C'était une très belle journée. J'en avais passé une bonne partie avec Antoine. Nous avions eu une réunion pour l'Ordre du Phénix puis je l'avais aidé dans son travail de diffusion des informations. En fait, tous les prétextes étaient bons pour que je passe un peu de temps avec lui. Tu as l'air soucieuse Sofia. m'avait-il dit tout à coup alors que j'avais mon regard perdu au loin. Je pensais à mes parents que j'avais perdu pour cette guerre, à mes cousines dont je ne m'occupais plus tellement depuis que j'étais dans l'Ordre, à Timothy mon meilleur ami que je mettais en danger certainement et à lui, Antoine. C'était difficile de s'avouer que l'on était autant en colère qu'heureuse. Je restais un long moment avec lui avant de le laisser seule. J'avais découvert une chose très intéressante. La femme qui avait tué mes parents allait très souvent dans l'allée des embrumes. Devant me rendre au chemin de traverse, je décidais de tenter ma chance et d'essayer de la trouver. Je ne pensais qu'à ma vengeance. Pour moi si je vengeais la mort de mes parents je pourrais enfin revivre normalement. J'allais tout d'abord chez Fleury et Bott pour m'acheter un nouveau livre. Puis j'allais dans le magasin de plante. J'avais besoin d'une plante très rare parfaite pour le polynectar. Je pensais que ça pourrait intéresser mes compagnons d'armes s'ils faisaient une descente chez un mangemort. J'écoutais tout le temps la radio essayant de savoir si oui ou non nous avions encore une chance de gagner. Tout semblait perdu. Je m'engageais dans l'allée des embrumes. Je gardais ma baguette près du corps et je ne montrais à personne que je ne connaissais pas bien l'endroit. C'était bien trop risqué pour moi. J'entrais dans plusieurs boutiques avant de m'appuyer contre un mur et de ne plus bouger. J'avais le temps de l'attendre. J'avais juste un impératif le soir même mais sinon j'avais toute l'après-midi. Je commençais par m'assoupir. Le temps était vraiment trop long. Quelques heures plus tard, j'étais accoudée à une ruelle. Une cape rouge. C'était elle. L'assassin de mes parents. Je tenais fermement ma baguette. Il était hors de question que cette fille de troll m'échappe. J'abattais ma main rapidement tel un faucon qui s'abat sur sa proie et je plaquais la personne au mur. Elle ne pouvait pas m'échapper pas maintenant. Je lui mettais ma baguette sous la gorge avant de me rendre compte que je ne tenais pas la bonne personne entre mes mains. Je soupirais et je relâchais la personne après lui avoir quand même lancé un petit oubliette. J'étais vraiment idiote de croire que je pourrais trouver cette Pandora dans l'allée des embrumes. Je frappais le mur de rage quand je sentis un sort me frapper et du sang couler le long de mon cou. Merde qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Je m'abattais sur le sol, le regard flou. J'arrive juste à distinguer une forme. Celle de mon ennemie. Pandora Harlington se tenait devant moi et elle semblait assez heureuse de sa prise. Je me réveillais un moment après. J'avais le cou endolori et je sentais toujours un peu de sang me couler le long de mon cou. Tu n'es même pas capable de t'attaquer à une personne en face à face... Espère de lâche ! Ce n’était peut être pas la bonne solution mais je ne savais pas comment me sortir de cette situation.

Pandora s’ennuyait. On ne lui avait pas confié de mission depuis des jours, et n’ayant pas de profession à proprement parler en dehors de sa vie chez les Mangemorts, elle ne savait pas à quoi les gens du commun pouvaient bien occuper leurs journées. Seule chez elle, dans une immense maison où il n’y avait que des elfes de maison qui trottinaient en silence, les yeux baissés pour ne pas croiser son regard. Elle ne savait pas quoi faire. Et ce n’était jamais très bon quand elle en venait à s’ennuyer. Elle tournait en rond, s’énervait toute seule, et finissait généralement par briser l’ennui avec un acte irréfléchi. Le plus facile, cela aurait été de désigner un des elfes, de lui faire des reproches plus ou moins justifiés, et de se défouler sur lui en testant les nouveaux sortilèges qu’elle avait dénichés dans les livres de son père. Mais elle était devenue experte dans l’art de torturer les elfes de maison, et elle s’en était lassée depuis bien des années. Ces petites créatures pitoyables ne valaient pas la peine qu’elle y consacre beaucoup de temps, ils ne lui permettraient pas d’améliorer de beaucoup ses talents de tortionnaire. Elle avait besoin de victimes plus combatives, et plus humaines. Les sortilèges ne marchaient pas toujours de la même façon sur les elfes et sur les humains, d’autant plus quand il s’agissait de la très compliquée Magie Noire. La favorite de Pandora, bien entendu. Celle qui fleurissait dans la bibliothèque paternelle, et qu’elle dévorait dès qu’elle avait un peu de temps devant elle. Mais après la lecture, venait la mise en pratique. Pandora n’avait plus envie de lire les effets des sortilèges, elle voulait les tester. Et ce n’était pas en restant chez elle qu’elle y parviendrait …

Elle se couvrit finalement de sa cape, et transplana jusqu’à l’Allée des Embrumes. A défaut d’y trouver une victime, elle pourrait toujours y rencontrer du monde, discuter un peu de l’avancement de la guerre, et pourquoi pas échanger sur les nouveaux sortilèges qu’elle avait en réserve. Elle passa quelques temps dans un magasin qu’elle affectionnait particulièrement, dont le propriétaire lui faisait les yeux doux à chaque fois qu’elle y mettait les pieds, et où elle pouvait à chaque fois obtenir des réductions conséquentes, contre quelques promesses qu’elle ne tenait jamais. Elle n’acheta rien aujourd’hui, pourtant. Elle se contenta d’écouter … Et appris quelques informations intéressantes. Notamment, qu’on avait vu roder dans les parages une femme qu’on ne connaissait pas, une "étrangère" à ce monde si fermé qu’était celui de l’Allée. Il n’en fallut pas plus à Pandora pour que sa curiosité soit aiguisée, et elle décida d’aller vérifier par elle-même l’identité de cette femme. Elle la remarqua de loin, même si celle-ci avait fait visiblement de gros efforts pour passer inaperçue. Pandora ne l’aurait sans doute pas remarquée, si elle ne l’avait pas reconnue : c’était la fille d’un couple qu’elle avait été chargée d’assassiner quelques temps plus tôt, elle ne connaissait pas son nom, mais avait appris qu’elle cherchait à se venger. Quoi de plus normal, quand ses parents étaient tués ? Pandora ne pouvait pas lui en vouloir. Bien au contraire. Elle adorait ça. Et elle adorait cette délicieuse coïncidence, qui amenait devant elle cette femme en quête de vendetta … Pandora n’allait pas se priver pour la lui amener sur un plateau d’argent, sa vendetta. Mais elle n’allait pas l’attaquer de face, sans savoir à quoi s’attendre. Pandora était une tête brûlée, mais elle savait tout de même prendre le temps d’observer avant de foncer tête baissée … Et elle fit bien d’attendre encore un peu. Quelques minutes plus tard, la femme agressait soudain une blonde en cape rouge, sans aucun avertissement. Pandora écarquilla les yeux, trouvant la scène très intéressante, mais elle fronça soudain les sourcils en la voyant relâcher sa proie sans rien lui faire. Elle semblait même assez frustrée, et se tourna vers le mur pour le frapper de dépit. Pandora ne laissa pas passer une telle ouverture, et leva sa baguette d’un mouvement sec. Un pavé, sur le sol, se mit en mouvement en fonça vers la jeune femme, la frappant sur la nuque. Elle tomba en avant, inconsciente, et Pandora pris tout son temps pour la rejoindre. Quand elle reprit connaissance, la jeune Mangemort la toisait de toute sa hauteur, un sourire goguenard aux lèvres. « Tu n'es même pas capable de t'attaquer à une personne en face à face... Espère de lâche ! » Cette pique, lancée avec l’énergie du désespoir, accentua le sourire cruel de Pandora. Voilà, c’était ça qu’elle voulait, pas un pitoyable elfe de maison qui la remercierait de sa torture en l’appelant "maîtresse". Elle voulait du répondant, elle voulait de la combativité. Et elle pressentait qu’elle aurait les deux en belle quantité avec cette nouvelle victime ! « Peut-être, mais ma technique à moi a fait ses preuves. Je ne laisse pas mes proies s’échapper comme toi, tu devrais en prendre de la graine. » Le sourire de Pandora s’effaça soudain, et elle leva sa baguette magique. « Endoloris ! » Elle avait beaucoup mieux que ça en réserve, des sortilèges qu’elle brûlait d’utiliser, mais rien ne valait un Impardonnable pour se mettre en jambe. Au bout de quelques secondes, pendant lesquelles elle savoura les cris de douleur de la jeune femme, elle mit fin au sortilège. Elle laissa quelques secondes de répit à sa victime pour reprendre son souffle – elle n’était pas un monstre ! – avant de reprendre la parole : « Je te dirais bien que tu es en état d’arrestation pour avoir attaqué une innocente en pleine rue, mais ce serait gaspiller mon temps, toi et moi nous savons très bien que je me fiche de tout ça … Et nous avons des sujets bien plus intéressants à aborder, n’est-ce pas ? » Elle n’attendit pas sa réponse avant de lui demander soudain, sur un ton faussement intéressé : « Alors, comment vont papa et maman ? » Voilà qui devrait lancer correctement la conversation. Autant passer directement au cœur du problème, ce serait d’autant plus drôle.

J'avais mis très longtemps avant de savoir qui avait tué mes parents. Il avait fallu que je fasse des choses dont je n'étais pas fière du tout mais le jeu en avait valu la chandelle. J'avais enfin découvert qui avait tué mes parents et j'en avais fort surprise. Je n'aurais pas cru qu'une jeune femme - plus jeune que moi ! - aurait pu tuer des hommes. Je ne comprenais pas pourquoi les mangemorts se ralliaient à ce Seigneur des Ténèbres. D'accord c'était parce qu'ils étaient méchants à la base mais je ne pouvais pas croire qu'elle avait pu les tuer sans aucune raison valable. Je voulais savoir pourquoi. Pourquoi elle avait fait cela ? Je voulais savoir ce qu'elle avait à leur reprocher pour les tuer. Si c'était de ma faute ou pas. Je l'apostrophais de loin en levant ma baguette. Je ne voulais pas être aussi lâche qu'elle. [color:7973=indian red]« Peut-être, mais ma technique à moi a fait ses preuves. Je ne laisse pas mes proies s’échapper comme toi, tu devrais en prendre de la graine. » Quelle garce ! Elle ne pensait qu'à tuer. Elle pensait que comme elle faisait partie de son camps elle était en sécurité sauf qu'elle ne se rendait pas compte qu'un jour il s'en prendra à elle et à ceux qu'elle aime.... Encore faut-il qu'elle ait un cœur. Je doutais réellement qu'elle avait un cœur. Je me sentais complètement vaseuse. Je voyais flou et après avoir posé mes doigts derrière ma tête je me rendis compte qu'elle saignait. Elle m'avait attaqué par derrière. C'était totalement digne d'elle. Elle n'avait aucune dignité. Bravo ça prouve que tu es une moins que rien... Ou alors que tu as peur de moi puisque tu m'attaques par derrière... J'étais complètement folle de la provoquer comme cela mais que pouvais-je bien faire ? J'avais fait tomber ma baguette et je ne pouvais plus me défendre. Du moins j'essayais de lui faire comprendre que je n'avais pas peur d'elle. Même si j'avais extrêmement peur. « Endoloris ! » Je serrais tout d'abord mes dents avant de lâcher un cri. Je n'avais jamais reçu d'Endoloris. J'aurai mieux fait d'écouter Maugrey et suivre ses cours d'aide à la souffrance du Doloris. Je finissais pas lâcher des larmes de rage mais surtout de douleur. Merde, j'aurai peut être du réfléchir un peu avant de la provoquer ou du moins avoir une idée de la défense à adopter. Déjà la prochaine fois – s'il y en a une !- ne pas rester proche d'un mur. « Je te dirais bien que tu es en état d’arrestation pour avoir attaqué une innocente en pleine rue, mais ce serait gaspiller mon temps, toi et moi nous savons très bien que je me fiche de tout ça … Et nous avons des sujets bien plus intéressants à aborder, n’est-ce pas ? » Je la regardais droit dans les yeux. Je refusais de baisser mon regard. Je n'avais pas peur d'elle... Je ne voulais pas qu'elle voit que j'avais peur de la mort. Avant de mourir je voulais les venger. « Alors, comment vont papa et maman ? » Mes yeux passèrent du bleu au noir. Comment pouvait-elle me parler d'eux alors qu'elle les avait tués ! Je me redressais un peu et dans la force du désespoir j'essayais de l'atteindre sans y arriver. J'étais trop faible. Ils iront mieux quand tu les aura rejoint ! Cela ne servirait à rien. Je savais que je n'allais pas finir dans un bon état. Mais peut être étais-ce le moyen d'en apprendre un peu plus sur elle pour mieux la détruire plus tard ?

La journée, qui avait commencé de façon extrêmement banale et ennuyeuse, était en train de prendre enfin un tournant intéressant. Pandora ignorait jusqu’au nom de la femme qu’elle venait d’attaquer, elle ne savait pas qui elle était, ce qu’elle faisait, ni pourquoi elle était là. Beaucoup trop de paramètres inconnus pour quiconque aurait voulu agir avec prudence, mais cela n’importait que très peu pour Pandora. Plus elle s’ennuyait, plus elle agissait sans prendre garde aux conséquences, et aujourd’hui, elle s’était vraiment beaucoup ennuyée. Elle avait une confiance totale en ses pouvoirs, elle savait que les leçons de son père et de ses camarades Mangemorts avaient porté leurs fruits, et elle ne doutait pas un instant qu’elle aurait le dessus sur cette femme, quelle qu’elle soit. De toute façon, maintenant qu’elle l’avait attaquée, elle ne pouvait plus se permettre la moindre hésitation. Un seul instant de doute et l’issue du combat pouvait basculer, ce qui serait extrêmement fâcheux pour la blondinette. Mais elle n’avait pas l’intention de laisser la moindre chance à Sofia, bien au contraire. Elle bouillait d’envie de la torturer, toutes ses pulsions les plus sadiques et les plus perverses s’étant éveillées à la seule idée de se battre. Elle avait trop longtemps du les faire taire, à attendre qu’on lui donne une mission qui ne venait jamais. Et elle n’en pouvait plus ! Si les missions ne venaient pas, c’est elle qui viendraient aux missions. Et même si Sofia n’était personne, que le Maître ne la voulait pas morte, et bien, tant pis. Pandora allait la tuer quand même. Pour le plaisir des yeux et des oreilles.

« Bravo ça prouve que tu es une moins que rien... Ou alors que tu as peur de moi puisque tu m'attaques par derrière... » Pandora éclata d’un rire mauvais en entendant la femme lui répliquer. Elle s’était si souvent fait insulter dans ces conditions, par des victimes qui se savaient condamnées, qu’elle avait pris l’habitude de ne plus s’en offusquer. Au début, elle piquait des colères noires et devenait folle de rage, ne supportant pas de se faire insulter par des moins que rien … Mais du coup, elle les tuait trop rapidement, et ça devenait frustrant. Maintenant elle en riait, elle avait appris à reconnaître leurs comportements, et elle savait qu’ils cherchaient une faille en la provoquant ainsi. Mais Pandora n’oubliait rien, et finissait toujours par faire regretter leurs paroles à ses victimes. La femme qu’elle avait attaquée ne faisait pas exception. Pandora avait beaucoup trop d’orgueil pour laisser passer la plus petite offense. « Je suis une moins que rien deux fois plus jeune que toi, et je te domine sans faire le moindre effort. Je trouve ça plutôt pas mal, personnellement. » Rétorqua Pandora avec un sourire narquois. Dans cette histoire, ce n’était pas à elle de se sentir humiliée. Si elle était sa vis-à-vis, elle serait plutôt mortifiée d’avoir été si rapidement mise à terre par une gamine ! Pandora adorait s’en prendre à ceux qui étaient trop sûrs d’eux, qui ne se méfiaient pas de son apparente innocence. Ce n’était pas parce qu’elle était une jolie jeune blonde qu’elle ne savait pas se servir de sa baguette … Comme elle le lui prouva rapidement, se délectant de sa souffrance. Mais le coup de grâce vint quand elle évoqua les parents de sa victime, qu’elle avait allégrement tués quelques temps plus tôt. Sans remords, sans se demander s’ils l’avaient mérité. Elle les avait torturés, comme elle le faisait aujourd’hui avec leur fille, puis elle les avait achevés. Et elle savait qu’évoquer ce souvenir allait faire réagir Sofia. Effectivement, son visage prit une expression plus dure, mais sa pitoyable tentative pour l’atteindre se solda par un cuisant échec, qui provoqua un nouveau rire chez la Mangemort. « Ils iront mieux quand tu les auras rejoint ! » C’était proprement hilarant. D’autant plus que Pandora savait exactement ce que cela faisait, de perdre un parent, et de ressentir une haine brute envers le meurtrier. La petite différence était que Pandora n’avait jamais eu le nom de ceux qui avaient assassiné sa mère, mais elle n’avait pas besoin de ça : elle mettait tous ceux de l’Ordre dans le même panier, les traquait, les tuait sans pitié. Pas pure vengeance. Elle savait ce que ressentait Sofia en cet instant, mais cela ne la stoppa pas une seule seconde. Elle ne connaissait ni la pitié, ni la compassion. « Tu crois ça ? Ils ne peuvent pas aller mieux, chérie, ils sont morts ! Quoi que tu fasses, tu n’arriveras pas à les ramener à la vie. Mais essaye, je t’en prie ! » L’invita-t-elle avec une assurance à toute épreuve. « Je meurs d’envie de te voir te défendre. Est-ce que tu vaux aussi bien que ton père ? Est-ce que tu supplieras avec autant d’ardeur que ta mère ? Est-ce que tu vas pleurer comme eux ? J’ai pas mal de points de comparaison tu sais ! »

Elle était devenue la personne à abattre. Je n'avais jamais eu autant envie de me venger de quelqu'un. J'étais très en colère après elle. De la colère ? Non c'était autre chose. En fait j'avais de la pitié pour cette pauvre fille qui c'était fait enrôlée de gré ou de force par les mangemorts. Elle n'avait aucun libre arbitre elle ne pouvait pas faire la différence entre le bien et le mal. Contrairement à elle, j'avais encore cette présence d'esprit même aveuglée par la haine que je lui vouais. Elle ne pouvait pas m'échapper, pas aujourd'hui. J'avais juste besoin de la faire souffrir un peu, juste besoin de la voir se décomposer devant moi, qu'elle ait même un peu peur de ma personne. Bien entendu, je ne me faisais pas d'illusion. J'avais elle n'arriverait à un tel état en si peu de temps. Il fallait que je la pousse dans ses retranchements que je prenne le dessus un peu mentalement parlant. Le corps est une chose que l'on peut soigner contrairement à l'esprit. Bien entendu, parfois on arrive à le soigner mais c'est beaucoup plus long et on en garde toujours des séquelles. C'était ça que je voulais : qu'elle se souvienne de moi jusqu'à la fin de ses jours. Je souriais tout simplement à son rire. Elle semblait vouloir retenir sa colère. Je voulais la faire exploser. « Je suis une moins que rien deux fois plus jeune que toi, et je te domine sans faire le moindre effort. Je trouve ça plutôt pas mal, personnellement. » Un nouveau sourire se dessina sur mes lèvres. Elle se flattait elle même ? Qu'est-ce que ça pouvait être pathétique surtout de la part d'une gamine comme elle. Elle ne connaissait rien à la vie. Elle n'avait rien vécu de bien transcendant à ma vie. Je serrais les dents, lâchant quelques complaintes quand elle me lança un des sorts impardonnables. Je me doutais que je n'aurai pas une minute de répits. En fait je ne cherchais pas sa compassion je cherchais à souffrir pour l'atteindre à elle. Peut être que tu as raison, peut être que tu as tord. Mais comment le savoir alors que tu ne te bats pas à la loyale ? Penses-tu vraiment que ça serait aussi facile si j'avais moi aussi ma baguette entre les mains ? Un nouveau sourire se dessina sur mes lèvres alors que je crachais un peu de sang. Elle pensait vraiment que j'allais me laisser faire aussi facilement. Elle ne pourrait pas me sortir de mes gongs. Elle ne pourrait pas m'atteindre... Quoi que si elle commençait à parler de mes parents je pourrais très vite m'emporter. « Tu crois ça ? Ils ne peuvent pas aller mieux, chérie, ils sont morts ! Quoi que tu fasses, tu n’arriveras pas à les ramener à la vie. Mais essaye, je t’en prie ! Je meurs d’envie de te voir te défendre. Est-ce que tu vaux aussi bien que ton père ? Est-ce que tu supplieras avec autant d’ardeur que ta mère ? Est-ce que tu vas pleurer comme eux ? J’ai pas mal de points de comparaison tu sais ! » Je serrais les dents. Elle n'avait pas le droit de parler d'eux. En fait elle faisait cela pour m'énerver, je le savais et je marchais dans son jeu. Je devais me reprendre, ne pas lui donner ce qu'elle voulait. Je reprenais mon sang froid et je lui rétorquais alors tout simplement : La seule comparaison que tu pourrais faire concernerait mon courage à te défier ou ma folie à ta guise. Je savais être aussi effrontée qu'elle par moment. Je n'avais plus rien à perdre dans ce monde mis à part mon amour de jeunesse à savoir Antoine et mon meilleur ami Timothy. Mais je savais aussi qu'Antoine serait derrière moi et m'aiderait s'il savait qui avait tué mes parents. Il connaissait ma peine. Il ne m'encouragerait certes pas mais il serait là quand j'aurai besoin de lui. Cette petite ne connaissait pas la véritable amitié. Elle était seule dans le monde des mangemorts et elle deviendrait une tête à abattre très facilement au moindre écart de conduite de sa part.

Sofia avait l’air de vouloir se battre, c’était une bonne chose. Pandora aurait été déçue de tomber sur une femme qui n’aurait pas été combative. Elle préférait toujours avoir un peu de résistance, sans quoi elle s’ennuyait toujours un peu. Loin de s’inquiéter du sourire de sa victime, Pandora s’en réjouit au contraire. Elle savait qu’elle avait toutes les cartes en main, et elle s’amuserait beaucoup à effacer ce sourire avec application, dans la souffrance la plus totale. « Peut être que tu as raison, peut être que tu as tord. Mais comment le savoir alors que tu ne te bats pas à la loyale ? Penses-tu vraiment que ça serait aussi facile si j'avais moi aussi ma baguette entre les mains ? » Un combat à la loyale ? Une nouvelle fois, Pandora éclata de rire, comme si Sofia venait de faire la meilleure blague de l’année. Ignorait-elle à qui elle s’adressait ? « C’est la guerre, ma grande ! On ne se bat pas à la loyale si on veut gagner, c’est peut-être pour ça que tu es une perdante. Apprends les règles du jeu avant de te lancer dans la partie, ça pourrait t’être utile. » Lança-t-elle d’un ton narquois. Elle trouvait ça toujours très amusant, tous ces gens qui s’offusquaient qu’elle ne respecte pas les règles qu’ils semblaient avoir édictées. Mais quelles étaient ces règles ? Juste un ramassis de bêtises pour justifier que les faibles aient une chance de s’en sortir ! Mais dans la réalité, il n’existait rien de tel que le « combat à la loyale », seulement la loi du plus fort. Et le plus fort ne s’encombrait pas de telles bêtises s’il voulait survivre, sans quoi il se faisait rapidement évincer par plus malin que lui, et entrait dans la catégorie des faibles. Pandora n’était pas de cette trempe, elle avait bien retenu quelle était la façon de faire pour être toujours vainqueur. Elle n’était pas devenue Mangemort pour faire des courbettes et respecter une quelconque ligne de conduite … Si elle donnait sa baguette à Sofia, elle aurait un risque de ne pas gagner ce combat. Autant dire qu’elle n’en avait pas envie. Tant pis pour l’honneur, seul le résultat comptait au final !

Pandora évoqua ensuite les parents de Sofia, se moquant d’eux pour être bien certaine de toucher sa victime là où cela faisait le plus mal. Encore une preuve qu’elle n’avait pas d’honneur, sans quoi elle aurait respecté les morts … Mais c’était son jeu préféré, d’enfoncer le clou en ravivant les souvenirs des défunts. Surtout quand elle était responsable de leur mort ! Elle était bien loin de ressentir le moindre scrupule … Et sa récompense était de voir à quel point Sofia était blessée par ses paroles. C’était jubilatoire ! « La seule comparaison que tu pourrais faire concernerait mon courage à te défier ou ma folie à ta guise. » Pandora lança un sourire carnassier à la jeune femme. « Folie, c’est bien le mot. Mais tes parents n’ont pas fait preuve de courage, désolée de te décevoir … Tu es plus combative qu’eux, et pourtant on vient à peine de se rencontrer. Ca a été très ennuyeux de les torturer, j’espère que ce sera plus drôle avec toi ! » Mentit-elle avec un aplomb imperturbable. Les parents de Sofia s’étaient défendus avec un courage qui était tout à leur honneur, mais elle ne voyait pas l’intérêt de présenter les choses comme ça. Sofia serait bien plus perturbée d’entendre que ses parents étaient des lâches, plutôt que d’avoir la confirmation qu’ils étaient morts en héros … Pandora n’était pas là pour lui donner de l’espoir, mais pour la détruire sans pitié. « Mais je te donne une chance de redorer le nom de ta famille ! Si tu meurs avec dignité, je te promets que j’irais le répéter à ta sœur, pour qu’elle soit rassurée. Tu as bien une petite sœur, non ? » Sans lui laisser le temps de répondre, elle leva soudain sa baguette et la projeta contre les pavés. Avec un autre sortilège informulé, elle lui envoya un coup violent dans le ventre, puis sur le visage. « Donne-moi ton nom, que je puisse l’écrire sur ta tombe. » Fit-elle pendant un moment de répit, où elle cessa de la frapper. Ce n’était pas très intéressant, de frapper en sachant qu’elle ne pouvait pas répliquer. Pandora était presque tentée de lui rendre sa baguette … Elle hésitait encore, elle n’avait pas pu jauger ses capacités magiques et ne pouvait donc pas estimer sa force face à elle. Pas qu’elle doute de ses propres capacités, mais elle n’était pas complètement irresponsable … « Tu fais partie de l’Ordre, non ? » Lança-t-elle soudain sur le ton de la conversation. « Ils apprécient, que tu viennes agresser des gens en pleine rue sans raison ? »

Il y avait des règles dans l'art du combat et tout le monde les connaissait dans le monde magique. Pourtant aujourd'hui la petite mangemorte ne semblait pas vouloir les appliquer. Dommage. De toutes les façons je commençais à ne pas être bien du tout. Je n'arrivais plus vraiment à penser vu l'état dans lequel j'étais. Elle était forte cette petite. « C’est la guerre, ma grande ! On ne se bat pas à la loyale si on veut gagner, c’est peut-être pour ça que tu es une perdante. Apprends les règles du jeu avant de te lancer dans la partie, ça pourrait t’être utile. » Je me mis à rire et à tousser. Elle ne pouvait pas savoir combien je m'en fichais des règles. Je ne voulais qu'une seule chose : me venger ou accessoirement lui faire du mal autant qu'elle m'avait fait souffrir. Je ne savais pas si c'était vraiment possible mais dans tous les cas je ne pouvais pas laisser cette fille gambader comme ça sans rien faire. Tuer ou être tué. Voilà la règle. Je souriais en coin. Elle ne pouvait pas comprendre. Elle ne devait pas avoir de famille à qui elle tenait ou même une personne à qui tenir. Elle ne pourrait pas comprendre la douleur que l'on ressent quand on peur un être cher. « Folie, c’est bien le mot. Mais tes parents n’ont pas fait preuve de courage, désolée de te décevoir … Tu es plus combative qu’eux, et pourtant on vient à peine de se rencontrer. Ca a été très ennuyeux de les torturer, j’espère que ce sera plus drôle avec toi ! » Je me mis à rire. Tu mens très mal. Je connais mes parents. Ils ne t'auraient jamais laissé gagné aussi facilement. Désolée de te décevoir mais je ne te crois pas. Un sourire carnassier se dessina sur mes lèvres. Elle ne connaissait rien de moi alors que je pouvais tout savoir d'elle. Mes visions pouvaient m'aider à m'en sortir alors qu'elle ne pouvait par contre pas savoir tout de moi. « Mais je te donne une chance de redorer le nom de ta famille ! Si tu meurs avec dignité, je te promets que j’irais le répéter à ta sœur, pour qu’elle soit rassurée. Tu as bien une petite sœur, non ? » J'ouvrais de grands yeux. Une sœur ? Non je n'avais pas de sœur. J'avais seulement une cousine mais pas de sœur. De quoi tu parles ! Je n'ai pas de sœur ! Je sentais mon taux d'adrénaline monter en moi. Je reprenais mes esprits. Alexandra était donc ma sœur ? Cela ne se pouvait pas mes parents ne m'auraient jamais menti. Mon don de vision ne m'avait rien dit mais je ne pouvais me laisser abattre aussi facilement. Elle ne devait pas prendre le dessus sur mon esprit. « Donne-moi ton nom, que je puisse l’écrire sur ta tombe. » Sofia Manccini Je souriais et je me redressais un peu avant de me prendre plusieurs sorts dans le corps. Je ne me sentais pas bien du tout. Je commençais à perdre de plus en plus pied.« Tu fais partie de l’Ordre, non ? Ils apprécient, que tu viennes agresser des gens en pleine rue sans raison ? » Je souriais et je me redressais un peu pour me relever et lui faire face. Mes jambes ne me tenaient presque plus je sentais que la fin était proche trop proche même. Ce n'est pas sans raison. Je souriais et je regardais autour de moi. Je voyais des choses beaucoup de choses. Comment se porte ton fiancé? Un nouveau sourire. Je savais que je ne m'en sortirais pas mais après tout pourquoi pas essayer de lui faire perdre un peu pied. Le don de voyance pouvait vraiment être une bénédiction par moment.

« Tuer ou être tué. Voilà la règle. » Le sourire de Pandora s’élargit, carnassier, impitoyable. Si Sofia était au courant de cette règle, pourquoi se fatiguer à lui demander un combat à la loyale ? Il n’existait rien de ce genre dans un monde régit par la seule règle valable. S’ils ne tuaient pas, ils étaient tués. Pandora avait très rapidement intégré ce fait, quand elle avait été acceptée chez les Mangemorts, et qu’elle avait du fermer les yeux sur des actes qui la dérangeaient. Ces mêmes actes, aujourd’hui, étaient devenus son quotidien, et elle les effectuait avec autant de naturel que de respirer ou de manger. « Je suis bien d’accord avec toi. C’est la seule et unique règle. Tu ne m’en voudras donc pas si je ne suis pas les autres ? » Ironisa-t-elle, en faisant tourner sa baguette entre ses doigts. Il n’était pas question de rendre son arme à sa victime, en se basant sur ces données. Bien au contraire … Elle lança un nouveau sortilège sur Sofia, lui tirant des cris de douleur, se réjouissant de ce son. Cela la ramena au meurtre de ses parents, qu’elle avait entendu crier, eux aussi. Pendant très longtemps, ils avaient crié. Ils s’étaient débattus, ils s’étaient battus également. Faisant pas mal de dégâts avant d’être attachés, et de tomber à la merci de leurs bourreaux. Pandora n’avait pas été seule, ce soir là, mais elle avait pris une part conséquente dans le massacre, ne laissant rien au hasard. Elle avait terminé le travail avec beaucoup de plaisir – prendre une vie était toujours un moment qu’elle attendait avec excitation. Le frisson qu’elle ressentait alors quand elle voyait leurs yeux s’agrandir d’horreur, puis s’étendre … Il n’y avait rien de comparable. « Tu mens très mal. Je connais mes parents. Ils ne t'auraient jamais laissé gagner aussi facilement. Désolée de te décevoir mais je ne te crois pas. » Pandora écarta les bras, une moue amusée sur les lèvres. Que pouvait-elle y faire, si elle ne la croyait pas ? Ca ne la dérangeait pas plus que ça … « Et pourtant, c’est le cas. Et tu imagines ? Une petite sorcière comme moi, si jeune, venir à bout de deux vieux comme tes parents ? Par Merlin, je suis vraiment fière de moi ces derniers temps. Ce n’était pas ma meilleure performance, mais tout de même. Tu crois que je devrais demander une promotion ? » Demanda-t-elle d’un ton soudain très sérieux, comme si cette question requérait toute son attention. Elle adorait ce petit jeu, vraiment. Elle aurait pu continuer des heures si elle n’avait pas eu une envie folle de faire couler le sang … Mais elle se permit encore une remarque sarcastique à propos de la sœur de Sofia, et elle eut la grande et belle surprise de voir celle-ci se décomposer. « De quoi tu parles ! Je n'ai pas de sœur ! » Pandora n’avait pas imaginé frapper sur un secret de famille, mais c’était encore meilleur ainsi. « Il faut croire que si … Je t’aurais bien dit de demander à ta mère, mais oups ! C’est impossible ! Il va falloir me croire sur parole, tu vas pouvoir y arriver ? Je n’inventerais jamais une chose pareille, c’est trop cruel … » Elle la regardait avec un sourire goguenard, ravie de la tournure des évènements. Sofia allait mourir sans connaître sa sœur, visiblement !

Elle lui demanda ensuite son nom, que la jeune femme lui donna sans poser de questions, ce qui sembla extrêmement dommage à Pandora, mais elle aurait bien le temps de trouver d’autres raisons pour la torturer … « Ce n'est pas sans raison. » La jeune femme fronça imperceptiblement les sourcils, un sourire moqueur aux lèvres. « Et cette fille, que tu as agressée avant que je ne te tombe dessus ? C’était sans raison, et c’est très mal de ta part. » Ironisa-t-elle, en regardant Sofia se relever tant bien que mal. Que comptait-elle faire debout ? Elle retomberait bien vite au sol de toute façon, cela ne servait à rien de faire trop d’efforts … « Comment se porte ton fiancé? » Cette question soudaine troubla Pandora. « Je n’ai pas de … » Commença-t-elle, avant de s’arrêter. Techniquement, elle n’avait pas de fiancé, elle avait juste un promis, que son père voulait lui faire épouser … La jeune Mangemort fixa un regard meurtrier sur Sofia. A quoi rimait cette question ? Etait-ce uniquement une façon de lui rendre la pareille pour sa question sur sa sœur, ou savait-elle réellement quelque chose sur Daley ? Sans prévenir, elle leva sa baguette et jeta un Doloris sur Sofia. Cette fois, elle fit durer le plaisir, plus longtemps que nécessaire, infligeant la douleur à sa victime jusqu’à ce que celle-ci soit bien imprégnée dans sa chair. Elle releva finalement sa baguette, et s’accroupit à côté de la jeune femme. « Qu’est-ce que tu sais de mon fiancé ? Qui t’a parlé de lui ? Réponds et j’abrège tes souffrances. Si tu te tais, par contre … » Elle lui lança le sortilège Impardonnable une nouvelle fois, avant de l’arrêter et de la regarder d’un air qui ne souffrait aucune rébellion. Elle voulait sa réponse.

« Je suis bien d’accord avec toi. C’est la seule et unique règle. Tu ne m’en voudras donc pas si je ne suis pas les autres ? » Un sourire s'afficha sur mes lèvres ; C'était tout à fait logique qu'elle choisisse cette option. À vrai dire à sa place j'aurai réagi de la même façon. Je n'aurai pas pris de risque surtout face à une personne plus âgée et donc pas définition beaucoup plus expérimentée. Pas du tout c'est même intelligent de ta part.Bravo pour une gamine c'est bien jouer. Je ne cherchais pas du tout à la complimenter parce qu'au fond de moi je la dénigrais compte tenu qu'elle s'amusait à me torturer. « Et pourtant, c’est le cas. Et tu imagines ? Une petite sorcière comme moi, si jeune, venir à bout de deux vieux comme tes parents ? Par Merlin, je suis vraiment fière de moi ces derniers temps. Ce n’était pas ma meilleure performance, mais tout de même. Tu crois que je devrais demander une promotion ? » Un rire moqueur s'échappa de ma gorge. Dans le peu de force qu'il me restait je trouvais encore le moyen de me moquer de celle qui tenait ma vie entre ses mains. Je suis sure que tu l'aurais mais encore faut il que tu m'achèves et pour le moment je trouve que tu bailles un peu trop au corneille. C'était une très mauvaise idée de la provoquer d'ailleurs je le regrettais de suite après m'avoir pris deux ou trois endoloris dans les dents. J'avais si mal que je me surprenais même à espérer qu'elle me tue. Par contre jamais je ne lui ferai le plaisir de lui dire après tout je suis une italienne et il paraît que nous avons une très grande fierté et un peu de prétention. Du moins me concernant je savais que c'était vrai mais çà faisait également mon charme n'est-ce pas ? Je reprenais un peu mieux mes esprits quand elle commença à me parler de ma cousine qui semblerait-il était ma sœur. Je ne voulais pas la croire. Je voulais juste qu'elle se taise. Si j'avais ma baguette en main j'aurai pu lui envoyer à ce moment là un doloris. C'était tellement simple de parler dans le dos des morts puisqu'ils ne sont plus là pour se défendre. Je sentais un sursaut de haine me monter dans la gorge. Je n'avais envie que d'une chose : fondre sur elle et me battre à main nue. Malheureusement pour moi ou heureusement pour elle mon corps se refusait à bouger à croire que tout le monde me laissait tomber en ce moment. « Il faut croire que si … Je t’aurais bien dit de demander à ta mère, mais oups ! C’est impossible ! Il va falloir me croire sur parole, tu vas pouvoir y arriver ? Je n’inventerais jamais une chose pareille, c’est trop cruel … » La cruauté est une de tes qualités chérie. Je ne savais pas où je trouvais la force de la narguer encore une foie. J'avais réellement des pensées suicidaires. Finalement tout le monde disait que j'étais une fille sage mais personne ne me connaît réellement. Je n'ai jamais été une fille sage. J'ai toujours été en colère contre le monde entier sans jamais pouvoir m'exprimer. Peut être que nous nous ressemblions plus que je ne le pensais finalement avec cette petite blonde. « Et cette fille, que tu as agressée avant que je ne te tombe dessus ? C’était sans raison, et c’est très mal de ta part. » Un faible rire attira son regard. Je me moquais d'elle. Elle voulait me donner des leçons alors qu'elle avait déjà fait bien pire que moi à son jeune âge. Il n'y aurait pas de rédemption pour cette jeune fille. Elle finirait comme son maître dans la fosse commune quand j'aurai réussi à m'occuper d'elle dans les règles de l'art. « Je n’ai pas de … » J'avais touché une corde sensible apparemment. Ce fut une très mauvaise idée de lui en parler. « Qu’est-ce que tu sais de mon fiancé ? Qui t’a parlé de lui ? Réponds et j’abrège tes souffrances. Si tu te tais, par contre … » Je serai les dents mais je ne pouvais plus m'empêcher de hurler de douleur. Je n'arrivais plus à résister. J'avais tellement, tellement mal. Je n'arrivais pas à lui répondre. Elle allait finir par m'achever la brute. Sauf que j'entendis une voix au loin. Quelqu'un venait à mon secours mais qui ? En deux temps trois mouvements je me retrouvais loin de l'allée. Je reconnus les trait d'Antoine. Il était venu à mon secours comme toujours.

« Pas du tout c'est même intelligent de ta part. Bravo pour une gamine c'est bien jouer. » Pandora haussa un sourcil dédaigneux à cette phrase : que lui prenait-il ? Elle savait bien qu’il n’y avait pas de compliments à attendre de cette femme, sans doute la douleur était-elle en train de lui faire perdre la tête. C’était bien probable après tout … Pandora avait déjà torturé des gens pendant si longtemps qu’à la fin, ils ne connaissaient plus leur nom et bavaient sur leur robe comme des nourrissons gigantesques. L’esprit avait du mal à supporter une douleur aussi intense que celle infligée par les Doloris, et un des jeux favoris de Pandora était devenu de déterminer à quel moment précis ils perdaient la raison pour ne devenir que des légumes attendant la mort en toute inconscience. Une fois que leur esprit s’était envolé, il n’y avait plus d’intérêt à les torturer : c’était comme arracher les ailes d’un oiseau ou casser les pattes à un chat, ils souffraient, mais ils ne comprenaient pas ce qui leur arrivait, et ne pouvaient rien faire contre. Résignés à cette fatalité, ils en devenaient d’un ennui incommensurable. Mais Sofia n’en était pas encore à ce niveau, Pandora pouvait encore voir l’éclat de sa conscience dans ses yeux, ce qui la rendait humaine et encore bien présente dans sa petite tête. « Je suis sure que tu l'aurais mais encore faut il que tu m'achèves et pour le moment je trouve que tu bailles un peu trop au corneille. » Une fois encore, un rictus déforma les lèvres de Pandora, et elle jeta un nouveau sortilège Impardonnable à Sofia, comme par réflexe. Elle n’en était plus à un sortilège près, à présent, et il était toujours bon de lui rappeler qui tenait la baguette, qui avait le pouvoir. Un mot de travers et elle subissait l’enfer, c’était aussi simple que ça. Mais elle ne semblait pas vouloir retenir la leçon et c’était tout aussi bien pour Pandora. « Patience, tu vas avoir ta mort, mais je n’aime pas passer trop vite au dessert ou je finis avec l’estomac lourd, et ça m’empêche de profiter du repas. » Rétorqua-t-elle d’un ton léger, aussi enjouée que si elle parlait réellement de déguster de bons petits plats, et non de tuer une personne. Mais le meurtre était pour la jeune femme aussi délectable que de la bonne cuisine, voire même meilleur encore. C’était devenu sa drogue, l’acte dont elle ne pouvait plus se passer. Autant dire qu’elle n’était pas pressée de voir arriver la fin de la guerre : que ferait-elle alors ? Elle n’en avait aucune idée. Si elle ne pouvait pas utiliser ses privilèges de Mangemort pour détruire des vies sans se poser la moindre question, sans être inquiétée une seule seconde … Sa vie n’aurait plus de sens. Quelle perspective affreuse ! « La cruauté est une de tes qualités chérie. » Encore une fois, elle perdait la raison à lui parler ainsi. Quel genre de victime était-elle, à faire ce genre de compliment ? Même si elle n’en pensait pas un mot, c’était déplacé de sa part … A moins qu’elle ne soit franchement masochiste, parce qu’elle tendait le fouet pour se faire battre et ne semblait pas s’en soucier une seule seconde. « Merci. » Ironisa Pandora, avant de perdre son sourire quand Sofia évoqua son fiancé. Fiancé était bien sûr un bien grand mot, sachant qu’ils ne seraient jamais liés par les liens du mariage – elle y veillerait – mais il avait tout de même cette étiquette aux yeux de leurs pères respectifs, et Pandora n’appréciait pas du tout qu’une insignifiante membre de l’Ordre comme celle qu’elle avait sous les yeux se permette de l’évoquer ainsi. Elle lui fit donc sentir la mesure de sa colère en l’accablant de sortilèges Impardonnables, sans se soucier de s’arrêter ou de la laisser respirer. Si elle voulait perdre la raison, alors elle la perdrait. Elle avait cherché, elle avait joué, elle avait perdu. Pandora allait la tuer à présent, et tant pis si elle n’obtenait aucune réponse : cette insolente ne rirait plus très longtemps. Mais ses sortilèges furent stoppés par un bouclier, lancé par un homme qui venait de surgir de nulle part. Prise par surprise, Pandora poussa un cri de rage et tenta de le tuer, lui aussi, mais il était beaucoup plus réactif que Sofia, et dévia ses sortilèges sans être touché. En une enjambée, il fut sur Sofia, et Pandora ne put pas faire un seul geste que déjà, il avait transplané loin d’elle, emportant avec lui sa victime. Vibrante de colère, Pandora fixa l’allée vide. Elle serra les poings, furieuse de s’être fait voler sa proie aussi facilement, et se jura que la prochaine fois, Sofia et son preux chevalier n’en sortiraient pas vivants …