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 When you're alone and you're cold inside.

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MessageSujet: When you're alone and you're cold inside.   When you're alone and you're cold inside. Icon_minitimeMer 23 Oct - 12:45


Lyra & Oberyn. Maison familiale des Steadworthy.

C’était un jour de semaine qu’avait choisi Lyra pour revenir en Angleterre. Comme elle se doutait qu’elle devait faire partie des personnes recherchées, au moins de par son statut de née moldue, il fallait miser sur l’aspect foule au maximum. Chaque fois, elle choisissait de revenir pour continuer ses recherches un jour de semaine, et terminait son circuit par la maison familiale, à l’heure où tous les enfants revenaient de l’école. C’était l’un des rares moments où le quartier avait un flot de passage assez conséquent pour passer inaperçue. La maison qu’avaient choisie Lyra et Abraham se trouvait dans la banlieue très proche de Londres, non loin de la station de métro de Warwick Avenue. C’était un voisinage tout à fait charmant qui regorgeait de maisons victoriennes. Ils avaient choisi cette zone de Londres pour le calme tout en restant à proximité du centre. Et puis Lyra trouvait les rues alentours très belles. Or, le calme ne lui était pas vraiment d’une grande aide maintenant. Lorsqu’elle passait par la maison pour voir si Abraham ou Hester était revenus, ou juste passés pour laisser quelque chose, un indice pour les retrouver, tout qui pourrait lui donner un espoir, elle devait le faire le plus discrètement possible.

Alors qu’elle sortait de la station de métro en même temps qu’une bonne cinquantaine de personnes, les sorties d’écoles se mêlant aux sorties de bureaux, Lyra regarda discrètement autour avant de prendre par la droite, juste derrière un groupe d’adolescentes hilares. Elle les suivit un moment, un léger sourire aux lèvres. Elles lui faisaient penser à Hester. Parfois, elle se demandait si elle n’aurait pas mieux fait d’envoyer Hester dans une école moldue. Elle se disait que sa fille aurait eu une vie beaucoup plus paisible. Elle s’en voulait. Tout était sa faute. Si elle était née dans une famille de sang-pur … Elle poussa un soupir. Son sourire mélancolique s’effaça rapidement. Elle était très fière de son origine, et du chemin qu’elle avait parcouru jusqu’aujourd’hui. Pourtant, c’était en grande partie à cause de cela que sa vie était réduite à néant. Il fallait qu’elle ait un signe aujourd’hui. Quelque chose qui lui dise qu’ils étaient en vie. Elle était restée trop longtemps sans nouvelles. Ecouter la radio pirate dans l’espoir de ne jamais entendre leurs noms, revenir à Londres dès qu’elle avait un jour de libre pour revenir les chercher, tout ça lui portait sur les nerfs. Elle n’avait jamais imaginé se retrouver de nouveau forcée à vivre sans Abraham, encore moins sans Hester. Ne pas savoir ce qui se passait pour eux la rendait folle. Le semblant de bonne humeur qui était passée par son esprit avait été vite remplacé par sa culpabilité. Elle se sentait coupable d’avoir laissé Hester partir à l’école. Bien que même maintenant, elle doute encore de l’utilité et de l’ambiance de Poudlard pour la dernière année d’études de sa fille, elle restait tout de même convaincue qu’Hester avait été plus en sécurité là-bas que si elle était restée avec eux. En effet, Abraham et elle avait réussi à se perdre. Si Hester avait été là aussi, elle se serait retrouvée seule en pleine nature face à des mangemorts assoiffés de sang. Biensur, elle se doutait que Poudlard n’avait pas été non plus de tout repos. Mais elle avait vu tellement, tellement d’horreurs étant arrivées à des enfants de son âge dans les camps qu’elle avait fréquenté pour aider, soigner, essayer de sécuriser le plus possible. Mais elle ne lui en voulait pas d’avoir quitté Poudlard avant la fin de l’année. Elle avait très certainement dû quitter Poudlard avant la fin d’année, puisqu’elle n’était pas revenue à la maison le jour où elle devait rentrer.  Si elle avait finit par fuir Poudlard, elle devait avoir eu une bonne raison, Lyra en était certaine. Elle se sentait coupable aussi, d’avoir raté la main d’Abraham au moment de transplaner pour fuir les rafleurs ce jour de février. Si seulement elle avait fait plus attention, ils n’auraient pas été séparés. Et à deux, il leur aurait été bien plus aisé de retrouver Hester. Elle avait eu ces longs mois seule pour ressasser tout ça bien entendu, et faire mûrir l’idée que tout était sa faute.

Un courant d’air rappela de nouveau la sorcière à la réalité, lui donnant un frisson. Non pas qu’il faisait particulièrement froid ce jour-là, c’était surtout à cause de cette longue cicatrice, qui partait de sa nuque, sous ses cheveux relevés dans un chignon, pour redescendre jusque dans ses reins. Souvenir, si l’on peut dire, d’un mangemort trop heureux d’avoir retrouvé seul la femme du grand Abraham Steadworthy. Trop sûr de lui, ou trop sadique pour faire durer la torture de sa victime qui gisait presque au sol, immobile sous sa lame, il avait eu un moment d’inattention. Il l’avait attrapée par derrière, plantant sa lame dans sa peau et la glissant vicieusement sur le corps de la femme pour l’ouvrir. Heureusement pour elle, ce que son agresseur prit pour de la résistance, fut en fait Lyra qui tentait tant bien que mal de garder sa moelle épinière hors de la trajectoire de la lame. Elle eut le droit à un long Doloris, certainement plus difficile à supporter que ceux qu’elle avait déjà du supporter auparavant à cause de sa blessure au dos. Si bien que lorsqu’il en avait terminé, la chaleur du sang coulant sur sa peau avait presque quelque chose d’agréable. Cependant, il avait été trop long pour l’exécuter. C’est Lyra qui s’est chargée d’en finir, une fois que celui-ci se soit mis dans son champ de vision, pour voir la souffrance sur le visage de la sorcière blonde. Ce fut sa dernière rencontre avec un mangemort, la veille de sa rencontre avec ce médecin français dans un camp de réfugiés qui lui proposa alors de venir prendre part depuis Paris, au transfert des malades nés moldus depuis Sainte Mangouste. C’est de cette rencontre qu’elle garde le plus de traces, même si elle ne voit pas cet épais fil de peau blanc qui lui traverse la moitié du corps. La blessure étant encore récente, elle était encore fort sensible au froid. Mais elle avait déjà bien guéri, grâce aux soins quotidiens que Lyra lui prodiguait, ainsi qu’aux examens fréquents qu’elle recevait à l’hôpital.

Lançant un regard derrière elle, Lyra accéléra le pas pour rester dans le groupe de personnes qui l’avaient dépassée, trop occupée à penser pour avancer. Au coin de la rue, elle la vit. Sa maison, leur maison. Avec un pincement au cœur, la sorcière prit d’un pas décidé, la direction de leur ancien foyer. Elle bouscula un homme qui fonçait lui aussi tête baissée au passage, et s’excusa sans même le regarder, préparant déjà les clés pour rentrer chez elle. Passant par la grille ouverte, la femme gravit rapidement les marches et inséra en hâte la clé dans la serrure. Après l’avoir tournée maladroitement quelques secondes, elle ouvrit et rentra machinalement dans l’entrée qu’elle connaissait par cœur, comme si elle ne l’avait jamais quittée. Elle fit quelques pas et sortit sa baguette pour lancer un hominum revelio. Mais quelque chose la coupa dans son élan. Des pas, calmes, derrière elle. Elle prit une profonde respiration, et se retourna en un clin d’œil pour lancer un sort à l’individu. Ce qu’elle ne fit pas pourtant. Et pour cause, l’individu n’avait rien d’un inconnu. Même s’il y avait bien longtemps qu’elle ne l’avait pas revu, elle connaissait parfaitement cette carrure, ce visage, ces yeux. « Toi … » Oberyn ressemblait tellement au garçon qu’il était à l’école, même s’il avait terriblement changé. Un sourire fendit le visage de Lyra mais un nouveau bruit se fit entendre. Un homme descendait les escaliers rapidement, sa baguette visant Oberyn. L’instant d’après, il découvrait Lyra et après avoir hésité, il amorça un geste pour s’occuper d’Oberyn. Elle n’eut qu’un geste, bien décidé celui-là, et dans un éclair vert, l’homme roula jusqu’à leurs pieds, le regard vide. Se tournant de nouveau vers le sorcier face à elle, elle passa sa main sur son front, le dévisageant longuement. « Dieu merci tu es vivant … » Un instant plus tard, elle le prenait dans ses bras, le serrant contre elle. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à chaque personne qu’elle connaissait, à terre, les bras en croix. Peut-être était-ce dû au fait qu’elle-même avait tué beaucoup trop de monde, et que cela la hantait jour et nuit, et ce, certainement jusqu’à la fin de ses jours. Mais leur étreinte n’allait pas durer longtemps. En effet, alerté par la chute de son partenaire, un deuxième individu sortit précautionneusement de la cuisine dans son dos, pointant déjà sa baguette sur eux.
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MessageSujet: Re: When you're alone and you're cold inside.   When you're alone and you're cold inside. Icon_minitimeVen 1 Nov - 22:13

Les trois hommes marchaient de front, grandes silhouettes maussades habillées de couleurs sombres, fendant la foule au milieu des moldus qui rentraient chez eux après une journée de travail. Ils bousculaient les passants sans prendre la peine de les éviter, jetaient des regards noirs à ceux qui osaient ouvrir la bouche pour se plaindre et voyaient avec satisfaction les reproches se coincer dans leurs gorges avant de franchir leurs lèvres. Petits instants où ils faisaient étalage de leur puissance sur des gens pris au hasard qui ne savaient rien d’eux, insignifiantes sensations de suprématie sur les moldus. Ils étaient sorciers, ils étaient Exécuteurs, ils valaient mieux qu’eux et ils comptaient bien le leur faire sentir. C’était ridicule, inutile, puéril, mais c’était le même schéma chaque jour et ils ne s’en laissaient pas. Tous les trois avaient été déchus, d’une façon ou d’une autre, depuis la fin de la guerre, et tous les trois cherchaient l’illusion d’un pouvoir qu’on leur avait enlevé. Oberyn ne faisait pas exception, mais s’il jouait les gros bras dans cette rue de banlieue, au milieu des moldus, c’était par pur automatisme. Il avait depuis longtemps appris à reproduire à l’identique son comportement sur celui de son voisin pour se fondre dans la masse, quelle que soit la masse. Tandis que les deux autres Exécuteurs prenaient un plaisir tordu à se pavaner parmi les inférieurs, Oberyn calquait sa démarche sur eux, mais gardait l’esprit vide. Il ne tirait aucun plaisir dans cette brutalité gratuite, mais son sourire en coin était le même que celui de ses deux collègues quand il voyait des regards inquiets sur les visages de ceux qui les croisaient. Il n’avait même pas besoin de fournir un effort quelconque, il s’était fondu dans son costume d’Exécuteur avec l’aisance que donne l’habitude. Il se cachait depuis des années derrière des masques, celui-ci n’en était qu’un de plus. Il pouvait se révéler bien plus pénible que tous ceux qu’il avait eu à porter par le passé, et alors il devait lutter contre des émotions qui lui donnaient envie de hurler, mais cela se produisait de moins en moins souvent à présent. Comme s’il s’habituait à ce rôle qu’il devait jouer. Il s’habituait à tout. Il suffisait de garder l’esprit vide, de ne penser à rien. Il était une coquille que plus rien n’habitait, et la plupart du temps, cela marchait à merveille.

Les trois hommes s’arrêtèrent devant une maison victorienne, et Oberyn sentit avec agacement que le brouillard qu’il avait réussi à maintenir au milieu de ses pensées, pour ne pas avoir à réfléchir, était en train de s’effacer. Il savait où il était, bien qu’il ne soit encore jamais venu. Le nom sur la boîte aux lettres était familier, beaucoup trop familier, et cela ne pouvait que refaire surgir des souvenirs, des pensées, des émotions, là où il ne souhaitait que voir le vide. Mais il s’était porté volontaire pour cette mission justement pour ça : parce qu’il connaissait ce nom. Il ne savait pas ce qu’il espérait en venant ici, car tout le monde savait que les occupants de la demeure avaient fui et n’avaient pas été repérés depuis des mois. Mais s’il arrivait qu’il reste quelqu’un à l’intérieur … C’était cette supposition qui l’avait poussé à faire un pas en avant, à accepter une mission qui s’annonçait vaine et rébarbative. Mais cette supposition restait incomplète, car il ignorait totalement ce qu’il ferait s’il y avait quelqu’un. Il espérait qu’il n’y aurait personne. Ils entreraient, ils constateraient – pilleraient aussi, sans doute – et repartiraient. Ils auraient fait chou blanc, les Exécuteurs n’auraient exécuté personne aujourd’hui. Dans une dizaines de minutes, tout serait bouclé. Un des trois hommes tira discrètement sa baguette pour déverrouiller le portail, puis la porte d’entrée, et ils pénétrèrent dans la maison des Steadworthy. Lyra avait été une amie d’Oberyn, très longtemps auparavant. Elle ne s’appelait pas encore Steadworthy à cette époque – Oberyn ne connaissait même pas son mari, du moins pas personnellement. Il avait abandonné son amitié quand il avait décidé qu’une autre vie serait meilleure pour lui, et les choses en étaient plus ou moins restées là. Son nom avait été effacé de sa mémoire comme tant d’autres, jusqu’à ce qu’il l’entende dans la bouche de son supérieur, chez les Exécuteurs. Et il était dans sa demeure à présent, la baguette à la main, cherchant le moindre signe de vie pour le détruire immédiatement. Un des Exécuteurs se dirigea dans la cuisine, l’autre monta à l’étage, et Oberyn fouilla le salon. Mais soudain, un bruit retentit dans l’entrée, et s’avança, silencieux, sa baguette pointée devant lui. La porte s’ouvrit, se referma, et il la vit, devant lui. Le jour où ils étaient venus la tuer, elle leur faisait l’honneur de revenir. Il s’approcha d’elle, mais elle était sur ses gardes et fit volte-face quand elle sentit sa présence, pourtant le sortilège qu’elle s’apprêta à lancer mourut sur ses lèvres. « Toi … » Il eut une seconde d’hésitation, figé par l’émotion qui avait percé dans sa voix. Il n’était plus habitué aux sentiments humains, encore moins quand ils venaient d’une personne qu’il avait appréciée par le passé. Cette seconde faillit leur être fatale à tous les deux, mais Lyra eut plus de réflexes que lui, et quand le second Exécuteur de la maison apparut, elle le foudroya sur place. Et sans plus de cérémonie, elle se retourna vers lui, ignorant totalement le mort qui gisait à leurs pieds. Il ne l’avait jamais connue ainsi, mais il est vrai qu’il ne la connaissait plus depuis très longtemps … « Dieu merci tu es vivant … » Elle le prit alors dans ses bras et Oberyn resta les bras ballants, incapable de réagir correctement à cette étreinte, qui lui fit penser à la dernière qu’il avait eue de Lyla. Son visage se superposa à celui de Lyra pendant une seconde, et il sentit une douleur déchirante lui transpercer la poitrine. Mais avant qu’il n’ait pu se pencher plus avant sur cette douleur, ou sur ses retrouvailles avec Lyra, il vit le troisième Exécuteur surgir de la cuisine. Oberyn se maudit intérieurement pour l’avoir oublié, décidément cette rencontre avec Lyra lui faisait perdre tous ses moyens ! Et sans réfléchir une seconde supplémentaire, il pointa sa baguette sur lui et le tua, de la même façon que Lyra avait tué le premier. Elle le tenait encore dans ses bras, et il fit un pas en arrière pour se dégager de cette étreinte qui le mettait mal à l’aise. Il jeta un coup d’œil aux deux hommes au sol, puis fit un large mouvement avec sa baguette. Tous les meubles qui se trouvaient à proximité furent balayés au sol dans un grand fracas, et Oberyn les contempla un moment, le regard vide. Finalement, il reposa les yeux sur Lyra, comme à contrecœur. « Que fais-tu ici ? » Son ton était agressif, mais c’était le seul qu’il connaissait depuis des semaines. Il détourna le regard une nouvelle fois, comme s’il hésitait sur la marche à suivre. Pourtant, il savait parfaitement comment camoufler ses crimes, il l’avait fait des dizaines et des dizaines de fois par le passé, mais la présence de Lyra l’empêchait de retrouver son calme. Il ne parvenait pas à redevenir le tueur froid et sans états d’âme qu’il avait été quelques mois plus tôt. « Tu as l’intention de rester plantée là ? Je suis censé te tuer, tu attends que je le fasse tranquillement ou tu préfères qu’on prenne le thé avant ? » Aboya-t-il quand il réalisa qu’elle ne faisait pas mine de partir.
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MessageSujet: Re: When you're alone and you're cold inside.   When you're alone and you're cold inside. Icon_minitimeJeu 14 Nov - 22:55


Lyra & Oberyn. Maison familiale des Steadworthy.

Se retrouver face à Oberyn était la première chose positive qui lui était arrivée depuis un bon moment. Ils s’étaient perdus de vue depuis un très long moment maintenant, mais Lyra n’avait jamais cessé de penser à lui, d’y être attachée tout simplement. Même si elle savait le chemin qu’il avait parcouru jusqu’aujourd’hui : il avait depuis longtemps coupé les ponts, ne souhaitant aucun contact avec quelqu’un n’étant pas de sang pur. Elle le savait, et elle aurait certainement du lui en vouloir, ne plus jamais vouloir croiser son chemin, mais ce n’était pas son genre. Même si pour elle cette histoire de sang pur n’avait jamais été d’une très grande importance, peut-être parce qu’elle était née moldue d’ailleurs, elle comprenait l’attitude d’Oberyn. Ils s’étaient rencontrés par hasard, un jour, dans la Grande Salle. Elle était en troisième année et lui venait de faire sa première rentrée à Poudlard. Lyra avait déjà commencé à fréquenter Abraham à cette période et se trouvait très souvent à la table Gryffondor lors d’études ou simplement pour discuter avec ses amis. Et c’est tout à fait par hasard qu’Oberyn faisait ses devoirs à côté de Lyra qui faisait les siens avec Abraham ce jour-là. Elle s’était le plus normalement du monde proposée de l’aider. Elle était comme ça Lyra. Proposer à un garçon qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam son aide pour son devoir de sortilèges, c’était tout elle. Et puis, d’un exercice de sortilèges à l’autre, elle lui avait posé toutes sortes de questions, pour en apprendre plus sur lui, et pour le mettre un peu plus à l’aise. Il semblait si réservé. En quelques heures d’études, il lui avait un peu parlé de sa vie, elle de la sienne. Abraham et James s’étaient un peu moqués d’elle. « Tu te fais des amis plus jeunes au cas où tu redoubles Lyra ? »  « C’est ton petit frère ? C’est bizarre vous avez les mêmes yeux, mais il est beaucoup moins bavard que toi, on devrait vous échanger lui et toi. » C’était le genre de sottises que peuvent dire des adolescents de leur âge uniquement pour embêter une fille. Lyra ne leur répondait pas, ou alors par sa phrase préférée avec eux : « On répond aux imbéciles par le silence. » C’était sa mère qui avait l’habitude de dire cela, et elle trouvait que ça leur correspondait bien. Au fil du temps, de révisions de sortilèges ensemble, de conversations, Oberyn était devenu l’un des plus proches amis de Lyra. Elle le considérait comme un des siens. Elle n’était pas du genre à considérer les plus jeunes comme des êtres inférieurs, juste bons à subir des plaisanteries pas drôles, et pas toujours de très bon goût, comme le faisaient la plupart de ses camarades. Oberyn était d’ailleurs de ceux avec qui elle préférait passer du temps. Lorsqu’il s’appelait encore Elijah Doyle. Lorsqu’il était encore Elijah d’ailleurs. Car au fur et à mesure, il avait beaucoup changé. Lyra avait déjà remarqué peu de temps après leur rencontre qu’il n’était pas vraiment le même lorsqu’il était avec ses amis que lorsqu’il était avec elle. Pendant un long moment, elle s’était demandé lequel des deux était sincère. Etait-ce l’Elijah qu’elle pensait bien connaître, qu’elle appréciait beaucoup et qu’elle défendait souvent des plaisanteries absurdes de ses propres amis ? Ou était-ce garçon qu’elle apercevait parfois avec ses amis, racontant exactement tout le contraire de ce qu’il avait pu lui dire quelques semaines auparavant ? Dans un premier temps, il avait commencé à s’éloigner d’elle, ne venant plus la voir de lui-même, zappant ses rendez-vous avec elle pour réviser avec de mauvaises excuses. Il lui laissait quelques mots parfois, pour s’excuser, pour lui donner de ses nouvelles, puis un jour, alors qu’elle était en sixième année plus rien. Lyra n’avait rien pu faire pour empêcher cela. Et puis honnêtement, elle n’aurait rien voulu faire. Si Elijah avait décidé de ne plus prendre contact avec elle, c’était sa volonté. Même s’il lui manquait terriblement.

D’un coup de baguette, il mit en ruine l’entrée de sa maison. Son cœur se serra alors qu’elle observait les vestiges de ce qui était avant son entrée. « Que fais-tu ici ? » dit-il d’un ton agressif alors qu’il venait de tuer un second intrus. C’était le genre de retrouvailles auxquelles elle aurait dû s’attendre. Elle savait qu’il n’avait plus rien de celui qu’elle connaissait. Il avait même abandonné son identité. Oberyn Lindberg. Quelle belle connerie. Pourtant, Lyra aurait presque cru percevoir une certaine émotion lorsqu’ils s’étaient retrouvés face à face. Il semblait troublé. Mais ça ne l’empêchait pas d’être froid. Son cœur se serra une nouvelle fois. Il était devenu si différent. Elle avait peine à croire que tout ce qui se rapportait de ses missions pour l’Ordre du Phénix étaient l’œuvre du garçon qu’elle avait connu à Poudlard. Jamais à leur rencontre, elle n’aurait pu imaginer qu’il deviendrait ainsi. Et pourtant, c’est bien lui qui rouvrit la bouche avec la même agressivité. « Tu as l’intention de rester plantée là ? Je suis censé te tuer, tu attends que je le fasse tranquillement ou tu préfères qu’on prenne le thé avant ? » La sorcière serra les dents, balayant des yeux les dégâts qu’il venait de provoquer et prit une profonde inspiration. « Et bien c’est à toi de me le dire Eli, tu en as encore beaucoup des petits copains qui se promènent chez moi où on a exécuté tout le monde ? Parce que dans ce cas en effet, on peut prendre le thé, puisque visiblement, je n’ai plus à craindre l’arrivée soudaine de mangemorts chez moi puisqu’ils sont déjà ici. Tu veux du lait avec ? » Dit-elle le plus naturellement du monde en se dirigeant vers la cuisine. La porte à battant se referma sur elle, comme pour laisser à Oberyn le temps de réfléchir à l’attitude à adopter. Lyra elle, fit apparaître deux tasses de thé fumantes sur la table de la cuisine alors qu’elle regardait la cuisine telle qu’elle l’avait quittée la dernière fois. Visiblement, ils ne venaient ici que pour chercher une présence des propriétaires et l’intrus maintenant mort dans l’entrée n’avait touché à rien. Elle prit une tasse entre ses mains et regarda au plafond en prenant une nouvelle inspiration. Bien qu’elle y soit très attachée, elle ne savait pas à quoi s’attendre avec lui. Mais s’il avait voulu la tuer, il l’aurait déjà fait depuis longtemps. Même si elle était pleine d’appréhensions,  elle ne pouvait pas s’empêcher d’être soulagée qu’il soit encore en vie, et qu’il n’ai apparemment aucune blessure grave à déclarer. Un truc de guérisseur certainement, de penser à ça en tout premier lieu.
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MessageSujet: Re: When you're alone and you're cold inside.   When you're alone and you're cold inside. Icon_minitimeMer 11 Déc - 21:30

Une éternité plus tôt, ils avaient été amis. Oberyn se souvenait très bien de cette époque, bien qu’elle lui semble si lointaine et si peu réelle qu’elle aurait aussi bien pu sortir de son imagination. Le temps était passé sur eux, allongeant leurs silhouettes et leurs traits, mais surtout, gommant tout ce qui faisait d’eux de si bons amis quand ils n’étaient encore que des enfants. C’était Oberyn lui-même qui avait mis fin à leur amitié, pas par plaisir mais avec cette détermination idiote qu’il avait à la fin de ses études, où il était décidé à tirer un trait sur sa vie gentillette et bien lisse pour entrer dans celle, tellement plus attrayante, des sang-purs aux existences déjà rongées par le mal. Qu’avait-il pu trouver de si brillant dans ces adolescents arrogants qu’il en soit attiré, il n’en était plus très sûr à présent. Il avait trop goûté à la compagnie des sang-purs, et il en était absolument dégoûté maintenant. Mais à cette époque … Quand il avait rencontré Lyra, il avait déjà des démons qui se tordaient dans le fond de son crâne, mais ils étaient encore petits et faibles, faciles à faire taire. Et il parvenait à les faire taire bien plus facilement quand il était avec elle. Il avait l’obsession de la pureté du sang, il était attiré par cette caste comme un papillon l’était vers la lumière, pour avoir entendu toute son enfance à quel point ils étaient tous si supérieurs à sa pauvre existence misérable. En arrivant à Poudlard, il avait réellement été confronté à la différence entre sang-purs et le reste des sorciers, et très rapidement, cela avait remué en lui des idées malsaines, qui n’auraient jamais du entrer dans la tête d’un enfant de onze ans. Pourtant, quand il se trouvait avec Lyra, toutes ces pensées s’évanouissaient, et il redevenait un enfant absolument normal. Elle l’aidait dans ses devoirs et illuminait ses soirées avec sa gentillesse et ses sourires doux, elle était une véritable amie et il savourait ce lien tout simple qu’il avait avec elle. A un moment, il était même tombé amoureux d’elle, perdant ses moyens à chaque fois qu’elle venait vers lui et la fuyant de toutes ses forces pour mieux l’épier dans les couloirs quand elle ne regardait pas dans sa direction. Il était passé par une phase de jalousie dévorante envers les gens avec qui elle traînait, mais cela avait coïncidé avec son entrée dans le cercle très fermé des Serpentards issus des familles les plus anciennes d’Angleterre, et il avait abandonné peu à peu l’idée que Lyra puisse être bien pour lui. Il avait été entraîné dans la noirceur et la flamme qu’elle représentait ne pouvait pas le suivre jusque là. Il s’était détourné d’elle, avec une lâcheté caractéristique de son âge et de son sexe, sans même se l’avouer. Il évitait les salles d’études quand il savait qu’elle y serait, il changeait de couloir quand il l’apercevait dans la foule. Mais il n’avait pas pu se résoudre à abandonner tout à fait son amitié, au moins le temps où elle était encore à Poudlard en même temps que lui. Il s’excusait dans des lettres qu’il envoyait en cachette de ses amis Serpentards, il essayait de garder contact … Mais même ça, ça n’avait pas résisté à sa descente irrésistible vers une façon de vivre qui n’incluait personne d’autre que ses chers sang-purs. Loin de Lyra, il n’avait plus aucun moyen de retrouver de temps en temps une petite bulle où il pouvait se comporter normalement. Et les années étaient passées, il n’avait fait que s’enfoncer plus encore dans ses penchants malsains, passant de l’adoration aveugle des sang-purs à leur massacre compulsif un peu plus tard. Il avait ensuite retrouvé Lyla, la petite fille qui portait presque le même prénom que sa meilleure amie du passé, et comme elle, elle avait été un rai de lumière dans ses ténèbres, pour être effacée avec encore plus de rapidité que Lyra. Il ne voulait plus retrouver qui que ce soit, il ne voulait plus renouer avec le passé. Pourtant, il y faisait face aujourd’hui.

Il avait tué pour protéger Lyra, sans même y penser, sans y réfléchir une seconde. Les conséquences de son geste étaient encore loin de le frapper, mais il savait qu’il devrait couvrir son geste d’une façon ou d’une autre. Pourtant, ça ne semblait pas être le moment. Mais il était complètement perdu, s’il ne parvenait pas à se décider sur la manière de camoufler son méfait, il ne parvenait pas non plus à tourner le dos à Lyra comme il aurait du le faire. « Et bien c’est à toi de me le dire Eli, tu en as encore beaucoup des petits copains qui se promènent chez moi où on a exécuté tout le monde ? Parce que dans ce cas en effet, on peut prendre le thé, puisque visiblement, je n’ai plus à craindre l’arrivée soudaine de mangemorts chez moi puisqu’ils sont déjà ici. Tu veux du lait avec ? » Sur ces mots, Lyra disparut dans la cuisine, et Oberyn finit par la suivre, sans trop savoir pourquoi il ne déguerpissait pas au plus vite plutôt que de continuer ces retrouvailles qui tourneraient mal d’une façon ou d’une autre. Elles tournaient toujours mal. « Ne m’appelle pas comme ça. Je suis Oberyn Lindberg. Tu ferais mieux de t’en souvenir. » Râla-t-il machinalement, ce genre de phrase lui rappelant une nouvelle fois les nombreuses prises de bec qu’il avait eu avec Lyla. Le souvenir de la jeune femme lui causait encore une douleur vive dans la poitrine, et il releva les yeux pour suivre Lyra qui s’activait dans sa cuisine. Il ne devait pas penser à Lyla. « Pas de lait. Une larme de whisky, si tu as encore ça quelque part. » Il n’aimait pas le thé, qui n’était pour lui que de l’eau chaude vaguement parfumée à des plantes sans intérêt, mais il prit la tasse, espérant sans trop y croire qu’elle aurait quelque chose à rajouter dedans pour rendre la boisson plus goûteuse. « Qu’est-ce qui t’a pris de revenir ici aujourd’hui ? Ils allaient te tuer. Et moi aussi. » Il soupira, et jeta un coup d’œil autour de lui. Il n’était pas matérialiste, mais c’était ici qu’elle avait vécu une bonne part de sa vie, tous ces objets qui les entouraient devaient avoir une signification pour elle. Cet endroit avait été un foyer plein de vie, bien qu’il ne soit plus qu’une coquille vide à présent. « J’espère que tu ne tiens pas trop à tout ça, je vais sans doute devoir tout raser pour rendre la mort de mes deux camarades un peu crédible. » Finit-il par lâcher d’un ton qu’il voulait désinvolte. Dans un sens, il voulait la blesser par ses mots, montrer qu’il n’avait que faire de ses sentiments ou de ses possessions. Il voulait la faire reculer, l’écarter de lui. Ne pas refaire l’erreur Lyla avec Lyra.
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MessageSujet: Re: When you're alone and you're cold inside.   When you're alone and you're cold inside. Icon_minitimeDim 12 Jan - 16:45


Lyra & Oberyn. Maison familiale des Steadworthy.

« Ne m’appelle pas comme ça. Je suis Oberyn Lindberg. Tu ferais mieux de t’en souvenir. » Dit-il alors que la mère de famille versait un nuage de lait dans sa tasse. S’il n’avait pas ce ton véhément, elle aurait presque eu l’impression que rien de tout ça, de tous ces derniers mois ne s’était passé. Elle aurait presque pu avoir l’impression de prendre un thé avec un très vieil ami qui venait lui rendre visite. Mais c’était loin d’être le cas. La guerre, la peur, l’absence, la mort : tout ça faisait bien partie de son quotidien dorénavant. Elle était à l’opposé de ce à quoi elle s’était toujours attendue de vivre à cet âge. A bientôt quarante ans, toute femme normalement constituée vivrait une vie bien tranquille, qu’elle se serait efforcée de bâtir jour après jour depuis déjà des années. Une vie paisible, où profiter de sa famille est l’une des priorités. Pourtant, il n’en est rien. C’est même tout le contraire. C’est en France maintenant, qu’elle s’efforce de bâtir sa vie et sans sa famille. Elle n’a pas le loisir de profiter des siens lors de son temps libre. Non, son temps libre, elle l’utilise pour chercher son mari et sa fille qu’elle n’a pas vus depuis des mois maintenant. Et puis, Oberyn n’avait pas vraiment l’air d’être ravi de la retrouver. Non, en fait non. Elle ne peut vraiment pas avoir l’impression de recevoir un vieil ami. Même si elle est heureuse de voir qu’il est encore en vie et que physiquement, il va bien, rien ne peut donner l’illusion d’une visite de courtoisie. Premièrement, il était venu pour tuer quiconque se trouverait ici à son arrivée. Ensuite, il y avait les deux cadavres gisant dans la pièce d’à côté. Et puis enfin, il y avait Oberyn. Il était adulte maintenant. Un homme à la carrure solide, dont le côté ténébreux était ce qui en ressortait le plus, peut-être à cause de cet air maussade et de ce regard vide qu’il arborait. Il respirait le néant, même si elle avait l’impression que se retrouver avec elle le perturbait. Il n’avait plus rien du garçon qu’elle avait connu à Poudlard, mais elle y était toujours attachée. Comme elle était toujours restée attachée à Rickon, même si celui-ci avait menacé sa vie avant de mourir des mains de son mari. C’était dans sa nature : elle ne pouvait s’empêcher de penser que le bon qu’elle avait connu en une personne ne pouvait être totalement effacé, même avec le temps. Ca ne pouvait pas se produire non, même pour Elijah, vingt ans après. Si elle-même n’avait pas eu autant de soucis comme par exemple, un mari et une fille perdus, dont elle ne savait rien, pas même s’ils étaient encore vivants, elle aurait tout de suite cherché à ramener en Oberyn le Elijah qu’elle avait connu. Mais elle ne pouvait pas. Elle n’en avait tout simplement pas la force.

« Pas de lait. Une larme de whisky, si tu as encore ça quelque part. » Lyra secoua la tête d’un air tout à fait dégagé. Elle savait très bien qu’il y avait du whisky dans le salon, mais il n’en avait pas besoin. « Qu’est-ce qui t’a pris de revenir ici aujourd’hui ? Ils allaient te tuer. Et moi aussi. » La grande blonde s’arrêta de touiller instantanément. Elle savait qu’ils allaient la tuer, et c’est bien pour ça qu’elle a pris les choses en main en premier lieu. C’était un réflexe. Un réflexe devenu bien trop anodin ces derniers temps. Depuis qu’elle avait perdu Abraham, elle avait tué treize personnes. Elle les avait comptés. Et même si ce geste lui brisait le cœur à chaque fois, elle commençait à en prendre l’habitude et c’est ce qui lui faisait peur. Elle ne voulait pas en arriver là, mais à chaque fois, c’était soit elle, soit eux. Elle ne faisait pas cela par plaisir forcément, mais elle avait peur que tout ça l’attire encore plus bas qu’elle ne l’était déjà moralement. Elle n’avait pas envie de finir tel un fantôme, tel Oberyn face à elle, vers qui elle venait de lever les yeux. Elle posa sa cuillère calmement sur la table. « Je m’excuse. Je suppose que chercher à retrouver ma fille et mon mari ne sont pas une raison valable à tes yeux. Ca doit certainement être incompréhensible pour toi. » Elle s’arrêta là, incapable d’ajouter un mot de plus, sa gorge s’étant trop serrée pour qu’elle continue. Elle ne chercha pas à s’expliquer plus et but une gorgée du liquide chaud, qui délivra sa gorge de ce mal qui la prenait à chaque fois qu’elle songeait à sa famille. « J’espère que tu ne tiens pas trop à tout ça, je vais sans doute devoir tout raser pour rendre la mort de mes deux camarades un peu crédible. »  Lyra jeta à son tour un œil autour d’elle. Bien sûr qu’elle tenait à tout ça. Tout ça faisait partie de sa vie. Elle répondit alors d’un ton faussement désinvolte. « Ce n’est que ma vie après tout. » Tout ça représentait l’équilibre et la paix qu’elle avait enfin trouvés dans sa vie après la première guerre. C’était le foyer familial, là où sa famille s’était forgée, où les liens entre chaque membre s’étaient tissés, pour former cette famille unie qu’ils étaient, avant que tout ça ne les sépare. Mais encore une fois, lui ne pouvait pas comprendre tout ça, et elle en était désolée pour lui. Pourtant, elle ne lui en voudrait pas. Il faisait ce qu’il avait à faire pour se protéger, et puis, il la protégeait elle aussi dans un sens. Elle ne pourrait simplement plus compter sur la maison pour espérer retrouver Hester et Abraham. Si l’un ou l’autre venait, il ne resterait pas longtemps parmi les ruines, et chacun aurait encore plus de doutes qu’avant sur la survie des deux autres. Alors qu’elle buvait une autre gorgée de thé, elle tenta de réfléchir à une manière de laisser une trace, quelque chose pour leur dire qu’elle était encore en vie, elle. Mais rien ne lui vint à l’esprit. Elle reporta alors son attention sur lui. Il semblait si vide. Est-ce qu’il avait été heureux au moins une fois depuis qu’ils s’étaient quittés à Poudlard ? Rien ne l’indiquait en tous cas. Elle resta un moment à le regarder. Même s’il avait changé, ses yeux lui rappelaient toujours celui qu’elle avait connu à Poudlard. Et le fait qu’il ai tué un de ses collègues pour la protéger renforçait ce sentiment qu’il y avait tout de même encore un peu de Elijah en lui, même s’il ne l’admettrait certainement pas. « Je ne t’ai pas remercié au fait, de m’avoir protégée tout à l’heure, même s’il fallait tuer un de tes amis. » dit-elle. Elle s’approcha alors de lui et l’enlaça de son bras libre, l’autre tenant sa tasse, et déposa un baiser sur son front. «Merci. Je suppose que ça va te prendre du temps de couvrir tout ça. » Elle le regarda alors et ses lèvres s’étirèrent en un mince sourire, ce qu’elle avait bien du mal à faire en ce moment. « Donne-moi ça … » dit-elle en prenant sa tasse avant de se diriger vers le plan de travail. Elle ouvrit trois tiroirs avant de trouver ce qu’elle cherchait. Elle avait une bouteille de rhum qu’elle gardait ici pour ses pâtisseries. Ce n’était pas du Whisky, mais avec du thé, ça se mariait très bien aussi. Elle en versa un nuage dans chacune des tasses. Elle aussi en avait bien besoin tout compte fait. Elle posa la bouteille près du cadre où une photo d’elle, Abraham et Hester prise trois années auparavant à l’époque de noël. Elle s’en empara et la détailla, même si elle la connaissait déjà par cœur. Il lui semblait que cette photo datait d’une éternité. Elle n’avait plus grand-chose à voir avec la grande blonde élégante qui riait sur la photo. Aujourd’hui, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Le visage émacié, les cernes, résultats indubitables des cauchemars qu’elle faisait chaque nuit. Le corps aminci aussi, victime du nombre d’heures de travail trop important pour penser à se faire à manger correctement. Et puis cette cicatrice, qui l’abimerait certainement jusqu’à la fin de sa vie, contrairement à beaucoup d’autres qui étaient en bonne voie de guérison. Et puis être amputée des membres de sa famille aussi, ça la changeait radicalement. Elle n’avait plus jamais quitté Abraham depuis qu’ils s’étaient retrouvés une vingtaine d’années plus tôt. Et Hester ne les avait quittés que pour aller à Poudlard. En effet, aujourd’hui, elle ne ressemblait plus à la femme qui était en train d’enlacer sa fille sur la photo. Aujourd’hui, elle ressemblait plus à l’homme qui se trouvait derrière elle. Celui-là même qu’elle ne reconnaissait pas. Et pourtant. La coquille vide qu’il était lui semblait être le parfait exemple de ce qu’elle finirait par devenir un jour ou l’autre, si ce genre de vie qu’elle menait maintenant s’éternisait encore.
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MessageSujet: Re: When you're alone and you're cold inside.   When you're alone and you're cold inside. Icon_minitimeDim 9 Fév - 22:18

Dans cette cuisine, entouré par les souvenirs de Lyra, Oberyn réalisait qu’il ne savait plus rien d’elle. La vie qu’elle s’était créée après Poudlard était un mystère pour lui. Il avait su qu’elle s’était mariée avec son Abraham, qu’elle avait eu une fille, il savait qu’elle était devenue guérisseuse … Mais rien de plus. Alors qu’à Poudlard il savait ce qu’elle aimait faire les week-ends ou le soir quand elle avait fini de travailler, quels livres elle lisait et quelles tendances elle aimait, il n’avait aucune idée de ce qui faisait sa vie à présent. Ils étaient deux étrangers. Deux étrangers qui se fixaient dans le blanc des yeux en se demandant comment ils en étaient arrivés là. Enfin, Oberyn ne se posait pas vraiment la question. Il n’y avait pas de mystère, il savait très bien comment il en était arrivé à ne plus la connaître, et comment il avait fait pour se retrouver ici, avec deux exécuteurs chargés de la tuer. Mais elle ? Qu’avait-elle fait pour que sa vie soit détruite comme elle semblait l’être aujourd’hui ? Elle avait perdu cette lumière qui l’avait tant séduit quand il n’était encore qu’un gamin. Ses yeux s’étaient éteint, et ne reflétaient plus ni la joie, ni l’espoir. Si elle n’était pas encore brisée par la guerre, elle n’en était pas loin. En réalisant ce fait, Oberyn eut une bouffée de colère, qu’il dut pourtant étouffer sous son impassibilité habituelle. Il ne pouvait rien faire pour elle, ça ne servait à rien de laisser exploser une rage qui n’aurait aucune cible. Il n’avait rien pu faire pour Lyla quand il avait encore la possibilité d’agir, et il était d’autant plus impuissant pour Lyra à présent. Il était devenu d’une grande inutilité, c’était atterrant. « Je m’excuse. Je suppose que chercher à retrouver ma fille et mon mari ne sont pas une raison valable à tes yeux. Ca doit certainement être incompréhensible pour toi. » Oberyn haussa un sourcil en l’entendant lui répondre ainsi, et il la fixa une seconde, témoin silencieux du combat intérieur qu’elle semblait mener pour ne pas fondre en larmes. « Je ne suis pas marié et je n’ai pas d’enfants, alors non, je ne sais pas quel comportement stupide je pourrais avoir si c’était le cas. » Mais malgré ça, il comprenait pourquoi elle était revenue. Il y a quelques mois encore, il se serait moqué d’elle et serait effectivement resté complètement hermétique à sa douleur, mais ce n’était plus le cas. Il s’était conduit comme un idiot avec Lyla plus de fois qu’il ne s’en serait cru capable, allant même jusqu’à retourner à Godric’s Hollow pour rendre hommage à son père, alors que le village était strictement interdit d’accès à quiconque. Alors, que Lyra veuille revenir dans son foyer dans l’espoir d’y retrouver son mari et sa fille, malgré le danger, cela ne semblait plus si aberrant. Il soupira, mais n’ajouta rien. Parler de Lyla lui était insupportable, il préférait encore passer pour un insensible.

Il évoqua ensuite la potentialité de détruire la maison, et observa avec attention la réaction de son ancienne amie. « Ce n’est que ma vie après tout. » Les lèvres d’Oberyn s’étirèrent en un mince sourire sans joie. Etait-elle réellement résignée ? Il en doutait fortement. Mais il n’avait pas vraiment le choix, il faudrait qu’il fasse le ménage derrière lui avant de partir s’il ne voulait pas éveiller les soupçons. « Tu as fui pour sauver ta véritable vie. Ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un n’investisse cette maison, ou ne la détruise complètement. Je te laisse la possibilité d’emporter ce auquel tu tiens … Mais c’est tout ce que je peux t’offrir. » Répondit-il d’un ton las, sans la quitter des yeux. Il savait que lui-même aurait du mal à se séparer de certains objets porteurs de souvenirs, mais il avait perdu tout ce qui importait réellement … Alors une photo ou une babiole n’avait plus vraiment d’importance à ce stade. « Si ton mari et ta fille reviennent ici, il vaut mieux qu’ils trouvent des ruines et qu’ils évitent de revenir. Ils n’auront pas forcément ta chance, s’ils tombent sur un autre peloton d’exécuteurs. Au moins l’affaire sera classée pour le Ministère, une fois que j’aurais tout détruit. » Il avait la désagréable sensation de justifier ses actes, ce qu’il ne faisait jamais habituellement. Visiblement, Lyra faisait partie de ces rares personnes avec qui il pouvait encore ressembler à un fragment d’être humain. Etait-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Il préférait ne pas trop se pencher sur la question. « Je ne t’ai pas remercié au fait, de m’avoir protégée tout à l’heure, même s’il fallait tuer un de tes amis. » Cette fois, ce fut la surprise qui le laissa muet. Elle s’approcha de lui et déposa un léger baiser sur son front, étrange et douce sensation qui le remua au plus profond de ses tripes. Il serra ses doigts autour de sa tasse et baissa les yeux sur la table, qu’il fixa avec tant d’intensité qu’il semblait vouloir la traverser du regard. «Merci. Je suppose que ça va te prendre du temps de couvrir tout ça. » Elle le surprit une nouvelle fois en lui offrant un pâle sourire, puis en attrapant sa tasse pour y verser une larme de rhum. Elle s’en versa également dans sa propre tasse, et but aussi sec le mélange ainsi créé, tirant enfin une réaction à Oberyn, qui se mit à sourire à son tour. Ils étaient deux loques humaines qui semblaient avoir grandement besoin du réconfort de l’alcool. Il vida d’un trait sa tasse, appréciant le goût du rhum ainsi que sa chaleur plus apaisante que celle du thé. « Ce ne sera pas la première fois que je tue un de mes amis. J’ai perdu le compte, mais celui-là ne fera pas tâche dans ma liste, tu peux en être sûre. » Il se leva pour attraper la bouteille de rhum, en versa à nouveau dans la tasse de Lyra, puis dans la sienne. Il entrechoqua légèrement leurs deux récipients, un sourire ironique aux lèvres. Mais ce sourire disparut quand il se rassit à la table, et il regarda Lyra avec un air dur. « Ne me remercie pas. Tu dois être ma première bonne action depuis des mois, et tu seras sans doute la dernière. » Il n’avait aucune occasion de racheter sa conduite – ou plutôt, il évitait ces occasions pour ne pas avoir à les laisser passer sans agir. Il n’était pas un bon samaritain, et il devait absolument éviter de l’être. S’il voulait garder Lyla en vie, il devait être un exécuteur aussi impitoyable que tous les autres. Mais s’il ne voulait pas que Lyra voie en lui un être humain, il ne put pourtant pas garder sa carapace bien longtemps quand il la vit attraper une photo de famille, et se perdre dans sa contemplation. Son visage se décomposa, et il assista une nouvelle fois au spectacle cru de ses sentiments déchiquetés par la guerre. Oberyn ne savait pas faire face à une telle détresse, et il ne voulait vraiment pas y être forcé, mais c’était Lyra en face de lui, pas une inconnue dont la douleur lui serait étrangère. Il se leva une nouvelle fois et s’approcha d’elle. « Ton mari et ta fille sont vivants. Le Ministère ne nous aurait pas envoyés ici s’il n’en était pas certain. Je ne sais pas où ils sont … Mais si tu me donne un moyen de te contacter, je pourrais essayer de me renseigner sur leur sort. » Lâcha-t-il d’un ton assez froid, le visage fermé. Il n’aimait pas faire ça, il savait qu’il le regretterait. Mais avait-il le choix ?
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MessageSujet: Re: When you're alone and you're cold inside.   When you're alone and you're cold inside. Icon_minitimeSam 1 Mar - 23:59


Lyra & Oberyn. Maison familiale des Steadworthy.

« Je ne suis pas marié et je n’ai pas d’enfants, alors non, je ne sais pas quel comportement stupide je pourrais avoir si c’était le cas. » Lyra ne répondit rien, mais elle imaginait tout de même quel comportement stupide pourrait avoir Oberyn dans un cas semblable, et s’il était resté le Elijah qu’elle avait connu à l’époque. Il aurait été impulsif, guidé uniquement par son instinct et ses sentiments, se moquant totalement du danger et des obstacles. Elle ne le dirait pas à voix haute, car il prendrait certainement ça pour de la pitié, mais elle espérait qu’un jour, il se trouverait dans une telle situation. Pas une situation douloureuse non, juste, être attaché à quelqu’un au point de faire quelque chose de totalement stupide. N’y voyez là aucune condescendance dans le résonnement de Lyra. Elle lui souhaitait franchement une telle relation. Même si maintenant, il était différent, elle avait toujours pensé lorsqu’ils étaient plus jeunes qu’il était un garçon bon, que quiconque gagnerait à connaître. Il méritait d’être apprécié et Lyra s’était toujours sentie à l’aise avec lui. Il avait toujours été attentionné, gentil et adorable, avec elle du moins. Si elle avait parlé comme sa mère, elle aurait dit que plus tard, il aurait fait un très bon mari. Elle y pensait toujours lorsqu’elle répondit au fait qu’il allait mettre sa maison en ruine. Pourtant, ses mots la sortirent de ses pensées. « Tu as fui pour sauver ta véritable vie. Ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un n’investisse cette maison, ou ne la détruise complètement. Je te laisse la possibilité d’emporter ce auquel tu tiens … Mais c’est tout ce que je peux t’offrir. » Elle regarda de nouveau autour. A vrai dire, à part quelques photos qu’elle n’avait pas encore prises, il n’y avait plus trop rien ici qui lui était d’une importance vitale. Tout ce qu’elle avait cru être le plus important les avait accompagnés, Abraham et elle lors de leur cavale, et trônait maintenant dans la maison parisienne qu’elle rénovait. Pourtant, tous ces petits objets avaient beau être des souvenirs, rappelant à Lyra des bons moments passés avec des personnes chères, ils n’avaient pas grand intérêt face aux souvenirs réels, qui encombraient de plus de plus l’esprit de la mère de famille. « Si ton mari et ta fille reviennent ici, il vaut mieux qu’ils trouvent des ruines et qu’ils évitent de revenir. Ils n’auront pas forcément ta chance, s’ils tombent sur un autre peloton d’exécuteurs. Au moins l’affaire sera classée pour le Ministère, une fois que j’aurais tout détruit. » Elle savait que ce qu’il disait était on ne peut plus censé et qu’il avait tout à fait raison. Cela ne l’empêcha pas pour autant de ne pas sentir son cœur se serrer en imaginant la réaction d’Abraham et d’Hester en découvrant ce spectacle désolant qu’allait représenter les ruines de leur maison, de leur foyer. Non, il avait raison, il fallait qu’elle s’y fasse. C’était plus sécuritaire. Son mari ou sa fille ne resteraient pas plus d’une minute ou deux, ce qui réduisait leurs chances d’être repérés. Et puis, cela enverrait peut-être une fausse impression de victoire au gouvernement qui sait. Ils ne viendraient plus les chercher ici en tous cas. Et puis, avec un peu de chance, ils finiraient peut-être même par les oublier. Elle en espérait un peu trop là néanmoins.

La grande blonde releva les yeux vers lui et chassa son résonnement de son esprit pour le remercier de tout ce qu’il avait fait jusqu’à maintenant, et prit sa tasse pour y verser le rhum. Elle en fit de même pour elle et vida sa tasse d’un trait. La chaleur qui se répandit dans l’œsophage de la sorcière la réchauffa également, ce qui n’était pas sans lui déplaire. Depuis qu’elle avait cette cicatrice, qui lui remontait jusque dans la nuque, il lui semblait qu’elle avait toujours froid. C’est comme ce qui se dit sur les extrémités, si l’on a froid aux mains ou aux pieds, on a froid partout. Et bien cette cicatrice s’ajoutait à la liste pour Lyra. Et sa forte sensibilité à la fraicheur faisait qu’elle avait souvent froid. D’ailleurs, elle gardait le plus possible ses doigts refermés sur sa tasse, histoire de profiter de la chaleur exquise qui s’en dégageait. Elle lui sourit, et Oberyn lui sourit en retour. Une toute autre chaleur s’empara d’elle alors, tout aussi agréable. Lui qui n’avait été qu’une mine froide et dure depuis que leurs yeux s’étaient croisés montrait un visage beaucoup plus ouvert avec ce sourire. Ce simple sourire eut le don de lui révéler qu’il n’était pas qu’une coquille vide, qu’il était toujours lui au fond, même si son humanité était enfouie, sous une épaisse couche d’indifférence et de dureté. « Ce ne sera pas la première fois que je tue un de mes amis. J’ai perdu le compte, mais celui-là ne fera pas tâche dans ma liste, tu peux en être sûre. » Elle l’observa alors qu’il se levait pour remplir leur tasse et trinqua avec lui ne le quittant pas des yeux, ce qui lui permit de voir son visage se refermer en un clin d’œil. « Ne me remercie pas. Tu dois être ma première bonne action depuis des mois, et tu seras sans doute la dernière. » Lyra ouvrit la bouche pour répondre mais son regard tomba sur la photo dans laquelle elle se perdit un bon moment, au point de se fermer à tout ce qu’il y avait autour, y compris Oberyn. Ce n’était pas son genre pourtant, d’ignorer ainsi les gens qui l’entouraient, mais contempler ce moment, trois ans auparavant, lorsqu’ils n’avaient encore aucune idée que tout ça recommencerait, c’était assez dur de s’en détacher. Si bien qu’elle n’entendit pas Oberyn s’approcher, et sursauta lorsqu’il reprit la parole. « Ton mari et ta fille sont vivants. Le Ministère ne nous aurait pas envoyés ici s’il n’en était pas certain. Je ne sais pas où ils sont … Mais si tu me donne un moyen de te contacter, je pourrais essayer de me renseigner sur leur sort. »  Lyra secoua la tête frénétiquement avant même qu’il n’ai fini sa phrase en prenant une profonde inspiration.  Elle avait le même raisonnement que lui. Le ministère se serait félicité publiquement si un ancien Auror aussi important que son mari avait été tué. De même que la mort d’Hester aurait été un parfait appât pour faire sortir Abraham de sa cachette. Elle s’accrochait à ça, un peu trop peut-être, mais c’était sa seule option pour ne pas devenir folle sans nouvelles de sa famille. Rien que de penser à l’éventualité qu’ils puissent être morts. Les larmes, qui bataillaient depuis un moment déjà pour sortir, coulèrent sur les joues de la sorcière alors qu’elle remit le col d’Oberyn en ordre, histoire de se donner quelque chose à faire, dans une vaine tentative de le distraire. « Merci. Mais non. Je ne veux pas que tu mettes ta vie en danger. Je n’ose même pas imaginer ce qui t’arriverait si l’on découvrait que tu es en contact avec moi. Il y a déjà eu tellement de morts … » Sa voix perdant d’intensité alors que sa gorge se nouait de nouveau, Lyra porta sa main à sa bouche et dévia son regard, jusqu’à lui tourner le dos, pour ne pas imposer ce spectacle à Oberyn. C’était sans parler les morts qu’elle avait elle-même provoquées. Elle était déjà à deux doigts de devenir folle, mais si en plus elle se trouvait responsable de la mort d’une personne à qui elle tenait autant qu’elle tenait à Oberyn, sa santé mentale risquerait d’en prendre un coup, c’était certain. Elle prit alors une profonde inspiration, du moins, aussi profonde qu’elle pouvait, et tenta de se calmer. « Je ne supporterai pas s’il t’arrivait quelque chose par ma faute. »
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MessageSujet: Re: When you're alone and you're cold inside.   When you're alone and you're cold inside. Icon_minitimeSam 29 Mar - 19:16

En temps normal, Oberyn aurait depuis longtemps fui cette situation inconfortable. Il n’avait jamais été très doué pour réconforter les gens, et les écouter parler de leurs sentiments était aussi intéressant pour lui que d’assister à une messe moldue en latin. Mais fort heureusement, son tout nouveau statut dans la société, au sein des redoutés exécuteurs du Ministère, lui évitait d’avoir à subir cette lourde tache que chaque être humain à la vie sociale normale devait partager à un moment ou à un autre. Oberyn avait laissé ses émotions s’étouffer quelque part au fond de lui, réduites au silence par une main de fer et un comportement peu recommandable. A traîner avec des machines à tuer, il n’était pas bien difficile de se fondre dans la masse et de copier leur façon d’être. Même si Lyra avait été une amie chère il y a bien longtemps, cela faisait des années qu’il ne l’avait pas revue, et en toute honnêteté, elle n’avait plus aucune valeur à ses yeux. Du moins, c’était la théorie, et ce qu’on était en droit d’attendre de sa part. Mais quelle que soit la force avec laquelle il avait repoussé toute sa vie passée, ses émotions et ses souvenirs, il ne pouvait pas les empêcher d’exister encore. Lyra n’existait plus dans sa vie actuelle, mais il pouvait se souvenir d’elle avec clarté. Il se souvenait qu’elle l’avait serré dans ses bras après qu’il ait été humilié par leur professeur de potion pour avoir fait exploser un chaudron, et qu’il était sorti de la classe en pleurant. Elle l’avait réconforté et après ce jour, il avait marché avec la tête un peu plus haute devant le professeur, sans plus craindre ses remarques acerbes, car il lui suffisait de repenser à Lyra pour que la peine s’efface. Il se souvenait qu’elle était venue le soutenir lors de son tout premier match de Quidditch, et que le nœud de son estomac s’était un peu relâché en sachant qu’elle avait confiance en ses capacités. Et il se souvenait qu’elle avait déposé un baiser sur sa joue, en toute amitié, un soir avant les vacances scolaires … Et que cette sensation était restée gravée dans son esprit pendant si longtemps qu’il pouvait presque la sentir à nouveau, vingt ans plus tard. Il y avait peu de personnes qui avaient marqué sa vie ainsi, car si Oberyn s’était entouré d’énormément de relations qui servaient ses fins, que ce soit à Poudlard ou après, aucunes n’avait réellement eu d’importance. Sauf quelques-unes, comme Lyla ou Lyra, qui étaient sorties du lot grâce à leur gentillesse ou leur candeur rafraîchissante. Ces relations ne lui avaient servi à rien, elles n’avaient pas pu le faire avancer dans la hiérarchie ou gagner prestige et argent, mais elles l’avaient fait se sentir entier et humain. Comment pouvait-il ensuite les balayer du revers de la main comme il l’avait fait pour tous les autres ?

Mais lui proposer de l’aider, c’était une nouvelle étape à laquelle lui-même ne s’était pas attendu. Il ne restait pas indifférent face à sa douleur, c’était quelque chose qu’il avait accepté … Mais de là à l’aider ? Il n’y avait pourtant pas réfléchi bien longtemps, et la phrase était sortie, l’étonnant lui-même. Pourtant, il réalisait sans doute en même temps qu’elle que c’était parfaitement sincère. S’il pouvait faire quelque chose pour l’aider et effacer un peu la tristesse gravée sur ses traits, il le ferait sans hésiter. Mais Lyra secoua la tête, et des larmes se mirent à couler sur son visage. « Merci. Mais non. Je ne veux pas que tu mettes ta vie en danger. Je n’ose même pas imaginer ce qui t’arriverait si l’on découvrait que tu es en contact avec moi. Il y a déjà eu tellement de morts … » Oberyn esquissa un rictus ironique en voyant qu’elle arrangeait son col tout en parlant : exactement comme sa mère le faisait quand elle était inquiète ou troublée. Et finalement, elle lui tourna le dos, comme si cela pouvait cacher quoi que ce soit au sorcier. « Je ne supporterai pas s’il t’arrivait quelque chose par ma faute. » Cette fois, Oberyn leva les yeux au ciel. Si c’était pour ça qu’elle s’inquiétait … Il l’attrapa doucement par les épaules et la fit se tourner vers lui, puis il la fixa une seconde, toujours avec son petit rictus sur les lèvres. « Je viens de tuer un exécuteur, tu ne crois pas que c’est suffisant pour mettre ma vie en danger ? » Il la lâcha et s’appuya contre le meuble de la cuisine. « J’ai aussi tué pas mal de Mangemorts, je ne me souviens pas du nombre mais je pense qu’un seul serait suffisant pour m’envoyer aux Détraqueurs, si quiconque l’apprenait. » Cette époque de sa vie avait finalement été la meilleure : tuer des Mangemorts sans réfléchir plus loin que ça, et en jouir avec un plaisir sans bornes. Le bon vieux temps ! Puis il s’était empêtré dans des relations qui avaient tout gâché. Et bien sûr, la fin de la guerre avait finalement mis un terme à ses petits jeux meurtriers. « Maintenant tu es au courant, si tu me dénonces je suis un homme mort, et tu auras gagné ta liberté. » Ajouta-t-il, avant de terminer : « Si tu veux me sauver, laisse-moi te tuer et ramener ta tête à mon supérieur. Sinon, c’est trop tard pour tes inquiétudes. » Il haussa les épaules, comme s’il ne venait pas de lui proposer de la tuer. Mais c’était uniquement pour le bien de la démonstration, évidemment. Il fallait qu’elle comprenne qu’il ne pouvait pas être plus en danger qu’il ne l’était déjà. Il ne proposait pas son aide à grand monde, et s’il le faisait, c’était qu’il était certain que la personne en valait le coup. Et qu’elle n’irait pas le trahir par derrière, mais la question ne se posait même pas avec Lyra. Oberyn attrapa la bouteille de rhum et en vida un peu dans sa tasse vide, puis tendit le restant à Lyra. Elle aussi avait bien besoin d’un petit remontant – sans le thé qui le diluait. « Ne t’inquiète pas pour moi, et laisse-moi t’aider. » Ajouta-t-il finalement, avant de boire une gorgée d’alcool.
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MessageSujet: Re: When you're alone and you're cold inside.   When you're alone and you're cold inside. Icon_minitimeVen 2 Mai - 22:31


Lyra & Oberyn. Maison familiale des Steadworthy.

La grande blonde longiligne prenait soin de sécher ses larmes du bout des doigts lorsqu’Oberyn attrapa ses épaules avec douceur pour la tourner vers lui. Il plongea son regard dans le sien un instant, un sourire légèrement forcé posé sur ses lèvres. « Je viens de tuer un exécuteur, tu ne crois pas que c’est suffisant pour mettre ma vie en danger ? »  C’était vrai. Mais elle le connaissait. Elle avait entendu parler de ses exploits pour l’Ordre du Phénix. Elle avait toujours essayé de rester de impassible, de ne pas sembler concernée lorsque les membres qui apportaient les nouvelles se félicitaient de ses résultats incroyables et de son sang froid. Pourtant, cela lui faisait froid dans le dos, et son cœur se serrait à chaque fois un peu plus à chacun de ses nouveaux meurtres. Le petit garçon qu’elle avait rencontré, son sourire et sa réserve attachante ne présageaient pas qu’il deviendrait un meurtrier de sang froid. Et, comme s’il lisait ses pensées, ou comme s’il y pensait lui aussi au même instant, il ajouta en s’appuyant contre le plan de travail. « J’ai aussi tué pas mal de Mangemorts, je ne me souviens pas du nombre mais je pense qu’un seul serait suffisant pour m’envoyer aux Détraqueurs, si quiconque l’apprenait. Maintenant tu es au courant, si tu me dénonces je suis un homme mort, et tu auras gagné ta liberté. » Lyra encra son regard dans le sien, un regard scrutateur et perplexe. Puis, après une légère pause où elle allait répondre, il ajouta. « Si tu veux me sauver, laisse-moi te tuer et ramener ta tête à mon supérieur. Sinon, c’est trop tard pour tes inquiétudes. » Le regard de la sorcière s’intensifia, elle ne comprenait pas pourquoi il lui disait une telle chose. « Tu crois que je serai capable de te faire ça ? Tu me connais Eli … » Eli, Oberyn, elle avait du mal à se faire à son nouveau prénom. Pour elle, il était Eli. Son Eli. Pas le Oberyn sanguinaire de l’Ordre du Phénix. Quant à ses derniers mots, ce fut à son tour d’avoir un rictus, brisant le lien visuel qu’elle avait elle-même formé. « Je suppose que ton supérieur serait ravi de l’avoir en effet … » dit-elle avec un détachement presque anodin. Elle avait frôlé la mort tellement de fois depuis tout cela, elle avait l’impression que ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’elle ne meure réellement. C’était comme un jeu sordide avec la mort. Elle lui échappait à chaque fois, mais celle-ci finirait bien par la rattraper tôt ou tard. Et elle ajouta, l’idée lui venant à l’esprit à l’instant. « Et puis d’ailleurs, tu crois vraiment que je serai en position pour te dénoncer ? Je suis membre de l’Ordre comme toi, j’ai tué des mangemorts aussi. Je suis la femme d’un des aurors les plus importants de sa génération. Et puis je suis une née moldue aussi. Même si j’avais voulu te dénoncer Eli, j’y aurais pensé à deux fois avant de me jeter dans la gueule du loup. » Elle l’observa verser un peu du contenu de la bouteille qu’elle avait laissé sur la table dans sa tasse et regarda celle-ci un petit instant lorsqu’il lui tendit avant de s’en emparer d’un air décidé avant d’aller regarder par la fenêtre la rue déserte qui s’offrait à sa vue.

Cette rue qu’elle avait tant traversée dans d’autres circonstances, dans un autre contexte. Cette rue qu’elle avait choisit, où elle avait aimé vivre, élever sa fille. C’était sur ce trottoir qu’elle avait amené Abraham, surexcitée à l’idée de lui proposer d’acheter cette maison alors que lui n’était intéressé que par le fait de pousser Hester dans cette petite poussette moldue qui l’amusait énormément. Elle avait vu son regard changer lorsqu’il s’y était intéressé de plus près. Elle l’avait vu s’imaginer vieillir ici avec sa famille, tout comme elle l’avait fait quelques jours auparavant lorsqu’elle avait vu la pancarte annonçant la mise en vente de la maison victorienne qui trônait face à la jeune famille. C’était aussi sur ce trottoir que Lyra avait appris à Hester à faire du vélo. C’était ici aussi, qu’elle et son mari avaient attendu Hester pour son premier départ vers Poudlard, lorsqu’elle était retournée trois fois à l’intérieur parce qu’elle oubliait quelque chose avant de partir. Contempler cette rue déserte la poussait à faire un parallèle avec sa propre vie. Sa vie ne sortait de son désert total que lorsqu’elle travaillait ou lorsqu’elle rendait visite à la famille Dubois, mais une fois passé cela, tout était calme, vide. La voix d’Oberyn la ramena à la réalité. Ne t’inquiète pas pour moi, et laisse-moi t’aider. » Encore une fois, même si elle le voulait de toutes ses forces, elle ne le pourrait pas. Même s’il prenait ça à la légère, elle ne voyait pas le danger pour lui du même œil. Elle le voyait toujours comme le petit Eli qu’elle aimait faire sourire, protéger, materner peut-être un peu ( mais il semblait si réservé ! ), même s’il avait maintenant trente-cinq ans et qu’il se révélait être un bien pire prédateur qu’elle. Elle se souvient encore très bien de cette fois où elle allait récupérer son essai sur les loups-garous qu’elle avait du laisser tomber en sortant des cachots. Eli était sorti de la salle de classe en pleurs et semblait désorienté, en léger état de choc, triste même. Connaissant le professeur de potions, il pouvait être parfois affreux, et Eli en avait certainement fait les frais aujourd’hui. La jeune fille l’avait pris dans ses bras et l’avait consolé en lui faisant promettre de ne plus y penser, qu’il n’était pas un imbécile uniquement parce qu’il avait fait exploser un chaudron. Elle-même avait brûlé les chaussures d’un de ses camarades en première année en faisant tomber le chaudron plein par terre et pourtant, elle avait obtenu de très bonnes notes à cette matière depuis. Elle l’avait gardé une bonne dizaine de minutes dans ses bras, à lui dire qu’il était un garçon intelligent, important, gentil, et qu’il ne devait pas écouter un professeur lunatique lorsqu’il n’était pas de bonne humeur. Ensuite, elle avait fait apparaître une glace à la vanille pour chacun, et l’avait amené voir le calamar géant dans le parc du château. Lyra poussa un soupir à ce souvenir et porta la bouteille à sa bouche pour boire quelques gorgées. Tout était tellement différent de ce qu’elle avait pu imaginer à cette époque. La chaleur que provoquait le rhum qui descendait dans son œsophage soulagea sa gorge encore bien trop serrée. « Je suis désolée. Peut-être que ta vie ne t’importe pas, mais elle m’importe à moi. Je ne veux pas te mettre en danger, ou plus en danger que tu ne l’es déjà. »


Dernière édition par Lyra W. Jones-Steadworthy le Lun 4 Aoû - 22:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: When you're alone and you're cold inside.   When you're alone and you're cold inside. Icon_minitimeLun 4 Aoû - 21:42

La situation était inconfortable, pourtant Oberyn se sentait de plus en plus à l'aise, contradictoirement. Etait-ce le fait de retrouver une vieille amie, avec qui il n'avait que des bons souvenirs ? Toujours est-il que sa présence commençait peu à peu à faire remonter en lui de vieux réflexes, des émotions qu'il croyait avoir oubliées. L'enfant qu'il avait été ne s'embarrassait pas de faux-semblants avec elle, et il retrouvait ce naturel longtemps mis de côté. Pourtant les sujets qu’ils abordaient n’étaient plus du même ordre que ceux qu’ils avaient pu discuter étant jeunes. Ils n’étaient plus des adolescents à l’école de magie, mais deux adultes ayant une bonne quantité de sang sur les mains. Du moins, Oberyn savait ce qu’il en était pour lui. Il ne doutait pas que Lyra avait du tuer plus souvent qu’à son tour dans cette guerre, comme elle l’avait fait quelques instants plus tôt, mais il ne pouvait pas évaluer le nombre d’âmes qu’elle portait sur sa conscience. La connaissant, elle ne devait pas être à l’aise avec cette idée … Mais elle était forte, et elle n’hésitait pas quand le moment était venu. Elle avait compris que pour survivre et retrouver sa famille, elle devait être sans pitié. Il aimait ça, chez elle. Il aurait préféré qu’elle n’ait pas été impliquée si loin dans la guerre, mais croire qu’elle puisse rester en dehors, c’était impossible … « Tu crois que je serai capable de te faire ça ? Tu me connais Eli … » Un fin sourire étira ses lèvres. Effectivement, il la connaissait. Elle était capable de tuer tous ceux qui représentaient une menace immédiate et réelle, mais incapable de lever le moindre petit doigt sur ceux qu’elle avait appelé un jour ses amis. Et il était l’un d’entre eux. Il avait perpétré des horreurs qui ne semblaient pas la faire sourciller, mais il savait parfaitement qu’elle ne supporterait pas d’en connaître le dixième, et elle s’acharnait à voir en lui une personne de bien. Ce qu’il n’était pas. Il avait beau avoir tué un de ses collègues pour elle, quelques instants plus tôt, il restait un exécuteur enchaîné à ses devoirs. « Oberyn. » Rectifia-t-il machinalement. Elle devait comprendre qu’entre Elijah et Oberyn, il y avait un fossé infranchissable. « Je suppose que ton supérieur serait ravi de l’avoir en effet … » Il hocha vaguement la tête, comme s’il appuyait ses paroles, mais elle ne les avait prononcés que pour souligner l’ironie des siennes propres. Elle n’avait pas l’intention de se rendre et il n’avait pas l’intention de la capturer …  « Et puis d’ailleurs, tu crois vraiment que je serai en position pour te dénoncer ? Je suis membre de l’Ordre comme toi, j’ai tué des mangemorts aussi. Je suis la femme d’un des aurors les plus importants de sa génération. Et puis je suis une née moldue aussi. Même si j’avais voulu te dénoncer Eli, j’y aurais pensé à deux fois avant de me jeter dans la gueule du loup. » Oberyn haussa les épaules d’un mouvement nonchalant. Ces arguments là n’arrêteraient pas tout le monde … « Des membres de l’Ordre tueurs de Mangemorts qui ont retourné leur veste pour avoir la vie sauve, crois-moi, il y en a eu plus d’un … Et ils ont été bien reçus au Ministère, ne t’en fais pas pour ça ! J’en suis l’exemple vivant. Et ton mariage serait le moindre de leurs soucis si tu étais prête à les aider. Evidemment, le sang impur, c’est un problème un peu plus ardu, mais on trouve toujours à s’arranger … Dommage que la seule véritable raison qui t’empêche d’obtenir une vie tranquille loin des exécuteurs, ce soit ton sens moral … » Ironisa-t-il. Le sens moral de Lyra était évidemment son bien le plus précieux, une denrée bien rare en ces temps de trahisons et de chantages divers, et Oberyn ne souhaitait pas qu’elle l’abandonne pour des motifs aussi bas. Depuis toujours, elle était une personne droite et loyale, bien plus que tous ceux qu’il avait pu rencontrer jusque là. Et grâce au ciel, elle ne changerait pas de si tôt.

Mais cette tendance à la loyauté, cette grandeur d’âme était un peu trop prononcée, quelquefois … Comme aujourd’hui, où elle refusait obstinément qu’il lui offre son aide. « Je suis désolée. Peut-être que ta vie ne t’importe pas, mais elle m’importe à moi. Je ne veux pas te mettre en danger, ou plus en danger que tu ne l’es déjà. » Oberyn ne comprenait pas qu’elle refuse avec tant d’acharnement, alors qu’il proposait si rarement ses services. Pour une fois qu’il n’avait aucune arrière pensée, on ne le laissait pas aller au bout de son geste altruiste ! Il soupira et secoua la tête, agacé. « Ce n’est pas la question. Ma vie … n’est pas celle que j’aurais pu avoir. » Eluda-t-il en retenant une autre phrase. Effectivement, sa vie ne lui importait plus, mais visiblement elle ne voulait pas y croire. « Quels arguments faut-il que tu entendes pour accepter ? Que j’essaye de racheter mon âme au diable ? C’est faux, mais si ça peut te faire plaisir d’y croire, vas-y. Et accepte, par Merlin ! » Il regarda à son tour par la fenêtre, puis jeta un regard sur sa montre. « Mais dans tous les cas, dépêche toi. Tu dois récupérer tes affaires ici avant que je maquille tout ça, mes supérieurs vont finir par se demander ce qui me … nous prend si longtemps. » Des trois exécuteurs, il reviendrait seul. Ca ne l’angoissait pas particulièrement, mais il ne souhaitait pas non plus qu’on lui envoie une autre équipe pour vérifier sur les lieux parce qu’il ne revenait pas assez vite au Ministère.
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MessageSujet: Re: When you're alone and you're cold inside.   When you're alone and you're cold inside. Icon_minitimeDim 10 Aoû - 14:59


Lyra & Oberyn. Maison familiale des Steadworthy.

Lyra ne put empêcher un léger sourire en entendant Oberyn rectifier son erreur comme automatiquement. Il était tellement buté. Comment avait-elle pu oublier. « Des membres de l’Ordre tueurs de Mangemorts qui ont retourné leur veste pour avoir la vie sauve, crois-moi, il y en a eu plus d’un … Et ils ont été bien reçus au Ministère, ne t’en fais pas pour ça ! J’en suis l’exemple vivant. Et ton mariage serait le moindre de leurs soucis si tu étais prête à les aider. Evidemment, le sang impur, c’est un problème un peu plus ardu, mais on trouve toujours à s’arranger … Dommage que la seule véritable raison qui t’empêche d’obtenir une vie tranquille loin des exécuteurs, ce soit ton sens moral … » Elle en avait entendu parler bien entendu, mais elle avait toujours tenté de trouver une excuse à ces déserteurs. Ceux qui avaient rejoint le côté obscur ne l’avaient fait que pour être enfin en sécurité, parce qu’ils étaient fatigués de se battre et se plaisaient à croire qu’ils seraient enfin tranquilles ainsi. Elle les comprenait, elle aussi était fatiguée, bien plus qu’elle ne voulait le reconnaitre d’ailleurs, mais elle ne pensait pas comme eux. Personne n’était en sécurité, pas même ceux qui s’étaient rangés dans sous les ordres de Vodlemort. Voldemort n’avait que faire de ses partisans. Elle savait très bien qu’il ne faisait pas vraiment de différence entre ses sous fifres et les autres. Après tout, il écrasait ses militants avec aussi peu de scrupules que ses ennemis dans son escalade pour toujours plus de pouvoir. Personne n’était à l’abri. C’était comme ça la première fois, et ce le serait toujours aujourd’hui. Ce n’était pas du sens moral qui l’empêchait comme il disait d’avoir une vie tranquille. Mais elle ne dit rien, trop occupée à penser aux mots qu’Oberyn venait de prononcer. Non, ce n’était pas du sens moral. C’était de la logique. Certes, c’était peut-être plus calme pour ceux qui s’étaient rangés sous les ordres du mage noir, mais si l’ombre d’un doute leur faisait du tort, s’ils se trouvaient un jour au mauvais endroit au mauvais moment, qu’ils soient partisans ou pas ne leur sauverait pas la vie. . « Ce n’est pas la question. Ma vie … n’est pas celle que j’aurais pu avoir. » Certes, s’il se retrouvait à vivre ainsi, c’était forcément le cas. Elle-même aurait peut-être eu moins de scrupules si elle n’avait pas eu Abraham et Hester après tout. Comment pouvait-elle être certaine qu’elle n’y aurait que serait-ce jamais pensé. Sa famille avait fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui. Si elle ne les avait pas eus, elle aurait été une personne totalement différente qui sait. Il en était l’exemple parfait. Elle n’aurait jamais pensé quand elle l’a rencontré qu’il puisse devenir ainsi. « Quels arguments faut-il que tu entendes pour accepter ? Que j’essaye de racheter mon âme au diable ? C’est faux, mais si ça peut te faire plaisir d’y croire, vas-y. Et accepte, par Merlin ! Mais dans tous les cas, dépêche-toi. Tu dois récupérer tes affaires ici avant que je maquille tout ça, mes supérieurs vont finir par se demander ce qui me … nous prend si longtemps. » Elle secoua la tête. Elle n’avait besoin d’aucun argument. Sa décision était prise et elle n’en changerait pas.

Mais il avait raison, ils étaient déjà restés trop longtemps. Quand elle venait, elle ne passait pas plus de cinq minutes dans la maison : le temps de regarder si quelque chose avait bougé, un infime indice que quelqu’un était passé par ici, mais à part cette fois à Noel où elle savait qu’Hester était rentrée, le sapin qui trônait encore dans l’entrée en faisant preuve, plus rien. Elle regarda l’horloge au dessus de la gazinière et posa la bouteille de rhum sur le plan de travail. Sa gorge n’était plus serrée, certainement grâce aux effets de l’alcool, mais aussi parce que la tristesse avait fait place à la détermination. « Ce n’est pas du sens moral Eli, c’est de la logique … » Elle se tourna vers lui alors et leva les yeux vers lui. « Regarde-toi, tu es de son côté, et pourtant, tu es toujours en alerte, tu n’es pas tranquille. Personne ne peut l’être avec lui, pas même ses partisans. Et tu le sais mieux que quiconque. Tu as certainement tué autant de ses partisans que d’ennemis sous ses ordres. Si quelqu’un l’empêche de faire comme il le souhaite, qu’il soit un partisan ou pas ne fera aucune différence. Et tu le sais très bien. » Elle le fixa encore quelques instants, parce que, même s’il semblait impassible, même si c’était comme si e n’était rien, elle était vraiment heureuse de le revoir. Sa main glissa doucement pour se poser sur sa joue. Pour elle, il était l’image d’un ami, de Poudlard, et bien que quelque chose lui disait le contraire, Lyra avait toujours cette impression qu’elle avait toujours autant confiance en lui. Elle avait foi en lui. Ce n’était pas Oberyn qu’elle voyait elle, c’était son Eli. Le carillon du salon sonna dix-huit heures et rappela à la grande blonde qu’il était temps de se secouer. Elle lâcha le visage d’Oberyn et en quelques pas rapides à travers le salon et les escaliers entra dans la chambre d’Hester. Un peu de désordre, mais rien de dramatique c’était une chambre d’adolescente après tout. Lyra fit quelques pas et s’autorisa à ne prendre qu’un objet. Ne sauver l’enfance de sa fille que par un objet. Si elle avait cru qu’elle serait obligée de réduire sa fille à ça un jour. Elle prit le nounours qui trônait sur le lit. Celui qu’Hester avait eu depuis sa naissance et le regarda un moment. Elle avait toujours imaginé qu’elle l’aiderait à ranger toute sa vie d’enfant dans des cartons, le jour où elle quitterait la maison familiale pour s’installer après l’école. Elle avait toujours pensé que ce serait un moment mélancolique certes, mais joyeux. Se rappeler à chaque carton de nombreux souvenirs vécus ici, en famille. L’appréhension de la voir partir mais aussi la joie de la voir s’épanouir dans sa vie. Mais elle n’aurait pas droit à cette journée à laquelle elle avait parfois pensé. Elle ne savait déjà pas si elle allait revoir sa fille un jour alors … La sorcière fourra le petit nounours dans son sac, balaya la chambre d’Hester des yeux avant de refermer la porte sur ses souvenirs. Elle entra enfin dans sa chambre, qui elle était parfaitement ordonnée merci bien. Comme à chaque fois qu’elle revenait ici depuis leur fuite, toute leur vie défilait dans sa tête. Leur rencontre à l’école, leur premier baiser, leur première dispute, cette période où elle pensait qu’il était mort, la naissance d’Hester, tout. Les larmes étaient prêtes à jaillir de ses yeux mais la sorcière aux cheveux d’or les repoussa d’un revers de la manche. Ce n’était absolument pas le moment de craquer. Même si elle savait qu’elle ne reverrait plus sa maison, qu’elle était dans le brouillard total quant au fait de savoir si elle reverrait sa famille un jour, il fallait avancer. Il fallait qu’elle voit le bon côté des choses. Elle en avait besoin. Après tout, tenta-t-elle de se convaincre, ça ferait un endroit de moins à venir voir lorsqu’elle reviendrait chercher Hester et Abraham. Elle se posa sur le lit, et laissa ses doigts glisser sur l’oreiller d’Abraham alors que son regard se posa sur sa table de nuit. Un journal plié, comme s’il l’avait lu hier soir avant de s’endormir, une photo encadrée d’Hester avant son premier départ pour Poudlard, ses lunettes de vue, posées juste à côté. Ils étaient tellement partis en hâte qu’il avait même oublié de les prendre. Fort heureusement, il ne les utilisait que pour lire le soir. Contrairement à ce qu’elle aurait pu croire, ce sont les lunettes qu’elle attrapa. Non pas que c’était le meilleur souvenir de son mari. C’était surtout, un geste pour se donner de l’espoir, pour se dire qu’elle le reverrait et que ce jour-là, il serait ravi de les retrouver. Elle entendit des bruits de pas et c’était comme si le carillon sonnait de nouveau pour lui rappeler qu’elle ne devait pas tarder. Elle se releva alors et ici aussi, se tourna une dernière fois sur sa vie passée. A l’image de sa chambre, elle était belle, chaleureuse et ordonnée. Tout le contraire de ce que sa vie était maintenant, ce foutoir dans lequel elle tentait tant bien que mal de mettre de l’ordre, de retrouver un équilibre. Elle referma la porte et descendit les marches avec un peu moins d’entrain qu’elle ne les avait montées. Oberyn était là, debout entre les morts et levait les yeux vers elle. Il devait certainement réfléchir à comment couvrir leurs meurtres. Encore une fois, il lui donnait une preuve qu’Eli était toujours là. Elle s’arrêta sur la dernière marche et resta là, immobile à l’observer. Elle n’était plus vraiment dans l’urgence à ce moment-là. Elle avait fait ce qu’elle avait à faire et il était là. Elle savait qu’elle devait partir, mais elle n’avait pas très envie de le quitter.
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MessageSujet: Re: When you're alone and you're cold inside.   When you're alone and you're cold inside. Icon_minitimeSam 20 Sep - 22:41

« Ce n’est pas du sens moral Eli, c’est de la logique … » Oberyn fit une grimace ironique à ses paroles, comme pour bien souligner à quel point il trouvait ce genre de logique … tordue. Non, c’était tout sauf de la logique à ses yeux. Rester chez les rebelles en des temps pareils, alors que le Ministère avait bien voulu ouvrir ses portes aux anciens traîtres en leur offrant des postes et une certaine sécurité, c’était tout sauf de la logique. Et si elle ne voyait pas ça comme du sens moral, alors c’était de la foi ou de la bêtise, un des deux. Mais certainement pas de la logique. Une personne logique préfèrerait courber l’échine pour éviter d’être poursuivie jusqu’à la mort. « Regarde-toi, tu es de son côté, et pourtant, tu es toujours en alerte, tu n’es pas tranquille. Personne ne peut l’être avec lui, pas même ses partisans. Et tu le sais mieux que quiconque. Tu as certainement tué autant de ses partisans que d’ennemis sous ses ordres. Si quelqu’un l’empêche de faire comme il le souhaite, qu’il soit un partisan ou pas ne fera aucune différence. Et tu le sais très bien. » Il haussa les sourcils. Bien entendu que le monde n’était pas complètement sûr, même après la fin de la guerre et la rentrée dans les rangs. Mais c’était un risque bien moindre par rapport à ce qu’elle faisait tous les jours, en se cachant et en menant une vie de clandestine. Oberyn n’avait pas peur de trouver un sorcier armé au pied de son lit en se réveillant chaque matin, et c’était tout de même assez agréable. Ca ne compensait pas tout, bien sur, mais … Il fallait voir le positif dans sa situation. Il n’avait jamais aimé être du mauvais côté de la balance, il avait fait une habitude de lustrer les gens dans le bon sens pour s’assurer un certain confort de vie. Il n’avait pas vraiment honte de le reconnaître, après tout, il n’y avait qu’elle pour croire qu’il n’était pas le plus parfait des salauds. « Détrompe-toi, j’étais plutôt tranquille avant de devoir tuer mes collègues pour te protéger. » Il soupira légèrement. Ce n’était pas la vie tranquille rêvée qu’il avait, pourtant. Mais il l’avait choisie, alors il ne pouvait pas revenir là-dessus. « C’est de Tu-Sais-Qui dont on parle, bien sûr que personne n’est à l’abri tant qu’il sera au pouvoir. Mais on n’avait qu’un seul espoir de le tuer et il s’est fait massacrer. Chacun son camp maintenant, mais au moins je m’assure d’avoir quelques années devant moi, de cette façon. » La discussion était close ainsi, et il regarda Lyra sortir de la cuisine pour aller rassembler les affaires qu’elle voulait garder. Oberyn la laissa partir sans bouger, et attrapa la bouteille de rhum qu’elle avait laissé sur le plan de travail, et il en but une rasade, directement au goulot. Le travail que Lyra allait devoir faire à présent était sans doute extrêmement douloureux, et c’était lui qui buvait à sa place. Pour une mère de famille, devoir choisir quelques insignifiants objets à conserver, au milieu d’une maison emplie de souvenirs, cela devait être la pire des tâches … Pourtant elle devait s’y résoudre si elle voulait survivre encore un peu. Alors Oberyn lui accordait un moment de solitude pour se replonger dans son passé, mais de toute façon il savait qu’il aurait été d’une inutilité parfaite s’il était monté avec elle. La compassion, ce n’était pas son trait de caractère le plus évident. Et il n’avait pas non plus l’habitude de vivre avec des êtres aimés, alors il ne pouvait même pas l’aider à faire ses valises en sélectionnant des objets importants.

Quand elle redescendit finalement de l’étage, il se leva pour l’attendre en bas de l’escalier, et fut surpris de constater qu’elle n’avait pas pris énormément d’affaires avec elle. En fait, son sac était à peine plus gros que quand elle était montée, à croire qu’elle n’avait presque rien emporté. Elle s’arrêta sur la dernière marche pour le regarder, et il eut le sentiment qu’il aurait du dire quelque chose de réconfortant pour l’aider un peu, mais rien ne lui vint. Il n’était absolument pas bon pour ça. Il avait beau chercher, il ne savait pas quoi dire en ces circonstances. « Tu devrais sans doute sortir et t’en aller, tu ne veux pas voir ce que je ferais à cette maison. » Ce n’était absolument pas des paroles de réconfort, juste un conseil, celui de l’homme presque insensible à une ancienne amie si profondément blessée par la vie. Il fit mine de se retourner, puis la regarda à nouveau. Il y avait quand même quelque chose qu’il pouvait lui dire. « Ne reviens plus par ici. Mais si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux me contacter. Envoie-moi ton Patronus, et je viendrais t’aider. » Elle avait beau soutenir qu’elle ne voulait pas de son aide, il savait qu’elle risquait d’en avoir besoin. Et pour une fois qu’il était prêt à aider quelqu’un de façon gratuite et désintéressée, il avait bien l’intention d’insister jusqu’à ce qu’elle le retienne, et qu’elle se souvienne de lui si elle était dans le besoin. Il plongea sa main dans sa poche pour en ressortir sa baguette, puis s’approcha une dernière fois de Lyra. D’un geste maladroit, il posa sa main sur son épaule. « Sois prudente »
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MessageSujet: Re: When you're alone and you're cold inside.   When you're alone and you're cold inside. Icon_minitimeDim 19 Oct - 18:26


Lyra & Oberyn. Maison familiale des Steadworthy.

« Tu devrais sans doute sortir et t’en aller, tu ne veux pas voir ce que je ferais à cette maison. »  En effet, c'était quelque chose qui lui serait insupportable. Elle referma son sac, acquiesçant de la tête. Elle devait rentrer de toute façon. D'une parce qu'elle avait trop tard, elle ne s'éternisait jamais à quelque endroit que ce soit lorsqu'elle revenait à Londres, c'était trop dangereux. Et puis, elle devait aller diner chez le Docteur Dubois et sa famille ce soir. Elle était toujours conviée le soir lorsqu'elle avait passé la journée à chercher sa famille. Dubois savait qu'elle avait besoin de soutien et une soirée avec eux lui remontait généralement le moral après être rentrée bredouille. Cela avait été un plaisir de retrouver Eli, même si cela avait été court. Elle allait ouvrir la bouche pour le remercier mais il prit la parole avant elle. « Ne reviens plus par ici. Mais si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux me contacter. Envoie-moi ton Patronus, et je viendrais t’aider. » La grande blonde eut un léger sourire. Il était clair qu'Eli était encore là, enfouit sous une carapace énorme. Elle ne voulait pas qu'il s'en défasse, loin de là. Si c'était ça qui lui permettait de se protéger et de rester en vie, elle le comprenait tout à fait. Mais ça lui faisait du bien de savoir que son ami était toujours là, quelque part au fin fond de cet homme froid qu'il était devenu. Pour elle, il resterait toujours le petit Elijah, celui qu'elle avait un peu trop pouponné peut-être durant ses premières années à l'école. « Je le ferai. » Et elle ne mentait pas. Elle savait que s'il voyait un jour son patronus apparaitre, il serait là tout de suite. Tout comme elle serait là pour lui s'il le lui demandait, bien qu'elle doute qu'il le fasse un jour le connaissant. Il s'approcha alors et posa un main, plutôt maladroite sur son épaule, le regard sincère, ce qui le changeait complètement de l'homme sur qui elle était tombée quelques minutes auparavant. « Sois prudente » Elle acquiesça de nouveau et le prit dans ses bras pour le serrer contre elle. Elle leva les yeux alors, et balaya le rez-de chaussée de sa maison des yeux. Ce rez-de-chaussée qu'elle regardait pour la dernière fois. Elle savait que ce soir, la maison familiale des Steadworthy n'existerait plus. Ce ne serait d'ici quelques instants qu'un amoncellement de débris, laissant croire à une catastrophe fatale, dont personne n'aurait survécu. Elle savait qu'avec ça, elle serait un peu moins recherchée, et c'était tant mieux. Cela lui laisserai plus de libertés et de temps pour rechercher sa famille. Et elle ferait tout pour que ce presque anonymat retrouvé grâce à Oberyn dure le plus longtemps possible. C'était un mal pour un bien en quelque sorte. Elle faisait table rase du passé pour reconstruire ailleurs. Et cet ailleurs désormais, c'était Paris. Au fond d'elle-même, elle espérait toujours pouvoir reconstruire un foyer chaleureux pour Hester, Abraham et elle dans l'atelier d'artiste qu'elle avait acheté là-bas. Qui sait, peut-être les trouverait-elle avant même d'avoir terminé de le remettre en état. Peut-être finiraient-ils ce projet ensemble, comme une famille. Elle ferma les yeux, un brin d'espoir retrouvé dans ce chaos et le serra d'avantage contre elle. Elle savait qu'elle risquait fort de ne jamais le revoir. Elle répondit alors, la voix un peu plus assurée maintenant. « Toi aussi, fais attention à toi. » Elle leva les yeux vers lui, déposa un baiser sur sa joue et lui sourit. « Je suis heureuse de t'avoir rencontré et retrouvé, ne serait-ce que quelques minutes. Aurevoir Eli. » Elle le regarda une dernière fois, passa sa main sur sa joue avec un dernier sourire et quitta la maison, sans un regard en arrière, inutile de se faire plus mal que nécessaire. Après quelques pas dehors, elle tourna au coin de la rue, et disparut en un claquement sac.
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