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 || MEANT TO BE (r.)

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MessageSujet: || MEANT TO BE (r.)    || MEANT TO BE (r.)  Icon_minitimeLun 14 Juil - 19:55


SERAH ARGENTS AND EYRON NOTT-FLEMING
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Counting down the days 'till I will find you there, I don't care as long as I get there with you.  When you're near I can feel a connecting and I can't let go. Lost control, took a whole, can it really be true. Run away to a place where nobody else would never (ever) go. Here to say it's okay, now I'm walking with you. - d i s s i p a t e d
Dans sa gorge, son souffle se transformait en flammes glaciales, l’air se raréfiait dans ses poumons, et plus les mètres s’étalaient derrière elle, à toute allure, plus des crampes ravageaient ses jambes. Serah courait depuis elle ne savait plus combien de temps déjà, tous ses sens en éveil, la moindre part de son esprit concentrée sur la volonté de mettre un pied devant l’autre, elle avait fini par perdre tout contact avec la réalité. Une main plaquée sur le mur froid d’un immeuble, Serah tourna à l’angle d’une rue, ne profitant que de quelques secondes de répit pour reprendre son souffle. Sous sa main, posée sur son buste, elle sentait son coeur battre à tout rompre, tenter de transpercer et sa cage thoracique et sa peau pour s’enfuir. Loin d’ici. Loin de cette zone sombre où elle était menacée. Mais elle ne pouvait pas s’arrêter ; elle ne devait pas. Ses doigts serrés autour de sa taille, où un poing de côté lui déchirait les entrailles, la brune ne lâcha pas l’affaire, forçant ses pas à s’aligner l’un après l’autre. La menace était là, omniprésente, prête à surgir par-dessus son épaule en une poigne du destin : qu’est-ce qu’on pouvait bien lui vouloir encore ? De rage, de désespoir, la jeune femme aurait pu pleurer, hurler, s’effondrer ici dans cette flaque toute fraiche qui lui trempa les pieds, mais elle n’en fit rien. Non, elle n’abandonnerait pas. Elle n’abandonnerait jamais. Un voile flou couvrant ses yeux, elle déglutit non sans peine pour ravaler ses larmes : ne pas se laisser abattre était important, vital même. Derrière elle, des sorciers armés de leurs baguettes étaient prêts à la réduire à néant, ne faire d’elle qu’un tas de cendres. Ou pire encore, la renvoyer à Azkaban. Non, pas Azkaban ; jamais. Jamais. Cette détermination farouche vibrant tout le long de sa peau, Serah donna un violent coup de pied dans la première benne à ordures qu’elle croisa, avant de reprendre sa fuite à toutes jambes : les sorciers n’auraient que faire des petits obstacles qu’elle posait sur leur chemin, s’ils n’étaient pas trop stupides, en un coup de baguette magique ils se seraient débarrassés de tout ce ramassis d’ordures, mais c’était la force du désespoir qui la faisait avancer. Et agir. Depuis des lustres déjà, il n’y avait plus la moindre place dans l’esprit de la fugitive pour quoique ce soit d’autre que pour la fuite : ses nuits de sommeil étaient compliquées, sans cesse interrompues par le moindre bruit qui la faisait sursauter, s’arracher bien vite au moindre de ses songes. Ce soir, il y avait sans doute des cernes bleuâtres sous ses yeux pour montrer à quel point elle était épuisée ; ce n’était rien, en comparaison de tout ce qui se passait à l’intérieur, combien ses tripes lui disaient que survivre était une cause perdue, au combien la migraine tambourinait contre ses tempes, ou à quel point la douleur traversait chaque centimètre de ses muscles. Elle avait cru ne rien pouvoir connaître de pire qu’une nuit à Azkaban, un face à face avec un gardien de la prison pour sorciers ; pourtant, tout ceci était pire que tout ce qu’elle avait connu jusque-là dans son existence. Fuir était épuisant, fuir lui pompait lentement mais sûrement chaque brin d’énergie et de vie. Mais elle ne lâcherait pas, elle n’abandonnerait pas, et jamais elle ne laisserait qui que ce soit la ramener dans sa cellule miteuse.

Ses doigts serrés, accrochés désespérément au recoin d’une brique du bâtiment le plus proche, Serah s’octroya quelques secondes de répit pour observer tout ce qui l’entourait. Elle connaissait cette zone. Elle reconnaissait cet endroit ; jaillissaient devant ses yeux bien des souvenirs - à des années lumière de ce qu’elle vivait aujourd’hui. Un passé fait d’entrain, d’un bonheur tout simple, de quelques miettes de paradis qui s’étaient envolées bien assez vite. La tempête régnait en elle à présent, et s’était emparée de chaque petite chose heureuse de ses souvenirs. Eyron. Leur appartement. Elle avait senti une si forte excitation, lorsque ses études à Poudlard étaient arrivées à leur terme, et qu’elle s’était retrouvée alors, avec toutes les cartes en main pour vivre son destin avec son petit-ami. Petit-ami. La complaisance que lui avait apporté l’amour d’Eyron lui semblait inatteignable désormais, et ce, même si elle commettait l’imprudence de franchir ces dernières centaines de mètres la séparant d’autrefois. Dans le petit appartement qu’elle avait partagé avec lui, elle ne verrait plus que des traces de ce qui avait été, des résidus d’une vie désormais envolée. Sans doute que tout cela ne ferait qu’agrandir plus encore le gouffre de sa solitude, de son désespoir. Tout ceci n’était plus ; et elle ne savait même pas où pouvait être Eyron, ce qu’il avait pu devenir. Accablée, le dos collé contre la froideur du mur, Serah poussa un profond soupir : elle ne voulait pas penser à Eyron, de peur de se laisser happer par d’autres cauchemars, qui le dessineraient lui, à vivre les mêmes horreurs que ce qu’elle avait connu. Ils ne méritaient pas ça, ils n’avaient rien demandé, eux deux. « Tu peux le faire ma fille, allez. » Dans un mouvement de tête, elle chassa le visage d’Eyron de ses souvenirs, retardant encore un peu l’instant où elle s’effondrerait sous le poids de ses regrets. Elle ne pouvait pas sombrer ici, elle ne voulait pas trouver refuge dans une rue pouilleuse à nouveau. Elle pouvait. Elle devait. Le souffle court, quelques mèches de cheveux plaquées contre son front en sueur, Serah repartit dans sa fuite, tentant de ne pas se laisser abattre par le désespoir qui avait grandi en elle, et la lenteur avec laquelle elle progressait à présent. Personne ne semblait la suivre ; du moins, pour quelques secondes, avant qu’elle n’entende des éclats de voix par-dessus son épaule qui lui firent accélérer l’allure. Survivre, survivre. Elle poussa une porte après avoir tapoté en toute hâte, un regard circulaire dans son dos lui permettant de s’assurer qu’aucun ennemi n’était dans les alentours. La claquant derrière elle, Serah grimpa les marches des escaliers sans se laisser abattre par sa gorge douloureuse, son souffle si court. Si court ; le coeur tambourinant au fond de sa trachée, la brune dût s’arrêter encore un instant pour reprendre son énergie. Quelques secondes, avant que ses jambes ne faiblissent, fatiguent, manquent de s’effondrer sous son poids. Elle n’avait pas les clés de son appartement, ni rien du tout, elle était dépossédée de tous ses biens d’autrefois - elle n’était plus rien, plus rien. Alors sa seule option fut de donner un premier coup de pied dans la porte, puis un autre, plus rude, s’abattant contre le bois rude de la porte dans l’espoir qu’elle cède. Et la serrure craqua, la porte céda et Serah entra, sans manquer de refermer derrière elle. Priant, priant pour que personne n’entre à sa suite. Elle aurait voulu s’effondrer, s’écrouler, céder à cette pression si forte battant dans ses veines. Les yeux clos dès son entrée, Serah osa enfin ciller sur la pièce qui l’entourait. Silencieuse. Vide. Noire. Les formes floues des meubles se détachaient de la lumière jaunâtre des lampadaires dans la rue. Sous un de ses pas, son premier, le parquet craqua, grinça : l’appartement que tous deux s’étaient trouvé avec leurs débuts de carrière n’avait rien de bien reluisant, pourtant, une vague de soulagement s’empara de la jeune femme. Elle était chez elle. Ou quelque chose qui y ressemblait plus ou moins. Et personne n’avait sorti d’un coin de la pièce pour venir l’attaquer : seul le silence lourd répondait à son souffle saccadé.  

Elle cligna des paupières, cligna, sentant une goutte de sueur perler dans sa nuque, au creux de ses cheveux. Finalement, elle quitta de son dos la porte de bois, osant enfin arpenter plus loin l’espace de l’appartement. La main traînant, elle caressa le tissu du petit canapé posé au milieu de la pièce, la couverture posée sur le dossier de celui-ci ; par réflexe, elle tira les rideaux de la fenêtre pour masquer tout ce qui pourrait se passer ici, à tous les regards qui pourraient venir de la rue. Vint la chambre finalement, dans sa marche presque irréfléchie ; le lit était fait, tout était soigneusement rangé, comme si aucun incident n’avait jamais perturbé sa vie - leur vie. Et Eyron n’était pas là, Eyron n’était pas venu ici depuis des lustres, elle le devina bien aisément en remarquant une fine couche de poussière, la froideur qui l’entourait. Eyron avait tout laissé derrière lui ; pourquoi ? Pourquoi ? Clignant des yeux, elle ravala tout émois pouvant perturber sa silencieuse observation ; pour se laisser s’effondrer sur le lit, dos contre les draps, regard accroché au plafond. Elle aurait presque pu s’endormir, son esprit se fermant peu à peu à tout ce qui pouvait l’entourer : elle avait presque l’impression de retrouver cette pleine douceur qui avait fait sa vie avant que tout ne bascule. Pourquoi est-ce que tout avait changé ? Pourquoi était-elle une née-moldue détestée pour son sang ? Pourquoi Eyron n’était-il pas là ? Un craquement dans le couloir de l’immeuble la fit se redresser, sans un bruit, la porte s’ouvrit dans un grincement - et Serah se releva comme si elle avait été frappée par la foudre. Son premier réflexe fut d’attraper le parapluie plié qui était appuyé contre l’armoire. Recroquevillée, collée dans un coin discret de la pièce, elle attendit. Et pesa chacune de ses respirations, discrètes et silencieuses. Mesura. Mesura, alors que des pas se rapprochaient de la pièce. Dans la nuit, elle vit une silhouette se dessiner, qui, elle le sut bien vite, lui était totalement inconnue. Oui, inconnue. Sans réfléchir, sans hésiter, elle leva le parapluie par-dessus sa tête pour venir frapper dans le dos l’homme qui venait d’entrer. « Vous croyez que vous pouvez me suivre jusque chez moi ?! » La voix déraillant tout autant que son esprit, Serah était prête à cracher sa haine dans ses paroles, dans chacun de ses actes. Elle voulut frapper à nouveau, tira dans les jambes de son assaillant, puis dans ses côtes avant qu’il ne réussisse à retenir son bras. Elle vit la fin arriver pendant une fraction de seconde, un battement de coeur. Alors que tout se bousculait dans sa tête, c’est le visage d’Eyron qui lui apparut à quelques centimètres de là, manquant de la faire s’écrouler au sol. Elle vacilla, la nausée au bord des lèvres, les larmes bordant ses paupières. Elle ne bougeait plus, ne respirait plus, tout le reste du monde s'était immobilisé. 
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MessageSujet: Re: || MEANT TO BE (r.)    || MEANT TO BE (r.)  Icon_minitimeDim 3 Aoû - 20:06

Lights will guide you home.
serah argents et eyron nott-fleming.
When you try your best, but you don't succeed When you get what you want, but not what you need When you feel so tired, but you can't sleep Stuck in reverse. When the tears comes stream and down your face, When you lose something you can't replace, When you love someone, but it goes to waste Could it be worse ? Lights will guide you home And ignite your bones And I will try... to fix you. High up above or down below When you're too in love to let it go But if you never try you'll never know Just what you worth. ~ little talks/(c. sweet poison).

Les jours passaient, inchangés. C’était toujours ce même quotidien auquel Eyron se heurtait jour après jour. Il avait l’impression de n’être qu’un prisonnier dans les griffes de son père. Il se montrait aussi obéissant que possible bien que ce soit compliqué parfois, souvent même. Ce que lui demandait son père, c’était souvent au dessus de ses moyens. Il n’était pas un exécuteur, il n’en avait pas les tripes ni les caractéristiques. Peu de temps avant que sa mère ne prenne la décision de l’envoyer faire un stage de redressement du côté de son père, il n’avait été qu’un simple vendeur dans l’animalerie magique du chemin de traverse. A Poudlard, il s’était plus battu contre les mangemorts qu’à leurs côtés, il ne partageait en rien les idéaux de ceux qui dirigeaient aujourd’hui le pays. A la fin de la guerre, il avait pensé qu’il pourrait continuer sa vie tranquillement, profitant de son statut de sang-pur pour n’être confronté à aucun problème. C’était une solution de facilité certes, mais c’était celle qu’il avait choisie. Il n’y avait plus rien à faire, le combat était perdu et il n’avait pas eu la moindre envie de se retrouver dans une cellule au fin fond d’Azkaban. Tout aurait pu être très simple dans sa vie, si seulement ses parents n’avaient pas décidé de s’en mêler. Il portait les noms de deux grandes familles de sang-pur ayant une très bonne réputation sous ce gouvernement ; aux yeux de sa famille, il se devait de leur faire honneur, même s’il n’en avait pas la moindre envie lui. Il n’avait jamais été ambitieux, travailler au ministère de la magie ne faisait pas parti de ses priorités et honorer les familles dont il était issu ne l’intéressait pas plus que ça. Quand il était venu au monde, sa mère avait fait le choix de lui donner son nom ainsi que celui de son père, bien que ce dernier n’avait pas eu le moindre rôle dans son éducation, il n’était même pas là à sa naissance et il avait probablement appris son existence qu’une fois sorti de sa cellule à Azkaban. Nott-Fleming, c’était le nom qu’il portait au quotidien, un nom honorable d’après sa mère, mais qui à Poudlard ne lui avait valu pendant longtemps de n’être que le fils d’un assassin. Les choses avaient été compliquées, il ne voulait pas être le fils de cet homme, il ne voulait pas faire parti des sorciers de Poudlard issus de grandes familles qui regardaient les autres de haut. Ce nom lui avait porté malheur pendant de nombreuses années et il fallait croire qu’il n’était pas au bout de ses peines. Maintenant, il était loin de sa tranquillité, loin de cette vie qu’il avait pourtant pensé pouvoir avoir ; malgré les conflits qui continuaient d’agiter le monde de la magie. Il était condamné à vivre aux côtés de son père, à travailler au ministère de la magie et à enfiler ce costume qui le répugnait tant. Il n’avait pas le choix. Dans le fond, peut-être qu’il l’avait, il ne voulait juste pas imaginer la deuxième possibilité qui s’offrait à lui. En rejoignant son père, il avait appris que Serah était à Azkaban, alors qu’il était persuadé qu’elle avait réussi à s’échapper jusqu’en France. Depuis qu’ils avaient été séparés, il avait songé de nombreuses fois à faire ses valises pour la rejoindre là-bas. De toute évidence, il aurait pu retourner le pays qu’il ne l’aurait jamais retrouvée. Elle était à Azkaban, enfermée dans une cellule miteuse parce qu’elle refusait d’obéir aux nouvelles lois. Elle refusait d’accepter le bannissement, elle ne voulait pas poser les armes. Il l’avait toujours connue combative, ça ne l’étonnait pas beaucoup. Il aurait pourtant préféré qu’elle accepte la marque, qu’elle se soumette au gouvernement et qu’elle sorte de sa cellule, qu’elle soit libre quelque part en bonne santé plutôt que là-dedans. Son père pouvait la faire sortir, c’était ce qu’il avait dit, mais il avait également ajouté que s’il ne se montrait pas assez obéissant, il pouvait la faire tuer – ou la tuer de ses propres mains, ça n’avait pas d’importance pour un homme comme lui. Les possibilités qui s’offraient à Eyron étaient donc maigre et malheureusement, le choix était vite fait. Il s’était rangé du côté de son père pour sauver la vie de la jeune femme. Elle était celle qu’il aimait depuis des années et peut-être que certains diraient qu’il ne s’agissait que d’une amourette d’adolescent, il n’était pas prêt à sacrifier la jeune femme simplement pour échapper à son père. Il ne pouvait pas. Il l’aimait beaucoup trop et même sans ça, il n’était pas de ceux qui étaient prêts à sacrifier n’importe qui pour son propre bonheur. Il n’allait pas sacrifier Serah, au fond, il préférait encore être responsable de l’emprisonnement d’inconnu innocent plutôt que de causer la mort de Serah. Il essayait souvent – tout le temps même – de se convaincre que ce qu’il faisait à présent dans la vie ne faisait que causer l’enfermement de personnes. Il portait pourtant le titre d’exécuteur, un nom qui voulait bien dire ce qu’il voulait dire. Il n’avait cependant encore jamais tué quelqu’un de ses propres mains – et il espérait vraiment ne jamais avoir à le faire – alors il pouvait encore rêver et imaginer les choses d’une façon un peu moins horrible. Ça lui permettait au moins de ne pas se terrer dans une trop grande culpabilité. Ce serait bien stupide de dire qu’il n’en ressentait absolument pas – il n’était vraiment pas comme son père – mais la façon dont il imaginait les choses l’aidait au moins à l’amoindrir, ce qui n’était pas plus mal. Il avait déjà assez de difficulté à trouvé le sommeil dans l’hostile manoir de son père alors autant essayer de ne pas en rajouter une couche. On pouvait alors, facilement penser qu’il se contentait de vivre dans un déni évidant, il serait sans doute le premier à le dire d’ailleurs, mais c’était une façon comme une autre de rendre les choses moins difficiles à vivre.

Il arrivait parfois à échapper à la vigilance de son père. Ce dernier ne pouvait, de toute évidence, pas être toujours derrière lui. Heureusement d’ailleurs. Diriger un département de psychopathe n’était pas de tout repos et Moses Fleming avait beaucoup de travail, assez pour déserter la maison pendant de longues heures et quand Eyron ne travaillait pas, il en profitait pour aller vagabonder dans les rues de Londres. Il enfilait des vêtements  bien plus confortables que son uniforme de rafleurs et il traînait des heures entières dans les rues de Londres. Eyron ne savait pas pourquoi, mais son père avait choisi de vivre dans le Londres moldu, lui qui pourtant devait les détester de toute son âme. Lui, il prenait ça comme un avantage. Il préférait la partie moldue au reste ces derniers temps. Il aurait voulu y faire sa vie aux côtés de Serah, puisqu’elle n’avait plus le droit d’accéder au monde sorcier, il y aurait volontiers renoncé lui aussi, si ça avait pu lui permettre de rester à ses côtés. La magie perdait de sa valeur de jour en jour de toute façon. Il ne ressemblait plus à présent à cet univers qui l’avait fait rêver quand il était gamin. Il se souvenait de ses premiers pas à Poudlard, à cet instant, le monde de la magie lui avait semblait tellement merveilleux. Aujourd’hui, il ne ressemblait plus qu’u un tas de ruines. Ruines issues d’un champ de bataille. La guerre avait causé des ravages et maintenant qu’on la disait terminée, les choses n’allaient pas en s’améliorant, bien au contraire. La victoire appartenait au mauvais camp, à ceux qui tuait sans se soucier des conséquences, à ceux qui avaient choisi de répandre le chaos sur le monde et avec eux, tout semblait s’obscurcir de jour en jour. Eyron avait l’impression que plus jamais les choses ne pourraient être comme avant. Il savait que le monde pouvait se relever d’une guerre, mais là, il n’arrivait même plus à imaginer un futur meilleur. Comment le pourrait-il ? La guerre en tant que telle était bel et bien finie. Les combats avait cessés et après l’échec de l’ordre du phénix – aux côtés duquel il s’était pourtant battu pendant la bataille – il avait du mal à croire en la potentielle victoire du nouveau groupe de rebelles qui faisaient en ce moment parler d’eux. L’espoir qui avait longtemps siégé en lui pendant des mois quand tout avait commencé, s’était amoindrit de jour en jour et à présent il n’en restait plus grand-chose. Le seul espoir qu’il avait à présent, c’était celui que ses actions finiraient peut-être par sauver Serah. C’était à présent la seule chose qui lui restait et ce n’était finalement plus que des hypothèses dont il ne pouvait pas vraiment être sûr. L’avenir était trop incertain pour pouvoir dire avec assurance qu’il pourrait sauver la jeune femme. Il se contentait alors simplement de garder assez d’espoir en lui pour lui permettre de continuer à avancer. Sans ça, il avait l’impression qu’il n’aurait même pas pu survivre à tout ça. En compagnie de son père, il se demandait même comment il faisait pour être encore vivant. Ce dernier avait tout d’un psychopathe et il se doutait bien que l’amour paternel qu’il lui portait était bien moindre voir complètement inexistant. C’était alors à se demander pourquoi est-ce qu’il faisait tout ça ? S’il s’en fichait de son fils, il aurait très bien pu le laisser partir sans chercher à comprendre ou le tuer pour s’en débarrasser bien vite. Il fallait croire qu’il prenait plaisir à essayer d’obtenir de lui ce qu’il voulait, peut-être qu’il s’amusait ainsi, en le torturant de cette façon. Puisque même sans doloris et compagnie, c’était bien comme ça qu’il voyait son quotidien, une véritable torture. Il n’y avait que lorsque qu’il profitait de la tranquillité des rues de Londres qu’il se sentait à peu près bien. C’était sans doute son instinct qui l’avait guidé vers l’immeuble dans lequel il avait vécu pendant quelques temps. Il n’aurait pas dû venir jusqu’ici, il le savait et pourtant, il ne pouvait pas faire marche arrière. Il avait choisi de monter jusqu’à son appartement. Il en avait encore la clef dans la poche de sa veste. Cependant, il n’eu pas l’occasion de s’en servir. La porte était déjà ouverte. Elle avait été forcée et pas besoin d’être une lumière pour s’en rendre compte. Avec prudence et sa baguette en main il poussa la porte. Du regard, il fit le tour de la pièce, il n’avait pas l’impression qu’il y ait quelqu’un où qu’un cambriolage soit à signaler. Il se dirigea lentement vers les autres pièces, rien dans la cuisine, ni dans la salle de bain. Arrivé dans la chambre par contre il ne tarda pas à se prendre des coups de parapluie. Il y avait bien quelqu’un. Sous la surprise, il avait lâché sa baguette qui roula sous le lit. Malgré les coups, il reconnu Serah et il enserra son poignet pour faire stopper ses coups. « Serah ? » C’était elle, il le savait, il l’aurait reconnue entre mille. Du polynectare ? Il avait bien du mal à y croire. Est-ce que quelqu’un essayait de tester sa fidélité à la cause à laquelle il appartenait ? Il n’en savait rien. Il ne voulait pas savoir. Sans réfléchir d’avantage, il prit la jeune femme dans ses bras. Il avait l’impression que ça faisait des années entières qu’il ne l’avait pas serré contre lui. Il mi plusieurs secondes avant de se reculer légèrement, gardant ses main contre ses épaules, il plongea son regard dans le sien. « Qu’est-ce que tu fais là ? Il a dit que tu étais à Azkaban, j’ai vu le dossier, qu’est-ce que … » Il ne comprenait plus, mais dans le fond, est-ce qu’il devrait vraiment être surpris si son père n’avait fait que lui mentir depuis le début ? S’il s’était simplement servit de lui et de ses faiblesses pour le manipuler ? C’était un monstre et un monstre était bel et bien capable d’agir de la sorte, ça, il n’en doutait pas ne serait-ce qu’une seule seconde.
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MessageSujet: Re: || MEANT TO BE (r.)    || MEANT TO BE (r.)  Icon_minitimeLun 11 Aoû - 13:15

Les secondes de sa vie semblaient s’égrener plus lentement que jamais ; dans chacune d’elles, Serah ressentait un brin de vie qui la quittait. Dans le fond de sa cellule, elle avait vu chaque jour s’écouler plus lentement qu’une éternité, mais la vider plus efficacement encore que la plus épuisante des années d’existence. Prisonnière, éternellement raccrochée à ces cauchemars qui s’étaient accrochés à elle, s’étaient fixés dans son sillage, ici, entre ces murs si familiers, elle avait un semblant de sentiment de sécurité. Sécurité. Tout était relatif à présent, dans cet univers au combien hostile, froid. Elle le sentait dans chaque souffle qu’elle prenait, chaque goulée d’air qu’elle avalait : ici, elle n’était pas en sécurité, ici, on aurait tôt fait de la retrouver, la ramener au fin fond de sa prison pour la laisser y mourir ; elle portait ainsi dans son dos l’indélicat sentiment d’être sans cesse suivie, épiée dans le moindre fait et geste qu’elle accomplissait. C’était stupide de revenir ici, mais fouler des pieds cet endroit si familier, était déjà un grand réconfort pour elle, la brune aurait voulu rester ici pour tout le temps qu’il lui restait à vivre, se coucher ici, sur ce lit, ou sur ce sol, et s’abandonner. Fermer les yeux, attendre, ne plus jamais bouger, ne plus jamais quitter cet endroit. La gorge sèche, elle n’avait rien avalé depuis tant de temps déjà, que même la faim grondant au creux de son ventre n’avait plus la moindre importance, tout s’égrenait, tout s’évadait : les ressentiments que Serah conservait en elle n’étaient que ceux d’une profonde solitude, d’un désespoir acéré qui s’était fiché dans son coeur. Jamais plus elle ne connaîtrait la vie qu’elle avait vue pendant si longtemps comme acquise, toute à elle : Eyron, cet appartement, son petit travail, qui, bien souvent, la faisait râler. Plus jamais elle ne se plaindrait de ce qu’elle avait pu connaître dans les belles années de son existence, tant tout ceci lui manquait désormais : et elle aurait volontiers repris le chemin d’un travail pire encore, si cela permettait de mettre fin à cette guerre, l’effacer à tout jamais. On ne lui laisserait plus jamais choisir sa destinée, prendre en main ce qu’elle deviendrait : sans rien lui demander, en l’accusant d’être une voleuse, une menteuse qui avait pris la place d’un vrai sorcier ; on lui avait pris sa baguette, on avait laissé des Détraqueurs l’emmener au fin fond d’Azkaban. Azkaban, l’incarnation d’un cauchemar ayant glissé, comme un frisson sur sa peau : Serah se souvenait encore très bien, comme si c’était hier, encore à la surface de son esprit, la paralysie qui s’était emparée de Poudlard lorsque Sirius Black y avait erré, parfois. Les Détraqueurs, froids, terrifiants, meurtriers. Si elle avait eu peur d’eux à cette époque, ce n’était rien en comparaison du vide tonitruant qui répondait à leur présence à présent. Ils étaient là, quelque part dans les rues de la capitale, aspirant l’air dans leur bouche terrifiante, semant le désespoir, la brume partout où ils passaient.

Ce n’était, au moins, pas des Détraqueurs qui l’avaient suivie jusqu’ici : elle entendait, l’ouïe en éveil, chaque pas que commettait l’intrus dans un endroit où il n’aurait jamais dû se trouver. Les lieux étaient abandonnés, laissés à prendre la poussière : toutes ses affaires étaient là, les résidus de sa vie avec Eyron se faisant emporter par le temps qui courait. Courait. Pulsait, comme son coeur au fond de sa poitrine, sa respiration qu’elle tentait de rendre silencieuse, les lèvres serrées l’une contre l’autre. Elle était bel et bien en vie encore, le sentait jusqu’au bout de ses doigts moites, qui s’étaient encerclés autour de la seule arme qu’elle avait pu trouver. On lui avait pris sa baguette, assurant qu’elle l’avait volée à un sorcier, et plus jamais elle ne la reverrait. Plus jamais elle n’utiliserait la magie : face à un ennemi, elle ne ferait pas long feu avec un parapluie pour seule défense. Mais elle ne pouvait plus rien faire, plus bouger, plus trouver quoique ce soit de mieux ; déjà, une ombre avait glissé au coin de son oeil, lui arrachant un frisson serpentant tout le long de son dos. Elle avait attaqué sans même réfléchir, désireuse surtout de ne pas laisser l’occasion à son assaillant de se retourner pour la voir. L’homme avait pris le parapluie dans le coin du visage, lâchant un grognement qui l’avait presque contentée : qu’est-ce qu’elle pouvait les détester, ardemment, viscéralement, tous ceux qui avaient brisé sa vie. Serah aurait voulu frapper, frapper, être aussi horrible qu’eux au point de tuer sans le moindre remord, s’acharner jusqu’à réduire à néant sa victime. Elle aurait voulu pouvoir. Pouvoir se défendre, être prise d’une hargne qui la ferait survivre. Mais déjà, ses coups se faisaient plus hésitants, et l’autre en profitait pour inverser la situation. L’homme lui attrapa le poignet d’une main ferme, elle frissonna, luttant instantanément pour s’en défaire, s’agitant comme une furie, une tempête brune. Jamais, jamais elle ne retournerait à Azkaban, quitte à mourir ici-même, au moins, ces murs regorgeaient des meilleurs moments de sa vie. Oui, elle était prête à mourir ici, c’était le meilleur endroit pour fermer les yeux, les meilleures images à garder à l’esprit. Eyron. En un éclair glissant sur ses iris, Serah le reconnut, son souffle lui manquant, ses jambes faiblissant. Il avait ouvert la bouche, et sa voix manqua de peu de lui arracher une plainte ; tristesse, contentement, peine, rage ; tout remontait, tout se bousculait au bord de ses lèvres, à l’orée de ses paupières. Peu importait ; le monde tout entier avait disparu alors que, les bras ballants, elle avait été attirée contre lui, retrouvant le creux de son cou, ses bras si réconfortants, son étreinte si douce. De ses doigts dénués de vie, elle laissa tomber son arme, le parapluie laissant résonner un bruit qui aurait pu la faire sursauter, si seulement elle ne s’était pas sentie si sauve, entre les bras du jeune homme.

Elle avait cru avoir été incapable de bouger, pourtant, elle avait bel et bien passé un de ses bras autour de lui, tremblante de la tête aux pieds, luttant de toutes ses forces pour ne pas laisser ses jambes devenir coton. Elle allait s’écrouler au sol d’une seconde à l’autre, éclater en petits morceaux, se briser juste en face de lui ; déjà, une larme avait roulé sur sa joue, incontrôlable trace de tout ce temps qui était passé. Eyron. Elle ne voulait même pas penser à sa raison, qui peinait à croire qu’il puisse être là. Non, il était là ; elle voulait tant qu’il soit là. Son odeur, sa présence, son affection, sa voix. C’était lui, ça ne pouvait être que lui. Azkaban. Le mot se répercuta, en écho au fond de sa tête ; et de nouveau, l’ardent sentiment d’être en danger la submergea. A ses larmes de bonheur, si intense, si simple, se mêlaient désormais les frissons d’une peur atroce, incontrôlable. Eyron l’avait relâchée, et même sous son regard, elle se sentait encore plus vulnérable que jamais. Le monde tout entier lui était hostile, elle aurait voulu disparaître, ne plus être là. Le regard fuyant, elle lâcha un gémissement, comme s’il était accroché à une douleur atroce sur laquelle il lui était impossible de mettre des mots ; « Je-je ne veux pas en parler... » Les mots ayant passé ses lèvres comme des supplications incontrôlables, Serah avait vu ses paroles passer ses lèvres comme un souffle, un murmure offert au silence qui les entourait. Elle ne voulait plus y penser. Azkaban, c’était les cauchemars qu’elle faisait toutes les nuits, c’était tout ce qui l’avait rendue folle, cette démence qui avait germé dans son esprit. Sans même s’en rendre compte, Serah s’était retrouvée agenouillée au sol, accrochée, pour un instant, au tissu d’un des vêtements d’Eyron, avant de le lâcher, saisie de tremblements incontrôlables, qu’elle tenta de masquer en passant ses bras autour d’elle, les accrochant aux guenilles qu’elle avait elle-même sur le dos. « Je-. Ne parle pas. Pitié, ne-ne me demande pas. » Un frisson l’électrisa, elle cherchait déjà les yeux d’Eyron, tout contact visuel chaud, familier qui pourrait alors chasser tous ses démons. Du bout des doigts, elle laissa un toucher s’égarer sur la joue de son petit-ami, l’espoir qu’il ne disparaisse jamais la prenant subitement. Qu’il reste avec elle, pour toujours, qu’il ne disparaisse pas. La gorge sèche, les lèvres froides ; elle se pencha. « Je ne veux plus partir. » Elle avait l’âpre sentiment de ne plus avoir ouvert la bouche depuis des lustres déjà, d’être demeurée silencieuse pendant des mois et des mois, si farouche, si remplie de volonté à l’idée de lutter. Lutter était épuisant, et, le dos courbé, les paupières lourdes, Serah ressentait plus que jamais chacune des épreuves qu’elle avait dû traverser. Seule, si seule. « Reste avec moi. Ne pars plus... plus jamais. » Elle était venue presser son front contre celui d’Eyron, sentant le souffle du jeune homme glisser sur la peau de sa joue ; qu’est-ce que c’était doux. Réconfortant. Rassurant. Fermant les yeux dans l’espoir de faire ressurgir des souvenirs d’antan, simples, heureux, Serah aurait voulu que plus rien n’existe, qu’il ne reste plus qu’eux en ce monde. 
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MessageSujet: Re: || MEANT TO BE (r.)    || MEANT TO BE (r.)  Icon_minitimeDim 31 Aoû - 14:06

Lights will guide you home.
serah argents et eyron nott-fleming.
When you try your best, but you don't succeed When you get what you want, but not what you need When you feel so tired, but you can't sleep Stuck in reverse. When the tears comes stream and down your face, When you lose something you can't replace, When you love someone, but it goes to waste Could it be worse ? Lights will guide you home And ignite your bones And I will try... to fix you. High up above or down below When you're too in love to let it go But if you never try you'll never know Just what you worth. ~ little talks/(c. sweet poison).

Depuis qu’il avait perdu la trace de Serah, Eyron ne vivait plus que dans l’espoir de la retrouver un jour. Il avait imaginé leurs retrouvailles de toutes les façons possibles, mais chaque fois, ça n’avait été que de doux songes, tellement éloignés de la réalité à laquelle il devait faire face jour après jour. Il y avait toujours cette petite voix au fond de sa tête qui lui répétait que le destin de Serah était entre ses mains et que chaque faux pas qu’il pourrait faire serait susceptible de lui couter la vie. Il prenait des risques, jour après jour, incapable d’être le digne exécuteur que son père aurait voulu. Il vivait avec la peur constante que son père apprenne toutes les erreurs qu’il avait déjà commises et qu’il lui apporte le cadavre de Serah en guise de punition. Il y pensait à chaque fois qu’il faisait quelque chose pouvant conduire son père à agir de la sorte. Il l’avait prévenu et il ne doutait pas une seule seconde qu’un homme comme Moses Fleming puisse hésiter ne serait-ce qu’une seule seconde à assassiner une jeune femme comme Serah. Elle était née-moldue après tout, elle était également opposante au ministère actuel. Aux yeux de nombreux sorciers, Serah aurait, de toute façon mérité d’être exécutée. Eyron lui, ne voyait pas les choses du même œil. Il voulait la sauver. Si ça devait passer par le regard presque haineux que Rearden avait posé sur lui, par les doutes que Cersei avait quant à sa sincérité, il était prêt à l’accepter. C’était dur et une partie de lui cherchait mille et une façons de recoller les morceaux entre lui et ses amis, mais il semblait, au bout du compte, qu’il n’y avait rien à faire. Il ne pouvait pas conserver ses amitiés et sauver Serah. Il avait fait son choix depuis un moment maintenant. Son choix c’était Serah. Cersei et Rearden n’avaient, de toute façon, pas besoin de lui, leur sort ne résidait pas au creux de ses mains et il s’était déjà arrangé pour les aider tous les deux à sa façon. Maintenant, il voulait aider celle qu’il aimait. Il avait su qu’il y avait des sacrifices à faire pour y parvenir et bien qu’il se sentait plus qu’incapable de tuer quelqu’un et de vivre avec ça sur la conscience, il avait la certitude (ou il essayait de s’en convaincre) qu’il serait prêt à tuer si ça pouvait faire sortir Serah de sa cellule. Il n’avait que faire de la haine de Rearden, de celle de Cersei et de celle que Serah ressentirait inévitablement pour lui si jamais il en arrivait là. Tout ce qui comptait à ses yeux, c’était qu’elle reste en vie. Il l’aimait de tout son cœur et s’il devait vivre en sachant qu’elle le détestait, mais en étant certain qu’elle était encore en vie, alors ainsi soit-il, il était prêt à accepter ça aussi. Il avait tout accepté aux côtés de son père, ce job qui le dégoutait, des fiançailles qui n’avaient aucun sens et cette impression d’être condamnée à une vie dont il n’était plus le seul maitre. Il détestait son père, les choix qu’il avait fait dans sa vie et ceux qu’il lui imposait aujourd’hui. Il détestait sa mère pour l’avoir forcer à rester chez son père. Il ne savait pas vraiment pourquoi elle avait fait un tel choix. Il avait toujours été très proche de sa mère, fils unique, elle n’avait que lui tout autant qu’il n’avait qu’elle et pourtant, du jour au lendemain, elle l’avait abandonné aux griffes d’un monstre sans se demander une seule seconde si ce sort lui convenait. Il savait qu’elle n’était pas une grande fan de sa relation avec Serah, elle n’aimait pas particulièrement les nés-moldus, elle voulait conserver la pureté de sa lignée, là où lui, il n’en avait que faire, mais est-ce que ça valait vraiment le coup de l’abandonner de la sorte ? Est-ce qu’elle croyait vraiment que l’envoyer chez son père le remettrait sur ce qu’elle pensait être le droit chemin ? C’était bien hypocrite, elle ne s’était jamais vraiment plains du comportement de son fils. Il ne voyait pas d’où elle sortait cette lubie, mais le fait été qu’elle l’avait complètement abandonné, à tel point qu’il n’avait plus de nouvelles d’elle. Il n’y avait plus que lui, son père et l’ombre de Serah qui planait entre eux deux, comme le spectre du pacte qu’ils avaient plus ou moins scellé. A présent, il ne pouvait plus que s’accrocher à ce qui restait de la jeune femme dans sa vie et laisser le reste de côté. C’était une idée avec laquelle il avait presque réussi à vivre.

Cependant, maintenant qu’il se retrouver en face de la jeune femme, tout semblait différent. Elle n’était pas à Azkaban, son père n’avait aucun pouvoir sur sa vie. Il ne savait pas si son père lui avait juste menti – ce qui ne serait pas surprenant au fond – ou s’il avait simplement oublié de lui dire que récemment, Serah avait réussi à s’échapper, mais elle était bien là, juste devant ses yeux. Sa présence remettait tout en doute. Les choses auxquelles ils s’accrochaient depuis plusieurs mois, les choses qu’il pensait être obligé de faire pour épargner la vie de la jeune femme. Tout était en train de changer, bousculant de nombreuses pensées au fond de sa tête. La plus importante restait celle qui tournait en boucle, celle qui lui répétait que Serah était en vie et qu’elle était libre. Il n’avait à présent plus aucune raison d’obéir à son père, plus aucune raison de rentrer dans son hostile manoir. Il n’avait même, plus rien à faire chez les exécuteurs. Il était libre tout autant qu’elle l’était et de suite, les choses semblaient s’annoncer beaucoup plus simples. Ils pouvaient être ensemble, ils pouvaient rester tous les deux et c’était ce qu’ils avaient voulu depuis tellement longtemps. La guerre les avait séparés une fois, mais ce serait la seule et unique fois. Plus jamais ça n’arriverait, plus jamais il ne quitterait Serah ne serait-ce que d’une semelle. C’était une promesse silencieuse qu’il se faisait et qu’il voulait pouvoir respecter à tout prix. Nombreux étaient les sorciers qui avaient vécus en fuite depuis le début de la guerre. Ils pouvaient le faire. Ils pouvaient même essayer de quitter le pays. Se rendre ailleurs, dans un endroit où ils seraient vraiment en sécurité. Qu’est-ce qui les retenait après tout ? Il s’agissait probablement de plans sur la comète qui étaient en train de se dessiner dans l’esprit du jeune homme, mais il y croyait. Avec Serah, tout lui semblait possible. « Je-je ne veux pas en parler... » Déjà, le jeune sorcier regrettait d’avoir posé la question. Il l’avait dit, il avait vu le dossier prouvant que, même si elle n’y était plus aujourd’hui, elle avait bel et bien séjourné à Azkaban. Elle ne voulait pas en parler, c’était normal. Il l’avait vue s’agenouiller et imita son geste pour se retrouver à la même hauteur qu’elle, cherchant les gestes pour la rassurer. « Je-. Ne parle pas. Pitié, ne-ne me demande pas. » Les sourcils froncés par la peine, il posa ses mains sur ses épaules et s’efforça de lui adresser un sourire. « Je suis désolé, je ne voulais pas … On n’en parlera pas. Promis. » Une partie de lui voulait savoir comment elle avait fait pour s’en sortir, ou depuis combien de temps elle n’était plus enfermée, mais l’autre voulait, bien entendu respecter les volontés de sa petite amie. Elle ne voulait pas en parler et il n’avait pas l’intention de lui forcer la main. Malgré sa curiosité, il était encore capable de respecter ses volontés. Il ne voulait pas la blesser. « Je ne veux plus partir. » Encore une fois, il s’efforça de lui sourire, ils ne pourraient pas rester ici. Il fallait qu’ils quittent cet appartement, qu’ils se cachent, qu’ils fassent leur vie ailleurs. Ici, c’était encore trop risqué, son père pouvait le retrouver facilement, lui tout comme n’importe quel rafleur qui aurait pour but de retrouver Serah, ou lui puisqu’il serait considéré comme un déserteur s’il ne remettait pas les pieds au ministère de la magie. Ils n’avaient pas le choix, il devait partir. Cet appartement avait beau représenter toute la vie qu’ils avaient voulu construire ensemble, il était à présent le meilleur moyen de se condamner à un sort qu’aucun d’eux ne désirait. « Reste avec moi. Ne pars plus... plus jamais. » Il acquiesça. En revanche, ça c’était possible, c’était ce qu’il voulait. Rester avec elle, ne jamais plus la quitter, c’était ce dont il rêvait depuis tellement longtemps. Ce rêve qui lui avait paru impossible à réaliser et qui pourtant s’offrait à lui, des à présent. « Je reste avec toi Serah. Je n’ai pas l’intention d’aller où que ce soit sans toi, je te le promets. » Elle était venue coller son front contre le sien dans un doux contact qu’il aurait voulu éternel. Mais ils n’étaient pas en sécurité ici. Il n’y avait même pas l’ombre d’un sortilège pour les protéger. Ils n’étaient pas en sécurité. Lentement il remonta ses mains le long des épaules de la jeune femme, avant de venir les poser contre ses joues. Il s’écarta légèrement d’elle bien que la proximité entre leurs deux visages soit toujours minime. Il plongea son regard dans ses prunelles, faisant soudainement preuve d’un sérieux qui ne l’avait jamais vraiment défini pendant les années Poudlard. « Mais on doit partir d’ici. C’est trop dangereux de rester ici, c’est le premier endroit où on viendrait nous chercher. On doit aller … J’en sais rien, juste pas ici. » Il ne connaissait rien de la fuite. Malgré les problèmes qu’il avait pu rencontrer jusqu’à présent, il avait quand même eu la chance de ne jamais vivre ça. Cependant s’ils devaient prendre une tente et aller s’installer au beau milieu de la forêt pour être en sécurité, il le ferait.
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