detestor omnis, horreo, fugio, execror.x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x xLe conte du soir d'Emy Pratt
Une mère est l'être le plus beau qui soit pour son enfant. Elle est tout. Qui plus est lorsqu'elle est la seule présence rassurante en ce paysage, le seul modèle qu'on lui ait donné à aimer, à chérir, à suivre. Emy Pratt était tout cela pour son enfant. Elle était son monde tout entier, tout comme Calliopeia l'était pour cette femme abandonnée, rongée par ses choix, probablement stimulés par un besoin de reconnaissance aujourd'hui sagement enfoui, reclus, enfermé à double tour de crainte que d'autres dégâts ne soient causés, que d'autres erreurs n'en naissent. Elles grandissaient, elles avançaient ensemble, penchées l'une sur l'autre, entrelacées dans le même petit lit quand la nuit tombait, et voilà que venait l'heure de l'histoire, l'heure du conte, l'heure qui célébrait l'imaginaire, qui stimulait l'esprit en train de se construire de cette petite chose choyée, de cette enfant tant aimée.
- Quelle histoire veux-tu que je te lise ce soir ?
Emy était sortie de la salle de bains, drapée dans un soyeux peignoir, trainant derrière elle mille effluves que la petite Cali humait avec plaisir. Elle s'était placée face à la bibliothèque, trop étroite pour le nombre de livres emmagasinés là, et son regard courait entre les rayons désordonnés. Elle était si jeune encore. Tout juste sortie de l'adolescence, et déjà pleine de rêves brisés.
- Que dis-tu de celle d'Estrella, la sorcière des étoiles ?
- Oh, non... J'en ai marre des étoiles. Elles sont jolies, mais inutiles. Pendues dans le ciel à ne rien faire ! Je veux celle d'Harry Potter, Maman !
- Encore ???
- Ouiiii !
Calliopeia s'était redressée, et offrait son plus beau sourire à sa génitrice. A sept ans à peine, elle savait déjà comment attendrir son monde, sans que rien de vicieux ou de calculé n'entache déjà son caractère. Emy, elle, commençait à s'inquiéter de l'obsession que sa fille avait pour cette histoire depuis deux ans, probablement parce qu'elle n'avait rien de fictif, et que la réalité finirait par rattraper Cali tôt ou tard.
- Bien.
Elle avait saisi l'objet des fantasmes de sa progéniture et s'était allongée sur le lit. Immédiatement, Cali s'était blottie contre sa mère, s'enveloppant de vanille et de fleurs des champs.
- Durant les années 70, un puissant mage noir est apparu dans le monde des sorciers... Son nom n'était pas prononcé, tant il faisait naître la crainte, tant ses crimes étaient odieux. Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom avait commencé à rassembler ses fidèles. Il les persuadait que les meilleurs sorciers étaient ceux de Sang-Pur. Il détestait les Moldus, et les sorciers qui en descendaient...
- ... Maman ?
- Chérie. Tu sais en quelle année tu es née ?
- Euh... En 1976 !
- Exactement. Tu te souviens en quelle année Tu-Sais-Qui est mort ?
- En 1981 !
- C'est pour cette raison que nous avons déménagé énormément lorsque tu étais petite. C'est une histoire triste, ce n'est même pas une histoire, cela s'est vraiment passé, et Tu-Sais-Qui était vraiment quelqu'un de méchant. C'était un tueur, qui a semé la terreur partout autour de lui et surtout dans notre pays.
- Peut-être qu'il n'aurait pas pu me tuer ! Je suis comme Harry Potter, tes parents étaient Moldus, et Papa était un Sang-Pur.
- Non, ma puce, ça ne marche pas comme ça... Je te l'ai déjà dit, ton sang n'a aucune incidence sur ce que tu es.
- Incidence ?
- Ca ne change rien.
- Alors Harry Potter nous aurait protégées !
- Harry Potter est un petit enfant... Comme toi. Il n'aurait rien pu faire tu sais.
- Il ira à Poudlard aussi un jour ?
- Oui. Mais il est plus petit que toi encore.
- Je rencontrerai Harry Potter ?!
- Oui, tu rencontreras Harry Potter.
Emy soupira, et posa le bouquin sur la table de chevet. Sa fille avait des étoiles plein les yeux. Son enthousiasme l'empêchait souvent de comprendre les mauvaises choses qui pouvaient se produire. Mais après tout, ce n'était qu'une enfant. Elle ne devait probablement pas se souvenir.
- Tu ne continues pas l'histoire ?
- Non. Choisis-en une autre.
Sous les masques
- A demain.
Cali se saisit de son trench-coat et entama sa sortie du Ministère. Le tout, c'était de ne pas se faire voir, sans se montrer trop discrète pour autant. Ne pas éveiller les soupçons n'était pas chose aisée, surtout quand vous gardiez des secrets aussi gros que ceux de Cali Mangrover. Les temps étaient rudes, et ils étaient partout. Si aucun endroit n'était sûr, le Ministère grouillait d'espions, de soumis et de traîtres. Durant toute sa scolarité à Poudlard, elle avait attendu ce moment avec impatience : celui où elle grossirait les rangs des Aurors, où elle se mettrait à la chasse aux mauvais sorciers. Les voilà qui déambulaient avec fierté dans les couloirs, qui faisaient la loi ici bas, et qui pervertissaient le métier dont elle avait tant rêvé, brouillant les pistes, créant des cibles virtuelles, quand ils n'octroyaient pas à d'honnêtes hommes des crimes honteux. Elle n'était pas tant habitée par la peur que par le dégoût : longuement, elle avait songé à interrompre sa formation et à se consacrer plus pleinement à l'Ordre. Mais lorsqu'elle leur avait fait part de ses projets, leur enthousiasme n'avait pas été très grand : elle leur était plus utile sur le terrain, là où elle pouvait récolter des informations, et la situation ne serait pas toujours telle qu'elle, il lui serait préjudiciable de couper court à cette carrière glorieuse qui l'attendait. Le problème, c'est que personne ne pouvait dire combien de temps cela durerait encore. Ce matin-là, elle avait dû courir aux toilettes rendre son petit-déjeuner après le discours très cru d'un Mangemort tout ce qu'il y avait de plus respectable. Jour après jour, elle se dévoilait un peu plus. Les soupçons finiraient par naître, et elle par crever. Soit, ce serait pour une bonne cause, elle bénéficierait d'une mort admirable, elle serait une héroïne de guerre, peut-être chanterait-on ses louanges plus tard, ou graverait-on son nom sur un monument. La mort ne lui faisait pas peur, pas encore. Elle voulait simplement voir qu'elle servirait à quelque chose, car pour le moment, rien d'intéressant n'avait filtré, et elle avait la désagréable sensation de tourner en rond.
Sans même s'en rendre compte, elle avait atterri dans le centre-ville de Londres. Cali n'utilisait pas les transports du Ministère, n'étant pas certaine de leur fiabilité. Elle entra dans un bar certainement pas choisi au hasard.
- Salut Fritz.
- Salut Cali.
- Un demi ?
- Un demi. Pas de visite aujourd'hui ?
- Aucune. Pas même un sorcier.
- Tu en es sûr ?
- Absolument certain. Je sais tout de même reconnaître mes congénères.
- Certains savent bien se dissimuler. Je sais de quoi je parle.
- Je suis barman. Je m'y connais, en secrets.
- Pourquoi t'entêtes-tu à rester là ?
- Il faut bien quelqu'un pour aider les belles demoiselles en détresse. Pourquoi t'entêtes-tu à rester au Ministère ?
- Je commence à me le demander.
- Dis pas de bêtises. Toi et moi, nous savons que tu fais plus que bien d'entre nous.
- Tu le sais, je n'en ai pas l'impression.
- Ta mère a ramené un invité.
- Tu n'aurais pas pu commencer par ça ? Quand je t'ai demandé si tu avais eu de la visite, par exemple ?
La demoiselle se leva avec hâte et laissa à l'abandon son verre à peine entamé. Elle se dirigea vers les toilettes, pénétra la troisième cabine, se saisit de sa baguette et fit par ce biais fondre le mur du fond. Un escalier s'était matérialisé, au milieu d'un couloir obscur. Elle vivait plus haut. Quand les choses avaient bardé, elle avait voulu changer d'appartement, et l'Ordre l'avait mise en contact avec Fritz. Il y avait une autre porte d'entrée plus officielle, qu'elle essayait d'emprunter régulièrement au cas où elle serait suivie, mais sa mère, elle, passait toujours par ici, et l'invité avait dû l'y suivre. Par conséquent, notre apprentie détective tenait à vérifier qu'elle ne trouverait rien de suspect sur leur chemin. Mais hormis une odeur inhabituelle, un peu boisée, il n'y avait rien. Croyez-vous que cela aurait suffi à rassurer celle qui jadis ne s'inquiétait de rien, se contentant de profiter de l'instant présent, se saisissant avec plaisir de tout ce qu'autrui avait à offrir et à apprendre, riant avec tout Poudlard sans exception ? Elle avait tant changé qu'elle peinait parfois à se reconnaître elle-même. Un sortilège informulé, et le verrou sautait. Les voix lui parvinrent. Il y avait celle d'un homme inconnu, plutôt jeune a priori. Elle referma la porte derrière elle avec toute la délicatesse dont elle était capable et s'avança dans le couloir tel un chat prêt à bondir. En un éclair, la baguette en main, elle venait de détruire le havre de paix que s'étaient constitués sa mère et cet homme. Manquant de tomber de sa chaise en se levant, il était à présent contre le mur, terrorisé par les yeux emplis de fureur de celle qui lui faisait face. Il avait les yeux noirs, une tignasse brune et bouclée. Il était beau, et en était doublement suspect.
- Qui es-tu ?
- CALI !
- Comment peux-tu amener un étranger ici sans m'en parler ? QUI ES-TU ?
- Je... Terence.
- Tu crois que j'ai quelque chose à foutre de ton prénom ?
- Cali ! Je l'ai
vérifié.
Quelques secondes passèrent, dans le plus clair des silences, durant lesquelles la future Auror hésita à abaisser sa baguette.
- Tu l'as vérifié ? De fond en comble ?
- De fond en comble.
La voix d'Emy était douce, comme toujours. Elle non plus ne reconnaissait plus son enfant, ce modèle de tendresse, de confiance, de naïveté parfois. Sa gentillesse était toujours là, bien entendu, avec sa bonté, son sens aiguë de la justice, mais elle avait enseveli tout cela sous une telle couche de méfiance que plus personne ne savait l'approcher à moins qu'elle ne l'ait tactiquement décidé, et encore moins la dompter. Cali avait presque coupé tout contact avec ses amies du collège, elle s'était faite solitaire, elle vivait dans la crainte constante que sa mère disparaisse. Elle abaissa enfin sa baguette.
- Que fait-il ici ?
- Nous sommes partis dans les bois avec quelques membres de l'Ordre aujourd'hui, pour voir si nous ne retrouvions pas la trace de Harry et d'Hermione.
- Tu es allée dans les bois ? Génial ça.
- Arrête, tu veux ? Je suis une grande fille, je prends les risques qu'il me plaît de prendre.
- Sans penser aux conséquences ou aux possibles dommages collatéraux.
- Je t'interdis de dire ça.
Comme toujours, avais-je dit ? La voilà qui s'enfuyait, la douceur. La colère était née de la douleur. Et de la douleur de sa mère était née la culpabilité de Cali, qui soudain, chassa un peu de sa morosité pour écouter Emy.
- Nous l'avons trouvé là-bas, il se cachait depuis un moment. Toutes nos planques sont pleines, il va falloir nous organiser autrement, alors je l'ai amené ici.
- C'est une mauvaise idée.
- Cali...
- Il peut rester. Mais je vous le dis, à tous les deux : c'est une mauvaise idée.
La jeune résistante se retourna, et manqua de se heurter au rescapé. Leurs regards s'entrechoquèrent.
- La salle de bains est au fond du couloir.
- Terence, tu devrais effectivement aller y faire un tour. J'ai besoin de parler un peu avec ma fille.
Le sus-nommé ne se fit pas prier : la couche de crasse qui le recouvrait devait commencer à le démanger, et avec un soupir, Cali accepta de se plier à la requête de sa mère, et trouva sa place sur une chaise.
- Si tu essayes de me convaincre, sache que je n'en ressens pas le besoin.
- Ce n'est pas de ça dont je souhaite te parler.
- De quoi alors ?
- Tu m'inquiètes, Cali. Ta méfiance devient maladive.
- Excuse-moi d'être inquiète à ton sujet, mais tu es tout ce que j'ai, et je ne compte pas te perdre.
- Il est peut-être temps que ça change.
- Que veux-tu dire par là ?
- Que je ne sois plus tout ce que tu as.
- Nous sommes en guerre. Inutile de t'expliquer les milliers de raisons pour lesquelles je ne tiens pas à me lier à qui que ce soit.
- Apprends la légilimencie.
Cali fut prise d'un hoquet de surprise. Les yeux écarquillés, elle resta silencieuse à nouveau.
- Certainement pas.
- Je t'apprendrai.
- Non, Maman, je ne veux pas pénétrer l'esprit des gens, je refuse de briser leur intimité, de...
- Nous n'avons plus d'intimité à l'heure actuelle. Chacun est épié, traqué. Tu ne fais plus confiance à personne et c'est en train de te rendre folle. La légilimencie peut t'aider de ce côté-là, comme elle peut t'aider à repérer tes adversaires. C'est à toi de voir ce que tu veux faire de cette capacité, mais elle n'est pas nécessairement destinée à faire le mal.
- Ok. Je vais y réfléchir.
- S'il te plaît.
Jeux d'acteurs ou de pouvoir ?
La guerre ne s'arrêtait pas. Le poids des morts pesait sur la conscience de chacun. Plus personne n'avait le cœur à sourire. Cali aurait pensé qu'elle ferait partie de ceux-là. Mais il fallait bien avouer que depuis quelques temps, le quotidien était devenu un peu moins lourd, comme si avancer devenait moins difficile, et l'espoir et la résignation se mêlaient en un détonnant cocktail : elle ne perdait pas la foi, mais elle n'attendait plus incessamment le déclic. Il chuterait quand le moment serait venu. Mieux valait ne pas se précipiter, si l'on ne voulait pas se retrouver avec plus de décès encore, des innocents décimés, et la rage du Seigneur des Ténèbres contre eux. Terence avait apporté avec lui une bonne dose de bonne humeur : il était doté d'un sens de l'humour tordant, et sa seule présence parvenait à apaiser la nervosité poussée à l'extrême de Cali. Avec moins d'entrain, elle avait laissé sa mère commencer à lui donner des cours sur la légilimencie. Jusque-là, elle pataugeait un peu : cette idée ne l'enchantait toujours pas, et il n'était pas impossible que son cerveau fasse par conséquent un blocage à ce sujet, ou bien peut-être était-elle tout simplement médiocre. A l'Ordre, les choses bougeaient un peu, doucement mais sûrement. Les informations continuaient d'être trop rares au Ministère, mais Cali était malgré toutes ses certitudes parvenue à berner son monde. Elle se révélait plus douée qu'elle ne le pensait dans le rôle de la comédienne, et cela lui avait bien inspiré quelques idées : elle avait décidé de repousser les limites, d'aller plus loin dans ses retranchements. Le danger était tellement omniprésent, qu'elle avait l'impression de ne plus rien risquer : rien ne pouvait venir aggraver sa situation, tout n'était qu'affaire de prudence, et cela dépassé, de chance. Ce soir-là, elle s'était apprêtée. Moulée dans une robe rouge, recouverte d'une précieuse cape qu'elle s'était offerte à sa sortie de Poudlard, elle voguait dans le Londres sorcier, en direction d'un salon réputé pour son élégance. Plus grand-monde ne sortait par ces temps sombres : les Détraqueurs avaient bel et bien réussi à aspirer la joie de vivre en tout être, semblait-il. Mais ceux qui régnaient sur ce monde, ce monde déchu, détraqué, bousillé, n'avaient pas de raison de craindre la nuit et ses angoissantes surprises.
Elle passa la porte, et la chaleur du lieu ramollit instantanément son corps. Les effluves de l'alcool, les corps trop proches, la fumée colorée et dansante des cigares sorciers, cette musique douce qu'on aurait juré endiablée, tout était ici à la gloire de la débauche, mentant en se disant royaume du savoir, territoire des guerriers, présent des vainqueurs. Elle laissa à l'hôtesse sa cape, et vint jouer sur sa peau la lumière mordorée. Ici, elle était une intruse, persuadée pourtant de ne pas être la seule, au milieu de ces éclats de rire. Il fallait donc trouver celui qui ne se cachait pas, celui qui n'était pas venu ici dans le seul espoir de faire de sa nuit un instant libéré de la pression du monde qu'on connaissait. Ses yeux s'attachèrent au bar, sa main glissa sur le bois. Elle l'avait trouvé, son héros solitaire, celui qui ne se mêlait pas à la foule, qui se délectait en silence, n'observant pas même ce qui se déroulait à côté, tous ces tableaux de joie et d'excès, peints avec la fureur et la haine, jouets de la fatalité.
- Une coupe d'hydromel à la groseille, s'il vous plaît.
C'est ainsi que le jeu commençait. Cali s'était installée tout près du jeune homme isolé, et ne cessait de lancer des coups d'œil dans sa direction, réclamant silencieusement son attention.
- Vous avez un visage qui m'est familier.
- Hmm, je sais. Celui-là est apparu dans la Gazette jeudi dernier. Depuis, c'est fou, je ne peux plus boire un whisky tranquille.
Un sourire, à peine perceptible mais rassurant pour la suite de sa mission, était venu tordre la bouche du garçon, bien qu'il n'ait toujours pas pris la peine de tourner la tête. Cali, elle, s'était installée sur le petit tabouret de bar, qui s'était mise à la bercer instantanément, devinant ses préférences.
- Quel grand honneur. Qu'avez-vous fait ?
- Pas grand-chose. Je n'ai fait que découvrir un indice en forêt.
- Ah, l'indice sur Harry Potter ! C'était vous ?
- Voilà.
- Pensez-vous que vous parviendrez à attraper bientôt ce menteur chronique et à rétablir la paix dans notre beau pays ?
Il avait enfin tourné la tête. Visiblement, Cali avait vu juste. Il était jeune, emporté par la passion. Il voulait se mettre en avant, qu'on lui envoie des fleurs, qu'on le traite en héros. S'il avait été un peu plus âgé, un peu plus méfiant, elle aurait probablement feint un désaccord mitigé, sans pour autant se faire rebelle. Ces parties commençaient à lui plaire. Berner autrui vous apportait forcément un sentiment de puissance et de force, simultanément à la sensation de danger, à l'adrénaline née du risque que vous encouriez, si vous vous faisiez démasquer.
- Je pense, bientôt oui. Ce n'est plus qu'une question de temps. C'est amusant que vous le qualifiiez de menteur.
- Pitié, ce n'est qu'un enfant, d'une arrogance folle, qui ne peut s'empêcher de faire des histoires. Il n'a eu que de la chance, mais je ne vois pas comment il pourrait se figurer faire plus longtemps de l'ombre au Seigneur des Ténèbres.
- Je ne vois sur vous aucune trace.
- N'abusons de rien. Certains n'ont pas tant de courage.
- Vous avez au moins du goût, et une sacrée descente. Je vous offre un verre... ?
- Néméa. Volontiers... ?
- Aimé.
- Quel joli prénom.
- Un véritable fléau.
- Très... français.
- Vous aimez la France ?
- Trop spirituels. Je préfère l'action.
- Trinquons donc à l'action.