« Withemore ! Withemore, mais pourquoi tu réponds jamais aux hiboux qu’on t’envoie ? » « Tu ne vois pas que je suis occupé Jenkins, laisses moi finir ce dossier et … » « Si t’avais lu mon hibou, tu saurais que t’as plus de travail mon pote, ils savent, ils savent que t’es un né-moldu, ils arrivent pour une perquisition dans ton bureau, ils ne savent pas que pour classer tes dossiers, tu t’enfermes dans cet espèce de placard à balai, il faut que tu te tires ! » « A-attends, ce n’est pas possible, ils arrivent tu dis ? » « Ils viennent pour t’arrêter oui, c’est terminé pour toi la vie au ministère, il faut que tu fui aussi loin que tu peux ! » « Merci Jenkins, je te revaudrais ça ! »

Le ministère était tombé sous la coupe des mangemorts depuis un mois et il avait réussi tout ce temps à passer entre les mailles des filets, il était parvenu à mentir sur ses origines, plus encore sur son identité, il savait qu’il avait réussi uniquement parce qu’à l’époque, les mangemorts ne s’occupaient pas des employés et que le nouveau gouvernement avait eu du mal à se mettre en place. De plus, les perquisitions prenaient un temps fou et il avait toujours réussi à y échapper. Mais pas aujourd’hui, pour lui aujourd’hui, c’était terminé. Il prit conscience de cela et se leva très rapidement, son ami était déjà sorti et il le comprenait. Etre attrapé à aider un né-moldu était passible d’une peine de prison et il ne voulait pas ça pour le seul soutien qu’il avait eu au ministère depuis que l’endroit grouillait de partisans de ce fichu mage noir. Il n’avait plus de travail, voilà une méthode de licenciement franchement radicale, on le menaçait de le mettre en prison pour le restant de ses jours pour avoir volé sa magie à un autre sorcier. Quelles idées absurdes, vraiment. Légèrement paniqué de devoir sortir du ministère sans être repéré, il ouvrit la porte de la salle vide où il avait pris l’habitude de se terrer parce que son bureau était trop proche d’un mangemort hystérique qui hurlait et aboyait ses ordres à longueur de journée. Il déglutit en croisant un groupe de sorcier qui le regarda étrangement, collé au mur comme s’il espérait se fondre à l’intérieur. Il leur adressa un sourire timide et prit la direction des ascenseurs magiques, le pas plus rapide et précipité que d’habitude, la tête basse. Il s’y engouffra rapidement avec les autres sorciers tentant de faire comme si de rien n’était. Mais très vite, des sueurs froides s’invitèrent le long de son dos, il se mit à s’agiter dans l’espace confiné du lieu, s’attirant les regards mécontents des personnes présentes. Ils s’arrêtent au niveau 3, au niveau 2, au niveau 1… Arrivés au niveau 0, celui de sa liberté, il bouscula un employé pour sortir le plus rapidement possible. Arrivé à une certaine hauteur, il reprit une démarche plus lente sans pour autant lever la tête trop haut, il espérait passer inaperçu de cette façon. Mais alors qu’il s’apprêtait à atteindre les cheminées, une main lui agrippa l’épaule et le fit violemment sursauter. Il se retourna et se retrouva face à son supérieur, il déglutit, il s’agissait d’un mangemort. « Monsieur Withemore, justement, je vous cherchais, il faut que nous parlions dans mon bureau, vous faîtes vraiment un excellent travail ! » Il avait l’air si gentil et si sincère qu’il aurait pu s’y laisser prendre si son ami ne l’avait pas mis au courant de leurs intentions. Il esquissa un sourire et dégagea son épaule, ce qui sembla surprendre l’homme. Un coup d’œil autour de lui lui indiqua qu’il n’était pas seul et qu’il allait avoir des ennuis. « C’est gentil monsieur, si vous voulez qu’on parle de ma future promotion, je serais ravi de vous suivre ! » Lui qui pensait être un piètre menteur, il fut surpris de voir que son ton mielleux d’employé fou amoureux de son supérieur fonctionnait à merveille. Seulement il ne lui restait plus qu’une chose à faire. Il pivota sur lui-même et après avoir adressé une petite prière au Dieu que sa mère avait l’habitude d’implorer, il se mit à courir vers les cheminées, comme si le diable était à ses trousses.

En quelques enjambées, il entendit les sorts derrière lui et il accéléra, attrapant sa baguette mais sans riposter, il était bien trop occupé à courir. Un sort finit par l’atteindre sur le côté et il trébucha, grimaçant de douleur. Il porta la main à son flanc pour voir le sang couler entre ses doigts mais il n’avait pas le temps de ressentir la douleur, l’adrénaline le portait. Il entrait dans une cheminée quand il sentit une main lui agripper le pied, il trébucha tête la première et atterrit dans une ruelle, la tête sur le bitume. Essoufflé, il se redressa et se retrouva face à un mangemort en rogne qui levait déjà sa baguette. En une inspiration, il parvint à lui décrocher un coup de poing façon moldu et à le forcer à le lâcher, pas de doute, c’était bien l’adrénaline qui le portait. Il ne réfléchit même pas et ne prit pas le temps de respirer, serrant sa baguette, il transplana sans savoir réellement où il allait atterrir. Victorieux, il se retrouva dans une ruelle qui semblait déserte. En même temps, il avait pris l’habitude de faire des heures de nuit pour éviter de rentrer chez lui, il n’était donc pas étonné qu’il fasse noir et encore moins qu’il ne s’en soit pas rendu compte avant. A bout de souffle, il chancela légèrement sur lui-même en tentant de pivoter pour voir où il était mais finit par se dire pour lui-même. « Je suis vivant ! » Mais dans le même temps, il se rappela avoir reçu quelques sorts, son flanc se rappela à son bon souvenir, ainsi que son bras droit. A la façon dont la tête lui tournait, il ne doutait pas que son bisou au goudron lui avait laissé un sacré souvenir à la tête. Il devait également s’être brisé un ou deux doigts contre la face du mangemort, il n’avait jamais su donner un coup de poing.

En une seconde, il prit conscience que sa vie était fichue. Il ne pourrait jamais retourner chez lui, les mangemorts ne manqueraient pas de vider l’endroit et le surveiller. Il n’avait plus rien, rien de plus que le sac qu’il avait réussi à emmener avec lui. Il n’avait aucun endroit où aller, il savait que les mangemorts finiraient par retrouver sa trace et il ne doutait pas que ce serait pour très bientôt. Il regarda autour de lui et se mit à trembler. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir faire. Il avança dans la rue mais se rendit compte que c’était une fort mauvaise idée, il finit par s’appuyer contre le mur le plus proche puis à ployer sous le poids de ses blessures. Finalement, il s’assit sur le trottoir au moment où des gouttes de pluie commençaient à tomber. Il accueillit la fraîcheur de la pluie sur son visage mais il était conscient qu’il fallait qu’il bouge. Assis contre le mur d’une maison, à bout de souffle et bientôt trempé jusqu’aux os, il était certes vivant mais surtout seul et pas au mieux de son état.

C'était encore une journée maussade en enfer, journée par temps de guerre. Pas de temps pour soit, seulement pour les autres. J'avais passé ma journée à aider des patients atteints de toutes sorts de sortilèges de magie noire, ce qui n'était pas des plus évidents, ni même des plus agréables, cela va de soit. Après tout, choisir un métier de soignant ce n'est pas facile tous les jours, mais on fait avec parce que ce qui compte le plus c'est de sauvé et d'aider des vies, des familles. Mais ceux qui en ont le plus besoin ne frappe pas, ou ne frappe plus aux portes de Sainte Mangouste désormais. Plus depuis que Lord Voldemort a repris le dessus et chasse les né-moldus. Moi, j'avais choisi de rester à mon poste et de m'engager dans l'ordre du Phoenix. C'était risquer, et alors ? Je n'ai jamais supporter de voir les plus démunis souffrir pour rien. Je n'avais pas de mari, ni d'enfant, autant dire pas d'attaches, ni même de personne à protéger du mal que représentait le mage noir et ses toutous, appelés mangemorts. Tout cette situation était totalement ridicule, se battre pour une 'pureté' du sang. Qu'est ce que c'est que cette idée tordue ? Depuis quand a t-on besoin de savoir de quels parents est-on né ? Comme quoi les idées de jugements sont présentes partout, chez les sorciers comme les moldus. Finissant mon tour de garde, je sortais du bâtiment de Sainte Mangouste, d'un pas pressé. Je me rendais à une réunion de l'ordre, autant dire que je n'avais pas spécialement envie de la rater. Arrivée à destination, je dévalais les marches du sous-sol, du lieu de rassemblement avant de prendre place autour de la table.  « La mission d'hier a été un fiasco total. Les mangemorts ont pratiquement massacré toute l'équipe qui été sur le coup. », commença le vieux. Et je savais que la séance n'augurait rien de meilleur, à l'énonciation des personnes décédées et des tentatives qui avaient échouées, je me sentais quelques peu abattue. Mais je ne baissais pas les bras pour autant. Je ressortais de cet échange encore plus déterminée comme à chacune des réunions organisées par l'ordre. Je rentrais chez moi, marchant tranquillement jusqu'à un espace isolé, loin de la vue des moldus, puis je transplanais dans ma rue, juste devant mon immeuble, dans la petite cour sombre.

J'entendis alors un son, identique à celui d'un autre transplanage. Je sortais alors de ma cachette, pour voir si je ne m'étais pas trompée. Une fois, sortie dans la rue, je vis une silhouette se plier en deux avant de glisser contre un mur, sur le trottoir en face de moi, comme blessée et je fronçais les sourcils pour pour essayer de mieux voir. Je regardais autour de moi, avant d'accourir vers lui, la baguette à la main tout de même. Ne sait-on jamais. Je vis qu'il saignait, mais je repoussais mes instincts de médicomage, en pointant ma baguette sur lui. La pluie commença a tomber et je plissais les yeux pour me concentrer sur la personne en face de moi. Je le reconnus alors, et un frisson me parcourut. Je ne sus pas dire, si c'était du au froid de la pluie sur ma peau ou alors au fait, que j'avais reconnu l'individu devant moi … Je n'y prêtais pas plus attention.  « Encore ? », fus la seule chose qui sortit de ma gorge, d'un ton sec. Je l'avais déjà soigné, et j'avais couché avec lui, autant dire que cela me faisait une belle jambe. Du moins, c'est ce que je dis. Parce que je suis en colère contre lui, lui qui est parti comme un voleur après cette nuit là. Je respirais un bon coup, et me raclais la gorge avant de me saisir de son bras, l'enrouler autour de ma nuque et de transplaner dans mon appartement, avant que la situation ne se complique. De toute façon, il était blessé et je savais très bien me défendre. Pliant un peu sous son poids, je le conduisis sur le canapé du mieux que je pus.  « Que s'est-il passé ? », demandais-je de nouveau, avant de partir en quête de quelques potions pour m'aider à guérir ses blessures. Je revins quelques secondes plus tard, quelques fioles à la mains, et m'installais à ses côtés, tout en évitant son regard.

PS: c'est de la daude désolé. Si tu veux, je change, n'hésites pas à me le dire.