Entrevue plus ou moins fortuite. (Emily, Tracey & Saíréann)
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Sujet: Entrevue plus ou moins fortuite. (Emily, Tracey & Saíréann) Lun 11 Nov - 17:56
Une journée comme les autres. Longue et dénuée de tout intérêt. Un début de semaine peu encouragent, d'autant plus que mon jour de congé hebdomadaire était prévu pour vendredi. Autant dire que les quatre prochaines journées seraient équivalentes à un supplice. Ce boulot commençait sérieusement à m'ennuyer, parfois je pensais même à tout plaquer, à donner ma démission sans plus attendre pour me simplifier la vie, mais très vite je revenais à la raison en me disant que faire une telle chose ne ferait que la compliquer. Car oui, ici ou ailleurs, se serait la même chose. Au fond, je n'étais pas certaine que ce soit ce job en particulier qui me rendait de ci mauvaise humeur, autant dire que j'étais quasiment certaine que c'était ma vie tout entière qui laissait à désirer. Après tout, qu'est-ce que j'avais ? Pas grand-chose, outre les biens matériels. Et encore, je vivais dans un appartement du centre de Londres où le loyer exorbitant m'empêchait d'être seine d'esprit une fois les fins de mois venue. Je sortais souvent, certes, quoi que beaucoup moins maintenant et pour mes amis, c'était la même chose. J'en avais beaucoup, mais leur donnais-je seulement assez d'attention ? Non. Ou en tout cas, c'est ce qu'ils pensaient. Plusieurs fois ils m'avaient demandé ce qui n'allait pas, pourquoi j'étais si distance, si renfermé. Et de nombreuses fois je n'avais su leur donner de réponse. Après tout, que dire ? Je crois que le fait que je sois totalement paumé en ce moment n'avait pas besoin d'être souligné, tant cela se voyait comme le nez au milieu de la figure.
A demi affalée sur le bar, je regardais avec ennui le peu de clients présents. Douze. Rien de très glorieux pour une enseigne censé être des plus réputées de la ville. Était-ce le froid qui les poussaient à rester confortablement installés chez eux ? Probablement. Quoi qu'on ne pouvait pas qualifier les rues de Londres comme étant désertes, tant le brouhaha extérieur se faisait entendre quand les portes de l'établissement s'ouvraient.
Voilà que je me surprenais à être anxieuse quant-à la bonne marche de l'entreprise dans laquelle je n'étais qu'une simple employée. Nul doute que ne rien faire me poussait à penser à des choses totalement futiles, du moins pour moi. Car, c'est vrai, qu'est-ce que j'en avais à faire du chiffre d'affaire de mon boss ? Qu'il triple ou qu'il s'affaisse de moitié, je recevais toujours le même salaire minable en fin de mois. D'autant plus que cet homme était loin d'être aimable, préférant compter ses billets seul dans son bureau plutôt que de daigner mettre les pieds dans le bar que moi et mes collègues nous efforçons de faire tourner. Autant dire que pour espérer un jour entrevoir la lueur d'une augmentation, nous pouvions nous brosser. J'avais toujours trouvé la vie injuste, de part le fait que c'était indéniablement ceux qui travaillaient le plus qui gagnaient le moins. Mais que faire contre ça ? Rien, malheureusement. Souvent, je m'étais demandé comment cela se passait du temps où mon frère travaillait dans ce fameux bar sorcier. Il semblait ne manquer de rien et avait l'air plutôt satisfait de faire ce qu'il faisait. Ainsi, il n'était pas impensable que son salaire devait être au combien supérieur au mien. Ou peut-être était-ce simplement la vie de sorcier qui coûtait moins cher, un peu comme les différences entre l'argent moldu, suivant les pays. D'ailleurs, en y pensant, je me rendais présentement compte qu'au final, mes connaissances quant-à ce monde n'était pas optimales. Sûrement faudrait-il que je perfectionne mes connaissances. Il n'y avait cas voir la fois ou Tracey et moi nous étions rencontrées. J'étais quasiment incapable de répondre à la plus simple de ses questions et je crois bien que dès les premières minutes j'avais totalement grillé toute chance de me faire passer pour quelqu'un de son monde, avec cette histoire de sortilège qui faisait jaillir de l'eau de sa baguette. C'est ce genre de petits détails insignifiants que je me devais de connaître, même si cela était bien loin de me passionner, car après tout, si j'étais tombé sur quelqu'un d'autre qu'elle, je ne serais peut-être plus là aujourd'hui pour me poser toutes ces questions. Ainsi, je me promettais souvent que j'allais m'intéresser davantage à tout cela, que j'allais étudier, si on puis dire, toutes ces uses et coutumes, mais à chaque fois que j'avais un minimum de temps libre pour le faire, la paresse submergeait totalement mes bonnes intentions.
Perdue dans mes pensées, toujours nonchalamment accoudée au comptoir, je sortis néanmoins rapidement des méandres de mon âme lorsque mon regard croisa celui de Tracey. Elle avait cette lueur mauvaise, presque tueuse dans les yeux, comme si je venais de l'insulter de tous les noms et qu'elle s'apprêtait à me faire payer mon geste. Néanmoins, je me rendis vite compte que cela était dû au fait qu'un client essayait d'attirer mon attention depuis un certain temps. « Excusez-moi, vous désirez ? » disais-je en me retournant vers cet homme qui ne semblait pas être de très bonne humeur. D'ailleurs, en y regardant de plus près, il ressemblait légèrement à mon patron. Ce même regard de supériorité, ce même crâne à demi dégarni. J'esquissais un léger sourire à cette pensée, avant de me rembrunir pour lui préparer le café qu'il venait de me demander et le lui servir. Il tourna les talons immédiatement afin d'aller le déguster dans la salle, sûrement se sentait-il trop important pour rester boire au bar. Néanmoins, ma solitude fut de courte durée puisque Tracey ne tarda pas à me rejoindre. Je ne l'écoutais que d'une oreille, mais j'étais presque sûre qu'elle était en train de me faire une réflexion quant-à mon attitude. En ce moment, elle n'était pas à prendre avec des pincettes et le dialogue devenait difficile entre nous. Du moins, sur certains sujets. Quoi que sa mauvaise humeur avait tendance à gagner du terrain ces derniers temps, mais j'étais réellement mal placée pour faire ce genre de réflexion.
Après quelques mots échangés, je reprenais mon état léthargique, mais une nouvelle fois, quelque chose de plutôt surprenant vint accélérer mon réveil. Je plissais légèrement les yeux afin de me persuader que ce n'était pas un mirage, ou que je ne n'étais pas en plein rêve, mais visiblement non, j'étais bel et bien réveillée. Et c'était bel et bien Saíréann qui se tenait sur le seuil de la porte de l'établissement. « Tien, regarde qui est là. » Lançais-je à Tracey qui se trouvait toujours non loin de moi. Pas besoin que je me demande comment il était arrivé ici, puisque c'était moi-même qui lui avait donné l'adresse de l'endroit où Tracey et moi travaillions. Je me demandais néanmoins ce qu'il faisait ici, mais sûrement avait-il quelque chose d'urgent à dire à mon amie, comme à chaque fois que ceux-ci se voyait. Il y avait un tel mystère autour d'eux lorsqu'ils étaient ensemble que s'en était devenu quelque chose de presque palpable, mais aussi de très agréable pour moi et ma curiosité.
Dernière édition par Emily L. Rosebury le Sam 30 Nov - 14:15, édité 1 fois
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Sujet: Re: Entrevue plus ou moins fortuite. (Emily, Tracey & Saíréann) Sam 16 Nov - 20:54
Ces derniers jours avaient été difficiles. Tout du moins, ils avaient été plus pénibles que les autres. Le départ définitif de Noah devait très certainement y être pour quelque chose. En fait, plus les jours passaient et plus j'avais l'impression que mon humeur était étroitement liée à la nouvelle qu'il m'avait annoncé quelques jours – semaines ? - plus tôt. J'avais perdu toute notion du temps, me perdant dans ma routine comme un naufragé dans une mer déchaînée. Je ne savais pas combien de temps s'était écoulé depuis – il m'avait simplement semblé qu'il s'était arrêté. Noah était parti, et il ne reviendrait pas, il me l'avait bien fait comprendre. En théorie, j'aurais dû m'en foutre, mais pourquoi cette nouvelle m'ébranlait plus qu'elle ne l'aurait dû ? C'était simplement parce que je tenais à lui. J'avais tout perdu dans cette guerre, mes parents, certains de mes amis, et même mon cousin. Mes rêves, mes ambitions, avaient été ruinés à coups de lois stupides et proprement discriminatoires. Je n'étais plus rien, qu'une coquille vide, une âme errante dans les rues de Londres, m'abrutissant dans le boulot pour oublier ma peine. Ce n'était pas suffisant. Ça ne le serait jamais assez. Rien ne pourra remplacer ceux que j'ai aimés, puis que j'ai perdus. Je ne comprenais pas. Les choses n'auraient pas dû se dérouler ainsi, parce que Noah et moi partagions quelque chose de spécial. D'unique. De rare. Je ne savais même pas ce que c'était, tant mes émotions étaient confuses, mais ça existait...et tout avait été anéanti, en un claquement de doigts. J'essayais de ne pas y penser, mais c'était trop dur. Les faits étaient là. Il était parti et il ne reviendra jamais. Fin de l'histoire. Emily avait essayé de me parler du mec du bar comme elle le disait si bien, mais je m'étais montrée fermée à tout dialogue, tout du moins, tout dialogue qui avait trait à ce sujet épineux. Le message était dès lors très clair : je ne voulais pas en parler. Mettre des mots sur la chose n'allait que la rendre plus réelle encore, et je n'étais pas prête à affronter tout ça. Encore une fois, je fuyais mes problèmes, mais de quelle autre option disposais-je réellement ? Je devais avancer. Je n'avais pas le choix et même si cela signifiait de devoir avancer seule, sans garde fou pour m'empêcher de sombrer. En soi, n'avais-je pas déjà touché le fond ? Machinalement, je nettoyais le comptoir à l'aide d'une vieille éponge. Je n'avais rien à faire pour le moment, et le plus important était de m'occuper l'esprit pour ne surtout pas penser. Ne pas penser à ce que j'ai perdu...et pire encore.
Je sentais le regard d'Emily me fixer, mais je tâchais de ne pas en tenir compte. Je n'avais rien à lui dire, et encore moins sur ce sujet là en particulier. Pour le coup, je préférais garder ma peine pour moi, d'autant plus que je n'étais pas du genre à me plaindre, d'habitude. J'encaissais bravement les chocs, sans jamais vaciller, et si je devais par hasard vaciller, je m'arrangeais pour ne jamais tomber. Comme le chêne, je résistais contre vents et marées, mais combien de temps pourrais-je me blinder encore, ça, je l'ignorais. Ma capacité à encaisser n'était pas éternelle. Mon regard se posa finalement sur le peu de clients présents. Pour un peu, j'aurais presque prié pour qu'aujourd'hui, il y ait foule. C'était un souhait égoïste, très certainement, mais je n'en avais cure. Je voulais m'occuper. Je voulais oublier. Rien d'autre. Machinalement, je fis claquer mes ongles sur le comptoir, avant de brusquement m'arrêter. Alerte, je guettais du coin de l'oeil la moindre tache que je pourrais effectuer. Rien à l'horizon. Rien du tout. Je surpris le regard interloqué d'une autre serveuse. Vu comment je me comportais, elle devait très certainement penser que j'étais totalement névrosée, et elle n'aurait pas franchement tort. Pour tous ces gens, j'étais bizarre, tantôt à sursauter au moindre bruit, tantôt à fixer la porte avec espoir, espoir de le voir franchir cette putain de porte, mais à chaque nouveau client qui s'annonçait, c'était la déception. Je restais pourtant stoïque, tâchant de ne rien montrer. Mes émotions ne regardaient personne d'autre que moi. Me sentant observée de toute part, je décidai de sortir un peu pour aller fumer une cigarette. Je n'en pouvais plus de cette ambiance oppressante, je me sentais étouffer. Il n'y avait pas foule dans ce bar, et nous étions toutes en train de se tourner les pouces, alors, personne n'y verrait d'inconvénients si je prenais ma pause maintenant. En moins de temps qu'il fallait pour le dire, j'étais sortie. Je m'étais mis dans un coin pour ne pas subir de plein fouet les courants-d'air qui passaient par là. Il manquerait plus que ça, que j'attrape un coup de froid. Si cela devait arriver, je serais vraiment vernie. J'allumai enfin ma cigarette, et en tirai une bouffée salvatrice. Je resserrai doucement ma veste autour de moi, dans l'espoir de me réchauffer un tant soit peu, mais le froid était là, persistant, mordant. Bizarre. Nous n'étions qu'au mois d'Octobre, il était encore loin de geler. Alors, cela fit sens dans ma tête. Il y avait sans doute des Détraqueurs dans le coin. Je frissonnai derechef. Je n'avais pas ma baguette sur moi, je l'avais planquée dans un coin de mon petit studio, espérant ne jamais avoir à m'en resservir un jour. Pourtant, j'étais dans un lieu plein de moldus, et si une de ces créatures venait à surgir, j'allais être incapable de les défendre. De toute manière, je n'étais même pas certaine de savoir encore lancer le sortilège du patronus. Cela me paraissait tellement surhumain, désormais.
Finalement, je ne m'étais pas attardée. Je venais de rentrer. Alors que j'avançais vers le comptoir, prête à reprendre mon poste, je claquais encore des dents. Putain de froid. Je ne m'y habituerai jamais, de la même façon que je ne m'habituerai jamais non plus à cette brume. Puis, j'ignorais si c'était vraiment à cause des détraqueurs, ou si j'avais une très nette prédisposition à cela, mais j'étais de fort mauvaise humeur, si bien que j'en vins à fusiller Emily du regard parce qu'elle rêvassait un peu trop à mon goût. Ma mauvaise humeur était bien entendu exacerbée par ces maudites créatures, de la même façon que mes émotions négatives. Toutes mes émotions négatives. « Je peux savoir ce que tu fabriques ? » demandai-je, acerbe. Je me demandais si Emily l'avait ressenti elle aussi, si elle sentait tout ce froid, et la mauvaise humeur qui augmentait crescendo. Je me mordillai la lèvre inférieure. Il ne fallait pas qu'il y ait un détraqueur dans la rue, ni même dans les environs. Ce serait catastrophique. Les gens finiraient soit par se rouler par terre de désespoir, soit se taper dessus. Je tâchai cependant de ne rien montrer de l'inquiétude qui me taraudait. Comme toujours, d'ailleurs, même si en définitive, au vu de tous les sentiments qui me secouaient en cet instant précis, j'étais sans doute une proie de choix. Bref. Je ne portai pas davantage d'attention à Emily, et je retournai vaquer à mes occupations, tout du moins, le peu d'occupations que j'avais jusqu'à présent. La clochette accrochée à la porte tinta à nouveau, annonçant l'arrivée d'un nouveau client. Enfin. Voilà qui allait nous sortir de notre torpeur, pour un temps. Mais, je déchantai bien vite lorsque je reconnus le nouvel arrivant. Un fantôme de mon passé de sorcière, de toute évidence. Je serrai les dents, tandis que je feignais de ne pas l'avoir vu. Emily, qui n'en ratait décidément pas une, jugea bon de m'interpeler. « Tien, regarde qui est là. » Oui, j'avais bien vu, merci. Néanmoins, je ne laissai rien paraître, rien du tout. J'avais rompu tout contact avec le monde magique, ce n'était pas pour déroger à mes principes maintenant. Pourtant, un fol espoir était né en mon for intérieur. Et s'il pouvait m'aider ? Et s'il pouvait me renseigner sur l'endroit où se trouvait Noah, ce qu'il était advenu de lui ? Je devais savoir, j'avais besoin de réponses. Alors seulement, je pourrais considérer que tout était terminé, que j'avais tort de m'accrocher de cette façon alors que de toute évidence je n'étais rien pour lui. « Saireann. » saluai-je avec une certaine froideur, tandis que je glissai un regard plus qu'éloquent vers Emily. Bon sang, qu'est-ce qu'elle est encore allée traficoter, celle-là ? « Toi, par le plus grand des hasards, tu ne serais pas au courant de quelque chose que tu as oublié de me dire ? » lançai-je à l'adresse de la moldue, alors que je fronçais les sourcils d'un air interrogateur. Était-ce un bien, un mal ? À ce stade-là, je ne le savais vraiment pas.
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Sujet: Re: Entrevue plus ou moins fortuite. (Emily, Tracey & Saíréann) Jeu 2 Jan - 12:08
reincarnate
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Les journées loin de Tracey, paraissent insupportables. Presque meurtrières, celles-ci font voler au-dessus de ma tête, une espèce de clé de Damoclès à la présence plus ou moins embarrassante. Si la jeune femme semble se ficher éperdument du fait de ne plus m’avoir dans les pattes et même de s’en porter plutôt bien, il n’en reste pas moins que chaque instant loin d’elle, à un goût amer de danger contre lequel je ne peux rien faire. Ces secondes meurtrières, défilent entre mes doigts sans que jamais, je ne puisse refermer mes phalanges dessus. Perdue dans la nature, la jeune femme ne semble pas prendre en compte le fait que chaque instant qu’elle passe loin de moi, fait de moi un homme à l’avenir incertain. Chaque agression qu’elle peut subir, peut me vouer à ma perte et je ne peux que compter les secondes de vie qui me sont données, les recevant comme une bénédiction de plus en plus inespérée, au fur et à mesure que les jours défilent. J’ai parfois l’impression que la brune s’est alliée aux croyances moldues, s’étant équipée d’une poupée vaudou pour s’amuser à me jouer des tours, me plantant une aiguille dans le ventre à intervalles pour le moins aléatoires. Cela expliquerait sans doute ces fois où, d’un instant à l’autre, je m’écroule au sol tant la douleur me prend d’assaut, alors que quelques secondes plus tard, celle-ci se trouve envolée, me laissant simplement revêtir un air idiot, alors que je me demande s’il ne s’est pas seulement s’agit là, d’une illusion aux consonances parfaites. Mais à force de me trouver malmener de l’intérieur, je suis bien obligé de me rendre à l’évidence que ce n’est pas le cas, même si j’aurais préféré que cela le soit. Une illusion aurait été tellement plus simple à gérer que de savoir que je me trouve toujours en danger de mort, de la même façon que la brune se trouve perpétuellement menacée. Tous deux, nous jouons continuellement avec le feu, comme deux pyromanes incapables d’arrêter leurs dérives impliquant cette passion meurtrière des flammes qui crépitent, sans prendre garde au danger qui nous accable. Ou du moins, en ne le mentionnant pas, en faisant semblant qu’il passe toujours bien au dessus de nos têtes alors que ce n’est pas le cas. Si la jeune femme a tendance à oublier ce fait – celui que je suis rattaché à elle, quoi qu’il arrive –, ce n’est certainement pas mon cas et ce n’est pourtant pas faute d’avoir tenté. Mais tout est là pour me prouver de mon serment inviolable, pour me faire comprendre qu’il ne s’agit pas là d’une chose à prendre à la légère, à tisser avec n’importe qui. Tracey ne m’apparaissait pas comme étant n’importe qui, je la voyais même plutôt comme une personne de confiance, à qui je pouvais dédier ma vie au même titre qu’à Marianne – avant que je n’apprenne qui elle était véritablement –, avant qu’elle ne disparaisse dans la nature pour ne plus jamais réapparaître. Simplement comme si elle n’avait jamais exister. Je me demande parfois comment j’ai pu être aussi aveugle, ne pas me douter un seul instant de ce qui se tramait, de qui elle était réellement. Toutes les choses qu’elle savait sur moi, je ne sais pas pourquoi je les ai attribuées au fait qu’elle était une rafleuse de renom, cela ne pouvait pas être que ça. J’ai été dupé, trompé et surtout, profondément blessé. Mais cela n’explique certainement pas pourquoi j’ai agi de la sorte, allant la livrer à son père, dès que la supercherie a enfin été révélée au grand jour, avec l’aide plus que précieuse de Tracey. Juste après que j’ai noué mon sortilège impardonnable, juste après, pour que je puisse bien me demander s’il était nécessaire de faire tous ces sacrifices pour la jeune femme. Idiot que je suis, il ne me reste plus qu’à assumer mes choix, aussi pathétiques soient-ils, surtout depuis la disparition de la brune. Tout était presque rentré dans l’ordre et à présent, tout est de nouveau parti de travers, me faisant regretter profondément mes choix alors qu’ils m’étaient apparus comme étant pour le moins judicieux auparavant. Et si je n’en étais pas certain auparavant, cette fois, les choses sont claires ; j’ai bel et bien réussi à gâcher ma vie en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, en effectuant une succession de choix absurdes, simplement destinés à me conduire à ma perte. Et dans ma chute, je ne suis pas seul. J’emporte d’autres avec moi et c’est sans doute là que réside la part la plus tragique de la chose.
Le vent fouette violemment mon visage alors que je parcours une succession de rues au sein même de la capitale, priant simplement pour le fait que je me dirige au bon endroit, pour que la jeune femme ne m’ait pas menti non plus. Depuis qu’Emily m’a fourni le bout de papier censé m’amener au lieu de travail de Tracey, je n’ai eu de cesse de le chiffonner entre mes doigts, de le tripoter en tous sens avec une seule question en tête ; puis-je réellement faire confiance à la jeune femme ? Après tout, au moment d’aller voir ma sœur, elle s’est bien moquée de moi, me trainant dans un restaurant inconnu pour tenter de me semer, me laisser derrière elle. Mais après quoi, nous nous sommes rendus compte que nous connaissions tous deux l’ancienne serpentarde, ce qui doit tout de même un peu changer la donne, j’imagine. Du moins est-ce ce que j’espère du fond du cœur alors qu’une nouvelle fois, je laisse mon regard balayer le morceau de papier, avant de se reposer sur la façade face à moi. Je ne l’ai jamais vue auparavant, mais je dois pourtant admettre à Emily que les mots inscrits sur l’écriteau d’entrée, correspondent pour le moins à ce qu’elle a retranscrit sur le bout de papier. Prenant mon courage à deux mains, je finis par pousser le battant, sentant aussitôt une étrange chaleur venant s’emparer de moi, créant des sensations de fourmillement dans tout mon corps, ayant trop longtemps été soumis au vent froid de ce mois d’automne. Je ne tarde pas à apercevoir Emily au comptoir, en habits de travail, Tracey non loin d’elle. Et tandis qu’elle me désigne d’un geste, je ne peux empêcher de laisser un sourire victorieux venir prendre place sur mes traits. Enfin, elle se trouve là, non loin de moi, et je suis à peu près certain de pouvoir la maintenir en sécurité. « Saireann. » me salue un peu rudement la voix de Tracey, avant qu’elle ne se retourne précipitamment vers son amie et collègue, visiblement quelque peu chamboulée de me voir ici. Et même si elle me tourne le dos, je parviens sans mal à imaginer le froncement de sourcil accusateur, qui déforme ses traits. « Toi, par le plus grand des hasards, tu ne serais pas au courant de quelque chose que tu as oublié de me dire ? » Sa voix porte jusqu’à moi, me force presque à sourire. Je sens le coin de ma lèvre s’élever un peu, créant une légère fossette sur ma joue, alors que je m’approche des deux jeunes femmes. Me hissant sur un des hauts tabourets derrière le comptoir, je m’oblige à m’éclaircir la gorge quelque peu bruyamment, mais de façon à ce que seules les deux concernées par mon attention, puisse l’entendre. Je n’ai aucune envie que des oreilles distraites tombent sur notre conversation et se l’approprient comme leur distraction du moment. « Ne lui en veux pas, je prends toute la responsabilité de ma venue ici. » je lance à l’attention de Tracey, avant d’adresser un nouveau sourire confiant à Emily. Peut-être ne devrais-je pas m’autoriser ces quelques familiarités avec elle, je ne sais pas. Peut-être que notre relation s’est trouvée arranger depuis le temps ? A présent que ce n’est plus ma sœur que je recherche, cela ne semble plus poser un quelconque souci. Elle m’a aidé à trouver la brune, après tout. Cela doit certainement souligner le démarrage d’une entente nouvelle. « Cela faisait un moment que je te cherchais, mais tu semblais avoir disparue. Emily m’a simplement aidé à tenter de faire partir les douleurs qui me tiraillent le ventre, de temps à autre… » Je tente de faire subtilement allusion à notre serment inviolable, pour que la jeune femme comprenne que ce n’est plus seulement de sa vie dont il est question. Elle est également responsable de la mienne désormais. J’espère simplement qu’elle ne s’en fiche pas éperdument, auquel cas, tant pis pour moi j’imagine.
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Sujet: Re: Entrevue plus ou moins fortuite. (Emily, Tracey & Saíréann) Jeu 30 Jan - 19:36
Je pensais que quelque chose d'important l'avais emmené ici mais, à en juger par le faciès étonné de ma collègue, ce n'était peut-être pas le cas. En effet, celle-ci n'avait pas l'air d'avoir la moindre idée du pourquoi de la présence du jeune homme en ces lieux. Tout comme à en juger par la répliques sarcastique qu'elle venait de me lancer, elle ne devait pas non plus avoir notion de la manière dont il s'était retrouvé ici. D'ailleurs, sûrement était-ce cela qui l'avait frappé en premier. Ce bar était certes populaire mais, il l'était pour les moldus. En effet, il était bien rare de voir des sorciers y pénétrer. Quoi que, je ne savais réellement ce qui me poussait à penser cela puisque quand bien même y en aurait-il, je serais certainement bien incapable de les reconnaître. Toutefois, je me plaisais à penser que si quelque chose de suspect venait à se tramer ici, Tracey m'en ferait part. Oui, je me plaisais à penser qu'elle et moi ne nous cachions rien. Que nous étions de véritables amies et que quand bien même n'étais-je qu'une moldue, cela n'était pas une raison suffisante pour me cacher quelque chose. Après tout, pourquoi le ferait-elle ? Cette fille était véritablement gentille, même s'il fallait bien avouer qu'elle se donnait un mal fou pour le cacher. Parfois, je me demandais ce qui la poussait à rester si froide, si dure autant avec elle-même qu'avec son entourage puis, très vite les épisodes houleux, voir dramatiques de sa vie me revenaient en tête et j'occultais alors cette question qui m'apparaissait idiote, aussi pleine de sens était-elle quelques secondes plus tôt. Oui, elle avait vécu des drames mais, pourquoi ne lâchait-elle pas la bride de temps en temps ? Quoi que, peut-être le faisait-elle. Oui, sûrement le faisait-elle mais, je n'étais pas là pour le voir. Après tout, il y avait tant de choses chez cette fille qui m'était encore inconnu. Il n'y avait cas en juger ne serait-ce que par ses conversations avec Sairéann. A chaque fois que je me retrouvais en leur présence, c'était comme s'ils parlaient une autre langue. Oui, je me sentais totalement à côté de la plaque et c'était comme si chaque mots qu'ils échangeaient me faisaient prendre conscience du fossé qui existait entre Tracey et moi. Bon, peut-être y allais-je un peu fort en parlant de fossé, puisqu'il était évident que d'elle je connaissais à présent pas mal de choses mais, je ne pouvais définitivement pas nier que cette fille était emplie de mystères.
Je riais légèrement à la remarque de Tracey ou plutôt, j'essayais de contenir mon rire. Avec le temps, j'avais appris qu'il valait mieux la mettre devant le fait accompli car quitte à se faire engueuler, autant que se soit pour une bonne raison. Bon, il fallait avouer qu'elle n'était pas une fanatique des surprises mais, j'étais persuadé que si je lui avais parlé de cette entrevue que j'avais eue avec Sairéann, elle l'aurait mal prit. Pour je ne sais quelle raison mais, il n'y avait pas réellement besoin de raison valable avec Tracey. Si quelque chose ne lui convenait pas, quand bien même était-ce qu'elle attendait, elle râlait. Oui, elle passait sa vie à râler. Tout le temps, encore et encore. Parfois même lorsqu'elle devrait sourire, ou du moins montrer un minimum de sympathie. Bon, peut-être y allais-je un peu fort mais, je ne pouvais définitivement pas me résoudre à penser que la prévenir de cette arrivée aurait été une bonne chose. Ou plutôt, j'essayais de me persuader que de ne pas l'avoir fait en était une. Quoi qu'au fond, sûrement ne devrais-je même pas me torturer l'esprit à ce point, puisque Tracey était une fille si complexe qu'essayer de la comprendre rendrait n'importe qu'elle personne folle. Pourtant, je l'appréciais. Oui, je l'appréciais tellement. Je la considérais réellement comme une amie, comme quelqu'un sur qui je pouvais compter et il était certain qu'à ce propos, je ne me trompais pas puisqu'elle l'avait déjà fait. Et quand bien même cela n'avait pas abouti, je lui étais reconnaissante de m'avoir tendu la main alors que personne d'autre ne semblait vouloir le faire. Ou ne pouvait le faire. Alors oui, sûrement Tracey avait-elle le plus mauvais caractère de toute la planète, elle n'en avait pas moins la main sur le cœur.
La voix de Sairéann se fit entendre et une fois de plus, je me rendais compte que je ne savais réellement comment réagir en sa présence. Après tout, il fallait bien avouer que notre relation avait plutôt mal commencé. Très mal même mais, n'en était-ce pas de même avec Tracey ? Si. Je me souvenais de notre rencontre comme si c'était hier. Elle avait voulu me tuer ou du moins, l'idée lui avait certainement traversé l'esprit, tout comme elle avait dû traverser l'esprit de ce garçon qui nous faisait présentement face. Pourtant, Tracey et moi étions devenus de véritables amies alors, sûrement était-il possible que ce garçon et moi devenions plus que de simples connaissances. Quoi que, nous étions certainement déjà plus que cela mais, il était tout de même difficile de décrire ce qui nous liait, à part Tracey. Sûrement rien. Et sûrement était-ce la raison à ce léger malaise que je ressentais en sa présence. Non pas que j'étais gênée, puis-qu'à présent que notre relation était apaisée nous n'avions aucune gêne quant-à nous voir, ni même nous parler. Non, c'était plutôt une impression de ne pas savoir quoi faire, ou quelque chose dans ce genre-là. Un sentiment indescriptible et certainement des questions qui n'avaient pas lieu d'être, qui n'avaient pas de réponses adéquates et auxquelles j'en étais quasiment sûre, Sairéann lui-même n'avait non plus de réponses. « T'as vraiment l'âme d'un poète toi. » Effectivement, la phrase qui venait de sortir d'entre ses lèvres aurait pu figurer à l'intérieur d'un ouvrage écrit par l'un de ces écrivains à l'eau de rose. D'ailleurs si je ne les connaissais pas, sûrement aurais-je pensé qu'ils étaient en couple, puisque c'était indéniablement le genre de phrase que pouvait dire une personne à sa moitié. J'haussais alors un sourcil à cette pensée. Pourquoi lui parlait-il ainsi ? Étaient-ils si proche ? Non, cela paraissait tellement impossible. Je ne connaissais certes pas très bien Sairéann mais, Tracey n'était définitivement pas le genre de fille à se montrer si proche, si mielleuse avec ses amis. Je passais alors mon regard de l'un à l'autre, perplexe. Après tout avec eux, je devais m'attendre à tout. « Attends, rassure moi, c'est bien une métaphore ? Genre, tu n'as pas littéralement mal au ventre lorsque tu ne la vois pas ? Non parce que ça serait.. » Je jetais alors un regard à Tracey mais, son visage était impassible. Impossible de d'y trouver quelconque réponse. « Bizarre. » Sûrement cette question n'avait pas lieu d'être dans une conversation si banale mais, je ne pouvais occulter le fait que c'était deux sorciers qui me faisaient face. Et non deux personnes entre guillemets banales.
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Sujet: Re: Entrevue plus ou moins fortuite. (Emily, Tracey & Saíréann) Mer 19 Fév - 14:53
J'espérais qu'Emily avait d'excellentes excuses à me fournir quant à la présence de Saireann en ces lieux. Je n'en revenais pas qu'elle ait pu me faire un coup pareil. Elle était parfaitement au courant de mon opinion par rapport à la magie et de ma décision de me couper de celle-ci. Le fait qu'elle m'y confronte bien malgré moi, en toute connaissance de cause, c'était vraiment bas de sa part. Et encore, si ça avait été n'importe qui, sans doute aurais-je passé l'éponge, mais ce n'était pas n'importe qui et je ne pouvais pas laisser passer ça. Pourtant, je devais ravaler ma colère et faire bonne figure, bien que l'envie était forte de les envoyer voir ailleurs si j'y étais, tous les deux. Je dardai sur Saireann un regard suspicieux tandis qu'il s'approchait de nous, le mettant implicitement au défi de faire quoi que ce soit. De toute façon, dans la mesure où il était entouré de moldus, sa marge de manœuvre était relativement réduite. Ma réaction, en soi, était pour le moins absurde. Je l'avais mis hors d'état de nuire quelques mois auparavant en le soumettant à un serment inviolable. Certes, il ne pouvait plus rien faire contre moi sans en subir les conséquences, mais ce lien engendrait tout de même des effets pernicieux : nous étions liés l'un à l'autre jusqu'à ce que la mort nous sépare, et le pire dans toute cette histoire, c'est sans doute que ce n'était pas une blague. J'aurai beau m'éloigner, le lien continuera d'exister, et ce lien ne peut être rompu. Ce n'était qu'une affaire de magie, mais la magie d'un serment inviolable était puissante, et si à l'époque, cela m'avait paru comme étant un moyen efficace de me protéger, aujourd'hui, j'avais l'impression d'être mariée à ce type et cela me dérangeait profondément. Certes, je ne le détestais pas autant qu'avant – la guerre créait des liens, il faut croire – mais nous n'étions pas des amis, nous ne le serions sans doute jamais, trop de choses nous séparait, à commencer qu'il n'était qu'un sale rafleur. Bon, d'accord, le titre n'existait plus maintenant que Voldemort était au pouvoir, mais bon, sa fonction actuelle ne devait pas totalement différer de l'ancienne. Tout ça pour dire que je n'étais en rien à l'abri d'une quelconque trahison, d'où la grande méfiance que je continuais à ressentir à son égard. Il avait peut-être réussi à faire les yeux doux à Emily, mais moi, il ne m'aura pas.
En guise d'excuse, il aurait pu dire qu'il passait par hasard dans le coin et qu'il avait eu l'envie subite de me voir. Disons que ça serait mieux passé que s'il avait réellement l'intention de me parler. Au fond de moi, je n'avais aucune envie de connaître les raisons de sa visite, ses histoires ne m'intéressaient plus, j'en avais fini avec tout ça. En quoi était-ce si compliqué de me laisser vivre ma vie comme je l'entendais, sans me forcer à être quelque chose – ou quelqu'un – que je ne souhaitais pas être ? Apparemment, le message était loin d'être passé puisque l'on continuait à me solliciter pour tout et n'importe quoi. Je pinçai les lèvres d'un air réprobateur tandis que Saireann prenait ses aises. Professionnalisme oblige, j'allais très certainement devoir lui proposer quelque chose à boire, à moins qu'Emily ne s'en charge auquel cas je me montrerais fort reconnaissante. « Ne lui en veux pas, je prends toute la responsabilité de ma venue ici. » Je ne répondis rien, me contentant de lui lancer un regard condescendant. Si ce n'était pas de la faute d'Emily, alors, qui était responsable de tout ça ? Il n'avait quand même pas sorti l'info de son chapeau magique, n'est-ce pas ? Il y avait forcément eu des fuites. Je ne lui avais pas adressé la parole depuis mon arrestation et mon emprisonnement à Azkaban, je n'avais donc aucune raison de lui dire où je me trouvais actuellement. À dire vrai, je n'avais même pas eu l'occasion de le faire. Alors, ça venait forcément de quelqu'un d'autre. Emily avait sans doute cru bien faire, peut-être même pensait-elle que j'avais besoin d'aide – pensait-elle que Noah, qu'elle a vu l'autre fois, était un type qui me harcelait jusque sur mon lieu de travail ? Pour autant, elle était bien loin du compte, je me sortais bien puisque l'histoire était réglée. Point final. « Cela faisait un moment que je te cherchais, mais tu semblais avoir disparue. Emily m’a simplement aidé à tenter de faire partir les douleurs qui me tiraillent le ventre, de temps à autre… » Je m'esclaffai, quoi que mon rire avait des relents d'amertume. Ce qu'il ne fallait pas entendre, vraiment. « Et bien, comme tu peux le constater, je vais bien. » répondis-je plutôt sèchement, alors que je jouais nerveusement avec la bague que je portais, la faisant tourner autour de mon doigt. « Je travaille ici, je fais ma vie, où est le problème ? » De toute évidence, il n'y en avait pas, tout du moins, aucun qui puisse justifier ses douleurs qui lui tiraillaient le ventre, comme il le disait si bien. À ce que je sache, je n'avais pas été en danger de mort ces jours-ci, alors, qu'il reste tranquille, il n'avait pas à s'en faire, véritablement. Tout du moins, c'était ce dont j'étais en train d'essayer de me persuader.
Pour autant, Emily n'en avait pas fini avec moi. Elle n'avait pas l'air décidée à me laisser envoyer Saireann sur les roses. Essayait-elle de sauver son investissement ? C'était possible. Après tout, peut-être devait-elle se dire qu'elle n'avait pas fait tout ça pour rien. « T'as vraiment l'âme d'un poète toi. » Je levai les yeux au ciel, agacée par sa remarque puérile. Qu'elle se détrompe, il n'était pas en train de me chanter la sérénade, ni en train de me faire la cour, il était simplement un indésirable dont j'essayais de me débarrasser, pour mon bien être mental. « Attends, rassure moi, c'est bien une métaphore ? Genre, tu n'as pas littéralement mal au ventre lorsque tu ne la vois pas ? Non parce que ça serait.. Bizarre. » Je soupirai, montrant de façon ostentatoire mon agacement. Oui, elle m'agaçait, suffisamment en tout cas pour que j'aie envie de l'étrangler de mes propres mains. « Ce n'est malheureusement pas une métaphore. » finis-je par dire avec une pointe de lassitude. En réalité, tout ceci me gonflait, véritablement. « C'est...compliqué. » Autrement dit, je n'étais clairement pas d'humeur à me lancer dans une explication scientifique de ce qu'était un serment inviolable. C'était déjà difficile à comprendre pour un sorcier averti, mais pour un moldu...autant dire que c'était mission impossible. « écoute, je sais que ça partait d'une bonne intention, mais...je vais bien, vraiment. » dis-je à la moldue, en m'efforçant d'adopter l'expression la plus convaincante possible. « Bon, d'accord, il y avait ce mec que j'ai giflé l'autre jour, mais je te jure que ce n'était rien, c'était même pas un sale type qui me harcelait, de toute façon cette histoire là c'est réglé aussi, on ne se voit plus. Franchement, il n'y a pas de quoi s'inquiéter. » J'adressai alors un sourire factice, de circonstance. Évoquer ce qui s'était passé l'autre soir était toujours douloureux, dans la mesure où j'avais dû faire le deuil d'une histoire qui ne verrait jamais le jour, mais qu'importe. « Et si tu fais allusion à ça » dis-je à l'adresse de Saireann, en montrant la coupure que j'avais au visage « c'est certes arrivé quand je me promenais avec Noah, mais...je me suis juste fait renverser par une voiture, j'ai eu quelques blessures et commotions, mais rien de bien dramatique, ça aurait pu être pire. » Bon, il était clair que je ne disais pas toute la vérité, j'avais occulté toute cette histoire d'esprits fâchés et j'avais tu notre escapade dans un cimetière, mais si je m'étais mise à leur raconter ça, d'une part, je n'étais pas sûre qu'ils m'auraient crue, et d'autre part, ça aurait été vraiment bizarre comme histoire. Alors, autant enrober le tout dans un joli papier cadeau afin de rendre le tout plus présentable...plus normal, dirons nous.
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Entrevue plus ou moins fortuite. (Emily, Tracey & Saíréann)
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