Chaque erreur se paye. C’est ce que s’évertuent à me faire comprendre bon nombre de mangemorts et de rafleurs depuis que j’ai malencontreusement laissé partir Cersei. A la fin, la chose a bien fini par me rentrer dans la tête, un peu comme un code de vie. Mais visiblement, ce n’est pas le cas de tout le monde. Peut-être que certains n’avaient tout bonnement pas entendu suffisamment le refrain, ou peut-être qu’ils n’en avaient simplement rien à faire. Dans les deux cas, ils se présentent tout de même comme étant des déserteurs aux yeux des mangemorts, alors la façon dont ils ont été amenés à être perçus ainsi, n’a pas réellement d’importance quelque part. Quoi qu’il en soit, comme pour me donner une nouvelle leçon, c’est moi que l’on envoie pour punir l’un d’entre eux. Mais hors de question de me montrer docile ; je ne dois pas m’en prendre directement à lui. Car tout le monde, même moi, sait qu’il fait bien plus mal de voir que l’on s’en prend à ses proches, avant même que l’on ne s’en prenne à soi-même – de façon direct du moins. Car la torture morale et bien plus douloureuse que la torture physique. C’est sans doute ce pourquoi il me faut attendre l’arrivée de la femme de l’ex-mangemort, planqué dans un coin de forêt, adossé à un tronc d’arbre, les yeux fermés sans émettre le moindre son. Du moins, le moindre son, autre que celui de ma respiration, qui se fait complètement irrégulière. Face à moi, la Cabane Hurlante me terrifie. Pas par son aspect, plus par le fait que je sais qu’une fois que j’y aurai emmené la jeune femme, il me faudra faire quelque chose d’elle. La torturer ? La tuer ? Je ne sais pas encore. Mais je n’ai encore jamais lancé de sortilège impardonnable et ne me sens pas capable de le faire. Si bien qu’une nouvelle fois, je clos les paupières, m’arrachant à cette vision sordide. Ce n’est seulement au bout de quelques minutes, que j’entends finalement une branche craquer sous le poids d’un individu, espérant que ce soit elle.

Et irrémédiablement, je me demande ce que je fais là, pourquoi j’ai un jour accepté de suivre mon frère dans son idée de devenir rafleur. Pourquoi je l’ai écouté bêtement. Mais la question s’impose à moi, évidente ; parce qu’il me faisait peur. Il avait tué mon père devant mes yeux et il ne faisait aucun doute qu’il n’hésiterait pas à me tuer à mon tour si je n’allais pas dans son sens. Pas pour les mêmes raisons, certes, mais la mort précipitée, restait toujours une étape inévitable. Et à présent qu’il n’est plus là pour m’oppresser, il m’est impossible de faire marche-arrière, de me retirer dans l’ombre. En partie à cause de ma sœur, qui fait elle-aussi partie des rafleurs. Et puis, il y a l’affaire avec les Harkness, qui s’est ajouté à tout cela, comme une nouvelle couche supplémentaire, le glaçage d’un gâteau. C’est pourquoi je me trouve le dos collé à un tronc, face à la cabane hurlante, attendant simplement la venue d’une jeune femme innocente pour lui faire l’honneur de payer la trahison de son mari. En somme, je joue le rôle du larbin, il faut se le dire. « Montrez-vous ! » Rouvrant les yeux, je laisse mon regard s’égarer au loin pendant un instant, avant de prendre mon courage à deux mains pour transplaner, à peine deux mètres plus loin au niveau d’un bosquet. Alors que le ciel est fendu par un bruit sourd, me laissant retomber sur le sol, je sais que je n’ai que quelques secondes pour réagir avant que la jeune femme ne le fasse à ma place. La baguette fermement tenue entre mes doigts, je la brandis dans sa direction. « Hanna Anderson ? Nous avions rendez-vous. » Je laisse un sourire carnassier se dessiner sur mes lèvres, me laissant enivrer par le plaisir feint de la traque. Chose que je n’ai jamais réellement apprécier, mais il faut bien que je me laisse prendre au jeu de temps à autre.

Je me rends compte que le fait d’avoir tendu une embuscade en attendant la jeune femme, caché entre un arbre et une barrière, n’est pas la meilleure des idées. Je me suis moi-même pris au piège, me sentant soudainement idiot par rapport à cela. Bien heureusement, je parviens bien vite à transplaner derrière elle, pour me laisser une petite chance de dégainer ma baguette et pouvoir la pointer sur elle. Ce que je fais, alors qu’elle ne tarde pas à pivoter dans ma direction, faisant subitement volte-face. Nous nous défions du regard, la baguette de l’un dirigée vers la poitrine de l’autre et vice-versa. Nous restons ainsi, silencieux pendant quelques instants, avant que, enfin, je ne me décide à briser le silence. Hanna ne tarde pas alors à me servir un regard dédaigneux. « Rendez-vous? Depuis quand les rafleurs ont rendez-vous avec des sang-mêlé. » Je la regarde sans répondre pendant quelques instants, me contentant de continuer de la dévisager. Je finis par secouer doucement la tête, sans la lâcher du regard toutefois, ou même dévier ma baguette. « Depuis que leurs conjoints se trouvent être des traitres, peut-être ? » Simple question rhétorique, elle doit mieux savoir que moi ce pourquoi son mari a fuit les mangemorts. Ce pourquoi il en est un jour devenu un aussi. Je lui désigne la cabane hurlante d’un signe de tête. « Si tu ne coopères pas, cela pourrait très vite devenir ton futur tombeau. » Ce n’est qu’un coup de bluff, puisque je n’ai jamais lancé le moindre sortilège impardonnable. Mais la cabane hurlante a été le théâtre de tellement de choses ces dernières années et depuis sa construction, qu’il est tout à fait possible que des personnes y soient mortes sans que personne n’en sache rien. L’information se trouvant étouffée par les membres du ministère. Et il faut bien que je trouve quoi faire de la blonde, alors autant essayer de l’amener à l’intérieur.

La baguette pointée sur la poitrine de la blonde, je déglutis, ne sachant pas réellement comment m’y prendre pour mener cette mission à bien. Peut-être que je ne me débrouille pas de la meilleure façon qui soit, je n’en sais trop rien. Et alors que je la regarde, je ne parviens qu’à me remémorer la fois où elle est entrée à Poudlard, le même jour que moi. Son visage d’enfant, alors qu’on lui déposait le choixpeau sur la tête. Il me faut alors secouer la tête, pour chasser ce souvenir de mon esprit. Si je garde en tête le souvenir de la gamine qu’elle était, je ne parviendrai jamais à venir au bout de ce qu’il me faut accomplir. « Evidemment, dans ce cas là, la position de la sang-mêlé n’est plus là même. » déclare-t-elle d’un ton détaché, comme-ci elle prend ici part à une discussion qui ne la concerne en rien. Je hoche la tête en signe d’acquiescement, alors que je fronce les sourcils. « Ouais, il semblerait alors que cela complique la situation pour la sang-mêlée. » je finis par acquiescer sur le même ton. Je ne sais pas comment me montrer plus clair, de toute façon. « Qu’est-ce que vous voulez? Savoir où il est, j’imagine? Je ne vous dirai rien, rafleur. » lance-t-elle aussitôt, adoptant cet air buté que nombre d’autres ont adopté avant elle. Je la dévisage un instant, sans piper mot. Je ne veux pas savoir où il est, je veux qu’il souffre pour être parti – enfin, les autres mangemorts et rafleurs veulent que cela se passe ainsi, alors j’imagine que moi aussi. « J’imagine que vous allez essayer de me tuer, et de me torturer, bien sur. C’est à vous de décider. Mais je ne me laisserai pas faire pas faire un petit rafleur. » Je lève les yeux au ciel. Elle est prétentieuse ma parole. « Je sais que je ne suis qu’un rafleur, pas besoin de me le répéter sans cesse. » je lui lance d’un ton dédaigneux, alors que je repose finalement mon regard sur elle. Et à présent, je ne parviens plus à voir la gamine avec le choixpeau sur la tête. Parce qu’il ne fait aucun doute qu’elle a bien grandit depuis le temps et que sa mentalité a aussi évolué, sans aucun doute. Enfin, je ne la côtoyais pas à l’époque de Poudlard, mais je n’ai aucun mal à le supposer. « Enfin, j’imagine que s’il est assez amoureux pour fuir les mangemorts, il l’est sûrement suffisamment pour venir te chercher si tu ne rentres pas. Que tu le veuilles ou non, tu me mèneras à lui. » Sans pour autant que j’ai besoin de toucher à un seul de ces cheveux, étant donné qu’elle est juste face à moi, à portée de main.

La blonde ne semble pas agressive ou particulièrement décidée à m’attaquer tant que je n’ai pas lancé le sortilège. C’est pourquoi nous restons ainsi figés, parce que je sais pertinemment que le sortilège venant de ma part, ne viendra pas. Et au moment où elle s’en rendra compte et se croira hors de danger, qu’elle essayera alors de transplaner, elle n’aura le droit qu’à un stupéfix – ce sortilège se montrant particulièrement danger, lorsqu’il est couplé avec un transplanage, d’après mon frère. C’est pourquoi je tente de gagner du temps, puisque je sais pertinemment que personne ne lancera de quelconque sortilège destiné à blesser l’autre et que je n’ai pas non plus envie de passer mon temps à chercher ses membres dispersés dans la nature. Et, bien heureusement, Hanna semble rentrer en plein dans mon jeu. « Vous croyez qu’il les a quitté pour moi? Vous parlez de choses dont vous ne connaissez rien. » Je laisse échapper un léger rire narquois. Bien sûr, il est facile de dire que je parle de choses que je ne connais pas, étant donné que je ne connais même pas cet homme. Mais il faut dire qu’elle se montre bien plus naïve que moi. « Tu crois vraiment qu’un mangemort arrête d’en être un sur une simple prise de conscience. Nous savons tous les deux qu’il faut un élément déclencheur. » Et il me parait inutile de préciser qu’elle se trouve être le seul élément déclencheur valable dans ce cas. Si elle ne s’en est pas rendue compte auparavant, ce n’est en aucun cas mon problème. « Ma baguette est autant pointée sur vous que la votre sur moi. Vous avez l’intention de vous y prendre comment pour m’attraper. Je ne suis pas une gamine qu’il est facile d’attraper. » Une nouvelle fois, je laisse échapper un léger rire, avant de secouer doucement la tête. J’imagine que c’est le stress, mêlé à l’adrénaline, qui lui fait oublié de réfléchir un tant soit peu. Du moins, j’espère pour elle qu’il ne s’agit que de cela. « Pour l’instant, je n’ai pas besoin de t’attraper. Tant que tu restes ici, je ne vois pas de problème quant au fait que tu restes libre. » je lui signifie, en lui adressant une moue moqueuse. Qu’elle arbore une attitude déterminée ou pas, cela ne change véritablement rien pour moi, étant donné qu’il ne s’agit que de gagner du temps.

« Si vous le dîtes. » lâche-t-elle avant de hausser les épaules. Elle ne semble pas se sentir réellement concernée, mais je ne peux cependant pas m’empêcher de laisser un sourire satisfait apparaître sur ses lèvres. Car il me faut tout de même remarquer qu’elle semble moins agressive que Tracey, et ce même si je n’espérais que faire un pacte avec la brune, alors que c’est plutôt la blonde qui occupe le statut de prisonnière – bien que je ne l’ai pas réellement attrapée, cela ne change en rien le fait qu’elle ne puisse pas partir d’ici. Comme quoi, le monde est fait bizarrement. « Je peux rester là toute la journée. Ce n’est pas comme ça que vous m’aurez. » me répond Hanna d’un air déterminé. Mon sourire s’élargit encore un peu plus à son attention, alors que je hausse brièvement les épaules. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve la situation amusante. C’est la première fois que je trouve quelque chose d’amusant dans le fait d’être un rafleur, et je ne sais même pas expliquer pourquoi. Et c’est justement le fait de ne pas savoir, qui m’inquiète. Bien plus que la baguette de la sorcière, pointée sur ma poitrine. Bien plus que ma baguette pointée sur la sienne. « Ce n’est pas toi que je veux. » je souffle finalement à son attention. Simple évidence. Ce n’est pas elle qu’ils m’ont envoyé chercher. C’est son mangemort de petit-ami. Car il peut dire ce qu’il veut, la marque des ténèbres continue tout de même à orner son avant-bras. Parce qu’au final, il a dû voir tellement de choses que son existence ne sera plus jamais la même, et qu’une part du mangemort qu’il a été, restera toujours en lui. « En attendant, je te propose de jouer à un jeu. Mais avant cela, comment va ce cher Salazar ? » je demande à Hanna, bien décidé à passer le temps et à trouver un moyen d’oublier la douleur qui ne va pas tarder à se propager dans mon bras. Il parait que c’est ce qui arrive, quand on garde trop longtemps son bras en l’air. Enfin, je n’ai jamais eu à menacer quelqu’un ainsi avant, alors je ne fonctionne qu’aux « on-dits » au final.

Hanna semble avoir un esprit de contradiction assez conséquent. Du moins est-ce ce que j’ai eu le temps de constater depuis que je me trouve face à elle. En règle générale, c’est quelque chose que j’ai souvent le loisir de constater chez les personnes face à qui je me trouve, la baguette pointée en direction de leur poitrine. Seulement avec les plus téméraires bien sûr, ces personnes qui veulent à tout prix montré qu’elles sont des têtes brûlées, dans l’unique but de se sentir puissante et quelques fois afin de tenter d’intimider la personne qui les menace. Pourtant, je ne me sens en aucun cas menacé. « Ce n’est pas moi qui vous aiderai à avoir ce que vous voulez. » J’arque un sourcil, lui lançant un regard interrogatif. A croire qu’elle cherche à faire tourner la conversation en rond. Je lui ai pourtant déjà dit qu’elle m’aiderait malgré elle. « Crois ce que tu veux, peu m’importe. » je finis par commenter en haussant brièvement les épaules. Elle connait déjà mon avis sur la question, alors rien ne sert de m’éterniser là-dessus. A la place, je préfère nettement lui demander comment se porte son mari. Ce cher Salazar, celui que l’on m’a envoyé chercher. Et bizarrement, je prends plaisir à le chercher, certainement parce qu’il semble aussi détesté que moi par ces personnes qui régissent. Peut-être même plus, je n’en sais rien. Et loin de moi l’idée de faire de l’entraide avec les personnes se trouvant aussi détestées que moi… Quoi que. « Vivant et loin des mangemorts, donc, il va bien, merci pour lui. Mais je ne crois pas comment va Salazar puisse vous intéresser. » Je laisse échapper un léger rire. A croire qu’elle fait exprès. « Étant donné que c’est lui que je cherche, si, ça m’intéresse. Alors merci de ta réponse. » je lui signifie simplement en laissant mon sourire s’élargir sur mon visage. « Alors? Je vous écoute. C’est quoi votre petit jeu stupide? » Je pince les lèvres en secouant doucement la tête. Pourquoi stupide tout de suite ? Si ça se trouve, c’est un petit jeu qui pourrait très bien nous arranger tous les deux. Je suis même sûr que cela va être le cas. Un genre de plan de secours pour soulager mon bras qui commence à être douloureux. « Tu sais où il est, alors je vais te laisser jouer les hiboux. » Sans détourner le regard, je plonge alors ma main dans ma poche pour en sortir un bout de parchemin cacheter. « Le cachet doit rester dessus quand le mot lui parviendra. » je lui signifie, avant de finalement baisser ma baguette. Je ne suis pas certain qu’elle le fera, mais dans tous les cas, le message sera censé être passé.

Je passe rapidement ma langue sur mes lèvres alors que je continue de fixer la jeune femme, pas franchement sûr de ce que je suis en train de faire. Mais je ne peux pas me permettre à continuer de tergiverser autant de temps. Après tout, il faut que je retrouve Cersei-Jane et ce n’est pas en m’occupant des affaires des Panderman – ils disent que c’est parce que le jeune Salazar a fuit les mangemorts qu’il doit payer, mais je ne suis pas sans savoir qu’en ce moment, cette ancienne famille de sorciers au sang-pur, ne vit pas l’existence que l’on pourrait bien lui prêter pour sa qualité de sang – que je vais y parvenir plus vite. Bien au contraire. Ainsi, je ne tarde pas à ranger ma baguette dans ma poche, préférant sortir une enveloppe à la place, que je ne tarde pas à tendre en direction de la blonde. « Vous voulez que je lui donne une…lettre? C’est tout, juste une lettre? » Je dois tout de même avouer que la jeune femme me parait quelque peu sceptique. Ainsi, moi-même, je fronce légèrement les sourcils avant de poser mes yeux sur le bout de parchemin cacheté, l’inspectant un instant avant de finalement redresser le visage. Plongeant mes prunelles dans les siennes, je ne tarde pas à hausser brièvement les épaules. « On dirait bien que ce n’est que ça. » je finis par conclure en laissant échapper un léger rire nerveux. Qu’est-ce qu’elle veut que ce soit d’autre ? Un portoloin destiné à le ramener jusqu’aux mangemorts dès qu’il la saisira entre ses mains ? Tiens, l’idée n’est pas bête, mais je n’y aie pas pensé avant, alors j’imagine que maintenant c’est un peu trop tard. Et puis, je ne sais pas quand est-ce qu’Hanna pourra bien lui remettre, alors cela n’aurait pas fonctionné. « Et pourquoi le cachet doit rester dessus? » me demande-t-elle après s’être saisie de l’enveloppe pour la retourner en tous sens entre ses doigts. Comme-ci celle-ci peut réellement cacher quelque chose de conséquent. Mais elle peut chercher autant de temps qu’elle le souhaite, cela ne changera en rien le fait qu’il ne s’agisse là que d’une simple et banale enveloppe. Rien de plus inoffensif à vrai dire. « Il parait que le principe d’un cachet, c’est d’être sûr que personne n’a lu son courrier quand on l’ouvre. Quelque chose me dit que c’est le cas ici, mais sait-on jamais, je peux me tromper. » je lui souffle en levant les yeux au ciel. A quoi pourrait servir d’autre ce stupide cachet ?

Elle ne semble pas croire que la lettre puisse être inoffensive. Au contraire, elle semble lui chercher un côté agressif qui n’existe pourtant pas, puisqu’il ne s’agit là que d’un simple bout de papier cacheté. Vraiment pas de quoi tuer quelqu’un, sauf si l’on s’amuse à trancher la gorge d’une personne avec le côté du parchemin, mais c’est gore et bien loin de mes intentions du moment, surtout. « Tout ce que les mangemorts attendent de moi, c’est que je donne cette lettre? » re-demande-t-elle, visiblement abasourdie. Je fixe un instant l’enveloppe avant de lever de nouveau les yeux vers elle, avant de faire une légère moue. Je sais que ce genre de réponse n’est pas suffisant pour la satisfaire, si bien qu’après avoir haussé brièvement les épaules, je m’empresse d’ajouter : « Les mangemorts, je n’en sais rien. Mais ils ne m’ont pas précisé comment je devais faire les choses, alors je fais à ma guise. Et donc, moi, je n’attends que le fait que tu fasses passer cette lettre. Ouais. » Rien de plus, rien de moins. Ce n’est vraiment pas compliqué à comprendre. Du moins n’en ai-je pas l’impression, même si c’est un avis qu’Hanna ne semble pas réellement partager. Tant pis pour elle, je ne vais pas débattre pendant trente ans au sujet d’une simple lettre. Tout comme je ne souhaite pas débattre éternellement sur l’utilité d’un cachet. « Donc c’est tout? On a fini? » demande-t-elle, à la manière d’une gamine ne sachant pas si elle doit écrire au stylo bleu ou au stylo noir. A la façon d’une gamine indécise, tout simplement. Je lève les yeux au ciel, tout de même quelque peu navré de me trouver face à une jeune femme ayant autant l’air à côté de ses pompes. J’espère au moins qu’elle est en mesure de remettre une banale enveloppe. « A moins que tu ne préfères que je te lance un doloris, j’imagine que ouais, on a fini. » Une nouvelle fois, je hausse les épaules. « N’oublie pas de remettre la lettre, surtout. » je lui lance par-dessus mon épaule alors que je m’éloigne, en enfonçant mes deux mains dans mes poches.

Être sarcastique n’est pas dans mes habitudes, sans doute parce que j’ai trop l’habitude de me trouver face à des rafleurs qu’il vaut mieux ne pas contrarier, au risqué de me prendre un doloris à la figure. Pourtant, avec Hanna, les sarcasmes viennent tous seuls, au même titre que l’idée de la menace à l’aide de ma baguette, quand bien même je savais dès le début que je ne lui ferais aucun mal et ne chercherais pas à le faire. La blonde doit d’ailleurs bien comprendre que mes intentions ne sont rien d’autre que de lui remettre cette foutue lettre, auquel cas elle n’aurait sans doute pas ranger sa baguette dans sa poche. Je la regarde faire en pinçant les lèvres, ne sachant trop comment réagir. La façon habituelle de rester tout à fait passif, me semble pourtant bien convenir à la situation. Aussi, je ne vois pas pourquoi je m’embêterais à faire autrement. « Ouais. Dîtes à papa et maman Panderman que leur fils aura leur lettre et que ça ne le fera pas revenir. » me lance-t-elle avant de s’éloigner en direction de Pré-au-Lard. « Dis leur toi-même. » je grommelle à son attention, alors que les mains toujours enfoncées dans les poches, je m’éloigne de l’autre côté.

RP TERMINÉ