(2.1) can't give up on the past (moses)

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 15/01/2013

“ can't give up on the past ”

when the past never ends, now the dead
that you raised live in me.

Mose and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------La boutique était calme et silencieuse, comme souvent. Alice était encore sortie. Il ne savait pas où, il ne savait pas ce qu’elle faisait, mais finalement, ce n’était pas ses oignons. En bon employé, Elwood se contentait de tenir la boutique pendant son absence. De toute façon, il n’avait rien de mieux à faire. Ainsi, il rangeait les étagères, celles-là qui n’étaient même pas en bazar, peu de monde était venu les déballer depuis la dernière fois qu’il les avait rangées. La veille, plus tôt dans la matinée, il ne savait même plus. Il passait sans doute trop de temps dans les rayons à replacer des bouquins déjà parfaitement bien placés. Il aurait presque pu trouver sa vie bien pitoyable s’il n’avait pas conscience que c’était bien mieux que ce qu’il avait connu ses dernières années. Il n’avait rien de mieux que cette librairie. Alice l’avait beaucoup aidé alors il tenait à cette boutique. Certes, il avait un fils qui aurait du être plus important, qui l’était sans doute, mais c’était plus compliqué à gérer qu’une librairie, surtout au sortir d’Azkaban. Tout avait changé quand il avait quitté cette prison, sa vie n’avait plus rien à voir avec ce qu’elle avait été. Il avait naïvement pensé que le jour où il obtiendrait enfin justice, il pourrait repartir à l’endroit exact où il s’était arrêté, mais c’était faux. Rapidement, il avait remarqué qu’Azkaban lui avait tout pris et il était devenu cet Elwood aigri, rancunier, sombre, colérique qui n’avait plus gout à grand-chose si ce n’est peut-être l’alcool. Il avait toujours su que son séjour à Azkaban aurait des répercussions sur lui, il l’avait su à la minute même où la sentence avait été prononcée et pourtant, dans les rares moments où il avait eu l’occasion de penser à un potentiel futur, il avait préféré l’imaginait bien plus beau que ce qu’il vivait là. Pour couronner le tout, quelques mois après sa sortie, c’était le ministère de la magie qui s’était effondré et la guerre avait explosée. C’était tellement loin de ce qu’il avait pu un jour espérer. La clochette à l’entrée de la boutique le ramena enfin à la réalité. Enfin un client. Il quitta rapidement l’étalage, un large sourire (commercial) affiché sur les lèvres. « Bonjour, est-ce que je peux … » Lentement son sourire quitta ses lèvres alors qu’il découvrait qui venait d’entrer dans la boutique. Ce n’était pas nécessaire de terminer sa phrase, pas face à lui. « Fleming. » Il croisa les bras sur sa poitrine, ne lâchant pas le sorcier, mangemort plus précisément, du regard d’un air froid à l’image de ceux qui avaient longtemps marqué son visage à Azkaban, là où il avait rencontré Moses.

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elwood r. harkness & moses fleming
« Be prepared for anything
There's something wrong
And the worst is yet to come »
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Un passage à Pré-Au-Lard s’avérait indispensable. Impensable pour lui de ne pas franchir cette case obligatoire, distraction dans ce quotidien incroyablement barbant de professeur à Poudlard. La guerre avait beau faire rage dehors, lorsqu’on faisait partie du camp des gagnants, la vie reprenait vite ses petits côtés bien chiants : Moses avait cru pouvoir faire quelque chose de plus constructif, intéressant de ses journées de liberté. Alors sortir des sentiers battus n’agitait en rien sa conscience ; il était un piètre professeur de sortilèges, dénué de toute patience, qui faisait majoritairement apprendre leurs sortilèges à ses élèves en les leur infligeant directement. L’expérience est un bon professeur après tout, et ça le fatiguait moins que la théorie : à défaut de pouvoir pratiquer sa magie sur des pitoyables nés-moldus ou des fugitifs, il faisait avec ce qu’il avait sous la main. Quitter Poudlard s’avérait être un bon prétexte à la pause, et Pré-Au-Lard n’était jamais trop loin : ce minuscule bled, que Moses avait appris à détester pendant ses années au château, il en avait vite fait le tour et rien, définitivement rien n’avait changé ici-bas. Les rues étaient plus vides, désertiques même, la neige était toujours aussi froide, le vent toujours aussi déplaisant. Tout cela Fleming avait appris à les apprécier, parce qu’à Azkaban, ni neige ni vent n’importaient – seulement la survie, pesant toujours plus lourd jour après jour. Mais cette librairie-là semblait presque nouvelle, étrangère au paysage qui s’était imprimé à l’esprit du Mangemort pendant ces dix-sept longues années où il avait ressassé tout ce qu’il y avait à ressasser. Il en poussa la porte, non sans une certaine nonchalance : il savait ce qu’il trouverait ici, il savait ce qu’il cherchait. Certainement pas un bouquin sur l’enseignement des sortilèges à tous ces imbéciles de gamins. Une voix perça, délicieusement familière au milieu de tout ce qui lui paraissait étranger – et Harkness apparut devant ses yeux, sourire aux lèvres – sourire aux lèvres ?! C’était bien la première fois qu’il lui voyait ça. « Ça c’était un accueil commercial, Harkness. Tu devrais vraiment sourire plus souvent. » Ses conseils, malheureusement, Elwood Harkness ne les avait que trop rarement écoutés – il avait toujours préféré le côté du petit Ange posé sur son épaule. Le mauvais côté en somme, vu où il se trouvait à l’heure actuelle. Mains dans les poches, Moses scruta un instant les alentours, le sarcasme se lisant sans doute sur chaque trait de son visage. « C’est une belle vie que tu as choisie. Tu baignes dans la misère, on dirait. » A Pré-Au-Lard, dans une librairie (parvenait-il seulement à faire illusion d’y connaître quoique ce soit en bouquins ?), le cliché même de la vie merdique à laquelle personne de sain d’esprit ne pouvait aspirer. Surtout pas lui.

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Mose and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Depuis qu’il était sorti d’Azkaban, Elwood avait été forcé de constaté que sa vie avait bien changée, trop changée. Il avait presque du repartir à zéro et c’était dans la boutique d’Alice qu’il avait pris un nouveau départ. C’était bien loin de ses ambitions passées, bien loin des rêves qu’il avait pu avoir avant de se faire accuser de meurtre. Mais c’était mieux que rien. Mieux que ce à quoi il avait pu avoir aspiré un jour. Devenir auror était la pire idée qu’il ait eue de toute sa vie, ça l’avait conduit tout droit (avec l’aide de sa sœur et de son oncle) à Azkaban. Il tenait à cette boutique ou des raisons bien absurde et peut-être que ça le rendait pathétique, il s’en fichait. L’avis de Moses qui venait de débarquer dans la dite boutique lui importait bien peu. Il était un mangemort, une connaissance d’Azkaban, quelqu’un qu’il préférait rayer définitivement de sa vie pour ne pas avoir à se rappeler des quatre pires années de sa vie. Il haussa les épaules à sa réplique. « Crois-le ou non, mais je souris souvent depuis que je suis libre. » Ce n’était qu’à moitié vrai, disons qu’il avait passé une période pendant laquelle lui arracher un sourire avait été une chose bien difficile, mais le sourire purement commercial, c’était vite devenue une habitude, les faux sourires en général, il avait vite appris à maitrisé, alors qu’à Azkaban, ça ne servait à rien de faire semblant. Sourire à qui ? Au détraqueurs ? Aux autres prisonniers avec lesquels il n’avait rien en commun, lui qui était innocent, pauvre victime d’une erreur judiciaire. « Je ne m’en plains pas. C’est toujours mieux qu’Azkaban. » C’était difficile de faire pire. La misère, il l’avait connue là-bas, certainement pas ici. Au contraire, ici c’était tranquille, chaleureux, agréable et même si les mangemorts passaient beaucoup de temps dans les rues de la ville, il ne les côtoyait pas autant qu’il l’avait fait à Azkaban. « Qu’est-ce qui t’amène ici. Un besoin soudain de lecture ou bien juste l’occasion rêvée de venir te foutre un peu de ma gueule ? » La deuxième option lui semblait plus à même de correspondre à Fleming. Il n’était pas un ami, pas le genre de personne qui viendrait pour une visite de courtoisie, sans doute qu’il n’était pas non plus un ennemi qui viendrait pour l’abattre (aux dernières nouvelles, il n’avait pas encore été traité de traitre – bien que techniquement il le soit - ainsi les mangemorts ne l’embêtaient pas trop), alors il ne voyait pas pourquoi il avait fait le déplacement jusqu’ici si ce n’est pour rire de sa situation et sans doute lui dire qu’il l’avait prévenu de tout ce qu’il connaitrait à sa sortie d’Azkaban.

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Vouloir sortir d’Azkaban, y survivre à tout prix pour tomber dans un trou pareil… c’était un paradoxe qu’il ne comprenait pas. Qu’il ne comprendrait jamais. Et à vrai dire, malgré les quatre années qu’ils avaient passé ensemble à Azkaban, Moses n’avait jamais parfaitement saisi l’esprit tordu qu’était celui d’Elwood Harkness. Bien entendu, ce pauvre gars avait été un innocent parmi les méchants Mangemorts ; un type assez sain d’esprit pour traîner son séjour dans la prison sorcière comme un lourd fardeau, qu’il se devait de surmonter comme s’il se devait de traiter une dépression nerveuse. Ce n’était pas faute pourtant de lui avoir proposé d’autres possibilités d’avenir lorsqu’ils s’étaient côtoyés là-bas, où lorsqu’Azkaban avait été mise à sac par le Seigneur des Ténèbres lui-même. A ce que Moses avait pu glaner comme informations jusque-là, Elwood avait purgé sa peine comme un gentil petit condamné, avant d’être innocenté par un quelconque miracle. Et pourtant, pourtant être innocent ne lui allait pas parfaitement au teint : à croire qu’il avait eu tout le loisir déjà de découvrir que sa vie passée avait disparu en cendres pendant tout le temps qu’il avait passé là-bas. C’était la triste réalité des choses, qui n’échappait pas aux fous de Mangemorts qui avaient également pourri là-bas. Triste. Et aux pitoyables répliques de son vis-à-vis, Fleming ne put retenir un léger rire. Lui, sourire ? Sérieusement, c’était comme assister à l’Apocalypse, encore et encore. Son sourire s’était fondu dans les cauchemars qu’il gardait de l’Enfer, avec ce qui avait fait de lui, fut un temps, un être humain. Et il pouvait se planquer derrière des étalages de livres, une quelconque loyauté fictive envers quelqu’un ; ça ne changeait rien à la réalité. M’enfin, s’il n’avait pas voulu la voir (alors qu’elle crevait les yeux) deux ans plus tôt, il n’en serait pas non plus le cas à l’heure actuelle : assister à la déchéance d’Harkness devrait, donc, être le seul réconfort dont il pourrait bénéficier. « Ton sourire illumine la pièce. » Remarqua-t-il, une ironie dans la voix alors que déjà, son attention était faussement captivée par quelques bouquins qui étaient soigneusement rangés, ci et là. Il broyait du noir, encore et encore, dans cette misérable vie, ça crevait les yeux plus encore que cet imprévisible sourire dénué d’âme – mais soit, qu’il se berce donc d’illusions, la chute n’en sera que plus rude. « Pitié, ne commence pas à chouiner. Ce n’était pas si terrible que ça. Et… » Il regarda à nouveau autour de lui, avant d’esquisser une grimace, légèrement déçue. « Ça te permet d’apprécier les petits plaisirs de la vie. » A nouveau il attarda ses songes sur les livres autour d’eux – ça faisait des lustres qu’il n’avait pas lu de bouquin, mine de rien, mais ce n’était pas cette nostalgie qui l’amenait ici, et Elwood le savait bien. « On ne dirait pas que tu as beaucoup de visite. » Remarqua finalement le Mangemort – éludant la question inutile de son interlocuteur, alors qu’il tirait un livre du fond d’une étagère, l’inspectant rapidement. Seul. Elwood était seul, et c’était une belle récompense pour tout ce qu’il avait traversé, des années durant. Ca avait franchement valu le coup pour lui de survivre tout ce temps à Azkaban. Il rangea à nouveau le livre (au mauvais endroit), comme désintéressé, avant de poser un regard sur son ancien camarade de misère. « Regarde, je t’ai donné un peu de boulot. » Il finit par s’approcher de quelques pas, s’appuyant contre le comptoir qui ne se trouvait pas si loin du jeune homme. Difficile de faire vie plus dénuée de sens que celle qu’il menait ici, enterré dans cette librairie qui, à ce qu’il avait lu sur la devanture, n’était même pas la sienne.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Moses et Elwood s’étaient côtoyés pendant des années et pourtant ils avaient été incapables de se comprendre l’un l’autre. Bien que, du point de vu d’Elwood, ce n’était pas compliqué, Moses était un grand malade, un psychopathe, incapable de ressentir quoi que ce soit. C’était sûrement pour ça qu’Azkaban ne l’avait pas brisé comme ça avait été son cas à lui. Jamais Moses ne pourrait comprendre ce qu’Elwood faisait au fin fond de cette librairie. Il trouvait ça bien pathétique et pourtant, Elwood vivait très bien avec ça. C’était d’ailleurs la seule chose dans sa vie qu’il arrivait à accepter. Il avait tout perdu, sa famille, la plupart de ses amis, sa fiancée, ses rêves. Mais, ici avec Alice, il s’était reconstruit, il avait retrouvé bien des choses, aussi futiles soient-elles aux yeux du mangemort. Il était trouvé une nouvelle chance ici. Il avait trouvé de l’aide quand il avait eu l’impression d’être complètement perdu. C’était ici qu’il avait rencontré Alice et elle lui avait offert bien plus qu’un emploi. Ce qu’il ressentait pour Alice, son amitié, sa reconnaissance, c’était quelque chose qu’un mangemort ne pouvait de toute façon pas comprendre. « Arrête, on dirait que tu me dragues. Heureusement qu’on est seuls, avec notre passé ça pourrait faire jaser. » Oui, heureusement qu’ils étaient seuls. Il n’avait pas envie de faire les présentations entre Alice et Moses. Ils étaient deux parties de sa vie bien distinctes et il préférait ne pas avoir à les mélanger. « Peut-être pour toi. Pas pour moi. » Evidemment que ça avait été si terrible que ça. Ça avait été pire encore. C’était indescriptible. Il avait mis du temps à pouvoir apprécier à nouveau les choses de la vie, tout lui avait paru amer et sombre quand il était sorti. Il haussa les épaules à la remarque du sorcier. « J’en avais beaucoup plus avant que toi et tes potes fassent fuir la plupart des sorciers de la ville. » Plus que les sorciers de la ville, c’était quasiment tous les sorciers du pays qui avaient disparus dans la nature à cause des mangemorts. Dans un soupire, il replaça correctement le livre que Moses avait déplacé avant de se retourner vers lui. « Trop aimable à toi. » Il n’avait pas besoin qu’un mangemort vienne déplacer un livre pour s’occuper et surtout Moses n’était certainement pas venu pour ça. Non, il était définitivement venu critiquer sa nouvelle vie.

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Le passé était rarement quelque chose à quoi Moses s’accrochait, d’une quelconque manière que ce soit. Et en sortant d’Azkaban, cette façon de vivre était devenue un instinct de survie plus qu’autre chose : la Moira pour laquelle il avait pu se prendre d’affection en d’autres temps, était à présent morte depuis des lustres, tuée par tous ceux qui l’avaient montée contre lui. Au final, le temps faisant, peut-être bien qu’il aurait été capable de balayer les ordres qu’il avait reçus, se connecter avec assez d’humanité en lui-même pour la laisser vivre. Peut-être. Tout était différemment maintenant. Mais là, dans cette boutique crasseuse remplie de bouquins tous plus inutiles les uns que les autres, Elwood puait la nostalgie d’un temps évanoui également. Cet idiot semblait bien incapable de faire quoique ce soit pour se sortir de ce bourbier : et dire qu’avec le temps, Moses avait presque pu croire qu’il avait réussi à convertir une part de son voisin de cellule en quelque chose de noir, de profondément maléfique et haineux. Peut-être était-ce le cas, mais cette partie de lui alors, il la gardait enterrée derrière cette illusion de vie : tant pis. S’il devait brûler cette misérable librairie et tuer tous ceux qui pouvaient le raccrocher à cette humanité pitoyable qui le détruisait plus qu’autre chose, il le ferait. Un jour, quand ça l’amuserait de réduire à néant l’être innocent qu’il avait été à son entrée à Azkaban. En quatre ans, Elwood Harkness avait changé, et cette colère, oh cette délicieuse animosité, Fleming la sentait, mais pas seulement adressée à son égard à lui. « Je n’oserais pas te draguer. Tu as une fiancée et tout ça. » Fit-il remarquer sur le ton de plaisanterie, avant d’attarder un regard faussement attentif autour d’eux : oups, pas de fiancée visiblement. Adoptant une expression quelque peu contrite, Moses reposa son attention sur Elwood. « A moins qu’elle ne soit partie. » Fiancée à un criminel, urgh, la plaie, encore heureux qu’elle était partie. Ça se voyait, ça crevait les yeux, ça transpirait dans l’air : la vie d’Elwood n’avait aucun sens, et c’était pitoyable de le voir s’accrocher à ce néant pour… pour quoi, en fait ? Un tas de livres visiblement, peut-être une autre fille, qui sait. Azkaban, créateur de nouvelles histoires. Accoudé au comptoir, Moses tourna à nouveau son attention sur Elwood. « Puisque tu n’as rien de mieux à faire, sois poli et offre-moi un verre. » Offrir ne serait pas vraiment le bon terme, mais ils étaient tous les deux baignés dans une existence bien chiante (Elwood plus que lui, mais bon), autant qu’ils se serrent les coudes, non ?

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Elwood aurait certainement préféré ne jamais revoir Moses de sa vie. Il lui rappelait Azkaban, cette période de sa vie qu’il aurait voulu pouvoir oublier. Il lui rappelait cette rancœur, cette colère, cette haine qu’il tentait jour après jour de laisser de côté pour pouvoir avancer dans cette nouvelle vie qu’il essayait de se construire jour après jour. L’image de Moses ne faisait que réveiller en lui, ce qu’il s’acharnait à maintenir profondément endormit. En le voyant en face de lui, il avait l’impression de faire quinze pas en arrière alors qu’il n’en avait fait qu’à peine deux en avant depuis sa sortie d’Azkaban. Il fallait qu’il reste calme, posé et qu’il fasse comme si Moses n’était qu’un type comme un autre, pas tout droit sorti d’Azkaban. C’était quasiment impossible, mais tant qu’il gardait son calme, tout allait bien. Pourtant, il s’acharnait à remuer le couteau dans la plaie. Parler de Lyse qui l’avait laissé tomber, c’était le moyen parfait pour briser tous les efforts qu’il faisait au quotidien, tout particulièrement ceux qu’il faisait avec Lyse. Il senti sa mâchoire se crisper aux paroles du mangemort. Oui, Lyse était partie, oui quand il s’était rendu compte, ça avait rendu sa vie bien misérable, mais ce n’était sans doute pas la peine de revenir là-dessus. Il haussa finalement les épaules, pour faire comme si ça n’avait pas d’importance. « Fiancée ou pas, ça n’a pas d’importance. Je préfère les femmes de toute façon. » Il préférait presque prendre les paroles du mangemort avec humour, pas que ce dernier soit particulièrement comique, seulement qu’à ses yeux, ça rendait la situation beaucoup plus facile. Il espérait presque qu’Alice apparaisse pour venir simplifier les choses. Quoi que non, ça ne simplifierait rien. Alice était, pour l’heure, plus en sécurité en dehors de la librairie. Moses était un mangemort, un mangemort libre contrairement à ce qu’il avait été à leur rencontre, ainsi, Elwood savait qu’il pouvait faire du mal à Alice, ou même à lui si l’envie l’en prenait. Lui ce serait toujours moins grave qu’Alice. Il laissa échapper un soupire. « Ce qui n’est pas poli, c’est de demandé de cette façon. Je tiens une librairie par un bar. » Bien-sûr qu’il avait de l’alcool, il pourrait aisément lui servir en verre s’il en avait envie. Le problème c’est qu’il n’en avait pas le moindre envie. Plus vite Moses aura quitté les lieux, mieux il se porterait.

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Plonger dans l'esprit d'Elwood s'avérait être une tâche affreusement facile : il débordait de silencieuses faiblesses, qui baignaient de niaiserie tout le monde autour de lui. A s'afficher comme celui qui essayait de se construire une nouvelle vie, le gentil libraire de Pré-Au-Lard, taulard repenti, il avait l'air bien misérable - heureusement en somme, que Moses avait la générosité de lui rendre une petite visite. Non pas pour critiquer, ou simplement faire sa commère sur la pathétique vie de Harkness, mais bien pour simplement remettre les pendules à l'heure : contrairement à ce que pouvait croire le sorcier face à lui, Azkaban était loin derrière eux, et s'il avait été incapable de le faire à une quelconque époque de son emprisonnement (même au moment clément où il aurait pu s'enfuir), il était temps qu'Elwood fasse un choix quant à la destinée qu'il comptait suivre. Celle-ci, faite de vieux bouquins et d'un mariage réduit en cendres, d'apparences qui ne faisaient qu'à peine illusion. Ou une autre, un tant soit peu plus prometteuse dans le monde qui se profilait à l'horizon. Qui pouvait bien voir le monde changer du tout au tout sans être tenté de saisir l'opportunité ? Un homme dépressif et inutile, comme Elwood Harkness, peut-être même qu'il attendait encore, inlassablement, à regarder par la porte de cette horrible boutique dans l'espoir que sa chère fiancée daigne lui rendre visite. Sujet sensible il semblerait, ce qui fit doucement rire Moses, lorsqu'il saisit l'insidieux malaise qui avait glissé dans l'esprit de son ancien camarade de prison. Ah, l'amour, chose bien complexe que Fleming n'avait sûrement jamais saisi : et qu'il vivait bien comme ça ! « Ne te fais pas d'idée, tu n'es pas mon genre non plus. » Remarqua-t-il sans sourciller pour répondre à la petite (et bien basse) pique du sorcier : s'ils commençaient à se lancer à ce niveau-là de discussion, ils n'en auraient pas fini. Moses n'aurait de toute façon pas envie de se traîner un pauvre geignard toute sa vie, qu'il soit aussi barbu et joli minet qu'Elwood pouvait l'être, potentiellement un jour. Soit, il s'essayait au moins presque à être poli, mais la bonne conscience dans laquelle se baignait le libraire à outrance était définitivement risible. Il en rit d'ailleurs un instant, avant d'attarder un long regard sur lui. « Je te ferais dire que la première chose qui saute aux yeux quand on rentre ici, c'est l'alcoolique désespéré qui fait des sourires flippants aux gens. T'étonne pas si tu n'as pas de visiteur, franchement. » Alors clairement, Harkness devait avoir sa petite réserve de bouteilles, et Moses lui fit comprendre l'idée dans un haussement des sourcils - ils pouvaient très bien avoir une sympathique conversation autour d'un verre... tout comme une potentiellement moins sympathique, ce n'était pas pour autant qu'il écourterait sa visite, lui qui avait cherché la trace de son ancien ami si longtemps, il comptait bien se faire plaisir. Et ouvertement se baigner dans le désespoir qui englobait l'être qui lui faisait face.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Moses dans la librairie d’Alice, c’était presque la pire chose qu’Elwood aurait pu imaginer. Il passait déjà suffisamment de temps à remuer son passé douloureux avec Lyse à chaque fois qu’il croisait son regard, ce n’était pas pour en ajouter une couche avec Moses, qui il fallait bien l’avouer lui rappelait une période nettement moins agréable que celle qu’il avait connue avec Lyse. Il représentait Azkaban, cette sombre période qu’il s’acharnait à vouloir fuir, des souvenirs qu’il n’avait que trop de mal à accepter. Il aurait voulu pouvoir effacer complètement cette période de sa vie, il aurait pu sans doute, un sortilège d’amnésie et le tour aurait été joué, mais non, la vie ne marchait pas comme ça, il devait apprendre à vivre avec ses souvenir plutôt que manipuler son esprit – trop fragile sans doute – pour s’en débarrasser. Il aurait aimé que Moses disparaisse rapidement de la boutique, mais le dernier avait l’air décidé à lui pomper d’avantage l’air. « Au moins, comme ça, les choses sont parfaitement claires entre nous. » Il ne savait pas quel était le genre de Moses et il n’avait même pas envie de le savoir. Il n’était pas assez proche du mangemort pour commencer à parler de ça de toute façon. Il n’avait même pas envie de parler avec Moses, quel que soit le sujet. Il ne voulait pas non plus risquer de tenter de le faire partir de force, s’il avait bien compris une chose depuis le début de cette guerre, c’était que s’il tenait à sa liberté – et il y tenait plus qu’à sa vie – il fallait caresser les mangemorts dans le sens du poil et ce même si, derrière leur dos, il était le premier à les critiquer. Il laissa échapper un ricanement ironique alors qu’il s’éloignait vers l’arrière boutique, quelques secondes à peine. Le temps de récupérer deux verres. Il revint vers son pseudo ami et passa derrière son comptoir, y déposant les verres avant d’attraper la bouteille qu’il gardait rangée dans l’un des placards sous le comptoir. « D’habitude, je ne partage mes bouteilles qu’avec des amis. » Il regarda sa bouteille un cours instant avant de remplir les verres. « Surtout les bouteilles qui viennent d’Irlande. » Il était à moitié Irlandais, par sa mère et c’était en Irlande qu’il avait passé une très grande partie de sa vie et il était fier de ses racines, un peu trop sans doute, alors tout ce qui était irlandais était forcément mieux que le reste.

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Azkaban n’était pas le lieu propice à faire des rencontres et à lier des amitiés : il avait pourtant fallu que l’attention de Moses s’oriente sur le pauvre et célèbre Elwood Harkness, qui avait passé des années dans la fosse aux lions pour des crimes qu’il n’avait pas commis. La cible idéale en somme, qui devait garder en lui toute une couche d’animosité palpable - envers beaucoup de gens, que ce soit le système qui l’avait condamné, ou sa chère fiancée qui semblait avoir eu une vie meilleure ailleurs, ou sa famille qui se préoccupait assez de lui pour le laisser pourrir dans une librairie de Pré-Au-Lard. Lui au moins, Moses, Mangemort de son état sans âme et sans coeur, avait toujours su qu’à sa sortie, il y aurait une personne qu’il retrouverait, la seule qui importait en définitive. Shae c’était un peu comme son bras droit, ou sa jambe gauche, ou sa baguette magique, la parcelle essentielle de sa vie, qui maintenant était brusquement en compétition avec l’ardent désir de vengeance qui le consumait : car avant d’être allé voir sa soeur, c’était bien à sa chère ex conquête qu’il avait rendu une petite visite. Non pas parce qu’il l’aimait, ou parce qu’il l’avait aimée un jour, mais rien que pour lui arracher chaque organe de l’intérieur de son corps pour lui faire regretter sa bien basse trahison. Un jour, bientôt, quand il aurait assez de temps pour ça ; en attendant, malgré lui, Moira était une part importante de bien de ses desseins. Mais face à tout cela, les volontés d’Elwood, elles, paraissaient tristement claires : il comptait vraiment rester pourrir ici comme une âme en peine, jusqu’à ce que le whisky irlandais ait raison de lui ? Ca ou autre chose, un Mangemort potentiellement de mauvais poil, ou alors un autre meurtre qu’on lui foutrait sur le dos. L’oeil critique, comme pour se prêter au petit combat d’ego qu’Elwood initiait, Moses se laissa quelques secondes pour analyser l’alcool au fond de son verre : le sorcier semblait au moins enclin à se montrer moins empli d’animosité à l’égard de celui qui, on pouvait le dire, lui avait tenu compagnie pendant toutes ces années. Attrapant finalement le verre entre ses doigts, Moses l’avala d’une traite, esquissant une légère grimace. « Tout le monde sait que l’Ecosse fait le meilleur whisky. » Sans une autre forme de procès qu’une mine désappointée, Moses se servit un nouveau verre. « C’est quand même triste, je m’attendais à mieux venant de toi quand tu te pavanais avec tes grands principes. Ton innocence, ta famille, ta fiancée... » D’un vague regard autour, il haussa les sourcils, portant son verre à ses lèvres. « Je me trompe ou visiblement pas grand monde n’a voulu du bâtard sorti d’Azkaban ? » Qu’il soit légalement sorti plutôt que de choisir le chemin que Moses lui avait offert sur un plateau d’argent n’y changeait rien, il portait Azkaban en lui, dans ses veines, dans son passé, dans sa tête. Il ne faisait qu’à peine bonne figure, de toute manière.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Elwood avait survécu à Azkaban en pensant que justice finirait par être faite, qu’un jour, il quitterait son trou pourris et qu’il reprendrait sa vie là où il l’avait arrêtée. C’était cette naïve illusion qui lui avait permis de survivre à Azkaban. Il avait eu tord, il s’en était rendu compte quand enfin justice avait été faite. Une courte justice puisque Sansa était à nouveau libre, elle n’était définitivement pas restée longtemps emprisonnée. Il avait purgé sa peine à sa place, elle qui l’avait trahit alors qu’il avait toujours été là pour elle. Sa sœur jumelle. Il l’a détestait aujourd’hui. Elle avait foutu sa vie en l’air. Sans le moindre remord, elle l’avait condamné à un sort presque pire que la mort elle-même. Ça aurait été plus simple si, ce jour là, elle lui avait également lancé un sortilège de la mort, il n’en serait pas là aujourd’hui. Pas condamné à refaire sa vie au beau milieu d’une guerre après avoir tout perdu, pas obligé de partager un verre avec un mangemort qui semblait se réjouir de chacun des malheurs qui faisait sa vie aujourd’hui. Ce que Moses ne comprenait pas, ce qu’il ne pourrait sans doute jamais comprendre, c’était qu’après Azkaban, la librairie était définitivement la plus belle chose qui puisse arriver dans la vie d’Elwood. Aux yeux de Moses, ça avait tout pour être pathétique, dans ceux d’Elwood ça représentait tout ce qu’Alice avait pu faire pour lui. Une reconnaissance qu’il ne serait jamais en mesure de reconnaitre. Il haussa les épaules à la réplique du mangemort avant d’avaler le contenu de son verre. « Alors je ne suis pas d’accord avec le reste du monde. » Ça ne lui posait pas de soucis, être en désaccord avec tout le monde, il l’avait longtemps était, à Azkaban quand il criait son innocence et que personne ne voulait se donner la peine de l’écouter. Il avait l’habitude aujourd’hui. Il remplit à nouveau son verre en écoutant les agaçantes paroles du mangemort. « Peut-être que c’est moi qui n’ait pas voulu d’eux, ou que la guerre me les a pris. » Il avait ouvertement rejeté Meera-Louise. Lyse quant à elle, à chaque fois qu’il l’a voyait, il avait envie qu’elle disparaisse de son champ de vision. Cersei était en fuite et le reste de sa famille, Merlin seul saurait dire où ils étaient. Ils n’avaient pas été là à sa sortie, Moses avait raison, même s’il n’allait pas l’admettre, mais aujourd’hui, c’était plus compliqué que ça. « Désolé de te décevoir, mais contrairement aux apparences, je ne suis pas qu’un librairie alcoolique et profondément seul. » Librairie il l’était. Alcoolique, on pouvait en douter des fois, mais il arrivait encore à rester sobre toute une journée sans ressentir le manque. Seul, il ne l’était pas, il en était sûr. Il y avait Alice, Cedrella à un autre coin de Pré-Au-Lard, Cinaed contre toute attente, Cersei quelque part dans la nature, Meera si elle trouvait la force de le pardonner. Lyse même si c’était compliqué.

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There's something wrong
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L’idéalisme dans lequel s’était longtemps baigné Harkness avait été tout autant navrant qu’amusant : à Azkaban, rares étaient les occupations dignes de ce nom, et une brebis innocente au milieu des loups avait représenté un exutoire exquis, auquel même Moses Fleming n’avait su résister. On pouvait presque dire qu’ils étaient de vieux amis de prison ; ils avaient du moins passé de nombreuses années ensemble, et le Mangemort avait presque la sensation de mieux connaître l’imbécile en face de lui que ce qu’était devenue Shae. Dix-sept ans après tout, séparaient le sorcier du monde encore présent autour de lui, et même s’il était sorti d’Azkaban depuis une bonne année déjà, il était encore très occupé à rattraper le temps perdu : il s’était découvert une fille, une ex traitresse, une nièce désormais jeune adulte et une soeur qui avait pris des rides, mais qui n’avait en rien perdu la digne splendeur qui faisait d’elle une Fleming. Retrouver Harkness, c’était comme renouer avec le monde réel - le monde qui lui semblait un tant soit peu réel en tout cas : il n’y avait qu’une année qui les séparait, eux, de leur dernière conversation, cette fois-là où Elwood avait eu l’occasion d’embrasser une autre destinée que la misérable vie de cloporte qu’il menait à l’heure actuelle. Il ne l’avait malheureusement pas saisie, et sans ça... eh bien il finirait tôt ou tard par se rendre compte d’à quel point son existence ne rimait à rien à présent et Moses n’aurait peut-être même pas besoin de lever le petit doigt pour ça. Ceux qui n’étaient pas ses alliés étaient après tout ses ennemis, même s’il avait partagé avec ceux-ci quelques temps plaisants - Moira lui avait appris malgré elle à avoir du bon sens, elle l’avait trahi à la fraction de seconde même où il avait cru être capable d’avoir, lui, un tant soit peu de pitié à son égard. Il aurait pu la retrouver aujourd’hui, faire d’elle une reine parmi les misérables, quand bien même elle était souillée par son appartenance misérable, il aurait chassé cette saleté de son être, et tout aurait été différent, infiniment différent. Mais voilà qu’il se baignait dans un verre d’alcool avec cette vieille connaissance presque ennuyeuse qu’était devenu Elwood - barbant, barbant, barbant ; et dire qu’il avait en lui ce petit quelque chose susceptible de le rendre un tant soit peu différent. Azkaban, Azkaban, comme un murmure résonnant à la surface de ses pensées, encore et encore. Il se donnait bonne figure, à parler whisky, à cela d’ailleurs, Moses eut un léger ricanement - il n’avait jamais été d’accord avec le reste du monde, mais le reste du monde avait toujours raison de lui, c’était bien pour ça qu’il avait pourri dans sa cellule pendant quatre longues années. Et dire qu’il tentait niaisement de se donner bonne figure, Moses posa sur lui un regard critique, incisif, tranchant cette façade qu’il se donnait pour plisser les yeux. « Et si tu n’es pas un libraire alcoolique profondément seul, qu’es-tu donc ? » Difficile d’imaginer qu’après tout ce qu’il avait traversé, l’ignorance continuait d’habiter son esprit, peut-être était-ce une phase de déni qui suivait ses longs martyrs de prisonnier ; les Mangemorts, fous, sans âme, eux avaient au moins assez d’esprit pour surmonter, passer outre - survivre à Azkaban, là où Elwood n’était sans doute qu’un être réduit en petites pièces éparses. « Car tu sais... j’aime beaucoup me tenir au courant de ce que deviennent mes... vieux amis. » Il en allait de même pour ceux qu’il n’avait pas vus depuis dix-sept piges ; Buchanan, Moira... Steadworthy - la liste était si longue qu’il avait encore de nombreuses visites à faire mais Elwood, c’était d’un autre genre...

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Azkaban avait laissé des séquelles dans la vie d’Elwood, comme des cicatrices parfaitement visibles au beau milieu de son visage. Il n’était plus vraiment le même. Malgré tous les efforts qu’il faisait au quotidien, il ne serait sans doute plus jamais le même. Azkaban l’avait brisé, lui qui s’était cru, un jour, assez solide pour affronter les mages-noirs et les envoyer pourrir en prison. C’était assez ironique que ce soir lui qui ce soit retrouvé derrière les barreaux. Il n’oublierait jamais ce qu’il avait connu la bas, bien souvent ses cauchemars lui rappelait avec force l’enfer des quatre dernières années. C’était tellement réel qu’il avait l’impression que jamais il ne sortirait complètement d’Azkaban. Il avait laissé une partie de lui là-bas, une partie qui était encore en train de pourrir dans le froid et les ténèbres, une partie qui ne reviendrait sans doute jamais à lui. Qu’est-ce qu’il était devenu, c’était une question difficile, il ne le savait pas vraiment lui-même, mais au fond, il était sans doute moins pathétique que ce que pouvait imaginer Fleming. Il ne pu retenir un rire ironique alors que le mangemort parlait de vieux amis. Ils n’étaient sans doute pas des amis. Pas aux yeux d’Elwood en tous cas. « Je suis un libraire, ça c’est sûr. Je bois un peu trop, mais je ne suis pas encore alcoolique. J’ai quand même retrouvé des gens après Azkaban, pas beaucoup et la guerre a tout compliqué, mais je ne suis pas complètement seul. Ma vie n’est pas aussi merdique qu’elle en à l’air. Je suis bien dans cette librairie. » Aussi irréaliste que ça puisse paraitre, il était vraiment bien dans cette librairie, mieux qu’à Azkaban, et finalement être libraire, c’était bien moins risqué qu’être auror. « Et toi, mon vieil ami, qu’est-ce que tu deviens ? » Un mangemort sans doute très content des circonstances actuelles. La guerre devait être agréable pour lui et les autres mangemorts.

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C’était pathétique de voir Harkness tenter de se dépatouiller avec sa misère : les faits ne trompaient pas, il pouvait dire ce qu’il voulait, il avait tout du pauvre libraire alcoolique et abandonné, là, maintenant, alors qu’il faisait face à Moses. Conséquences sans doute normales, pour quelqu’un sortant d’Azkaban sans n’avoir aucune raison de vivre, d’enterrer les années de prison pour passer à autre chose. Que ce soit des niaiseries comme celles de retrouver sa famille, ou le brutal sentiment d’obtenir vengeance, comme celui qui alimentait Moses depuis qu’il avait passé sa première journée à Azkaban. Lui, c’était ça qui l’avait poussé à tenir tête aux Détraqueurs qui se pointaient à chaque nouvelle journée, tenir tête aux tortures, à ces longs tourments : il avait revu le visage de Moira dans sa tête, celui de Steadworthy, de tous ceux qui l’avaient condamné à Azkaban ; et puis il les avait tous imaginés morts, mille et une façons de les tuer lentement mais sûrement, leur arracher chaque fibre du corps jusqu’à ce qu’ils regrettent, pleurent amèrement leur folie. Dix-sept longues années à préparer ça, forcément, ça rendait sain d’esprit. Il afficha donc un sourire légèrement moqueur, ironique devant le retournement de question que lui envoya Elwood ; attrapant son verre entre ses mains, dans un haussement des épaules, Moses trouva le regard de son interlocuteur. « On dirait bien que maintenant, je fais partie des maîtres du monde. » Un vague sarcasme se fit sentir dans sa voix, alors qu’il avalait cul-sec le contenu de son verre. Il n’était pas stupide au point de croire que Voldemort combattait pour la prospérité, purifier le monde ou quoique ce soit dans le genre, mais son nouveau statut lui plaisait plus ou moins, et lui donnait assez de libertés pour obtenir ce qu’il avait cherché pendant dix-sept longues années. Au final, il s’en sortait mieux qu’Elwood. « Et je passe la plupart du temps, à faire des visites de courtoisie, comme celle-ci. » Ou moins courtoises encore, comme le fit deviner son vague sourire. « Et Dumbledore doit se retourner dans sa tombe à l’idée que je marche librement dans sa propre école. » A nouveau il ne put que rire de l’ironie de la chose, avant de ficher son regard dans celui d’Elwood, assez de politesse, quand même. « Dis-voir, tu restes ici dans l’espoir que ta fiancée descende de son château pour venir te voir ? » Il imaginait déjà ces retrouvailles cinglantes, faites de vieilles rancoeurs, de remords, d’excuses pitoyables ; Elwood était tout à fait le genre de type à être théâtral à ce point. « Elle est plutôt sympathique. Pour une infirmière, j’avais des souvenirs moins plaisants de l’infirmerie à Poudlard, avant. » Bien entendu que non, ce n’était pas une menace, juste une remarque courtoise, c’était toujours plaisant de se faire entendre dire qu’on avait une fiancée sympa, non ? Restait qu’elle était folle, d’être à Poudlard en des temps pareils, surtout qu’elle n’était certainement pas le genre de personne à adhérer aux volontés des Mangemorts.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------La vie d’Elwood, ce n’était certes pas la grande joie, parce qu’il était bouffé par les années qu’il avait passé à Azkaban, parce qu’une guerre avait explosé avant même qu’il ait le temps de dire ouf une fois libre. Tout était compliqué dans sa vie, suffisamment pour qu’il ait décidé de faire profil bas au fond d’une librairie, lui qui autrefois avait pourtant voulu combattre les mages noirs. Il était clair qu’il avait perdu en ambition durant ses années à Azkaban, mais finalement ce n’était pas un mal. Au fond de sa libraire, à regarder le monde évoluer, avec toute la neutralité qu’il était capable d’afficher, il risquait bien moins de se retrouver à nouveau à Azkaban et c’était à peu près tout ce qu’il attendait de la vie désormais. Être libre, même si au beau milieu de la guerre, la liberté n’était pas aussi agréable qu’elle avait pu l’être avant qu’il ne finisse à Azkaban. Ça n’avait pas d’importance, il était libre et c’était déjà ça. Une liberté qu’il n’avait pas envie de gâcher. Alors sa vie pouvait paraitre pitoyable, il avait appris à s’en accommoder et Moses pouvait en penser ce qu’il voulait, aux yeux d’Elwood en tous cas, c’était très satisfaisant comme vie. Sans doute que, derrière les barreaux il avait appris à se contenter du strict minimum. « Félicitations pour la promotion alors. » Il laisser un sourire ironique se dessiner sur ses lèvres. Il était passé du prisonnier recherché au statut de maitre du monde comme il l’avait dit lui-même. Une grande promotion bien qu’elle ne nécessite pas la moindre félicitation. Il était un pourri comme les autres mangemorts. Il fixa son verre pendant un moment, avant qu’il n’évoque Poudlard, à ce moment là il releva rapidement la tête vers le sorcier. Poudlard. Lyse était à Poudlard. Il n’eu pas le temps d’ouvrir la bouche qu’il évoqua d’ailleurs la sorcière, laissant Elwood serrer avec force les mâchoires. Il avait du mal avec Lyse, il avait bien souvent l’impression de la détester, parce qu’elle l’avait laissé tombé pendant toutes ces années, mais ce n’était sans doute qu’une impression. Il ne savait pas s’il avait déjà évoqué le statut de sang de son ancienne fiancée avec le mangemort. Il espérait que non. Il ne savait même plus ce qu’il avait pu dire durant toutes ses années à Azkaban, mais il ne fallait pas qu’il sache. Il y avait déjà assez de Sansa-Ruth pour menacer considérablement l’espérance de vie de Lyse au fond de ce château. « Laisse-la tranquille, Fleming. » Il lança un regard noir au mangemort, il refusait qu’on puisse toucher à Lyse, il fallait qu’elle quitte ce maudit château, si seulement elle n’était pas si têtue, elle l’aurait déjà fait, elle était folle, il n’en doutait plus à présent. Il ne savait pas ce qu’elle essayait de prouver en restant là-bas, mais il était temps qu’elle abandonne.

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Cette visite n’avait rien d’une visite de courtoisie, pour sûr. Et peu à peu, lentement mais sûrement, avisant son jeu avec soin et talent, Moses plaçait ses cartes au bon endroit, au bon moment. Ce qui lui semblait en tout cas, être au bon endroit et au bon moment. Car ce n’était qu’une histoire de fierté finalement, l’instant où le Mangemort avait décidé que la fausse témérité dont avait brillé Elwood à l’instant de choisir rester croupir à Azkaban plutôt que d’embrasser le destin qu’il lui offrait sur un plateau d’argent, était punissable de bien des peines. Au fond, il n’était techniquement pas un recruteur officiel de Lord Voldemort, ou quoique ce soit dans ce genre, mais l’idée d’avoir vu sa proie lui échapper, lui avait été suffisamment déplaisante ainsi. Et Moses avait la rancoeur facile, la preuve étant ses nombreux projets pour réduire à néant l’existence de l’Auror qui l’avait condamné à Azkaban. Triste après tout, il n’avait fait que son boulot ; ou plus encore, puisque incapable d’attraper le méchant lui-même, il s’était arrangé pour retourner le cerveau de cette idiote de Moira, la poussant à trahir le seul être qui avait, un jour pour elle, pu ressentir la moindre affection. Assez de pitié en tout cas, pour la laisser en vie plus longtemps qu’elle ne le méritait vraiment. Au milieu de ces sombres desseins, Elwood ne représentait qu’une brindille terriblement amusante, que Moses se plairait à briser de la part en part, s’il s’en donnait le temps - c’était à ça que servait son petit détour, au final : car il n’y avait pas de compagnie plus plaisante que celle des vieux amis. Ils avaient, avec les années, assez accordé leurs violons pour que Harkness comprenne le sens caché de ces quelques propos, et le regard furibond que cet incapable lui lança avait de quoi faussement l’effrayer. Faire naître un sourire narquois à son visage, du dédain au fond de ses yeux alors qu’il savait, il savait qu’il ne ferait rien. « Ou quoi ? Le petit libraire va se rebeller ? » Doucement, Moses haussa les sourcils, avant de vider son verre, faire marche-arrière et contempler la pièce autour d’eux à nouveau. « Tu es sûrement plus effrayé par l’idée de retourner là-bas que de perdre ta chère et tendre fiancée. » D’une moue, Moses annonça prématurément la suite de sa phrase. « Enfin chère et tendre on s’entend, elle t’a quand même lâché comme une merde, au pire moment de ta vie. » Un rire le prit à cette idée, c’était digne d’une pauvre tragédie, quel crétin il avait été pour s’accrocher à une fille pareille : finalement ils n’étaient pas différents. « Je suis presque sûr que ça te soulagerait, qu’il lui arrive quelque chose. Enfin ces années à Azkaban auraient servi à quelque chose, et sûrement que faute de t’avoir aimé un jour, dans la souffrance d’une mort lente et douloureuse, elle en viendrait à regretter ses actes. » C’était dit sur un ton si calme - quoique théâtral - que Moses en perdait sûrement toute trace d’humanité, aussi infime soit-elle continuant de lui coller à la peau. Finalement, le Mangemort échoua son regard sombre sur le pauvre libraire impuissant. « Pour le moment je crois surtout que cette idiote me trouve sympathique. Au final, ce n’est que le juste retour des choses, car je garde très soigneusement cachés chacun des petits secrets que tu m’as livrés sur elle. » Il sourit légèrement - ô peut-être que c’était du bluffe. Ou pas du tout. Mais dans les affres de désespoir tels que ceux d’Azkaban, on ne savait plus vraiment ce qu’on disait, ni ce qu’on entendait, au final.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Lyse avait encore de l’importance aux yeux du sorcier. Il pouvait le nier autant qu’il le voulait, il tenait encore à elle, suffisamment pour ne pas vouloir qu’elle ne perde la vie bêtement au fond du château de Poudlard. Il ne souhaitait pas sa mort, il ne souhaitait pas une quelconque vengeance vis-à-vis de la jeune femme, ça n’aurait pas d’intérêt. Elle était la mère de son enfant, quoi qu’il ait encore bien du mal à assimiler ça, elle l’était quand même. Elle était son passe, les anciennes années de sa vie, ces années avant qu’il ne se fasse emprisonné à Azkaban, un passé qu’il détestait autant qu’il le chérissait. Il ne souhaitait pas qu’elle meurt dans d’atroces souffrances parce qu’elle avait un jour décidé de le laisser tombé. Il n’avait jamais souhaité ça, pas même au moment où il avait réalisé qu’elle n’était plus là, qu’elle était partie, bien loin de lui, emportant avec elle tous les rêves qu’il avait pu avoir pour eux deux. Il ne voulait pas qu’il lui arrive malheur, surtout pas à cause de lui, à cause de Moses qu’il avait rencontré à Azkaban et qui s’était peut-être mit en tête qu’elle méritait de mourir parce qu’elle l’avait abandonné. Il ne savait pas comment ça se passait chez les Fleming, mais apparemment rompre des fiançailles chez eux étaient carrément déconseillé quand on tenait à la vie. Il sentait bien qu’il était en train de s’énerver, cette colère qu’il essayait de canalisé au quotidien, avec laquelle il devait vivre, parce qu’elle ne disparaissait jamais vraiment. Il fallait qu’il se calme, il n’avait rien à gagné à s’énerver, au contraire. Il attrapa son verre pour en avaler d’un coup le contenu, le reposant avec beaucoup trop de force contre le comptoir. « Tu as raison, je préférai encore mourir que de retourner à Azkaban. Ça ne veut pas dire que je pourrais rester là à rien faire si tu décidais de t’en prendre à elle. » Donner sa vie pour Lyse, c’était presque beau et sans doute que le mangemort aurait tendance à trouver ça débile, en même temps ils n’étaient définitivement pas sur la même longueur d’onde. « Si tu veux t’en prendre à quelqu’un pour ce qui m’est arrivé, je te conseil Sansa-Ruth, tu la trouveras aussi à Poudlard. » Il était clair que s’il voulait vraiment tuer quelqu’un pour ce qu’on lui avait fait, il pouvait s’en prendre à sa sœur. Elle, il ne la regretterait pas, elle, elle mériterait bien la mort pour ce qu’elle lui avait fait à lui, pour ses gens à qui elle avait injustement ôté la vie. « S’il te plait. Laisse là et si jamais tu lui fais quoi que ce soit, ne te sers pas de mon emprisonnement comme d’un prétexte. C’est entre elle et moi et tu serais bien la dernière personne vers qui je me tournerais si j’avais besoin de me venger d’elle. » Il n’avait pas besoin de se venger d’elle, il n’en avait même pas envie. Ils avaient été bien trop proches pour qu’il se réjouisse des malheurs qu’elle rencontrait. Il avait beau essayer de l’oublier, il y avait sans doute encore une partie de son cœur qui battait pour elle, une infime partie, suffisamment forte pour ne pas vouloir qu’elle perde la vie, que ce soit pour cette guerre ou parce que Moses avait décidé qu’elle le méritait parce qu’elle l’avait abandonné.

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La guerre imposait des choix, certes, mais il y avait encore en ce monde des gens assez idiots pour croire qu’ils pouvaient défier les lois qui régissaient le reste de l’univers. Certains croyaient qu’ils pouvaient faire partie d’une rébellion, vivotant de l’espoir qu’un pauvre gamin de dix-sept ans à peine parvienne à vaincre le plus grand sorcier de tous les temps. D’autres s’octroyaient le luxe de détourner le regard, de faire part des «neutres», des lâches qui se cachaient derrière bien de fausses histoires ou un statut du sang avantageux pour ne pas lever le petit doigt. Et ce n’était pas peu dire, puisque si aucun né-moldu n’existait en ce monde, peut-être même que personne ne se serait dressé contre le Seigneur des Ténèbres, tous détournant le regard pour n’avoir surtout aucune raison d’attirer le courroux du Mage Noir sur eux. C’était lâche, c’était ridicule ; une fois les nés-moldus réduits à leur état de misérables parasites, ils viendraient pour d’autres. Les traitres à leur sang, et peu à peu tous ceux qui osaient avoir une quelconque pensée différente de celle que vendait Lord Voldemort à travers tout le pays. C’était comme ça ; la dure loi de la nature. Difficile d’imaginer qu’il y ait des imbéciles capables de se croire au-dessus de tout ça : Elwood en faisait partie, se planquant derrière sa captivité à Azkaban pour ne pas ciller lorsque d’autres y étaient envoyés. Oh et pourtant, il connaissait toutes les tortures, les longs et douloureux sévices qu’ils allaient y connaître - ça ne l’empêchait pas de se terrer ici. Que c’était amusant, d’explorer au combien un traumatisme pouvait vibrer en l’esprit d’un homme pendant des lustres. Finalement, un sourire torve, sans une once d’amusement sincère passa sur le visage du Mangemort, avant qu’il n’affiche un air légèrement désappointé : « Supplier. Sérieusement, c’est tout ce que tu as trouvé ? » Les menaces avaient pourtant été à peine articulées entre les lèvres du sorcier - sans compter qu’il n’avait même rien fait à cette idiote d’infirmière au sang de bourbe ; elle se pavanait encore librement dans le château, une hérésie en soit, à laquelle Moses attendait la première occasion fortuite pour y remédier. « Moi qui pensais qu’il resterait au moins assez de bravoure en toi pour me menacer. » Ce qu’il n’aurait pas très bien pris en soit, mais voir Elwood dans ses petits souliers était tout sauf plaisant, et ça ne répondait absolument pas à ce qu’il avait attendu. Impatient malgré lui, Moses détourna le regard, posant ses yeux sombres sur les ouvrages autour d’eux. « Qu’est-ce qu’elle peut bien faire à Poudlard ? Elle devrait savoir pourtant que si un gamin est mort entre ces murs pour son sang, elle n’aura sûrement pas le même privilège. » Les Carrow avaient accompli un acte démesurément fou ; mieux valait garder ces faibles de près, coincés dans un château qui deviendrait leur prison de mille tourments - mais soit. « Tu crois qu’elle survivrait plus longtemps que toi, à Azkaban ? » Ne pas perdre la tête dans cette prison après dix-sept ans de captivité s’avérait être un exploit - ou une infinie preuve du peu de sainteté d’esprit qu’il avait avant même d’être entré ici. Et il aimerait bien voir, quelque part, comment cette chère idiote de Lyse vivrait dans la même cellule crasseuse et ténébreuse que son ancien fiancé. Pour ce qui était du reste, la connexion entre cette Sansa et Elwood n’avait en rien échappé au Mangemort, elle était bien plus timbrée que son frère, mais preuve indéniable qu’il y avait cette petite graine de meurtrier en Elwood. Tant de choses à exploiter.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Il ne pouvait pas être indifférent au sort de Lyse, parce qu’il l’avait aimée pendant de nombreuses années, parce qu’il avait voulu l’épouser, parce qu’il s’était vu un futur à ses côtés, parce qu’elle était la mère de son fils. Il tenait à elle beaucoup plus qu’il n’était prêt à l’admettre, ainsi entendre Moses parler d’elle, ça faisait bouillonner une rage silencieuse au fond de ses entrailles. Il aurait pu s’énerver, il était sans doute pas loin de cet état d’énervement qui le connaissait si bien, mais il savait que pour elle comme pour lui, il était plus sage qu’il reste aussi calme que possible. Bien-sûr il était bien incapable de garder un air complètement neutre, après tout, il était en train de menacer une personne importante dans sa vie, il ne pouvait pas faire comme s’il s’en fichait complètement, parce que ce n’était définitivement pas le cas. « Je n’ai pas envie de me battre Fleming. Entre toi et moi on sait tous les deux comment ça se terminerait. » Il était orgueilleux, c’était indéniable et pourtant il admettait volontiers qu’il ne ferait pas le poids contre Moses. Azkaban l’avait bien rouillé, alors qu’il ne doutait pas une seule seconde que ça avait rendu le mangemort encore plus redoutable, alors oui il n’avait rien trouvé de mieux à faire que de supplier. « Je n’ai jamais été très brave de toute façon. » C’était bien de l’admettre, après tout, il était le gars qui restait planqué dans une librairie pendant que les autres se battaient. Avoir prétendu vouloir devenir auror, ça avait finalement était un simple moment de folie. Ce que Lyse faisait encore à Poudlard c’était un mystère pour Moses comme pour lui. Quand il évoqua Azkaban il senti sa mâchoire se serrer d’avantage, il ne voulait pas la voir finir derrière les barreaux, même si elle au moins, elle n’aurait pas à supporter la prison. « Arrête. Si tu es juste venu ici pour te foutre de moi en menacer Lyse en sirotant mon whisky, tu peux partir. » Il était sûr que l’un comme l’autre, ils avaient bien mieux à faire que de continuer cette conversation qui n’avait aucun sens. « Si toutefois, derrière tes sarcasmes et tes menaces, il y a un but quelconque, viens en au faits, ce sera beaucoup plus simple. » Tellement plus simple. Pour lui en tout cas, sans doute que le mangemort ne partageait pas ce point vu trop amusé par le simple fait de pouvoir briser Elwood encore plus qu’il ne l’était déjà.

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Indéniablement, Elwood Harkness n’avait jamais été le plus brave des hommes : il avait après tout, atterri à Azkaban pour des crimes qu’il n’avait pas commis, et la seule chose intelligente qu’il avait trouvé à faire, c’était désespérer au fond de sa cellule. Et espérer retrouver toute sa petite famille une fois sorti des donjons de la prison – quel idiot, et voilà où il en était aujourd’hui, à avoir accompli pour seul acte téméraire, celui de rejoindre une librairie en plein cœur de Pré-Au-Lard pour y passer ses journées à faire semblant – et picoler. Le portrait était très plaisant à observer, pour tout être tel que Moses : le désespoir palpable du sorcier était quelque chose de délectable, comme la concrétisation d’un « je te l’avais bien dit » qu’il n’avait pas besoin de prononcer à haute voix. Un jour, un jour tout comme il avait fini par accepter Azkaban, il accepterait d’embrasser l’idée que son existence n’était qu’un champ de ruines, le résultat triste et solitaire de chacun de ses choix – car non, ce n’était pas de la faute de cette Sansa, s’il avait fini à pourrir au fond d’une cellule ; ni la faute de cette Lyse ou de tous les autres s’il était aussi inutile dans ce monde, parfaitement remplaçable et invisible au milieu d’une guerre où, normalement, chaque vie se comptait. Les paroles d’Elwood le faisaient définitivement sourire, un air arrogant accroché aux lèvres, Moses les pinça un instant, indifférent et parfaitement imperméable à ses parents : aller droit au but n’avait jamais été son talent le plus remarquable, il préférait y aller par détour et bien préparer son entrée en scène. « Si tu veux, je peux très bien changer de sujet de conversation. » Il marqua une pause, le temps de fausser une moue plongée dans une profonde réflexion, avant de reprendre un tant soit peu de sérieux. « Ta cousine, par exemple. C’est étrange, elle est inscrite à mes cours depuis le début de l’année, mais elle n’est jamais venue. Ça en fait des heures de retenue. » Mais bien entendu, il savait déjà où elle était – ou censée être, Harkness n’était pas un Mangemort qui passait inaperçu. « Bien entendu, il y a ta timbrée de sœur également. » Ajouta-t-il dans un ricanement, quelle histoire compliquée cette famille : presque plus compliquée que celle des Fleming. « Le plus intéressant, ça reste toi. Vois-tu c’est un peu impossible de ne pas choisir son camp dans une guerre pareille… J’aurais vraiment espéré qu’Azkaban te remette les pendules à l’heure, mais je crois que tu n’en as pas retenu grand-chose. » Elwood avait beau afficher la bannière de « sorcier neutre » à quiconque entrait dans cette boutique, ses relations parlaient pour lui : sa cousine en fuite, cette sœur ennemie qui faisait partie des Mangemorts, cette animosité dont il faisait preuve devant lui, ou même d’autres histoires d’amitié, d’amour, les on-dit qui sifflaient à l’extérieur de Poudlard : il fallait être fou pour rester à Poudlard en étant né-moldu, fou ou persuadé d’agir pour le bien de tous.

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 15/01/2013

“ can't give up on the past ”

when the past never ends, now the dead
that you raised live in me.

Mose and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Elwood aurait préféré ne jamais croisé la route de Moses Fleming. A azkaban ou en dehors d’azkaban, sa vie était bien plus simple avant qu’il ne rencontre ce type. Il était un mangemort après tout et il avait définitivement trop de mangemorts dans son entourage. Sa sœur et son oncle suffisaient largement à remplir le quota de ses proches transformés en monstre pour une raison complètement stupide. Qu’est-ce qu’ils défendaient eux deux ? Certainement pas la pureté du sang, ou alors ils avaient un gros problème de déni, puisqu’aux dernières nouvelles, tout deux étaient des sorciers de sang-mêlé. Il était fini le temps où les Harkness pouvaient se vanter de la pureté de son sang. D’après son père, ça n’avait de toute façon jamais été le style de ses ancêtres d’agir de la sorte. Aussi loin qu’il sache, comme il disait. Sansa-Ruth et Doezwal étaient incompréhensibles, complètement fous. Peut-être autant que Fleming. La famille Fleming était connue dans le monde de la magie et sa réputation laissait facilement sous entendre qu’ils n’étaient que des tarés. Les mangemorts étaient des fous et il en avait marre des fous qui venaient lui pourrir la vie jusque dans cette boutique qui représentait pourtant un semblant de havre de paix à ses yeux. Une nouvelle fois il senti sa mâchoire se crisper alors qu’il évoquait sa cousine, il tenait probablement à Cersei plus qu’il ne pouvait tenir à Lyse aujourd’hui. Son ex-fiancée avait fait ses choix, elle était majeure et vaccinée, suffisamment grande pour savoir ce qu’elle faisait, ce n’était pas le cas de Cersei. Elle était plus que sa cousine, elle était sa sœur, cette petite sœur qu’il avait tenu à protéger pendant bien des années. « Tu devrais voir ça avec son père. Je cru comprendre qu’il n’y était pas pour rien si elle n’était pas venu à Poudlard. Faut dire qu’il n’a aucun droit sur elle, il les a refusé quand elle est née, alors je suppose que s’il a signé des papiers pour signaler qu’elle ne reviendrait pas, ça n’a pas du passer. » Il n’était de toute évidence pas son tuteur légal, ce droit appartenait à ses parents à lui, ceux qui avaient élevé Cersei sans jamais rien demandé en retour. « Passe lui donc mon bonjour à Sansa, elle me manque tellement. » C’était ironique, plus elle était loin de lui, mieux il se portait. Elle l’avait trahi, elle lui avait collé sur le dos des meurtres qu’il n’avait pas commis et tout ce qu’il avait pu dire pour se défendre, c’était passé comme une tentative désespérée d’échapper à Azkaban. Elle ne lui manquait pas du tout. « Qu’est-ce que je suis censé faire alors d’après toi ? Rejoindre l’ordre du phénix parce qu’ils prétendent se battre pour la justice. La dernière fois que j’ai fait ça, la justice m’a envoyée à tord à Azkaban, alors je n’ai pas envie de tenter encore une fois. » Il haussa les épaules avant de poser son regard sur le sorcier en face de lui. « Rejoindre les mangemorts alors que je ne suis absolument pas dans leur délire ? Ecoute, je suis bien ici et j’emmerde personne, alors tant qu’on ne m’emmerde pas j’ai aucune raison de m’impliquer dans cette guerre. » Des raisons de s’impliquer, il pourrait en avoir. Cersei qui était Dieu seul savait où. Lyse qui était dans ce fichu château. Blodwyn qu’il avait envie d’aider. Son fils dont il avait encore du mal à accepter l’existence. Mais le fait été que tant qu’on ne le poussait pas à s’impliquer, il n’avait pas la force de le faire, risquer de retourner à Azkaban n’était clairement pas dans ses projets.

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elwood r. harkness & moses fleming
« Be prepared for anything
There's something wrong
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Si les histoires de Fleming avaient de quoi être infiniment compliquées déjà, il n’en était rien en comparaison des poussiéreux secrets des Harkness : Elwood, la pauvre petite brebis galleuse qui avait été abandonnée à Azkaban, condamné par sa timbrée de sœur (pas si timbrée que ça, malgré tout, au vu du coup de poker qu’elle avait accompli), abandonné par sa famille. C’était sans compter son oncle, qui avait confié la garde de son môme à son frère – que c’était compliqué, difficile à suivre et infiniment barbant. Pourtant, tout ce désordre sentimental devait rendre la vie de ce cher Elwood sans dessus-dessous, tordue à souhait ; pas étonnant qu’il soit si seul, désespéré au fond d’une librairie où plus personne ne venait. Il était en tout cas, bien aisé de titiller d’infimes parcelles du sorcier à ses côtés, Moses le vit serrer les dents à l’énonciation de sa cousine – dont il avait oublié le nom, si ce n’est ce Harkness lancinant qui revenait incessamment dans sa vie – l’attachement, l’attachement ; même lui ne sourcillait pas autant de désagrément lorsqu’on éveillait Judith à ses oreilles. Cette tare, cette peste… Il la chassa de son esprit, se dépeignant un air indifférent avant de pivoter à nouveau en direction de son interlocuteur favori. « Eh bien, à t’entendre parler on dirait que ta fugitive de cousine a pris contact avec toi. J’espère que tu es au courant qu’elle est recherchée activement par un bon nombre de rafleurs pour trahison, et qu’il serait malavisé de la cacher où que ce soit. Surtout quand on est un simple libraire qui veut à tout prix éviter les ennuis. » Il était impossible pour Elwood de rester sur le bord de la route – pas en tout cas, s’il comptait un tant soit peu aider les siens, ceux-là même qui l’avaient abandonné. Que c’était pitoyable. Un jour, un jour, à force de son imprudence, il finirait par se retrouver soit interrogé au Ministère, soit embarqué directement à Azkaban à nouveau à cause de son imprudence. Pour appuyer ses paroles sous le regard inquisiteur de son vis-à-vis, Moses arqua simplement un sourcil, avant de faire un pas à nouveau vers lui. « Et tu devrais surveiller tes paroles lorsqu’un Mangemort passe te voir. Qui sait, la prochaine fois, ça pourrait être ta sœur. Un bon commerçant se doit de bien accueillir sa clientèle, surtout quand elle se limite à trois personnes par mois. Ce serait dommage de fermer un commerce aussi florissant. » Impassible, il toisa le regard d’Elwood ; il savait qu’il mentait. Entre sa foutue fiancée née-moldue à Poudlard (incontestablement en lien avec l’Ordre du Phénix, pour tenter autant le diable), entre sa cousine fugitive, ses histoires de famille tordues et sa véhémence complète pour sa sœur, le camp d’Elwood était tout choisi, restait à savoir s’il connaissait un tant soit peu ses ennemis. Sans doute que s’il y mettait du sien, un tant soit peu, Moses retrouverait aisément cette fameuse élève manquant ses classes, ou trouverait toutes les preuves nécessaires à faire exécuter cette Lyse au milieu de la Grande Salle de Poudlard – difficile d’imaginer qu’Azkaban puisse abattre un homme au point que celui-ci se contente ouvertement d’être impuissant vis-à-vis de tout ça.

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Moses and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Cersei-Jane était bien loin depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Bien évidemment, elle n’avait pas pris le temps de préciser où Diable elle pourrait avoir l’idée d’aller. Elle était juste partie, se relançant dans cette fuite insensée. Il ne savait pas où elle était, alors qu’elle soit fugitive ou non, qu’elle soit activement recherchée ou non, ça n’avait pas vraiment d’importance en cet instant. Ce ne serait certainement pas lui qui révélerait l’endroit où elle pouvait se trouver. Même s’il l’avait su, même contre un nouveau séjour à Azkaban, il n’aurait pas trahit sa cousine, alors ça ne servait à rien de lui lancer des pseudos menaces. Il savait qu’elle était en fuite, il savait ce qu’il risquait en la protégeant, mais pour elle, il était prêt à l’assumer. Elle était probablement la dernière personne au monde pour laquelle il était persuadé de pouvoir se sacrifier de la sorte. Il y en avait bien d’autres à côté pour qui il pourrait prendre des risques insensés mais pour lesquels il ne l’avouait pas aussi volontairement. Cersei-Jane c’était différent. « C’est la moindre des choses de s’informer un peu de ce qui se passe dans sa propre famille. J’ignore où elle et apparemment je ne suis pas le seul. C’est drôle comme j’ai l’impression que les mangemorts ont particulièrement du mal avec les adolescents. » C’était un peu ironique quand même. Les grands et terrifiants mangemorts qui n’arrivaient pas à retrouver un gamin de dix-sept ans alors même qu’ils étaient tous activement en train de le chercher. Pas étonnant que Cersei-Jane ait réussi à échapper à l’autre abrutit de Doezwal finalement. « Pardonne-moi si j’ai osé te froisser. » Il ne le pensait pas vraiment. Il ne le pensait même pas du tout. Ce n’était pas comme s’il avait profondément blessé le mangemort de toute évidence. « Je serais vraiment ravie de revoir ma sœur adorée. Dis-lui que pour un livre de magie noire acheté, le deuxième est à moitié prix, je suis sûre qu’elle viendra rapidement comme ça. En plus, elle aidera mon commerce, je serais le plus heureux des hommes. » Le troisième œil ne vendait pas d’ouvrage de magie noire de toute façon. Ce n’était pas difficile à remarquer. Mais personne n’avait jamais pris le temps de râler pour ça, Alice préférait encore fermer boutique que de vendre ce genre de bouquins et elle avait bien raison selon Elwood.

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Les histoires de famille étaient de loin, le cadet des soucis de Moses : rien que les siennes étaient, à son goût, majoritairement trop compliquées pour lui. Seule Shae méritait un tant soit peu son implication, une volonté sévère et puissante, impérieuse et sans faille. Avec Judith, sa relation était on ne peut plus compliquée, née il y a trop peu de temps et baignée depuis toujours dans des quiproquos/mensonges trop complexes pour qu’il en vienne si aisément à bout. Le reste n’était que trop peu valeur d’estime pour lui, aussi Moses s’en préoccupait peu : mais pour ce qui était des histoires d’Elwood, hormis un nom – ce fameux nom Harkness – lui sautant aux yeux, les quelques frictions qu’il avait eues avec le reste des siens ne le concernait qu’à peine. Restait que c’était un fait assez amusant, que la fiancée de ce pauvre type soit coincée à Poudlard tout en étant sûrement l’une des principales proies des Mangemorts, que la timbrée de sœur d’Elwood soit dans ce même château, et que sa pauvre adolescente de cousine soit en fuite – comme beaucoup trop d’élèves à Poudlard. Restait que les pitoyables tentatives de réponses de son interlocuteur sonnaient comme terriblement amusantes et ironiques aux oreilles de Moses, qui ne manqua pas de le relever, dans un léger ricanement. « C’est sûr, la famille c’est important. C’est sûrement pour ça que tu as pourri à Azkaban sans qu’eux, ne se donnent la peine de prendre de tes nouvelles. Ta fiancée, ta sœur, ta cousine. Si je ne m’abuse, il n’y a pas si longtemps que ça, tu ne valais pas le détour. » Et aujourd’hui non plus, à deviner la puissante solitude qui englobait les yeux qu’Elwood habitait avec bravoure : quelle vie misérable il menait ici. Certes, devenir Mangemort craignait, tuer des gens craignait, condamner des gens à de la prison pour des histoires toutes plus folles les unes que les autres craignait aussi – mais au moins, l’inaction ne le tuait pas à petit feu, et puis les desseins de Lord Voldemort se valaient bien mieux que ceux du pitoyable Ministère de la Magie qui avait trop longtemps gouverné cette société. « Grande nouvelle, je ne suis pas un porteur de message. Et tes histoires de famille – aussi tordues soient-elles – ne m’intéressent que peu. Je laisserai à ta sœur l’occasion de découvrir ta présence ici. Mais ne t’en fais pas, s’il faut regarder cette boutique tomber en cendres, je serai en première ligne, juste en haut de cette colline. » Poudlard offrait une vue imprenable sur bien des choses ; c’était une forteresse impénétrable, à l’heure actuelle entre les griffes des Mangemorts, comme beaucoup de choses, chacune des petites bases du monde magique. Moses fit finalement volte-face vers son interlocuteur, arquant un sourcil. « Tu devrais vraiment cogiter. Si j’étais à ta place, à la prochaine visite de ma cousine, je m’arrangerais pour ne pas avoir trop d’ennuis, et pour ce qui est de ta fiancée… je suppose que son sort, proche ou lointain, t’est plutôt indifférent. » Ponctuant sa phrase d’un léger sourire, tout ce qu’il y avait de plus faux mais de plus courtois à la fois, Moses pivota vers la sortie, non sans arpenter les lieux d’un dernier regard méprisant : les visites aux anciens amis étaient toujours plus plaisantes lorsqu’elles ne s’allongeaient pas trop dans le temps.

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Moses and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Dire quoi que ce soit à Moses, c’était lui tendre une perche pour qu’il retourne chacune de ses phrases contre lui et sans doute que, comme un gamin, Elwood ne trouvait rien de mieux à faire que de répliquer. Finalement, il gaspillait de la salive pour rien et à part se renvoyer la balle Elwood et Moses ne faisaient pas grand-chose. Il était tant que ça s’arrête, il était temps que le mangemort quitte la boutique et laisse le libraire se réjouir de sa misérable petite vie en cessant ses commentaires inutiles. Il pouvait dire ce qu’il voulait, l’avis d’Elwood sur sa pauvre existence n’allait pas changer aux paroles d’un être tel que Moses Fleming. Ainsi, mieux valait ignorer les phrases du sorcier, elle lui importait peu de toute façon et chercher à les contrer était définitivement une perte de temps. « C’est ça. Pauvre de moi. » Il n’avait pas eu de chance mais une partie de lui aurait quand même voulu défendre ses proches face au mangemort, c’était ce qu’il faisait depuis que le mangemort était rentré dans la boutique, mais au point où ils en étaient, ça ne servait plus à rien. « Très bien, j’espère que le spectacle te plaira alors. » Il ne laisserait pas Sansa cramer cette boutique, elle n’y gagnerait pas grand-chose de toute façon. S’ils devaient se retrouver un jour, il avait bien l’impression que ça finirait par se solder par la mort de l’un d’entre eux et non pas par une boutique réduite en cendres. « Ouais, je vais réfléchir à la meilleure façon de livrer ma cousine aux mangemorts et je vais commencer à écrire un message pour les funérailles de Lyse. » Il lui rendit son pseudo sourire, il ne ferait rien de tout ça, sûrement que s’il devait revoir Lyse à présent, il se sentirait obligé de l’éloigner du château de gré ou de force. Quant à Cersei, il préférait encore finir Azkaban plutôt que de la livrer au mangemort, alors tout était parfaitement cogité, un jour, il serait obligé de quitter cette boutique parce que, qu’il le veuille ou non, il avait déjà les deux pieds dans cette guerre et apparemment, il était du mauvais côté de la ligne. Il ne resterait pas éternellement ici c’était un fait. Pourtant, il aimait cette boutique, d’autant plus maintenant que Moses était décidé à la quitter.

» (matthew) ◊ forget the past is not as easy
» ( lincoln & matthew ) ◊ we can't erase the past
» (tracey) † a friendship that belongs to the past
» SAÍRÉANN ◮ and the waves that hit his face marked the past.
» (moses, ev.) ☆ kept just like we were.

(2.1) can't give up on the past (moses)

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