Noah-I. S. Williams

17 ANS ◊ SANG MÊLÉ ◊ HOGWARTS IS OUR HOME

HOGWARTS SCHOOL OF WITCHCRAFT AND WIZARDRY Noah Williams 7e ANNÉE GRYFFONDOR

"THE WAND CHOOSES THE WIZARD"

C'est une baguette bien spéciale que celle de Noah, sculptée avec soin du bois d'un saule, d'une finesse inestimable. C'est il y a très longtemps que celle-ci a choisi son sorcier, à cette époque il n'avait que onze ans et a d'instinct su qu'elle était faite pour lui : rapide, vive et forte sont les principales qualités de cette baguette, spécialisée malgré tout en sortilèges défensifs. Le coeur de cette baguette recèle bien des mystères, mais c'est la magie d'un crin de licorne qui lui donne toute sa puissance.

I. DONNE-NOUS L'AVIS DE TON PERSONNAGE SUR VOLDEMORT : Voldemort… Noah n’y pense pas vraiment. Mais il n’en a pas vraiment peur : ce serait être inconscient que de ne pas en avoir peur, et Noah est tout, mais surtout inconscient. Le jeune homme pense qu’Harry Potter mérite la réputation dont il a héritée, et qu’il s’occupera sans aucun doute du « cas Voldemort ». Enfin, il le pense parce que ça l’arrange, il ne faut pas se leurrer, si quelqu’un peut porter la responsabilité de débarrasser le monde d’un emmerdeur, ce n’est pas plus mal aux yeux du jeune sorcier. En d’autres termes, Voldemort, ce n’est pas son problème, et il en a des dizaines d’autres à régler. Il n’a pas le temps de penser à cette menace-là, et puis même si c’était le cas, il plaisanterait sans doute en disant qu’il l’attend de pied ferme pour lui botter les fesses comme il se doit. Et si jamais Noah venait à se trouver en danger, eh bien… Il monterait des plans stupides pour s’en sortir, ferait rire et amuserait la galerie. Et puis s’il en meurt, peu importe. Qui sait quelle aventure encore plus folle l’attend de l’autre côté ?]

II. QUE PENSE TON PERSONNAGE DE L'ORDRE DU PHÉNIX ET DE SES MEMBRES ? Noah en a entendu parler, mais il n’est pas intéressé. L’idée d’avoir un camp bien défini, d’avoir des règles à suivre, cela ne l’intéresse pas. Il se trouve très bien où il est, et si les actions de l’Ordre sont parfois admirables, c’est tant mieux pour eux. Lui, il s’en moque, il vit sa vie comme elle vient, et il ne rejoindra sûrement pas cette bande-là. Ni l’autre, par ailleurs. Ils sont courageux, ils suivent les ordres, ils ont des plans qui tiennent la route et commettent des actes plus ou moins admirables : tout ce dont Noah est incapable. Alors, oui, l’Ordre est très bien, mais à observer de loin. Ce n’est pas pour lui, ça ne le sera jamais. Noah préfère bien entendu aller faire le clown et chanter des chansons de sorciers bourrés debout sur la table de la salle commune. Bien mieux que de risquer sa peau, pris en sandwich entre deux Mangemorts. Quoique, ça dépend quel type de sandwich… Mh, bref.

III. COMMENT TON PERSONNAGE VIT-IL LA SITUATION ACTUELLE ? Situation actuelle ? Quelle situation actuelle ? Noah vit sa vie, il la prend comme elle vient, il s’en gave jusqu’à n’en plus pouvoir et il aime ça. Quelle que soit la situation, quels que soient les évènements, il fait le con, prouve à tout le monde combien il s’aime et combien il se trouve drôle, incite qui il peut à faire la fête et oublie que quelque part, une guerre est en préparation – voire même en cours, et que ceux qui dirigent à présent leur école sont des gros bouffons. Les attaques à craindre, les explosions qui pourraient marquer sa vie, elles lui passent au-dessus de la tête, comme tout le reste. Il est bien trop inconscient pour réaliser qu’il y a un problème quelque part. Et pour l’instant, puisqu’il n’a ni choix, ni préférences à montrer, eh bien il s’amuse et en profite. Il joue avec ses limites, donne les preuves que sa connerie atteint parfois des summums, mange, dort, drague, se fait remarquer en permanence et ça lui va très bien. Alors, qui est partant pour se faire une bouteille de whisky pur feu après le cours de sortilèges ?

"PLACE AU MOLDU DERRIÈRE L’ÉCRAN"

TON PSEUDO Ҩ blue. TON ÂGE Ҩ 18 piges, poto. CÉLÉBRITÉ CHOISIE Ҩ Robert Sheehan. PERSONNAGE Ҩ inventé. TON AVIS SUR PI Ҩ ben franchement, ça déchire. bravo. OU AS-TU TROUVÉ LE FORUM ? Ҩ On me l'a conseillé. CONNEXION Ҩ Sept jours sur sept. UNE ULTIME BAFOUILLE Ҩ j'ai faim.

"C’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !"

Il fait froid, sur le pont du “Indigo”. Le temps serait à mettre une bonne veste, se glisser une écharpe autour du cou et à rester à l’abri du vent. Ou alors, à rester bien au chaud, une tasse de chocolat chaud à la main, enroulé dans la couverture façon crêpe Waouh. Voire encore à rester endormi une bonne partie de la matinée, inconscient du temps qu’il peut faire au-dehors. Mais ce jour-là, un cri déchire le silence matinal qui règne dans le bateau de croisière. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre parmi les rares voyageurs réveillés : Prudence Williams, la femme enceinte, met au monde son enfant. Certains grognent qu’elle pourrait hurler moins fort, d’autres sourient, heureux pour la jeune femme et les derniers affichent une moue inquiète. Autant le dire, un bateau est loin d’être le lieu approprié pour mettre au monde un enfant. Il ne devait naître qu’une semaine plus tard, et le bateau n’arriver que dans deux jours à bon port, a gémit la femme un peu plus tôt, ne semblant pas y croire. Pour la chance de Prudence et de l’enfant, l’infirmière montée à bord possède les compétences pour la faire accoucher sans trop de risques. Et de toute façon, ils n’ont pas le choix, sinon que de coller la mère et son enfant à l’eau, ce qui n’est pas forcément une excellente idée pour la publicité de l’agence de voyage. Les passagers à bord ont pour la plupart abandonné l’idée d’y assister, les plus curieux étant repoussés par une infirmière plus que contrariée à l’idée que « Mais enfin, ce n’est pas un spectacle, allez prendre votre petit déjeuner ! » Cependant, l’accouchement se déroule correctement. Il faudra de longs moments pour qu’enfin, l’infirmière répondant au doux nom d’Amelia, brandisse l’enfant avec un sourire ravi et fatigué. Inspirée, sa mère le nomme Noah, et lui donne second prénom le nom même du navire, Indigo. Les prénoms qu’elle lui donne ensuite sont hérités de ses grands parents maternels, Swan et Avalon. Noah, bientôt appelé uniquement Indigo sur le bateau entier, est en pleine santé et crie à pleins poumons pour signaler qu’enfin, il est venu au monde.
Prudence Williams est une journaliste photographe, pour un magasine de géographie très peu connu en France. Depuis plusieurs années, elle voyage d’un pays à l’autre, y photographie tout ce qu’elle trouve et publie ses clichés dans de nombreux articles. Noah est le résultat d’une aventure de plusieurs mois qui s’est déroulée en Irlande, où Prudence a passé près d’un an. Leur histoire a commencé dans un petit bar agréable. Elle sirotait un jus de fruits, et était totalement sobre lorsqu’elle s’est laissée séduire par cet homme aux allures mystérieuses, qui l’avait abordée tranquillement. Un peu trop cynique, mais elle avait adoré sa conversation. Quelques mois plus tard, en résulte la scène déroulée sur « L’Indigo ». Malgré son troisième prénom, Swan, Noah n’a rien d’un cygne. Il n’est ni gracieux, ni silencieux, ni même droit et fier. Le garçon enchaîne bêtise sur bêtise, numéro sur numéro pour amuser la galerie. Il n’y a qu’un but à cette attitude : que l’on se souvienne de lui. Prudence le balade longtemps partout dans le monde, et il a l’occasion de visiter de nombreux pays, émerveillé par tout ce qu’il voit, en ressortant plus amusé, plus vif et plus déterminé à découvrir et à vivre que jamais. Cela dura, encore et encore. Noah était heureux, sa mère aussi, une parfaite vie de conte de fée.
Puis vint le naufrage.




Un orage. Le bateau est semblable à celui qui avait accueilli la naissance de Noah, quoique plus grand. Des centaines de personnes se trouvent à bord, une salle de restaurant bondée en son centre, et zigzaguant joyeusement entre les tables rondes, Noah. Ses boucles brunes sautillant au rythme de ses pas, et derrière lui, sa mère, furieuse à l’idée qu’il s’échappe encore. Après sept ans de malice, l’enfant a développé un certain talent pour échapper à Prudence, talent qui ne lui plait pas plus que cela. Et alors que Prudence court après son fils, le naufrage fait tout s’effondrer. L’orage, tout d’abord. Des grondements qui font vibrer la poitrine du garçon, des éclairs qui l’aveuglent et dessinent des lignes aveuglantes dans le ciel entier. Des nuages sombres, des cris à en percer les tympans, la sensation de ne plus savoir exactement où se trouve le sol, où se trouve le ciel. Noah en cauchemarde encore : rien n’est plus terrible que les cris de ceux qui viennent de perdre quelqu’un. Le cœur déchiré par la douleur que les autres ressentaient, il ne se souvient aujourd’hui de presque rien. Juste de bribes. Il est presque devenu amnésique. Il se souvient du noir, si étouffant. De l’eau dans ses poumons, de ses cris à s’en arracher la gorge, pour retrouver sa mère. Puis plus rien. Juste le noir, l’eau, la sensation de ne plus jamais pouvoir respirer, la douleur dans sa gorge. Rien.
Noah approchait des huit ans lorsqu’eut lieu de naufrage. Parmi les pas si nombreux survivants, lui et sa mère. C’était tout ce qui comptait, murmurait sa mère égoïstement à son fils lorsqu’il se réveillait en criant, l’eau l’entourant encore de partout dans ses cauchemars. Les mois suivants l’accident, Noah reste muet, ne prononçant pas un mot. Prudence l’emmène voir plusieurs psychiatres, mais rien n’y fait. Il a beau être supplié, questionné, fâché, il ne décroche pas un mot, plongé dans des pensées que personne ne parvient à déchiffrer. Quelque chose le chiffonne. Quelque chose cloche, mais ses souvenirs sont incapables de lui livrer quoi, le soir du naufrage est trop flou.
C’est trois mois après le naufrage que Prudence, un soir, s’effondre au pied du lit de son enfant immobile, et qu’elle se met à balbutier, en larmes, qu’elle aurait dû faire plus attention, et qu’elle était heureuse qu’il ait survécut, mais que pitié, pitié, Noah, mon amour, mets à parler je t’en prie. Elle parle, parle encore et exprime tout son ressentiment, sa peine et sa tristesse dans de longues phrases. Elle parle suffisamment pour deux, elle lâche mot sur mot sans réaliser clairement que Noah, son fils de huit ans, l’entend et l’écoute. Et enfin, elle murmure les quelques mots qu’il attend, le doigt posé sur cette chose qui clochait. « Je ne comprends pas comment on s’en est sortis, Noah, comment cette bulle est arrivée au fond de l’océan pendant qu’on se noyait, mais elle était là pour une bonne raison et tu dois redevenir mon Noah, tu comprends ? » Et, aussi naturellement que possible, l’enfant répond. « C’est moi qui ai fait la bulle, maman. Je crois que je sais faire des très grosses bulles. Et que c’était une bulle magique. » La suite est noyée sous l’étreinte mouillée de larmes de Prudence, qui est trop heureuse que son fils se remette à parler pour se soucier des quelques mots qu’il a prononcés. Noah n’insiste pas, n’y accordant aucune importance. Il reste convaincu au fond de lui que sa bulle était magique, et qu’il a un quelconque pouvoir. Reste à trouver lequel.




Noah fait n’importe quoi. L’école ne l’intéresse pas, alors il s’en échappe dès que possible, rejoignant des groupes d’adolescents plus âgés. Lui-même, du haut de ses dix ans, a des allures d’apprenti rebelle et ça fait rire ses nouveaux amis. Il est le petit nouveau à leurs yeux, capable de tout tenter pour les impressionner. Noah et ses conneries, Noah et ses blagues, Noah qui sait tout faire juste pour aller voir où sont ses limites. Noah, le petit Noah qui avait avoué croire à la magie lorsqu’ils l’avaient interrogé les premiers jours. Ils en rient, mais ils l’admirent parfois, avec son sourire effronté et ses provocations. Quelle que soit la situation, quel que soit l’adversaire, il répond du tac au tac, avec son humour à deux balles et son espièglerie.
Et puis un matin, alors que Noah trie les céréales flottant paresseusement dans son bol, on frappe à la porte. Aussi simplement que ça, trois coups qui vont tout changer, une première fois. Prudence étant sous la douche à ce moment-là, c’est le petit garçon qui se leva pour aller ouvrir, oubliant par là toutes les recommandations de sa mère – à savoir « n’ouvre pas aux inconnus quand je suis absente ou occupée ! ». Tirant la porte, il reste alors planté avec un sourire idiot devant un homme grand, l’air un peu mal à l’aise. Comme celui-ci ne prend pas la parole, c’est Noah qui s’en charge en lançant un « Salut ! » sonore, qui tire un bref sourire à l’homme. Il passe la main dans ses cheveux, puis finalement, répond « Bonjour, toi. Est-ce que je peux entrer ? » « Ca dépend si tu vas voler des trucs ou essayer de nous tuer. » objecte Noah, perplexe. « Mes mains resteront dans mes poches, et je n’ai aucunement l’intention de tuer qui que ce soit, promis. » assure l’homme. Noah hoche la tête : s’il avait promis, alors… Il s’efface pour laisser entrer l’homme, qui fait quelques pas dans l’appartement, et se dirige directement dans le salon pour s’installer. Noah, poliment, tente de lui proposer à boire, et partage finalement son jus d’orange avec l’homme, qui reste silencieux en l’observant tandis qu’il se remet à trier ses céréales qui se sont vicieusement remélangées durant son absence. Le temps s’écoule, puis une voix féminine retentit. « Noah, chéri, finis ton petit déjeuner, tu vas être en retard. Et aujourd’hui, tu vas à l’école, compr… » Elle vient d’entrer dans le salon, et découvre son garçon avec l’homme. Elle fronce les sourcils, semble sur le point d’exploser, puis de pleurer, et au final, fait signe à Noah de sortir. « Va t’habiller, bonhomme. » « Mais… » « Noah. » Il finit par obtempérer, saluant l’homme d’un sourire malicieux, et s’échappe dans sa chambre le temps d’attraper son pantalon et son tee-shirt. Puis il revient écouter aux portes, puisque c’est évident que la conversation qui va se tenir là est d’une importance capitale, sinon sa mère ne l’aurait pas viré comme ça de la pièce.
Mais aussitôt son oreille collée à la porte, celle-ci s’ouvre et le regard sombre de sa mère fusille Noah. Il esquisse une grimace maladroite, et d’un pas penaud, retourne lentement dans sa chambre. Zut. Il se laisse abattre, l’espace de cinq minutes, puis passe à autre chose. Il s’habille, comme on le lui a ordonné, puis met méthodiquement le bazar dans sa chambre, jusqu’à ce que sa mère ne vienne le chercher pour l’emmener dans le salon. Là, il s’installe sur le petit fauteuil en face des deux adultes et attend, parce qu’il sent que quelque chose cloche, que sa mère ne va pas très bien et que ce type est vraiment bizarre, même s’il ne vole rien et ne tue personne. « Chéri, je te présente Erik. » « Salut, Erik. » dit docilement Noah. « Salut, Noah. » sourit avec amusement Erik. « Il… » reprend Prudence, maladroite. « Il est ton papa, mon chéri. » « Ah, d’accord. » Il se tourne vers Erik, le jauge du regard pendant de longues secondes, et réalise que les deux adultes attendent une réaction de sa part : une réelle réaction. Alors il se redresse, examine Erik. « C’est pour ça que tu n’allais rien voler et que tu n’allais pas nous tuer ? » s’enquit-il alors. Celui-ci étouffe un rire, et hoche la tête. « C’est pour ça, oui. »
Et à partir de là, Erik devient une part de sa vie. Il n’habite pas avec eux, mais c’est lui qui veille à ce que Noah aille à l’école (avant qu’il ne s’échappe par le mur de derrière), c’est lui qui l’emmène un peu partout le samedi quand Prudence travaille. Et c’est lui qui lui confirme que sa bulle était bien magique. Un samedi, ils sont installés l’un en face de l’autre dans un café, Noah sirotant un chocolat chaud et Erik tournant sa cuillère dans son café, quand son père se penche doucement vers lui, l’air de ne pas savoir comment aborder le sujet. « Dis-moi, Noah, est-ce que quelque chose de… bizarre, t’es déjà arrivé ? » « Le jour où la maîtresse de l’an dernier a marché à quatre pattes dans toute la classe et que des gens sont venus pour l’emmener, c’était bizarre. » fait Noah, songeur. Erik secoue la tête, et corrige. « Je veux dire, quelque chose d’anormal… Comme de magique, tu vois ? » Les sourcils de l’enfant se froncent, et il recule brusquement pour s’adosser à son siège. « Maman t’a raconté, c’est ça ? » Erik semble déconcerté. « Pardon ? » « La bulle, maman t’as raconté ? » « Je ne vois pas de quoi tu parles, Noah. » « Quand on a failli mourir dans le naufrage, on a coulé dans l’océan, et il y a eu une bulle d’air autour de nous. Je te jure que c’est vrai, je ne sais pas comment, mais j’ai créée une bulle d’air, une énorme bulle qui nous a sauvés. Maman l’a vue mais elle ne croit pas que c’est moi. » Erik esquisse un sourire, et Noah se plonge dans son chocolat, persuadé qu’il se moque de lui. Il a bien raison, d’un côté. Puis le garçon redresse la tête. « Tu me payes un cookie ? »



Poudlard. C’est un mot qui hante son esprit, maintenant. L’histoire de la bulle est oubliée, ridicule, pour être écrasée par cette histoire de château magique, d’école de sorciers et de baguettes enchantées. Erik lui a tout raconté, lorsqu’il a reçu la lettre. Prudence s’est mise en colère, mais Noah s’est assis face à son père et l’a bombardé de questions. Est-ce qu’il y a des fantômes ? Et des zombies ? Pourquoi les vampires ne se transforment pas vraiment en chauve-souris ? Je peux avoir un sandwich au thon ? Et à présent, il s’y trouve. Tous les élèves autour de lui, les premières années, ont le nez en l’air pour admirer le plafond. Lui, il examine ses mains, se demandant si vraiment, il sera bien ici. Si ce n’est pas le cas, il fera comme aux écoles précédentes : il se tirera, et rejoindra peut-être la bande avec laquelle il traînait autrefois. Ce serait bien. Ils seraient sûrement bien, tous ensemble.
Mais ce château n’a pas l’air si mal, il pourrait monter sur les toits, peut-être faire la fête et lancer des sorts aux imbéciles. Et raconter ses blagues stupides, personne ne le connaît ici, ce qui lui laisse la possibilité d’être quelqu’un d’autre, une personne entièrement différente… C’est tentant. Il est au moins sûr d’une chose : ici, personne ne saura pour le naufrage, personne ne saura pour rien. C’est quelque chose qui le réveille encore en pleine lui, lui tire des hurlements pendant ses cauchemars, et il refuse, il refuse que quiconque sache. En espérant qu’il se maîtrise une fois dans ces dortoirs, où ils seront plusieurs…
Il est à Gryffondor. Le nom est agréable. La consonance pas trop moche. Ca lui convient, il aime bien le rouge, et il a entendu dire que les Gryffondor étaient des têtes brûlées. Avec un peu de chance, il trouvera une ou deux personnes avec qui faire le con. Avec qui tester ses limites. Ce serait pas mal. Le dortoir est plaisant, ses camarades aussi, tout va bien. Commence alors une nouvelle vie, où Noah oublie l’ancienne, échange de rares lettres avec ses parents. Son père est un sorcier, il lui est plus aisé de discuter avec lui, mais l’émerveillement enfantin de sa mère lui arrache régulièrement des sourires. Il rentre pour Noël, reste à l’école pour Pâques, revient pour l’été. Et les années passent, semblables tout en étant différentes. Noah s’affirme, il devient ce mec stupide, égocentrique. Le type qui passe pour un narcissique à toujours se faire des compliments, le gars qui relève n’importe quel défi pour le plaisir d’avoir réussi. Pas pour en mettre plein la vue aux autres, mais pour s’en mettre plein la vue à lui. Les autres, il s’en tape : lui il aime la façon dont il se défie, dont il se dépasse en permanence. Il est un peu fou, du point de vue des autres. Il est drôle, du point de vue de certains. Et parfois, il est vraiment trop con et à pendre, d’après quelques uns. Il vit chaque seconde comme s’il vivait la dernière de sa vie. Il se moque de tout, et surtout de lui. Il est d’une bêtise qui ne fait rire que lui, souvent, et il en est fier. Il s’accepte tel qu’il est, il s’adore, et en résulte une connerie impossible à faire disparaître. Il ne voit le mal nulle part, parce qu’il est peu stupide et qu’il s’en fout, en fait. Noah est gentil, drôle, attentionné, protecteur, quand il le veut, même s’il ne s’en rend pas toujours compte. Noah est attachant, maladroit, gaffeur. Il manque de tact, de douceur, de délicatesse. Il est jaloux, très con, gamin. Il n’a aucune valeur, il ne croit en rien mis à part en lui. Il ne fait confiance qu’à lui-même, et il ne parle à personne, et ça passe tout seul parce qu’il fait l’imbécile et fait des réflexions bien à lui dès qu’il le peut. Il passe pour le plus grand bouffon du monde, même quand il est blessé, même quand il est triste, même quand il voudrait s’effondrer, parce qu’il doit être comme ça. Noah est alcoolique sur les bords, et même au milieu. Noah est fêtard, parce que la fête est le bonheur. Noah est dragueur, Noah est bi, parce que mieux vaut s’amuser deux fois qu’une. Noah n’est jamais sérieux, ça n’est pas pour lui. Noah aime la musique, danser comme un idiot. Noah aime associer des adjectifs du genre con, bouffon, idiot, stupide à sa propre personne. Noah se tuerait pour ceux qu’il aime, même s’il ne l’avouerait jamais. Noah aime manger, parce que c’est cool, Noah adore dormir. Noah est un rebelle intérieur, parce qu’il est souvent lâche. Noah a peur de l’engagement et du changement. Noah est fasciné par ce qui concerne la mort et la douleur, mais ne le dira jamais à personne. Il ne se rend pas compte qu’il peut être blessant, jamais, parce que son manque de tact l’en empêche. Noah fait rarement des excuses, sauf s’il les pense. Noah ne s’excusera jamais d’être le plus gros con de l’univers. Noah s’aime. Noah se hait, parfois, mais c’est rare.
Mais bon, pour faire simple, c’est juste un idiot.