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 Vingt-deux heures quarante cinq.

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MessageSujet: Vingt-deux heures quarante cinq.   Vingt-deux heures quarante cinq. Icon_minitimeJeu 17 Oct - 14:07

Vingt-deux heures quarante cinq. 156627lineasSS Vingt-deux heures quarante cinq. 474125lineaskg
Octobre 1998. Londres. Appartement de Lincoln E. Bennett. Puis, Pré-Au-Lard. Appartement de Phineas L. Harkiss. Vingt-deux heures quarante cinq.

Le mois d’Octobre était particulièrement maussade cette année. L’été l’avait été tout autant d’ailleurs. Un été grisâtre, triste où l’on croulait pourtant sous des chaleurs étouffantes. Tout ce qu’il y a de plus désagréable. Côté température ce mois-ci, c’était un changement radical. On ne sortait plus en débardeur non, ni même en pull d’ailleurs. Le froid constant avait amené une brume quasi permanente sur l’Angleterre. On ne voyait pas plus loin que quelques mètres devant soi. Tout ça était vraiment déprimant. Ou peut-être, Lincoln était trop déprimée pour essayer de voir le bon côté des choses, même si là, ça aurait été difficile de le faire. Depuis le départ de ses parents pour la France et la mort de Mary, la jeune Vélane avait un peu perdu goût à la vie. Il ne lui restait plus grand-chose ici, à part Joshua. Mais elle ne l’avait pas revu depuis un moment. Elle n’avait aucune idée de ce qui se passait pour lui et n’attendait pas vraiment de lettre de sa part. Il n’avait jamais été bon pour suivre une correspondance de toute façon. Et puis, peut-être ne voulait-il pas qu’on remonte jusqu’à elle grâce à lui. Il était l’un des seuls à savoir que Lincoln était une descendante de Vélane. Il pensait peut-être la protéger en ne l’approchant pas. Mais ce manque de contact commençait à se faire sentir pour la jeune sorcière. En effet, à part ses coéquipiers, elle n’avait plus du tout de contact avec le monde. Elle passait son temps à s’entrainer avec l’équipe, s’entrainer seule, ou à rester chez elle à repenser à la mort de Mary. La scène passait en boucle dans sa tête. Ces rires, cet éclair vert, ces cris partout. Il ne se passait plus une seule nuit où Lincoln dormait tranquillement. Elle se réveillait généralement en sursaut, le corps couvert de sueur et le souffle coupé. Parfois, ses cauchemars concernaient Mary, parfois ses parents. Mais le plus souvent maintenant, ils concernaient Joshua. Elle ne savait même pas comment il allait. Elle ignorait aussi comment ses examens de fin d’études s’étaient passés. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il faisait en ce moment. Elle avait peur pour lui. Comment ne pas être préoccupée ? Avec un père et une famille de mangemorts, que pouvait-il devenir d’autre ? Il devait certainement subir une pression énorme, bien plus importante encore maintenant que Voldemort était au pouvoir. Comment pouvait-il y résister ? Il était difficile pour la jeune femme de penser à autre chose. Si Mary avait été là, elle lui aurait certainement ordonné de se bouger les fesses et de sortir voir du monde. Oui mais voilà, Mary n’était plus là maintenant. Et Lincoln n’y penserait pas seule. Pourtant ce soir-là, quelque chose lui fit y penser. Il était 22h30 ce soir-là. La pluie battait si fort contre les fenêtres qu’on aurait cru qu’elles finiraient par céder d’un moment à l’autre. Lincoln était en train de ranger les dernières affaires de Mary dans des cartons, se retenant comme elle pouvait pour pleurer. Cela faisait sept mois maintenant qu’elle était morte. Pourtant, la scène de son meurtre lui revenait tellement à l’esprit qu’elle s’en souvenait encore comme si ça s’était passé l’après-midi même. Elle avait pensé que vider un peu de temps en temps serait plus supportable, mais maintenant qu’elle avait bientôt terminé, elle se disait qu’elle aurait mieux fait de se faire violence durant tout un weekend et tout finir en une fois. Cela aurait sûrement été plus facile pour l’aider à faire son deuil que de trainer autant de souvenirs durant si longtemps. Un bruit sourd se fit entendre dans la cuisine. Après un sursaut, la jeune femme partit à la recherche de la cause de ce vacarme. Un cadre gisait sur le sol. On pouvait voir une photo de Lincoln tirant les cheveux de Joshua qui riait à travers le verre brisé. Le souffle coupé, Lincoln cru un moment devenir folle. Il fallait absolument qu’elle voit quelqu’un, qu’elle entende le son d’une autre voix que la sienne qui finirait par la rendre folle. Un craquement sourd se fit entendre et la sorcière disparu.

C’est à Pré-Au-Lard, au milieu de la rue qu’elle apparut. Il pleuvait ici aussi. Le croissant de lune éclairait parfaitement le village, plongé lui aussi dans une brume dense . La lune donnait à ce brouillard un air encore plus dramatique. Il n’y avait pas un bruit, à part la respiration haletante de la jeune femme. Elle savait qu’elle n’était pas en sécurité ici. Personne ne l’était. Le village devait être bourré de mangemorts, et s’ils tombaient sur quelqu’un durant la nuit, qui sait ce qui se passerait. Prise d’un accès de panique, la sorcière se mit à courir, vers où ? Elle n’en avait aucune idée. Elle passa devant le magasin de farces et attrapes de Zonko, puis devant les Trois Balais avant de tomber sur un autre magasin de farces et attrapes. Elle s’arrêta instantanément, détaillant la devanture avec soin. Comment être sûre que c’était ici ? Aucune idée. Mais être seule en pleine nuit ici la rendait trop nerveuse pour qu’elle continue à se promener dans tout le village. Elle regarda à l’intérieur à travers la vitrine, où l’on ne distinguait rien à cause des gouttes glissant continuellement sur le verre, avant de se diriger vers la porte accolée à  la boutique. Elle regarda autour pour vérifier qu’il n’y avait toujours personne et frappa trois coups sur la grande porte épaisse. Elle se recula alors légèrement et attendit que la porte s’ouvre. La sorcière était trempée, elle tremblait de partout. Elle attendit quelques minutes ainsi, immobile, ne bougeant que pour se tordre les mains nerveusement en regardant autour. Quand la porte s’ouvrit enfin, ce fut pour dévoiler un visage endormi. Le premier visage familier, autre que ceux de l’équipe des Chudley,  que la jeune femme voyait depuis plus de six mois. Il y eut un instant de silence, uniquement brisé par la pluie qui s’abattait toujours sur Lincoln. Puis, la jeune femme fit un pas et se jeta dans les bras de l’homme qui venait d’ouvrir, encore ensommeillé. Elle aurait voulu d’abord s’excuser de venir si tard, expliquer sa venue soudaine et demander pour entrer, mais en voyant son visage, elle n’avait plus pensé qu’à cela. Cette fois, elle ne réussit pas à retenir ses larmes. Mais c’était le moindre de ses soucis, et puis, ce n’était pas vraiment grave, elle avait le visage trempé de toute façon. Elle le serra contre elle, plus encore, et prit une profonde inspiration. Il était le seul qu’elle savait où trouver ce soir. Et bizarrement, il était le seul qu’elle voulait voir.


Dernière édition par Lincoln E. Bennett le Lun 28 Oct - 21:51, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Vingt-deux heures quarante cinq.   Vingt-deux heures quarante cinq. Icon_minitimeDim 20 Oct - 0:44


haven't crossed my mind for so long
uuh, we wished on these stars, they were ours they remind me of you. i'm still letting you go, i just want you to know that i think of you, think of you, think of you, think of you. the space in the back of my mind, i meet you there to reminisce from time to time. you were the light, the blue in my skies. i saw the shades of myself in your eyes.


Un courant d’air, un simple courant d’air qui propulse la porte tout droit en direction de ses battants, la faisant violemment claquer à l’étage. C’est une chose qui arrive souvent dans l’appartement qui surplombe la boutique, mais comme à chaque fois, je ne peux m’empêcher d’espérer qu’il s’agisse là du bruit d’un transplanage, fait un peu maladroitement. En raison de la peur, de la précipitation, de la hâte ou que sais-je encore. Des raisons, toutes plus légitimes les unes que les autres, pour amener Charlie dans l’intérieur de la boutique, la faire revenir à la vie, le temps d’un élan d’espoir. Je me précipite dans l’escalier, m’aidant de la rampe pour gravir les marches toujours plus vite et c’est presque haletant, que je pose enfin mon pied sur le premier pallier. Mon regard balaye l’espace, mais mes prunelles ne rencontrent que le vide, toujours plus présent et oppressant. Un soupir s’échappe d’entre mes lèvres entrouvertes alors que je secoue la tête, me traitant intérieurement d’idiot. La démarche lourde, le pas pesant, je redescends les marches afin de venir éteindre les lumières, fermer la boutique, m’extraire aux souvenirs de la jeune femme qui se trouvent partout – n’est-ce pas contre cette étagère qu’elle a buté, une fois qu’elle testait des bulles explosives afin d’amuser les enfants présents dans l’enceinte du magasin ? Mes prunelles balayent une ultime fois la pièce, avant que je ne propulse celle-ci dans un noir d’encre. Tournant le dos à l’obscurité, je me rends d’un pas trainant vers ma chambre, me laissant tomber sur le matelas sans même prendre le temps de me déshabiller ou d’écarter les couvertures afin de venir me nicher dans le cocon que peut former le duvet de plumes. Les larmes se mettent à rouler sur mes joues, s’échouant sur l’oreiller, à la manière dont les souvenirs me restant de la blonde, quittent peu à peu mon esprit par ces fenêtres de l'âme que sont mes yeux, alors que les réminiscences s’estompent peu à peu. Même l’odeur de son parfum, m’apparait comme lointaine, à tel point que je doute me souvenir de la bonne. L’impression très agréable qu’elle aurait très bien pu ne jamais exister, s’insinue en moi à la façon d’un poison virulent, malsain. Et lentement, le fait qu’elle serait peu fière de moi, si elle me voyait ainsi prendre part aux actions de ceux qu’elle a passé toute une vie à combattre, s’insinue dans mon esprit à la manière d’un serpent particulièrement vicieux. C’est pourtant pour elle que j’ai intégré les mangemorts, pour pouvoir retrouver son meurtrier, venger sa mort. Je me suis finalement fait prendre à mon propre piège. Coincé dans mon rôle de meurtrier, jugeant que personne n’a le droit de vivre si Charlie ne se trouve plus être de ce monde, je commence réellement à aimer l’idée de pouvoir me sentir puissant à l’aide de ma baguette, savoir que je peux faire autre chose que me cacher en baissant la tête face aux autres personnes de mon âge. Une ultime larme roule sur ma joue, pour venir s’échouer sur le coussin alors que je me laisse sombrer dans un sommeil agité.

Trois coups frappés à la porte, qui m’extirpe violemment des bras de Morphée. Mes prunelles s’ouvrent sur l’obscurité dans un énième battement de cils, embrassant les ombres de la pièce ; elles sont partout, envahissantes, mais contrairement à mon enfance, elles ne me font plus peur. Passant une main dans mes cheveux défaits, j'essaye d'instaurer un peu d'ordre dans mes mèches devenues folles. Peine perdue, je le sais bien. Me remettant sur pied, agrippant ma baguette jusqu'alors posée sur la table de chevet, je descends les escaliers d'un pas plus léger que d'accoutumée. Mes enjambées se font plus grandes et rapides, ma démarche plus unie. Encore à moitié endormi, je ne suis pourtant jamais montré aussi agile dans ma façon de me déplacer. Je ne sais pourtant pas ce que je crains ainsi ; après tout, je suis désormais un mangemort à part entière, je n'ai rien à craindre de personne. Hormis du Seigneur des Ténèbres lui-même, mais je peux pourtant assurer avec certitude qu'il ne me sera jamais donné l'occasion de le rencontrer. Tant mieux, ce n'est pas une envie qui m'attire plus que cela à vrai dire. Déverrouillant la porte d'un simple coup de baguette avant d'ôter les diverses chaînes renforçant la sécurité du battant de bois, pour finalement faire pivoter celui-ci sur ses gonds. Je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il se passe que déjà, on se jette sur moi. Je commence aussitôt à lever ma baguette, déjà prêt à lancer un sortilège à mon agresseur, avant de reconnaître la jeune femme qui m'étreint. « Lincoln ? » je m'étonne sans tarder. J'attends quelques instants avant de l'écarter poliment de moi, passant la tête par la porte pour vérifier à droite puis à gauche, et vice-versa, qu'aucun mangemort, rafleur ou autre membre de la brigade de police magique, avant d'attirer la jeune femme vers l'intérieur. Beaucoup moins délicat que précédemment, je l'agrippe par le bas du tee-shirt, afin de l'entraîner vers l'intérieur. Je m'empresse de refermer chacun des verrous en un temps record, avant de m'occuper de nouveau de la jeune femme. Elle se trouve être trempée, ce qui explique sans aucun doute le fait que mes vêtements ont également commencé à s'humidifier. M'approchant de la bassine disposée derrière le comptoir, je m'empresse de me saisir d'une des chemises déjà repassées, entreposées là dans un simple but d'esthétique de toute façon. Retirant ma première chemise, je me dépêche d'enfiler la nouvelle, avant de questionner la danseuse au sujet de son arrivée précipitée au sein de la boutique, en pleine nuit et d'autant plus que je ne l'ai jamais vu venir ici. « J'espère que t'as une bonne excuse pour venir à cette heure-ci. » je lui lance d'un ton bourru avant de placer la bassine face à elle, la lui désignant d'un coup de menton le contenu de celle-ci afin d'inciter la jeune femme à se servir. Uniquement parce que je ne veux pas qu'elle inonde l'ensemble de la boutique et humidifie parquet, alors que je me suis déjà évertué à nettoyer avant d'aller me coucher une première fois.
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MessageSujet: Re: Vingt-deux heures quarante cinq.   Vingt-deux heures quarante cinq. Icon_minitimeDim 20 Oct - 12:28

Vingt-deux heures quarante cinq. 156627lineasSS Vingt-deux heures quarante cinq. 474125lineaskg
Octobre 1998. Londres. Appartement de Lincoln E. Bennett. Puis, Pré-Au-Lard. Appartement de Phineas L. Harkiss. Vingt-deux heures quarante cinq.

En quelques minutes, depuis son arrivée sur Pré-Au-Lard dans un craquement sourd, la jeune femme avait eu le temps d’espérer trouver Phineas aussi adorable qui ne l’était lors de leur première rencontre. Si elle avait pu croire qu’il la recevrait tout de même chaleureusement bien que timidement même à cette heure-ci, elle s’était mis le doigt dans l’œil. A peine l’avait-elle enlacé qu’il se dégageait de ses bras pour vérifier que personne ne l’avait suivie. Pour quelle autre raison aurait-il regardé partout dehors sinon. Il l’attira brusquement plus à l’intérieur sans un mot, simplement d’un geste aussi soudain que brut. La jeune femme regarda un moment alors autour avant de se retourner vers Phineas qui changeait de chemise. Presque inconsciemment, ses yeux s’attardèrent sur la peau nue du jeune homme alors qu’il s’occupait à se revêtir d’une nouvelle chemise. Avait-il peur que Lincoln ne soit contaminée par je ne sais quel virus qui s’attraperait au contact de sa peau ? « J'espère que t'as une bonne excuse pour venir à cette heure-ci. » L’intonation sévère de sa voix ne lui allait pas du tout, si bien que la jeune femme pourtant si patiente d’ordinaire en fut vexée. Peut-être était-ce simplement le fait qu’elle n’avait vu personne depuis plus de six mois qui la rendait légèrement susceptible. Mais tout de même, quelque chose dans le ton de Phineas lui fit regretter instantanément sa visite. Il poussa la bassine pleine de chemises prêtes à servir avant de la lui désigner d’un coup de menton. C’était tout à fait inutile car elle était déjà sèche. Depuis sa sortie d’école et même avant dans une moindre mesure, la jeune femme s’entrainait chaque jour à ne plus avoir besoin de sa baguette pour utiliser la magie. Depuis sa quatrième année à Poudlard, le jour où elle avait rencontré Dumbledore dans les couloirs de l’école alors qu’elle revenait de son entrainement de quidditch plus précisément. Le match avait été horrible ce jour-là, mais Serdaigle avait gagné même face au manque très visible de fairplay de la part de Serpentard. Lincoln était rentrée avant les autres pour pouvoir prendre une douche et aller voir Madame Pomfresh. Un serpentard lui avait donné un coup de batte dans les côtes juste avant qu’elle ne marque le dernier point avant que le vif d’or ne soit attrapé. Bien qu’elle n’ai rien dit sur le moment pour pouvoir terminer le match et gagner, la jeune sorcière avait grand besoin de l’aide de Madame Pomfresh maintenant. C’est là qu’elle avait rencontré Dumbledore, seul, au détour d’un couloir. Il l’avait félicité pour le jeu très droit de son équipe malgré les diverses attaques de Serpentard. « Les joueurs qui ne trichent pas sont souvent ceux qui vont le plus loin. Tiens d’ailleurs, j’ai demandé un petit quelque chose à Madame Pomfresh pour toi Lincoln, tu es courageuse, mais je ne voudrais pas que tu rates la fête qui se prépare à cause d’un si petit souci. » C’était là qu’il avait sorti la potion de sa poche, et qu’il lui avait fait un clin d’œil avant de partir. La jeune fille s’était alors rendu compte qu’elle était sèche et propre. Il lui avait fallu deux minutes pour s’en remettre, et boire la potion de Madame Pomfresh avant d’aller fêter la victoire avec le reste des élèves de Serdaigle. Depuis ce jour-là, Lincoln s’était découvert une fascination pour ce genre de magie. Après tout, elle y était déjà souvent arrivée avant d’aller à Poudlard et d’avoir sa baguette, pourquoi n’y arriverait-elle plus maintenant ? A partir de sa quatrième année, en plus de ses devoirs et du quidditch, elle prit soin de s’entrainer aussi à utiliser la magie sans baguette, aussi studieusement que si elle avait un examen à la fin de l’année à ce sujet.

Lincon eut un soupir à peine refreiné en ignorant la bassine que Phineas lui avait désignée de façon si abrupte. Elle qui espérait un minimum de réconfort en venant le voir, il se révélait être totalement différent de ce qu’elle avait pu en voir au moins de février. Il lui rappelait même quelqu’un, et ce n’était franchement pas un compliment. Elle lança un autre regard autour dans la pièce sombre, et finalement, non. Non, cet endroit n’avait rien de réconfortant, à l’image de son propriétaire sans doute. Tout ceci était une erreur. Elle n’aurait pas dû venir. La chaleur de son appartement était tout compte fait bien meilleure, même si elle devait s’y retrouver seule de nouveau. Même si le souvenir de Mary y était omniprésent, c’était toujours plus convivial qu’ici avec lui. Elle leva les yeux vers lui alors et ouvrit enfin la bouche. « Non je n’en ai pas. Tout ça était une erreur d’ailleurs … Je ferai mieux de repartir. » Aussitôt dit, la jeune femme contourna Phineas et rouvrit la porte qu’elle claqua sans ménagement et se retrouva de nouveau dehors sous la pluie battante. Il avait ruiné l’infime envie qu’elle avait eu de contact humain et la seule chose qu’elle voulait maintenant, c’est rentrer chez elle. Elle prit la direction de l’endroit où elle était arrivée d’un pas décidé. Cette fois-ci, elle n’avait plus peur de tomber sur quelqu’un. Elle en avait presque même envie. La détresse qu’avait provoquée sa tristesse s’était transformée en rancœur en un instant. Elle allait terminer de ranger les affaires de Mary, et se mettre à empaqueter les siennes. Elle qui avait repoussé cette besogne depuis trop longtemps déjà, ne voulant pas se résoudre à quitter Londres, avait retrouvé cette envie de partir. Il fallait faire vite cependant. Elle savait que cet élan de motivation partirait bien vite une fois rentrée. En effet, une fois chez elle, elle retrouverait le silence et les souvenirs qui l’avaient poussée à venir ici, et retomberait dans ce brouillard déprimant dans lequel elle avait vécu depuis la mort de sa meilleure amie. Si le froid qui régnait dans ce pays depuis la montée de Voldemort au pouvoir s’infiltrait au plus profond de chacun de ses habitants, leur enlevant ainsi le semblant d’humanité qui semblait retenir la jeune femme ici, il devenait urgent de quitter le Royaume Uni au plus vite.
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MessageSujet: Re: Vingt-deux heures quarante cinq.   Vingt-deux heures quarante cinq. Icon_minitimeLun 28 Oct - 17:18


haven't crossed my mind for so long
uuh, we wished on these stars, they were ours they remind me of you. i'm still letting you go, i just want you to know that i think of you, think of you, think of you, think of you. the space in the back of my mind, i meet you there to reminisce from time to time. you were the light, the blue in my skies. i saw the shades of myself in your eyes.


Un réveil semble toujours de mauvaise augure, qu’importe que la guerre soit fini ou que l’on se trouve à présent du côté victorieux. Ce ne sont que des pacotilles desquelles on se berce pour se sentir forts, afin d’ignorer que la Mort nous guette. Peut-être que si Charlie s’était un peu plus douté de cela, elle serait encore des notre l’heure qu’il est. Je pourrais ainsi la revoir, lui dire qu’il y avait sans doute autre chose que de l’amitié entre nous. Mais elle n’est plus là, tuée par un mangemort – par un gars de la trempe de celui que je suis devenu – et d’elle, il ne me reste plus que mes yeux, trop souvent bouffis par les larmes. Alors que j’observe Lincoln, ce sont ces mêmes yeux que je frotte, refoulant les sanglots qui menacent de recommencer à s’échapper, à ces simples évocations mentales. Je pince les lèvres, la regardant silencieusement après avoir placé la bassine face à elle. Nerveux, je suis conscient de ne pas utiliser les bons mots, de lancer des phrases maladroites à la jeune femme mortifiée face à moi. J’espère pourtant que ces quelques maladresses, puissent être cachées par cet essai de gentillesse, alors que je propose à la brune l’une de mes chemises sèches. Mais celle-ci ne daigne pas leur accorder le moindre regard, ses vêtements semblant déjà secs. Et alors que je l’observe, je ne peux m’empêcher de me demander comment j’ai pu être assez idiot, pour changer aussitôt de chemise, plutôt que de moi-même utiliser un sortilège afin de sécher mes vêtements. Idiot à l’âme d’enfant, je n’ai pas réfléchi avant d’agir, comme chaque fois, il ne me reste plus qu’à constater mon manque de maturité flagrant, celui-là même qui inclus que j’oublie souvent de penser avant d’exécuter le moindre geste. Je me retiens d’extrême justesse, de lâcher un profond soupir alors que je continue de fixer la jeune femme, ses prunelles rencontrant enfin les miennes lorsqu’elle s’accorde le droit de redresser la tête. « Non je n’en ai pas. Tout ça était une erreur d’ailleurs… Je ferai mieux de repartir. » Je ne dis pas le moindre mot pour la rattraper, alors qu’elle me contourne pour gagner la porte, un air déçu peint sur le visage. Et lorsque j’entends le panneau de bois claquer contre ses battants, je reste là, arborant un air penaud qui ne me convient pas. Comment un véritable mangemort pourrait rester ainsi, l’air triste, pour une simple personne ne soutenant en rien les idéologies du Seigneur des Ténèbres, quand bien même celui-ci a finalement gagné la guerre. Mais Lincoln ne prend sans doute pas cela en considération, comme peuvent le témoigner les bribes de la conversation échangée, la seule et unique fois où nous nous sommes rencontrés auparavant. Elle est partisante de l’Ordre du Phénix, quand bien même elle ne s’y est jamais engagée et si je suis devenu mangemort, cela n’est sans aucun doute, pas son cas. Mon cœur se met à battre un peu plus vite, au creux de ma poitrine, alors que je me remémore de quelle façon je me suis écarté du chemin que j’avais entrepris de suivre. Bien vite oubliée, l’idée de venger la mort de Charlie ; je suis devenu un monstre.

Sans réfléchir plus longtemps, je me lance à la poursuite de la brune, sans prendre la peine de me couvrir d’un cardigan ou quoi que ce soit d’autre. A quoi bon ainsi perdre du temps ? Vu l’air triste qu’elle revêtait sur son visage, avant de le remplacer par une expression agacée, voir profondément énervée, je doute qu’elle se sente bien. Et j’ai beau ne plus témoigner d’une grande pitié envers beaucoup de sorciers, la jeune femme reste celle m’ayant permis de m’affirmer, celle m’ayant réconforté alors que je n’étais qu’un illustre inconnu, bien trop maladroit pour éviter de lui renverser un verre d’eau au visage. « Lincoln ! » Mon appel se confond avec la nuit, se répercutant inlassablement sur les murs de briques de Pré-au-Lard, mais n’obtient aucune réponse. Mes iris scrutent l’obscurité, à la recherche d’une silhouette sous la pluie battante. Lincoln, je ne tarde pas à la voir, un peu plus bas dans la rue. Vite, il faut que je la rattrape avant qu’elle n’ait le temps de transplaner. Mon sang ne fait qu’un tour alors que mes pieds nus – je n’ai pas réellement eu le temps de remettre mes chaussures avant de descendre les escaliers – se mettent à frapper avec force contre les pavés de la ruelle, se dérobant plusieurs fois sous moi alors que mes plantes de pieds rencontrent des cailloux sur le sol. Je finis pourtant par parvenir devant elle, me plantant aussitôt face à elle, lui bloquant tout passage. Et sans réfléchir, fermant les yeux, je laisse la paume de ma main venir effleurer sa joue en une caresse, alors que je plaque mes lèvres contre les siennes. « Tu ne devrais pas rester dehors. Il pleut, tu vas tomber malade. » je lui murmure alors que je m’écarte peu à peu d’elle. Rouvrant les yeux, je laisse mes prunelles embrasser un instant sa silhouette, avant de m’écarter d’un pas, me mordillant la lèvre inférieure. Je pourrais jurer avoir vu un éclat de chevelure blonde au moment de battre les paupières et je me maudis de confondre Charlie à Lincoln, dans des moments de semi-absences. Comme pour me redonner une contenance, je me mets à fixer mes pieds d’un air morne. Je ne sais plus réellement quoi dire, je me sens idiot. Pourquoi me suis-je mis à lui courir après déjà ? Les mangemorts ne font pas ça. « J’étais en train de rêver de toi. » Non, pas vraiment. Je rêvais simplement de la Charlie qu’il m’arrive parfois de voir en elle, mais à moins de se trouver légilimens, Lincoln n’a aucun moyen de s’en rendre compte. Aussi je ne rectifie pas, me contentant de déglutir en tentant pour la énième fois, de chasser la blonde de mes pensées et souvenirs. Au moins pour le moment, afin que je puisse m’occuper de Lincoln.
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MessageSujet: Re: Vingt-deux heures quarante cinq.   Vingt-deux heures quarante cinq. Icon_minitimeMar 5 Nov - 0:13

Vingt-deux heures quarante cinq. 156627lineasSS Vingt-deux heures quarante cinq. 474125lineaskg
Octobre 1998. Londres. Appartement de Lincoln E. Bennett. Puis, Pré-Au-Lard. Appartement  de Phineas L. Harkiss. Vingt-deux heures quarante cinq.

La pluie battante avait de nouveau trempé Lincoln jusqu’aux os. Les sourcils froncés, pour mieux voir à travers la pluie, la jeune femme recherchait des yeux l’endroit d’où elle était arrivée. Elle aurait très bien pu transplaner maintenant, mais elle n’en avait pas envie. Marcher sous la pluie lui donnait cette impression de vider son esprit, qui n’était pourtant pas réelle du tout. En effet, les mots de Phineas se répétaient sans cesse dans sa tête. Le Phineas qu’elle avait rencontré quelques mois auparavant semblait appartenir au passé. Et pourtant, cet homme-là l’avait touchée. Elle avait rencontré bien des hommes dans ce bar, mais elle ne se souvenait pas de beaucoup.  Phineas lui, était resté encré en elle. Elle se souvenait de leur rencontre comme si c’était hier. Ce mec totalement à part, totalement à côté de la plaque, totalement adorable. Oui, il l’avait marquée. D’ailleurs, lorsqu’elle n’avait pas ces affreux cauchemars, il lui arrivait de rêver de lui. Mary avait même espéré qu’il reviendrait un jour au club une fois que Lincoln lui ai parlé du reste de la soirée où il avait malencontreusement renversé son verre sur elle. A l’en croire, il avait fait forte impression sur Lincoln et elle voulait voir pourquoi. Elle ne savait pas si c’était le fait que dans ce boulot elle n’avait plus rencontré beaucoup de mecs sympas, surtout sobres, qui avait fait que Phineas se démarque autant des autres pour qu’elle s’en souvienne encore. Il devait bien avoir quelque chose de spécial pour que sa poursuiveuse ne vivant que pour le Quidditch soit celle qui pour une fois, avait parlé d’un mec. Mais elle n’aurait jamais l’occasion de le rencontrer de nouveau. Et à vrai dire, peut-être était-ce mieux ainsi pensa Lincoln. Parce que soit le Phineas de ce soir-là n’était justement qu’une exception, soit il avait changé. En tous cas, elle ne voulait pas revoir le Phineas de cette nuit. Et elle comptait bien le chasser de ses pensées.

Elle se retrouva devant chez Zonko. La vélane regarda la devanture un instant, les souvenirs de ses passages ici lui revenant à l’esprit. Il faut dire qu’elle s’était toujours beaucoup amusée lorsqu’elle avait participé aux sorties à Pré-Au-Lard. Elle partait généralement avec Mary et elles se retrouvaient pratiquement toujours avec les garçons de l’équipe dans le magasin, uniquement pour voir quelles bêtises ils feraient cette fois-ci. Ils étaient tellement débiles à cette époque-là, ils essayaient tout et n’importe quoi. Combien de fois étaient-ils rentrés à Poudlard avec des cheveux longs, ou alors avec les poches pleines de feux d’artifices pour faire tout exploser devant le bureau de Rusard. Le gérant appréhendait un peu leurs visites. Il faut dire que même s’ils achetaient beaucoup, ils essayaient tout plusieurs fois à l’intérieur du magasin pour s’amuser. Et Lincoln n’était pas en reste. C’était d’ailleurs souvent elle qui poussait ses coéquipiers à essayer tout et n’importe quoi. Elle aussi se jetait souvent à l’eau d’ailleurs. Il lui était même arrivé de devoir passer quelques jours à l’infirmerie un jour où un de ses équipiers avait glissé un drôle de pétard dans son T-shirt. Ce jour-là, Flitwick avait été furieux, Lincoln ne l’avait jamais vu crier ainsi sur un élève. Il faut dire que l’adolescente avait littéralement pris feu ce jour-là. Le pauvre garçon s’en était voulu mais Madame Pomfresh avait fait des miracles et Lincoln était ressortie de l’infirmerie comme si rien ne s’était passé. Aujourd’hui, Zonko était fermé, abandonné. C’était vraiment bizarre de voir tous les endroits de ses souvenirs détruits les uns après les autres. C’est comme si sa propre enfance partait en fumée.

Elle reprenait sa marche et arrivait à son point d’arrivée lorsque Phineas apparut et se planta face à elle. Prise d’un sursaut, le bruit de la pluie tombant violemment sur les pavés ayant couvert le bruit de ses pas, la jeune vélane fit un pas en arrière. Sans prononcer un mot, il leva le bras vers elle et glissa sa main sur la joue de la sorcière d’une caresse et s’approcha pour poser ses lèvres contre les siennes. Une bouffée de colère s’était de nouveau emparée de la jeune femme à sa vue. Elle s’apprêtait à le gifler lorsqu’il s’approcha en fermant les yeux et  plaqua sa bouche contre la sienne. Pourtant, elle n’en fit rien. Un semblant de calme s’était infiltré en elle à son contact. Ce qu’elle n’avait pas ressenti depuis un bon moment. Elle avait fermé les yeux à sa suite comme machinalement. « Tu ne devrais pas rester dehors. Il pleut, tu vas tomber malade. » Murmura-t-il alors. Tomber malade était le dernier de ses soucis ce soir. Elle prit un moment puis rouvrit les yeux pour l’observer. Il fixait ses pieds. Etonnant. Les gouttes d’eau s’abattaient sur son visage avec une violence telle qu’on pouvait voir sa peau réagir. « J’étais en train de rêver de toi. »  Elle ne put pas dire pourquoi, mais cette phrase sonnait faux, encore plus en repensant à sa réaction quelques minutes auparavant. Elle savait très bien comment elle aurait réagit elle, s’il était apparu au pas de sa porte alors qu’elle rêvait de lui. A moins que ce ne fût pas le même genre de rêves qu’ils avaient l’un et l’autre. « Ca devait plutôt être un cauchemar vu comment tu m’as accueillie. » Elle n’avait pas pu s’empêcher de dire ce qu’elle pensait à haute voix. Elle avait prit l’habitude ces derniers temps de dire tout ce qui lui passait sur la tête. Elle le dévisagea un moment et, voulant retrouver ce fabuleux sentiment de paix, fit un pas pour se glisser et se blottir contre lui. Il allait peut-être la repousser de nouveau, comme la première fois, mais elle s’en fichait. Elle avait définitivement besoin de contact humain. Et même si elle avait eu et avait toujours des doutes sur le fait que Phineas soit celui qui lui fallait pour ça, son baiser lui avait donné envie d’essayer quand même. Même si elle allait peut-être le regretter par la suite.
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MessageSujet: Re: Vingt-deux heures quarante cinq.   Vingt-deux heures quarante cinq. Icon_minitimeVen 6 Déc - 10:21


haven't crossed my mind for so long
uuh, we wished on these stars, they were ours they remind me of you. i'm still letting you go, i just want you to know that i think of you, think of you, think of you, think of you. the space in the back of my mind, i meet you there to reminisce from time to time. you were the light, the blue in my skies. i saw the shades of myself in your eyes.


Je suis un véritable idiot, c’est ce que je ne peux cesser de me répéter alors que le visage de Lincoln m’apparaît sous la pluie. Ses cheveux mouillés viennent se coller à son visage, s’agglutinant contre les grains de sa peau en une coiffure défaite, des mèches épaisses et collantes. Et pourtant, durant un instant, à la lumière de ce portrait d’elle pourtant peu flatteur, je ne peux m’empêcher de lui trouver un air resplendissant alors que je me penche vers elle pour venir déposer mes lèvres sur les siennes. Un sourire vient étirer mes traits, alors que je me décale enfin, les yeux mi-clos. L’image de Charlie s’est estompée, je ne la vois plus à la place de Lincoln, ainsi est-ce bien la jeune femme à la peau mate que je souris, et non pas à un quelconque fantôme – si l’on peut qualifier la blonde de personne quelconque – ayant pris place sur ses traits. Le sourire que je lui adresse se trouve par conséquent, véritable, et lui étant réellement destiné. Et même s’il me faut encore quelques secondes pour prendre conscience qu’il s’agit bien de la brune et non pas d’une sinistre illusion, envoyée pour me faire perdre la tête. La chose peut sans doute paraître risible, mais pourtant, il m’est difficile de croire qu’elle soit réellement venue me rejoindre. Après tout, nous ne nous sommes vus qu’une seule et unique fois et quand bien même elle est parvenue à m’embrasser plusieurs fois durant ce laps de temps, il n’en reste pas moins qu’il s’est passé plein de choses entre temps. Comme la nouvelle qui a brisé mes rêves et mes instants de paix, celle qui m’a fait plonger du mauvais côté, très certainement. Celle de la mort de Charlie. J’ai beau essayé de ne plus y penser, de passer à autre chose, de ne plus m’attarder sur ce fait ; j’y reviens sans cesse. Que ce soit dans mes rêves ou dans mes pensées, sa vie perdure dans mon esprit, son âme s’était jumelée à la mienne pour ne faire plus qu’une. Je me plais à croire qu’elle continue à exister à travers moi et que les bienheureux souvenirs que j’ai d’elle, parviendront un jour à la ramener. Mais c’est me nourrir d’illusions que de simplement tenter de croire qu’elle aurait un jour pu approuver mon choix de direction de vie. Rejoindre les mangemorts ? Hors de question, même pour venger sa vie. Encore aurait-elle préférée que je me fonde dans la résistance, plutôt que de me savoir au milieu de ceux lui ayant ôté la vie. Et je suis à peu près certain que Lincoln doit posséder la même opinion que la blonde à ce sujet, et c’est sans doute pourquoi je préfère ne pas lui souffler d’emblée le pourquoi de ma réaction. Mauvaises habitudes acquises aux côtés de personnes on ne peut moins fréquentables. Genre de personne que je suis devenu, moi aussi, au moment où est survenu cet étrange déclic inexplicable. J’aime faire souffrir les gens.

Je ne sais pas d’où cela me vient, d’où cette idée saugrenue à bien pu naître, mais la seule vérité qui réside et le fait que cette vérité soit là, quoi que je puisse en penser. Je trouve un certain réconfort dans la façon dont je peux faire souffrir ceux de l’Ordre. Car quand bien même je ne leur ôte pas la vie, il n’en reste pas moins que cela reste une façon de venger le fait qu’ils soient toujours vivants, là où Charlie a donné sa vie pour eux, alors qu’elle se trouvait tout simplement partie en mission. Elle a donné la vie pour perdurer les leurs, et moi je gâche son travail. Mais je ne peux tout simplement pas accepter la façon dont ils semblent ignorer, tous autant qu’ils sont, le vide que je peux ressentir suite à la perte de la personne m’étant la plus chère. C’est Lincoln qui parvient finalement à me sortir de ma torpeur, dans laquelle je m’enfonce, au milieu des souvenirs de la blonde disparue. « Ça devait plutôt être un cauchemar vu comment tu m’as accueillie. » Je pince les lèvres, ne sachant trop si je m’en sens agacé ou honteux. Je ne veux pas la laisser partir, s’offrir à la nuit et risquer de croiser quelques éventuels collègues – des mangemorts – au coin d’une rue, mais même si je me suis montré odieux avec elle, je dois dire que ses paroles n’en ont pas moins des consonances blessantes. Je suis tenté de baisser la tête pour me fondre en excuses et tenter de me repentir, mais c’est ce qu’aurait fait l’ancien Phineas, pas moi. Je ne peux pas risquer de me morfondre aux pieds de Lincoln en pleine rue, alors que tout le monde pourrait nous voir. Il doit déjà bien sembler ridicule aux yeux de quelques mangemorts de passage, de me voir lui courir après. « Je n’ai pas l’habitude d’être réveillé en pleine nuit. On ne sait jamais sur qui on peut tomber. » je laisse simplement échapper, avant d’accompagner mes paroles d’une haussement d’épaules, alors que les gouttes de pluie continuent de venir me vriller le visage en de douloureuses saccades. Idiot, idiot, idiot, chantonnent-ils au rythme auquel elles s’échouent. Je n’y prends pas garde, me contentant de garder mes prunelles fixées dans celles de la jeune femme, ne détournant pas une seule fois le regard. « Laisse-moi t’inviter à l’intérieur. » je lui demande du bout des lèvres, d’un ton se voulant quelque peu autoritaire. Déformation professionnelle, certainement. « S’il-te-plaît… » je ne tarde pas à ajouter, d’une voix plus douce et suppliante, alors que je lui attrape la main du bout des doigts, l’attirant vers moi alors que mes lèvres s’étendent en un léger sourire, mi-heureux mi-suppliant. Heureux parce qu’elle se trouve là, qu’elle est revenue à moi alors que je n’y croyais pas. Suppliant, parce que je ne veux pas qu’elle s’en aille après ce grand pas, qu’elle me tourne le dos pour ne plus revenir. J’aimerais qu’elle m’accorde une seconde chance, vraiment ; pour que je puisse me racheter.
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MessageSujet: Re: Vingt-deux heures quarante cinq.   Vingt-deux heures quarante cinq. Icon_minitimeSam 7 Déc - 23:46

Vingt-deux heures quarante cinq. 156627lineasSS Vingt-deux heures quarante cinq. 474125lineaskg
Octobre 1998. Londres. Appartement de Lincoln E. Bennett. Puis, Pré-Au-Lard. Appartement  de Phineas L. Harkiss. Vingt-deux heures quarante cinq.

Après avoir amorcé un pas pour venir se blottir contre lui, la jeune vélane se retint d’aller au bout de son élan. Visiblement, elle avait plus peur qu’elle ne le pensait de se faire rejeter à nouveau par Phineas. Il ne s’était pas montré très enclin aux étreintes ce soir. « Je n’ai pas l’habitude d’être réveillé en pleine nuit. On ne sait jamais sur qui on peut tomber. » C’est Lincoln tout compte fait qui baissa la tête. Il n’avait pas vraiment tord. Au lieu de la jeune femme, la porte aurait pu s’ouvrir sur un mangemort qui s’en serait prit à lui. Elle mordilla sa lèvre se sentant un peu coupable d’avoir réagit ainsi. C’est vrai qu’il n’avait fait qu’être prudent. Et elle lui en avait voulu pour ça. « Excuse-moi … J’aurais peut-être dû éviter de venir te déranger si tard … » Elle essayait de se décider à le quitter lorsqu’il reprit la parole. « Laisse-moi t’inviter à l’intérieur. » La jeune femme ouvrit la bouche pour refuser. Après tout, elle l’avait assez dérangé comme ça et ne voulait pas s’incruster d’avantage. Mais encore une fois, il lui cloua le bec. « S’il-te-plaît… » Ajouta-t-il encore avec une douceur qui la frappa. Elle leva les yeux vers lui pour découvrir un sourire sur son visage alors qu’il attrapait ses mains pour l’attirer contre lui. A cet instant, il semblait être redevenu le Phineas qu’elle avait rencontré, un brin (un sapin plutôt) de confiance en soi en plus. Ce qui le rendit surprenamment attirant à ses yeux, bien qu’elle s’en défendit tout de suite intérieurement, comme si quelqu’un pouvait être capable de lire en elle ce qu’elle ressentait à ce moment précis. La scène aurait presque pu avoir quelque chose de romantique, si l’on oublie le fait qu’ils se trouvaient au beau milieu d’un village bourré de mangemorts et que la pluie leur lacérait presque le visage. La jeune femme attrapa alors mieux les mains de Phineas dans les siennes et les serra pour transplaner avec lui et se retrouver quelques centaines de mètres plus loin, sur le pas de sa porte. Elle lança un regard vers la porte puis un autre vers le visage de Phineas pour lui rendre son sourire.

Elle entra alors de nouveau à l’intérieur, une fois qu’il lui ait ouvert la porte, gardant sa main dans la sienne et lança encore un regard autour d’elle. Elle lâcha enfin la main de Phineas, tout aussi sec qu’elle. Il n’y a pas à dire, elle s’améliorait toujours. Elle n’avait encore jamais réussit à étendre un sortilège à quelqu’un d’autre, mais elle avait réussit ce soir en séchant Phineas avec elle. L’ambiance qui planait ici faisait froid dans le dos. Et cela ne changea pas vraiment lorsque Phineas alluma quelques bougies. L’habitation semblait vide. Phineas était un homme certes, mais un peu de décoration n’aurait pas fait de mal à cette pièce, ne serait-ce que pour lui donner un peu de vie. Il faut dire que l’appartement de Lincoln et Mary ressemblait à s’y méprendre à un magazine de déco. Les jeunes femmes avaient adoré emménager ensemble et s’occuper de tout faire en œuvre pour avoir un appartement qui leur ressemble et où elles se sentiraient chez elle. La vélane passa ses mains sur ses bras frénétiquement, se rendant compte à quel point elle avait froid. C’est sûr que se promener en pull sous la pluie en pleine nuit au beau milieu de l’Ecosse relevait de la folie pure. Et cela aurait été trop lui en demander que de songer à prendre un manteau avant de partir. Entendant les pas de Phineas s’approcher, elle se tourna vers lui et plongea ses yeux dans les siens.

« Mary est morte. » Les mots sortirent de sa bouche comme s’ils avaient forcé leur chemin à travers ses lèvres. C’était la première fois qu’elle disait cela à haute voix. Et cela la força à réaliser encore une fois la gravité de la chose. Elle mordit ses lèvres pour se retenir d’éclater en sanglots mais les larmes ne connaissaient que trop bien leur chemin et le prirent sans même se soucier des efforts de la jeune femme pour les retenir. Pourtant, le dire à voix haute, et à Phineas qui plus est, lui fit beaucoup de bien. Peut-être avait-elle besoin de cela pour extérioriser sa peine et enfin commencer à faire son deuil correctement. En effet, bien que les premières étapes naturelles du deuil se fussent bousculées les premiers jours ayant suivi la mort de sa meilleure amie, la période de dépression s’étendait encore jusqu’à ce jour. Mais ce soir, elle sentait un gros poids disparaître de son estomac et de ses épaules. Comme si le reconnaître enfin à haute voix l’aidait à accepter la chose. Le reconnaître à haute voix enfin, c’était aussi réaliser que Mary ne reviendrait pas, et qu’elle se trouverait définitivement seule dorénavant. La petite brune attrapa alors Phineas par la chemise et l’attira à elle pour s’accrocher à son cou, sentant ses jambes perdre force. Elle n’avait jamais eu à vivre la perte d’un être cher avant, surtout d’une manière aussi brutale. Elle ne se retenait plus maintenant, et pleurait à chaudes larmes, agrippant les épaules de Phineas avec force. Elle n’avait eu personne avec qui partager sa souffrance à vrai dire. Ses parents étaient déjà en France et elle n’avait jamais voulu déranger ses amis, qui étaient aussi ceux de Mary. Elle s’était toujours dit qu’elle ne pouvait pas se permettre de pleurer devant eux alors qu’eux-mêmes devaient faire face à leur propre perte. Mais avec lui c’était différent. Et être dans ses bras poussait la jeune femme à extérioriser sa peine. C’était même assez bizarre, qu’elle pleure tant, mais que cela lui fasse du bien de pleurer ainsi. Pour une fois, elle ne pensait pas qu’à son meurtre, et à son corps sans vie. Pour une fois, elle pensait aux conséquences, au fait qu’elle ne serait plus là, et qu’elle ne ferait plus physiquement partie de sa vie, jamais. A cette réalisation, Lincoln serra Phineas encore d’avantage contre elle et ferma les yeux, tentant de respirer un peu plus normalement pour éloigner ses sanglots, glissant son visage dans le cou de celui-ci. « Excuse-moi » dit-elle encore, d’une voix étranglée par les sanglots qu’elle tentait tant bien que mal de calmer. « Je ruine ta soirée. »
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MessageSujet: Re: Vingt-deux heures quarante cinq.   Vingt-deux heures quarante cinq. Icon_minitimeMer 12 Fév - 15:47


haven't crossed my mind for so long
uuh, we wished on these stars, they were ours they remind me of you. i'm still letting you go, i just want you to know that i think of you, think of you, think of you, think of you. the space in the back of my mind, i meet you there to reminisce from time to time. you were the light, the blue in my skies. i saw the shades of myself in your eyes.


Ce n’est pas parce que la guerre est finie et que la vie a repris son cours, que les temps ne sont plus durs. Bien au contraire, la fin de la guerre a laissé place à une importante place au deuil, à des existences dévastées, des familles amputées de certains de leurs membres. L’enfer a reculé, la damnation se trouve toujours là. Les aigreurs qu’apporte la mort sont toujours présentes, et si le mal n’est plus collectif, il continue à ronger les gens de l’intérieur, alors que des images macabres viennent se rappeler à leurs bons souvenirs, au plus profond de la nuit. Chaque bruit nous fait sursauter, chaque personne fourrant ses mains dans ses poches devient un ennemi capable de nous planter sa baguette sous la gorge. Il n’y a désormais de place, que pour quelques existences détruites, sorties de leurs habitudes quotidiennes et qui ne les retrouveront plus jamais. Une larme peut surgir aux coins des yeux de n’importe qui, à n’importe quel moment. Les personnes faibles n’ont plus leur place ici, elles n’ont plus leur place dans ce monde où tout est prétexte aux moqueries des mangemorts. Les rasoirs ont rejoint les tiroirs des tables de chevet, les sortilèges de guérison lancés sur les poignets se sont multipliés. Il est parfois plus simple de laisser sa peau être marquée d’une cicatrice, que de laisser les peines proliférer en nous, je le crains. Marqués à vie, nous nous devons de nous adapter, changer nos existences pour pouvoir continuer à vivre. Mais même les méchants ne seront plus jamais sereins, c’est une chose qu’est parvenue à me prouver Lincoln, alors que son poing s’est abattu sur ma porte. C’est paniqué que j’ai sauté sur ma baguette et toujours aussi paniqué que j’ai descendu les escaliers pour venir lui ouvrir. Moi, celui censé être l’effroyable mangemort. Ou qui, du moins, essaye de se faire passer comme tel. Mais qui suis-je vraiment, moi, Phineas Harkiss ? Plus qu’une ombre, rêvant à l’idée d’avoir pu changer des choses lorsque cela était encore possible, sous le regard réprobateur d’un fantôme. Charlie n’est plus là, il ne me reste plus qu’à la laisser partir pour de vrai, tourner la page. Le fait est que Lincoln se trouve être là et qu’elle est bien vivante, elle. Et je vois bien au regard de la brune qu’elle a besoin d’aide. Du moins, c’est ce que je parviens à voir dans les images d’elle, restantes derrière mes paupières closes, après qu’elle ait tourné les talons et qu’elle se soit enfuit dans la nuit, ses pieds claquant brutalement sur le bitume. Je me mets à courir derrière elle, sans bien savoir moi-même ce que je suis en train de faire, alors que déjà je l’agrippe par le bras pour la serrer contre mon torse. « Excuse-moi… J’aurais peut-être dû éviter de venir te déranger si tard… » laisse-t-elle échapper à mi-voix, une voix laissant apparaître la présence de sanglots, pas trop lointains. Je l’observe un instant, sans trop savoir ce qu’il me faut bien lui dire ou bien faire. Après tout, je me suis montré complètement abject envers elle. « Ne t’en fais pas, ce n’est rien, c’est… De ma faute. Je n’aurais pas dû réagir aussi brutalement. » je finis par lui souffler alors que je la sers contre moi, ne sachant trop si j’essaye par là de me faire pardonner de ma stupidité ou de chercher un peu de chaleur humaine, par cette étreinte, de mon côté aussi.

Alors que je continue de la serrer contre moi, je parviens presque à voir les rouages fragiles se mettant à tourner dans son esprit, des rouages poussiéreux, un peu rouillés, comme si elle s’était forcée à éviter de penser durant quelques temps. Comme si la moindre pensée pouvant s’échapper de son esprit torturé, ne parviendrait qu’à l’enfoncer un peu plus dans une torpeur qu’elle tente du mieux qu’elle le peut, de s’écarter. Cela correspond sans aucun doute à son attitude morne et s’accorde à ses yeux rendus humides par ce qui semble être quelques sanglots menaçants, qu’elle ne retient qu’à la force d’une volonté de faire. « Mary est morte. » Je la sers encore un peu plus contre mon torse à ces mots, pressant mes paupières l’une contre l’autre alors que dans un haut le cœur, je me figure le visage de la jeune disparue. Celle-là même ayant réprimandé Lincoln après que celle-ci ait accepté mon invitation à boire un verre, la première fois que je l’ai rencontrée, alors même que je venais de lui renverser l’entièreté de mon verre d’eau sur son tee-shirt. Nous ne nous sommes jamais parlé et elle ne m’a adressé rien d’autre qu’un regard assassin. Pourtant, je ne peux m’empêcher de ressentir un certain pincement au cœur à l’annonce de sa mort. Tout simplement parce qu’elle était l’ami de Lincoln, je suppose. Cela ne change en rien le fait que je ne sais pas quoi dire pour réconforter la brune, me contentant de la laisser s’accrocher à moi, m’accrochant à elle en retour, de façon désespérée. « Je suis désolé. » je balbutie tout de même, après un temps me semblant être infini. Et pour cause, je ne sais pas quoi dire. Je sais ce que c’est que de perdre une amie, une meilleure amie même. Je sais la douleur que cela procure, le vide que cela laisse. Celui-ci, indescriptible, ne fait que se creuser toujours un peu plus, laissant l’impression de ne plus être qu’un mort-vivant. La solitude, c’est la seule chose que l’on retient. Et la façon dont elle se fait ressentir, n’est même pas descriptible. Car si notre corps et là, bien sur Terre, notre esprit est ailleurs, avec la personne aimée, la personne partie. Il est avec elle et en même temps, il est irrémédiablement seul. Car son esprit à elle n’est plus là. Je laisse échapper un soupir alors que mon cœur se sert à cette pensée, à ces souvenirs qui viennent me claquer au visage, comme s’ils se trouvent être amenés par la bourrasque de vent qui parcourt alors la rue. « Excuse-moi. Je ruine ta soirée. » Je secoue la tête contre son épaule, façon de lui signifier que ce n’est absolument pas le cas. Après quoi, je me redresse, agrippant son avant-bras, afin de rester le plus proche d’elle possible, sans autant perpétuer mon étreinte. « Ne reste pas seule, s’il te plait. Rentre avec moi, tu peux bien passer la nuit ici, il y a suffisamment de place pour deux. » Je déglutis, me rendant compte que cela pourrait plus ou moins passer pour des avances. Il s’avère pourtant être idiot de m’en montrer gêné, étant donné que notre première rencontre s’est déjà trouvée être assez chaude, alors même que nous ne nous connaissions pas. Pourtant, je ne peux pas m’empêcher de me montrer un peu sur mes gardes. Après tout, elle est endeuillée, sans doute pas encline à se montrer de la même façon que je l’ai vue la première fois. « Laisse-moi une chance de t’aider à te changer les idées. » j’insiste un peu. Après tout, quoi de mieux qu’un magasin de farces et attrapes pour cela ?
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