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| Captif un jour ou l'autre. [Pv : Daley] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Captif un jour ou l'autre. [Pv : Daley] Lun 19 Aoû - 23:53 | |
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Les événements s’étaient enchaînés d’une vitesse tellement impressionnante qu’Helena avait presque perdu la notion du temps… Si ce n’était pas déjà le cas. Elle jonglait entre son travail à la brigade de la police magique et son travail en tant que membre de l’ordre. Ces derniers temps, Helena s’était plongée dans son travail plus que n’importe quelle autre chose. Elle avait toujours trouvé recours à ce stratagème pour oublier ses soucis que lui imposait sa vie quotidienne. Depuis Poudlard, en vérité. Il ne s’agissait pas d’une Ravenclaw pour rien. En plus de se montrer brillante en cours, elle avait toujours montré une volonté de s’améliorer et de travailler toujours mieux. Bien que cela ne lui arrivait pas souvent, lorsqu’elle s’avérait être triste, elle se réfugiait dans la bibliothèque où elle étudiait jusqu’à des heures faramineuses. Et la plupart du temps elle continuait dans son dortoir. Et le lendemain, elle faisait comme si ne rien n’était. A l’époque elle n’aimait pas se laisser gagner par la tristesse, la mélancolie, ce genre de chose. La vie était trop courte, elle voulait en profiter tant qu’elle le pouvait. A l’heure actuelle, elle prenait conscience de l’ampleur du changement qui s’était opéré chez elle. Après ce qui s’était produit, elle avait su gagné en maturité. Elle avait arrêté de s’épanouir dans un monde de Bisounours, comme on dit. Depuis toujours elle s’efforçait de trouver le meilleur chez les autres et de pardonner absolument tout, accordant des chances à volonté. Elle avait été capable de trouver le meilleur chez la pire des personnes. Gentille ? Naïve ? Peut-être bien. Mais cela avait radicalement changé. La jeune femme était devenue nettement plus réticente envers autrui, moins ouverte aux autres et moins… agréable, disons. Son entourage s’en inquiétait beaucoup, étant donné qu’elle avait gardé contact avec des personnes qu’elle connaissait depuis un petit moment déjà. On lui posait des questions, on lui demandait si elle allait bien… Helena se contentait de garder une attitude aussi nonchalante que possible. Elle ne voulait pas être transparente, comme avant. Elle n’avait pas besoin de compassion. Elle se débrouillait à sa manière et guérissait petit à petit… Il lui suffisait d’avoir du temps, et… Sa revanche.
Oui, il ne fallait pas oublier ce qui s’était passé. Certes, la mort de son ami et de sa mère l’avaient énormément affectée, mais elle n’oubliait pas. Et surtout ne pardonnait pas. Il lui arrivait d’en rêver encore et de s’en vouloir de ne pas avoir pu réagir à ce moment… Pour autant, elle restait consciente que si cela se serait passé autrement, elle serait morte avec eux. Et n’aurait plus eu l’occasion de les venger ou de continuer et de faire en sorte que leur cause soit entendue. Pour que leur mort ne soit pas vain. Elle le voulait, pour eux, pour toutes les victimes qui étaient apparues suite à cette guerre. Ils le méritaient et eux, vivants, devaient leur donner la victoire. Helena se battrait jusqu’au bout pour atteindre cet objectif. Et pour ça, elle était prête à faire beaucoup de choses… Notamment retrouver le chemin d’un certain mangemort et faire en sorte qu’il ne puisse plus revoir la lumière du jour avant un long moment. La jeune Storm avait longuement réfléchi sur cette éventualité et la manière dont elle s’y prendrait. Elle s’était renseignée et n’avait pas abandonné. Quand elle avait fini par cracher le morceau à l’un de ses proches, il avait réagi violemment, insinuant que ce qu’elle prévoyait restait immoral et qu’elle ne pourrait jamais s’en montrer capable. Helena avait été très vexée et avait tourné les talons sans se retourner. Bien évidemment, elle avait longuement réfléchi à cette issue. Même à Poudlard, quand elle caressait l’ambition de devenir une membre de l’Ordre. Son entourage avait su lui mettre sous les yeux où cela pourrait la mener. Helena s’était penchée sur la question un long moment. Elle, qui défendait la pauvre et l’orphelin, gentille avec tout le monde, innocente jusqu’au bout des ongles, pourrait commettre des atrocités pareilles… ? Oui, Helena avait été effrayée par cette idée. Cela l’avait obligé à remettre en cause ses capacités et son désir de vouloir être une combattante de l’Ordre. Mais elle voulait montrer ce qu’elle était capable et aider les autres. Elle ne pouvait pas rester inactive face à ce qui se passait à l’extérieur. Cela lui semblait impossible. Alors, maintenant, cette perspective ne lui paraissait plus si cruelle… En fait, elle n’y réfléchissait pas vraiment. Pour elle c’était la seule issue possible, la seule. Elle devait le faire, elle le devait. Et le ferait.
C’est pourquoi elle se retrouvait ici-même. Il faisait presque nuit, si bien que l’allée semblait déserte. Helena ne surveillait guère l’heure, mais plutôt les gens qui s’aventuraient dans cette allée. Elle ne voulait pas être surprise après ce qu’elle comptait faire. Cachée dans un coin, les mains fourrées dans les poches de son manteau, elle tâchait de se faire discrète, inaperçue, tout en surveillant sa cible du coin de l’œil. Ou plutôt l’endroit où se trouvait la personne qu’elle cherchait, ou plutôt, traquait. Quand celle-ci apparut brusquement, Helena cacha son visage. Mais ce n’était pas la peine, la personne ne s’inquiétait pas de ce qui se trouvait autour d’elle et traça son chemin dans la direction opposée où se trouvait Helena. Cette dernière jeta un dernier coup d’œil avant de se mettre à la suivre discrètement. A pas furtifs, elle tâchait de se faire toute petite tout en mettant la main sur sa baguette. Cela fait, une fois passés après un croisement, elle lança un stupéfix informulé qui eut le mérite de faire voler sa victime jusqu’à ce qu’elle heurte le mur d’en face. Elle se retrouva inconsciente. Helena arriva à sa hauteur et le fit tourner sur le dos du bout de sa botte. Le visage de l’assassin qu’elle traquait depuis quelques mois lui faisait face. Elle eut un serrement au cœur en même temps que les images de cette fameuse nuit lui revenaient en tête… Helena ferma les yeux et calma sa respiration irrégulière. Elle avait commencé et ne pouvait pas retourner en arrière. Il fallait qu’elle termine le travail.
Elle n’aurait jamais pu croire qu’un homme d’une vingtaine d’années pourrait être aussi lourde. Heureusement qu’elle avait reçu le don de la magie. Elle s’en servait constamment pour le garder inconscient et non dangereux. Jusqu’à ce qu’elle puisse l’enfermer dans la cave de sa maison. Elle le laissa tomber par terre et lui retira sa baguette qu’elle garda précieusement dans la poche intérieure de son manteau. Après courte hésitation elle l’abandonna sur une chaise plus loin. La jeune brune s’appliqua à lancer un « Incarcerem ! » avant que son captif ne reprenne conscience. Elle avait tout préparé dans les moindres détails, il ne pourrait pas lui échapper. Pas cette fois. Ceci étant, elle se laissa tomber sur une chaise et attendit que l’homme en face d’elle reprit conscience. Quand il le fit, Helena manqua de frissonner en croisant son regard. Elle devait rester forte et non transparente. Elle lança un « Bonsoir O’Donnell. » |
| | | | Sujet: Re: Captif un jour ou l'autre. [Pv : Daley] Sam 24 Aoû - 22:35 | |
| « Bonsoir O’Donnell. » Daley avait l'esprit encore brumeux, il détestait les effets qu'un simple « stupefix » pouvaient avoir sur lui, il avait l'impression qu'il n'émergerait pas et à vrai dire, à entendre la voix de la personne qui prononça ces mots de salutation et à voir son regard clair se poser sur le sien, il se demandait s'il avait réellement envie de rester conscient ou s'il ne valait mieux pas feindre l'inconscience pendant encore quelques heures. Il ne s'était pas attendu à cela ce soir et il devait bien avouer qu'il n'avait rien vu venir, probablement parce qu'il était bien trop distrait ces derniers temps, ce qu'il était entrain de payer très cher s'il regardait la situation de plus près. Depuis qu'il n'était plus avec Eden, il était redevenu le mangemort qu'il n'avait jamais cessé d'être, il exécutait ses missions avec précision et il torturait et tuait tout ce qui pouvait bien lui passer sous la main. Seulement, la haine qui couvait en lui le mettait dans des situations assez délicates, il se retrouvait prisonnier alors que quelques heures auparavant, ou quelques minutes, il l'ignorait, il était encore dans un bar, tranquillement installé autour d'un verre. Il n'avait pas eu besoin de compagnie, il avait simplement profité d'être seul pour savourer quelques whisky pur-feu avant de s'en aller. Au beau milieu de l'allée des embrumes, il avait bien entendu quelques bruits de pas mais il n'était jamais inquiet dans ce quartier, il y avait toujours des personnes un peu étranges, il savait qu'il ne devait pas se fier à ce qu'il entendait ou à ce qu'il voyait, les gens qui fréquentaient cette rue n'étaient guère recommandables et il ne s'était jamais arrêté sur un détail aussi futile que quelques bruits de pas derrière lui. Il était serein mais il n'aurait jamais dû l'être et le mal de tête qui sillonnait son crâne au moment où il reprit connaissance en attestait. Non seulement il avait été victime du sortilège de stupéfixion mais en plus, il avait dû se prendre un mur en béton pour ressentir les élancements qui lui traversaient la tête tandis qu'il luttait pour garder les yeux ouverts. S'il avait été joueur, il aurait même pu parier qu'il s'était ouvert le crâne puisqu'un étrange goût de sang se répandait dans sa bouche, signe qu'il était blessé quelque part et que c'était bien le seul endroit où il avait mal. Quand il eut enfin une vision nette de ce qu'il se passait, il constata deux choses : la première était qu'il n'était pas attaché mais simplement assis sur une chaise et la seconde, était la personne qui l'avait salué et qui se trouvait être en face de lui. Une femme, une très jeune femme qu'il n'avait pas revu depuis quelques mois, depuis qu'elle lui avait échappé et qu'il n'avait pas réussi à tirer la vérité au clair. Mais il avait habilement posé les bonnes questions à son père et à présent, il savait tout de cette fille, il avait eu les réponses à ses questions et l'ordre de traquer et tuer celle qui était alors sa demi-sœur. Mais Daley avait eu d'autres préoccupations entre temps et n'avait pas manifesté un grand empressement à l'idée de la retrouver pour l’exécuter. Il ne l'avait pas fait au moment où il l'avait découvert, ce que son père lui avait longuement reproché, il n'allait certainement pas le faire maintenant. Et quelque chose lui disait qu'il n'était pas en position de le faire en plus. Elle devait avoir sa baguette. « Helena. » Salua-t-il une fois qu'il eut recouvert ses esprits et réuni l'intégralité de ses neurones pour les connecter. Il leva les yeux pour la regarder bien face, même si le moindre geste brusque de la tête arrivait à brouiller sa vision. Il devait avoir pris un sacré coup à la tête et il n'était pas très en forme apparemment. Décidément, cette journée se terminait très mal, elle avait pourtant si bien commencé. « Pardonnes moi, j'ai oublié ton nom et je ne crois pas que tu apprécies que je t'appelles « Ó Donnell » à mon tour. » Un léger sourire en coin se dessina sur ses lèvres, plein d'ironie. Il lui informait qu'il s'était renseigné à son sujet et qu'il savait à présent qu'elle avait dit la vérité. Une vérité difficile à avaler. Cette jeune femme était la fille de son père, sa sœur, il avait une sœur et n'en avait jamais rien su, il en était encore sous le choc à chaque fois qu'il y pensait. Bon et maintenant, sa sœur avait probablement des envies de meurtre. « Tu sais, si tu voulais organiser une petite réunion familiale, il ne fallait pas te donner toute cette peine. » Ajouta-t-il avec ironie de nouveau, il n'était pas spécialement d'humeur à faire de l'humour mais c'était malheureusement la seule chose dont il disposait pour l'instant et il avait l'intention de la faire enrager un peu, il n'avait pas envie d'être le seul à se sentir frustré et stupide.
Il porta rapidement la main à sa cape mais il ne fut pas surpris de constater que le contact rassurant de sa baguette avait disparu et il ne fut donc pas déçu de s'en rendre compte. Le geste était presque automatique mais il aurait été trop beau de constater qu'elle avait oublié de lui prendre sa baguette. Elle était de sa famille après tout et il était sûr qu'elle pouvait se montrer aussi redoutable que lui sur le plan de l'intelligence. Il avait un esprit vif et acéré et il savait qu'il l'avait hérité de son père, elle devait avoir les mêmes facultés, ce qui ne jouait pas en sa faveur. Il regarda autour de lui, il n'avait pas de baguette, il n'aurait jamais le dessus sur elle physiquement à cause de sa blessure à la tête et il était visiblement enfermé dans une cave, ce qui faisait que même s'il arrivait à tuer Helena, il n'était pas sûr de pouvoir sortir de là sans son aide, il doutait que la porte soit simplement verrouillée. Elle avait eu des mois pour préparer sa vengeance, il aurait pu être plus prudent, il savait qu'elle le traquerait et il n'avait pas tenu compte de la menace, une erreur qu'il n'avait pas vraiment envie de refaire. « Bon, je suppose qu'on est là pour une raison, tu as l'intention de me tuer tout de suite ou tu veux peut-être discuter ? » Demanda-t-il, curieux de savoir ce qu'elle lui voulait vraiment en réalité, il n'avait pas envie de rester dans le flou sans savoir ce qui l'attendait au bout du chemin. Lui-même adorait jouer les mystérieux avec ses victimes pour qu'elles ne sachent jamais quand il se mettrait à frapper mais se trouver de l'autre côté de la barrière était désagréable. Mais il n'était pas sûr qu'elle y connaisse grand chose en matière de torture. Quoiqu'il observa la baguette qu'elle tenait dans sa main et il demanda, un léger sourire en coin. « A moins que tu ne prévois de me torturer pour me faire souffrir autant que tu as souffert ? » Voilà qui était plus logique et qui expliquait la raison de sa présence ici. Elle aurait pu le tuer dans la rue mais elle l'avait ramené chez elle, il devait bien y avoir une raison et il avait l'impression qu'il venait de la trouver. Il la regarda dans les yeux pour y chercher la réponse à sa question avant qu'elle ne prenne la peine d'ouvrir la bouche pour lui apporter d'elle-même. Il avait toujours été doué pour lire le regard de quelqu'un mais il savait aussi que les émotions pouvaient être masquées, comme il dissimulait les siennes à cet instant. Il n'avait pas envie de lui offrir la satisfaction d'avoir l'air surpris de s'être fait prendre aussi stupidement. Il n'avait jamais réellement été le genre de mangemort complètement paranoïaque, bien au contraire, il était plutôt serein en général, ce qui était visiblement une erreur. « Si tu veux des informations, si tu œuvres pour quelqu'un et si ce n'est pas juste une question de vengeance, tu perds ton temps. » Ajouta-t-il pour qu'ils ne s'aventurent pas sur ce chemin. Il savait que chaque mangemort capturé par l'ennemi était savamment interrogé durant des heures mais il doutait que ce soit ce qui motive Helena à l'instant précis où ils parlaient, il voulait juste la faire parler en réalité. Ce n'était pas parce que c'était lui qui était attaché qu'il allait rester inactif et se laisser traiter comme le mangemort qu'il était. Il voulait gagner du temps à tout prix, le temps que son mal de crâne disparaisse, le temps qu'il puisse recouvrer suffisamment ses esprits pour élaborer une stratégie. Il s'attendait à ce moment, même s'il ne l'avait pas vu venir, il s'attendait à des retrouvailles mais il ne les avait pas imaginé de la sorte, il s'était plutôt attendu à ce que ce soit lui qui la retrouve et non l'inverse, il aurait préféré être en possession de sa baguette, même s'il ne savait pas vraiment s'il avait envie de la tuer comme son père le lui avait demandé. |
| | | | Sujet: Re: Captif un jour ou l'autre. [Pv : Daley] Lun 2 Sep - 11:42 | |
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Elle n’était pas habituée à faire ce genre de choses. Comment l’être ? Enfin, celui qui se dressait en face d’elle devait être un expert. Helena n’était pas née de la dernière pluie, elle savait qui était ce type, ce qu’il avait fait. Avant tout elle avait cherché à se renseigner sur lui, autant au niveau psychologique que dans ses actions. Pour ce faire, elle avait interrogé quelques personnes, fouillé quelques dossiers. Son emploi lui facilitait grandement les choses, heureusement. Helena ne laissait rien aller au hasard. Elle avait besoin de contrôler la situation, dans les moindres détails, afin de parer toute éventualité. C’est pourquoi elle avait mis tant de temps pour l’élaboration de son plan et son application.
Jusqu’ici, elle avait ce qu’elle voulait. Daley se retrouvait emprisonné, dans sa cave, blessé, désarmé et ligoté. Elle avait fait en sorte pour que toute tentative d’évasion soit nulle. Elle ne le sous-estimait pas. Il était très intelligent. Tout comme elle. L’idée de lui ressembler l’avait longtemps rendue malade. La jeune femme n’avait aucune envie de lui ressembler, ni à leur géniteur. Elle aurait préféré ne jamais savoir et resté aux côtés de sa mère et de son ami décédés. C’était injuste. La guerre l’avait privée de deux personnes qui lui étaient chères, et ce n’était pas terminé. Helena aurait voulu avoir la même force que les autres, mettre en œuvre ce qu’elle avait cherché depuis tant de temps. Mais, elle se contentait de le dévisager, d’un regard limpide.
Elle faisait de son mieux pour rester insensible au regard du jeune homme, ou à ses moqueries. D’après ses dires, elle n’avait pas été la seule à se renseigner sur lui. Il savait donc que c’était la vérité. Ils étaient liés par le sang, un lien qui avait demeuré dans l’oubli pendant des années. La jeune Storm se dit que, dans d’autres circonstances, elle l’aurait appelé « grand frère » ou « frangin ». Maintenant, cela lui était impossible. Tout simplement… Au-dessus de ses forces. Il restait plus qu’à se demander ce qu’elle comptait faire désormais. « Tu sais, si tu voulais organiser une petite réunion familiale, il ne fallait pas te donner toute cette peine. » lâcha-t-il, avec ce même ton qui lui donnait presque envie de le gifler. Elle suivit des yeux ce qu’il faisait : Il venait de chercher sa baguette, à son endroit habituel, avant de découvrir le vide. « Tu ne pensais quand même pas que j’allais te laisser ce privilège ? » cingla-t-elle, aussi froidement qu’elle le pouvait. Elle n’était pas comme lui. Non, ils ne se ressemblaient pas du tout. Elle était incapable de sourire en ces circonstances. Même si c’était faux. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait. « Bon, je suppose qu'on est là pour une raison, tu as l'intention de me tuer tout de suite ou tu veux peut-être discuter ? » Elle aurait préféré qu’il se plaise, comme ça, il ne jouirait pas du mérite de la déconcentrer. Plus elle l’écoutait parler, plus elle sentait sa motivation vaciller. Non, elle devait le faire. Pour sa mère. Pour son ami. Elle le leur devait. Le mangemort baissa son regard jusqu’à la baguette qu’elle tenait dans ses mains, et un sourire naquit sur ses lèvres : « A moins que tu ne prévois de me torturer pour me faire souffrir autant que tu as souffert ? » En effet, c’était ce qu’elle comptait faire. Helena se retint de déglutir et serra sa baguette plus fermement. Elle devait le faire, et elle le ferait. Cela était impératif. Il fallait qu’elle mette ses doutes de côté, et qu’elle fonce… « Si tu veux des informations, si tu œuvres pour quelqu'un et si ce n'est pas juste une question de vengeance, tu perds ton temps. » [/color]crut-il bon de préciser. Helena n’aurait pas pris le risque de parler de ses intentions à quelqu’un, hormis Tracey. Personne ne le lui aurait permis. Surtout un cas aussi… délicat, si on puis dire. Elle n’avait pas voulu courir le risque de voir son objectif échoué, pas plus que maintenant. Elle le regarda longuement, avant de finir par lâcher, les dents serrées « Tais toi ». Oui, elle voulait le réduire au silence pour ne plus jamais entendre un seul son franchir ses lèvres. Il parlait avec elle pour gagner du temps, c’était évident. Pour quoi ? Elle ne savait pas. Elle n’arrivait pas à réfléchir dans de telles conditions. Il avait le don de la perturber ; et cela l’énervait. Il ne fallait pas qu’elle perde son sang-froid ou qu’elle soit envahie par la compassion. Et pourtant, c’était ce qui était en train de se passer. Mais elle voulait pas l’admettre. Comme lui, elle voulait gagner du temps, repousser le moment fatidique. « Je ne répondrais rien à part ce que tu as besoin de savoir » finit-elle par répondre. Elle passa une main dans ses cheveux, lasse, avant de se résoudre à s’asseoir sur la chaise, installée non loin de celle d’O Donnell. La baguette toujours levée dans sa direction, elle continua de le dévisager froidement. A cet instant, elle revit ce fameux jour, dans les moindres détails. Ce souvenir la hantait continuellement, comme un tourment. Ce qui ne devait pas être le cas de ce type. Elle aurait voulu qu’il revoit cette scène, en boucle, et voir ce qui en sortirait. « Tu te souviens, de ce jour ? » Il savait duquel elle parlait. Helena ne se rendait pas compte à quel point elle n’aurait jamais dû poser la question suivante. Il aurait mieux valu pour elle de se détacher émotionnellement et faire ce qu’elle avait toujours voulu. « Qu’est-ce que tu as ressenti ? Qu’est-ce que ça t’a apporté, de faire ce que tu as fais ? »
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| | | | Sujet: Re: Captif un jour ou l'autre. [Pv : Daley] Sam 12 Oct - 20:18 | |
| S'il y avait bien une chose à laquelle Daley n'était absolument pas habitué, c'était bel et bien à être le captif dans les affaires de piège. Il savait mener un interrogatoire comme personne, torturer avec un sang-froid qui lui était propre, il savait parfaitement gérer une situation de ce genre, il savait toujours quoi faire de sa victime, ce qu'il voulait l'amener à dire, ce qu'il avait prévu de lui faire, ce qu'il lui faisait au moment voulu. Il avait toujours un parfait contrôle d'une situation, peu importe la personne qu'il ligotait dans vergogne, peu importe qui se trouvait en face de lui ou avec lui, s'ils étaient plusieurs ou seul, et encore, peu importe l'endroit. Que ce soit dans une cave sombre ou au beau milieu d'un champ, il faisait toujours face et même s'il aimait préparer ses interrogatoires et ses tortures, il affectionnait tout particulièrement l'improvisation, même s'il avait toujours un fil directeur dès le départ. Oui, avec le temps et l'expérience nécessaires, Daley était devenu un véritable maître dans l'art de torturer, d'interroger et de capturer. Il n'était pas un mangemort pour rien, il était entraîné pour ça et il y avait peu de choses qu'il était capable de faire mieux que ça, même s'il lui arrivait d'en avoir honte. En revanche, se placer du côté de la victime était totalement inédit pour lui et ne pas se retrouver maître de la situation n'allait pas tarder à le mettre mal à l'aise. Il avait beau avoir l'air provocateur, il réfléchissait en même temps à mille façons de sortir de là au plus vite, du moins, aussi vite que son cerveau le lui permettait, légèrement mis hors service par un vol plané indésirable. Mais il se faisait confiance, il ne tarderait pas à récupérer ses capacités et Helena allait lui payer sa petite mise en scène sordide. Il savait si peu ce qui pouvait se passer dans l'esprit d'une victime innocente -quoique dans son cas, pas si innocente que ça-, qu'il ne savait pas quels étaient les bons gestes à avoir. Et le premier qu'il eut après avoir retrouvé ses esprits fut sûrement stupide mais vital pour lui : chercher sa baguette à l'endroit où elle aurait habituellement dû se trouver. Mais c'était sans surprise qu'il découvrit l'emplacement de son précieux bien complètement vide, ce qui était bien loin de le rassurer. Pourtant, ce n'était certainement pas ce qui allait le décourager pour l'instant. « Tu ne pensais quand même pas que j’allais te laisser ce privilège ? » Visiblement, ce geste primaire et stupide n'avait pas échappé à l'oeil acéré de son interlocutrice et il eut un sourire indulgent, comme s'il se moquait de sa propre stupidité, ce que ses paroles vinrent démentir. « Disons qu'on ne sait jamais, dans le feu de l'action, tu aurais pu me la laisser, je doute que tu sois une grande habituée de ce genre de capture. » Il en était même prêt à lui laisser sa baguette si c'était le cas, parce qu'il savait qu'il ne risquait rien. Si elle avait visiblement bien fait les choses, il n'en restait pas moins qu'elle ne savait pas exactement ce qu'elle faisait et il en était plus que certain. « Ou peut-être que j'espérais un peu trop que tu aies hérité de la stupidité de ta mère plutôt que de l'intelligence de notre père. » Il la provoquait parce qu'il voulait qu'elle perde son sang-froid, une chose qu'aucun tortionnaire ne devait faire et qui achèverait de lui prouver qu'elle n'était qu'une débutante en la matière. Il insultait sa mère qui n'avait pas eu la présence d'esprit de bien se protéger, contrairement à sa fille qui avait su lui retirer sa baguette et le ligoter comme il le fallait. Il faisait le malin mais il n'en restait pas moins stratège, son cerveau fonctionnait à la puissance maximale.
Malgré tout, il restait prisonnier d'une situation sur laquelle il n'avait aucun contrôle et il lui fallait éclaircir certains points qui restaient flous. Il ne savait toujours pas ce qu'il faisait là et pourquoi elle s'était donné autant de peine pour le capturer. Elle avait forcément des intentions bien précises et il voulait savoir lesquelles, il n'était pas stupide au point d'imaginer qu'il était là pour qu'ils puissent renouer des liens fraternels, ni qu'il était là pour lui prouver qu'il pouvait être le frère dont elle a toujours rêvé et encore moins pour une petite partie d'échecs en famille. Elle voulait quelque chose et si c'était une vengeance, il était prêt à l'encaisser, il pouvait comprendre, il n'avait rien à lui reprocher. Mais si elle souhaitait une quelconque information en prime, il ne risquait pas de se laisser faire aussi docilement et elle pourrait s'accrocher. Trahir les mangemorts serait trahir son père et il en mourait sur le champ. S'il avait une chance de survivre à cette soirée, il préférait cent fois la torture à la mort, il n'avait pas pris un assez gros coup sur la tête pour oublier sa fille qui l'attendait sagement chez eux ce soir pour qu'il passe la soirée avec elle. Soirée gâchée à cause de la femme qui se trouvait devant lui et qui ne semblait pas disposée à répondre à ses questions. Pas même à la plus insignifiante. « Tais toi » Elle ne contrôlait pas la situation aussi bien qu'elle le voulait apparemment. Les dents serrées, le poing fermé sur sa baguette avec force, elle ne semblait pas à l'aise avec les idées qu'il lui proposait, même s'il était sûr que chacune d'entre elles lui étaient déjà passé par la tête avant ce soir. Il savait ce qu'il faisait et le résultat était à la hauteur de ses espérances, elle se déconcentrait et il gagnait du temps. C'était plus qu'il ne l'avait espéré en commençant à poser toutes ces questions. « Je ne répondrais rien à part ce que tu as besoin de savoir » Il ne perdit pas son sourire en coin, il ne risquait pas de le faire, il ne se sentait pas encore totalement en position de faiblesse et quand bien même il en aurait l'impression, il ne l'aurait jamais laissé paraître. « Ne t'étonnes pas si je continue à poser des questions, j'ai le droit de savoir ce que je fais ici et si tu as l'intention d'agir ou discuter. » La provoqua-t-il doucement, pour la tester. Il était plutôt gentil, il fallait dire qu'il mesurait chacune de ses paroles, il ne voulait provoquer aucune catastrophe. Il n'en donnait pas l'impression mais lui-même avait le sentiment de marcher sur des œufs de dragon, délicatement pour éviter tout geste brusque. Elle finit par s'asseoir non loin de lui et son regard ne quittant pas le sien, même si un coup d'oeil lui indiqua qu'elle pointait toujours sa baguette sur lui. Il la regardait pourtant toujours dans les yeux sans la lâcher une seule seconde, il cherchait à la déstabiliser. Elle sembla être ailleurs quelques instants avant de reprendre la parole. « Tu te souviens, de ce jour ? » Il arqua un sourcil, il ne savait pas s'il s'agissait d'une question piège ou d'une véritable question mais il y répondit tout de même, la voix pleine d'ironie. « C'est le jour où j'ai appris que j'avais une demi-soeur cachée, comment l'oublier ? » Il savait que ce n'était pas ce à quoi elle faisait référence mais il s'en fichait, il n'avait aucun remord à éprouver, il n'avait pas envie ni besoin de se sentir coupable, il n'avait absolument pas à se justifier et elle fit l'erreur de le lui demander. « Qu’est-ce que tu as ressenti ? Qu’est-ce que ça t’a apporté, de faire ce que tu as fais ? » Toute trace d'amusement disparut immédiatement de son visage, il n'allait pas tarder à être méchant, qu'était-elle entrain de faire et qu'attendait-elle de lui ? « Ah, c'est rien de tout ce que j'ai pu évoquer, elle est pour qui la psychanalyse finalement, pour toi ou pour moi ? » Demanda-t-il avec dédain. Sa façon de lui poser ces questions ne lui plaisait pas, qu'espérait-elle comme réponse exactement ? « Qu'est-ce que tu attends, tu rêves de me faire payer mon geste et j'ai des projets pour ce soir alors si on pouvait en finir rapidement. » Enchaîna-t-il, impitoyable. Il ne comprenait pas Helena et sa façon d'agir et comme à chaque fois qu'une situation le dépassait, il devenait froid, distant, inaccessible. Aucune émotion ne découlait de lui et se montrait sur son visage, aussi glacial qu'une statut de marbre. « Ne poses jamais de questions dont tu détesteras entendre la réponse parce que crois-moi, ce que j'ai à dire ne te plaira pas. Franchement Helena, tu penses que je peux t'apporter une réponse que tu vas apprécier ? Que je vais te demander pardon, me repentir et fondre en larmes dans tes bras ? C'est ce que je pourrais faire, uniquement pour te satisfaire et pour que tu me laisses partir mais la comédie, je ne m'y connais que très peu. Tu n'es pas morte toi-même, penches-toi plutôt là-dessus et vas de l'avant, remuer le passé n'est jamais une bonne chose. » Il parlait en toute connaissance de cause. Il savait qu'il lui donnait mille raisons de le tourmenter mais il n'était pas d'humeur à jouer la comédie et à exprimer des regrets, de toute façon, il en était incapable. Il soulignait également un autre point important : il ne l'avait pas encore traqué pour la tuer de ses mains, il n'avait pas cherché à lui faire réellement du mal la dernière fois, c'était là-dessus qu'elle devait concentrer son énergie et pas sur autre chose. |
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| | | | Captif un jour ou l'autre. [Pv : Daley] | |
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