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 you say we're not responsible. (rose)

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MessageSujet: you say we're not responsible. (rose)   you say we're not responsible. (rose) Icon_minitimeJeu 21 Mar - 20:39

you say we're not responsible. (rose) 325752tumblrmj27i1kHnH1qm0u1go14001 you say we're not responsible. (rose) 910762tumblrmk0yzzPkBx1qcvkpto2250

but we are
« we’ve never been so many and
we've never been so alone.»

♪♫♬

Les mains profondément enfoncées dans les poches de son manteau, Alice attendait. Sans doute aurait-ce été plus judicieux de demander à Tristan, ou à Elwood – Blodwyn avait suffisamment d’ennuis pour le moment –, de l’accompagner en ce lieu sinistre. Ce n’était pourtant pas la peur qui accablait la jeune femme, mais une terrible appréhension. Ses espoirs arboraient à présent des allures plus réalistes, comme si ses rêves prenaient finalement forme sous ses yeux clairs. Sans trop y croire, elle patientait. De la compagnie l’aurait sûrement rassurée. Toutefois, elle préférait savoir Elwood en compagnie de Blodwyn et Tristan tranquillement installé chez lui ; elle avait la sensation qu’elle devait agir seule. Aller à sa rencontre, après plusieurs mois de silence, n’était en rien chose aisée. A cette heure-ci, le soleil avait déjà disparu. Les derniers rayons hivernaux avaient caressé la peau de ses joues, deux heures plus tôt, alors qu’elle tournicotait inlassablement dans sa librairie. Elle errait comme une âme en peine, consciente qu’aucun client ne franchirait le seuil de sa boutique. Pas ce jour-là, du moins. Son meilleur ami l’avait bien compris car il s’était réfugié à l’étage dès qu’Alice avait commencé à montrer quelques signes de faiblesse. A deux reprises, elle avait été tentée de prendre son manteau et d’aller à la rencontre de Tristan, ou de monter les quelques marches qui la séparaient d’Elwood pour lui parler du courrier qu’elle avait reçu le matin même. Quelque chose l’avait cependant retenue. Juste avant de partir, elle avait écrit une brève missive à Tristan, faisant ainsi confiance à sa chouette pour lui apporter dans l’heure. Ce n’était pas une longue lettre, juste un petit mot pour lui souhaiter une bonne soirée. Elle s’était aussi élancée vers Elwood, l’ayant enlacé avec précipitation, et avait transplané sans souffler mot sur la destination. Au sein de l’une de ses poches, ses doigts trituraient nerveusement un morceau de parchemin noirci d’encre. Plus l’heure fatidique approchait, plus elle sentait sa conscience vaciller dangereusement au bord du gouffre. Rose. Elle avait passé tant de mois à attendre une nouvelle de sa part. Rien n’était venu, jamais. Bien que défaitiste, Alice espérait son retour de manière telle qu’elle en souffrait. Cette douleur était devenue perpétuelle, lancinante. Depuis la mort de leurs parents, leur relation n’avait jamais été particulièrement reluisante. Malgré tout, Alice aimait sa sœur et il ne faisait aucun doute qu’elle sacrifierait volontiers sa vie pour sauver la sienne. Etrange discours pour une femme qui, alarmée et profondément effrayée par la guerre, n’esquissait pas le moindre geste pour secourir ses pairs. Son attitude était cependant sensiblement différente lorsqu’il s’agissait de ses amis proches, de Tristan et, fatalement, de sa petite sœur. Elle avait endossé, cinq ans auparavant, le statut de tuteur légal pour Rose ; mais elle n’avait jamais été rien de plus que son aînée, celle qui n’avait pas son mot à dire sur son éducation. Avec du recul, Alice parvenait à comprendre les agissements – plus ou moins excessifs – de sa cadette. Sans toutefois prendre la peine de les approuver. Une bourrasque violente la fit se raidir. Ses mèches brunes voletaient allégrement autour de son visage, dont le regard azuré était constamment en alerte.

Se trouver à proximité d’une forêt ne la rassurait en rien. Et si, à la place de sa sœur, elle assistait à l’arrivée d’un mangemort ou d’un groupe de rafleurs ? Cette interrogation ne cessait de jalonner, de taquiner inlassablement, son esprit. Elle avait certes reconnu l’écriture dansante de sa sœur sur le morceau de parchemin, mais était-ce réellement une chose à laquelle elle pouvait pleinement se fier ? Cependant, plus Alice y songeait, plus elle se disait qu’un serviteur de Voldemort n’aurait pas le moindre intérêt à se jouer ainsi d’elle. Il n’y gagnerait pas grand-chose étant donné que, au sein du monde de la sorcellerie, la libraire ne représentait rien. Du moins, rien de tangible. Peut-être aidait-elle une née-moldue, mais celle-ci s’avérait être sa meilleure amie. Alice avait l’impression d’agir par pur égoïsme, pour son propre bien-être ; sans Blodwyn, le goût déjà désagréable de la vie se teinterait d’amertume, se transformant inévitablement en cendre au contact de ses lèvres. Il en était de même pour Rose. Terrassée par sa disparition, même si celle-ci avait été voulue et visiblement ardemment désirée, la jeune femme s’était faite submerger par la même vague qui avait emporté ses parents quelques années plus tôt. Malgré tout, personne n’avait compris. Pas même Alice. Elle avait transporté son deuil ; elle se battait, sans trop y croire, elle avait sagement courbé l’échine sous l’horreur de la situation. Elle était capable d’avouer ses fautes à Tristan mais qu’en était-il, qu’en serait-il, face à Rose ? Tout était différent lorsqu’il s’agissait de sa sœur. Elle, et elle seule, était capable de lui faire ressentir de violentes émotions. La gorgée nouée, l’estomac considérablement alourdi par un poids imaginaire, la lisière de la forêt de Dean ne l’intimidait plus autant que sa prochaine rencontre avec Rose. Mâchoire serrée, Alice réajusta son bonnet sur son crâne et épousseta machinalement le tissu qui couvrait ses épaules. Un craquement sonore retentit. La jeune femme se redressa, ses bras pendaient le long de son corps. Ses yeux s’étaient brièvement écarquillés et elle pouvait facilement sentir les battements de son cœur vriller l’ensemble de sa poitrine. Lentement, elle fit volte-face. Son regard croisa le sien ; celui qu’elle aurait pu reconnaître entre mille. « Par Merlin… » Ces mots, prononcés en un souffle surpris, passèrent la barrière de ses lèvres. Elle esquissa un pas en sa direction, vacillante et terrorisée à l’idée de la faire fuir. Il lui fallut plusieurs secondes avant de reprendre une certaine contenance. Aussitôt, elle prit conscience de la situation. Elle comprit que sa sœur était là, face à elle, à une distance pour le moins raisonnable. Elle réduisit les quelques mètres qui les séparaient en trois enjambées rapides. Elle n’avait cure de savoir si un tel acte était prématuré de sa part, si elle n’agissait pas bêtement – cependant, après les longs mois de calvaire qu’elle venait d’endurer, elle se le permettait. Brusquement, elle heurta sa sœur cadette et enroula fermement ses bras autour de son cou. Leurs joues étaient collées l’une à l’autre ; ainsi Rose ne vit pas le visage de sa sœur se froisser. Son regard commença à briller d’un éclat larmoyant. Ce contact fut bref ; elle se recula et saisit les épaules de sa vis-à-vis entre ses phalanges fébriles. Son front se plissa, ses sourcils se froncèrent et sa bouche se tordit en une grimace impatiente. « Rose, je... je me suis fait un sang d'encre ! » Se retenant de la secouer comme un prunier, même si elle le méritait, Alice se contracta et ne souffla mot afin de ne pas brusquer sa fuyarde de petite soeur.
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MessageSujet: Re: you say we're not responsible. (rose)   you say we're not responsible. (rose) Icon_minitimeLun 1 Avr - 12:41


“ you say we're not responsible ”
unafraid you can name your scars
with a touch of a new heart.
Alice and Rose
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Cela faisait des mois que Rose était en fuite. Des mois qu’elle avait pris la décision de ne pas prendre le Poudlard Express après que sa sœur l’ait laissée sur le quai de la gare. Alice l’avait laissée là en pensant que sa cadette montrait dans le train. Elle avait dû en être persuadée. Elle avait pensait que sa sœur irait à Poudlard, ainsi selon l’esprit d’Alice, elle serait en sécurité. Une idée absurde aux yeux de la concernée. La sécurité n’existait plus pour ceux qui avaient décidé de ne pas suivre le seigneur des ténèbres. Ce n’était qu’une idée éphémère qui pouvait s’envoler en un rien de temps. À Poudlard comme partout ailleurs, personne n’était réellement en sécurité. Rose n’avait pas eu l’envie d’être condamnée à arpenter les couloirs ternis du château qu’elle avait tant apprécié par le passé, elle ne voulait pas côtoyer les mangemorts au quotidien et tout le monde savait qu’ils étaient présent à Poudlard désormais. C’était sans doute une volonté, de la part du directeur, de faire régner l’ordre, la terreur et de montrer la toute puissance de ceux ayant choisi de suivre le seigneur des ténèbres. Leurs présence entre ces murs, c’était le meilleur moyen s’assombrir jusqu’à plus beaux souvenirs de cette époque bénie où la paix régnait encore sur ce monde. C’était une chose que Rose ne désirait pas. Elle voulait conserver sa vision de Poudlard brillante, éclatante, intacte. Toutes les choses auxquelles elle s’était accrochée pour vaincre la peine qu’elle avait ressenti à la mort de ses parents, elles étaient dans ce château. Ce n’était pas simplement le lieu où elle avait étudié pendant six longues années, c’était le lieu ou elle avait trouvé le courage de faire son deuil (bien que la manière qu’elle avait choisie, n’était, aux yeux de beaucoup, pas la meilleure). Remettre les pieds à Poudlard pour voir tout ça disparaitre en un rien de temps, très peu pour elle. De plus, la sorcière n’avait pas envie de rester les bras croisés, les fesses sur une chaise de classe ou, dans la chaleur de la salle commune des poufsouffle, pendant que ses camardes se faisaient tuer dehors. Elle ne pouvait pas tolérer ça. Elle était incapable de rester en place sans rien dire tout en ayant connaissance de cet enfer, là juste sous ses yeux. Rose avait pris une décision qu’elle ne regrettait pas. Elle voulait se rendre utile, elle voulait aider ses proches, elle voulait aider ceux qui en avait besoin, c’était tellement plus noble que de rester sagement à attendre que les choses se passent, que ce soit dans un château infesté par le mal, ou bien, au fin fond d’une librairie. Le choix qu’avait fait sa sœur en décidant de rester à l’arrière, cachée dans sa librairie semblait bien mauvais à la jeune femme. Sa sœur avait pourtant fréquenté la même maison qu’elle, celle des gens loyaux et à ses yeux, ça n’avait rien de loyal de rester planquer tranquillement pendant que dehors, les combats font rages. Rose n’arrivait pas à respecter le choix de son aînée et elle le lui avait bien souvent fait comprendre. Elle n’avait jamais été de celles à garder pour elle les choses qu’elle avait sur le cœur, au contraire, elle parlait haut et fort sans en craindre les conséquences. Elle l’avait fait avec Alice, peut-être trop souvent, peut-être pas assez. Elle n’en savait rien, le fait était cependant, que ça n’avait rien changé à la façon, dont Alice avait décidé d’aborder cette guerre, ça ne changeait rien à la lâcheté dont elle faisait part. Peut-être que Rose avait mis trop d’acharnement depuis cinq ans, à trouver toutes les choses possibles inimaginables à reprocher à sa sœur, peut-être que c’était pour ça qu’elle avait réagit ainsi. Elle avait sûrement été dure avec sa sœur, mais elle aurait voulu que ça lui permette de comprendre les choses, ou au moins de les entrevoir un peu de la façon dont elle, elle les voyait, mais rien. Alice semblait incapable de comprendre que là, dehors, le monde avait bien plus besoin d’aide que dans sa librairie en déclin. Certes, c’était un héritage familiale, la librairie de son père, mais que vaudrait-elle cette librairie le jour où il ne resterait plus le moindre espoir sur terre ? Que restera-t-il de ce précieux héritage quand le monde sera définitivement plongé dans les plus noirs ténèbres ? Mieux valait éviter d’y penser et pourtant Rose ne pouvait pas s’en empêcher et chaque fois qu’elle se perdait dans ses plus sombres vision de l’avenir, elle réalisait à quel point elle avait eu raison de s’enfuir, à quel point elle pensait chacun des mots qu’elle avait pu dire à Alice, aussi durs eurent-ils été.

Pourtant, il y avait quelque chose que Rose ne pouvait pas nier. Elle aimait sa sœur. Quoi de plus normal ? Elle était celle qui partageait son quotidien depuis des années. Celle qui avait été là dans les période les plus difficiles de sa vie, elle était du même sang qu’elle et elle tenait à elle avec beaucoup plus de force qu’on ne pouvait le croire; beaucoup plus de force que ce qu’elle voulait bien admettre. Elle avait passé noël en compagnie de quelques amis, alors même que la logique des choses auraient voulu qu’elle passe cette soirée avec Alice, c’était une fête familiale et ce, même si elle avait perdu de sa splendeur depuis la mort de leurs parents. Bien souvent Rose avait envisagé de passer noël à Poudlard, mais elle était toujours revenue sur sa décision, persuadée que laisser sa sœur durant une telle journée n’était pas la meilleure chose à faire. C’était pas les plus beaux noël de sa vie qu’elle avait passé uniquement avec Alice, mais c’était quand même des moments agréables, lui laissant des souvenirs la faisant sourire quand elle y repensait. Elle regrettait sans doute de ne pas avoir été avec elle cette année. c’était pour cette raison qu’elle avait pris la décision de contacter enfin sa sœur après de long mois sans jamais lui donner signe de vie. C’était le nouvel an à présent et elle devait bien un message à sa sœur, plus encore, elle lui devait une soirée en sa compagnie. De plus, si elle n’avait pas donné de nouvelles jusqu’à présent, il allait de soit qu’elle n’en avait pas reçu. Alice n’avait aucun moyen de la contacter puisqu’elle n’avait aucun moyen de savoir où elle était. Peut-être avait-elle tenté de lui envoyé des hiboux, mais si c’était le cas, ces derniers s’étaient perdus, sans jamais la retrouver. Alors finalement, elle ignorait si elle allait bien, une partie d’elle avait envie de la voir afin de s’assurer qu’elle était toujours en vie et e bonne santé et une autre partie d’elle aurait voulu éviter d’avoir à l’affronter après tout ce temps. Pourtant, après maintes et maintes réflexions, elle s’était décidé à lui envoyé un hibou dans l’espoir qu’il ne soit pas intercepté par les mangemorts. Cependant, elle se doutait bien qu’ils s’en fichaient un peu, si ce n’est même beaucoup, des histoires des sœurs Hudson. E plus si l’un deux débarquaient ce soir, Rose savait comment réagir, elle l’avait appris pendant ces nombreux mois. Cette nuit, elle s’était arrêté dans un hôtel moldu, histoire de profiter du confort d’un lit mais aussi de la douche afin de ressembler à quelque chose. C’était stupide, mais elle voulait avoir l’air présentable, comme pour faire croire à sa sœur que la vie en cavale n’était pas si compliquée que ça en avait l’air. Quelque chose en quoi elle ne croirait certainement pas. Pourtant elle avait pris le temps de s’habiller correctement, une jolie robe, des collants épais, des bottes bien chaudes afin d’affronter l’extérieur, puis elle avait noués ses cheveux dans un chignon bancale pour tenter de prouver qu’elle n’était pas si négliger que ça, et puis, après avoir enfiler son manteaux elle était sortie de cette chambre qu’elle avait réservé pour quelques jours encore. Elle avait fait un tour en ville, juste le temps de trouver un cadeau, noël était passé, mais la tradition du cadeau était sûrement encore valable, même s’il arrivait en retard. À l’heure prévue, elle transplana, rejoignant le lieu de rendez-vous qu’elle avait fixé. Alice était déjà là. Bien vivante de toute évidence. Elle l’enlaça, chaleureuse étreinte que la cadette Hudson lui rendit avant que cette dernière ne s’écarte. Elle lui adressa un léger sourire, se voulant la plus rassurante possible. « Je suis désolée. Mais regarde moi, je vais bien. » Elle osa les épaules avec légèreté comme pour appuyé ses propos. L’obscurité suffirait peut-être à masquer les quelques cicatrices qu’elle gardait sur le visage et qui pourraient facilement contredire ses propos. « Tu as l’air d’aller bien aussi. C’est une bonne chose. » Bien sûr, elle était rassurée de voir que sa grande sœur allait bien. Elle sentait son cœur déjà plus léger qu’auparavant. « Et la librairie ? Toujours ouverte ? » Elle n’en doutait qu’à moitié, après tout, s’il y avait une chose pour laquelle son aînée luttait avec acharnement, c’était cette librairie. Rose restait persuadé que ce n’était pas la meilleure cause qui soit, mais bon, il fallait bien commencer la conversation quelque part, en évitant cependant de s’agacer, tel était son objectif pour cette soirée, bien qu’elle ne soit pas sûre d’arriver à le respecter.
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MessageSujet: Re: you say we're not responsible. (rose)   you say we're not responsible. (rose) Icon_minitimeLun 15 Avr - 16:26



it's too late
« i'd take another chance,
take a fall, take a shot for you. »

Elle était là. Rose était présente à ses côtés. Histoire de s’assurer qu’il ne s’agissait pas du fruit de son imagination fertile, Alice l’enserrait contre elle – n’ayant cure de savoir si elle l’étouffait ou si un tel acte de sa part la gênait. Heureusement, sa sœur cadette lui rendit chaleureusement son étreinte, ce qui conforta la jeune femme dans l’idée qu’elle vivait un véritable rêve. L’avoir là, ici, près d’elle ; elle imaginait la tête de Tristan lorsqu’elle lui présenterait sa sœur, tout comme celle d’Elwood quand il se rendrait compte que le canapé allait redevenir sous peu son meilleur soutien. En y réfléchissant, non. Rose allait retourner à Poudlard, qui restait malgré tout le seul endroit où elle ne risquait pas d’être blessée, et Elwood conserverait son emprise sur la chambre de la jeune fille. Alice tirait des plans sur la comète et, en quelques secondes, elle vit son existence se recomposer. Jamais la vie ne lui parut aussi belle, aussi douce. Elle se rendit compte à quel point l’absence de sa sœur cadette avait créé un manque, comme une blessure qui meurtrissait inlassablement son cœur. Etrangement, elle en oubliait tout ; toutes ces heures, ces jours et ces mois passés à se morfondre, toute la peine qu’elle tirait dernière elle, toute cette fatigue qui l’accablait. La joie des retrouvailles effaçait le profond trouble de ces quelques derniers mois. Voire de ces dernières années. Pourtant, cela ne dura pas. Les douloureuses réminiscences lui revenaient en mémoire, assombrissant leur rencontre de manière telle qu’elle en eut la nausée. Elle aimait sa petite sœur – c’était l’être qu’elle chérissait le plus, qu’elle voulait protéger contre vents et marées. Cela n’avait jamais été évident car Rose, forte du caractère explosif de leur mère, avait toujours mis un point d’honneur à repousser les attaques répétitives de son aînée. Pourquoi lui avait-elle fait subir ça ? Frémissante d’indignation, la jeune femme toisait avec aigreur celle qu’elle était censée protéger. Leurs idéaux étaient différents dans la forme seulement car Alice ne parvenait pas à cacher son penchant pour l’Ordre du Phénix – alors pour quelles raisons Rose avait-elle jugé bon de prendre la poudre d’escampette ? Certes, sa sœur était passive alors que la cadette Hudson proclamait haut et fort le fond de ses motivations. Le problème était là, palpable et désagréablement vivace. Que n’aurait-elle pas donné pour avoir la présence de Tristan, ou d’Elwood, non loin d’elle – de sorte à pouvoir l’empêcher de sauter sur Rose. Pour l’enlacer ou lui arracher les yeux, cela restait à voir. La tenant maintenant à bout de bras, ses paupières papillonnaient alors qu’elle observait avec attention le corps fragilisé de sa sœur cadette. Les lèvres de la jeune fille s’étirèrent en un léger sourire, qui était sûrement censé rassurer son aînée, et lui assura que tout allait bien ; elle l’encourageait même à la regarder pour se faire une idée. La libraire se contenta d’hocher la tête, non sans lâcher sa vis-à-vis du regard. Son cœur paraissait plus léger, comme débarrassé d’un poids duquel elle n’avait pas pu se libérer jusque-là.

Si elle avait plissé les paupières, peut-être aurait-elle pu distinguer les fines cicatrices qui marquaient le visage angélique de sa compagne. Pourtant, elle n’en prit pas la peine, préférant se complaire dans les mensonges éhontés de sa cadette. Alice n’avait pas changé. De même, elle acquiesça lorsque Rose lui signala qu’elle avait l’air d’aller bien également. Elle n’avait pas à se plaindre : sa boutique était toujours debout, malgré les hauts et les bas qu’elle connaissait, et puis elle avait Tristan. Elle se garda bien d’évoquer son – comment l’appeler ? Petit ami ? Non, elle n’avait pas quinze ans. Concubin ? Non plus, elle aurait l’impression de remplir des papiers administratifs et puis ils ne vivaient pas ensemble. Un long frisson parcourut sa colonne vertébrale. Reportant son attention sur son interlocutrice, les traits de son visage redevinrent durs lorsque sa sœur évoqua la librairie. Cause de nombreuses de leurs disputes. Elle semblait s’y intéresser mais elle connaissait Rose, sûrement mieux que quiconque, et elle savait qu’elle ne parlait de cela que pour la forme. Il fallait bien commencer quelque part. Il aurait été facile de rentrer dans le vif du sujet – et c’était ce qu’Alice tenait à faire dans l’immédiat – mais aplanir le terrain était une bonne chose. Elles étaient si proches et, pourtant, si différentes. Alice sentit son front se plisser. Elle lâcha sa prise et croisa ses bras contre sa poitrine, tâchant de conserver un minimum de contenance. Un sentiment noir, celui de la colère, compressa son cœur dans sa cage thoracique. Sa gorge se serra. Ses paumes commencèrent à brûler. Fallait-il absolument jouer à ce jeu de faux-semblants ? Cette gêne ne la quittait cependant jamais. Elle se rendit alors à l’évidence : elle devait courber l’échine sous la situation dans laquelle elle s’était impliquée. « Toujours ouverte. Merci de t’y intéresser. » répliqua-t-elle sèchement. La bouche sèche, elle déglutit. Ses pensées s’entrechoquaient. Que pouvait-elle faire ? Dire ? Elle n’avait pas besoin de lui avouer sa peine – Rose s’en doutait sûrement, malgré son orgueil, héritage familial qui n’avait pas tardé à toucher les deux soeurs. Elle se permit alors d’en venir aux faits, ne pouvant pas attendre plus longtemps avant d’évoquer les sujets qui lui avaient fait perdre la tête. « Où étais-tu ? Qui as-tu rencontr- » Sa voix mourut, s’écrasant contre la barrière de ses lèvres. Ses yeux s’écarquillèrent. Saisissant sa baguette, elle la pointa vers le visage de sa sœur et, aussitôt, le bout fut illuminé, éclairant ainsi la figure de sa compagne. Elle l’aveuglait sûrement. Cette idée ne lui traversa néanmoins pas l’esprit. Elle pouvait voir les marques, blanches ou encore rougeâtres, qui barraient la peau de sa sœur. Sa mâchoire inférieure s’affaissa légèrement. Qui avait-elle rencontré ? La réponse semblait évidente. Cruelle, mais évidente. Mue par une fureur sans nom, la jeune femme abaissa son bras. Peu à peu, la lumière diffusée s’atténua jusqu’au moment où l’obscurité retrouva tous ses droits. « Je vais les tuer. » Ses mots tremblaient, poussés par la puissance destructrice de ses pensées. Ils avaient osé toucher à sa sœur, à sa cadette. Ils méritaient de se voir mourir, de ressentir mille maux, de souffrir jusqu’au moment où – clémente – Alice lui accorderait le droit d’aller se faire foutre en enfer.
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MessageSujet: Re: you say we're not responsible. (rose)   you say we're not responsible. (rose) Icon_minitimeJeu 18 Avr - 0:55


“ you say we're not responsible ”
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Rose avait fait un très gros effort pour décider d’envoyer un papier à sa sœur aînée. Elle y avait longuement réfléchit, elle avait bien souvent imaginé la scène et systématiquement au plus profond de son imaginaire, ça se terminait mal. Parce qu’elle ne rentrerait pas avec Alice, parce qu’elle ne retournerait pas à Poudlard et parce qu’elles n’allaient miraculeusement commencer à s’entendre sur tous les points qui les séparaient, depuis la guerre comme depuis toujours. C’était une chose impossible, ô combien elle aurait aimé que ce soit possible. La seule chose qu’elle pouvait faire, celle qu’elle s’était promise de faire au moment où elle avait enfin trouvé le courage de prendre un morceau de parchemin, une plume et un encrier au fin fond de ses affaires, c’était qu’elle ferait un effort. Elle savait d’ores et déjà qu’Alice n’aurait pas bougé d’un pouce, qu’elle n’aura pas décidé de s’engagé dans cette guerre et qu’elle serait encore la même spectatrice silencieuse qu’elle avait connue quelques mois plutôt, elle le savait et ça l’énervait autant que ça l’avait énervée pendant tout l’été. Elles étaient bien différentes, Rose était celle qui s’engageait sans réfléchir qui hurlait avant de penser alors qu’Alice pesait le pour et le contre afin de trouver la solution qui semblait le mieux lui convenir. Elle avait choisi de ne rien faire. Ça lui convenait ainsi, c’était ce que Rose avait tendance à qualifier de lâcheté, même si du moins de vu de sa sœur ça pouvait peut-être ressembler à de la lucidité. Elle n’en savait rien et finalement c’était peut-être plus raisonnable qu’elle n’essaie pas de comprendre sa sœur aînée, tout comme cette dernière ne semblait pas vouloir essayer de la comprendre. Elle savait pertinemment qu’avec Alice, malgré les efforts qu’elle pourrait faire, cette soirée serait tendue. C’était inévitable, c’était la guerre dans le monde et bien qu’elles aient choisi un camp semblable, elles n’avaient pas la même façon de le défendre. Rose aurait pourtant apprécié passer une soirée en compagnie de sa sœur sans que cette guerre ne vienne tout foutre en l’air, mais ça n’aurait été qu’un doux rêve, la guerre foutait tout en l’air et Rose s’en était déjà bien aperçu depuis le temps qu’elle sillonnait le monde telle une fugitive. C’était ce qu’elle était devenue à la minute où elle avait décidé de ne pas aller à Poudlard, préférant aider ses camardes qui devaient se battre pour leur liberté, ou pire pour leur survie, là, à l’extérieur. Quelle genre d’amie elle aurait été si elle été restée les bras croisés tout en sachant pertinemment que ses amis étaient en danger dehors. Rose aurait facilement pu rejoindre la maison des Gryffondor, elle avait toujours fait preuve d’un grand courage. Cependant le Choixpeau avait du lire en elle une loyauté encore plus grande que son courage puisqu’il l’avait envoyé chez les jaunes et noirs. Peut-être qu’on pouvait parfois douter de sa loyauté envers Alice, après tout, elle était partie sans même lui dire au revoir, en la laissant croire qu’elle se dirigeait vers Poudlard, comme tous les ans. C’était bien vrai. Mais c’était envers ses camarades qu’elle était loyale, incapable de les laisser tomber à leur triste sort. Loyale envers ses idéaux, elle avait choisi de se battre parce qu’elle pensait qu’il s’agissait de la chose la plus juste qu’elle puisse faire. Elle se plaisait également à croire qu’elle était loyale envers les principes de sa famille. L’un de ses oncles était mort en combattant pour l’ordre lors de la première guerre, un sacrifice qu’elle trouvait honorable, bien qu’elle n’ait pas la moindre envie de finir comme lui. Elle était persuadée que si son père avait encore été en vie aujourd’hui, il se serait également battu pour défendre les nés-moldus. Elle n’avait rien pour le prouver, aucun moyen de le démontrer, mais elle y croyait.

Elle venait de retrouver sa sœur, là en pleine nature. C’était la nouvelle année et sans doute que ce n’était pas le lieu idéal pour célébrer ça. Peut-être qu’il n’y avait rien à célébrer de toute façon. Cette année qui commençait ne serait pas plus belle que celle qui venait de s’achever. Rose ne savait pas quand cette guerre prendrait fin, personne ne le savait et les plus pessimistes pensaient certainement que jamais le monde ne retrouverait son aspect d’autrefois. C’était quelque chose que Rose ne voulait même pas envisager. Elle regrettait bien trop le monde d’avant. Elle s’accrocher à l’espoir de voir les choses enfin s’améliorer et si elle pouvait se battre pour ce but, elle n’hésiterait pas, même si elle risquait sa vie, même si ça ne plaisait pas à Alice qui préférait très nettement s’occuper de sa boutique plutôt que des gens dans le besoin. Chacun son truc mais Rose préférait encore les êtres humains aux bouquins, elle se battait pour éclairer le futur alors que sa sœur se battait pour le passé, la librairie, l’héritage de leur père. Rose arqua un sourcil amusé face à la réponse sèche de sa sœur. C’était comme si cette dernière avait clairement deviné que sa cadette s’en contrefichait finalement de la librairie. C’était vrai, dans ces temps de guerre, la librairie (bien qu’elle soit un héritage de famille ayant son importante) c’était le cadet de ses problèmes. « Bien alors. » Elle retenu de justesse un morceau de phrase qui aurait facilement pu ressembler à ‘au moins, tu es d’une grande aide pour les livres’ qui aurait sonné sur un ton de reproche qu’elle s’était promis d’éviter, ô combien ça bouillonnait en elle. par habitude surement, parce qu’elle aimait sa sœur et qu’elle était contente de la retrouver malgré leurs différents. C’était certainement quelque chose de plus difficile à avouer que tous les tas de reproches qu’elle gardait en elle pour le moment. C’était probablement son trop grand orgueil qui voulait ça. Elle s’apprêtait à répondre aux questions de sa sœur avant que cette dernière ne l’aveugle avec la lumière émanant de sa baguette. La jeune Hudson ferma fermement les paupières avant de mettre sa main devant ses yeux, gênée par cette lumière. Vu la réaction de son aînée, elle venait de s’apercevoir des cicatrices qu’elle portait sur elle depuis qu’elle s’était lancée dans cette fuite. Elle n’avait pas été plus épargnée que quelqu’un d’autre, mais elle estimait qu’elle s’en était bien sortie. Elle essayait bien souvent d’oublier que c’était Demetrius qui l’avait aidée plus d’une fois à échapper au pire, puisqu’il lui avait également fait connaitre l’horreur de la trahison et la peine de la culpabilité et de la déception. Demetrius serait un sujet qu’elle n’aborderait certainement pas avec Alice. Elle n’en avait pas la moindre envie et oublier le sorcier semblait, en son sens, la meilleure chose à faire. Elle le détestait à présent et n’avait même plus l’impression de lui en être reconnaissante. Il ne l’avait aidée que pour s’attirer sa sympathie afin de mieux pouvoir la trahir. Elle ne lui devait rien d’autre que la culpabilité qui pesait en son cœur. Elle ne pu s’empêcher de lever les yeux au ciel en entendant la réplique de son ainée. « Ça va être dur depuis ta librairie. » Elle leva la tête vers le ciel en crispant la mâchoire. Elle le pensait. Mais elle aurait voulu garder ça pour elle. Elle était idiote. Intenable. Il fallait qu’elle crache son venin à la façon d’une vipère même si elle s’était juré de ne pas le faire. Elle savait que ça se terminerait mal. Pas à cause d’Alice, mais bien à cause d’elle qui était incapable de garder sa langue dans sa poche. Elle reposa les yeux sur sa sœur. « Je voulais pas dire ça. Pardon. » Elle avait presque l’impression de s’arracher la langue en disant ça. Parce qu’elle le pensait vraiment. Elle pouvait menacer qui elle voulait, ce n’était pas en restant derrière son comptoir qu’elle appliquerait ses paroles. Finalement, c’était peut-être mieux ainsi, elle n’avait pas envie que sa sœur devienne une meurtrière. Elle haussa finalement les épaules avant de reprendre. « Et puis mieux vaut éviter de tuer les autres. Enfin, tu peux toujours commencer par t’en prendre aux branches des arbres, elles sont plus dangereuses qu’elles en ont l’air. » Elle esquissa un léger sourire comme pour essayer de rattraper la situation qu’elle venait elle-même d’envoyer valser. Il était cependant vrai que les marques les plus récentes qui marquaient son visage étaient surtout du aux fines branches des arbres qui fouettaient quand on passait entre elle au beau milieu d’une course, ce qui arrivait souvent à Rose. Trop souvent peut-être, mais c’était ça la dure réalité de la vie en cavale et elle essayait de s’en accommoder depuis de longs mois déjà. « Enfin bon. » Elle pinça légèrement les lèvres avant de joindre ses mains dans son dos et de regarder la pointe de ses chaussures d’un air presque innocent. Ça ne tromperait pas Alice qui la connaissait trop bien, mais peut-être que ça réduirait les dégâts. Dans tous les cas, elle ne pouvait désormais plus que prier en son fort intérieur pour que son aînée décide de passer à autre chose sans relever cette réplique qu’elle venait de lui lancer. Elle doutait pourtant fortement que se prières puissent-être exaucées.
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