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| (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Lun 4 Nov - 7:03 | |
| Ma journée de travail touchait à sa fin. J'étais en train de m'occuper de servir les derniers clients. Il était presque deux heures du matin. L'horaire habituelle de fermeture des bars. J'étais en train d'empiler des verres vides sur un plateau, tâchant de redonner à la salle un aspect convenable. Je passais un coup d'éponge sur les tables. Tout était normal, en somme. Presque normal. Je réprimai un bâillement, mais je fus bientôt réconfortée par la perspective d'aller m'écrouler dans mon lit sitôt rentrée. Voilà qui allait être une bonne nuit de sommeil bien méritée. Enfin, ça c'était mon plan de base, et en tant que tel, il était forcément sujet à quelques modifications. Et pour cause. Alors que nous allions fermer, un dernier client entra dans le bar, et se dirigea tout droit vers le comptoir. Moi, j'avais ramené les verres et je faisais un peu de rangement. « Nous sommes fermés. » lançai-je machinalement, alors que j'essuyais énergiquement le comptoir, sans réelle conviction cependant. Puis, je relevai la tête, pour vérifier que l'inconnu était bel et bien parti...et la surprise me crucifia sur place. « Sheridan. » sifflai-je avec acrimonie, tandis que je le reconnaissais. Je me disais bien que je connaissais ses yeux sombres qui, autrefois rieurs, étaient désormais empreints d'une certaine austérité. « Qu'est-ce que tu fiches dans mon bar ? » à dire vrai, j'étais tellement tendue que j'en oubliai d'être polie, et d'observer la sacrosainte règle selon laquelle on ne pouvait pas refuser de servir un client, en dehors des cas, bien sûr, où il était dans un état d’ébriété avancée. Ce qui ne semblait pas être le cas de Noah. « Comment m'as-tu retrouvée ? » demandai-je plus doucement, même si dans le fond je bouillonnais d'une rage indicible. Et il avait intérêt à avoir une explication en béton armé, car sinon, j'allais recommencer à croire qu'il m'épiait. Ce qui en soit n'allait pas être la première fois, mais tout de même, j'avais eu la naïveté de croire que cette période là était révolue. Ce n'était visiblement pas le cas. |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Mer 6 Nov - 22:21 | |
| Le vent met en désordre les mèches de cheveux sur mon crâne alors que j'avance d'un pas nonchalant au milieu des rues, les mains résolument enfoncées dans des poches me paraissant bien vides à présent qu'elles se voient priver de ma baguette. Je me sens moi-même vide à présent, comme-ci l'on m'avait tout simplement ôté un bout de mon être en même temps que le bout de bois ensorcelé. J'essaye de ne pas trop y penser alors que je me répète inlassablement l'adresse où mes pas se doivent de me conduire, et c'est presque sans m'en rendre compte que j'y parviens enfin, manquant de marquer un arrêt alors que mes prunelles se soulèvent au dernier instant pour venir détailler l'enseigne du bar. L'ancien Noah aurait souri en voyant cela, conscient qu'il aurait été sur le point de retrouver Tracey Davis, après tout ce temps ; mais je ne suis plus que l'ombre de ce Noah là, et c'est avec une expression morne peinte sur mes traits, que je m'aventure finalement à l'intérieur du bar. « Nous sommes fermés. » lance une jeune femme en train de laver le comptoir du bar. Tracey. Je reste debout derrière elle sans rien dire, attendant qu'elle redresse enfin la tête, ce qu'elle ne tarde pas à faire. Elle reste un instant à me regarder sans rien dire, avant de me lancer d'un ton bourru : « Sheridan. » Je la salue d'un simple signe de tête, à la rigidité sans doute équivalente à la froideur perceptible dans sa voix ; ce qui est tout de même une façon de la saluer. Je la regarde, l'observe de mes prunelles grandes ouvertes, sans parvenir à dire quoi que ce soit. C'est pourtant bien moi qui suis venu à sa rencontre, mais le simple fait d'embrasser une nouvelle fois son visage du regard après tout ce temps, m'ôte les mots de la bouche. « Qu'est-ce que tu fiches dans mon bar ? » me lance-t-elle une nouvelle fois d'une voix sèche alors qu'elle se redresse. Elle reprend toutefois la parole sans même me laisser entrevoir la possibilité de répondre à sa question. « Comment m'as-tu retrouvée ? » Sa voix s'est adoucie mais les traits de son visage, restent toujours aussi crispés. Je continue de l'observer pendant un instant, pesant mes mots avant de simplement lâcher : « Les murs ont des oreilles et il est préférable qu'ils n'entendent pas certaines choses. » Un haussement d'épaules semi-nonchalant, accompagne mes mots alors que je la fixe toujours. Après tout, je ne vais pas lui révéler face à quelques oreilles indiscrètes, que d'anciens contacts de l'Ordre m'ont permis de retrouver sa trace. Que c'est en farfouillant dans ce que savaient plusieurs personnes, que j'ai pu suivre sa trace pendant autant de temps. Tout comme je ne peux lui révéler que cet étrange homme issu de sa famille, me demande de la surveiller de près. Et si les mots que je suis venu lui dire ont tout pour représenter des adieux, c'est sans gaieté de cœur que je le fais, surtout lorsque les dernières informations que je vais pouvoir collecter sur elle, seront à retransmettre directement à mon employeur. Je passe ma langue sur mes lèvres, me retournant pour désigner une table derrière moi d'un vague signe de tête. « Je vais m'asseoir là en attendant que tu aies fini, je ne t'embêterais pas. De toute façon, je n'avais pas prévu de consommer. » Comment le pourrais-je alors que mes poches se trouvent entièrement vides ? Tout mon argent moldu, je l'ai envoyé à ma tante. Tout mon argent sorcier, je me le suis vu ôter en même temps que ma baguette. Je ne suis plus rien ; surtout depuis que le ministère m'est tombé dessus, avec sa volonté de changement rapide. « A moins que tu acceptes un peu d'aide pour laver les dernières tables ? Nous irons plus vite à deux. » je lui propose dans un souffle, alors que je me tourne de nouveau vers elle, juste avant d'atteindre la chaise. |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Mer 6 Nov - 23:45 | |
| Bien évidemment qu'il était en train de m'espionner. Comment avais-je pu poser la question ? Je connaissais déjà la réponse. Le contraire, au demeurant, m'aurait étonnée. Malgré les mois passés à mes côtés au sein de l'Ordre, il n'avait pas arrêté ses sales habitudes. Pourquoi le ferait-il ? Le revoir après des mois m'avait causé un choc, un choc auquel je n'étais assurément pas préparée. Me planquer était inutile, tout était inutile, car peu importait l'endroit où j'allais me cacher, il finirait toujours par me retrouver. Je ne savais pas si je devais m'en sentir flattée ou bien inquiète. Après tout, savoir que quelqu'un nous espionnait avait quelque chose d'effrayant. De glauque. Oui, malsain, c'était exactement l'idée. Autant dire que je n'étais pas du tout ravie de le voir là, bien au contraire. Prétendre qu'il ne m'avait pas manqué, pour le coup, ne serait même pas faire preuve de mauvaise foi, puisqu'effectivement, il ne m'avait pas manqué. Pas un seul instant. Pas même quand il revenait me hanter dans mes rêves. Il fallait que je me ressaisisse. Je n'avais pas le droit de me montrer troublée de la sorte. Ça n'avait pas lieu d'être. Ça devait cesser. « Les murs ont des oreilles et il est préférable qu'ils n'entendent pas certaines choses. » J'étais comme les murs, au final. Il était tout autant préférable que je n'entende pas certaines choses. Je n'étais pas prête pour ça. Pas alors que je pensais avoir tourné le dos au monde magique, pour de bon. Voilà que mon passé me rattrapait. Déjà. Et c'était une fois de trop. Tendue, j'ignorais ses paroles, continuant de m'affairer autant que faire se peut. Je pouvais sentir son regard glisser sur moi. Oui Noah. Vois comme j'ai changé. Je n'étais plus cette sauvageonne qu'il avait connue pendant la guerre. J'étais désormais présentable. Tirée à quatre épingles. Apprêtée bien comme il le faut. Tenue correcte exigée, c'était la règle. Mais quand même, ça m'agaçait. Ça m'agaçait profondément. « Je vais m'asseoir là en attendant que tu aies fini, je ne t'embêterais pas. De toute façon, je n'avais pas prévu de consommer. » Je me mordillai la lèvre inférieure. Ne comprenait-il pas que sa seule présence m'ennuyait ? Je pinçai les lèvres, avisant du regard la table qu'il venait de désigner. « Tant mieux si tu n'as pas prévu de consommer. » lançai-je d'un ton acerbe. « Parce que je ne t'aurais pas servi. » Et au diable mon éthique de serveuse qui m'interdisait de refuser de servir un client. Je me souvins alors d'une chose qu'il m'avait dit un jour. Comme quoi nous ne devions pas laisser empiéter le personnel sur le professionnel. Quelque chose comme ça. Ne pas mélanger boulot et vie privée. C'était exactement ce que j'étais en train de faire. « A moins que tu acceptes un peu d'aide pour laver les dernières tables ? Nous irons plus vite à deux. » Sa proposition acheva d'irriter mes nerfs déjà à vif. Il osait. Ne se rendait-il pas compte qu'il se comportait comme un con ? Je me plantai devant lui, furieuse. Puis, ma main vint heurter sa joue, sèchement. Je sentais le regard d'Emily braqué sur moi. Allez tous au diable. « Tu sais quoi Noah ? » lançai-je, furieuse. « C'était avant que j'avais besoin d'aide. Tu n'étais pas là au moment où j'aurais pu avoir besoin de toi. Et tu oses me proposer ton aide pour quelque chose d'aussi futile que nettoyer une table ? » J'ignorais d'où me venait toute cette rancoeur. Cette rage que je nourrissais depuis quelques mois. Je lui en voulais de m'avoir abandonnée, comme tous les autres. Je le toisai de mes prunelles furibondes, avant de lui jeter le torchon humide au visage. « Mais tu as raison. Nettoyons ces tables dans la joie et la bonne humeur, comme s'il ne s'était rien passé. » Sur-ce, je le plantai là, avec son torchon, et je retournai derrière le comptoir, perchée sur mes talons hauts, continuant à m'affairer comme je le pouvais, même si me concentrer sur ma tâche était impossible en raison de la présence nocive de l'individu qu'il y avait là. |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Sam 9 Nov - 19:31 | |
| Le regard de la jeune femme me paraît glacial tandis qu’elle me dévisage, plantant ses prunelles dans les miennes. Et malgré son regard froid, me donnant envie de me détourner, je me trouve incapable de me détacher de son regard profond. Des iris qui me donnent envie de revivre, de remonter le temps pour revenir au temps de la guerre. Tout était bien plus simple à cette époque là, quand bien même tout un chacun se devait de cacher ses idées, quand bien même la mangemort me donnait la sensation d’être pris par la gorge à me faire travailler pour elle. Jamais je n’aurais cru avoir ce besoin de venir dire adieu à Tracey, encore moins après tout ce temps sans prendre de nouvelles directes de sa personne. Ce ne partait pourtant pas d’un désir de l’écarter de moi ; Azkaban et la Hackett l’ont très bien fait par eux-mêmes, et je ne savais juste pas comment retourner vers la jeune femme après ça. Mais à présent que je sais qu’il s’agit de ma dernière possibilité de lui parler, je n’ai pas pu m’empêcher de revenir. Une dernière fois. « Tant mieux si tu n'as pas prévu de consommer. » finit par lâcher Tracey d’une voix mauvaise. « Parce que je ne t'aurais pas servi. » Je sers les dents, acceptant d’encaisser sa remarque sans soulever la moindre protestation. Bon joueur, j’accepte qu’elle laisse parler sa colère sans tenter de la brider. Je n’attends même pas qu’elle ait fini de se calmer – du moins, si elle tente de le faire, ce que je ne pense pas – pour lui proposer de l’aider à nettoyer les tables du bar, afin qu’elle puisse sortir plus vite de son lieu de travail. Je ne sais pas si c’est parce que je la presse ou tout simplement parce que le simple fait que je lui parle l’exaspère, mais sa main ne tarde pas à venir s’abattre sur mon visage. Et alors que ma joue s’enflamme sous ses doigts, je ne peux m’empêcher de penser que j’ai bien mérité ce qui m’arrive là. « Tu sais quoi Noah ? » claque brutalement sa voix dans le bar devenu plus silencieux qu’auparavant. « C'était avant que j'avais besoin d'aide. Tu n'étais pas là au moment où j'aurais pu avoir besoin de toi. Et tu oses me proposer ton aide pour quelque chose d'aussi futile que nettoyer une table ? » Je ne réponds pas, ne souhaitant pas afficher des choses ne concernant que nous, aux yeux de personnes trop tentées de savoir des choses ne les concernant pas. Des commères. Et des amies de Tracey j’imagine, puisqu’il m’a été donné de voir une jeune femme brune dans un coin, dont le regard doit certainement se trouver vriller sur nous en ce moment même. Je ne prends pourtant pas la peine de m’en assurer, incapable de détacher mes prunelles de la sorcière. « Mais tu as raison. Nettoyons ces tables dans la joie et la bonne humeur, comme s'il ne s'était rien passé. » me lance-t-elle alors que son torchon se trouve projeter sur mon visage. Je m’en saisis, le retirant du sommet de mon crâne avant d’avancer vers le bar derrière lequel elle s’est déjà réfugiée. « Alors tu vas juste m’en vouloir sans chercher à savoir ce que j’ai à dire ? Je suis convaincu que tous les arguments du monde ne pourraient pas faire en sorte que je me rachète auprès de toi, mais tu devrais au moins me laisser une chance. » je lui souffle à demi-voix, afin que seule elle puisse entendre ce que j’ai à lui dire. Je déglutis, passant brièvement ma langue sur ma lèvre avant de secouer doucement la tête, dépité. Je sais que me justifier ne sert à rien, pourtant, je ne peux m’empêcher de souffler tout de même : « Je serais venu plus tôt si tu étais en réel danger, mais le plus dangereux aurait été que je vienne à ta rencontre. » Et sans ajouter quoi que ce soit de plus, je tourne les talons pour rejoindre une table que je me mets à nettoyer vigoureusement, espérant que cela puisse m’aider à oublier mes mots maladroits et le fait que je suis en train de passer pour un véritable connard aux yeux de la jeune femme. |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Sam 9 Nov - 20:35 | |
| En ce moment même, j'étais tiraillée entre plusieurs sentiments contradictoires. À n'en pas douter, il y avait un réel bordel dans ma tête, si bien qu'au final, ne ne savais plus quoi penser. La présence de Noah me troublait au plus haut point. Je ne pouvais pas ignorer ce picotement qui naissait sur ma peau alors qu'il plantait son regard dans le mien. Je ne décolérais pas, bien au contraire. Je le détestais pour être réapparu dans ma vie aussi vite qu'il avait disparu, l'autre fois. Je vivais très bien sans lui, pourquoi fallait-il qu'il revienne me hanter alors qu'en tout état de cause, j'avais juré en finir avec tout ça pour mener enfin la vie normale que je désirais depuis des lustres. Or, à en croire mon karma qui semblait s'acharner, je n'étais pas faite pour cette vie là puisque tous les sorciers semblaient s'être donnés le mot pour venir me rencontrer ici, ce qui signifiait par ailleurs que je n'étais plus en sécurité. En plus, je mettais en danger toutes les autres personnes qui venaient ici, membres du personnel ou simple consommateur. Agacée, j'étais retournée derrière le bar, tentant désespérément de retrouver quelque chose pour m'occuper alors que Noah m'avait subtilisé la tâche que j'étais en train d'accomplir avant son arrivée. « Alors tu vas juste m’en vouloir sans chercher à savoir ce que j’ai à dire ? Je suis convaincu que tous les arguments du monde ne pourraient pas faire en sorte que je me rachète auprès de toi, mais tu devrais au moins me laisser une chance. » Lui en vouloir jusqu'à la fin des temps était une idée très tentante. Vraiment très tentante, voire même carrément envisageable. Il m'avait laissée tomber, bon dieu ! Manque de chance pour lui, j'étais rancunière, extrêmement rancunière. Sans doute parce que l'erreur venait de quelqu'un à qui j'avais commencé à m'attacher, et cela m'atteignait davantage que si c'était un illustre inconnu qui m'avait fait un tel coup. « On dirait, oui. » répondis-je, toujours aussi sèchement, alors que je le fustigeais du regard. « J'espère qu'elle est solide, ton argumentation, parce que j'ai là tout un réquisitoire à ton encontre. » Au fond, tout serait si simple si nous devions nous retirer pour nous expliquer une bonne fois pour toutes. Mais pourquoi faire simple quand on pouvait faire compliqué, on se le demande ! Bon, pour être honnête, la liste des griefs que j'avais à son encontre n'était pas si longue, en fait, la raison pour laquelle je lui en voulais presque à mort était sans doute ridicule, mais bon. On ne se refait pas. « Et pourquoi devrais-je ? » sous entendu, te laisser une chance. Dans le fond, je n'étais pas certaine d'être prête à entendre ce qu'il avait à me dire, voilà pourquoi je tâchais de retarder l'échéance autant que faire se peut. Ce qui, de toute évidence, n'était pas suffisant, puisqu'il ne semblait pas prédisposé à vouloir lâcher le morceau. « Je serais venu plus tôt si tu étais en réel danger, mais le plus dangereux aurait été que je vienne à ta rencontre. » Oh, vraiment, il aurait rappliqué si j'avais claqué des doigts ? Rêve. J'haussai un sourcil peu convaincu alors que je le regardais s'éloigner. Je le vis se mettre à sa corvée avec une certaine ardeur. Je levai les yeux au ciel, avant de secouer la tête. Voilà qu'il me jouait le numéro de je suis dangereux pour toi. Typique. Je poussai un long soupir tandis que je réalisai que je n'avais plus rien à faire, puis je lançai à l'adresse d'Emily. « J'y vais. Monsieur te ramènera le torchon quand il aura fini. » Sur-ce, je tournai à mon tour les talons avant de disparaître au vestiaire. Il fallait bien que je récupère mes affaires. Une fois cela fait, je sortis du bar, avant de me poster dehors, raide comme un piquet. Je m'allumai une cigarette, machinalement. Puis, il sortit à son tour. Enfin. « Alors ? » l'apostrophai-je, avec humeur. « Maintenant que nous sommes à l'abri des oreilles indiscrètes, qu'as-tu à dire pour ta défense ? » Je tirai une bouffée, que j'expirai doucement. Mon cœur, lui, continuait à battre douloureusement dans ma poitrine. « J'attends. » J'attends quoi ? Je n'en savais rien. Mais je n'allais pas tarder à le savoir, n'est-ce pas ? |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Lun 11 Nov - 10:22 | |
| Ses prunelles remplies de haine me fixent, sans se détacher un seul instant de mon regard. Silencieux, je l’observe en retour, imperméable aux yeux des derniers clients, qui se déposent sur nous au fur et à mesure que les secondes s’écoulent. Commères de bas étage, ils ne méritent même pas que je me trouve perturbé par leurs regards, ils ne sont que de futurs alcooliques, s’ils ne le sont pas déjà, des personnes qui préfèrent se lamenter sur leur sort pour la plupart, plutôt que de reprendre leur vie en main et faire en sorte que les choses aillent mieux par la suite. Ils peuvent se moquer de moi autant qu’ils veulent, ainsi que de la gifle que vient de m’asséner Tracey, mais au moins ai-je eu le cran de me présenter à elle une dernière fois, là où ils restent visser sur le tabouret de bar. « On dirait, oui. » Ses prunelles me foudroient et je suis à peu près convaincu que si elle pouvait me tuer d’un simple regard, en cet instant présent, elle n’hésiterait pas plus de quelques secondes à le faire. « J'espère qu'elle est solide, ton argumentation, parce que j'ai là tout un réquisitoire à ton encontre. » reprend-t-elle d’une voix dure. Je me contente de hausser les épaules ; ne pouvant lui parler directement de la Hackett et de ma part de responsabilité dans ce qui est arrivé à Caïn, je ne peux pas non plus être certain que ce qui me reste à dire soit suffisamment convaincant aux yeux de la jeune femme. Mais, peu importe, elle se contentera de juger par elle-même. « Et pourquoi devrais-je ? » tonne une nouvelle fois la voix de la jeune femme face à moi. Je déglutis avant de souffler à son attention : « Parce que c’est la dernière fois que je te demanderais cette faveur. » Par la suite, séparé d’elle par la marque, je n’aurais plus l’occasion de me détacher de mon coin de Londres prédéfini, plus l’occasion de la revoir ; juste l’occasion de la décevoir une dernière fois, après l’avoir ré-abandonné, après un dernier retour vers elle. « J'y vais. Monsieur te ramènera le torchon quand il aura fini. » lance Tracey à son amie alors qu’elle gagne une porte menant vers une pièce réservée au personnel. Je ne perds pas de temps à adresser le moindre signe de tête à la brune restée là, continuant de nettoyer les tables, jusqu’à les avoir parfaitement récurées, allant jeter les possibles miettes présentes ci et là dans la poubelle près du bar, avant de ramener le torchon à la brune. « Voilà, j’ai fini. » Je lui tends le torchon en détournant le regard, peu désireux de soutenir ses prunelles trop longtemps. Être jugé par Tracey elle-même, passe encore, être jugé par ses amies et collègues, devient déjà un peu plus agaçant. Du coin de l’œil, je vois la jeune femme se diriger vers l’extérieur, et je ne tarde pas à lui emboîter le pas. « Alors ? » me lance-t-elle, à peine ai-je posé le pied dehors. « Maintenant que nous sommes à l'abri des oreilles indiscrètes, qu'as-tu à dire pour ta défense ? » Elle tire sur sa cigarette, recrache la fumée. Je la regarde faire, immobile, muet. Je ne sais soudainement plus quoi dire. « J'attends. » me réveille soudainement la voix de Tracey, m’arrachant un frisson qui me parcourt lentement l’échine, à la manière d’un serpent sinueux. « Je ne suis pas un ange, Tracey. » je finis par lâcher. Même à moi, ces mots paraissent stupides. Elle sait très bien ce que je suis et ce que je ne suis pas. Je n’ai pas besoin de lui faire un dessin, et encore moins sur ce point là particulier. « Mon travail m’a amené à faire des choses dont je ne suis pas fier, pour des personnes n’appartenant pas réellement… Aux nôtres. » Je souhaite tout de même rester assez évasif sur le sujet, ne souhaitant pas que Tracey en apprenne de trop sur mon employeuse, finalement. Mieux vaut éviter une telle catastrophe, mieux vaut éviter d’approcher de trop ce qui peut toucher à la Hackett ou, plus largement, Caïn. « J’étais suivi, épié par d’autres détectives, par des mangemorts aussi. Je ne voulais pas qu’ils apprennent ton existence. Puis, il y a eu Azkaban. » je finis par conclure sobrement, avant de passer ma langue sur mes lèvres. Oui, mieux vaut conclure sur Azkaban, tenter d’effacer tout ce qui a été dit avant pour oublier quelques questionnements douteux. « On marche ? » je lui demande. Et, sans attendre sa réponse, je commence à avancer. |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Lun 11 Nov - 13:51 | |
| Dans le fond, je savais que ce jour allait arriver. Ça finissait toujours par arriver. C'était inéluctable, de la même façon que tous les individus sur cette terre étaient voués à mourir un jour ou l'autre. Pourtant, j'avais fait tout mon possible pour mettre de la distance, pour repousser l'échéance, mais ce n'était pas suffisant, ça ne le serait jamais. Quoique je puisse faire, les évènements finissaient toujours par me rattraper, aussi déplaisants soient-ils. Après être sortie d'Azkaban, j'avais rompu mes anciennes relations brutalement, sans jamais plus donner de nouvelles du jour au lendemain. Au moins, celle avec Noah connaîtrait une belle fin. Tout du moins, une fin potable, autre que toutes ces fins sauvages et inopinées. Alors, pourquoi n'étais-je pas prête à entendre ce qu'il avait à dire ? Parce que c'est la dernière fois que je te demanderai cette faveur. Alors que j'attendais bêtement sur le trottoir, ses mots n'avaient que cesse de tourner dans ma tête, en boucle, supplice perpétuel. À ce train là, je n'allais jamais pouvoir me reconstruire si l'univers tout entier complotait contre moi, afin de mieux me détruire, profitant de mon apparente fragilité. Et maintenant qu'il était là, enfin sorti, j'attendais le verdict. Verdict qui ne tarda pas à tomber. « Je ne suis pas un ange, Tracey. » Oui, mais encore ? Tout naturellement, j'allais lui demander de préciser, parce que ces mots seuls ne suffisaient pas à me convaincre. Moi non plus je n'étais pas un ange, loin de là, moi aussi j'avais mes secrets, plus ou moins inavouables. Alors, il était normal que cet argumentaire paraisse un peu faiblard. « Mon travail m’a amené à faire des choses dont je ne suis pas fier, pour des personnes n’appartenant pas réellement… Aux nôtres. » Je ne comprenais pas où il voulait en venir. Il tournait autour du pot, cela ne faisait aucun doute. Moi, j'attendais quelque chose de concret, des explications valables. Il ne pouvait pas me laisser tomber alors que mille questions allaient naître dans ma tête. J'avais besoin de savoir. « J’étais suivi, épié par d’autres détectives, par des mangemorts aussi. Je ne voulais pas qu’ils apprennent ton existence. Puis, il y a eu Azkaban. » Aussi voulait-il me protéger, en partie ? Je comprenais de moins en moins. Tout était flou dans ma tête. À moins que ça ne soit le déni qui m'empêchait cette fois-ci d'être clairvoyante. « J'ai peur de ne pas comprendre. » dis-je alors, alors que ma cigarette se consumait entre mes doigts tremblants. « La guerre nous a fait faire des choses horribles, Noah, personne n'y a fait exception. Tu n'es pas pire qu'un autre. » à présent j'en doutais, vu comment il avait amené les choses. « Moi non plus je ne suis pas un ange. J'ai tué et torturé des gens, j'ai été jugée et condamnée pour cela. Je suis une criminelle, Noah, et je vis tous les jours avec ce poids sur les épaules. » Mes lèvres se mirent à trembler, comme si j'allais me mettre à pleurer. Mais je n'avais pas le droit. Pas après ce que j'avais fait. La culpabilité, la vraie, celle qui rongeait les entrailles était un juste châtiment pour ce toutes ces vies que j'ai arrachées, alors qu'ils avaient probablement une épouse et des enfants quelque part. Pour le coup, c'était moi, le monstre, et me dire que j'étais du bon côté n'y changeait rien. Je portai une nouvelle fois la cigarette à mes lèvres. Elle trembla un peu. Je portai ma main à ma bouche, me forçant à respirer tranquillement. Je n'avais pas le droit de pleurer, pas maintenant. « On marche ? » J'acquiesçai en silence. Je n'avais pas le choix de toute façon. Je le suivis alors, et le rattrapai bientôt. Instinctivement, je glissai mon bras autour du sien. Il n'avait pas le droit de me repousser, pas maintenant, alors que j'en avais besoin. « où on va ? » demandai-je finalement, serrant toujours son bras comme si j'avais peur qu'il m'échappe pour de bon. Il fallait bien que je me fasse une raison pourtant, ça allait finir par arriver. Inéluctablement. |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Sam 16 Nov - 17:02 | |
| Donner des explications à la jeune femme me parait tout de même obligatoire. Après tout, elle mérite bien de savoir pourquoi j’ai ainsi arrêté d’aller la voir d’un seul coup, pourquoi elle se doit à présent de me haïr et de détester pouvoir planter ses prunelles sur moi. Pourtant, les explications que je lui donne, se trouvent composées d’arguments confus, volontairement vagues. C’est une chose qui ne doit pas lui échapper, bien au contraire. Elle s’est toujours trouvée avoir une sorte de sixième sens pour ces choses-là – et pour bien d’autre d’ailleurs, en y repensant – aussi, des arguments si peu rondement menés, doivent lui paraître bien pathétiques. « J'ai peur de ne pas comprendre. » laisse-t-elle échapper en fronçant doucement les sourcils, adoptant un air quelque peu perplexe. Je la regarde faire sans rien dire ; inutile de me ruer dans quelques nouvelles explications, destinées à répondre à des questions qu’elle ne se pose pas – ou pas encore. « La guerre nous a fait faire des choses horribles, Noah, personne n'y a fait exception. Tu n'es pas pire qu'un autre. » Je secoue la tête, incapable de dire quoi que ce soit de concret. Elle ne comprend pas ce que je cherche à lui dire, ou alors, elle ne veut pas l’entendre. « Moi non plus je ne suis pas un ange. J'ai tué et torturé des gens, j'ai été jugée et condamnée pour cela. Je suis une criminelle, Noah, et je vis tous les jours avec ce poids sur les épaules. » Je vois ses lèvres trembler et je me mordille la lèvre inférieure, incapable de dire quoi que ce soit de plus, de préciser ce que j’entendais par là. Elle se sent mal par rapport à la guerre, là où je n’ai pas de réel remord à ce propos – j’ai tué des gens, peut-être, mais il s’agissait là de personnes qui n’auraient pas hésité à me tuer elles-aussi. Des personnes qui laisseraient mourir les leur alors que je m’évertuais simplement à protéger les miens. C’est pour tout ce qui s’est passé à côté, que je ne peux m’empêcher d’avoir le cœur lourd. Pour des personnes, parfois de mon propre camp, qu’il a fallu espionner pour le compte de la Hackett. « Tu as sans doute raison. » je finis simplement par souffler, alors que Tracey passe son bras autour du mien, l’agrippe avec force. Etreinte chaleureuse qui me retourne pourtant l’estomac. « Où on va ? » finit-elle par demander alors que je viens placer une main protectrice sur la sienne, la caressant d’un air absent alors que je tente de profiter de cette dernière fois où je pourrais sentir le corps de la jeune femme s’approcher du mien, le contact de son bras s’enroulant autour du mien. « Peu importe, j’ai juste besoin de marcher. » Je lui adresse un léger sourire avant de redresser la tête, fixant la rue face à moi alors que mes pieds continuent de claquer sur le trottoir, que le bruit de notre marche se répercute dans la rue silencieuse. « Tracey… » je commence, me retrouvant pourtant bien vite incapable de continuer à dire quoi que ce soit. Je déglutis, avant de reprendre : « Je t’ai dit que ce serait la dernière fois que je te demanderais une telle faveur et… C’est vrai. Je ne reviendrais pas. » La façon dont je sers un peu plus son bras, crispe mes phalanges sur ses mains, jure singulièrement avec ce que je viens de dire. Je n’ai absolument pas envie de la laisser partir, mais il va pourtant me falloir le faire. Tout cela grâce au Ministère de la Magie et à ses règles stupides. Déjà privé de ma baguette et du monde magique, il va bientôt me falloir être privé des personnes qui me sont chères. Des personnes comme Tracey. |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Sam 16 Nov - 18:31 | |
| L'histoire se répétait une fois de plus. À n'en pas douter, je n'étais guère douée pour garder mes relations, pour retenir les personnes à qui je tenais le plus. Mon cœur se serra davantage alors que je réalisais ce que ça impliquait. C'était sans doute la première fois que j'admettais que je tenais à Noah, tout du moins, plus que je ne laissais paraître. Et il a fallu qu'il vienne me faire ses adieux pour que je m'en rende compte. Je voulais le retenir, mais il semblerait que cette fois, je n'avais pas la maîtrise de la situation, que je n'en avais tout simplement pas le pouvoir. Et j'assistais, impuissante, aux évènements sans pouvoir faire quoi que ce soit pour les changer, simplement parce que c'était inéluctable. Je me mordillai la lèvre inférieure en réalisant qu'il s'agissait là des derniers instants que nous passions ensemble. Je me rembrunis presque aussitôt. Je détestais les adieux. Peut-être ceux-là encore plus que les autres, parce qu'une fois qu'il allait me tourner le dos pour de bon, j'allais vraiment être seule. Ma pire crainte, celle d'être abandonnée de tous, était en train de se réaliser. Je ne pouvais pas l'accepter. C'était beaucoup trop dur. Et pourtant, j'avais pas le choix. Ma peau frissonna lorsque sa main vint recouvrir la mienne. Et voilà que j'avais envie de pleurer, encore plus que tout à l'heure. Mais je ne le ferai pas. Je n'en avais pas le droit. Je devais rester forte et digne, comme je l'avais toujours été. « Peu importe, j’ai juste besoin de marcher. » Soit. Je ne comprenais pas vraiment où il voulait en venir, mais je le suivais, bravement, conservant ce dernier contact autant que possible. Finalement, je n'allais pas rentrer chez moi de sitôt. Étrange. « Tracey… » Pause. Instinctivement, j'avais tourné la tête vers lui, scrutant son profil de mes yeux sombres. « Je t’ai dit que ce serait la dernière fois que je te demanderais une telle faveur et… C’est vrai. Je ne reviendrais pas. » Je détournai la tête vivement pour fixer un point au loin. J'avais l'impression qu'il venait de me gifler. Douloureux retour à la réalité. Pourtant, il n'en était rien. Ses doigts étaient presque toujours noués aux miens. La gifle n'avait été que mentale. Mais c'était déjà trop. « Pourquoi ? » mon murmure était à peine audible, et pourtant, il s'était échappé de mes lèvres avec une spontanéité que je ne connaissais guère. Oui, pourquoi, l'éternelle question. Son aveu me tordait les tripes et me donnait la nausée. Je m'y refusais. « Pour aller où ? » C'était absurde. En tant que né moldu, son champ d'action était fortement restreint, pour ne pas dire inexistant. Il ne pouvait pas aller bien loin. « Tu n'as pas le droit. » Ma voix était tremblante, mes mains devenaient moites. Ma nervosité était palpable. Tellement palpable que merde, j'étais en train de trembler. « Tu n'as pas le droit de me faire ça. De me dire que tu t'en vas, parce que moi, je ne veux pas que tu partes. » Pourtant, n'étais-je pas en train de le haïr quelques instants plus tôt ? Qu'est-ce qui clochait chez moi, bon sang ? Mortifiée, je me rendais compte de ce que je venais de lui dire. Je me ressaisis, me réfugiant derrières mes murailles, qui se voulaient impénétrables. Absurde, surtout lorsque l'on savait que j'étais en train de perdre pied. « Parce que si je pars, je n'ai plus personne. Personne. » La solitude me rongeait, m'empoisonnait, me terrorisait. Ma solitude me pesait comme un fardeau. Je me consolais comme je le pouvais, en me disant que je l'avais choisi, mais même ça, c'était trop douloureux. « Je serai vraiment seule. » Seule, comme une âme en peine. Une âme qui n'avait sa place nulle part, qui était condamnée à errer sans but, une âme qui n'avait sa place ni ici, ni dans notre monde. Finalement, peut-être que j'étais au purgatoire. Ça y ressemblait fort, en tout cas. |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Sam 16 Nov - 20:59 | |
| Battre en retraite s’avère à présent impossible, je ne le veux pas de toute façon. Puisque je me trouve là, il me faut prendre mon courage à deux mains et aller jusqu’au bout de ma démarche, honorer ma promesse intérieure et livrer un dernier adieu à l’attention de la jeune femme. Tracey ne mérite pas que je l’abandonne sans rien dire de toute façon ; elle ne mérite même pas que je l’abandonne, tout simplement, à vrai dire, mais je n’ai pas réellement le choix. Je pince les lèvres alors que je m’autorise enfin à plonger mon regard dans le sien, luttant contre mes prunelles qui manquent de s’embuer. « Pourquoi ? » demande-t-elle dans un souffle, alors que je sens mon cœur se mettre à battre un peu plus fort contre les parois de mon torse, sa pulsation se faisant douloureuse. « Je… Je suis un né-moldu. » je lui réponds simplement, luttant contre ces sanglots qui menacent de s’échapper de mes lèvres entrouvertes, qui viennent me nouer la gorge. Une nouvelle fois, je me mords la lèvre inférieure, incapable d’apporter quoi que ce soit. Comment la réconforter ? C’est impossible. Pas cette fois. « Pour aller où ? » Bonne question. Je ne sais même pas exactement, à vrai dire. « Une partie de Londres réservée aux gens comme moi, aux… Aux traîtres. » Je baisse la tête, incapable de soutenir son regard plus longtemps. J’aimerais tellement pouvoir rester avec elle, je m’en rends compte à présent, maintenant plus que jamais auparavant d’ailleurs. Je ne suis jamais parvenu à comprendre aussi bien qu’aujourd’hui, pourquoi l’on dit sans cesse que l’on ne se rend compte d’à quel point l’on tient aux gens, qu’au moment où l’on se trouve amener à les perdre. Et là, la déchirure se trouve bien plus brutale qu’au moment de me séparer de mon oncle et de ma tante. « Tu n'as pas le droit. » reprend-t-elle, semblant ignorer royalement mes explications faiblardes. « Tu n'as pas le droit de me faire ça. De me dire que tu t'en vas, parce que moi, je ne veux pas que tu partes. » ajoute-t-elle. Et ses parents me fendent le cœur, comme jamais je n’aurais cru cela possible. Une larme menace de dévaler ma joue, mais je l’essuie d’un simple revers de main, avant même qu’elle n’ait le temps de quitter mon œil. Je ne peux pas pleurer, je n’ai pas le droit. Quand bien même je tiens sans doute à elle plus qu’elle ne tiendra jamais à moi, c’est moi qui lui fait mes adieux aujourd’hui, ce n’est pas elle qui est en train de m’annoncer qu’elle va partir. Partir à tout jamais. « Parce que si tu pars, je n'ai plus personne. Personne. » C’est donc pour cela. Mais pourtant, derrière ces mots maladroits, je ne choisis pas d’y voir qu’elle a simplement peur d’être seule. Je préfère voir qu’elle tient à moi malgré tout. « Je serai vraiment seule. » répète-t-elle vaguement, à demi-mots. « Je n’ai vraiment pas envie de te laisser, Tracey. Mais je suis marqué, le ministère peut connaître tout mes faits et gestes. » Je la regarde, me sens perdre pied. Comment puis-je la laisser ? Lui faire mes adieux alors que je ne rêve que de lui scander que je l'aime. Chose que je ne pourrais jamais plus faire à présent. Jamais plus. De toute façon, face à de telles paroles, elle prétendrait que je n'en ai pas le droit, puisque je ne la connais pas. « Tu vas incroyablement me manquer Tracey. » Et sans ajouter quoi que ce soit, je la prends alors dans mes bras, la serrant tout contre moi. « Je suis désolé. » je souffle une dernière fois, à la manière d'un je t'aime imprononcé alors que je clos mes paupières, laissant ma tête se poser tout contre son épaule. |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Sam 16 Nov - 21:56 | |
| Et la vie reprenait son cours. C'était ainsi que les choses devaient se dérouler, et c'était ainsi qu'elles allaient effectivement se dérouler. Je n'y pouvais rien. Ce n'était pas dans mon pouvoir que d'inverser ainsi le cours du temps. Comme tout être humain qui se respectait, j'étais condamnée à vivre les évènements tels qu'ils se présentaient, et c'était parce qu'ils filaient entre mes doigts que je me devais de les chérir autant que possible. D'autant plus que j'allais perdre une fois de plus quelqu'un de cher à mon cœur. Quelqu'un à qui je m'étais attachée sans m'en rendre compte, parce que les choses avaient suivi leur cours naturel. Sauf que cette fois, ce que nous avions allait m'être arraché de force, par la plus grande des injustices. « Je… Je suis un né-moldu. » Alors, c'était pour ça qu'il ne donnait plus aucun signe de vie. Il ne me boudait pas, il ne m'avait pas négligée, c'était simplement que les lois nouvellement promulguées jouaient contre lui. Contre nous, pour le coup, puisqu'en tant qu'ancienne résistante j'étais, me semble-t-il, quasiment condamnée au même sort. Sauf que j'étais de meilleure naissance qu'il ne l'était, et mon châtiment allait être moins sévère que le sien, puisque j'avais encore ma baguette, et, par extension, le droit d'utiliser la magie. « Une partie de Londres réservée aux gens comme moi, aux… Aux traîtres. » Mais où ? Mon cœur cognait douloureusement dans ma poitrine, tellement que c'en était insupportable. Insoutenable. Je ne cautionnais pas. « Mais c'est injuste ! » protestai-je avec plus de fougue que je me serais cru capable. « Tu n'es pas un traître. Tu n'as pas choisi d'être ce que tu es, moi non plus d'ailleurs. Ce n'est pas juste. » une larme fugitive dévala ma joue. Je ne cherchai même pas à la chasser. J'étais trop en colère pour simplement y songer. « Moi, j'ai jamais voulu de tout ça. Je n'ai jamais voulu être une sorcière, et pourtant, j'ai eu le droit de garder ma baguette parce que je suis mieux née que tu ne l'es. Mais toi, toi tu voulais ces choses là. Ils n'ont pas le droit de te les enlever. Parce que si les choses sont ainsi, alors moi, je n'en veux plus. C'est la mienne de baguette qu'on aurait du détruire, pas la tienne. » Peut-être n'allait-il pas comprendre mon point de vue, surtout que selon lui, c'était une chance d'avoir eu le privilège d'étudier à Poudlard, mais je m'en fichais royalement, pour le coup. J'étais trop indignée pour seulement m'en préoccuper. J'étais écoeurée par tant d'injustice. Injustice qui en plus de cela me prenait une personne que j'aimais. Mon souffle s'emballait et mes tremblements s'accentuaient un peu plus. J'allais pleurer, mais je m'exhortais de ne pas craquer. J'aurai suffisamment le temps de m'effondrer lorsque je serai complètement seule. « Je n’ai vraiment pas envie de te laisser, Tracey. Mais je suis marqué, le ministère peut connaître tout mes faits et gestes. » Moi aussi j'étais marquée, depuis que j'étais sortie d'Azkaban à dire vrai. D'où le fait que j'ai décidé de me retirer du monde magique. Simplement parce que la magie, ça n'a jamais été pour moi et ça ne le sera jamais plus. Plus jamais. « Tu vas incroyablement me manquer Tracey. Je suis désolé. » J'aurais voulu lui dire que moi aussi, mais les mots se bloquèrent d'eux mêmes dans ma gorge. Je ne pouvais plus parler, j'en étais incapable. Je ne voulais pas le laisser partir. Pas comme ça. Il m'avait prise dans ses bras. Je m'étais surprise à lui rendre son étreinte avec force, parce que c'était la première et la dernière fois. Il avait niché sa tête au creux de mon épaule, et je caressais sa nuque, ébouriffant encore plus ses cheveux, si toutefois c'était possible. Je laissai d'autres larmes couler sans que je ne puisse rien faire pour les retenir. Puis, je me ressaisis. Ce n'était pas la fin que je voulais. Je ne pouvais pas laisser ça arriver. Mon cœur cognait encore dans ma poitrine, mais il y avait encore un peu d'espoir que je ne pouvais décemment pas laisser s'envoler. Alors, je l'enjoignis de se redresser. J'allais faire quelque chose de très stupide et surtout, inutile, mais j'en avais besoin. Mes doigts effleurèrent doucement sa joue. Puis, je me hissai sur la pointe des pieds et posai mes lèvres contre les siennes. Mon palpitant s'emballa davantage, alors que je me sentais m'embraser. Pourtant, mon baiser restait chaste et délicat, léger et pudique. Un baiser d'adieu. Rougissante, je me détachai de lui, avant de baisser la tête, honteuse de m'être laissée aller à ce coup de sang. « C'est à mon tour d'être désolée. » murmurai-je d'une voix rauque, encore secouée par ce que je venais de faire. « C'était stupide et irréfléchi. Je n'aurais pas dû. » J'avais retrouvé mes bonnes manières, et pour cause, je m'excusais. J'évitais désormais de le regarder, tant j'étais gênée. « Tu as toujours besoin de marcher ? » interrogeai-je finalement, les joues écarlates. Car c'était bien gentil tout ça, mais nous n'allions tout de même pas rester plantés au beau milieu de la rue, n'est-ce pas ? Il fallait bien qu'on bouge un jour ou l'autre. |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Ven 22 Nov - 18:50 | |
| Mon cœur bat douloureusement dans ma cage thoracique, alors que j’observe le visage de la jeune femme sans rien ajouter, la gorge simplement nouée. Comment pourrais-je ajouter quoi que ce soit ? Je ne puis rien dire de plus, parce que cela serait inutile, étant donné que toutes les explications ont d’ors et déjà étaient données, mais aussi parce que je sais pertinemment que je ne pourrais alors plus retenir les larmes qui menacent de dévaler ma joue. Aussi je me contente d’observer Tracey, la gorge nouée, sans ajouter un mot. Elle parait triste et aussi sadique que cela puisse paraître, cela me fait chaud au cœur, menace de m’apporter un sourire ; parce qu’elle semble s’inquiéter pour moi, comme-ci elle tient réellement à ma personne. Mais aussi heureux puisse être ce détail, il ne suffit pas à me redonner ce qui semble être parti pour toujours ; la joie de vivre que m’apportait le fait de me tenir aux côtés de la jeune femme. « Mais c'est injuste ! » proteste-t-elle vivement. « Tu n'es pas un traître. Tu n'as pas choisi d'être ce que tu es, moi non plus d'ailleurs. Ce n'est pas juste. » Une larme vient rouler sur sa joue et cela me fend un peu plus le cœur. Je n’ai jamais voulu la faire pleurer, la rendre triste. Dans ce cas, je ne sais pas ce que j’attendais en venant la voir, en mettant les pieds ici. Peut-être qu’elle se montre odieuse avec moi ? Qu’elle me mette dehors à coup de balais ? Oui, sûrement. Car cela aurait beau m’avoir brisé le cœur au début, je m’en serais senti plus soulagé par la suite. Car cela m’aurait alors ôté l’idée d’avoir des chances avec elle, d’avoir pu lui déclarer quoi que ce soit si je l’avais voulu. « Rien n’a été juste dans cette guerre, je ne m’attendais pas à ce que les issues qu’elle offrirait en cas de victoire de l’autre camp, soit aussi déplorables que la guerre elle-même. Il ne reste plus qu’à accepter ça. » j’essaye de lâcher d’un ton désinvolte, mais je ne parviens pourtant pas à réprimer un début de sanglot, qui me fait détourner la tête d’un air gêné alors que, la gorge nouée, je me mets à fixer le sol. Je savais bien qu’il serait dur de faire mes adieux, je ne savais simplement pas que cela le serait autant. Et le résultat se trouve tout à faire perturbant. J’ai peur de dire quelque chose qu’il me faudrait m’abstenir de dire. Un je t’aime lancé innocemment, avec désinvolture. Quelque chose que Tracey ne comprendrait certainement pas, étant donné que je ne lui ai jamais livré la nature de mes sentiments à son égard. « Moi, j'ai jamais voulu de tout ça. Je n'ai jamais voulu être une sorcière, et pourtant, j'ai eu le droit de garder ma baguette parce que je suis mieux née que tu ne l'es. Mais toi, toi tu voulais ces choses là. Ils n'ont pas le droit de te les enlever. Parce que si les choses sont ainsi, alors moi, je n'en veux plus. C'est la mienne de baguette qu'on aurait du détruire, pas la tienne. » Je redresse la tête, plante mon regard embué de larmes dans celui de la jeune femme, la détaillant de mes prunelles sombres. Je ne peux m’empêcher de lui adresser un léger sourire, celui-ci disparaissant pourtant bien vite alors que me revient en plein visage, l’aspect triste de la situation. « C-c’est gentil. » je bafouille à son attention en lui adressant un signe de tête pour le moins reconnaissant. Comment la laisser après cela ? Après qu’elle ait abordé un air si révolté à l’idée que je me trouve exclu du monde magique ? Cela me parait impossible et c’est pourtant ce qu’il va me falloir faire. Perdu dans mes pensées, déjà bouleversé à l’idée que cette fois se trouve être la dernière que je la vois, je ne remarque pas que Tracey s’approche de moi jusqu’à planter ses lèvres sur les miennes. Mes paupières se ferment aussitôt afin que je puisse au mieux profiter de ce baiser chaste, auquel je ne parviens même pas à répondre, tellement celui-ci se trouve furtif. Le rouge me monte aux joues alors que je rouvre les yeux, découvrant le visage de Tracey baissé vers le sol. « C'est à mon tour d'être désolée. » soupire-t-elle d’un air sincèrement désolé. « C'était stupide et irréfléchi. Je n'aurais pas dû. » Je viens cueillir son menton dans le creux de ma main, lui faisant redresser la tête alors que je plante mes prunelles dans les siennes. Je l’observe ainsi durant un instant, avant de finalement lâcher d’une voix calme : « Je… Je crois que j’aurais fait la même chose. Au moment de te dire au revoir. » Comme une façon de lui dire qu’elle n’a pas à s’en faire, que je ne lui en veux pas, bien que je ne l’exprime pas de façon explicite. A quoi bon ? Elle se trouve certainement avoir compris. « Tu as toujours besoin de marcher ? » me demande-t-elle finalement, comme pour se soustraire à ce moment qu’elle doit trouver quelque peu gênant. Et si je n’ai plus particulièrement besoin de marcher, c’est elle qui semble en avoir besoin, si bien que je me vois mal le lui refuser. Aussi je finis par hocher docilement la tête avant de l’attraper à mon tour par le bras, la tirant vers moi. « Il faut que je te montre quelque chose, ce n’est pas très loin et je n’y ai jamais emmené personne. » Sans la regarder, je l’entraîne dans ma marche, bien que je m’oblige à agencer mes foulées en fonction des siennes. Je ne veux pas la brusquer plus que je ne l’ai déjà fait jusqu’à présent. Nous marchons dans un silence presque pesant – sans doute pesant – parce que c’est sans doute la dernière fois que nous marchons côte à côte. « C’est peut-être un peu lugubre, mais c’est en quelque sorte, mon jardin secret. » je finis par lui souffler en me mordillant la lèvre inférieure d’un air gêné, alors que d’un simple geste de la tête, je lui désigne la grille d’entrée d’un cimetière. |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Ven 22 Nov - 19:25 | |
| Mortifiée, je restais plantée là, bêtement, à attendre sa réaction. En agissant ainsi, sur un coup de sang, j'avais probablement tout foutu en l'air. comme d'habitude. Je n'en revenais pas d'avoir osé faire ça, et là, maintenant, je me maudissais d'avoir été aussi stupide. Bon sang, qu'est-ce qui m'avait pris ? Étais-je en train de regretter ? Je n'en savais rien. Ce contact, pourtant fugace, avait été fort agréable, peut-être même que j'avais voulu en avoir davantage, beaucoup plus. Et maintenant que ça me reprenait, je me disais qu'au final, je n'avais plus rien à perdre. S'il me repoussait, alors, ça ne serait pas bien grave. Certes, mon orgueil s'en retrouverait piétiné, mon cœur mettrait un peu de temps avant de s'en remettre, mais je ne le verrai sans doute plus jamais. Après tout, n'était-il pas en train de me faire ses adieux ? Aussi n'aurais-je plus à craindre de ne plus être capable de le regarder en face. Puis, à ma grande surprise, il s'empara de mon menton, me contraignant à le regarder en face. J'eus toutes les peines du monde à soutenir son regard, tant il semblait intense en cet instant. « Je… Je crois que j’aurais fait la même chose. Au moment de te dire au revoir. » Je souris bêtement à travers mes larmes. Je me mordillai la lèvre inférieure d'un air gêné. « Alors peut-être que je te laisserai le droit de le faire au moment ou...enfin...tu vois, quoi. » J'étais incapable de mettre des mots sur qui allait se passer, et grand bien m'en fasse, car sinon, j'aurais à nouveau fondu en larmes tant l'idée me paraissait insupportable. « Considères cela comme un avant goût. Et après, nous serons quittes. » Autrement dit, je n'étais pas contre l'idée de recommencer, encore et encore. Malgré tout, je me sentais un peu bête. Un peu beaucoup, même. Il attrapa finalement mon bras, accédant à ma demande. À nouveau, je le sentis contre moi. « Il faut que je te montre quelque chose, ce n’est pas très loin et je n’y ai jamais emmené personne. » J'arquai un sourcil interrogateur. Déjà, il me tardait de savoir de quoi il en retournait exactement. Sans mot dire, je glissai ma main dans la sienne, nouant mes doigts glacés aux siens. De cette façon, je le remerciais tacitement de partager avec moi ce secret. En étais-je seulement digne, là était toute la question. Avec amertume, je me disais que c'était sans doute la première et la dernière fois que ma main tenait ainsi la sienne. Je resserrai légèrement mon emprise, je voulais lui montrer que j'étais là, que je ne m'en irai que quand le temps sera venu. En d'autre termes, quand je n'aurai pas le choix, quand il me sera arraché de force. « C’est peut-être un peu lugubre, mais c’est en quelque sorte, mon jardin secret. » Déjà, j'apercevais les tombes imposantes. Je n'étais pas vraiment certaine de vouloir y entrer. Certes, mes parents n'avaient pas été enterrés ici, mais je n'avais plus jamais mis les pieds dans un cimetière depuis...Depuis le drame. Je n'étais pas prête pour ça, tout simplement. Mais puisqu'il semblait y tenir, j'allais devoir faire des concessions. « Ce n'est pas très romantique comme endroit, pour une balade en amoureux. » fis-je remarquer, avec une pointe d'ironie, tant pour l'endroit en question que pour notre situation actuelle, car de toute évidence, nous étions loin d'être des amoureux. « Je m'attendais plutôt à une promenade au bord de la Tamise, ce genre de choses. » Et en plus, je m'enfonçais. Je baissai la tête encore une fois. C'était la dernière fois que je le voyais, je pouvais bien lui accorder cela, non ? « Si tu y tiens... » finis-je par concéder, en inclinant légèrement la tête sur le côté, pinçant les lèvres en signe de résignation. « Allons-y. » J'avais vécu une guerre, la prison, ce n'était pas un bête cimetière qui allait me faire peur, n'est-ce pas ? |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Jeu 5 Déc - 23:35 | |
| Et alors que j’observe le visage confus de la jeune femme, je ne peux m’empêcher de laisser apparaître un sourire au coin de mes lèvres, seule façon pour Tracey de se rendre compte à quel point ce simple contact, fait tambouriner mon cœur au creux de ma poitrine et me rend tout simplement heureux. Même si ce moment se trouve teinté d’une arrière-pensée amère, à l’idée qu’il ne se perdura pas et qu’il s’agit là de la première et la dernière fois qu’il m’a été donné d’avoir ses lèvres venant s’échouer sur les miennes. Pourtant, comme-ci elle parvient à lire dans mes pensées – à moins que ce ne soit pour les mots que je viens de laisser échapper à son attention –, elle tente de me prouver que je me trompe, de me le faire comprendre tout du moins. Il y a sans doute une chance que cela se reproduise, qu’il y ait une seconde fois pour dernière fois. « Alors peut-être que je te laisserai le droit de le faire au moment ou...enfin...tu vois, quoi. » laisse-t-elle échapper d’une voix hésitante et confuse, dans une tonalité que je ne comprends que trop bien. Moi non plus, je n’ai pas envie que tout cela se finisse, que les choses partent dans ce sens. La simple idée de placer un mot sur nos futurs adieux, me semble être de trop. « Considères cela comme un avant goût. Et après, nous serons quittes. » Je hoche la tête en un remerciement silencieux, lui adressant un nouveau sourire léger. Presque inexistant, je sais pourtant bien qu’il se trouve réellement présent sur mon visage. Cela fait tellement longtemps que mes lèvres ne se sont pas étendues en un sourire – depuis que nous nous sommes perdus de vue, à vrai dire – que la sensation me paraît à présent bien trop bizarre, pour ne pas me rendre compte de la présence de celui-ci. « Merci. » je lui souffle simplement, incapable de préciser plus amplement en quoi je la remercie. Difficile de mettre un mot sur les sentiments que je pense bien être en train de m’embaumer le cœur, en ce moment-même. Je profite néanmoins du fait que nous soyons justement arrivés aux portes en fer forgé du cimetière, afin de pouvoir esquiver une quelconque question embarrassante à ce sujet, me contentant de fixer l’infinité de pierres tombales, que je parviens à voir derrière les grilles. Je déglutis, pensant aux miens qui se trouvent derrière. A ceux dont je veux montrer la sépulture à Tracey, au beau milieu de ce cimetière on ne peut plus moldu. « Ce n'est pas très romantique comme endroit, pour une balade en amoureux. » Ainsi me sort-elle de mes tristes pensées, alors que celles-ci venaient à peine de succéder aux sombres pensées les précédents, alors qu’elle m’arrache un léger rire narquois. Lui décochant un regard en coin, je ne peux m’empêcher d’afficher une expression moqueuse alors que, quelques secondes auparavant, je me trouvais avec le cœur lourd, là où il est à présent léger. Libre. Ou alors, simplement parce que la seule présence de la brune, parvient à me calmer, me rassurer et à me dire que tout se passera bien. « Amoureux ? Voyez-vous ça ? C’est réellement comme ça que tu nous vois ? Il fallait me le dire, j’aurais prévu une promenade plus appropriée. » je lui lance, taquin. Pourtant, derrière mon expression détachée, je me trouve vraisemblablement pendu à ses lèvres, attendant sa réponse. Et s’il était possible qu’il y ait eu une chance avec elle, serais-je réellement près à me l’entendre dire, alors qu’il va me falloir la laisser cette nuit ? Je n’en suis pas si sûr, mais je ne peux pourtant m’empêcher d’espérer de recevoir une réponse positive, aussi idiot cela puisse me paraître. Je sais qu’au fond, elle me trouve irritant et que cela rend les choses impossibles. Parce qu’elle sait qu’un jour, je l’ai suivie comme j’aurais pu le faire pour tout être lambda. Parce que j’ai vendu Caïn à la Hackett, bien qu’il s’agisse là d’une chose qu’elle ignore encore, et que je ne suis pas près de lui révéler. « Je m'attendais plutôt à une promenade au bord de la Tamise, ce genre de choses. » ne peut-elle s’empêcher d’ajouter sur le même ton, avant d’adopter une expression plus résignée, quoi que narquoise. « Si tu y tiens... » lâche-t-elle alors plus sérieusement, son visage revêtant alors un air grave. « Allons-y. » Je déglutis, sentant subitement ma gorge se nouer, peu convaincu qu’il s’agissait finalement là d’une bonne idée. Baissant les yeux un instant, je réfléchis, me sentant quelque peu idiot de lui pouvoir imposer une telle corvée. N’a-t-elle pas déjà vu suffisamment de morts au cours de la guerre, pour en plus supporter de laisser son regard heurter les sépultures des miens disparus ? Sûrement, mais je me suis trouvé trop idiot pour prendre la chose en considération auparavant. « Je… Je voulais juste te montrer la tombe de mon père, que tu apprennes à le connaître en même temps que moi. Mais je ne peux pas t’y forcer. Si tu ne le veux pas, je ne t’en voudrais pas. » je lui souffle alors que je lui attrape la main, serrant ses doigts entre les miens, la retenant un peu plus auprès de moi, dans une simple étreinte avide de réconfort. |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Ven 6 Déc - 0:18 | |
| La guerre m'avait tout pris, elle avait tué tout espoir, toute forme d'optimisme. Je n'étais plus rien à présent, seulement un pantin désarticulé, complètement vide de toute émotion. Plus précisément, je me nourrissais de mon propre désespoir pour continuer à avancer, mon moteur, c'était la rancoeur que tout ce cirque m'inspirait. Et pourtant...là, tapi dans l'ombre, il y avait ce sentiment, confus, mais néanmoins existant. Il était là, palpable, à fleur de peau, comme un éclat de lumière au plus noir de la nuit. Pourtant, je le savais, bientôt, cela n'existerait plus, il s'éteindrait comme on souffle une bougie. Jamais je n'aurais pensé ressentir ça un jour, surtout après tout ce qui s'était passé, ce ça qui au fond m'effrayait, que je ne parvenais pas à entièrement assumer. D'où la gêne qui avait succédé à mon acte de bravoure, si on pouvait appeler cela ainsi. Le ça semblait aller en s'amplifiant, alors que sur les lèvres de Noah fleurissait un sourire en coin, un sourire que je n'avais que trop rarement aperçu. L'espoir était il en train de renaître ? Je n'osais pas trop y croire, par peur d'être déçue, et pourtant, c'était inévitable, parce que cet espoir était éphémère. Mon cœur se serra un peu plus lorsque je parvins à lui arracher un léger rire, qui me rendait tout chose. On pouvait considérer cela comme une légère victoire, cassés comme nous l'étions en raison des précédents évènements. Si bien que je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire moi aussi, un sourire qui n'était même pas forcé. Cela serait bien audacieux de penser que je pourrais éventuellement être heureuse, mais pourtant, c'était le cas. Je me laissais volontiers envahir par un éclat de joie, même s'il devait être tout aussi éphémère que le reste. « Amoureux ? Voyez-vous ça ? C’est réellement comme ça que tu nous vois ? Il fallait me le dire, j’aurais prévu une promenade plus appropriée. » Je me mordillai les lèvres, faisant mine de réfléchir. « T'es bête. » finis-je par ricaner, avant de lui taper sur l'épaule, cependant, cette tape était plus une caresse qu'autre chose. « Je ne sais pas. » repris-je avec un peu plus de sérieux. « Peut-être. » Mon cœur se serra légèrement dans ma poitrine, alors que l'éclat de joie venait de s'évanouir. « On ne le saura jamais, n'est-ce pas? » Il n'y avait rien de pire de se dire que l'on passait peut-être à côté de quelque chose, qui aurait pu être formidable si seulement cela avait eu lieu dans un autre contexte, à une autre époque. Si la situation n'avait pas été la même, en somme. Si nous étions juste Tracey et Noah, et rien d'autre. Mais il n'y avait pas que ça. Il y avait tant d'autres paramètres à prendre en compte. Il fallait que je m'y fasse, nous n'aurons pas le droit à notre fin heureuse. Je n'eus pas le temps de tergiverser davantage sur la question. Dieu merci, Noah venait de me sauver, en reprenant la parole. « Je… Je voulais juste te montrer la tombe de mon père, que tu apprennes à le connaître en même temps que moi. Mais je ne peux pas t’y forcer. Si tu ne le veux pas, je ne t’en voudrais pas. » Je baissai le regard sur nos doigts enlacés. Je sentais la chaleur de sa peau contre la mienne. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas connu de tels contacts, et pourtant, j'avais l'impression que c'était tout à fait naturel, que c'était ainsi que les choses devaient être. « J'en serais honorée. » répondis-je, la gorge nouée, alors que je me rendais compte que Noah voulait vraiment que je connaisse son passé, que je rencontre son père, même dans la tombe, alors que Caïn, lui, n'avait jamais daigné me présenter à ses parents, ni même m'emmener chez lui, comme si j'étais finalement un truc qu'on finissait par planquer dans un placard parce qu'on en avait trop honte. « Parle-moi de lui. » demandai-je simplement, alors que je laissai choir ma tête contre son épaule, montrant par là que j'étais là. Quoiqu'il arrive. |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Mer 29 Jan - 21:45 | |
| Un sourire plane au coin de mes lèvres, tentant de me faire omettre qu’il s’agit sans doute là de la dernière fois que je vois le visage de la brune, la dernière fois que sa voix vient s’échouer au creux de mes oreilles. Je déglutis à cette pensée, ne me défaisant pourtant pas de mon sourire alors que je conduis la jeune femme jusqu’aux portes du cimetière où repose la carcasse de mon père, depuis quelques années à présent. Et si l’expression que revêt mon visage me parait déjà décalée par rapport aux portes du lieu, face auxquelles nous nous trouvons, me paraît pour le moins déplacée, ce n’est pas pour autant que je parviens à m’en défaire. Main dans la main avec Tracey, je me sens puissant. Presque immortel. Joie qui n’est pas destinée à durer, je le sais. Et sur cette pensée, ô combien négative, que je laisse un léger soupir s’échapper d’entre mes lèvres entrouvertes. « J'en serais honorée. » laisse échapper la jeune femme du bout des lèvres alors que je viens de lui proposer de rencontrer mon paternel. La gorge nouée, je lui lance un regard en coin, incapable de la gratifier du moindre sourire cette fois. Je n’ai jamais connu mon père et le rencontrer aux côtés de Tracey, me laisse penser que ce devrait être moi, qui en sois honoré. Et non pas elle. Mais ce n’est qu’un détail, qui ne vaut sans doute pas la peine d’être relevé. « Parle-moi de lui. » me souffle-t-elle alors qu’elle laisse sa tête venir se poser sur mon épaule, me procurant une sensation de réconfort inespérée. Je m’en trouve rassuré, comme capable de supporter n’importe quoi. Je prends une profonde inspiration, comme pour me rajouter une bouffée du courage supplémentaire. Une parcelle de courage qui ne s’en ira pas, puisque l’ancienne serpentard se trouve là pour la couver, la garder bien au chaud au fond de mon être, l’empêcher de s’enfuir. « Mon père… » je commence avant de me mordiller légèrement la lèvre inférieure, ne sachant pas trop comment présenter les choses sous un premier angle. « Je ne l’ai jamais connu. Pas vraiment. Il est parti quand je n’étais même pas en mesure de me rendre compte qu’il existait… » Je secoue légèrement la tête, avant de porter une main jusqu’aux cheveux de Tracey, saisissant une mèche entre mes doigts, que je me mets à faire rouler entre mes phalanges alors que je pose tendrement mon menton au dessus de sa tête. Je me sens soudainement un peu idiot. Je l’emmène voir un homme que je n’ai pas connu moi-même, un homme qui m’a abandonné lorsque je n’étais qu’un gosse. Qu’est-ce que je peux bien avoir à dire sur lui ? Rien, juste rien du tout. « Je viens d’avoir l’adresse, je ne suis jamais venu ici auparavant. » je finis par lui avouer, un peu honteux. Je déglutis, ne sachant quoi dire de plus. Dire ce que je pense de lui, du fait qu’il nous ait ainsi abandonné ? Je me suis promis d’arrêter de réfléchir là-dessus, de cesser de le mépriser pour cela. Je ne le connais pas, n’ai jamais pu savoir les raisons de son départ. Il vaut sans doute mieux pour moi que j’évite de penser à des choses trop négatives, de façon à ne pas trop déprimer à ce sujet. Je l’ai déjà suffisamment fait, j’imagine. « On entre ? » je demande à Tracey, plus pour me tirer de mes propres pensées que pour la bousculer. Je m’oblige à lâcher sa mèche de cheveux, faisant se redresser la jeune femme sans la brusquer. Je ne lâche pas sa main alors que je m’aventure à l’intérieur du cimetière, resserrant même un peu plus mes phalanges autour des siennes, comme pour lui donner du courage. A moins que je n’essaye tout simplement de m’en fournir à moi-même. Je ne saurais pas trop le dire. « Tu entends ? » je lui demande en fronçant légèrement les sourcils, alors qu’en effet, des voix inconnues parviennent jusqu’à mes oreilles. |
| | | | Sujet: Re: (hlw) péripéties nocturnes • tracey & noah. Jeu 30 Jan - 15:17 | |
| Je ne pus m'empêcher de me sentir idiote lorsque je lui avouai à demi-mots qu'on aurait pu avoir une chance. Ce n'était pas dans mes habitudes de dire les choses aussi franchement, tout du moins, ce genre de choses. À quoi cela servait-il de le dire puisque de toute façon, Noah et moi n'allons plus nous voir. C'était crétin. C'était se faire plus de mal que de bien. Je devais probablement être masochiste pour m'infliger de tels tourments. Mais peut-être était-ce justement parce que c'était la dernière fois qu'on se voyait que j'osais tenter le tout pour le tout. Je n'avais plus rien à perdre. Si jamais je me plantais, je n'aurai plus que mes yeux pour pleurer. Au vu du sourire qu'il arborait à présent, je me disais finalement que je ne m'était pas tant plantée que ça. Il n'avait pas fui en courant, il n'avait pas rejeté en bloc mes prétentions. Alors peut-être que oui, nous aurions pu avoir une histoire, même si la nôtre n'était pas tout à fait comme les autres. On a du faire l'impasse sur le premier rendez-vous, sur toutes ces petites choses qui font le sel d'une relation. Et voilà que sans avoir rien vécu, si ce n'est qu'un baiser furtif s'amorçait déjà la phase de la séparation. Je soupirai tout doucement, le cœur gros. Pour la première fois depuis tellement longtemps, je ressentais toute cette chaleur qui m'enveloppait comme un cocon douillet. Je craignais plus que tout de devoir m'en séparer, de ne plus sentir ses doigts enlacés aux miens, sa paume légèrement rugueuse , tous ces détails qui pouvaient paraître insignifiants mais qui pour moi voulaient dire beaucoup. Mon regard se posa sur les premières tombes. Un frisson me parcourut l'échine, mais je tentai de l'ignorer autant que faire se peut. Je n'avais jamais été très courageuse, c'était un fait, mais pour une fois, je devais tenir bon, pour lui. Je suppose que je lui devais bien cela. « Mon père… Je ne l’ai jamais connu. Pas vraiment. Il est parti quand je n’étais même pas en mesure de me rendre compte qu’il existait… » Mon cœur se serra un peu plus. Son géniteur n'avait pas su prendre ses responsabilités. Il s'était enfui, abandonnant son tout jeune enfant. Un enfant qui ne connaîtra jamais son père puisqu'il reposait à présent six pieds sous terre. Je détournai le regard de cette stèle. Cela devenait impératif, car si je la regardais plus longtemps, j'allais me mettre en rogne. Lorsque Noah commença à jouer avec une mèche de mes cheveux, je me sentis m'apaiser. Sa chaleur m'enveloppa encore plus. Je nichai un peu plus ma tête au creux de son cou. Je respirais doucement son odeur masculine, les notes indéchiffrables de sa peau. « Je suis désolée. » finis-je par murmurer, l'air contrit. Désolée de ne pas être assez courageuse, de ne pas savoir assumer. Désolée pour tout. « C'est juste que...ce genre de comportement, ça m'ulcère. Je ne peux pas m'empêcher de hurler à l'injustice, c'est plus fort que moi. » Dans le fond, trop de choses avaient le don de m'ulcérer, comme je le disais si bien. Je ne supportais plus grand-chose. Cela n'aurait pu être qu'une excuse. Je savais très bien que si un illustre inconnu m'avait raconté tout ça, j'y aurais témoigné une profonde indifférence. Là, c'était différent. Ça concernait quelqu'un que j'aimais. Je ne pouvais pas rester inerte, sans états d'âme. « Je viens d’avoir l’adresse, je ne suis jamais venu ici auparavant. » Je me mordillai la lèvre inférieure. Ça aussi, je pouvais le comprendre. Tout du moins, je pouvais essayer. « Je...je n'ai pas mis les pieds dans un cimetière depuis...depuis...enfin, voilà quoi. » Depuis la mort de mes parents. Ce n'était que peu de mots, mais c'était encore trop douloureux de le dire. Pourtant, ça allait faire un an en janvier. Y avait-il seulement une norme pour faire son deuil ? Je n'en savais rien. « On entre ? » Je lui fus presque reconnaissante qu'il me coupe ainsi l'herbe sous le pied, m'empêchant de m'enfoncer davantage. Il m'avait sauvée. Ce faisant, je n'avais pas besoin de m'épancher un peu plus sur le sujet. J'acquiesçai en silence, avant de lui emboîter le pas. Le silence qui régnait en ces lieux était pesant. Je m'hérissai légèrement. Un frisson me parcourut l'échine. Enfin, je supposai que tant que je ne lâcherai pas sa main, il ne m'arrivera rien. C'était idiot, mais ça me rassurait. J'avais besoin d'être rassurée, et inconsciemment sans doute, il remplissait ce rôle. « Tu entends ? » Je me crispai davantage. Je me sentais anormalement nerveuse. Mon regard parcourait les allées, attentive au moindre détail qui cloche. « On n'est pas seuls dans le coin. » marmonnai-je, plus pour moi-même qu'à son attention cependant. « Je sais pas si on devrait aller voir...ou bien faire comme si de rien n'était. » c'était un cimetière de moldus, pas vrai, que pourrait-il donc se passer entre ces tombes ? Ce n'était pas nos affaires, assurément. Pourtant, mes anciens réflexes de membre de l'ordre revenaient, comme un vieil instinct profondément enfoui. « c'est par là. » dis-je en désignant de ma main libre un endroit un peu plus loin. « Bof, si ça se trouve, y'a pas de quoi s'alarmer...sûrement des gosses qui s'amusent à se raconter des histoires qui font peur. Tu faisais pas ça toi, quand t'avais leur âge ? » comme d'habitude, je prenais les choses avec une certaine nonchalance, comme pour masquer l'angoisse qui me taraudait toute entière. Non seulement je me planquais, encore une fois, mais en plus, c'était une façon comme une autre d'en savoir un peu plus sur lui. L'art et la manière de faire d'une pierre deux coups, assurément. |
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