Le bal de noël organisé en l’honneur du tournoi des trois sorciers, ou le meilleur moyen de voir des couples se former. Notamment lorsqu’il arrive qu’un charmant jeune homme aux allures romantiques, vous fait entrer dans son jeu de séduction. Quoique, vu le cavalier qu’Hester est parvenue à trouver, je doute fort que son béguin pour lui, soit dû à autre chose qu’à un coup de foudre. L’amour rend aveugle après tout. Du moins, c’est ce que je ne peux m’empêcher de me dire, tandis que mon cœur se met à tambouriner un peu plus fort, à la vue de mon amie, main dans la main avec un garçon en costard rouge que je ne peux m’empêcher de détester d’emblée de jeu. Pas que je sois jaloux bien sûr, mais je fais tout de même attention aux fréquentations de ma meilleure amie, et je dois dire que je n’imaginais réellement pas pareille âme sœur pour la blonde. Après tout, j’espérais tout de même qu’elle puisse se trouver quelqu’un capable de lui faire danser un slow sans lui marcher sur les pieds. En effet, je n’ai jamais vu les talents du jeune homme sur une piste de danse, mais je doute fort qu’il soit capable de danser quoi que ce soit. Enfin, il parait qu’il ne faut pas juger les gens sur le physique. Aussi je finis par détourner le regard, fixant mes prunelles sur les champions du tournoi, qui arrivent ensemble dans la grande salle, l’air visiblement troublés. Sûrement profitent-ils simplement de l’instant présent, courte pause entre deux épreuves. Alors qu’ils se mettent à danser, je ne peux empêcher les souvenirs de ma dernière conversation avec Hester, me revenir. Trop fier pour lui annoncer que je n’avais pas de cavalière, j’avais préféré lui faire croire que j’en avais trouvé une depuis longtemps. Mais peut-être aurais-je mieux fait d’avouer à la blonde mon manque total de séduction, plutôt que de me coltiner la jeune femme qui me tient désormais par le bras et qui a visiblement l’air de s’être déjà amouracher de moi. Mieux vaut être seul que mal accompagné comme on dit. Peut-être aurais-je dû y penser plutôt.

Après que les champions du tournois aient attiré tous les regards et les désirs de la foule présente, les couples se mettent peu à peu à venir sur la piste de danse afin de débuter leur premier slow de la soirée. D’autres préfèrent largement aller sous les branches de gui, disposées un peu partout dans la grande salle. Mais peu importe de ce qu’ils peuvent prévoir pour leur rendez-vous amoureux, je ne compte absolument pas en faire de même. En effet, ma cavalière me repousse plus que de raison, peut-être simplement parce qu’elle n’a pas un physique rêvé, ou alors simplement parce que je n’ai aucune affection particulière à lui apporter. Peu importe. Je m’empresse de la laisser sur le côté, lui promettant de lui apporter un verre de jus de citrouille et pourquoi pas une pomme d’amour – au moins, elle aura la bouche occupée et ne pourra pas tenter de m’embrasser. La laissant en plan, je me faufile alors entre les personnes présentes, tentant de rejoindre le buffet. C’est alors que je rencontre Hester, en plein milieu de la foule. Mon cœur se met aussitôt à battre la chamade à sa vue, mais peu importe, je n’y fais même pas attention. Cela ne veut absolument rien dire après tout. Je tente alors d’afficher un sourire sur mes lèvres, préférant ainsi lui cacher mon besoin de fuir loin de ma cavalière. « Hey, Joshua ! Tu passes une bonne soirée ? » Je hoche doucement la tête. Malgré toute l’affection que je peux porter à ma meilleure amie, je me retrouve contraint de tromper sa confiance, afin de ne pas lui avouer à quel point je m’ennui et mon envie de m’enfuir à toutes jambes de la salle. « Oui, une magnifique soirée. Et toi ? » Mes paroles sont un mélange entre l’ironie et le mensonge. J’espère néanmoins que la jeune femme ne remarquera pas la supercherie. Je ne veux pas lui plomber le moral alors qu’elle semble épanouie du fait d’être venue avec son – gros nase de – cavalier.

Voulant montrer mon pseudo dévouement à ma cavalière, je lui propose alors d’aller lui chercher de quoi boire et manger un peu, espérant qu’elle puisse éviter de s’amouracher de moi, si je ne passe pas spécialement énormément de temps à ses côtés. Moi qui doutais jusqu’alors de mes capacités de séduction, il se peut que je me remette en question, vu le peu de temps qu’il aura fallu à la poufsouffle m’accompagner, pour révéler des sentiments et une certaine attirance à mon égard – mais enfin, je ne veux pas non plus m’envoyer des fleurs. C’est ce que je ne peux m’empêcher de penser, tandis que je traverse la foule des couples réunis sur la piste de danse. Je ne peux que leur souhaiter de bien s’amuser d’ailleurs, puisque ce n’est absolument pas le cas de mon côté. Enfin bref. Je finis par tomber sur Hester, qui loin d’afficher un grand sourire, semble tout de même être transportée par l’ivresse du moment. Ce n’est pas tous les jours que l’on vit un bal de noël en l’honneur du tournoi des trois sorciers après tout, donc je ne peux que la comprendre. Elle me demande alors si je passe une bonne soirée, ce à quoi je réponds sans grande conviction. Je n’aime pas particulièrement l’idée de tromper la confiance de ma meilleure amie, me disant qu’elle peut certainement vivre cela comme une certaine trahison, mais j’estime tout de même que si elle ne saisit pas l’ironie de mes paroles, ce n’est pas forcément ma faute non plus. Jamais l’avenir de la soirée n’aura été aussi incertaine. En effet, on ne peut pas dire que la jeune femme qui n’est qu’une rencontre faite il y a de cela quelques jours, puisse être mon âme sœur ou je ne sais quelle bêtise de ce genre. Aussi est-il fort probable que je m’éclipse assez rapidement. « Tu t’amuses bien avec elle ? Vous n’avez rien en commun pourtant, enfin, je dis ça je dis rien hein. » Il est sûr que je ne pense pas qu’il soit possible que j’ai un coup de foudre pour la jeune femme, mais de là à l’envoyer tout de suite sur les roses, il ne faut pas abuser non plus. Enfin, cela ne vaut certainement pas une dispute. « Ça peut aller. » souffle-t-elle, presque à contrecœur. « Où as-tu débusqué ton cavalier au juste ? Vous non plus ne semblez pas avoir énormément de points communs. » je finis par demander, essayant d’adopter un air détaché.

Hester peut bien critique ma cavalière autant qu’elle le souhaite, elle ne peut décemment pas dire mieux de son cavalier. Ils ne forment même pas un beau couple. Il est d’ailleurs déjà assez difficile de pouvoir les imaginer se baladant main dans la main, alors le fait qu’ils puissent former une famille un jour, est complètement impensable. Le moindre mariage entre ces deux là, conduirait indéniablement à un divorce, c’est obligatoire. Et le jeune homme s’étant amouracher de la blonde, pourrait lui offrir tous les chocolats et tous les bouquets du monde, voir même carrément lui écrire des lettres d’amour ou lui offrir des roses pour la Saint Valentin – bref, être le plus romantique qu’il puisse l’être –, cela ne changerait jamais le fait qu’il n’est clairement pas destiné à finir avec la blonde. « Il me colle depuis l’année dernière. Alors j’ai décidé d’être gentille avec lui au moins une fois dans ma vie. Une grave erreur, il est gentil ceci dit. Vraiment. Juste … Je sais pas. » Je hoche doucement la tête. Ainsi il est clair que leurs fiançailles ne sont pas au goût du jour et qu’elle ne le voit pas réellement comme un cadeau – elle donne même l’impression qu’elle le considère plus comme un boulet qu’autre chose, à vrai dire. « L’année dernière ? Je n’ai pas souvenir que tu m’en aies déjà parlé. » je ne peux m’empêcher de constater. En effet, durant nos divers rendez-vous amicaux, je n’ai pas souvenir du fait qu’elle m’ait parlé du jeune homme s’étant épris d’elle. Ou alors, c’est que je ne l’écoutais pas, mais j’en doute tout de même un peu. « Enfin, je dois t’avouer que j’admire l’effort. C’est toi qui lui a proposé de venir avec ou c’est lui qui a demandé une nouvelle fois ? » je lui demande alors, tout en laissant un sourire malicieux apparaître sur mon visage. Peut-être qu’elle a simplement voulu me tromper en me disant qu’elle avait déjà un cavalier pour le bal. Ou peut-être que je me fais simplement des idées, et que la jeune femme a réellement décidé d’être gentille d’entrée de jeu.

Je ne sais pas si je dois prendre comme une trahison le fait que la jeune femme ne m'ait jamais parlé de son cavalier auparavant, ou tout au contraire, ne pas m'en offusquer. Je reste tout de même un peu nostalgique de ces années où nous n'avions aucun secret l'un pour l'autre. Mais après tout, il est normal qu'en grandissant, nos centres d'intérêts divergent un peu. Aussi ne devrais-je retirer aucune mélancolie du fait qu'elle ne me dise pas tout. Mais je suis tout de même son meilleur ami, aussi est-il tout de même assez bizarre que je ne sois pas au courant du fait que l'une de ses relations se soit épris d'elle. « C’est plus un truc de filles et je suppose que j’avais un peu honte qu’un type comme lui puisse me voir comme son âme-sœur. » Je hausse brièvement les épaules. Il est vrai que Cupidon n'a pas aidé la blonde en laissant un imbécile pareil, tomber amoureux d'elle. Enfin, l'ange de l'amour n'est peut-être pas en mesure de contrôler les coups de foudre. Je l'espère pour ma meilleure amie du moins. « Ouais enfin, après réflexion, vous pourriez former un beau couple, ensemble. » je finis par lui lancer, pas forcément sûr que cette déclaration - aussi ironique soit-elle - lui fasse très plaisir. Enfin, elle doit tout de même savoir que le dévouement que je porte à notre amitié, m'empêche de penser que le jeune homme puisse être le parfait amant pour elle. « Il l’a demandé. J’ai refusé, une fois, deux fois et finalement j’ai dis oui. Ma gentillesse me perdra. » Cela est certain. Je ne crois d'ailleurs pas me tromper en assurant que la blonde à tendance à être trop gentille. « Et... Tu lui as accordé un baiser ? » je lui demande soudainement, avant de me mordre la lèvre inférieure, regrettant instantanément ma question. A la façon dont mon cœur s'emballe, je pourrais presque croire que je suis habité d'un profond sentiment de jalousie, si je n'étais pas persuadé que la blonde n'est rien d'autre que ma meilleure amie.

Je ne crois pas me tromper en affirmant que ma question vaut le coup d’être posée. Après tout, son amant d’un soir, pourrait tout à fait tenter de l’embrasser au terme d’une déclaration qu’il pourrait faire. Son amour pour elle, pourrait aller jusqu’à lui fournir de sordides idées du genre, qu’il s’appliquerait à mettre en œuvre avec passion. Je ne peux m’empêcher de faire une grimace à l’idée que cet abruti puisse poser ses lèvres sur celles de ma meilleure amie. « N’importe quoi. Fais preuve d’un peu d’empathie au lieu de te moquer de moi ainsi. » m’intime alors la blonde, tout en me donnant un léger coup de coude au niveau des côtes. De l’empathie ? Ce n’est pas moi qui lui ai conseillé d’accepter de venir au bal avec ce type. Au contraire, cela avait l’air d’être déjà mis en place lorsque nous en avons parlé. Sinon, je lui aurais proposé de venir au bal, main dans la main avec moi, en toute amitié. « D’accord. Mais la compassion n’est pas mon fort. » je lui rappelle alors avec douceur, tout en lui adressant un clin d’œil malicieux. Après tout, je ne peux pas promettre que je ne la relancerais pas sur le sujet, sans quoi ce serait certainement une trahison de mes propres convictions. Un peu à la manière de la jeune femme, je ne peux m’empêcher de dire ce que je pense. « Tu es fou ou quoi ? Ma gentillesse à des limites. Je ne désire absolument pas approcher mes lèvres des siennes, bien que je ne doute pas une seule seconde de la tendresse et de la douceur de ses baisers. » lâche-t-elle finalement, ne tentant pas de dissimuler l’ironie de ses propos. Je ne peux m’empêcher d’afficher un sourire niais sur mon visage, tandis que mon cœur se remet à battre normalement. Je ne suis peut-être pas Cupidon, mais je crois tout de même pouvoir dire que ces deux là ne sont pas fait pour être âmes-sœurs. « Me voilà un peu rassuré. Et j’imagine que tes admirateurs secrets doivent l’être aussi. Tu n’imagines pas le mal que tu dois leur faire en venant avec un type pareil. » je lui lance, ne pouvant m’empêcher de rire légèrement. Je ne peux m’empêcher de taquiner la jeune femme, même s'il y a sûrement du vrai dans mes paroles. Après tout, ce type ne doit pas être le seul à éprouver du désir en voyant la blonde. « Et toi, ça s’est passé comment ce soudain béguin ? » demande-t-elle soudainement, comme pour dévier la conversation. « Le quidditch. » j’affirme aussitôt. « Ou peut-être la bibliothèque. Enfin non, je n’y vais jamais sans toi… Je ne sais plus. » je finis par corriger en haussant les épaules. Après tout, peu importe d’où j’ai bien pu trouver la jeune femme, je n’éprouve pas même le moindre sentiment d’amitié pour elle, alors un béguin, n’y pensons même pas.

Il n’y a absolument rien de grave dans le fait que la jeune femme ne m’ait jamais parlé de ce type, auparavant. Mais pour je ne sais quelle raison, je ne peux m’empêcher de voir cela comme une légère trahison. Je n’ai pourtant pas été très sympathique avec elle, moi non plus. Cela n’a pas réellement d’importance, même si ça joue dans le fait que je trouve difficile d’avoir de l’empathie face au cavalier qu’elle doit supporter. Mais cela ne vaut certainement pas une dispute, surtout que je n’aime pas du tout l’idée qu’elle ait à se coltiner un amant pareil. Je l’ai bien vu lui écraser les pieds tout à l’heure, alors qu’ils faisaient un slow. Tu parles d’un instant de tendresse ; la blonde doit sûrement avoir les pieds complètement rouges à force de se faire marcher dessus. Mais malgré tous ces problèmes, elle n’en reste pas moins séduisante dans sa robe de soirée. « Tu dis n’importe quoi. Tu es un garçon plein de compassion. Je le sais très bien. » me souffle-t-elle en m’adressant un sourire. Elle semble ainsi faire face à une sorte d’hémorragie émotionnelle où je ne sais trop quoi du même genre, puisque ses joues se font un peu plus rose que d’habitude. J’ai le temps de l’apercevoir, juste avant qu’elle ne décide de baisser la tête. « Ah ouais ? Je ne m’en étais jamais rendu compte… Merci. » Je ne peux m’empêche de la remercier, décidant ainsi de prendre sa déclaration comme un compliment. « Je ne pense pas avoir d’admirateurs secrets. Ce n’est pas plus mal. Je préfère autant que mon âme-sœur ait le cran de se dévoiler. » Je hoche doucement la tête. Je comprends très bien ce qu’elle veut dire. Mais après tout, vu le cavalier qu’elle se traine, il vaut mieux que des fois, ses admirateurs secrets restent secrets. « Ton âme-sœur, s’il se trouve dans ce château, sera certainement un gryffondor dans ce cas. Ce sont eux les braves. » je lui lance alors avec un regard malicieux, tandis que je tente de la taquiner une nouvelle fois. C’est alors que je fais le lien entre la maison dite et moi, et c’est alors à mon tour de laisser mes joues s’embraser tandis que mon cœur se met à faire quelques palpitations. Je ne comprends pas moi-même pourquoi je réagis ainsi à mes propres paroles. C’est assez bizarre à vrai dire. « C’est très flou tout ça Joshua. Que dois-je en tirer ? » me souffle alors Hester, comme pour me sortir de mon embarras. Je la remercie du regard, avant de lui répondre. « Que j’avais pris trop de bierraubeurres au moment de lui proposer de venir avec moi ? Je n’en ai pas la moindre idée. » je souffle en haussant les épaules.

Doucement, Hester pose sa main sur ma joue. Simple geste amical, dépourvu du moindre sentiment amoureux, bien que certaines personnes n’ont de cesse d’assurer que cela cache quelque chose. Ce n’est pourtant qu’un geste de tendresse, tout comme peut l’être le fait que deux gamins marchent ensemble, main dans la main. Sauf qu’avec eux, on ne se méprend pas sur la signification. « Bien-sûr. Tu es un garçon en or Joshua. » souffle-t-elle avant de retirer sa main, laissant une douce caresse sur ma peau. Mon cœur se met subitement à battre un peu plus vite, tandis que mes joues s’embrasent une nouvelle fois. Gêné, je baisse la tête. « Tu es vraiment une personne exceptionnelle… » je commence avant de pincer les lèvres. « Pour penser quelque chose d’aussi absurde. » je finis avant de redresser la tête, lui servant une expression rieuse. Un instant, je me suis senti perdu, ne sachant pas quoi ajouter. Et me sentant surtout idiot d’avoir dit une telle chose. Il y a des choses qu’il vaut mieux laisser comme des non-dits après tout. Heureusement, les taquineries peuvent toujours sauver la mise. La blonde laisse échapper un léger rire. « Il est grand temps que tu me présentes quelques uns de tes compagnons de dortoir alors. » je ris légèrement moi aussi, ne pouvant m’empêcher de chérir au passage l’idée qu’elle puisse se mettre en couple avec un gryffondor. Ce serait, à la limite, plus supportable que de la voir avec un éventuel âme-sœur venant de je-ne-sais quelle autre maison. « Je m’y mettrais dès demain alors. Je sais déjà par qui commencer. » je lui réponds alors avant de lui adresser un sourire mutin. Mieux vaut prendre toutes ces histoires à la rigolade après tout. « Il faut croire. Laisse la tomber après le bal, elle n’en vaut pas la peine. » me susurre-t-elle alors avant de rapidement fermer les yeux. Mes yeux s’écarquillent un instant tandis que j’assimile ce qu’elle vient de me dire. J’en suis un peu troublé mais finalement, ce ne sont que de simples mots. Cela ne veut rien dire. Rapidement, je lance un regard en direction de ma cavalière, remarquant qu’elle est toujours en train de languir, attendant mon retour, assise sur une chaise. Peu importe. « Je… Tu veux quelque chose à boire ? Ou, tu veux sortir ? » Je ne peux m’empêcher de la supplier du regard, ne désirant rien de plus que de mettre un peu d’écart entre ma cavalière, son amant du soir et nous. Dire que tout soit un peu plus comme avant, comme lorsque les histoires d’amour ne se mêlaient pas encore aux amitiés.

Cette rencontre en plein bal de noël était clairement imprévue. Hester devrait se trouver avec son amant du soir alors que je devrais moi-même emmener ma cavalière sur la piste, pour danser un slow sur la douce musique jouée par l’orchestre. Pourtant, je n’ai aucune envie de retourner auprès d’elle et la blonde ne semble pas non plus décidée à venir à la rencontre de son cavalier. Alors que sa main est posée sur ma joue, je sens mon cœur qui commence à s’agiter dans ma poitrine, réagissant comme il ne l’a jamais fait auparavant face à une caresse de la jeune femme. Pourtant, le simple contact entre nos deux peaux, le fait battre à la chamade, me laissant un peu hébété et légèrement troublé. Ce ne sont pas des choses que l’on ressent lors d’une amitié, mais je ne pense pas non plus que l’on puisse parler d’amour entre Hester et moi. L’expression parait même risible. « Ce qui est absurde, c’est de penser que ça puisse l’être. » Je hausse un sourcil, dévisageant un instant la jeune femme avant de lui adresser un large sourire. Je pense clairement pouvoir prendre cela comme un compliment, surtout que cela semble en être un de primes abords. Les souvenirs des soirées passées à attendre ses réponses à mes missives me reviennent alors en tête, alors que je viens à la conclusion que la serdaigle est exceptionnelle en tout point, et pas seulement en ce qu’il s’agit de la façon dont elle me voit. Je me suis tellement attaché à elle, qu’il est presque devenu impossible de nous croiser séparément, puisque nous sommes toujours fourrés ensemble. « Parfait alors, vivement demain. » Je ne peux m’empêcher de lui adresser un sourire mutin. Et si son âme-sœur se trouve chez les gryffondors, je n’ai pas vraiment d’idée de qui cela peut-être et par conséquent, aucune idée de qui commencer à lui présenter. Remarquant le malaise de la blonde dû à sa déclaration soudaine, je tente de dévier le sujet de conversation, dire qu’elle puisse dissiper son gêne. « Sortir, ça me semble une bonne idée, il fait une chaleur monstre ici. » Je n’ai pas le temps de répondre quoi que ce soit que déjà, Hester se précipite vers l’extérieur, fuyant ainsi la grande salle et le bal en cours. Je m’élance à la suite, manquant de faire tomber un vase rempli de fleurs au passage, tant ma maladresse habituelle est accentuée par la précipitation. Quelques pétales tombent même sur un couple enlacé juste à côté, qui m’adresse un regard réprobateur au passage. Je ne prends pas la peine de m’excuser, bien trop pressé pour cela. « Cela fait du bien de prendre l’air. » je lance à la blonde tandis que je parviens enfin dehors, me plaçant à côté d’elle. « Tous ces stéréotypes du parfait prince charmant m’oppressent. » j’ajoute alors en soupirant. Après tout, je ne peux m’empêcher de me comparer aux autres et les conclusions que j’en tire, ne sont pas pour me réjouir.

Les décorations de la grande salle, arborent des couleurs rouges et chocolats, se teintant de quelques pointes de rose par endroit. Ces tapisseries aux aspects romantiques, s’éloignent un peu trop du thème de noël à mon goût. A l’intérieur, je me sens oppressé. Sans cesse entouré de cavaliers qui s’enlacent amoureusement, de ses grands vases emplis de fleurs posés sur les tables, avec toutes ces chansons d’amour en plus ; je ne me sens clairement pas à ma place. Après tout, je suis tellement peu satisfait de ma cavalière de ce soir, que préfère la laisser se languir de mon retour, plutôt que de retourner auprès d’elle pour lui proposer de danser un slow. Toute cette passion que tout le monde semble développer pour ce qui se passe au bal, est loin de correspondre à ma façon de voir les choses. Aussi suis-je content de voir qu’Hester m’offre une échappatoire en se dirigeant vers l’extérieur, suite à ma question. Sans chercher à comprendre l’empressement de mon amie, je me lance à sa poursuite, simplement heureux que notre relation amicale puisse sauver un temps soit peu cette soirée qui commence visiblement mal. Quand j’y pense, je remarque que la blonde a toujours été là aux moments les plus difficiles de mon existence. Et je pourrais aisément classer ce bal de noël comme en étant un, tellement je me sens mal à l’aise au milieu de toutes ces déclarations, ces coups de foudre et ces couples. Plus je regarde en direction de la grande salle et plus je me mets à trouver de choses me rendant mal à l’aise à vrai dire. « Oui, en effet. Tout ses pseudos amants et ces gens qui semblent en train de tomber amoureux, c’est lassant. À croire que le père noël a été remplacé par Cupidon cette année ! » me susurre Hester avant de lâcher un léger rire et de se retourner. Venant m’appuyer contre la rambarde, je sens clairement mon cœur faire quelques embardées, émettant quelques palpitations qui me sont tout de même assez étrangère. Fermant les yeux, je déglutis, tandis d’élucider le mystère de ce qui peut bien m’arriver, avant de remarquer qu’aucune réponse ne me vient. Aussi finis-je par hausser les épaules avant de rouvrir lentement les paupières. « Je me demande si faire un bal était une bonne idée. Après tout, c’est une tradition du tournoi des trois sorciers et, ils sont quatre. » Le simple fait que le tournoi comporte cette année un sorcier de plus, remet absolument tout en cause de mon point de vue. Puisque les traditions ont été changées d’une certaine façon, autant éliminer les quelques autres désagréments, tels que le bal de noël qui, pour moi, se révèle être un fiasco total pour l’instant.

A l’intérieur, l’ambiance relève plus de la saint valentin que de noël. Et si nous n’en sommes pas encore au diner aux chandelles, nous n’en sommes toutefois pas loin. Partout, des couples se forment, entamant des slow au rythme des chansons d’amour que délivrent les divers groupes de musique, passant l’un après l’autre sur scène. Peut-être est-ce parce que l’atmosphère s’y prête particulièrement bien, que mon cœur se met ainsi à faire des palpitations qu’il n’a jamais faites auparavant. C’est pourquoi je remercie grandement Hester – intérieurement tout du moins – pour avoir eu l’idée de s’éclipser, loin de ce lieu dont Cupidon semble avoir pris possession. « Sans doute oui. C'est n'importe quoi, ils auraient du empêcher Potter de participer, c'est de la folie ce tournoi et les trois autres ont un niveau en sorcellerie bien plus élevé que le sien. Ce tournoi va le tuer. » Potter a toujours eu une passion particulière pour le danger, force m’est de l’admettre. Pourtant, il ne me semble pas qu’il soit forcément perdu. Bon nombre de poèmes, écrits par des demoiselles un peu niaises, à son sujet, laisse entendre qu’il a récupéré une partie des pouvoirs du seigneur des ténèbres en le détruisant. Auquel cas, il se pourrait fort bien qu’il s’en sorte. Seul l’avenir pourra nous dire ce qu’il adviendra de lui de toute façon. « Si tu avais pu, tu aurais mis ton nom dans la coupe ? » me demande finalement avec douceur la jeune femme en se tournant de nouveau dans ma direction. Son visage laisse empreint une attitude mélancolique que j’ai rarement vu chez elle. « On m’avait destiné à serpentard, aussi ne m’a-t-on jamais appris à avoir la bravoure des rouges et or. Et mon désarroi m’a ôté tous les traits de caractère des serpentards. » je soupire finalement. Comme toujours, la relation que j’ai avec ma famille y est pour beaucoup, dans un cas comme dans l’autre. « Alors non, je ne pense pas. J’aurais très mal représenté l’école et je n’ai pas envie de risquer la vie aussi bêtement non plus. » je susurre à l’attention de la jeune femme, la gorge nouée. Il m’arrive souvent de ne pas me sentir à ma place dans l’enceinte de Poudlard depuis un certain temps, cultivant ainsi une légère nostalgie me ramenant à mon âge le plus tendre. « Et toi ? Tu aurais certainement eu l’esprit assez vif pour réussir chaque épreuve, ainsi que l’élégance d’une championne. » je lui lance afin de lui renvoyer la question.

Depuis le début de la soirée, il m’est arrive de nombreuses fois de me dire que ce bal de noël a simplement été organisé afin que des couples puissent se former entre les maisons, développant ainsi l’entente magique à échelle internationale. Peut-être les divers directeurs de maison espèrent-ils que tout cela n’est pas uniquement composé d’amour d’un soir et que le tout ne se fanera pas au dernier slow. Peut-être même espèrent-ils qu’ensemble, les élèves des diverses écoles puissent composer des familles, unissant ainsi plusieurs sorciers de nationalité différente. Cela éviterait certainement la consanguinité chez les sang-purs d’ailleurs. Mais peu importe, tout cela ne m’intéresse guère, puisqu’il faut avouer que ce brave Cupidon et moi, n’avons jamais été réellement amis. Il ne m’est même jamais arriver de tomber amoureux – ni de souhaiter que cela arriver d’ailleurs – ne me sentant certainement pas près à entamer une relation et n’ayant surtout, jamais rencontrer mon âme sœur. Du moins est-ce ce que je tente de continue à croire, malgré les quelques palpitations de mon cœur, qui se met à battre à la chamade. Chose tout à fait inhabituelle. « Tu as la bravoure des gryffondors Joshua. J’en suis convaincue. Mais je n’aurais pas aimé te voir participer à ce tournoi. Je t’aurais sans doute fait cadeau de tout mon dévouement, mais l’inquiétude aurait finie par me tuer. » Sans le voir, je suis à peu près sûr que mes joues se teintent d’une couleur rouge à l’entente de ses mots. Je le devine à la peau de mon visage qui s’embrase. Jamais je n’ai eu le désir d’entendre pareille chose sortir de la bouche d’Hester, mais je dois avouer que je prends ses paroles comme un réel cadeau. Pour un peu, je l’embrasserai tellement ces mots me rendent heureux. « Non, certainement pas. Trop dangereux. J’aurais fait une attaque cardiaque s’il avait fallu que je me retrouve en face de l’un de ses dragons. » Je n’ai pourtant pas souvenir du fait qu’elle soit cardiaque, mais peu importe, je la crois sur parole. Je le dois au nom de l’affection que je lui porte, de toute façon. « Ce n’est pas faux. Et puis, ça me tuerai si jamais tu te blessais en y participant à vrai dire. Personne ne pourra m’empêcher de venir à ton secours, même si je serai plus un poids contre chose. » j’élude finalement en haussant brièvement les épaules. « Sans compter que ça pourrai nuire au brillant avenir qui t’es destiné. » j’ajoute alors qu’un frisson me parcourt de part et d’autre. Depuis un moment déjà, je suis la vie d’Hester avec passion, ne pouvant qu’imaginer un futur brillant pour elle. Au moins autant que l’est son parcours scolaire.

Je ne comprends pas pourquoi la température semble ainsi s’évertuer à changer en permanence. Tantôt c’est le froid glacial du dehors qui s’empare de moi, tantôt une chaleur venue de nulle part. Peut-être est-ce les palpitations de mon cœur qui l’engendre, mais je me demande d’où elles viennent elles-mêmes, puisque depuis toujours, je ne ressent que des sentiments amicaux pour la blonde. Et ce n’est certainement pas ma prétendue âme sœur – que l’on pourrait se contenter de qualifier de cavalière de la soirée – qui crée ce genre de sensations à l’intérieur de mon être. Peu importe à vrai dire, lorsque nous sommes ensemble avec Hester, je ne préfère pas m’évertuer à tout analyser, préférant profiter de l’instant présent. « Merci. Si jamais je me retrouve en face d'un dragon un jour, je compte sur toi pour venir me secourir alors. » me signifie-t-elle, un grand sourire peint sur les lèvres. Sourire que je lui rends aussitôt, bien que je doute fortement d’être en mesure de la défendre face à un dragon. Enfin, je pourrai toujours lui laisser du temps pour s’enfuir alors que je serai occupé à me faire lacérer par ses griffes, mais ce n’est pas une pensée très héroïque. « Je t’avoue que toi et moi, on ferait mieux d’éviter la Roumanie. Je ne suis pas très certain de t’être d’une grande aide face à un dragon. » Cette déclaration ne doit pas réellement l’étonner à vrai dire. Je suis persuadé qu’elle se doute déjà de cela d’ailleurs. « Quant à mon avenir, j'ignore s'il sera brillant ou pas, mais je pense pas que tu pourras un jour y nuire, au contraire. » Je remarque une fois de plus que la jeune femme n’est pas réellement du genre à s’envoyer des roses. Contrairement à elle, je suis persuadé qu’elle aura un avenir tout à fait brillant, à son image, tout simplement. Aussi je me contente de hausser les épaules de manière désinvolte. « Tu parles. A ta place, j’éviterai de tenter de vérifier. » je lui lance en riant légèrement. Après tout, ce n’est pas de ma faute si j’ai la conviction que je pourrai lui nuire malgré moi. Et j’ai beau ne pas posséder le troisième œil, je ne peux m’empêcher de me dire que cela est possible.