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| Dummies bumping into each other | Ralph | | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Dummies bumping into each other | Ralph | Mer 10 Avr - 15:58 | |
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Dans le vent du début de soirée, Opélia s’en retournait chez elle. La journée avait été faste, puisqu’elle avait enchaîné un service de quatre heures dans un salon de thé moldu durant la matinée, puis des courses pour le compte des Trois Balais avaient occupé l’essentiel de son après-midi, et elle avait ensuite dû retirer de l’argent à Gringotts pour les courses hebdomadaires du samedi. Tout le monde l’attendait pour dîner à la maison, du moins le soupçonnait-elle. Ses frères et sœurs étaient bien incapables de se nourrir d’eux-mêmes, et si on omettait une ou deux exceptions, comme Drew, les Korolenko n’étaient pas des cuisiniers hors-pair. Elle aussi luttait pour leur offrir des repas présentables – et ne pas souffrir les remarques désobligeantes de tout le monde. Comme beaucoup de sorciers, elle évitait le chemin de traverses, par peur d’attirer l’attention. Fort heureusement, Gringotts était toujours surveillée par des Gobelins, qui se gardaient de répéter tout ce qu’ils voyaient aux Mangemorts. Opélia ignorait s’ils agissaient de la sorte par discrétion ou simplement par manque d’intérêt, nonobstant, elle appréciait de pouvoir retire de l’argent et transplaner dans la seconde, sans avoir peur d’être arrêtée, questionnée ou inquiétée. Elle se doutait également ne pas être la seule dans cette situation : on avait appris à usé de prudence, depuis que Vous-saviez-qui était de retour. Après avoir rejoint la banque les yeux rivés au sol, elle retira les quelques gallions qui lui étaient nécessaire, puis s’éclipsa sans un mot. Elle atterrit lourdement dans une ruelle déserte de la capitale. Elle avait promis à Linda et Pat de leur acheter des bonbons moldus sur le chemin du retour. Evitant les regards des passants, sans doute intrigués par sa dégaine, Opélia voulut tant bien que mal se fondre dans la foule des londoniens, jusqu’à la supérette la plus proche. Avec sa cape trois quart froissée, ses bottes au cuir usé, sa blouse grise et son énorme besace, on l’aurait crue toute droit sortie d’une soirée médiévale, ou d’un nouveau genre de groupe de punk rock. Les moldus avaient de la chance, songea-t-elle, en jetant un coup d’œil circulaire sur la foule autour d’elle. Ils vivaient dans l’anonymat le plus complet, partaient travailler le matin et étaient sûrs de rentrer chez eux le soir. Ils avaient une famille sur laquelle compter, des loisirs pour se changer les idées. Pas de dictateur sanguinaire au pouvoir dont les sbires pouvaient vous étrangler en moins de trois minutes… Oui, se dit-elle en soupirant, leurs existences insignifiantes semblaient dénuées de toute taches d’ombre… Oh, elle oubliait volontiers qu’eux aussi, connaissaient la peine et le tourment, mais quand on s’appelait Opélia Korolenko, les soucis des autres étaient bien minces, comparés aux vôtres ! Elle avisa la supérette qu’elle cherchait sur la droite, et vira de côté avec hâte, manquant écraser le pied d’une petite mamie en déambulateur. Cette dernière la traita généreusement de « Morue !!! » et continua son chemin en pestant que les skinheads auraient sa mort et celle du pays, et que, tout de même, tout allait bien mieux quand Margaret Thatcher était encore au pouvoir ! Sans l’écouter, ni s’appesantir en excuses, Pélia continua son chemin, le regard déterminé. Une fois dans le magasin –bondé, à cette heure de pointe – elle attrapa le chocolat Cadburry pour Pat et les gommes mentholées pour Linda, et pria pour que la queue de trois mètres de long devant elle s’efface enfin. Malheureusement, la magie n’était d’aucune aide contre les files d’attentes, et elle se campa derrière un jeune couple, dans l’espoir de ne pas trop attendre.
Dix minutes plus tard, elle alignait ses livres devant la caissière, qui l’observa comme un bête de foire. La vieille devait sans doute être étonnée de ne pas trouver de bière sur le tapis roulant. Elle accepta l’argent, non sans vérifier qu’il ne s’agissait pas d’un faux billet de 10 livres, lui rendit sa monnaie, et la jeune sorcière put enfin quitter le commerce, en farfouillant dans son sac pour y faire rentrer les deux paquets. Son sac plein, le rythme bien trop rapide de ses pas sur le bitume, et sa tête baissée ne pouvaient rien donner de bon. Sans qu’elle s’en aperçoive, elle fonçait droit sur quelqu’un. Et ce quelqu’un ne semblait pas très attentif à l’activité piétonne du trottoir, puisque la collision fut rude. Le sac d’Opélia et tout son contenu –incluant les friandises, son uniforme de serveuse et sa baguette – s’éparpillèrent au sol dans un bruit sourd, et la jeune femme se redressa de toute sa hauteur, furibonde à souhait : -Non mais c’est pas possible, vous pouvez pas regarder où vous allez, non ? Elle remis rageusement en place une mèche de cheveux lui barrant le visage, ses yeux cherchant le regard du grand dadais qui avait cru drôle de lui foncer dessus.
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| | | | Sujet: Re: Dummies bumping into each other | Ralph | Sam 13 Avr - 12:04 | |
| Ralph observa la jeune fille de bas en haut, puis de haut en bas, l’enveloppant d’un regard perçant. Il resta là un long moment, les bras ballants, à scruter ce visage juvénile qui lui faisait face, avant qu’un neurone ne heurte un autre et que la connexion se fasse dans sa boîte crânienne, le faisant enfin ouvrir la bouche et parler au lieu de la contempler comme s’il s’était s’agt d’un chou à la crème surmonté d’une épaisse chevelure blonde.
Mais revenons un peu en arrière pour comprendre ce que Ralph Keating, éminent chercheur en potion et en remèdes magiques, faisait dans les rues de Londres à cette heure-ci, à flâner le nez en l’air tandis que la ville revêtait son manteau de velours noirs et se faisait transpercer par des dizaines de petits points scintillants provenant des lampadaires ! Il avait eu une journée particulièrement éprouvante, enfermé dans son laboratoire de Sainte-Mangouste, pour finir de mettre au point une nouvelle sorte de remède qu’il espérait révolutionnaire et prêt à chambouler le monde sorcier. *Mesdames et messieurs, accrochez-vous à vos sièges et n’oubliez pas votre ceinture, car ceci va révolutionner le monde de la médecine ! Parole de Ralph Keating !* Ça non, il n’avait pas inventé un vulgaire cachet à introduire dans des orifices du corps humain plus ou moins stratégiques ! Ni un simple sirop qu’il suffisait d’avaler en se pinçant le nez, ni une banale piqûre ! Ca, c’était bon pour les novices ! Non, son remède avait la forme, la texture, l’odeur et le goût d’un beignet aux pommes.
Le beignet était doré et moelleux, cuit à point. Entre ses flancs sucrés reposait une crème brune que Ralph avait mis des jours à élaborer, enfermé dans son laboratoire, en se nourrissant exclusivement de pizza. Malgré son air de simple compote de pommes aux morceaux de fruit délicatement caramélisés, il n’en était rien : ce n’était rien de moins ni de plus qu’une préparation magique, destinée à accélérer la pousse des poils faciaux ! Une grande invention ! Avec cela, finit les problèmes de barbe et les sorciers qui se blessaient en essayant d'agrandir la leur à grands coups de sortilèges, s'arrachant au passage le nez ! Le nombre de malades qui grossissaient les entrailles de l’hôpital sorcier allait diminuer de 0,07% ! (Il avait vérifié cette statistique lui-même !) N’était-ce pas fabuleux ?
Oui, pendant que certains se battaient pour rester en vie, il y en avait d’autres qui s’occupaient comme ils le pouvaient.
Une fois son beignet terminé (c’était un prototype unique au monde), Ralph l’avait empaqueté avec mille soins dans du papier kraft soumis à plusieurs sortilèges de conservation, et était reparti chez lui. Il avait préféré marcher, plutôt que de transplaner, pour avoir le loisir de promener ses pensées en même temps que ses jambes. Certes, son invention était une petite merveille, et il n’en doutait pas la moindre seconde ! ... Mais qui pourrait la tester ? Qui accepterait les risques de se retrouver avec une barbe de père Noël pour lui faire plaisir ? ... Pourquoi sa fille était-elle partie à Poudlard ? Il était persuadé qu’elle aurait été ravie de l’aider ! Travailler seul n’était décidément pas toujours très amusant. Sans compter que la moitié de Sainte-Mangouste s’était enfuie, avec le retour au pouvoir de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom... Rhaaa, il lui fallait quelqu'un ! N'importe qui ! Le cerveau en ébullition et les yeux dans le vague, comment aurait-il pu apercevoir la créature blonde qui lui avait foncé dessus ?
Et BIM ! Il y eu un choc, des objets qui volèrent dans les airs (son beignet enveloppé de papier kraft atterrit d'ailleurs à ses pieds), et Ralph mit plusieurs secondes à comprendre ce qu’il venait de passer, se massant le crâne en grimaçant. Lorsque ses yeux tombèrent sur la fille qui lui avait foncé dessus et qui l’observait d’un air particulièrement boudeur qui lui rappelait sa fille, il sut qu’il existait, quelque part, un être qui avait décidé de lui venir en aide. Ô doux et délicieux Hasard !
Il la contempla un long moment sans rien dire, avant qu'un *clic clic !* ne retentisse dans son cerveau.
« Veuillez m’excuser, Mademoiselle » lança-t-il donc d’un ton poli quoi qu'un peu brusque, commençant à ramasser les affaires de la demoiselle. « Oh, c’est du chocolat Cadburry ? Mon préféré ! » s’exclama-t-il soudainement en prenant dans sa main les chocolats, l’uniforme de serveuse de la jeune fille dans l’autre (ce qui lui donnait surtout l’air d’un mac, mais il ne s’en rendait absolument pas compte). « Je croyais que vous, les jeunes, vous préfériez faire attention à votre ligne. Vous m’en voudrez si je vous en goûte un bout ? »
Toute à son observation méticuleuse des affaires de la jeune fille, il en avait complètement l’idée qui lui avait traversé l’esprit quelques secondes plus tôt. Mais ce n’était que partie remise ! |
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