"Si je ne disais rien, les gens supposaient toujours le pire."
Chapitre 1Lilwenn Bay Selwyn.La voix de sa mère claque et instinctivement la rouquine se redresse sur sa chaise. Elle se risque un regard du coin de l'oeil, sans parvenir à trouver sa mère. Elle n'est pourtant pas loin abattant la paume de sa main contre la table. Lilwenn trésaille, mais en aucun cas la môme ne s'autorise à grimacer de peur d'essuyer une nouvelle réprimande. La porte s'ouvre et le visage de sa mère se métamorphose. L'entrée de l'enfant prodige. La demoiselle pince les lèvres, elle pose les mains contre sa chaise et se laisse glisser, en prenant bien soin de ne pas faire le moindre bruit. Avec l'arrivée de son frère aîné, elle est à présent certaine de pouvoir vaquer à ses occupations sans craindre que sa mère ne lui tombe dessus. Malheureusement, la pauvre petite a à peine le temps de faire quelques pas que la voit de sa mère se fait à nouveau entendre, plus froide que jamais.
Lilwenn, par Merlin, où comptes-tu aller dans cette tenue? Elle se fige et laisse ses orbes se soulever vers le ciel, profitant que sa mère ne puisse la voir. Elle se tourne alors, un sourire emprunt d'hypocrisie et d'agacement.
Dans ma chambre, mère. Dans ta... La voix de Mrs Selwyn s'éteint alors que sa main se porte à sa tempe, que ses paupières se ferment et que son visage dodeline à la négative. Derrière, Aymeric lui adresse l'un de ses sourires détestables. Elle se jetterais bien sûr lui pour le lui faire ravaler, mais sa mère reporte son attention sur sa personne.
Qu'ai-je donc fais pour mériter une enfant aussi ingrate!? Lilwenn, encaisse le coup alors que sa mère tourne les talons pour retourner vers son fils. Elle pose une main sur l'épaule du jeune sorcier et lui susurre, avec infinément plus de douceur, une douceur à laquelle Lilwenn n'a jamais pu prétendre.
Heureusement, toi, tu es là.Chapitre 2La lettre de Poudlard était arrivée plus tôt dans la matinée. Elle avait été accueillie avec enthousiasme nettement moins prononcé que lorsque son frère avait lui-même été appelé à rejoindre l'école de sorcellerie, il y a un an de cela. Heureusement, Lilwenn ne se formalisait plus , après tout, elle était toujours passée en second plan. Cette journée devait être pour elle. Devait. C'était sans compter sur l'irrésistible envie de son frère de se procurer le dernier balai en vogue. Était-il utile de préciser qu'il n'était même pas dans l'équipe de Quidditch? A quoi bon, les désirs d'Aymeric étaient assouvi à la seconde sans qu'il n'ait même besoin de demander, il lui suffisait simplement d'en parler. Par contre, elle n'était pas question pour Lilwenn d'en obtenir un elle aussi. Elle était trop jeune et de toute façon, cela ne lui saurait d'aucune utilité d'après les dires de ses parents. Refusant de se faire plus mal au ventre, la rouquine attendait hors de la boutique, savourant une des délicieuses glaces de Florian Fortarôme. C'est à cet instant qu'un inconnu la heurta de plein fouet, lui faisant lâcher le carnet sur sa robe. Sans prononcer la moindre excuse, le blond porte son attention sur la Selwyn, la détaillant sans la moindre gêne. Laisse-moi deviner.
Les cheveux roux et ça... D'un mouvement dédaigneux, il pointe la robe de sorcière tâchée de la jeune sorcière.
Tu dois être une Weasley. Elle écarquille les yeux. Elle n'en croit pas ses oreilles. Ses joues sont à présent rouges de honte. Lilwenn ne perd pas pour autant la droite, elle se redresse, fière et hautaine.
Je suis Lilwenn. Lilwenn Selwyn et toi, mon pauvre garçon, tu vas regretter le jour où tu as pris une Selwyn pour une Weasley. Ce n'est pourtant qu'une môme. Une môme avec la rancoeur et l'orgueil de Selwyn. D'un mouvement de la main, elle l'invite à décampé. La porte du magasin tinte. Lilwenn tourne les talons, accueillant un cri perçant de sa mère.
Par Merlin Lilwenn, ne peut-on pas te laisser cinq petites minutes sans que tu ne provoques une catastrophe? Regarde toi, on dirait une souillon. Elle est devenue imperméable aux paroles de sa mère, les reproches lui glissent dessus sans plus jamais l'atteindre. Désespérée, la mère s'avance. Le père, lui, se contente de dodeliner la tête à la négative avant de rejoindre son épouse. Aymeric arrive à sa hauteur.
Qu'est ce qu'il t'est arrivé? Oh, ça va, hein, Monsieur Parfait. Jamais elle n'avouerait cette rencontre fortuite à son frère, ou à qui que ce soit d'autre, d'ailleurs. C'était déjà bien assez humiliant d'avoir été prise pour une Weasley.
Chapitre 3Cela faisait un jour qu'elle était à Poudlard. Un jour qu'elle avait été répartie chez les Gryffondor. Lilwenn n'avait toujours pas de nouvelle de ses parents, ce qui était plutôt étonnant de leur part. Ils ne prendraient certainement pas la chose aussi bien qu'elle. Ils devaient s'inquiéter des répercussions que cela allait avoir sur leur cher et tendre fils qui lui, avait été envoyé à Serdaigle. Certes, ce n'était pas Serpentard, mais c'était toujours mieux que Poufsouffle ou Gryffondor. Et puis, Aymeric, lui pouvait tout se permettre, ce n'était jamais bien grâce, alors qu'elle, elle ne pouvait simplement pas faire le moindre petit écart. Lilwenn ne pouvait profiter pleinement de Poudlard, non, pas tant que la sentence n'était pas tombée. Soupirant à la table de Rouge et or, elle avait vaguement croisé le regard désapprobateur de son frère. Puis une beuglante avait éclaté et bientôt, la voix de Molly Weasley résonna dans la Grande Salle, déclenchant l'hilarité. Même Lilwenn avait laissé éclaté un rire franc, oubliant alors tous ses soucis. Ce n'est que lorsqu'elle quitta la Grande Salle que le hibou Grand Duc de la famille déposa une lettre écarlate entre ses doigts. Elle ne savait que trop bien ce qui l'attendait. Soucieuse de ne pas être frappée du même sort que le Weasley, la jeune sorcière se pressa de rejoindre les toilettes des filles. Elle eut à peine le temps de s'enfermer dans l'une des cabines que la lettre lui glissa des mains pour lui servir une tirade tonitruante et assassine. La petite rousse se recula jusqu'à la paroi, essayant ainsi d'échapper à la furieuse missive qui lui provenait de sa mère.
C'est inadmissible. INADMISSIBLE. Comment oses-tu nous faire cela? Tu fais honte à notre famille. Est-ce que tu te rends compte de l'impact que cela va avoir, non seulement sur nous, mais sur ton frère? Qu'est-ce-que les gens vont penser? Tu as sali et souillé le nom de nos ancêtres. Nous ne t'avons PAS éduqué comme cela. Tu es une telle déception pour nous, Lilwenn... Et la lettre s'était mise à cracher avant de se déchiqueter, sous les yeux humides de la jeune fille.
Chapitre 4LA CHAMBRE DES SECRETS A ÉTÉ OUVERTE.
ENNEMIS DE L’HÉRITIER, PRENEZ GARDE.
La chambre des secrets étaient sur toutes les lèvres. L'atmosphère était plus lourde qu'à l'accoutumé. Tous les regards étaient tournés vers la maison de Serpentard, la maison où le sang se devait d'être pure. A chaque nouvelle victime, la tension et la peur se faisait plus importante, plus contraignante, elle paralysait littéralement l'école de sorcellerie. Même son prestigieux directeur ne semblait savoir ce qu'il fallait faire. Lilwenn baignait dans l'agitation constante qui régnait dans la salle commune des Gryffondor. Les sangs de bourbes n'étaient pas les seules à craindre la menace, les sangs mêlées et les traîtres à leur sang s'additionnaient à la liste des cibles potentielles. Lilwenn s'amusait de tout cela. Elle était à l'abri. Si sa répartition avait étonné, la pureté de son sang n'était plus à prouver. Quant aux croyances de sa famille, elle n'était un secret pour personne. Parmi les plus agités, il y avait la fille Weasley. Une petite vermine avec laquelle elle partageait son dortoir. Elle ne la connaissait pas beaucoup, mais son comportement devenait de plus en plus étrange au fur et à mesure des attaques. Opportuniste et audacieuse, Lilwenn utilisa la peur des élèves à son avantage.
Donc, si je porte ce médaillon, je serais protégé du monstre de Serpentard? Puisque je te le dis. La brune hésita quelques secondes, puis après avoir laissé échapper un soupire, elle s'empressa de glisser le médaillon autour de son cou.
Combien je te dois?Pour le moment, rien, mais disons que tu m'en dois une. Comme si elle avait besoin de se faire de l'argent. Non, un service était beaucoup intéressant aux yeux de la rouquine. Puis, s'il y avait des élèves suffisamment stupide pour croire qu'un simple médaillon pourrait les sauver, elle n'allait pas se priver. C'est à cette époque que la Selwyn commença à se faire un nom dans Poudlard. Véritable petit Maître du jeu, elle fournissait et aidait n'importe quel élève du château, en échange de petits services sans date de péremption. Elle collecta ainsi suffisamment d'information pour que nulle n'ait envie de lui chercher des noises.
Chapitre 5La Grosse Dame avait abandonné son tableau après que celui-ci ait été saccagé par le très recherché Sirius Black. Et tout cela pour qui? Potter. Maudit Potter. A cause de ce garçon pas si extraordinaire, tous les Gryffondor étaient contraint de dormir dans la Grande Salle. Enfin, de camper dans la Grande Salle. Autant dire que ce n'était pas du goût de la rouquine. Allongée sur sa couche, elle fixait le plafond magique sans parvenir à trouver le sommeil.
Hey, Lilwenn!? La jeune sorcière n'eut aucun besoin de se redresser pour comprendre qu'il s'agissait de Cormac McLaggen. Autant dire que s'il y avait bien une personne à qui elle ne voulait pas adresser la parole, c'était bien Cormac McLaggen. Il faut dire que depuis qu'il l'avait prise pour une Weasley, la belle avait une dent contre lui. Elle ne lui répondit donc que par le silence. Loin d'être satisfait, le jeune homme se racla la gorge.
J'aurais besoin d'une autorisation pour Pré au Lard. Il paraît que ... Tu sais, tu fais ce genre de choses. Elle laissa échapper un soupire.
Qu'est ce qui te fait croire que j'ai envie de t'aider? Elle n'avait même pas pris la peine de se redresser. Rancunière et orgueilleuse, elle n'avait pas oublié sa promesse de vengeance.
Si j'te dis que je peux te filer des infos sur Kirby Valentine. Il savait visiblement comme lui parler, car elle se redressa dans son lit de fortune pour fouiller le sac qu'elle avait embarqué avec elle. Elle finit par lui tendre un bout de parchemin.
Vas-y, je t'écoute, mais si ce n'est pas suffisamment intéressant, je te reprends cette petite merveille.Chapitre 6"Cedric Diggory est mort"
"Il est revenu"
Potter venait de reparaître, les mains crispées sur le corps inerte de Cedric Diggory. Les murmures filaient et la rumeur se propageait pour parvenir aux oreilles de Lilwenn Selwyn. Instinctivement, son regard se porta sur Aymeric, sur Aymeric et tous les autres enfants de mangemort qui se trouvaient parmi les spectateurs. Elles croisaient certains regards, interrogatifs et curieux, ils se posaient tous la même question, mais aucun d'eux n'avait de réponse.
Il est revenu. Était-ce vraiment ce à quoi elle pensait. Se pouvait-il que le Seigneur des Ténèbres renaissent de ses cendres? Son coeur loupa un battement. Ses orbes noisettes se reportèrent sur le corps sans vie du Poufsouffle. Un corps que les professeurs avaient beaucoup de mal à cacher. Le père Diggory pleurait et serait son fils contre lui. Les pleures et les sanglots avaient remplacé l'euphorie engendrée par cette dernière tâche. Elle ne savait pas trop ce qu'il fallait en penser. Elle se surprit à porter à nouveau le regard vers ton frère. Puis de nouveau au cadavre de l'un des deux Champions de Poudlard. Elle restait impassible, insensible, elle n'était qu'une spectatrice, elle n'avait pas véritablement l'impression d'être acteur, ou même d'être concernée. Elle saurait bien assez tôt de quoi il en retournait. Quant à Cédric, si le Lord était de retour, c'était juste un dommage collatéral nécessaire.
Tu aurais des mouchoirs? Sans même regarder le type qui s'adressait à elle, elle plongea sa main dans sa poche pour en sortir un paquet de mouchoir qu'elle tendit vers la voix. Elle attendit que le garçon se saisisse du paquet pour murmurer doucement.
Tu m'en dois une. Elle fourra les mains dans les poches de sa veste, prête à quitter les gradins.
T'es un monstre, Selwyn. Un petit rire filtra entre ses lèvres alors qu'elle haussait les épaules.
Il paraît, oui. Sans un regard, elle se frayait un chemin dans la foule d'élèves, bouleversés et chamboulés par les récents évènements.
Chapitre 7Alors, heu... bon, vous savez pourquoi vous êtes ici. Heu... donc Harry a eu l'idée... Je veux dire, j'ai eu l'idée... que ce serait peut-être bien pour les gens qui veulent étudier la Défense contre les forces du Mal... - et je veux dire étudier vraiment, pas se contenter d'idioties que nous fait faire Ombrage, parce qu'on ne peut pas appeler ça des cours de Défense contre les forces du Mal...Granger finit par la boucler et d'autres prirent la parole. Parmi eux, Zacharias Smith, un Serpentard. Elle vit immédiatement en lui le futur client qu'elle se devrait de plumer. Un sourire vague aux lèvres, la rouquine écoutait d'une oreille distraite ce qui se disait à la table. Silencieuse et spectatrice, elle avait entendu parlé de cette petite réunion par inadvertance et avait décidé de s'y inviter, tout simplement. Comme quoi, cela avait des avantages d'appartenir à la maison des Gryffondor. Elle croisa ses bras contre sa poitrine et s'appuya contre le mur derrière elle, elle écoutait, mais surtout, elle regardait, soucieuse de retenir un maximum les informations nécessaires. Le fond était plutôt intéressant. Il faut dire que les cours d'Ombrage étaient réellement ennuyant et on y apprenait pas grands choses. Le truc, c'est que la demoiselle n'avait nullement besoin de s'armer contre les sbires du Seigneur des ténèbres puisque son propre père était l'un d'entre eux. Elle se désolait tout de même qu'il faille choisir entre les mini-résistants et Ombrages. Enfin, Ombrage était envoyé par le Ministère de la Magie. Ministère pour lequel son père travaillait. Lilwenn était naturellement dans les petits papiers de l'Inquisitrice. Quant à cette réunion, elle était non seulement une campagne contre le Ministère, mais aussi contre le Seigneur des ténèbres. Elle n'avait définitivement pas sa place dans ce groupe et plutôt que d'aller s'inscrire sur le bout de parchemin, elle s'éclipsa, aussi discrètement qu'elle n'était venue.
Chapitre 8Ginny s'était relevée au beau milieu de la nuit, réveillant l'autre rouquine. Boudeuse et ronchonne, elle avait enfilé un pull et était descendue dans la salle commune des Gryffondor pour lui dire sa façon de penser. C'est là qu'elle vit les silhouettes des anciens membres de l'AD se faufiler hors de la salle commune, les uns après les autres. Pas tous, mais suffisamment pour qu'elle ne comprenne qu'il se passait quelques choses d'important. Elle se planta à la fenêtre de la tour Gryffondor, guettant le moindre mouvement. Il n'y avait rien. Ou plutôt, elle ne vit rien. Pas même la marque qui dansait sournoisement au-dessus du château. Puis, soudain, un vacarme épouvantable se fit entendre dans tous Poudlard. Elle n'en fallu pas plus à la demoiselle pour quitter la salle commune. Les couloirs étaient froids et calmes, mais au loin, le bruit d'un combat. Elle pressa le pas, allant vers le bruit, mais à l'instant même où elle voulu descendre les escaliers, elle découvrit, quelques étages plus bas, des silhouettes de mangemorts. Elle reconnu sans trop de difficulté Bellatrix Lestrange qui fanfaronnait joyeusement. En sa compagnie, Serverus Rogue et... Draco Malefoy. Lèvres pincées, elle mit quelques secondes avant de commencer à descendre. Les mangemorts étaient hors d'atteinte et déjà, les autres élèves arrivaient. Lorsqu'elle finit par atteindre le parc, Potter y était déjà, accompagné de quelques membres de L'Ordre. A ses pieds, le corps sans vie d'Albus Dumbledore. Contrairement au corps de Cedric Diggory quelques années auparavant, celui du vieux directeur lui arracha un frisson. Sous le coup de la surprise, elle eut un mouvement de recule et plaqua sa main contre sa bouche. Les autres élèves la rejoignirent bientôt. Elle sentit la main de McLaggen se poser contre son épaule. Allez savoir pourquoi, elle savait que c'était lui. Lilwenn ne pu quitter le cadavre du vieux Dumbeldore, alors qu'autour d'elle, tout Poudlard levait sa baguette vers le ciel pour faire disparaître la sinistre marque qui flottait au-dessus du château. Comprenaient-ils ce que cela signifiait? Sans Dumbledore, le monde de la magie sombrait doucement dans les ténèbres. Elle ne savait dire si cela l'enthousiasmait ou si cela lui faisait peur. Non, cela ne lui faisait définitivement pas peur.