je la dévisage un instant, me délectant de son regard brillant qui montre bien à quel point elle peut être une personne émotive et surtout, emplie de compassion. Je me mordille doucement la lèvre inférieure, me sentant coupable de ne pouvoir lui délivrer l’information qu’elle attend, une nouvelle fois. Maladroitement, je me mets à secouer la tête de manière négative. La réaction de la libraire ne se fait pas attendre puisqu’elle recule aussitôt d’un pas et, détachant ses paumes de mon torse, revient placer ses deux bras le long de son buste. Après quoi, elle rejoint la fenêtre et, collant son front et ses mains contre la vitre, se met à fermer les yeux ; de telle façon que cela me brise le cœur. Piteusement, je baisse la tête, me sentant envahi par une honte encore plus grande qu’auparavant. Mon visage se fend alors en une légère moue tandis que je me contente de fixer mes pieds.

Je ne comprends pas pourquoi il me parait si dur de retrouver Rose. Bon nombre de gamins de son âge, enfuis eux aussi de Poudlard, m’ont donné beaucoup moins de fil à retordre. Aussi se trouve-t-elle peut-être avec quelqu’un de plus âgé et de plus mature. Peut-être même a-t-elle rejoint un camp de réfugiés, ce qui expliquerait aisément pourquoi elle ne sait jamais fait attraper auparavant, étant donné que par là-bas, les personnes sont toutes très solidaires entre elles – ce que j’ai eu le temps de remarquer une fois, alors que je devais aller y rechercher un jeune fugitif pour lequel la mère se faisait du souci. « Elle est en danger, donc. Si les mangemorts la recherchent. » s’élève une nouvelle fois la voix d’Alice alors que son corps semble parcouru d’un frisson. Sa détresse est de plus en plus perceptible au fur et à mesure que les secondes s’égrainent. Je redresse lentement la tête, me mettant à fixer son dos. Je déglutis assez difficilement, alors que je réfléchis par quel moyen je peux la rassurer sans toutefois lui mentir. « Les rafleurs savent où chercher mais les mangemorts semblent s’évertuer à vouloir chercher dans le sud. » je rectifie alors à son attention, sans réellement savoir si ce détail est susceptible de changer quoi que ce soit pour elle ou pas. Esquissant un geste, je m’apprête à me rapprocher de la jeune femme, hésitant à la prendre dans mes bras pour être en mesure de la consoler. Elle se remet alors à parler et me coupe tout de suite dans mon mouvement, alors que je prête une grande attention à ce qu’elle souhaite me dire, tandis que son visage est toujours collé contre la vitre. « L’autre jour, un ami m’a demandée pour quelles raisons je ne partais pas à la recherche de Rose, en me disant que rien ne me retenait ici. » Dans le reflet de la vitre, je peux nettement entrevoir le sourire douloureux qui fend alors son visage. Je ne peux m’empêcher de remarquer que son ami n’a pas tord. Après tout, à part sa librairie installée à Pré-au-Lard, on ne peut pas réellement dire que quelque chose la retienne. Rien à part le Troisième-Œil et quelques amis, tout au plus. A commencer par cet ami-ci ; je suppose qu’elle tient beaucoup à lui si elle en vient à me conter ce qu’il a bien pût lui dire. Ou tout simplement qu’elle trouvait ses paroles tout à fait juste. « Et c’est vrai. Je n’ai pas de mari, pas d’enfant, pas de famille à qui rendre des comptes. » Elle hausse alors brièvement les épaules, comme pour conclure ses paroles. Comme-ci elle avait besoin de préciser sa pensée ; autant pour elle-même que pour moi, j’ai l’impression. Cette fois, je ne bouge pas et n’essaye pas de m’approcher d’elle. Je sens que dans son esprit, une idée est en train de faire son chemin et je n’attends plus que le moment où elle me l’exposera. Ce qu’elle ne tarde d’ailleurs pas à faire. « Je peux t’aider à la retrouver. Je dois t’aider à la retrouver. » Mon cœur fait une embardée dans ma poitrine alors que mes yeux s’écarquillent subitement. Je ne m’attendais pas du tout à cela, c’est sûr. Je ne suis pourtant pas contre l’idée d’avoir de la compagnie, bien au contraire, cela m’apprendra certainement à agir seulement après avoir réfléchi et à me montrer moins brutal avec les personnes que j’interroge. A me montrer moins bestial de manière générale, à vrai dire. Et puis, l’on dit bien souvent que les épreuves paraissent mois difficiles à braver lorsque l’on est à plusieurs. « Tu…tu veux bien de moi ? » me questionne alors la brune en de tournant de nouveau dans ma direction, alors que je sens ses prunelles se mettre à me scruter timidement. Je ne cherche pas à fuir son regard, bien au contraire, je préfère le soutenir. Je la scrute moi aussi pendant un instant, la dévisageant sans forcément m’en rendre compte alors que je me mets à réfléchir à sa demande – qui me semble bien trop à double-sens d’ailleurs. « Tu vas peut-être te mettre en danger si tu m’accompagnes. » je réfléchis à voix haute. Je pense bien sûr à ce mangemort que j’ai pensé à noyer, sans appréhension du fait de pouvoir moi aussi tomber sous la glace du lac gelé ; mais aussi au fait que je pourrais peut-être lui briser le cœur – même si je ne le souhaite évidemment pas. « Peut-être même en auras-tu marre de ma compagnie. » je continue tout en haussant brièvement les épaules. Cela me parait probable après tout, étant donné le fait que je me sais avoir un caractère peu facile à supporter et que je peux également me montrer assez insociable, dans un certain sens. La plupart du temps, je me trouve même caractère assez bourru. Aussi je me trouve très certainement aux antipodes d’Alice, au niveau caractériel tout du moins. Peut-être ne l’a-t-elle pas encore compris d’ailleurs, ce qui fait qu’elle ne m’a pas encore fuit en courant, comme elle se devrait de le faire. Mon cœur rate un battement à cette idée, tandis que je déglutis avec difficulté. « Si cela t’importes peu et que tu souhaites tout de même me suivre, libre à toi de le faire. Je ne t’en empêcherai pas. » Esquissant quelques pas en direction de la brune, je l’attrape alors délicatement par les hanches, alors que je finis de m’approcher d’elle. Posant mon front contre le sien, je plonge alors mes prunelles dans les siennes. Je l’observe ainsi un court instant, avant que mes lèvres s’étirent en un fin sourire, se voulant rassurant. « Je te le promets. » Je ferme les yeux avant de déposer doucement mes lèvres sur les siennes, ayant ainsi l’impression de sceller ma promesse dans ce simple élan qui fait pourtant s’élancer plus fort mon cœur contre ma poitrine alors qu’une nouvelle fois, le goût fruité des lèvres d’Alice se dépose sur les miennes. Je me recule alors, laissant toutefois mes mains posées sur ses hanches alors qu’un nouveau sourire apparait sur mes lèvres. Des promesses, j’en ai fais de nombreuses, mais hormis celle incluant de retrouver Rose, c’est la première fois que je suis aussi convaincu du fait que je la tiendrais, vaille que vaille. En même temps, il ne va pas être bien difficile d’accepter l’idée que la libraire puisse m’accompagner un peu partout. Bien au contraire, la simple idée que cela puisse être possible, me ravi totalement. Mon visage finit cependant par s’assombrir alors que je laisse mes mains quitter ses hanches, pour reculer légèrement, ne faisant même pas un pas complet vers l’arrière. « Mais c’était bien de cela que tu voulais parler tout à l’heure ? » je lui demande alors en haussant légèrement un sourcil alors que j’affiche un air soucieux. Après tout, la question que je me posais tout à l’heure, n’a pas complètement disparu de mon esprit et je me demande toujours si j’ai effectivement bien interprété sa question ou non. Cela me perturbe et m’interpelle plus que de raison, puisqu’elle pouvait tout aussi bien vouloir parler d’un autre sujet tout à fait sérieux. Auquel cas, je l’ai très certainement coupée dans son élan avec ms histoires. « C’était de Rose, n’est-ce pas ? » me semble-t-il alors bon de préciser, tandis que je continue de sonder son visage du regard. Rien qu’à l’expression facile qu’elle arbore depuis tout à l’heure, je pourrais aisément dire que cela n’est pas le cas au final.


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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeMar 12 Mar - 0:31


it's dark inside
« when you feel my heat, look into my
eyes, it's where my demons hide.»


Être dans une chambre, surtout en compagnie de Tristan, lui octroyait une vague déferlante de sensations poignantes. Son ventre était notamment touché par les aléas plaisants, mais douloureux, de ses envies. Alice aurait voulu voir Elwood, ne serait-ce que pour lui demander conseil sur la bonne marche à suivre. Il n’était cependant pas présent à ses côtés. La jeune femme pataugeait alors dans cet univers qu’elle s’était contentée de fantasmer, durant ces derniers mois, mais où elle ne parvenait pas à s'y retrouver. L’homme qu’elle aimait, qu’elle désirait, était dans la même pièce qu’elle et chacun de ses gestes trahissait la peur de trop en faire. Ou pas assez. Une tension était née sur ses épaules et ne la quittait jamais réellement. Tristan, sûrement plus à même de se contrôler, ne semblait pas se rendre compte des tourments que subissait Alice. Cette absence de réaction ne dérangeait pas la libraire qui serait sûrement morte de honte si une seule remarque amusée avait effleuré sa peau pâle. La rectification que lui apporta Tristan, au sujet de la nuance entre les rafleurs et les mangemorts, ne la rassura en rien. Alice se garda cependant de souffler mot et acquiesça sans protester. Il aurait été bien idiot de sa part de paniquer alors que son compagnon conservait un flegme olympien. Il faisait ça pour elle, pour ne pas renforcer ses nombreuses inquiétudes. Elle le savait et elle lui en était infiniment reconnaissante. Cela n’atténuait cependant pas la fatigue qui ponctuait chacun de ses gestes. Elle n’était plus qu’une silhouette fragile et à bout de souffle qui menaçait de se briser, de fléchir, à la moindre occasion. Toutes ses tentatives pour rester debout étaient néanmoins fructueuses ; et elle le devait à Rose, à Tristan. Depuis le départ de sa sœur, elle s’était rendue compte à quel point elle l’aimait et ce, même si elles avaient pour habitude de se malmener quotidiennement. Les mots de Clive la tourmentaient depuis quelques jours. L’absence de sa cadette lui pesait, elle ne pouvait décemment pas ignorer cette douleur lancinante qui meurtrissait son âme. Mais elle n’était pas capable d’affronter le monde extérieur ; pas pour le moment, du moins. On lui avait également fait remarquer que les boutiques, à Pré-au-Lard, se fermaient les unes après les autres. Raison de plus pour aller à la recherche de Rose ; même si elle ne savait pas comment s’y prendre, ni par où commencer. De fait, Tristan lui paraissait essentiel : elle voulait l’aider et elle désirait ardemment être à ses côtés lorsque Rose réapparaitrait. C’était bien plus qu’une simple envie, elle percevait cela comme une nécessité. Sa proposition était honnête, désespérée. Réfléchissant à haute voix, l’écrivain évoqua la possibilité d’une mise en danger imminente.

Silencieuse, la jeune femme se contenta d’hausser brièvement les épaules. C’était sûrement idiot de sa part mais elle se sentait en sécurité auprès de Tristan ; ils s’étaient évidemment rencontrés sur des terrains neutres, principalement dans la librairie, où rien ne les menaçait. Lorsqu’il continua sur sa lancée, émettant une hypothèse à propos de l’agacement qu’elle pourrait éventuellement ressentir à force d’être en sa compagnie, Alice sentit son front se plisser. Un seul mot, farouche et impulsif, passa ses lèvres entrouvertes. Jamais. Elle avait passé trop de temps à l’attendre, à pleurer son absence, pour pouvoir sérieusement songer à se plaindre de sa présence. Appréhendant le moment où Tristan donnerait sa réponse, Alice préféra conserver son regard rivé vers la pointe de ses chaussures et releva la tête vers son compagnon lorsqu’il reprit à nouveau la parole. A demi-mot, il acceptait sa demande. Tristan réduisit aux maximum les quelques mètres qui les séparaient, glissant alors ses doigts sur les hanches de sa compagne et collant son front contre le sien. A nouveau, la jeune femme se sentit perturbée, comme prise au piège par la chaleur que dégageait le corps de son vis-à-vis. Déglutissant difficilement, elle parvint toutefois à soutenir son regard sombre, dont elle se délectait de la brillance. Elle vit ses lèvres s’étirer en un doux sourire rassurant. Timidement, elle reposa ses phalanges sur son torse alors qu’il ne lui promettait de ne pas l’empêcher de le joindre, si elle en avait décidé ainsi. Elle ne voulait pas modifier ses méthodes, si méthodes il y avait, ni même ses techniques d’intimidation. Elle savait pertinemment qu’il n’était pas particulièrement loquace, ou gentillet, au premier abord. En réalité, lors de leur première rencontre, elle l’avait trouvé séduisant – mais aussi agréable qu’une porte de prison. En passant du temps avec lui, elle s’était surprise à apprécier sa présence et à en quémander plus, toujours plus. Il avait ce petit côté sombre, faussement désinvolte, qu’elle adulait et qu’elle souhaitait voir à l’œuvre.

Les paupières de Tristan se fermèrent et, lentement, il joignit sa bouche à la sienne. Comme s’il scellait sa promesse par un baiser. Imitant son compagnon, Alice put goûter à la saveur sucrée, à la texture addictive, de sa peau rosée. Ses doigts se contractèrent légèrement sur le tissu qu’elle agrippait, cherchant ainsi à garder un minimum de contenance. Ce contact, aussi léger et tendre que le battement d’aile d’un papillon, se rompit rapidement et la jeune femme, après quelques secondes de latence, battit des cils. Après chaque embrassade, elle avait la sensation de sortir d’un songe dans lequel elle aurait voulu s’attarder. Le visage de Tristan se froissa alors, ses traits devinrent durs. Surprise, Alice écarquilla les yeux, intimidée par ce brusque changement d’humeur. Elle se mordit instantanément la lèvre inférieure, craignant d’avoir mal agi. Les paumes de l’écrivain quittèrent ses hanches et il se recula légèrement. Il n’avait esquissé qu’un pas en arrière, à peine, restant physiquement proche de sa compagne. Cette dernière ne lâcha pas sa prise, les doigts toujours fermement noués autour du col de son habit. Arborant une moue soucieuse, et arquant un sourcil inquiet, Tristan lui demanda si c’était bien ce dont elle voulait parler. Penchant légèrement la tête sur le côté, comme pour sonder l’interrogation de l’écrivain, Alice fronça les sourcils. Lorsqu’il précisa alors le prénom de sa cadette, la jeune femme sentit des élans violents malmener son cœur. Un poids s’installa dans son estomac alors qu’elle peinait à déglutir correctement. Etait-il trop prématuré de parler d’eux, de l’interroger sur l’équation qu’ils formaient ? A Poudlard, tout était plus simple ; les relations adolescentes ne duraient pas bien longtemps et n’allaient jamais plus loin que quelques baisers échangés au détour des couloirs. Comment de fois en avait-elle ri avec Blodwyn, de ces bisous baveux qui lui donnaient surtout envie de fuir.

« Oui, c’était de Rose dont je voulais parler. En partie, du moins. » Incapable de soutenir le regard interrogatif de son compagnon, Alice tourna les talons et se dirigea vers le lit sur lequel elle s’assit. Visiblement inquiète, elle se malaxait les doigts avec force, cherchant désespérément à retenir les dernières bribes de raison qui semblaient lui échapper. « Le fait est que je ne sais pas exactement comment m’y prendre avec les…les hommes. » Aborder ce sujet intime la dérangeait mais ses explications atténueraient sûrement l’ampleur de ses maladresses. Un petit soupir passa ses lèvres entrouvertes tandis qu’elle tentait de mettre des mots sur son ressenti. « Je veux dire, tu…tu me plais vraiment beaucoup et c’est la première fois que quelqu’un me fait cet effet-là. Alors, je réitère ma question, qu’est-ce qu’on doit faire maintenant ? Discuter tranquillement ou bien se sauter dessus et s’arracher les vêtements avec les dents ? » Elle se redressa brusquement et secoua frénétiquement sa tête en signe de négation comme si elle cherchait à dissiper un doute. « Mais je n’ai jamais eu de telles idées à ton égard,… enfin, pas vraiment. » Se défendit-elle piteusement. Ses pommettes s’embrasèrent violemment. Embarrassée, elle se pinça l’arête du nez en un geste de détresse. Pour qui allait-il la prendre ? Elle aurait volontiers rajouté que ses fantasmes à son égard étaient chastes mais, après réflexion, elle jugeait préférable de ne plus rien ajouter à ce propos. Elle battit des cils et toisa brièvement la silhouette de son vis-à-vis, comme rassurée par sa seule présence. La gêne embrassait toujours ses traits mais cela lui importait peu. Elle croisa ses bras sur sa poitrine et gigota brièvement sur le lit, clairement mal à l’aise. « Pardon. Je crois que ça fait partie des choses dont les gens ne sont pas censés parler. » Elle se mordit la langue, maudissant sa stupidité et son manque flagrant de tact.
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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeMar 19 Mar - 6:27

your eyes, they shine so bright. (tristan) Tumblr_mh006sLlDz1qhb6pqo1_500
Cela fait près d’un mois que je ne me suis consacré à rien d’autre que la recherche de Rose. Je n’ai pas posé ma plume sur un bout de parchemin afin d’y coucher quelques mots d’histoire, depuis si longtemps que la couverture que me procure le métier d’écrivain, ne doit même plus exister. Quoi que les gens alentours peuvent bien croire au syndrome de la page blanche. Peu m’importe au final, les personnes vivants de l’écriture ne sont pas reconnues pour avoir amassé un tas d’or considérable ou que sais-je, du point de vu du monde, ils pourraient très bien se passer de revenues que cela reviendrait au même. Ainsi, à la manière des autres écrivains avant moi, les gens se contenteront de m’oublier et de cesser d’attendre après l’un de mes nouveaux textes – en admettant que certains attendent après –, n’ayant cure de savoir si je me trouve à dormir sous les ponts ou non. Ils me laissent ainsi tout le loisir de me préoccuper de la recherche de la cadette Hudson, si l’on omet les mangemorts qui s’évertuent à me mettre des bâtons dans les roues. Celle-ci – la recherche – m’obsède de plus en plus ces derniers temps d’ailleurs. Il m’arrive parfois de prendre quelques risques inconsidérés en ce qu’il s’agit de ma quête, afin de tenter de la mener à bien. Ainsi, il m’arrive parfois d’adopter un côté assez animal qui a pour unique conséquence de mettre tout le monde en danger. Autant es personnes que je tente d’interroger, que moi-même, à vrai dire. Le mangemort de l’autre jour, n’est pas l’unique exemple que je peux fournir. J’ai parfois l’impression d’être un loup tentant de protéger sa meute, sachant qu’il être amener à se sacrifier afin de protéger les siens. Et le fait que je me sois ainsi épris de la jeune femme – même si eu assez de mal à le reconnaitre à un certain moment – n’aide pas véritablement à me défaire de cette idée. Mais je m’en accommode plutôt bien. Surtout depuis qu’Alice est revenue vers moi. Jamais je n’aurais cru pouvoir tenter de nouveau de l’embrasser – surtout en me remémorant ce qui est arrivé la dernière fois que j’ai tenté une telle chose – et c’est pourtant ce qui est arrivé. Cette fois, mes lèvres ont même pût s’imprégner du léger goût fruité des siennes, à plusieurs reprises, sans que la brune lève la main sur moi afin de venir endolorir ma pommette. Et c’est surtout à présent que je me sens idiot de ne pas être revenu vers elle alors qu’elle scandait mon nom à la nuit lorsque j’ai quitté la librairie et aussi de ne plus être venu à sa rencontrer par la suite. Et pourtant, j’aurais dû lui faire part de l’avancée de mes recherches, aussi maigre soit-elle, à défaut de simplement venir pour la voir. Je dois bien cela à Rose. Car même si je ne la connais pas personnellement, j’ai la forte impression que je lui dois beaucoup. Aussi est-ce un peu mauvais de penser cela, mais sans sa fuite, je n’aurais certainement jamais rencontré Alice. Ainsi je lui en suis reconnaissant, même si j’avoue être mal à l’aise d’avoir de telles pensées. Et rien que pour cela, je serais capable de la retrouver afin de lui témoigner ma gratitude et la remercier. Bien que, j’avoue volontiers qu’il est tout aussi important de ramener la jeune femme à sa sœur, puisque c’est tout de même mon but premier dans cette histoire. Et pour le coup, c’est à l’ancienne poufsouffle que je le dois.

Alors me revient soudainement le questionnement du fait de savoir si nous parlons bien de la même chose. Car même si à présent, il n’y a aucun quiproquo possible quant à notre conversation, il est tout de même envisageable qu’il y ait eu une méprise à un certain moment. Sans le vouloir, je me recule de façon instinctive alors que mes sourcils se froncent doucement. Je vois bien dans le regard de la jeune femme, que ce changement soudain d’attitude, lui fait légèrement peur. Je reste pourtant non loin d’elle, alors que je m’empresse de la questionner, lui faisant ainsi part de mon interrogation. « Oui, c’était de Rose dont je voulais parler. En partie, du moins. » répond-t-elle alors à mi-voix. Contre toute attente, elle se détourne subitement de moi, comme-ci elle tente de me dissimuler la vue de son visage, alors qu’elle me contourne pour s’approcher du lit. Allant s’asseoir sur le bord du matelas, elle me semble bien mal installée puisque pour moi, il ne fait aucun doute qu’elle est autant assise sur le bois peu confortable du sommier que sur le matelas de plume. Un instant, je reste le regard rivé sur l’endroit où elle était, avant de finir de me tourner complètement dans sa direction, remarquant avec inquiétude sa façon de se tordre les doigts. Et soudainement, je me sens coupable de lui avoir posé cette question. Cela a dû la prendre de court, après que je lui ai parlé de sa sœur. « Le fait est que je ne sais pas exactement comment m’y prendre avec les…les hommes. » laisse-t-elle échapper en même temps qu’un soupir. Sa détresse est perceptible, mais je me sens dans l’incapacité de l’aider. Je ne comprends pas ce qu’elle entend par là. Pas encore du moins. Je déglutis, me sentant tout à fait inutile, mais ne bouge pas, me contentant d’attendre qu’elle aille à la suite de son idée. « Je veux dire, tu…tu me plais vraiment beaucoup et c’est la première fois que quelqu’un me fait cet effet-là. Alors, je réitère ma question, qu’est-ce qu’on doit faire maintenant ? Discuter tranquillement ou bien se sauter dessus et s’arracher les vêtements avec les dents ? » Je reste interloqué pendant quelques instants, avant de hausser un sourcil alors que j’adopte une attitude mi-amusée mi-surprise. De son côté, la brune se met à secouer la tête de manière frénétique, comme-ci elle regrette déjà ses paroles. C’est pourquoi je tente de dissimuler tant bien que mal mon amusement, afin de ne pas accroitre son désarroi. « Mais je n’ai jamais eu de telles idées à ton égard,… enfin, pas vraiment. » ajoute-t-elle subitement en revêtant un air tout de même assez gêné. Sa façon de se pincer l’arrête du nez, m'attendri plus qu’autre chose, me faisant presque oublier ses paroles qui sous-entendent pourtant quelque chose d’assez inattendu. Du moins ne m’y attendais-je pas. Je m’arrange pour adopter une expression neutre, alors qu’Alice tourne de nouveau la tête dans ma direction, cherchant nettement à capter mon regard. Je m’empresse aussitôt de lui donner satisfaction, en plantant mes prunelles dans les siennes. Et j’ai alors l’impression que la totalité de sa détresse se desserve en moi. C’est pourtant impossible, vu l’air éperdu que continuent à arborer ses traits. « Pardon. Je crois que ça fait partie des choses dont les gens ne sont pas censés parler. » Un instant, je ne peux m'empêcher d'afficher un air perdu, avant de finalement passer ma langue sur mes lèvres, comme pour reprendre mes esprits. Je rejoins alors la jeune femme, m'asseyant à ses côtés sur le matelas. J'ai tout de même du mal à croire qu'elle ait pût avoir de telles idées, elle que j'ai toujours vu comme l'innocence pure, mais c'est tout de même ce qu'elle sous-entend plus ou moins, m'empêcher de nier quoi que ce soit. A vrai dire, de telles pensées venant d'elle, bien loin de m'effrayer, font germer des idées dans mon esprit où l'imagination est encore bien fertile. Je ne parviens même pas à me dire que cela peut être déplacé. Après tout, ce serait mentir d'affirmer qu'elle n'a pas elle-même hanter mes propres rêves et pas de la manière la plus chaste qui soit généralement. Un sourire gêné se dessine sur mon visage alors que me reviennent en tête des images floues, m'étant déjà apparues dans mon sommeil. Je profite alors pour tourner la tête vers la libraire, caressant doucement sa joue alors que je place l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. « Peu importe les conventions, les gens disent ce qu'ils veulent. Enfin, tu peux me dire ce que tu veux, ça ne me dérange pas. » je finis par souffler en haussant brièvement les épaules, alors que je laisse retomber mon bras, cessant le contact que j'exerce sur son visage. Des fois, la discussion peut même avoir du bon. Surtout dans le cas présent, je dirais. Le cœur battant à tout rompre, je dodeline un peu la tête alors que je me rends compte que je ne lui serais pas forcément d’une grande aide. Après tout, à part pour ma femme, il ne m’a jamais été donné de partager le lit de quelqu’un d’autre. Ou du moins n’ai-je pas souvenir d’autres expériences, même si je dois reconnaître que les nombreuses fois où je suis rentré chez moi éméché, laissent place à un sacré doute. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas forcément le mieux placer pour répondre à ses interrogations. Si elle veut véritablement m’en faire part tout du moins, puisque je reconnais l’avoir pris de court tout à l’heure. « D’ailleurs, si tu n’as pas envie d’en parler, dis le moi. Je ne veux pas que tu te sentes obligée de le faire. » je m’empresse alors de préciser, alors que je me mordille doucement la lèvre inférieure en tournant de nouveau le visage dans sa direction. Mes prunelles embrassent son visage du regard, alors que j’essaye de décrypter ses traits. J’imagine tout de même qu’elle aurait tenté d’évoquer un autre sujet, quitte à inventer une excuse puérile, pour être épargnée de la conversation si jamais elle ne souhaitait pas la tenir avec moi. Esquissant une moue légère, je prends alors une décision rapide alors que je me laisse doucement glisser du bord du matelas, afin de venir me placer devant elle. « Enfin. Imaginons que je te laisse faire ce que tu veux de moi ; de mon esprit, de mon corps, peu importe. Qu’est-ce que tu aurais envie de faire ? » je lui demande tout de même en finissant de m’agenouiller confortablement devant elle, alors que je place les paumes de mes mains sur ses cuisses. Il me semble que depuis la nuit des temps, c’est l’instinct qui pousse la nature humaine à se former, sans quoi les premiers hommes n’auraient jamais trouvé comme engendrer une descendance j’imagine. Aussi est-il certainement mieux de laisser parler ses instincts, qui répondront certainement mieux que quiconque à ses interrogations.


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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeMar 26 Mar - 23:39


the beat we're looking for
« there is something in your eyes
that's longing for some more.»


Cette situation était gênante mais, curieusement, Alice savait qu’elle n’aurait jamais pu s’y dérober. Même si elle l’avait voulu. Ses lèvres étaient encore imprégnées de la saveur que dégageaient celles de Tristan ; de fait, elle devait être honnête avec lui et énoncer clairement ce qui la troublait. En quelques mois, l’écrivain avait perçu, et assimilé, une partie de sa vie que peu de gens connaissaient. Puisqu’il entrait de nouveau dans sa vie, et cette fois-ci de manière plus intime, il était en droit de savoir que sa compagne n’avait jamais pu apprécier la douceur de la passion physique. La jeune femme ne considérait pas sa virginité comme une tare, même si elle se sentait profondément idiote face à Tristan, et elle n’avait jamais vraiment eu dans l’idée de s’en débarrasser au plus vite. Ceci étant dit, dans l’atmosphère tendue de la chambre, la libraire faisait face à tout ce qu’elle avait loupé au cours de ces dernières années. Sa candeur s’était brusquement métamorphosée en niaiserie. Pourtant, le jeune homme ne la jugeait pas, bien au contraire – alors qu’il aurait pu lui faire savoir qu’entretenir une telle conversation était un geste quelque peu prématuré. Ils venaient de se retrouver, d’une manière inédite, et parler crûment risquait de briser ce qu’ils venaient de reconstruire. Surtout après voir évoqué le sujet épineux que représentait Rose ; fort heureusement, Alice était rassurée à l’idée de partir également à sa recherche, surtout en compagnie de Tristan. Elle n’avait pas dans l’idée de l’empêcher d’agir à sa guise, de critiquer ses moindres faits et gestes. Mais elle voulait s’impliquer dans le métier « officieux » de Tristan, dans cette activité bénévole qu’il menait avec brio. C’était aussi un bon moyen pour elle de se rapprocher de l’homme dont elle était éprise, ce qui évidemment ne pouvait que l’enthousiasmer au plus haut point. Le sorcier rejoignit le matelas en quelques enjambées et s’installa non loin de la jeune femme, esquissant un petit sourire. Presque gêné, voire intimidé. Aussitôt, Alice baissa son regard clair vers ses mains jointes, consciente d’être responsable de ce malaise. Jamais elle n’avait voulu le troubler ou rendre cet instant moins délicieux qu’à l’accoutumée. Elle releva finalement sa figure vers son vis-à-vis. Ce dernier frôla doucement sa joue, faisant ainsi glisser une mèche de ses cheveux bruns derrière son oreille. Ce geste, infiniment tendre, la fit frémir. Tristan s’empressa alors de la rassurer, son souffle brûlant caressant la pulpe de sa peau. Prêtant une oreille toutefois attentive à ses propos, Alice acquiesça et elle se fit violence afin de ne pas se pencher, frôlant ainsi sa bouche de la sienne. Non, elle resta immobile. Sage, quasiment craintive. Mais, toutefois humaine, un tel comportement lui apporta un terrible sentiment de frustration. Au moins, elle savait qu’elle pouvait confier tout (et surtout n’importe quoi) à Tristan, ce qui avait le privilège d’amoindrir ses craintes. Le contact qu’il exerçait sur sa pommette se brisa rapidement alors qu’il laissait tomber la paume de sa main sur le drap. Se redressant l’espace d’un bref instant, Alice porta ses prunelles vers la fenêtre de la chambre. Lentement, la lumière disparaissait, enveloppée par les ténèbres de la nuit. La voix de son compagnon résonna une nouvelle fois dans la pièce. La jeune femme pivota vers Tristan, attendrie par l’attention qu’il lui portait. Son regard glissa vers sa lèvre inférieure, qu’il taquinait de ses dents. Soudain, le jeune homme se laissa glisser au sol. Il se positionna face à Alice qui, les yeux écarquillés, observait son étrange manège. Il épousa ses cuisses de ses paumes.

La jeune femme gigota, peu habituée à ce genre de proximité, mais tint bon. L’interrogation qui passa les lèvres rosées de Tristan la laissa cependant bouche bée. Que ferait-elle de lui s’il lui laissait la possibilité d’user, et d’abuser, de son esprit et de son corps ? Ses pommettes se colorèrent d’une violente teinte rougeâtre alors que plusieurs scènes, dont elle avait apprécié la teneur certaines nuits, s’imposaient à elle. Alice chercha tout d’abord à fuir le regard de Tristan, intimidée à la simple idée de lui avouer ce à quoi elle pensait. Elle ne pouvait pas lui dire. C’était une chose d’imaginer les prouesses qu’ils pouvaient faire ensemble, c’en était une autre de les énoncer à haute voix. Comment pourrait-elle soutenir son regard, si jamais elle osait ouvrir la bouche ? Son visage se fissura en une légère moue. Passant méthodiquement la pointe de sa langue le long de sa lèvre inférieure, en un geste de profond désarroi, Alice tarda à déglutir correctement. Sa bouche était sèche, sa gorge serrée. Après plusieurs tentatives infructueuses, la jeune femme rencontra le regard de Tristan et ne chercha plus à le duper en portant son attention sur chaque recoin de la pièce. Elle était consciente qu’elle ne pouvait pas repousser éternellement le moment le plus honteux de son existence. Un tantinet intimidée, la libraire posa fébrilement ses mains sur le dos de celles de son vis-à-vis. « C’est gênant, tu sais, de devoir te dire ça. » protesta-t-elle mollement, sans grande conviction, en un doux chuchotement. Instinctivement, elle porta ses doigts tremblants vers les boucles sombres de Tristan, les effleurant de sorte à pouvoir apprécier leur texture. « J’aurais envie de te toucher. » reprit-t-elle subitement, comme animée par une vivacité peu commune. Ses lèvres frémirent alors qu’elle imaginait être en mesure de frôler, épouser, embrasser, mordiller la peau lisse de Tristan. Ses paupières papillonnèrent. « Oui, je crois que c’est ce que j’aurais d’abord envie de faire. Te toucher, juste te toucher. » Quittant les mèches de Tristan, avec lesquelles elle s’amusait, elle posa ses phalanges sur les joues de son compagnon. Elle tentait de puiser la bravoure dans les dernières ressources qui lui restaient. « Par la suite, je suppose que j’aurais besoin de te sentir contre moi. Et – et en moi ? » Pathétique. Elle se sentait misérable. Rapidement, elle cessa de caresser la joue de Tristan. Ses mains, qu’elle prit l’initiative de joindre, retombèrent doucement sur ses cuisses, non loin de celles de son compagnon. Pour qui la prenait-il désormais ? A formuler des interrogations indistinctes là où il n’y avait qu’un fond de vérité. « Je peux te retourner la question ? Si jamais… si jamais je te laisse faire de moi ce que bon te semble, que voudrais-tu faire ? » Elle releva sa figure, à la moue chagrine, vers son interlocuteur. Son regard captura le sien en une tendre étreinte. Elle haussa les épaules, signifiant pas ce simple geste qu’elle ne se formaliserait pas outre-mesure d’une absence de réponse de sa part. Alice se surprit pourtant à espérer que cette envie, ce désir brûlant, qui la consumait l’ébranlait également. Elle ne voulait pas aller trop vite en besogne mais, à ses yeux, des fantasmes innocents – qui ne se réaliseraient peut-être jamais si elle mourrait le lendemain – ne pouvaient pas faire grand mal. La guerre poussait les sorciers à aller vite, trop vite parfois, à profiter de chaque seconde comme s’il s’agissait de la dernière. Et elle comprenait pour quelles raisons ces gens se comportaient parfois de manières insensée. Si elle en avait l'audace, sûrement ferait-elle de même.

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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeLun 1 Avr - 23:07

your eyes, they shine so bright. (tristan) Tumblr_mh006sLlDz1qhb6pqo1_500
Personne n’aurait pu prévoir ce qui s’est passé aujourd’hui, pas même le meilleur des voyants ou autre pratiquant de la divination. Il y a quelques heures encore, nous étions devenus de simples étrangers l’un pour l’autre, n’ayant pas donné le moindre signe de vie depuis des mois et n’ayant aucun moyen de savoir ce qu’il advenait de l’autre. Et à présent, nous sommes assis là, l’un à côté de l’autre sur le bord du matelas, dans une chambre du Chaudron Baveur. A nous faire des confidences qui plus est. Du moins, cela y ressemble fortement pour ce qui est d’Alice, puisque je ne peux pas prétendre avoir dit quelque chose de vraiment personnel depuis tout à l’heure, ne jugeant pas forcément mes excuses à son égard comme étant des choses foncièrement personnelles. Après tout, elle doit sûrement savoir depuis un moment que jamais je n’ai réellement pensé tout ce que je lui ai dit, me doutant qu’elle sait que mes paroles ont dépassé ma pensée. Du moins j’espère qu’elle le sait. Je ne considère pas mon baiser comme une confidence personnelle non plus d’ailleurs, puisqu’il me semble avoir déjà tenté de l’embrasser auparavant, même si je trouve préférable de ne plus y penser. Ainsi je me sens un peu gêné de lui demander des précisions sur des choses si personnelles, aussi je lui précise qu’elle n’est pas obligée de répondre à mes interrogations si elle n’en a pas envie. Après quoi je me laisse glisser sur le plancher, me plaçant à genoux face à elle avant de placer mes mains sur ses cuisses. Je la sens frissonner à ce contact alors que je la vois se raidir, les muscles de son cou se tendant légèrement, alors qu’elle se met à bouger de manière mal à l’aise. Elle ne me repousse pas cependant, finissant certainement par s’accommoder à cette proximité qui semble lui être étrangère. Je ne peux m’empêcher de remarquer l’air hébété qu’elle arbore tout de même, lorsque ma question passe finalement le seuil de mes lèvres. Puis, sans crier garde, ses pommettes se teintent soudainement d’une légère teinte rouge et je ne peux m’empêcher de laisser un sourire étirer mes lèvres, complètement attendri là où c’est autour de la jeune femme de paraître gênée. Tout en elle le montre ; autant son regard qui s’est fait fuyant, que sa façon de passer sa langue sur ses lèvres. Pourtant, ses prunelles finissent par rencontrer de nouveau les miennes alors qu’elle pose ses mains au dessus des miennes, m’arrachant un frisson alors que sa peau frôle la mienne. « C’est gênant, tu sais, de devoir te dire ça. » proteste-t-elle d’une voix lasse avec si peu d’intonation dans la voix, que je doute du fait qu’elle veuille réellement protester. Enlevant sa main de la mienne, elle la porte alors jusqu’à mes cheveux, qu’elle se met à caresser lentement. « J’aurais envie de te toucher. » finit-elle par articuler, se mettant ainsi à répondre à ma question malgré ses quelques brèves protestations. Ses cils se mettent alors à papillonner, tandis que je l’observe en silence. Je me demande ce à quoi elle pense, mais n’étant malheureusement pas légilimens, je suis bien obliger d’attendre qu’elle me fasse elle-même part de ses pensées, pour peu qu’elle souhaite me les dire. « Oui, je crois que c’est ce que j’aurais d’abord envie de faire. Te toucher, juste te toucher. » me souffle-t-elle alors. Après quoi elle laisse sa main glisser le long de ma mâchoire, afin de venir enserrer ma joue dans sa paume. J’ai bien envie de lui embrasser le bout des doigts, mais je préfère m’abstenir, de peur de la freiner dans sa lancée, elle qui semble bien partie malgré ses quelques réticences à s’exprimer au début. « Par la suite, je suppose que j’aurais besoin de te sentir contre moi. Et – et en moi ? » susurre-t-elle. Et sans que je puisse expliquer pourquoi, j’ai soudainement la sensation que cette question est plus rhétorique qu’autre chose. Toutefois, je ne peux m’empêcher de frissonner à ces mots, remarquant avec une certaine moue de tristesse qu’elle retire sa main de ma joue pour venir la joindre à son autre main, les laissant ainsi retomber ensemble sur ses cuisses.

Son gêne m’est grandement perceptible d’ailleurs, mais je ne peux que comprendre ce qu’elle ressent. Quelques fois, certaines choses sont tout de même dures à dire, comme c’est le cas ici. La nature timide de la jeune femme – du moins se montre-t-elle souvent d’une timidité peu commune lorsqu’elle se trouve à mes côtés – ne doit pas forcément l’aider à se révéler ainsi. Et pourtant, elle s’est prêtée au jeu, acceptant ainsi de se livrer à moi. « Je peux te retourner la question ? Si jamais… si jamais je te laisse faire de moi ce que bon te semble, que voudrais-tu faire ? » demande-t-elle subitement. Je ne me suis pas attendu à me voir retourner la question, aussi je remarque avec un léger sourire que je me suis pris à mon propre piège. Elle me fait pourtant signe d’un simple mouvement d’épaules, que je ne suis pas obligé de répondre. Mais il serait véritablement mesquin de ma part de ne pas lui répondre alors qu’elle-même s’est pliée au jeu, me délivrant les réponses lui venant à l’esprit. Aussi je me redresse un peu, parcourant son corps du regard, faisant remonter mes prunelles le long de sa mâchoire, effleurant ses lèvres, pour finalement se poser dans son propre regard. Mes mains se remettent à caresser ses cuisses d’un geste presque mécanique, alors que je me plais à réfléchir à la question. « Je pense que je commencerais par t’embrasser à n’en plus pouvoir, afin de rendre plus réelle cette image qui a souvent infiltré mes rêves. » je commence à lui dire s’en sourciller, n’éprouvant aucune gêne à l’idée de lui avouer qu’il m’est déjà arrivé de rêver de nous deux ensemble. Après tout, autant dire la vérité, surtout qu’elle m’a elle-même dit un peu plus tôt, qu’il m’était également arrivé de hanter ses rêves. « Après quoi, je me plairais à reprendre ma respiration en gardant la tête enfouie dans ton cou, m’enivrant de ton délicat parfum alors que j’arracherais doucement tes vêtements. » Je ferme les yeux, tentant de m’imaginer faire ses actions, imaginant ainsi la suite sans trop de mal. Car contrairement à elle, ce n’est pas la première fois que je m’entiche de quelqu’un au point d’avoir ce genre de pensées, même s’il me faut avouer que je préfère éviter de mentionner la première occupante de mes songes nocturnes. « Je continuerais en te caressant, tentant d’effleurer chaque parcelle de ton corps de mes lèvres, même les endroits interdits. » Je ne peux m’empêcher de passer ma langue sur mes lèvres alors que me projette plus loin dans mes pensées, tentant de trouver les mots les plus justes possibles pour lui expliquer les images qui se mettent à défiler derrière mes paupières closes, à la manière d’un film où je suis spectateur de mes propres actes. « Je – je… » Mes sourcils se froncent légèrement tandis que je fais la grimace alors que mes paupières se rouvrent doucement. Je suis obligé de battre plusieurs fois des cils, afin de m’acclimater de nouveau à la lumière ambiante. Je secoue alors doucement la tête à plusieurs reprises, avant de finalement poser mes prunelles sur Alice. « Je ne suis pas très doué avec les mots, mais… Je pourrai te montrer ? » je lui demande avant de déglutir. Finissant alors de me redresser, je porte une main jusqu’à sa joue afin de la caresser tendrement. Approchant mon visage du sien, je suis obligé de me tendre un peu pour compenser la taille supplémentaire que lui procure le fait d’être assise sur le matelas, afin de celer une nouvelle fois nos lèvres dans un baiser délicat. Seulement ne dure-t-il pas longtemps puisque je m’oblige à me détacher de ses lèvres afin de ne pas trop la brusquer – si ce n’est pas déjà fait – afin qu’elle se sente toujours capable de me repousser si jamais elle le souhaite. Je laisse mon visage tout de même assez près du sien, pour que nos deux souffles continuent de se mêler, alors que je l’interroge du regard, les prunelles pétillantes de désir.


Dernière édition par Tristan Everdeen le Mar 23 Avr - 14:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeJeu 18 Avr - 22:56


'cos i love you
« as we were dancing in the blue
i was synchronized with you.»


En compagnie de Tristan, Alice était d’une timidité maladive. Une gêne contre laquelle elle ne pouvait pas lutter – malheureusement car, au fur et à mesure des secondes écoulées, elle avait la sensation d’être particulièrement gauche. Les mots passaient la frontière de ses lèvres. Toutefois, alors qu’elle inventait une histoire dans laquelle elle était capable d’aller bien au-delà de ses craintes, elle se surprit à se prendre au jeu. Evidemment, de telles révélations en amenaient d’autres. Ainsi, elle ne put s’empêcher de quémander de plus amples informations auprès du principal intéressé. Force était de constater qu’il possédait l’expérience qu’elle n’avait pas et qu’elle n’avait jamais osé posséder. Une expérience acquise avec une autre femme, certes, mais Alice se serait sûrement sentie stupide si elle avait ressenti une once de jalousie à l’égard de l’épouse de Tristan. Evidemment, elle avait été la première – et peut-être la seule mais qu’importait, au fond ? son décès prématuré, ainsi que celui de sa fille, n’avait rien de réjouissant. Se mordillant légèrement la lèvre inférieure, en un geste de profond désarroi, la libraire ne soufflait mot. Elle attendait patiemment, non sans ressentir une pointe d’envie à travers la brume épaisse que formaient ses émotions, une réponse de la part de l’écrivain. S’il n’avait pas envie d’assouvir sa curiosité, elle ne l’y forcerait pas. C’était un sujet difficile à aborder pour Alice, à cause de son manque d’idées – en y réfléchissant, peut-être même que Rose avait une longueur d’avance sur son aînée. Ceci étant dit, cette dernière ne s’intéressait guère aux prouesses physiques de sa cadette, vaguement écœurée en imaginant Rose perçue par les hommes comme un objet de désir. Elle en frissonnait de dégoût car ce n’était pas ainsi qu’elle voulait voir sa petite sœur. Enfin, la voix de Tristan brisa le silence et taquina ses oreilles, sa curiosité. Doucement, ses pommettes se colorèrent alors que les premières révélations du jeune homme lui donnaient l’impression d’être désirable. Elle imaginait sans peine la plupart des actions que Tristan voulait porter sur elle et pour cause, elle en avait souvent rêvé. Sa pudeur l’avait néanmoins empêchée de se confier. L’embrasser, évidemment qu’elle le désirait – elle en voulait bien plus et ce, même si elle redoutait le moment où ils passeraient à l’acte. Imaginer était une chose, reproduire les actes en était une autre. Tristan n’était pas idiot. Il connaissait Alice, il savait qu’il était extrêmement facile de la terroriser. De fait, plus le jeune homme explorait le fond de ses pensées, plus la jeune femme se sentait fébrile. Ces sensations, étranges mais délicieuses, lui tiraillaient le ventre de manière telle que sa concentration lui faisait à présent défaut. Lui arracher ses vêtements. Les lentes arabesques que Tristan dessinait sur ses cuisses ne faisaient qu’amplifier la tension qui régnait dans le creux de ses reins. Par Merlin, avait-elle seulement mis des sous-vêtements assortis ? Frappée par l’idiotie de cette pensée, elle retint sa respiration alors que Tristan partait toujours plus loin dans ses actes. Ses sourcils se froncèrent, signe évident qu’il cherchait ses mots. Il se tut et, enfin, fit battre ses paupières afin de s’acclimater à la douce lumière qui régnait dans la pièce. Le soleil ne tarderait pas à se coucher. L’hiver était rude, désagréable. La nuit tombait souvent brutalement sur l’Angleterre et la fraîcheur n’en était toujours que plus déstabilisante.

Leurs regards se rejoignirent enfin. La demande de Tristan eut, pour Alice, l’effet d’une bombe. Ebranlée par ce qu’il désirait lui montrer, le seul bruit qui passa sa bouche fut un petit roucoulement guttural. Les doigts du jeune homme frôlèrent sa joue, avant de l’épouser, et il se redressa de manière à atteindre les le visage d’Alice. Leurs lèvres se scellèrent à nouveau. La libraire fut tentée d’enrouler ses bras autour de la nuque de son compagnon mais, les bras à demi-levés, elle fut incapable d’esquisser le moindre geste. Ses paupières se fermèrent machinalement. Leurs baisers avaient toujours ce goût de retenue, dans le sens où Alice n’était pas assez confiante pour se laisser pleinement aller. Finalement, Tristan eut la présence d’esprit de ne pas prolonger indéfiniment leur baiser afin de ne pas la brusquer. Les paupières toujours fermées, elle savait pertinemment que le visage de l’écrivain se trouvait non loin du sien. Leurs souffles se mêlaient l’un à l’autre en une exquise danse. Ses avant-bras se couvrirent de chair de poule et de nombreux frissons saisirent sa poitrine, son dos. Son bas-ventre était comme crispé sous l’envie impétueuse qu’elle ressentait le besoin d’assouvir. Elle avait envie de lui, c’était indéniable. Mais n’était-ce pas odieux de sa part de prendre du bon temps alors que sa sœur était dehors, seule et sûrement en danger ? Brusquement, la brume qui nimbait sa conscience se leva. Elle battit des cils et posa son regard brillant dans celui de Tristan dans lequel elle pouvait aisément déceler les mêmes émotions que les siennes. D’une part cela la rassura, de l’autre cela lui donna le courage nécessaire pour agir comme elle le devait. Aimer. Cela ne la rendait pas plus brave, pas plus intrépide. Au contraire, elle avait l’impression de se lover dans les bras d’un être qui pouvait la protéger. Lui, et lui seul. Mue par l’envie de se sentir toujours plus proche de Tristan, elle saisit le veston de l’écrivain entre ses phalanges fébriles. Elle l’attira doucement dans sa chute. Son dos rejoignit le matelas, contre lequel elle rebondit, et la jeune femme se permit d’esquisser un fin sourire en sentant enfin le corps de son compagnon contre le sien. Automatiquement, elle enroula ses jambes autour de la taille de Tristan, et en profita pour ressentir cette proximité tant désirée. Cet avant-goût n’en était que plus délicieux. Elle le voulait, lui. Tous ses membres réagissaient violemment lorsque leurs peaux se frôlaient, lorsque leurs lèvres se touchaient. Le désir était là, ancré dans ses veines. Son cœur palpitait douloureusement contre le rempart de sa cage thoracique. Même si ces sensations, cette excitation, semblaient atteindre leur paroxysme, il n’en était rien. Et elle le savait. Dans l’espoir d’atténuer quelque peu cette tension, ses dents taquinèrent la lèvre inférieure de Tristan avant d’épouser pleinement sa bouche comme jamais auparavant. Un de ses bras se glissa derrière sa nuque, l’attirant ainsi un peu plus contre elle si c’était encore possible, et les doigts de sa main libre caressaient la peau fine de sa gorge. Sans s’en rendre compte, ses jambes se resserrèrent légèrement autour du bassin de l’écrivain. Leurs lèvres se quittèrent enfin ; concrètement, du moins. Elles se frôlaient toujours, leurs souffles saccadés se mêlant pour n’en former plus qu’un. « Montre-moi. » Une demande qui ressemblait, à s’y méprendre, à une supplication.
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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright. (tristan)   your eyes, they shine so bright. (tristan) Icon_minitimeJeu 25 Avr - 14:23

your eyes, they shine so bright. (tristan) Tumblr_mh006sLlDz1qhb6pqo1_500
A genoux face à elle, les mains toujours posées sur ses cuisses, je finis par délier mes lèvres des siennes. Me reculant, je reste tout de même à proximité de son visage, de telle sorte que nos souffles continuent de se mêler afin de n’en former plus qu’un. Les paupières légèrement entrouvertes, je l’observe alors qu’elle garde les yeux clos. Peut-être réfléchit-elle aux possibilités qui s’ouvrent à elle. Je n’en ai pas la moindre idée à vrai dire puisque le seul moyen par lequel je peux deviner un temps soit peu ce à quoi elle pense, c’est en fixant mes prunelles dans les siennes. Attendant ainsi qu’elle me fasse un signe, je sens que mon cœur se met à cogner plus fort contre ma poitrine alors que je me demande si je n’ai pas tenté d’aller trop vite. Subitement, j’ai peur d’avoir tenté d’aller trop vite, de l’avoir brusquer et de me faire de nouveau repousser. Autant un cauchemar qu’un souvenir, la main d’Alice venant violement s’abattre sur ma joue, ne cesse de hanter mes songes ainsi que mes plus sombres pensées. Pourtant, je sais que je n’ai aucunement le droit de lui en vouloir pour cela, que les choses sont plus ou moins de ma faute d’ailleurs. Et pour cause, je l’ai complètement prise au dépourvu alors qu’en cet instant même, elle semble tout de même un peu réticente malgré les quelques révélations qu’elle m’a offert. Puis, je sens ses cils lorsqu’ils frôlent ma peau et je devine qu’elle a rouvert les yeux. Aussi je me recule encore un peu, afin d’intercepter son regard alors qu’elle tente de placer ses prunelles dans les miennes. Et dans ses yeux, je vois un éclat se mettre à briller, un éclat que je n’ai jamais perçu dans ses prunelles auparavant. Je déglutis alors que je cligne des paupières à son attention, comme-ci cela peut lui donner un temps soit peu de courage. Doucement, elle lève ses bras afin de venir agripper mon veston, serrant ses phalanges autour du col. Je me retrouve alors prisonnier de son geste, mais ne tente pas de m’en défaire, bien au contraire. J’observe un instant ses doigts crispés autour du bout de tissu, avant de finalement relever le visage dans sa direction. Elle en profite alors pour se laisser basculer sur le lit, m’entrainant dans sa chute. Mon corps vient se coller au sien tandis que son dos finit par percuter le matelas. Un instant soucieux de ne pas l’écraser de tout mon poids, je viens placer mes bras des deux côtés de son visage, m’appuyant ainsi sur mes avant-bras plutôt que sur son corps, qui me semble aussi fragile qu’une allumette. Alors que je plonge de nouveau mes prunelles dans les siennes, je me permets un instant de la dévorer du regard, tandis qu’un sourire prend place sur son visage. Mes lèvres ne tardent pas à s’étirer sur un sourire, elles aussi. Mais alors que mon regard reste plonger dans le sien, c’est l’air d’un enfant se demandant s’il est en train de faire une bêtise ou non, que j’arbore. Et alors que mes prunelles sondent les siennes, j’ai la forte impression que je pourrais rester ainsi à jamais, à les observer, elle et son magnifique sourire. Marron contre bleu. L’éclat de vie que je perçois sans cesse dans ses miroirs de l’âme, enrage ma passion, la fait se consumer plus vite. Je finis pourtant à m’arracher à cette vision en poussant un léger grognement, alors que je finis par venir enfouir ma tête dans son cou, couvrant sa peau délicate d’innombrables baisers.

Je remonte ainsi le long de sa mâchoire, avant de finalement revenir à ses lèvres, que j’embrasse avec passion. Et contre toute attente, Alice vient alors enserrer ma taille de ses jambes, semblant alors prendre les devants. Pendant un instant tout du moins. Mais alors que je continue de l’embrasser, elle finit par me mordiller légèrement la lèvre inférieure, faisant ainsi accélérer les palpitations de mon cœur. Elle vient alors épouser mes lèvres avec les siennes, avant de venir placer un bras derrière ma nuque afin de me presser un peu plus contre elle. Sa main libre se porte alors jusqu’à mon cou dont elle vient délicatement caresser la peau, faisant naitre un frisson en moi. Finalement, elle m’oblige à reculer légèrement mon visage, même si nos visages restent à proximité l’un de l’autre. Je rouvre doucement les paupières, plantant une nouvelle fois mon regard dans le sien. « Montre-moi. » parvient finalement à me demander la brune, malgré son souffle aussi saccadé que le mien. Un instant, je reste ainsi, le regard plongé dans le sien, avant de venir de nouveau plaquer mes lèvres contres les siennes. Je glisse alors un bras dans son dos, l’obligeant ainsi à se rapprocher un peu plus de moi alors que je fais glisser mon autre main le long de sa cuisse, en une caresse délicate. Je me retourne alors, la faisant basculer au dessus de moi alors que je continue de l’embrasser. Pourtant, je finis par écarter mon visage du sien pour venir passer mes doigts sur sa pommette, dévorant une nouvelle fois son visage du regard, tandis que je reprends mon souffle. Mais cette fois, c’est dans son cou je viens plonger mon visage, venant une nouvelle fois m’enivrer de sa délicieuse odeur. Je remonte alors mon visage, laissant une traînée de baisers enflammés dans la courbe de son cou alors que ma bouche finit par se porter jusqu'à son oreille, dont je mords quelques instants le lobe avant de revenir à ses lèvres. Dans le même temps, je passe alors une main sous son tee-shirt, puis une deuxième, remontant mes doigts le long de ses côtes, la sentant frémir légèrement à ce contact tandis que mes paumes continuent de parcourir son corps, se glissant dans son dos pour venir titiller l’accroche de son soutien-gorge. Décollant mon visage du sien, je me contente cependant de retirer avec empressement le bout de tissu qui compose son haut, avant de venir de nouveau me plaquer tout contre elle. La passion ardente qui m'envahie alors, se voix accrue par ces quelques gestes. Je ne vais pas plus loin cependant, souhaitant éviter de retomber dans cette relation scabreuse et rendue branlante par la précipitation. La jeune femme sait autant que moi qu’il faut éviter de la brusquer et qu’il y a des fois où il vaut mieux ne pas trop précipiter les choses, au risque de voir survenir quelques gestes inattendus de sa part. Des gestes que je ne veux plus voir survenir, pas dirigés à mon égard. Me contentant de l'embrasser, je laisse alors Alice prendre les devants. Elle passe pour ma reine, ayant tout pouvoir sur moi, alors que je ne suis plus que son dévoué cœur de lion.
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