"THERE’S A DEVIL IN THE CHURCH, GOT A BULLET IN THE CHAMBER AND THIS IS GONNA HURT"
KING’S CROSS ♦ 12 ANS
« FRANKIE DEPECHE TOI ! Et laisse le hibou du petit garçon tranquille ! » Les remontrances de sa mère ne sonnaient que comme des échos imperceptibles aux oreilles de Frankie, concentrée sur les plumes vagabondes de l’oiseau qui se faufilaient à travers les minces barreaux de la cage rouillée. De nature distraite affreusement facilement, Frankie ne pouvait tout simplement pas rester fixée sur l’objectif que lui avait fixé sa mère, arriver à bon port, au bon moment. La fillette, du haut de ses 12, n’avait jamais pu avoir d’animal dans ce genre pour des raisons que ses parents n’avaient jamais daigné lui expliquer. Alors elle était bien décider à profiter un maximum de la chance des autres, elle pourrait emporter une plume de la chouette devant elle ? Juste une petite ? En plus le jeune propriétaire n’avait encore rien remarqué de la présence de la petite Flint autour de son pauvre volatile. Mais ses pensées furent interrompues par la voie perçante de sa mère « FRANKIE FLINT BOUGE TON FRERE EST DEJA PRESQUE DANS LE TRAIN » Aïe. Cette fois il valait mieux écouter la voix de la sagesse qui retentissait à cent-cinquante décibels à travers la gare. Ni une, ni deux, Frankie bondit maladroitement sur ses pieds et se commença à trottiner vers ses géniteurs, déjà occupés à embrasser d’une façon indignement excessive son frère Marcus, dont elle redoutait de prendre la place sur le moment…Mais certaines choses sont inévitables, comme à l’instant précis, les débordements affectifs de géniteurs dotés d’un surplus de émotion.
« Ma chérie, c’est votre grand jour à toi et à ton frère aujourd’hui, je veux tu sois gentille avec lui. Et essaye de te faire des amis, ça sert toujours ».
Après un dernier câlin à son père et encore un troisième à sa mère, Frankie, réalisant enfin ce qui s’amorçait, se trouva épris d’une soudaine poussée de joie et d’adrénaline. Elle encercla fermement de ses petits doigts le bout de sa valise et sauta presque littéralement dans le train, bousculant au passage Marcus, bien trop béat lui aussi pour y prêter quelque attention.
Marchant d’un pas affirmé à travers le wagon, Frankie zyeuta brièvement chaque compartiment d’un œil vif, histoire d’avoir une idée des têtes qu’elle côtoierait tous les jours durant toutes ces années. Mais principalement pour choisir les heureux élus qui auraient l’honneur de l’accueillir pour le trajet. Après une dizaine de compartiments éliminés à cause du minois jugé inadéquat de ses occupants, la petite blonde trouva un endroit qui semblait répondre en tout point à ses critères abusivement sélectifs. Il n’y avait là, assis seul qu’un jeune garçon qui paraissait trouver un certain intérêt en ses mains, croisées sur ses genoux. Sans plus y réfléchir, le petite Flint fit glisser avec un peu de mal la porte coulissante inadaptée à sa pitoyable masse musculaire. Le petit garçon qu’on semblait arracher à une étude approfondie de l’anatomie du poignet humain, leva brusquement la tête au son du grincement sourd de la porte, et posa timidement les yeux sur les traits déformés par un immense sourire d’une fillette plus blonde que blonde. Il n’eut même pas le temps de lui rendre ne serait-ce que le début d’un sourire convivial, que Frankie lui jeta ses salutations usuelles. Beaucoup trop chaleureuses.
« Salut ! Moi c’est Frankie. Frankie Flint, et toi ? Tu trouves pas ça génial d’être ici ? Moi j’attends ça depuis des années ! T’as l’air sympa ça te déranges que je m’assois ici ? »
Sans surprise, aucune réponses lui accordant une quelconque permission ne fut attendue et Frankie prit place en face de l’autre enfant après avoir lâché son bagage à côté d’elle.
« Salut, moi c’est Théo » finit-il par répondre en lui tendant une main qu’elle s’empressa de saisir.
« FRANKIIIE T’ES OU ? » Au même moment Marcus, inexorablement perdu dans cette smala de visages inconnus, s’était mis en quête de sa sœur.
« Oui Marcus je suis là, soupira-t-elle, j’arrive. Je suis désolée, j’ai un petit frère complètement perdu qui déambule dans le train…On se reverra à Poudlard d’accord ? » une seconde fois sans attendre la moindre réponse, Frankie se précipita hors de la cabine, laissant son nouvel ami à de nouveaux arrivants qui semblaient également avoir l’intension de faire connaissance avec le jeune garçon.
HOGWARTS ♦ 15 ANS
« Fumer tue » provoqua Marcus en apercevant la cigarette coincée entre le majeur et l’annulaire de sa sœur. Sœur qui était tranquille et détendue, adossée contre un arbre près du lac, avant l’arrivé de son semblable.
« Non fumer ça tue pas, m’emmerder, ça ça tue. » répondit-elle sans détourner son regard du reflet de la lune sur l’eau calme, avant de tirer longuement sur sa cigarette puis de tout expirer affreusement près du visage de son frangin.
« Bon autant que j’apprécie ton habituelle convivialité, je ne suis pas venu en profiter. On m’a envoyé ici te dire que Théo t’attendait dans le couloir près de l’entrée. »
« Et il t’envoi me chercher au lieu d’utiliser ses honorables fesses et venir ici ? »
« Je crois qu’il avait dit quelque chose du genre ‘Pansy le verra et lui demandera où il va et il va s’embarquer dans une merde pas possible s’il ment etc.’… » En scrutant l’air dubitatif de sa grande sœur, Marcus tenta à nouveau de clarifier son explication pour l’instant un peu expéditive.
« …Tu sais ? Parce que Pansy peut pas se saquer ? » Dit-il en levant un sourcil de façon à accentuer l’évidence de son propos. Immédiatement le facies confus de la jeune serpentard disparut. « Ah ouais ». Sur ce, Marcus tourna les talons après avoir un ‘bref ciao’, laissant Frankie partie dans la direction opposée, vers le point de rendez-vous imposé par son ami. La durée du chemin fut trop brève pour laisser place à quelque hypothèse sur ce dont Théo voulait parler, elle allait de toute manière le savoir bien assez vite.
« Salut Théo » Théo leva les yeux vers la voix qui venait de l’extirper de ses pensées.
« Salut Frankie » répondit l’intéressé en sortant un paquet de cigarettes de sa poche arrière avant d’en coincer une entre ses lèvres.
« Eh je me suis fait le chemin du lac à ici, ça te coutera une clope » Sans plus de protestation à l’argument plus ou moins ridicule de son amie, Théo ressortit le paquet en carton qui avait déjà presque repris sa place dans son pantalon. Frankie saisit la cigarette qui lui était tendue puis se pencha vers la petite flamme qui jaillissait du briquet que tenait Théo.
« Alors de quoi t’as besoin mon petit Théo ? »
« Un conseil »
« Bien sûr il fallait s’en douter. Non ne dis rien ! C’est à propos de Pansy. »
« …Oui. »
« Vas-y déballe ton sac »
Théo expira une lourd nuage de fumée pratiquement opaque avant de débuter sa réponse.
« Je sais plus ce que je dois penser vis-à-vis d’elle. Je sais pas ce que je dois faire, on dirait qu’elle me déteste mais elle n’arrête pas de me prouver le contraire et puis des jours c’est l’inverse et—» Un doigt soudainement posé sur sa bouche le coupa dans son élan. Frankie approcha son visage de celui de Théo et inspira un grand coup avant de reculer en arborant un air réprobateur.
« Tu sens le whisky. Je ne le sentais pas avant à cause la fumée mais manque de bol pour toi elle s’est suffisamment dissipée »
Mais rien ne traversa les lèvres du jeune homme en retour.
« Théo faut que t’arrêtes tes conneries, un verre de temps en temps ou te bourrer la gueule à une fête c’est o.k. mais merde tu deviens un vrai ivrogne là, fais gaffe tu vas finir par avoir un bidon à bière… » Cette dernière remarque eu au moins le mérite d’extirper un petit rire étouffé au serpentard, Frankie n’avait jamais pu garder un discourt complètement sérieux.
« Ouais ouais m’man je sais que c’est pas bien »
« Théo c’est sérieux ! Et qui plus est dangereux »
« C’bon c’est juste une mauvaise période ça passera… »
Les nuances si adoucies du ton de son ami vers la fin de sa phrase tiraient presque Frankie vers un sentiment de pitié, on ne pouvait pas se fâcher avec Théodore Nott. Physiquement c’était chose impossible. Éprise dans un élan émotionnel, Flint pris le jeune homme dans ses bras.
« S’il te plait prévient moi quand tu te sens mal au lieu de bousiller ton foi »
« Promis j’essayerai »
« Merci ».
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