Sujet: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 19:46
wolfgang rosenbachdon't tell me to breathe; i'll breathe if wanna breathe.
NOM : rosenbach
PRÉNOM(S) : wolfgang.
ÂGE : dix-huit ans.
STATUT DU SANG : sang-mêlé.
DATE DE NAISSANCE : vingt-et-un décembre.
LIEU DE NAISSANCE : berlin, en allemagne.
STATUT AMOUREUX : célibataire endurci.
NIVEAU D’ÉTUDES : rentrait en septième cette année.
GROUPE : running up that hill.
CÉLÉBRITÉ : logan lerman.
WELCOME TO OLLIVANDERS ✲Wolfgang a obtenu sa baguette il y a maintenant sept ans : c'est chez Ollivander, le célèbre fabriquant du Chemin de Traverse que la baguette a rencontré son sorcier. Faite d'un bois de noisetier, mesurant vingt-trois centimètres, celle-ci est spécialisée en sortilèges et sa magie tirée d'une plume de phoenix peut se targuer d'être très puissante. Sans nul doute aucun, prenez garde au sorcier puissant, bien que maladroit, que va devenir Wolfgang avec sa baguette entre les mains.
TA MAISON A POUDLARD ✲ HUFFLEPUFF « Un brave gars, ce Wolfgang. »
→ 001. LORD VOLDEMORT EST DE RETOUR, L'AVIS DE TON PERSONNAGE : Je ne suis pas très à l'aise avec ce genre de questions. Que pourrais-je bien éprouver envers le plus grand mage noir de notre époque ? De la crainte, bien évidemment. Je fais partie de ceux qui frémissent lorsqu'ils en entendent parler, je fais partie de ceux qui ont préféré ne pas croire à son retour, il y a de ça deux ans. Je fais partie de ceux qui préfèrent avancer avec un voile devant les yeux, de peur de ne pas apprécier la réalité. Rien de très glorieux, en soi. J'aurais voulu pouvoir en plaisanter, le réduire à une espèce de phénomène de foire, mais je n'y arrive pas. La vérité, c'est que je n'ai jamais été aussi terrifié, de toute ma vie, je n'ai jamais eu autant envie de m'enfuir dans les entrailles de la Terre pour ne plus que l'on me retrouve. Néanmoins, derrière toute cette angoisse, derrière toute cette misère, résident quelques grains de poussière, une idée que j'essaie tant bien que mal de repousser. Il me fascine. Qui pourrait donc m'en blâmer ? Qui n'a jamais rêvé de posséder autant de pouvoir, du bout de sa baguette ? Oui, au fond, il y a une petite partie de moi qui admire ce monstre. Risible.
→ 002. L'ORDRE DU PHÉNIX, L'AVIS DE TON PERSONNAGE : Je ne suis pas un guerrier. Encore l'une des choses que j'ai ratées : je suis incapable de réagir face au danger, ou, du moins, je suis incapable de réagir noblement. Je suis le gamin qui se jette dans le premier buisson venu pour que ses attaquants s'en prennent à quelqu'un d'autre. J'essaie bien entendu de cacher ce petit inconvénient, et ai toujours revendiqué avec assurance ma future affiliation à l'Ordre. Oui, si un jour je devais m'enfuir, j'irais les rejoindre, et je me battrais. Et puis j'ai dû partir. Parce que Tracey était partie. Parce que mes parents avaient disparu. Parce que le chaos avait remplacé les moments de rires. Parce que je savais que je ne survivrais pas en restant à Poudlard. Et aujourd'hui... Je sais. Je ne rejoindrai pas l'Ordre. Je n'ai rien d'un héro. Je ne suis qu'un gamin effrayé qui voudrait bien retrouver sa maman. J'ai la plus grande admiration pour les combattants, dernier rempart face à l'apocalypse en approche. Mais je n'en ferai pas partie. Je serai l'homme caché derrière une poubelle que vous apercevrez, si vous prêtez l’œil. Voilà ma triste réalité. On ne peut pas tous être des sauveurs nés, n'est-ce pas ? Je laisse ce rôle à d'autres. Aux suicidaires, aux téméraires, aux déterminés, aux vengeurs, ou encore aux généreux. Je leur laisse ma place, et j'observe. De loin.
→ 003. TON PERSONNAGE FACE A LA SITUATION ACTUELLE : Il m'a fallu quelques temps pour comprendre ce qu'il se passait réellement. Naïvement, je pensais que rien ne changerait pour nous, étudiants. Je pensais que tout se passerait bien. Une guerre stérile, si vite écrasée. Je pensais que nous étions à l'abri. Je pensais être en sécurité. Je me suis trompé. Je me souviens encore des rires qui emplissait le château, il y a un an. La menace était encore si vague que je n'en tenais pas compte, et j'étais heureux, tout simplement. Et puis, soudainement, l'horreur a frappé à la porte, et comme des cons, on l'a ouverte. Le château de cartes s'écroule. Et nous voilà, me voilà, à devoir vivre dans un monde qui a perdu la tête. Peut-être vais-je perdre la mienne. Littéralement. Qui pourrait m'assurer le contraire, à présent ? Je n'ai peut-être pas le courage des héros, mais j'ai un instinct de survie infaillible. Depuis que je suis parti, j'ai l'impression de courir sans but, la mort à mes trousses. Je n'ai aucune destination, rien que des endroits à quitter au plus vite. Je n'ai plus qu'un sablier, et je regarde avec angoisse les miettes de sable s'écouler, main dans la main avec ma propre existence qui m'échappe. Mes parents ont disparu. Ceux de ma cousine sont morts. Il n'y a plus d'asile, plus de refuges. Plus de joie, plus d'espoir. Plus rien. Tout ce qu'il reste, c'est le bruit que font mes pas en martelant la terre sèche. Je n'ai pas de réaction ; je n'ai plus le temps pour ça. J'ai à peine le temps de survivre. Et de me dire que moi, je n'ai rien demandé. De me demander « pourquoi ? »
TON PSEUDO ✲PRÉNOM : nastoa. ✲ PERSONNAGE : inventé. ✲ PAYS : Belgique. ✲ OU AS-TU TROUVÉ LE FORUM : je ne sais vraiment plus . ✲ TON AVIS SUR PI : j'adore, de ce que j'en ai vu ! ce n'est pas la première fois que je songe à m'inscrire, mais je passe enfin le pas . ✲ UN DERNIER MOT :
Dernière édition par Wolfgang Rosenbach le Lun 22 Avr - 8:34, édité 15 fois
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 19:47
I'm a loser baby, so why don't you kill me ?
There is a garden in every childhood, an enchanted place where colors are brighter, the air softer, and the morning more fragrant than ever again.
Un soleil éclatant, des rires d'enfants, l'odeur d'un gâteau au chocolat, et des doigts potelés essayant vainement de s'en emparer. C'est de cette manière dont je me souviens de mon enfance. C'est le souvenir que je veux emporter dans ma tombe. Les visages chaleureux, ouverts, les discussions animées d'adultes que je ne comprenais pas, malgré mon air inspiré, et les boucles brunes de l'ange qui courait à mes côtés. C'est ce que je veux voir, à la toute fin, quand le masque tombera, révélant le visage impitoyable de la faucheuse. Je n'ai jamais été plus heureux qu'à ce moment-là, du haut de mes huit ans, trois pommes misérablement empilées, un ventre rond qui s'entêtait à s'échapper de mon t-shirt, et des mèches rebelles qui refusaient de quitter mes yeux. Je ne serai jamais plus heureux qu'insouciant, et cette certitude me rassure, me réconforte lorsque les journées viennent à raccourcir et que la nuit tente de m'emprisonner en son sein. Je n'ai jamais particulièrement apprécié les contes de fée, sans doute parce que je les trouvais fades, comparés à ce que représentait mon existence. L'amour du prince envers la princesse, je n'en avais rien à faire. Tout ce que je voulais, moi, c'était sauter dans les flaques d'eau, main dans la main avec Tracey, sous le regard désapprobateur, mais ô combien tendre, de ma mère. J'étais l'enfant unique, je n'étais pas prince, j'étais roi. Ce statut me conférait une aisance, que certains qualifieraient même d'arrogance, qui défiait toutes les lois de bienséance. J'avais le sourire victorieux et provocant de l'enfance heureuse, les caprices liés à l'argent, qui, s'il ne coulait pas à flots, atterrissait bien souvent dans mes paumes ouvertes, le ton supérieur de celui que l'on n'avait jamais contredit ; j'étais insupportable. Et j'adorais ça. J'en savourais chaque miette, littéralement, d'ailleurs - car il est vrai qu'à l'époque, j'étais un peu enrobé -, et si j'avais eu le choix, je ne serais jamais monté dans ce fichu train, à l'aube de mes onze ans. Malheureusement pour moi, comme dans toute histoire, la réalité a fini par venir frapper à la porte. Et j'ai eu beau m'appuyer de tout mon poids, qui était, rappelons-le, conséquent, je n'ai jamais réussi à la garder fermée. Ce fut mon premier échec, ma première déception. Là où la tragédie, chez d'autres, résumaient leur vie entière, chez moi, elle se concentrait dans un seul mot, un seul verbe à l'odeur nauséabonde : grandir. Je pense ne m'en être jamais remis.
☼
Pour être exact, la réalité ne s'était pas manifestée à la porte, comme toute personne bien élevée. Elle s'était glissée en dessous, s'introduisant sans vergogne dans la tranquillité de la demeure des Rosenbach. C'était une journée exceptionnelle, qui le serait encore davantage avant même que le soleil ne se soit couché. Trois jours avant Noël, la maison resplendissait sous diverses parures étincelantes, elle s'illuminait, fière de sa beauté. Le sapin était déjà présent, trônant dans le salon tel un souverain généreux, annonciateur de bonnes nouvelles. Trois jours avant Noël, tous les enfants étaient surexcités. Trois jours avant Noël, la magie s'infiltrait dans chaque logement, moldus ou sorciers, tous pouvaient la sentir frémir à leur côté, âme bienveillante et remplie de promesses. Mais surtout, trois jours avant Noël, c'était l'anniversaire d'un jeune garçon aux cheveux bruns, toujours en bataille, au regard malicieux et à l'embonpoint qui, s'il s'amenuisait au fil des années, lui procurait toujours des joues que l'on avait envie de pincer – chose qu'il détestait. Aujourd'hui, vingt-et-un décembre mille-neuf cent quatre-vingt-onze, il avait onze ans. Et, à neuf heures du matin, il n'en était pas encore conscient, paisiblement endormi, enfoui sous des draps chauds pour mieux combattre l'hiver qui s'installait. Il ne savait donc pas non plus que sa vie était sur le point de changer, et que rien ne serait jamais plus pareil. Il ne pouvait pas imaginer ses parents, assis en cet instant sur le canapé usé par les années, discutant nerveusement de la marche à suivre. Ils n'avaient pratiquement pas fermé l’œil, se retournant inlassablement dans le lit conjugal, pour se lever à une heure bien plus matinale que d'habitude. Neuf heures et trois minutes. Kate se leva d'un bond, se tordant les mains dans une grimace anxieuse. « Ne devrait-elle pas déjà être arrivée ? » Elle avait presque glapi, sa voix déformée par la nervosité qui l'animait. Elle ne voulait plus, elle ne pouvait plus rester assise à attendre bêtement que le ciel leur tombe sur la tête. La jeune femme jeta un regard courroucé à son mari, toujours avachi dans le fauteuil, l'air aussi serein qu'à l'accoutumée. Elle se demanda pour la centième fois comment pouvait-il parvenir à garder son calme, quand elle était à deux doigts de se taper la tête contre le mur le plus proche. « Tu as reçu la tienne à quelle heure, toi ? Peut-être qu'ils l'envoient le soir, pour ne pas déranger les gens dans la journée... Ce serait de la pure politesse, bien évidemment, mais... Oh, et Tracey qui l'a déjà reçue. Miranda m'a dit qu'elle n'avait pas bien pris du tout la nouvelle, et qu'elle leur en voulait énormément de lui avoir caché ce petit... Détail. Wolfgang sera sûrement plus calme. Il est tellement raisonnable. Comme toi. » C'était faux, et elle le savait pertinemment. Son fils réagirait comme elle aurait elle-même réagi : avec des cris. Et c'était bien ce qui l'inquiétait. Ses yeux se posèrent sur la photo de famille qui reposait sur la table basse, entre toutes ces bêtises qu'elle n'avait jamais le temps, ni l'envie, il fallait l'admettre, de ranger, et elle essaya de sonder le regard de son garçon. Il était terriblement changeant, tout comme elle. Néanmoins, il ne partageait pas sa franchise, possédant au contraire le vice des mots, celui du père, les discours rodés et diaboliquement menés, et elle ne savait parfois plus qui il était vraiment. Tomas était lui aussi talentueux lorsqu'il s'agissait d'arborer plusieurs masques, ce qui l'arrangeait et l'inquiétait en même temps. Comment pouvait-elle savoir, alors, ce qui se cachait ces expressions si bien travaillées ? Elle était trop entière pour cela. « Tomas ? » insista-t-elle d'un ton pressant. Son conjoint soupira, et passa la main dans ses cheveux parfaitement coiffés, d'un blond sombre, quand les siens étaient noirs de jais, ne désirant apparemment pas rentrer dans un débat interminable. Neuf heures et six minutes. « Je ne suis pas allé à Poudlard, Kate, je te l'ai déjà dit. Je suis allé à Durmstrang. Cela ne fonctionnait pas de la même façon. Quant à Tracey, c'est une petite princesse pourrie gâtée et capricieuse. Wolfgang est plus mature. Il sera ravi, comme nous tous. » Sans appel. Il sera ravi, comme nous tous. Kate n'était pourtant pas sûre d'être enthousiaste quant à la nouvelle. Bien sûr, quand il lui avait dit, douze ans plus tôt, qu'il était en fait un sorcier, elle avait bondi de joie. Rien ne faisait peur à la jeune femme, à l'époque. Soif d'aventures, soif de vie, soif d'extraordinaire. Tomas était extraordinaire. Bien entendu, elle serait heureuse que son fils le soit aussi, mais avec l'âge, elle s'était assagie, et ce monde étrange lui faisait peur. Ils avaient décidé d'un commun accord de lui offrir l'enfance la plus normale possible, sans baguette magique ou livres de sorts, pour le protéger d'un univers instable et différent. Elle était terrifiée à l'idée de finalement lui révéler la vérité, et de le voir partir, se perdre dans les méandres d'une vie qui lui était tout à fait inconnue. « Et si tes parents essaient de le retrouver ? » Les mots avaient franchi ses lèvres avant même qu'elle sache ce qu'elle allait dire, comme d'habitude. Sa propre mère lui avait toujours reproché ce manque de jugeote, mais elle n'avait jamais réussi à s'en débarrasser. Elle braqua son regard sur l'homme qui partageait sa vie depuis plus d'une décennie, et fut surprise d'apercevoir, pour la première fois depuis longtemps, deux yeux sombres la dévisager, furieux. Il se leva à son tour, et la toisa. Neuf heures et onze minutes. « Ne sois pas ridicule. Ils ne savent même pas qu'il existe. » Elle recula d'un pas, lui renvoyant son dédain d'une moue agacée. Elle détestait se sentir agressée. Il adorait agresser. Mélange explosif, prêt à lui sauter à la gorge. Elle aurait voulu répliquer, mais ce n'était pas le moment de se disputer. Ils devaient faire front ensemble, comme deux adultes responsables. Elle se rendit compte qu'elle se rongeait les ongles et observa, éplorée, son mari se diriger vers la cuisine. Cela la réconforta : quand il était stressé, il cuisinait. Au moins, elle n'était pas la seule à se faire du mauvais sang. Il s'inquiétait à l'idée que son fils ne soit peut-être pas un sorcier. Évidemment. En plus d'épouser une moldue, offrir un... comment appelaient-ils ça encore ? Un cracmol en héritage ne serait définitivement pas approuvé chez les Rosenbach, s'ils l'avaient jamais appris. Il avait été éduqué par des sang-purs, et elle le savait, bien qu'elle ne soit pas à même de saisir tout ce que cela engendrait, concrètement. Neuf heures et quinze minutes. Tomas s'affairait à la cuisine, tentant de chasser ses doutes. Wolfgang n'avait jamais manifesté de don particulier, si ce n'était quelques événements isolés qui auraient tout aussi bien pu être dû à du hasard. Il n'avait jamais émis l'idée tout haut, mais il savait que lui, à onze ans, faisait déjà la fierté de ses parents. Le décevrait-il ? Il sentait la présence de son épouse, à quelques pas derrière lui, véritable boule de nerfs. Parfois, il se prenait à regretter son ancienne vie. Depuis combien de temps n'avait-il pu se servir de sa baguette ? Dans les premiers temps de leur relation, il s'en servait devant elle, fier et désireux de provoquer l'admiration de Kate. Elle adorait ça. Tout lui semblait plus simple alors, époque heureuse et insouciante, où tout ce qu'ils faisaient ensemble était merveilleux. Puis, Wolfgang était né, et pour ne pas qu'il découvre un jour son père en train de faire léviter une pile de linge pour aller plus vite, il avait arrêté. Du jour au lendemain. Sa fidèle compagne résidait maintenant dans le deuxième tiroir de sa table de nuit, et il y pensait plus qu'il ne l'aurait jamais admis. Si son fils n'était pas un sorcier, cela signifiait, à ses yeux, que lui non plus ne le serait plus jamais. Or, cette idée lui était intolérable. Il avait quitté sa famille, sa patrie, ses habitudes, sa fichue vie pour suivre cette jeune femme aux yeux bleus, et comment le remerciait-on ? Une bouffée de colère l'envahit encore une fois, et il abattit la lame du couteau sur le plan de travail. Il sentit, plus qu'il ne sut, que Kate sursautait, dans son dos. Il eut envie de se retourner, de lui hurler son amertume, ses regrets et cette existence dont il ne voulait plus, mais il se ressaisit tant bien que mal. Ils devaient faire front ensemble, n'est-ce pas ? « Je vais aller réveiller Wolfgang, qu'il profite de cette journée, avant que ton humeur ne la gâche pour de bon. » Le ton accusateur de sa femme le fit soupirer, et il resta silencieux et immobile, le bruit de ses pas l'éloignant toujours davantage de lui. Neuf heures et vingt-et-une minutes. « Tomas... Tomas... TOMAS ! Il y a une lettre à l'entrée. Par terre. Je crois que... » Neuf heures, vingt-et-une minutes et trente secondes. Une voix ensommeillée, une silhouette que l'on n'avait pas vue arriver. « Maman ? » Neuf heures, vingt-et-une minutes et cinquante secondes. Tomas quitte sa cuisine, se précipite. Elle est là, lettre à la main, l'air totalement décontenancé, et il se tient devant elle, petit bonhomme à l'expression perplexe, se demandant certainement pourquoi personne ne lui a encore souhaité un joyeux anniversaire. Neuf heures, vingt-deux minutes et cinq secondes. Ils en avaient longuement discuté, tous les deux, il devait lui apprendre la nouvelle en douceur, en parler d'abord, expliquer que... « Wolfgang, tu es un sorcier. » Et cette fois-ci, c'est lui qui parle avant de réfléchir, c'est lui qui sourit sans même y songer à deux fois, et il soulève son enfant, le fait tournoyer dans les airs, et le garçon, ahuri, ne sait s'il doit rire ou pleurer, essaie de croiser le regard de sa mère, qui est toujours bloquée sur cette fichue lettre, cette fichue lettre ; le ciel qui leur tombe sur la tête, il faudra qu'elle appelle Miranda, Tracey et lui partiront ensemble, c'est déjà ça, comment vont-ils faire pour payer tout ça, est-ce qu'il reviendra, est-ce réellement elle qui a choisi cette vie-là ? « Je suis... quoi ? » Elle ne sait pas.
We fear violence less than our own feelings. Personal, private, solitary pain is more terrifying than what anyone else can inflict.
Je me souviens du paysage qui défile, qui s'échappe, qui se transforme, sous mes yeux ébahis. Du haut de mes onze ans, c'était la première fois que je prenais le train. Et je détestais ça. Peut-être parce que je n'aimais pas l'idée de ne pas voir devant moi, comme dans une voiture, mais surtout parce que je ne pouvais pas voir derrière moi, m'accrocher à tout ce que je quittais. Je n'aimais ni le changement, ni la magie. Je l'avais décidé à l'aube du grand départ, et m'étais débattu de toutes mes forces dans les bras de mon père lorsqu'il était venu me tirer du lit pour partir. Je me souviens de son air agacé, et des sanglots de ma mère. Ne peut-il pas être scolarisé à la maison ? Tu pourrais lui apprendre, n'est-ce pas, Tomas ? Il n'avait rien voulu entendre. C'était ma destinée, je devais m'en montrer digne, comme tous les Rosenbach avant moi. Je n'en voulais pas, mais personne ne m'avait laissé le choix. Quand le train est arrivé, il m'avait poussé, légèrement, fermement. Avance, Wolfgang. Avance. Alors j'avais avancé, j'étais monté à bord de cette machine de l'enfer, et j'avais attendu d'être assis, j'avais attendu de ne plus voir leurs mains qui s'agitaient de l'autre côté de la vitre pour commencer à pleurer. Je me souviens du goût des larmes, et par la suite, de celui des chocogrenouilles, quand un garçon m'en avait proposé un, avant de me demander si j'étais un né-moldu. Je n'avais pas compris l'expression, alors j'avais bêtement hoché la tête. Il m'avait souri, d'un air chaleureux, et s'était installé en face de moi. Sur l'heure qui suivit, j'entendis l'histoire de sa vie, bien que je n'y prêtais qu'une oreille distraite. J'aurais voulu rejoindre Tracey, mais j'étais arrivé en retard et je ne l'avais pas retrouvée. Je me demandais vaguement comment elle s'en tirait, de son côté, tout en bénissant le ciel d'être tombé sur un gamin bavard. J'avais la gorge tellement nouée que j'aurais été incapable de prononcer une phrase complète sans m'étouffer. Heureusement, il parlait pour deux, s'animant et m'expliquant le fonctionnement de l'école. Les maisons, les cours, le parc, gigantesque, à l'entendre, les escaliers mouvants, et je lui adressais une moue dubitative à ces mots, ce qui le fit rire, le Quidditch, un sport génial qui se passait dans le ciel – comment ? Je n'eus pas le courage de le lui demander. Le temps défila finalement si vite que je sursautai lorsque je sentis le train ralentir. Je me souviens de mes mains qui se crispent, je me souviens de mes pieds vissés sur le sol, du garçon qui s'éloigne et me dit qu'on se retrouvera plus tard, je me souviens du château, immense et terrifiant. Je me souviens des rires, des élèves qui se pressent contre moi, de la boule qui ne voulait pas quitter ma gorge, de la voix sévère de McGonagall, nous invitant à rejoindre la Grande Salle après nous avoir souhaité la bienvenue. Je me souviens de la tenue étrange que l'on avait dû enfiler à toute vitesse, et de l'air idiot que j'avais, là-dedans. Je me souviens de toutes les têtes inconnues, fébriles et surexcitées. Je me souviens du chapeau posé sur une chaise, et des enfants appelés à la chaîne. Le chapeau parlait. Je me souviens de Tracey, répartie à Serpentard, s'éloignant vers sa table après m'avoir adressé un pâle sourire. Je me souviens avoir entendu mon nom. Je me souviens avoir avancé d'un pas maladroit, les yeux écarquillés. Je me souviens avoir légèrement trébuché sur la dernière marche, je me souviens de quelques rires bien vite étouffés. Je me souviens avoir prié pour que quelqu'un me signale que c'était une erreur, que je devais rentrer chez moi, maintenant. Je me souviens m'être assis, le chapeau posé sur la tête, me demandant ce que j'attendais, exactement. Mais, plus que tout, je me souviens de la peur qui me remuait l'estomac, de l'envie de vomir et des larmes que j'essayais tant bien que mal de contenir.
☼
Les nouveaux élèves étaient agglutinés, serrés les uns contre les autres, certains ayant déjà trouvé un allié rencontré au cours du voyage, d'autres, apeurés, tristement seuls, tentant d'échanger des regards de connivence avec ceux qui les entouraient. La cérémonie de répartition était, et avait toujours été, un événement majeur à Poudlard. Cette année, néanmoins, semblait plus importante, aux yeux de certaines personnes : Harry Potter était arrivé. L'enfant maudit, l'enfant glorifié, celui qui avait vaincu Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, en personne. De la table des Poufsouffle, Jenna Hamilton essayait de le repérer, le cou tendu par-dessus la tête de ses camarades. Impossible, il y avait trop de monde. Elle espérait de tout son cœur qu'il rejoigne les rangs des loyaux – cela ferait peut-être enfin taire les Gryffondor, un peu trop arrogants, à son humble avis. Néanmoins, quand elle entendit le nom du héros, ravie et surexcitée, ce fut pour immédiatement déchanter : il appartenait aux rouges-et-or, selon le Choixpeau. Stupide chapeau ridicule. L'an dernier, c'était elle qui se tenait à leur place. Elle avait bien travaillé, étudiant l'Histoire de Poudlard avec zèle, voulant compenser sa condition de né-moldue, voire même partir avec un brin d'avance sur les sorciers de pures souches. Ainsi, elle avait espéré de toute son âme atterrir à Serdaigle, mais il en avait décidé autrement, et elle était là, maintenant, au milieu des blaireaux – ce n'était pas une insulte, c'était leur blason. Un blaireau. De quoi tenir les autres maisons en respect, n'est-ce pas ? Elle adressa un regard noir au bout de tissu inutile et borné, avant de commencer à rêvasser, n'accordant plus aucun intérêt à la cérémonie. Le héros n'était pas à ses côtés. Tant pis. Elle s'en remettrait sûrement. Peut-être. Un jour. Elle ruminait encore, lorsqu'elle fut tirée de sa rêverie par quelques rires étouffés, et elle redressa la tête, cherchant d'où pouvait bien provenir cette soudaine hilarité. Jenna détestait ne pas être le centre d'attention, et elle était prête à maudire celui qui avait réussi à faire rire la foule, avant de remarquer l'expression du garçon. Il était terrifié, cela se voyait comme le nez au milieu du visage. Il abordait même une couleur légèrement verdâtre, comme s'il était sur le point de vomir, et ses yeux balayaient l'endroit à toute vitesse, comme s'il attendait que quelqu'un vienne le tirer de là. Aucune gloire pour lui. Juste un gamin perdu. Prise d'un élan de pitié, elle lui sourit gentiment, consciente pourtant qu'il ne devait même pas l'avoir vue. À chaque jour, sa bonne action, remarquée ou non. C'était comme ça qu'elle se purifiait de toutes les fois où elle avait parlé dans le dos, lancé des rumeurs, ricané de ces imbéciles qui lui pourrissaient la vie. Elle observa de plus près l'enfant, apparemment nommé Rosenbach, et vit la perplexité gagner progressivement son visage. Il devait être un né-moldu, comme elle. Dommage qu'il n'ait pas fait des recherches, contrairement à elle ; ça lui aurait permis de comprendre ce qui se passait. La jeune fille se demanda ce que le Choixpeau pouvait bien être en train de lui dire, et espéra, cette fois-ci, qu'il ne finisse pas dans sa maison. Il avait beau avoir l'air adorable, ils n'avaient pas besoin d'un gamin vert, chez les Poufsouffle. Il y en avait déjà assez comme ça. Puis, elle détourna le regard, se sentant coupable. Il ne devait pas apprécier que tout le monde le fixe – tout le monde n'était pas comme elle, à se délecter du regard des autres. Et elle sentait que lui, tout particulièrement, ne l'était pas. Elle n'avait pas tort, qui plus est : Wolfgang était en ce moment même en train d'espérer disparaître. Ironiquement, c'était le tour de magie qui lui venait à l'esprit, quand il s'imaginait la situation. Un drap lancé sur lui, et pouf. Comme les plus grands magiciens du monde moldu. Il se demanda brièvement si ces magiciens étaient en fait de réels sorciers, et se dit qu'il devrait poser la question à sa cousine, plus tard. Cousine qui était déjà installée à sa table, tranquillement, alors qu'il souffrait le martyr. Il chercha son regard, à défaut de pouvoir s'échapper comme Houdini, mais fut brusquement interrompu par une voix qui résonnait dans sa tête. Il sursauta, provoquant le rire rauque de la voix qui s'appropriait en ce moment même son cerveau. « Une chose est sûre, tu n'es pas un Gryffondor. Wolfgang Rosenbach, c'est ça ? » Le jeune garçon ne savait pas s'il devait répondre à haute voix, et décida de ne pas répondre tout court, fronçant simplement les sourcils. Que voulait-il dire, exactement, par tu n'es pas un Gryffondor ? « Je veux dire que tu n'es pas de ceux qui éblouissent par leur courage, mon cher Wolfgang. Mais ne t'en fais pas, je vois en toi d'autres qualités tout aussi intéressantes. Oui, je vois en toi un potentiel énorme, un esprit critique et désireux d'apprendre, malgré ta peur inconditionnelle du changement. Si tu peux la surmonter, tu feras un excellent Serdaigle... Ah ! Je crois comprendre que tu as un sens de la famille assez aiguisé, n'est-ce pas ? Oui... oui... Pour ta famille, tu serais même prêt à te sacrifier. Une loyauté à toute épreuve, quelles qu'en soient les conséquences. Un cœur en or, pour peu qu'on se donne la peine d'y entrer. Je vois en toi beaucoup de prudence, en effet... Tu ne fonces pas dans le tas sans y réfléchir à deux fois. Tu te méfies beaucoup des autres, et tu sais comment t'en protéger. Tu es aussi tout à fait capable de t'adapter aux situations qui se présentent à toi, quoique tu en penses, pour mieux en tirer profit. Un instinct de préservation particulièrement fort, mû par ton intelligence et ta prudence naturelle... Oui... Ton esprit est très avisé, certes... Tu peux être brillant... Mais je pense que, dans ton cas, tu ne seras motivé que par ton désir de vous préserver, toi et les tiens... Ainsi, je pense que tu feras un parfait... POUFSOUFFLE ! » Le chapeau ouvrit sa bouche pour établir son jugement, et Wolfgang se leva sous une salve d'applaudissements du côté des jaune-et-noirs, se dirigeant d'un pas chancelant vers sa table. Jenna Hamilton, pour sa part, enfouit son visage dans ses mains, se disant que, décidément, le Choixpeau se foutait complètement de sa gueule.
A friend to all is a friend to none.
Poudlard fut pour moi un champ de bataille. Je ne m'y sentais pas à ma place, les premiers mois. À vrai dire, je ne suis même pas certain d'y avoir jamais eu ma place. J'ai rapidement compris qu'il n'était pas difficile de s'y intégrer, qu'il n'était pas difficile d'y réussir, et encore moins d'y vivre. Mon existence en ces lieux fut paisible, suivant tranquillement les pas tracés par mon enfance heureuse. Je n'étais jamais seul : j'étais rapidement devenu l'épaule compatissante, le clown de service, l'aide désintéressée. J'étais tout cela à la fois, vacillant d'un rôle à l'autre, tentant de me trouver au beau milieu des décombres de mon identité. On recherchait ma compagnie, parfois par plaisir, souvent par intérêt. Je n'en avais cure. Je connaissais les secrets de tout le monde, rapportés par un tiers, puis un autre, et encore un dernier, tout était déformé, exagéré, et j'entendais tout. J'étais l'oreille avenante, doté d'une discrétion qui rassurait ceux qui venaient déverser leurs soucis, m'accablant du poids qu'ils ne pouvaient plus supporter. Non, la solitude ne fut jamais un problème. J'ai réalisé, au cours des premières semaines, que pour être entouré, il suffisait de se plier aux exigences des autres. Et je ne voulais pas être seul, alors je l'ai fait, sans même y songer à deux fois. C'était naturel. Mon aura était renforcée par mon statut de Poufsouffle, mon statut de gentil blaireau, inoffensif, mais tellement drôle. Et je leur souriais, à tous, j'échappais même aux rancœurs des Serpentard, et je savais à quel point j'avais de la chance, quand j'en voyais certains être continuellement persécutés. Je m'en tirais bien. Et je les haïssais, tous autant qu'ils étaient. Ils m'inspiraient mépris et colère, de plus en plus, au fil des jours, des années. Ma troisième révélation fut plus difficile à avaler : aucun ne me connaissait réellement. Je naviguais sereinement, au milieu d'un amas de rires et de désillusions, et aucun d'entre eux n'auraient pu dire quoique que ce soit de personnel à mon sujet. Je ne me confiais pas. Souvent, je me rappelais de ce qu'avait dit le Choixpeau, ce premier jour, au commencement. Tu as un cœur en or, pour celui qui se donnera la peine d'y entrer. Personne n'avait essayé, pensant certainement que mon air affable résumait en lui-même tout ce que j'étais. Ils avaient tort. Mais j'étais piégé, comme un con, dans cette vicieuse habitude, celle de me rendre indispensable. J'aimais être utile, j'aimais être celui que l'on venait trouver, quelle que soit l'heure, pour demander conseils. J'aimais pouvoir fanfaronner, m'ériger en leader sans peur, j'aimais m'imaginer des histoires dont j'étais le héros, et les voir tous acquiescer. J'aimais exister dans leur regard, j'aimais être aimé. Alors je taisais ma colère, je l'éloignais tant bien que mal, observant ma cousine en faire de même, ne devenant plus qu'un visage flou parmi la foule. Celle que j'avais considérée comme mon âme-soeur n'était plus qu'une étrangère. Mon dernier pilier s'effondrait, j'avais quinze ans, et j'étais seul, entre les confidences et les voix qui m'appelaient à la rescousse, j'étais complètement seul. J'étais un bon gars, l'ami qu'on rêverait tous d'avoir, celui qui n'a jamais aucun geste inapproprié, qui a toujours les mots pour rassurer, le rire communicatif et une loyauté à toute épreuve. Mais je savais. J'en savais tellement, à vrai dire, que j'aurais tous pu les écraser, comme ils l'avaient fait avec moi. J'aurais pu retourner toutes ces années de loyaux services contre eux, j'aurais pu en profiter. Cependant, même après tout ce temps, je n'avais toujours aucune envie de devoir évoluer par moi-même. J'étais trop lâche pour faire souffrir et en assumer les conséquences, et trop haineux pour continuer à jouer cette mascarade, à enfiler les masques et à assurer le spectacle. Je crois que j'ai commencé à changer quand j'en ai pris conscience. Quand les regards de mon père envers Tracey devinrent si fiers que c'en était douloureux, quand elle arrêta de me dire bonjour au coin d'un couloir, quand une énième troisième année en larmes vint me trouver, quand mes notes ne suffirent plus à alimenter mon ego, quand, au beau milieu de la nuit, je commençai à me réveiller en sursaut, tourmenté par des cauchemars. Je crois que c'est à ce moment-là. Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai commencé à devenir cette personne qui ne me ressemble pas.
☼
La fin de l'année était proche, ce qui, en soi, suffisait à faire régner la bonne humeur au sein du château, malgré les temps difficiles qui s'annonçaient. Le retour de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom avait été officialisé, après une année de doutes et de rumeurs toutes plus folles les unes que les autres. La crainte était née dès lors que le Ministère avait annoncé la vérité, et Harry Potter, qui avait été traité en menteur mégalomane, était remonté sur son trône. Les regards qu'on lui lançait avaient changé, tout comme les conversations. Certains né-moldus, en particulier, semblaient bien moins bavards que d'habitude, et souhaitaient rentrer chez eux le plus vite possible – chose qui semblait stupide aux yeux de beaucoup d'autres, ceux qui pensaient que Poudlard était l'endroit le plus sûr du monde. Et puis il y avait les derniers, ces jeunes insouciants qui ne se sentaient pas concernés, qui couraient dans les couloirs comme s'il s'agissait d'une autre journée, qui s'esclaffaient bruyamment en promettant à qui voulait l'entendre qu'il fallait absolument, absolument se voir cet été. À vrai dire, ceux-là étaient les plus nombreux, la réalité étant bien souvent trop difficile à accepter. Sasha Griggs en faisait fièrement partie, refusant de se laisser miner le moral par une quelconque tragédie. Installée confortablement dans le parc, elle jouait avec un brin d'herbe, savourant l'arrivée de l'été, les examens terminés, et la présence d'un jeune homme à ses côtés. Loin du héros tragique qu'était l'enfant à la cicatrice en forme d'éclair, Wolfgang Rosenbach préférait, lui aussi, ne pas réfléchir à ce qu'allait devenir sa vie si la guerre devait réellement se produire. Ils n'en avaient jamais parlé ensemble, et n'en parleraient sans doute pas. C'était mieux comme ça. Wolf préférait éviter tout sujet trop sérieux, et, derrière son sourire avenant, il ne parlait d'ailleurs pas énormément. Du moins, il ne parlait pas de ce qui importait vraiment, restant prudemment à la surface, décidé à se protéger de toute intrusion infortune. Il avait cependant beaucoup de choses à dire sur les autres, comme avait pu le constater son amie au cours des dernières semaines, celles où ils s'étaient rapprochés, lui faisant miroiter une relation moins platonique que celle qu'il lui avait finalement offerte. Ce n'était pas de sa faute : le jeune Poufsouffle ne semblait tout simplement pas se décider à porter un regard quelconque à la gente féminine – ou masculine, d'ailleurs, après y avoir réfléchi. Pis encore, il ne paraissait même pas remarquer l'intérêt que lui portait la Gryffondor, quand tous les autres étaient au courant, attendant avec impatience que leur relation naissante débute enfin. Malheureusement, ils étaient pour le moment coincé à la case amis, ce qui, au fond, était déjà un titre assez généreux pour Wolfgang, aux yeux duquel l'amitié était très difficile à apprivoiser. À vrai dire, Sasha était l'une de ses seules amies, bien qu'elle ne sache pratiquement rien de lui. S'il n'avait pas assez confiance en elle pour se confier, il se laissait aller à dire des choses qu'il n'aurait jamais dites devant quiconque, lui, le chevalier servant. Elle n'était pas sûre d'aimer ça, mais tentait tant bien que mal de lui trouver des excuses – et puis, il fallait l'avouer, elle était déjà heureuse qu'il prenne le temps de l'écouter. « J'ai un peu peur de recevoir le résultat des BUSEs... Je crois que je me suis plantée sur pas mal de points. Enfin, on a le temps, je compte bien profiter de mes vacances, avant ça... Tu as des projets ? » C'était ce genre de questions auxquelles elle savait qu'il ne répondrait pas, mais elle tentait quand même, espérant secrètement qu'il l'invite chez lui. Elle s'imaginait déjà dans sa chambre, peut-être pourraient-ils... « Rien de grandiose. Ma mère aime voyager, donc je suppose que je ne serai pas dans le coin longtemps. Et toi ? » Crac. Ses rêves s'évanouirent aussitôt, et elle haussa les épaules, tentant d'apparaître nonchalante alors qu'elle était terriblement déçue. L'an prochain, sans doute. Elle le regarda en se demandant s'il pensait à la même chose qu'elle, et, apercevant le sourire chaleureux qu'il lui lançait, en conclut que oui, ce qui lui donna une nouvelle bouffée d'espoir. Wolfgang, pourtant, était en train de songer à sa cousine, Tracey, avec laquelle il avait complètement coupé les ponts, suite à une dispute qui ressemblait plus à une série d'insultes qu'à des reproches fondés. Il n'était même plus sûr de savoir exactement ce qui s'était passé, bien qu'il ait toujours en tête, gravés au fer rouge, les mots qu'elle avait utilisés pour le décrire. Tu n'es qu'un pathétique hypocrite, Wolf ! Ce serait le premier été qu'il passerait entièrement sans elle, et il n'avait aucune idée de comment il allait bien pouvoir s'occuper. Si sa mère aimait en effet voyager, il savait pertinemment qu'ils ne partiraient pas cette année, son père ayant récemment été licencié. Les finances étaient serrées, lui avait-elle appris dans une lettre, avant de le lui rappeler par trois fois. Elle avait tendance à répéter les choses, en permanence, s'imaginant peut-être que, de cette façon, elles finiraient par disparaître. « Je vais aller chez Marilyn. On va... » Un ricanement l'interrompit, et c'est avec stupéfaction qu'elle vit son ami sourire d'un air franchement moins agréable que quelques secondes auparavant. Abasourdie, elle fronça les sourcils et croisa les bras, s'attendant à ce qui allait suivre. « Tu n'aimes pas Marilyn ? » Le jeune homme haussa les épaules, et voulut s'appuyer sur le tronc d'arbre planté derrière eux – il évalua mal la distance et s'affala dans l'herbe, préférant y rester que de montrer son erreur. Il croisa les mains derrière la tête, dévisageant la jeune fille d'un air goguenard. « Si, bien sûr, j'aime bien Marilyn. C'est un peu comme... Un chien. Tout le monde aime les chiens, n'est-ce pas ? Enfin, pas ceux qui aboient. Ceux qui vont te chercher le journal lorsque le jour se lève. Pour accompagner ton jus de citrouille. » Il ne s'attendait pas à ce qu'elle réagisse comme ça. Après tout, il avait toujours été franc avec elle. Il avait tombé les masques, et avoué à demi-mots ce qu'il ressentait vraiment : de la rancœur. Enfin, il ne lui avait jamais réellement dit, mais il l'avait insinué, toutes ces fois où il avait critiqué leur groupe d'amis, toutes ces fois où il s'était plaint d'une énième journée à devoir faire le clown. Bien sûr, il n'avait jamais parlé de ce mal-être, de cette sensation qui le rongeait, cette sensation de n'être personne, de ne vivre qu'à travers l'existence des autres, il n'avait jamais mentionné ce cercle-vicieux dans lequel il s'était empêtré tout seul, à force de vouloir être aimé. Non, il avait tu tout ça, par peur de paraître faible. Wolfgang ne pouvait supporter l'idée d'être vulnérable, probablement parce qu'il l'était tout particulièrement. Elle n'aurait pas pu comprendre. Elle n'aurait pas pu comprendre la haine qu'ils lui inspiraient, tous, à n'avoir jamais cherché à le connaître, lui, derrière ses manières forcées. Elle n'aurait pas pu comprendre le dégoût de soi, la solitude qui le bouffait. Sasha n'était pas comme ça. Elle avait voulu savoir qui il était réellement. Elle était douce, naturellement généreuse, ouverte et sensible. Elle se serait enfuie, si elle avait su. Et pourtant... Même sans savoir, elle était debout, les larmes aux yeux, tapant du pied de colère. Elle le dévisageait comme si elle ne l'avait jamais vu, et lorsqu'il ouvrit la bouche pour parler, elle le devança, furieuse. « Tu sais quoi, Wolfgang Rosenbach ? Tu n'es qu'un con. Je t'ai écouté déblatérer sur tous ces gens... Tous ces gens avec qui tu passes tes journées, tous ces gens qui t'entourent, je t'ai écoutée les écraser, j'ai accepté, je me suis tue parce que je me disais, ils doivent t'avoir fait quelque chose, quelque chose que je ne sais pas, après tout, tu ne m'as jamais rien dit sur toi, rien ! Je te trouvais des excuses, j'essayais de pardonner ton comportement... Et dire qu'ils te considèrent tous comme un ami... Mais Marilyn... C'est mon amie. C'est grâce... à cause d'elle que je t'ai rencontré ! C'est une fille en or, et tu ne le vois même pas. Elle ne t'a rien fait, rien du tout ! Tu baignes dans ton propre ego, et je préférerais avaler de la bouse d’hippogriffe que de devoir repasser une seule journée avec toi ! » La jeune fille s'éloigna d'un pas vif, et Wolfgang la regarda partir. Il ne sut pas qu'elle avait ralenti le pas, attendant qu'il la rattrape et s'excuse, il ne sut pas que les larmes avaient commencé à rouler sur ses joues pâles, il ne sut pas qu'elle poussa un hurlement frustré dès qu'elle eut franchi les portes de l'imposant château. Il ne le sut pas, car il était resté là, bouche bée, à essayer machinalement d'enlever une fourmi qui lui grimpait dessus.
Coward: One who, in a perilous emergency, thinks with his legs.
Mes années de gloire se résument probablement à celles où j'ai appris à marcher et à parler. Je n'étais pas si mal, à l'époque. Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé. Si j'avais dû choisir trois moments pour décrire mon existence, ce ne sont peut-être pas ceux-là que j'aurais choisi – j'aurais choisi ceux où je ressemble à un héros, probablement. Mais je suppose que ce sont les plus appropriés. Ma vie n'a jamais été très intéressante, et ça me convenait parfaitement comme ça. Il y a plein de choses que j'aurais voulu faire, que j'aurais dû faire. J'aurais simplement dû être moi-même, dès le départ, j'aurais dû me foutre de ce que l'on pouvait bien penser de moi. J'aurais dû moins fanfaronner, et agir davantage. J'aurais dû rejoindre l'équipe de Quidditch, comme on me l'avait conseillé. J'ai décliné en disant que je n'avais pas assez de temps à y consacrer, mais en vérité, j'ai le vertige. J'aurais dû prendre plus d'heures de cours, mais j'étais trop paresseux. J'aurais dû hurler au monde entier ce que je ressentais vraiment, mais je ne voulais pas devoir manger seul dans la Grande Salle. J'aurais probablement dû embrasser Sasha, à un moment donné, mais sincèrement, je ne sais toujours pas quand. Je n'aurais pas dû dire à Tracey qu'elle était devenue une mégère hautaine et inaccessible, même si c'était vrai. J'ai dit les mauvaises choses et caché les bonnes. J'aurais dû moins faire semblant d'écouter les autres, et n'écouter que ceux qui m'intéressaient, tout simplement. J'aurais dû raconter mon histoire, et voir ceux qui restaient à mes côtés, quitte à me retrouver avec des cas sociaux. J'aurais dû sauter dans le lac, mais je ne voulais pas rencontrer le calmar géant. J'aurais dû prendre des risques, mais j'avais trop peur de foncer dans le mur. J'aurais dû continuer à dire à mes parents que je les aimais, au lieu d'éviter le regard sombre de mon père et d'essayer d'échapper aux étreintes passionnelles de ma mère. J'aurais dû apprécier davantage ceux qui m'entouraient, et non les considérer avec mépris. J'aurais dû. J'aurais dû réclamer quelque chose pour remonter le temps, au nom de ma santé mentale. Peut-être que si j'avais fait tout ça, je n'aurais pas pris la fuite pour rejoindre une cousine qui me déteste, et partir à la recherche de mes parents portés disparus. Je n'aurais pas dû courir pour échapper aux monstres de mes cauchemars qui sont aujourd'hui devenus réalité, je n'aurais pas dû me jeter dans des orties en entendant des bruits de pas, passant les heures suivantes à me gratter frénétiquement. Peut-être que si j'avais fait tout ça, je serais une meilleure personne. Qui sait ? Tout ce que je sais, moi, c'est que je ne suis peut-être pas le plus brave, ni le plus sincère, ni le plus tolérant ; mais j'ai compris comment prendre soin de moi. On dit toujours que les meilleurs partent en premier. Cela doit signifier qu'il me reste encore pas mal de temps.
Dernière édition par Wolfgang Rosenbach le Ven 3 Mai - 23:38, édité 28 fois
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 19:49
J'ai l'impression que j'te connais mais je ne sais pas si mon intuition est bonne Anyway, bienvenue sur PI, et bon courage pour l'écriture de ta fiche
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 19:50
Bienvenue
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 19:51
Merciii à vous
'Drey, tu vas me vexer
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 19:54
EVA Tu t'es enfin décidée, depuis le temps que tu m'en parlais Je me doutais bien que vous étiez venues toutes les deux avec Maité
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 19:58
Bienvenue, bonne chance pour ta fiche Pour ce qui est de l'avatar, on a conseillé à la personne de faire le scénario d'en recenser un histoire d'être sûre de ne pas se faire voler tous ces choix, donc je suppose qu'elle n'a pas réservé Evan pour rien
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 20:09
Hey, bienvenue sur PI ! & bon courage pour ta fiche
≡ amoureusement : Célibataire, en proie à certains sentiments naissant qu'elle essaye de refouler.
≡ son emploi : Elle est couturière dans une petite boutique qui ne paye pas de mine. Un travail très éloigné de ses ambitions premières, dont elle n'a aucun souvenir.
≡ statut de sang : Sang-mêlé, rien de transcendant ni de particulièrement honteux.
≡ sa maison : Ancienne Poufsouffle, ce que personne ne parvenait à comprendre quand elle était encore à Poudlard.
≡ sa baguette : Bois d'aubépine, ventricule de dragon, parfaite pour les sortilèges.
≡ son patronus : Elle n'en possède pas, ses anciennes ambitions étouffant toute possibilité de créer un tel sortilège.
Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 20:15
Bienvenue parmi nous !
Bon courage pour ta fiche ^^
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 20:35
Merci à vous tous
J'ai finalement décidé de prendre Logan Lerman à la place, pour éviter d'embêter (hum) mon monde dès que j'arrive
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 20:37
Logan est un super choix aussi Bienvenue et bonne chance pour ta fiche !!
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 20:40
≡ son emploi : professeur de sortilèges à poudlard.
≡ statut de sang : sorcier de sang-pur, noble jusqu'au bout des doigts, qui tient à la dignité de sa famille.
≡ sa maison : ancien gryffondor, un choix qu'il n'a jamais particulièrement compris ni accepté, tous les siens finissant normalement chez les serpentards.
≡ sa baguette : bois d'ébène, spécialisation en maléfices, longueur de trente-deux centimètres avec pour centre un ventricule de coeur de dragon.
Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 21:00
BIENVENUUUUE bonne chance pour ta fiche (a)
Si tu as des questions, n'hésite pas
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 21:17
Logan est un très bon choix Bienvenue parmi nous & bon courage pour ta fiche
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 21:22
MAINAON. J'y crois paaas. Comment ça fait trop plaisir. Bienvenue puce
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 21:27
Merci à tous, ça me fait plaisir
... NINAAAAA ? oh la coïncidence, je savais pas du tout que t'étais là ! Bonheuuur
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 21:30
Oui, ça tu peux le dire, parce que c'est mon seul autre forum. On va reRP, bonheur ! (j'te mpotte et j'arrête de flooder.)
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 21:40
Bienvenue ! Wolfgang Logan Bon courage pour ta fiche !
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 23:09
Bienvenue sur PI. Le prénom de ton personnage, mazette, il claque.
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Dim 21 Avr - 23:24
Bienvenue sur le forum Bon courage pour ta fichette ! Si tu as la moindre question, n'hésite pas.
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Lun 22 Avr - 7:33
Bienvenue et bon courage pour ta fiche.
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Lun 22 Avr - 8:29
Bienvenue ! o/
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Lun 22 Avr - 8:35
Merci à tous
la fiche avance, lentement mais sûrement
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Lun 22 Avr - 9:00
Bienvenue :D J'aime beaucoup ton avatar ^^
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Sujet: Re: lâchement vôtre, WOLFGANG Lun 22 Avr - 10:00
MON COUSIN Tu sais que je le trouve dégueu le deuxième gif? Rien que de le voir j'ai des sursauts d'horreur, brrr Tu sais aussi que tu m'as laissée sur ma faim? Je veux en lire plus, nah mais oh Viiiiite, qu'on RPise à nouveau ensemble et qu'on aille botter le cul des sales Mangemorts qui ont décimé notre famille Ou alors, que Tracey botte le cul de Wolfy parce qu'elle a toujours pas digéré ce qu'il lui a dit la dernière fois qu'ils se sont engueulés, c'est selon