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| « destiny is upon us » + tracey | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: « destiny is upon us » + tracey Sam 12 Avr - 9:21 | |
| Londres ne ressemblait plus en rien à ce qu’il avait connu : il s’en rendait compte plus que jamais à présent qu’il marchait dans ses rues, à allure soutenue, regardant sans cesse derrière lui. La vie d’Aodhan ne tenait qu’à un fil dans ces lieux, il en était bien conscient, mais cependant, il était également conscient que les choses, ici, s’agitaient plus qu’il n’avait bien voulu le croire, à cette époque où il avait été reclus dans son petit coin d’Ecosse. Stonehaven était loin derrière lui à présent : parfois, il repensait à Rose, sans pour autant oser reprendre contact avec elle, il pensait que s’il faisait ça, elle courrait un risque qu’il ne devait pas prendre. Elle était une moldue, elle avait perdu sa soeur dans la guerre des sorciers, et tout ce qu’elle avait fait dans ce monde, c’était sauver la vie de quelqu’un, non pas commettre un crime irréparable qui méritait que des membres d’une soit-disant police magique frappent à sa porte pour l’assassiner sans ménagement. Le nouveau gouvernement ne semblait pas faire dans la dentelle, il préférait donc laisser sa courte vie de moldu loin derrière lui, rien que pour ne pas cultiver trop de regrets au fond de son esprit. Si Shae n’était jamais venue se présenter jusque chez lui, il n’aurait probablement jamais quitté cet endroit, par lâcheté, parce que c’était plus simple, ou seulement parce qu’il en avait marre de se battre. Tous les prétextes avaient, pendant longtemps, été bons pour qu’il ne fasse jamais ses cliques et ses claques pour se barrer d’un endroit si ennuyant : l’action était quelque chose qui avait toujours alimenté son quotidien ; forcément, vivre comme serveur dans un bar, avait été la phase la plus endormante de sa vie. A présent qu’il était à nouveau dans les rues de la capitale anglaise, c’était comme si les événements de la guerre s’étaient déroulés hier : à nouveau battait dans ses veines la pulsation de l’adrénaline, cette volonté farouche de faire quelque chose. Car après cette longue période de néant, s’étendant sur des mois et des mois, les choses semblaient changer dans la capitale : même du côté moldu, les rues semblaient moins meurtries, les gens marchaient avec plus d’entrain. Encore et toujours, les personnes dénuées de magie n’avaient aucune idée de ce qui se jouait, à quelques mètres d’eux - ils semblaient même s’en ficher royalement, c’était presque rassurant à voir. Dans les pires époques de la guerre, Voldemort et ses Mangemorts avaient été présentés comme des meurtriers en puissance, des fous qui extermineraient tout ce qui n’était pas d’ascendance sorcière pure en quelques jours à peine : mais visiblement, même le plus grand mage noir de tous les temps, s’était rendu compte que la population humaine était trop importante, encore, pour lui. Les procédés du sorcier et de ses sbires seraient forcément différents, prendraient plus de temps : il n’y avait pas à douter cependant qu’en ces temps miséreux, les choses ne faisaient que commencer, et que la situation finirait par empirer à nouveau. Il était encore temps d’agir, aimait-il croire à chacun des pas qu’il faisait ; il n’avait pas quitté Stonehaven pour rien, et il ne risquait pas sa vie ici, à marcher dans ces rues crades, pour rien.
Au détour d’une rue, fondu dans la foule, il reconnut une station de métro, devant laquelle il était souvent passé ces derniers jours : depuis son retour à Londres déjà, Aodhan passait le plus clair de son temps à essayer de retrouver ses anciens compagnons d’armes. Un contact inédit au sein du Ministère lui avait permis, quelques jours durant, d’obtenir des informations sur les victimes de la guerre ; puis les choses avaient changé à nouveau, et depuis, il n’avait plus de nouvelles de ce-dit contact. Il ne voulait cependant pas encombrer ses pensées de doutes et de questionnements, de désirs de savoir si oui ou non, ce qui était arrivé à ce contact était de sa faute : à vrai dire, si tel était le cas, ils seraient sûrement remontés jusqu’à lui, il fallait donc croire qu’il était encore sauf. Rares étaient les anciennes connaissances qu’il avait eu le loisir de croiser à nouveau : la plupart d’entre eux étaient morts, ou enfermés, ou partis si loin que c’était comme s’ils avaient disparu de la surface de la terre. Un véritable travail de fourmis, auquel se livrait le Ministère de la Magie, mais également Aodhan à présent, de son côté : évidemment, il n’avait pas les mêmes ressources que le Ministère en place, aussi, la majorité de ses actions se concentraient sur Londres même. Alors qu’il avait été jusqu’à aventurer ses pas jusqu’au Chemin de Traverse, il avait ramassé une Gazette du Sorcier pour se mettre au jus : des nouvelles d’une rébellion à mater se transmettaient un peu partout, tout comme la disparition de certaines personnes, qui ne semblaient pas être de simples moldus. Quelque part, dans les rues de Londres, un quelconque Ordre du Phénix renaissait, et il comptait bien en faire partie. Ce n’était pas la lâcheté, finalement, qui l’avait fait déserter son rôle, et il comptait bien le prouver, en revenant sur le devant de la scène. A maintes reprises déjà, il avait repéré la crinière brune de la jeune femme à travers la foule : manquant de la perdre, il l’avait suivie jusqu’à un pub, où il l’avait vue parler à de nombreuses personnes. A voir l’accoutrement de certains, la jeune Tracey Davis continuait d’être en contact avec des sorciers, mais à chaque fois, Aodhan s’était arrangé pour qu’elle ne le remarque pas. Quelles étaient les intentions réelles de cette fille ? Il s’était bien souvent posé la question, lorsqu’il avait eu affaire à son sale caractère, lorsqu’ils avaient dû travailler ensemble ou même lorsqu’il avait posé la première fois les yeux sur elle. Brillait dans le regard de cette jeune femme, une conviction, un certain désir revanchard qui ressemblait presque plus aux Mangemorts qu’à un membre de l’Ordre du Phénix. C’était ainsi qu’il avait aimé la percevoir, à l’époque où il avait toujours cru que l’Ordre était quelque chose d’irréprochable : le résultat était là, des gens l’avaient tant trahi (en remerciements des efforts des rebelles, évidemment), qu’il avait littéralement implosé, et s’était déchiqueté aux quatre coins du monde, où tout le monde se planquait.
Vraisemblablement, Tracey agissait comme tous les autres, elle se planquait, jusqu’au jour où elle n’est pas revenue sur son lieu de travail, sans crier gare. A de nombreuses reprises, il avait fait le guet devant le bâtiment, quittant son lieu d’observation quelques heures pour revenir - il avait même commis l’imprudence de rentrer dans le pub : qui sait, avec sa barbe tout juste rasée, ses cheveux coupés et sa cicatrice à l’arcade sourcilière, peut-être qu’elle ne l’aurait pas reconnu, au pire des cas. Mais la jeune sorcière n’avait pas été là. Ni le jour suivant. Aujourd’hui il guidait ses pas dans le secteur où elle devait vivre, mains enfoncées dans les poches, il tournait et retournait à travers ces rues qu’il connaissait par coeur tant il les avait arpentées en peu de temps : et demain, il ne se souviendrait même plus des trajets qu’il avait emprunté, c’était le prix d’une mémoire sélective. Tant qu’à faire, il préférait trouver la sorcière ce soir, plutôt que d’avoir à revenir plusieurs fois encore : alors il persévérait, déjà depuis pas mal de temps, tournant en rond entre les mêmes pâtés de maison. Heureusement pour lui, Londres était une ville si frénétique, que personne ne le remarquait, que personne de suspect ne le suivait, et qu’il se fondait parfaitement dans la masse : encore un avantage d’avoir été un moldu pendant quelques temps, il s’était fait à leur mode vestimentaire, ne s’habillait plus comme un sorcier (ce qu’il trouvait ridicule à présent) et ressemblait à tous ceux qui l’entouraient. Si ce n’est qu’il possédait sa baguette toujours avec lui à présent, il n’avait en rien changé les habitudes qu’il avait prises en tant que barman à Stonehaven : aussi, pour se réchauffer, ou même pour chasser son agacement, Aodhan tira son paquet de cigarettes du fond de sa poche. Et alluma une cigarette. La dixième sans doute depuis qu’il était dehors, à marcher comme un imbécile, à faire semblant de s’intéresser aux vitrines autour de lui, et ainsi de suite. L’hiver avait été rude en Écosse, alors le temps à Londres lui semblait presque clément, encore : pas de neige sur les pavés, ni de verglas, c’était toujours ça de pris, quand bien même d’épais volutes d’air froid sortaient de ses lèvres. Finalement, il la remarqua, elle attira son attention en passant à quelques pas à peine : elle aussi, était devenue comme un caméléon dans la foule, il aurait presque pu la manquer, si seulement le destin n’avait pas décidé qu’il s’arrête pile à ce moment-là pour allumer sa cigarette. Elle, elle était concentrée sur l’envie de ne regarder personne, dans l’espoir que personne ne la regarde : ni une, ni deux, il lui emboîta le pas, gardant quelques poignées de mètres entre eux. Elle était déjà tellement entourée par la foule qu’il y avait peu de chance qu’elle l’ait réellement remarqué : il accéléra le pas, pour ne pas la perdre, mais fit bien vite volte-face lorsqu’elle s’arrêta à l’entrée d’un immeuble pour y entrer. Il attendit, dix secondes, pivota sur ses pieds à nouveau : elle était entrée, et il rejoignit la porte bien vite, sonnant sur la première sonnette qui se présenta à lui. En un prétexte formulé vite fait, on lui ouvrit la porte de l’immeuble, et il se pressa dans la cage d’escaliers pour suivre la brune. Elle était quelques marches plus loin que lui, visiblement elle ne se pressait pas, tandis que pour lui, chaque seconde comptait à présent : mieux valait qu’il l’intercepte avant qu’elle n’ait une porte à lui claquer au nez. Il la rattrapa dans la cage d’escalier d’ailleurs, peu désireux de lui faire peur, il l’alpagua sans réfléchir : « Excusez-moi, vous avez laissé tomber ça, en passant. » Et sans l’ombre d’un doute dans la voix, il avait tout pour être crédible, quand bien même il n’avait rien en main, ni même rien à lui dire si ce n’est qu’il était de retour, et constater, qu’elle, elle était là, à agir au nez et à la barbe de tous, avec cette imprudence démesurée qui pouvait tout mettre en danger. |
| | | | Sujet: Re: « destiny is upon us » + tracey Mar 13 Mai - 14:25 | |
| Comme pour changer, il crachinait sur la capitale anglaise. Ce n'était pas une bonne vieille averse, aussi soudaine que violente. Cette pluie là était toute fine, elle piquait la peau comme autant d'aiguilles. Elle s'insinuait partout, attaquant le moindre carré de peau exposé à l'air libre. Je finis alors par baisser la tête et resserrer ma veste autour de moi, accélérant le pas pour gagner un abri le plus vite possible. Pour couronner le tout, le vent s'était levé, soulevant un tas de papiers qui traînaient au sol – les moldus n'avaient décidément pas la fibre écolo. J'enjambai une flaque d'eau qui n'avait pas eu le temps de sécher. Je ne savais pas vraiment si c'était à cause de cette brume perpétuelle qui enveloppait la capitale ou si c'était parce que c'était simplement l'hiver mais le froid me rongeait les os. Je ne serais pas étonnée qu'il y ait des Détraqueurs dans le coin. Les moldus ne pouvaient pas les voir, mais moi, en tant que sorcière, je le pouvais. A mon sens, qu'une telle horreur se révèle à ma vue était ni plus ni moins qu'une malédiction. Je me porterais bien mieux si j'ignorais l'existence de ces créatures. Or, savoir qu'il y en avait qui se promenaient dans Londres en liberté, prêts à happer l'âme des malheureux qui tomberaient entre leurs griffes avait de quoi me révulser. Plus j'y réfléchissais et plus je me disais que ce n'était pas une vie parfaitement normale que je désirais. Ce que je voulais plus que tout, c'était retrouver mon innocence, celle-là même qui m'avait été arrachée dès lors que j'avais mis les pieds dans le monde magique. J'étais tombée de haut lorsque j'avais su que toutes ces choses existaient, des créatures plus ou moins sympathiques au demeurant. Depuis je n'avais plus jamais vu le monde de la même façon. Le monde me paraissait tellement plus noir, tellement plus ténébreux et à plus forte raison puisque Voldemort, depuis quelques mois instaurait un véritable règne de la terreur. Je pourrais donner tout ce que j'avais pour qu'on m'efface la mémoire, pour que je me réveille dans mon lit un beau matin en me disant que tout ceci n'avait été qu'un cauchemar. Je les enviais, ces moldus presque insouciants qui ne se posaient même pas de question sur cette mystérieuse brume qui enveloppait leur ville, pourquoi s'en soucier puisque selon eux, c'était certes inhabituel mais ils abordaient les événements avec une certaine philosophie – le légendaire flegme britannique y était certainement pour beaucoup. Mon expérience en tant que serveuse n'avait pas été vaine, contrairement à ce que certaines personnes pouvaient penser. Certes, je me planquais, sans doute par lâcheté mais tout en essayant de me fondre dans la masse, j'avais pris le temps de laisser traîner mes oreilles et de surprendre quelques conversations au hasard. L'air de rien, les moldus parlaient beaucoup, et même s'ils ignoraient ce qui se passait chez leurs voisins sorciers, ils avaient remarquer quelques changements importants dans leur petite vie bien tranquille. De ces conversations plus ou moins futiles ressortaient quelques éléments qui faisaient directement écho à ce qui se passait dans notre monde. L'avènement du nouveau premier ministre moldu, bien que ça fasse un bail qu'il était au pouvoir à l'heure actuelle avait fait grand bruit, et aujourd'hui encore, les citoyens londoniens se plaignaient de son incompétence. Leurs remarques parfois amères avaient réussi à m'arracher un sourire teinté d'ironie. Moi je savais très bien pourquoi il se montrait aussi incapable, c'était bien parce qu'il ne connaissait pas réellement le monde moldu puisque leur cher ministre était ni plus ni moins qu'un sorcier.
Quant à moi, je ne me mêlais jamais des conversations. J'écoutais sans jamais intervenir. Je ne voulais pas prendre le risque d'anéantir ma couverture en montrant que j'en savais plus que j'en avais l'air. Malgré tous mes efforts, je n'aurai jamais réussi à me tenir à l'écart du monde magique trop longtemps. C'était dans mon sang, je n'y pouvais rien, je n'avais pas d'autre choix à part l'accepter parce que c'était en moi et rien ne pourra changer quoi que ce soit. J'avais été bien présomptueuse de croire que je pouvais ignorer ma vraie nature – chassez le naturel et il revient au grand galop, disaient les moldus. Mon passé n'avait jamais cessé de se rappeler à moi, mes ennemis non plus d'ailleurs. De la fille au comportement bizarre j'étais passée à un danger potentiel pour les autres. J'avais été contrainte de partir. Plus jamais je n'étais revenue en ces lieux, parce que trop de monde commençait à savoir où je me trouvais, ce qui n'était pas bon pour moi. J'étais une intruse dans ce monde, je n'y appartenais pas vraiment, en vrai, je n'étais ni plus ni moins qu'une imposture. Fréquenter les moldus comme si de rien n'était s'était avéré plutôt imprudent. Certes, jamais ils n'auraient pu se douter de mon secret, et Emily ne m'avait jamais trahie, mais il était tout de même moins une. Ignorer mon désir de vengeance n'avait pas été de tout repos. C'était là, ça bouillonnait en moi, la rancoeur me rongeait toute entière. Il ne fallait pas croire que j'avais perdu de vue mon objectif, j'avais tout simplement fait une très longue pause. Me faire oublier était une partie de ma stratégie. Je n'arriverai à rien en étant affichée comme une ancienne rebelle. Parfois, il fallait reculer pour mieux sauter. En dépit de tous ces efforts, je me sentais toujours autant menacée. J'avais parfois l'impression de traîner mon histoire comme un boulet, d'avoir l'étiquette traîtresse en plein milieu du front. C'était ni plus ni moins ce que j'étais. En acceptant de travailler pour la Fleming, j'avais en contrepartie renié certaines de mes convictions. Il n'était plus question de croire à un éventuel retournement de situation, ni même de clamer mon appartenance à l'autre camp. Maintenant, je n'étais plus qu'un larbin qui servait le nouveau régime – même à contrecoeur. Certes, d'anciens membres de l'Ordre étaient également pris au piège, ma situation n'avait rien d'exceptionnel, mais je n'avais jamais pu digérer l'idée de m'être trahie moi-même. En acceptant de porter la Marque, j'avais en quelques sortes cautionné ce qui se passait. Peu importait dans le fond que je ne fusse pas d'accord, je devais obéir, point. Je pourrais bien essayer me justifier, prétendre que si je m'étais pliée à tout ça, c'était surtout par amour, mais je me doutais bien que cette excuse serait irrecevable. Le fait que je protégeais des proches en me tenant éloignée d'eux ne rentrait pas en ligne de compte. Je n'étais ni plus ni moins qu'une collabo, et cette simple idée suffisait à me donner la nausée, mais certains diront que j'avais fait mon choix entre m'y soumettre et fuir. Cependant, je ne voulais plus jamais fuir, mon choix, quand bien même il était purement égoïste avait été tout fait. J'avais passé des mois entiers à me consacrer aux autres, juste avant mon arrestation, à présent je pouvais bien m'occuper de moi-même ce qui n'était pas du luxe vu comment j'étais délabrée.
Le crachin s'accentua. Peut-être allait-il se transformer en pluie, allez savoir. Dans tous les cas, avec un peu de chance, peut-être que je pourrai échapper à l'averse – mon immeuble était tout près. L'abri tant espéré se profilait, il était tout près, dans une poignée de secondes je serai enfin à la maison. Je composai rapidement le code sur le clavier qui barrait l'accès aux personnes extérieures à la résidence, avant de m'engouffrer à l'intérieur. Je poussai un léger soupir lorsque mes pieds foulèrent enfin la terre promise, mes talons hauts claquant sur le carrelage du vestibule. Un frisson me parcourut l'échine. L'air de rien, il faisait vraiment froid dehors, j'étais bien mieux à l'intérieur. Je dédaignai l'ascenseur pour monter par les escaliers. Faire un peu de sport ne me ferait décidément pas de mal. Néanmoins, mes poumons de fumeuse compulsive eurent bientôt raison de ma bonne volonté. À peine avais-je grimpé deux volées de marches que je me sentais déjà essoufflée. En plus, un vilain point de côté me vrillait les côtes. La douleur aiguë me fit légèrement siffler. Finalement, bouder l'ascenseur était une très mauvaise idée. Je n'avais plus qu'une dizaine de marches à monter lorsque soudain, une voix s'éleva dans la cage d'escalier, me frappant droit entre les omoplates. «Excusez-moi, vous avez laissé tomber ça, en passant. » Mon premier réflexe fut de vérifier sommairement le contenu de mon sac. Entre temps, j'avais sorti mes clés, peut-être qu'en allant les chercher au fond de mon sac à mains j'avais sans doute fait tomber quelque chose, mais rien ne semblait manquer à l'appel. « Je suis désolée, mais vous faites probablement erreur. » répondis-je, tout en tournant légèrement la tête vers l'inconnu. Mon regard heurta alors la silhouette de l'homme. J'eus un mouvement de recul lorsque je le reconnus – vaguement, vu qu'il avait changé, un peu comme nous tous d'ailleurs. Mais ce que j'en voyais suffisait à mettre un nom sur ce visage, de toute évidence, on n'oubliait pas ses anciens collègues. « Vous. » soufflai-je simplement tandis que j'agrippais la rampe d'escalier. Ce serait effectivement très dommage que je tombe sur les fesses en loupant une marche, dans ce cas, je n'aurai plus qu'à aller m'enterrer, morte de honte. « Nom d'un chien, comment vous êtes entré ? » demandai-je d'une voix blanche, tandis que je sentais la panique s'insinuer en moi tel un serpent insidieux. Cela ne pouvait signifier qu'une chose, il m'avait suivie. Depuis combien de temps était-il à mes trousses, j'aimerais bien le savoir, moi ! Dans ces conditions, comment voulez-vous que je reste calme, totalement impassible ? Ma soudaine panique était donc légitime. « Que diable faites-vous chez moi ? » La présence de cet homme en ces lieux – chez moi, en l'occurrence – n'augurait rien de bon. Il fallait dire que quand nous étions collègues, notre entente n'était vraiment pas optimale, aussi je ne comprenais pas très bien ce qu'il me voulait. Ou peut être qu'au final je savais très bien ce qu'il me voulait, seulement, je refusais d'entrevoir cette possibilité. Déni, déni, quand tu nous tiens. |
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