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  « Le petit frenchie » ! Voilà comment on ne cessait de le surnommer à Poudlard. Les anglais aiment leur cercle, ils acceptent difficilement que quelqu'un entre dans leur école et ne soit pas de la même nationalité qu'eux. Et comme Arthur a toujours regretté de ne pas être allé à Beauxbâtons comme ses aînés avant lui. Ce que personne n'a jamais su et ne saurait jamais, c'est que Arthur ne s'est jamais adapté à la vie dans l'école anglaise, toute prestigieuse qu'elle ait pu être. Déjà répartir à Poufsouffle pour sa simplicité et son énergie à toute épreuve, il n'était visiblement pas assez courageux pour être un lion ni assez rusé pour être un serpent, pas même suffisament intelligent pour être un corbeau. Et pourtant, il était redoutablement malin, il avait des bonnes notes dans toutes les matières mais bien sûr, tout ça ne comptait pas, il était le français, celui à l'accent très prononcé qui répondait aux insultes dans sa langue maternelle et s'amusait de l'incompréhension des autres. La seule chose qui rassurait Arthur, c'était que personne ne s'en prenait à sa sœur jumelle puisqu'ils avaient trouvé leur victime, celui qui recevrait les remarques, les insultes et les sorts en douce. Il a toujours été à l'écart, il n'arrivait pas à se fondre dans la masse et dans le fond, Arthur a toujours détesté l'Angleterre et cette école pleine de préjugés. Il s'y est très mal fait, malgré ses excellents résultats, il résidait en lui un mal être qu'il n'a jamais avoué. Pas plus à ses parents qu'à ses deux frères aînés qu'à sa sœur ou à son cadet. Il aurait aimé aller dans l'école française mais il avait fallu qu'ils déménagent pour suivre les idéaux de leurs parents, pour protéger le pays de leur mère, parce qu'il était en guerre et qu'il fallait aider les nés-moldus, ceux qui n'avaient pas la chance d'avoir du sang de sorcier dans leurs veines. Mais tout ça, Arthur s'en fichait, toutes ses explications lui passaient au dessus. Égoïste, il a toujours reproché l'intérêt de ses parents pour ce qui ne les regardait pas, pour une cause qui lui semblait perdue d'avance, une cause pour laquelle ils allaient mourir, et ce qu'il n'accepterait pas. Toujours très proche de sa mère, il ne confiait pourtant son mal être à personne et surtout pas à elle. Il ne voulait pas avoir l'air faible, il ne voulait pas que qui que ce soit sache qu'il était maltraité, qu'il ne supportait pas la vie anglaise, de leurs coutumes jusqu'à leur nourriture. Qu'il rêvait de petits-déjeuners français et il profitait de chaque vacances pour aller dans leur famille, dans le sud de la France, pour se démarquer de cette atmosphère, pour se défaire de l'étouffante ambiance outre-Manche. S'il n'avait pas besoin de travailler pour obtenir ses si bons résultats, Arthur passait tout son temps en l'air, sur un balai, le second endroit où il se sentait libre, après son pays natal. Libre de penser comme il le voulait, libre de faire ce que bon lui semblait, libre, tout simplement. Devenu très doué et particulièrement vif et agile, Arthur a intégré l'équipe des poufsouffle au rang d'attrapeur. Il était petit, chétif et particulièrement rapide, il avait une vue de faucon, il était parfait pour le rôle et particulièrement doué pour le poste. Il a gagné l'estime de sa maison même si tout n'était pas facile pour autant, les sept années à Poudlard étaient pour Arthur une sorte de mauvais passage. Ce fut la raison pour laquelle, à peine ses diplômes en poche, il ne réfléchit pas un instant pour repartir en France, dans la famille restée là-bas le temps de pouvoir se retourner, trouver un travail et s'assumer. Il n'a pas regardé en arrière une seule seconde, il n'a pas prévenu ses camarades de classe, le peu qu'il s'était fait, il n'a pas pris la peine de contacter qui que ce soit depuis son départ, il a refait sa vie en France, loin de l'atmosphère pesant de Londres et de ses contrariétés. Il gardait pourtant contact avec sa famille, qui restait importante pour lui et particulièrement avec sa mère. Il a trouvé rapidement une place de joueur de quidditch, la seule chose qui l'intéressait et même si son père a longtemps désapprouvé, il a profité de son émancipation pour faire ce que bon lui plaisait. Il a continué à vivre là-bas sans plus se soucier des problèmes qu'il avait pu avoir. Il était de retour dans son pays, heureux et chez lui.

« Ils sont à Askaban Arthur, tu dois rentrer ! » La voix de son frère résonnait encore comme un écho dans son esprit. Ils avaient atteint un point de non retour, ils s'étaient fait prendre, ainsi que son frère aîné, tous avaient échoué dans la grande tâche qu'ils s'étaient confiés. Ils s'étaient impliqués, corps et âme, ils avaient donné beaucoup pour l'Ordre du Phénix, ils avaient abandonné beaucoup de choses pour soulever la rébellion et être sûrs que personne ne prendrait le gouvernement, que les sorciers continueraient de vivre libres, chacun d'entre eux, les nés-moldus comme les sang-pur. Mais ce n'était pas leur combat et aujourd'hui, ils le payaient. Arthur avait répondu à l'appel, il était revenu, une nouvelle fois en Angleterre pour être sûr que tout allait bien pour sa famille, que tout irait bien pour eux, pour convaincre chacun d'eux de revenir en France, où le climat était bien moins hostile, où les choses étaient plus calmes et où le gouvernement avait largement affiché son opposition aux idéologies de Lord Voldemort. Il fallait qu'ils retournent dans leur pays, tous ensemble et trouvent un moyen de faire libérer leurs parents, avec l'aide du gouvernement français ou par leurs propres moyens. Les convaincre de tout arrêter et de reprendre une vie normale, de se défaire de leurs engagements et de prendre soin de leur famille. Leur dernier n'était même pas encore sorti de l'école et voilà qu'ils étaient emprisonnés pour trahison. Arthur craignait le pire et le pire se produisit. « Ils sortent ! » Il ne savait pas ce qu'il faisait là, il avait tellement eu envie de les voir, il aurait tout donné pour les voir à nouveau, lui qui n'était pas revenu depuis si longtemps. La foule murmurait, s'agitait, les prisonniers sortaient un à un, les traits tirés, creusés, ils étaient épuisés mais toujours debout, la tête droite. Arthur sursauta en les reconnaissant, le visage emprunt de bonté de sa mère, le regard aimant de son père, le jeune garçon attrapa la première chose qui lui passait sous la main et s'avérait être le bras de son aîné. Ses jambes flageolaient, il allait s'effondrer et c'était bien son frère qui le retenait de flancher, il ne pouvait pas assister à ça, parce qu'il n'y avait aucun doute sur ce qui allait se produire. Il se rappelle encore aujourd'hui les hurlements de la foule, les ordres des mangemorts pour que tout le monde se taise, le son des victimes qui tombent une à une sur le sol, inertes. Il revoit encore si souvent le visage éteint de ses parents, ornant le parvis de Gringotts. Il se souvient plus comment il est sorti de la place ce jour-là, comment il est rentré chez lui, s'il a perdu connaissance ou s'il a pleuré, hurlé ou encore frappé quelqu'un. Le reste de ses souvenirs n'est à ce jour qu'un trou noir qui reste à combler. Arthur ne s'est pas remis de la mort de ses parents, il a immédiatement disparu aussitôt qu'il a été en état de le faire, partant à nouveau comme un lâche pour fuir une situation. Il est retourné en France, sans donner de nouvelles, sans en prendre. Il a passé des mois à se terrer dans son appartement avant de pouvoir prendre contact avec la nouvelle résistance française, le Cercle Bleu. Le voilà à présent membre de ce groupe, à l'image de ses parents autrefois. Il est prêt à prendre la relève mais surtout, il est prêt à se venger et le fera à n'importe quel prix. Il n'a qu'une idée en tête et compte bien saisir sa chance. Il est de retour à Londres, avec des idées bien arrêtées.