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 “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska.

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MessageSujet: “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska.   “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska. Icon_minitimeDim 20 Jan - 15:52






Your walls are up, too cold to touch it. your walls are up, are up too high to climb. I’m staring at the clock but the clock doesn’t talk it just stands still.
— belle-pryska & cibrán-yaexen



Une ironie au goût amer lui arracha un vague sourire, peut-être plus une grimace de dédain, que personne n’était capable de voir. La solitude de Finnian imprégnait les murs de l’endroit, en un silence qui aurait pu être épais, dur, si tant est que le vent hivernal de l’Angleterre nordique ne s’était pas éveillé avec force depuis le crépuscule. Mains dans les poches, sens en éveil, le sorcier laissait son regard attentif vaquer sur tous les détails. Le plancher grinçait, les murs semblaient parfois prêts à s’effondrer sous une bourrasque et, cheminée éteinte, l’ambiance était glaciale à souhait. Un vague sarcasme éveilla l’esprit de Cibrán : de tous les Oswald, cette belle lignée de sorciers recommandables, Finnian était sûrement celui qui s’était le plus écarté du droit chemin, celui qui, aux premiers abords, comme ça, avait de quoi faire pâlir de honte leurs parents. Ce n’était qu’un vague toit, fait de planches et de tuiles qu’il avait sur la tête ; et au-delà, aucune vie, aucun ordre quelconque d’existence. D’un geste de la baguette, d’un craquement dans la cheminée, la pièce s’éclaira, gagnant presque en chaleur, mais révélant surtout la crasse qui envahissait certaines zones. Là où il n’y avait pas des papiers et des bouquins en tout genre, il y avait des toiles d’araignée ou même de la poussière qui semblait dater de la fin de l’été : à courir dans tous les sens pour l’Ordre du Phénix, à tenter de sauver le monde, Finnian semblait avoir été incapable de tenir à flot son existence elle-même. Et ça l’avait mené au tombeau. Il était resté ainsi dans l’esprit de son jumeau, Finnian le brouillon, l’aventurier démesuré, l’idéaliste en somme. Il l’avait toujours détesté pour cette attitude irresponsable, celle qui aurait pu amener leur famille à sa perte si les Mangemorts en étaient venus à soupçonner un quelconque lien entre les Oswald et les membres de l’armée de Dumbledore. Non, non. Jamais il ne mettrait les siens en péril pour l’orgueil et les espoirs de son frère, et Finnian l’avait sans doute compris, puisque ça faisait des lustres qu’ils avaient perdu contact. Ça sonnait presque faux, que ce soit lui qui se trouve ici, à traverser la moitié du pays pour s’enterrer dans la campagne broussailleuse de l’Angleterre et trouver la dernière habitation en date de son frère. Il semblait y venir rarement : probablement que, comme d’autres, il avait surtout occupé ces derniers mois, les quartiers généraux bien cachés de l’Ordre. Ni ceux-ci, ni les membres de cette fameuse armée révolutionnaire et solidaire n’avaient réussi à sauver la vie de Finnian. Et c’était bien cette clairvoyance, cette façon de voir à travers les apparats et les belles promesses qui sauvait encore la vie de Cibrán. Lui, il ne s’engagerait pas de sitôt, encore moins dans l’Ordre, bien qu’il n’ait en rien ne serait-ce qu’une idée en commun avec le Mage Noir et ses Mangemorts. L’Ordre du Phénix, ce n’était qu’une idéologie mensongère, un faux espoir qui laissait ses membres mourir les uns après les autres sans s’en formaliser : ils étaient les dommages collatéraux de cette bataille qui, au final, ne concernait que l’ego surdimensionné de Lord Voldemort lui-même et la malchance destinée de Harry Potter. Quelle perte de temps. Quelle perte d’énergie.

Et Finnian n’aurait jamais arrêté. Finnian ne se serait jamais détourné de cette triste mascarade : en tant que frères, ils n’avaient jamais été le modèle exemplaire, mais Cibrán pouvait au moins prétendre connaître son jumeau pour sa ténacité et sa bêtise sans borne. Sûrement que les Rafleurs avaient été dans l’obligation d’agir comme ils avaient agi, sans quoi, cet idiot n’aurait fait qu’aggraver son cas. Une vague nostalgique, pourtant, laissa le sorcier silencieux un moment, à s’imprégner des lieux, des vagues réminiscences de présence de son frère. Les choses auraient été plus faciles, si seulement il avait décidé de vivre autrement. Lui, eux, leur famille n’avait jamais été engagée dans ce combat sans intérêt et sans fin, alors pourquoi est-ce qu’il avait fallu que Finnian commette la bêtise de se retrouver au milieu d’une bataille qui ne le concernait pas ? Il n’était pas le sens à agir ainsi, à détourner le regard ; tous ceux qui n’étaient pas ôtés à leur vie par les Mangemorts, tous ceux qui n’avaient pas perdus de proches – la majorité du monde magique en somme, tous ceux-là passaient leur temps à faire comme s’ils ne voyaient rien. Et au milieu de cette masse chanceuse, pour laquelle le destin se faisait clément à les épargner, il avait fallu que ce soit Finnian qui décide de se soulever. Qui décide d’agir. Au milieu de la haine, de la colère, de ces sentiments qui embrumaient l’esprit de Cibrán, il y avait aussi cette envie, une envie grisante qui pourrissait ses entrailles, l’envie pure et dure, de celui qui était incapable d’agir comme tel. Aussi déraisonnés et stupides aient été les efforts de son frère, Cibrán l’avait toujours admiré pour sa bêtise et son optimisme, sa dévotion dont lui, était incapable de faire preuve. C’était comme ça qu’il était né, c’était comme ça qu’on avait construit toute sa vie, tout son esprit : lui, ses ambitions, les siens, avant tout le reste. En mettant en péril leur famille, Finnian avait pris la décision de sortir du cercle des privilégiés que Cibrán s’entêtait à protéger, en tirant quelques ficelles pratiques et voilà à quoi il en était réduit aujourd’hui : six pieds sous terre. Restait pourtant que la loyauté du sorcier avait permis d’en sauver plus d’un, de ces proches, de ces vieilles connaissances qui tournoyaient encore dans son esprit, amenant mélancolie au bord de ses lèvres. Et au moment crucial de choisir, de trancher entre son frère et le nom de Oswald, l’honneur de sa famille, de ses parents, leur vie tout simplement ; la sienne également, le choix de Cibrán avait été fait en une fraction de seconde. Chassant l’amertume de sa culpabilité, il éclaira la pièce de sa baguette, lorgnant sur la paperasse qui traînait par-ci, par-là. Il imaginait déjà son frère travailler dans chaque recoin de cette pièce, à faire lui-seul savait quoi, avec le vain espoir que l’Ordre servirait à quelque chose dans cette grande mascarade. Autant qu’il ne soit pas ici pour voir la décadence de celui-ci, ou comment les Mangemorts avaient réussi à mettre ses précieux alliés en échec lors de leur dernier face à face : à croire que Cibrán pouvait encore se bercer de l’illusion d’avoir fait preuve de pitié, de clémence en ordonnant l’éviction sévère et définitive de son frère – et du nom d’Oswald – dans cette bataille. Car au final, il n’y avait qu’à peine à douter de la victoire de Voldemort sur un misérable sorcier de dix-sept ans, qui ne devait sa survie qu’au sacrifice d’autrui. Si souvent, l’enfant qu’avait été Cibrán, l’homme qu’il était devenu s’était entêté à s’écarter de toute idée d’engagement au sein de cette guerre, qu’il ne savait même pas encore, à l’heure actuelle, quelle destinée était la meilleure pour le monde magique. Quelque part, le sort de celui-ci était déjà joué : il faiblissait, il se retrouvait meurtri par les choix des uns et des autres, et le tout, la société toute entière, sorcière et même moldue mettrait des décennies à ressortir de cette crise noire. Des années de crainte incessante, comme celles qu’il avait connu, à sa sortie de Poudlard, juste après la disparition du Seigneur des Ténèbres. Pas de quoi se réjouir, en somme.

Au faisceau de sa baguette s’écrasant sur les éditions de la Gazette du sorcier entassées à proximité de la cheminée (sans doute utilisées comme bois de chauffage), Cibrán ne put retenir un vague sourire : au moins, il avaient toujours été d’accord sur ce point, pour qualifier la Gazette de papier à immondice, tout juste bon à allumer un feu de cheminée. Lui aussi faisait pareil avec les journaux qu’il recevait encore par hibou, chaque jour au Ministère. Personne, au final, ne semblait être passé par ici avant lui : pas de Mangemort en tout cas, ce qui pouvait encore un tant soit peu garantir la protection de sa famille et des lourds secrets que Finnian avait emportés dans la tombe. Ce n’est qu’enfin, après sa lente et minutieuse observation des lieux, que la précipitation s’empara du sorcier. Prenant les papiers dix par dix (ou plus encore selon les occasions), il s’entêta à fourrer ceux-ci dans le foyer de la cheminée, sous les flammes jaunâtres, parfois bleues qui chauffaient l’âtre : il n’en avait cure des informations perdues de l’Ordre, au moins, si un Mangemort venait à aventurer ses pas ici-bas, il ne trouverait pas de quoi compromettre la mémoire de son frère. Ainsi, passèrent quelques minutes, trop lentes, où le feu mangeait trop peu vite les bords de papier ainsi que tout ce qui pouvait être écrit dessus : il aurait pu brûler le journal intime de son frère (si tant est qu’il en est un) sans même en tenir compte, il ne lisait pas, se contentant d’effacer tout travail de recherche de Finnian. Le crépuscule était devenu nuit au dehors, et le vent s’était déjà apaisé, si bien que le crac n’eut aucun mal à percer le silence environnant. Indiscret, grisant. Il éveilla tous les sens de Cibrán, qui stoppa toutes ses actions, attisant les flammes dans la cheminée d’un mouvement de baguette, dans l’infime et fougueux espoir qu’ainsi, ce qu’il avait eu le temps de jeter dedans disparaisse définitivement. L’instinct palpitant au fond de son poitrail, contre ses tempes et jusqu’au bout de ses doigts, il éteignit le faisceau de sa baguette, laissant le feu mourir lentement pour aller se terrer au fond de la pièce, là où la pénombre était trop épaisse pour que qui que ce soit ne remarque sa présence en pénétrant dans la pièce : transplaner aurait été une pure folie, alors que déjà le sol de bois craquait à nouveau sous des pas lents et mesurés ; parfois, il se maudissait pour avoir choisi une carrière au sein du Ministère plutôt qu’une vie tranquille à laquelle personne le prêterait attention. Baguette serrée entre ses doigts, donc, ouïe aux aguets, vue à l’affut, il attendit, ne tenant guère compte des battements frénétiques de son cœur, qui avaient de quoi trahir la placidité dont il se grimait malgré tout.
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MessageSujet: Re: “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska.   “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska. Icon_minitimeVen 15 Fév - 2:18

Belle-Pryska & Cribràn
This is the end, hold your breath and count to ten... Feel the earth move and then: hear my heart burst again. For this is the end I've drowned and dreamt this moment. So overdue I owe them; swept away, I'm stolen. Let the sky fall when it crumbles! We will stand tall, face it all together...
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Le front collé contre une fenêtre du premier étage, Belle était perdue dans ses pensées. Son regard traversait l'horizon sans vraiment analyser grand chose. Elle regardait sans voir et réfléchissait sans penser. Sa tête lui faisait mal, migraineuse qu'elle était depuis des jours à se faire un sang d'encre. Elle était restée ici plus longtemps que la prudence élémentaire le permettait déjà et le jour où elle devrait plier bagage arrivait à grands pas. Elle le savait pertinemment. Mais une étincelle en elle l'empêchait de quitter cet endroit. Cette vieille bâtisse à l'air abandonné et en ruine au milieu de nul part. Une étincelle, un espoir. L'espoir que Finnian finisse par apparaître à nouveau. Ce n'était pas faute de se raisonner pourtant. Comme tous les matins, aujourd'hui n'avait pas dérogé à la règle et elle s'était donc levée avec l'intime conviction qu'aujourd'hui était le grand jour. Aujourd'hui elle pliait bagage. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire : pour sa propre sécurité, mais également pour pouvoir faire son deuil de cet ami si extraordinaire qu'elle n'avait eu la chance de connaître qu'un trop court instant. Et comme toujours, elle avait trouvé le moyen d'attendre encore quelques heures pour une raison x ou y. Si bien qu'arrivée vers le coup de midi, sa résolution commençait déjà à s'étioler peu à peu, pour presque disparaître vers les seize heures de l'après-midi. Encore une fois elle avait traînassé. Encore une fois, elle avait laissé passer sa chance- sachant pertinemment bien qu'elle ne partirait pas de nuit ; elle qui avait toujours eu une sainte horreur du noir. Certains pouvaient appeler ça chimères enfantines, mais elle ne supportait pas la sensation d'impuissance que l'obscurité engendrait chez elle. Cette impression d'être privée de sa vue l'insupportait, bien qu'à l'aide de sa baguette cela ne représentait plus vraiment un problème. Mais les démons de l'enfance pouvaient se montrer tenaces et sans logique rationnelle aucune parfois, surtout quand un certain mage noir menaçait tous ceux qui comme elle avaient eu l'audace de naître moldus. Ceux qui ne méritaient pas le statut de sorciers et qui n'étaient que des imposteurs ayant gagné leur place parmi les sorciers en volant un baguette ou autre. Ridicule fut le mot qui, comme à chaque fois qu'elle repensait aux arguments de celui dont on ne devait pas prononcer le nom, s'imposa directement à son esprit, tandis qu'elle caressait distraitement le bout de sa baguette magique. Sa fidèle compagne depuis qu'elle avait l'âge de onze ans. Cette dernière l'avait choisie, comme tant d'autres baguettes avaient choisi leurs sorciers avant et après elle. Elle lui appartenait de plein droit et n'avait dû recourir à aucun subterfuge pour l'acquérir. Elle était sienne, aussi sûrement qu'elle-même appartenait à sa baguette. Cet instrument enchanté faisait partie d'elle, comme une extension évidente de son bras, après tant d'années passées à ses côtés. Mais ce qui semblait évident pour elle, ne l'était visiblement pas pour une certaine partie élitiste de la communauté des sorciers. Car, au fond, Belle n'était pas dupe. Si le mage noir avait été celui à mettre le feu aux poudres dans sa folie, il n'était sûrement pas le premier à remettre en cause la légitimité des personnes comme elle- les enfants nés-moldus. Non, cette idée, pire que la peste, circulait déjà depuis pas mal d'années dans la tête de certains puristes. Ceux qui préféraient largement verser dans la consanguinité plutôt que de se mélanger aux moldus et risquer de léguer à leur précieuse progéniture un bagage pervertit. Un sang impur. Mais à quoi bon ressasser tout cela ? L'évidence ne rentrerait probablement jamais dans leur petite tête de sangs-purs. La seule solution était de résister. Encore et toujours, ainsi que de contre-attaquer. Elle en était consciente, parfaitement même. Aujourd'hui plus que jamais, en raison de la soudaine disparition de Finnian. Disparition... Cela équivalait à l'avoir déjà enterré par les temps qui courraient, au final. Et si elle était consciente de la précarité de la situation et de l'urgence de trouver un moyen d'aider à la rébellion, paradoxalement elle se sentait fatiguée. Plus qu'elle ne l'avait jamais été auparavant. Elle était lassée de tout et n'avait envie que de se poser. Se poser jusqu'à oublier le monde des sorciers et sa folie, se poser jusqu'à s'oublier elle-même, pour ne faire finalement plus que partie intégrante du décor. La perspective lui sembla particulièrement séduisante, alors qu'elle observait les dernière lueurs du jour s'éteindre à l'horizon, toujours prostrée à sa fenêtre. Combien de temps était-elle restée ainsi, à simplement observer le paysage ? Elle n'en avait aucune stricte idée. Une heure, peut-être deux, voire beaucoup plus. Toujours était-il qu'elle ne vit pas le temps s'écouler du haut de son perchoir et appréciait ce moment de répit. Ce flottement où elle se sentait observatrice passive et non victime dans la folie de son quotidien. L'espace d'un instant, elle ne subissait plus, mais se contentait simplement de constater. Malgré les sombres chemins que prenaient invariablement ses pensées dans ces trop rares moments hors du temps. Hors de la réalité elle-même.

Un bruit à l'étage du dessous la fit soudain sursauter, la sortant de sa torpeur. Le bruit caractéristique d'une cheminée qu'on allumait. Mais pas n'importe comment. On n'enflammait pas une âtre aussi rapidement, à moins d'être sorcier. Soudain tous les sens en alerte, Belle se maudit un long moment pour son imprudence. Elle n'aurait pas dû se laisser aller à sa rêverie et se rendre ainsi en tous points vulnérable. Plus important encore, cela faisait des jours qu'elle aurait dû plier bagage, mais n'avait pu s'y résoudre en raison d'une nostalgie déplacée. D'un chagrin d'amour inavoué, de la perte d'un ami proche. De l'espoir aussi fou qu'inutile de le retrouver un jour. Elle n'avait été qu'une idiote en somme et s'apprêtait sûrement à payer le prix fort pour son étourderie. Incertaine de la bonne décision à prendre, Belle hésitait entre aller à la rencontre du ou des nouveau(x) venu(s) ou alors de simplement attendre que l'on finisse par arriver à elle. Dans les deux cas, elle doutait fortement de ses chances de survie, n'espérant même pas une minute que ce soit Finian qui rentrait enfin- pas après tout ce temps, pas comme ça. Finalement, dans le doute, la sorcière préféra rester à l'étage et attendre qu'il(s) arrive(nt). Cela lui laissait plus de temps pour se préparer et lui donnait l'avantage de la surprise et du terrain. Resserrant donc sa prise sur sa baguette magique, elle attendit- silencieuse, tâchant d'écouter ce qui se passait à l'étage du dessous et d'évaluer le nombre de personnes présentes. Et, à en juger par ce qu'elle percevait, ils ne devaient pas être nombreux. De nombreuses minutes s'écoulèrent ainsi, sans que Belle n'entende quoi que ce soit d'autre que le vague et lointain bruit de papiers que l'on froisse en toute hâte. Qui que cela puisse être, il(s) ne semblai(en)t pas désireux de fouiller la maison comme il se devait. Et plus le temps passait, plus cette constatation rendait la blonde nerveuse. Elle ne comprenait pas ce qu'elle percevait là comme un manque flagrant de prudence. Presque comme si il n'y avait rien à craindre. Presque... Rendue quasiment folle par l'incertitude et le fait qu'elle ne maîtrisa aucunement la situation, Belle décida que finalement il était peut-être préférable d'aller au devant des ennuis. Elle préférait largement tomber dans un piège ou quoique ce soit d'autre plutôt que de rester une minute de plus dans cette peur de l'inconnu qui l’étrennait depuis de trop longs instants déjà. Se relevant donc le plus doucement possible, elle entreprit de quitter la pièce sans un bruit. Descendre ensuite l'escalier sans le faire grincer, s'avéra être une tâche ardue- voire impossible puisqu'un « crack » assourdissant retentit quand elle posa son pied sur la dernière marche. Littéralement figée de terreur, la demoiselle entendait à présent son cœur cogner contre sa cage thoracique- certaine que si le craquement de la marche n'avait pas déjà avertit « les autres » de sa présence, le bruit assourdissant que produisait son organe vital aurait tôt fait de finir le boulot. D'ailleurs, comme pour confirmer ses craintes, plus aucun bruit ni aucune lumière ne semblait percer la pesante obscurité de la maison. Pour peu, elle aurait pu croire que personne d'autre qu'elle-même ne respirait en ces lieux. Elle aurait voulu y croire, en tous cas. Mais ce n'était pas le moment de flancher. Aussi, pour se donner du courage, elle resserra encore un peu plus fort sa prise sur sa baguette. Tellement que les jointures de ses doigts étaient blanchis sous l'effort, bien qu'elle ne sembla pas même remarquer le traumatisme qu'elle faisait subir à ses doigts, trop tendue qu'elle était. Pénétrant finalement la pièce d'où semblait provenir les bruits de tout à l'heure, Belle retint son souffle. Clairement, elle sentait une autre présence que la sienne en ces lieux ; elle ne l'avait pas localisée, par contre. Position qui la mettait en net désavantage puisque l'entrée de la pièce était baignée des dernières lueurs du feu qui se mourrait dans la cheminée. Terrorisée, mais indifférente- comme hors de son corps- à la fois, Belle continua tout de même d'avancer ; baguette au poing. Un pas, puis deux. Doucement, ne comprenant pas pourquoi elle n'avait pas encore été attaquée ou ligotée. Et puis, finalement, une silhouette se détacha de la pénombre de la pièce. Les contours de cette dernière étaient à peine visibles et pourtant il ne fallut qu'une fraction de secondes à la demoiselle pour reconnaître cette taille et cette stature. Pensant d'ailleurs que son esprit lui jouait des tours, elle garda tout de même sa baguette levée. Était-ce un stratagème ? Devait-elle se fier à ce que ses yeux lui soufflaient ? Méfiante, mais oubliant tout prudence à la fois, la sorcière prit la parole.  « Finnian ? C'est toi ?... » Elle n'osait y croire et n'y croyait toujours pas en un sens. Surtout qu'elle ne distinguait toujours rien d'autre qu'une vague ombre dans un coin de la pièce. Et que même si, d'une certaine façon, cette silhouette lui rappelait son ami, quelque chose dans l'aura que celle-ci dégageait lui criait de se méfier. Décidant néanmoins d'ignorer ce besoin primaire qui lui hurlait de s'enfuir, Belle décida de faire quelques pas de plus- faisant fi par la même occasion de toute prudence.
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MessageSujet: Re: “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska.   “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska. Icon_minitimeDim 10 Mar - 1:19






Your walls are up, too cold to touch it. your walls are up, are up too high to climb. I’m staring at the clock but the clock doesn’t talk it just stands still.
— belle-pryska & cibrán-yaexen



Des jumeaux Oswald, Cibrán avait toujours été le chanceux qui marquait les esprits, le charismatique, l’ambitieux qui se fondait à la perfection dans une société de sangs-purs vénaux et sans merci. Difficile pour beaucoup – même pour les deux protagonistes eux-mêmes – d’identifier clairement quels liens unissait les deux enfants Oswald, quelles inimitiés acidifiaient ainsi l’air autour d’eux, quels attachements les empêchaient pourtant de se tuer à coups des sortilèges les plus fous. Restait qu’autant que son frère soit impopulaire, mal vu au sein de la communauté magique qu’avait eu pour habitude de côtoyer leur famille, sa mort/disparition mystérieuse finirait forcément par attirer les attentions de quelques personnes : Cibrán le savait et l’avait su au moment d’orchestrer quelques malheureuses rencontres entre ce groupe de rafleurs et celui auquel était censé appartenir son frère. Finnian était mort, ces lâches de rafleurs s’étaient appliqués à lui ramener toute preuve nécessaire à ça pour quelques gallions, mais ce n’était pas pour autant que personne ne se pencherait sur le cas préoccupant de telles affaires belliqueuses : à commencer d’ailleurs, par certains membres du Ministère. Cette fille, quelque peu faussement idiote, Katherine quelque chose commençait déjà à fourrer son nez aux mauvaises zones ténébreuses d’un tel dossier. Ce n’était pas dans les préférences de Cibrán cependant que d’organiser de telles félonies, que ce soit à l’égard d’une presque inconnue ou de sa propre famille, au combien celle-ci se répandait jusqu’aux moutons noirs, aux bêtes galleuses que certains auraient préféré abandonner dans un fossé puant. Cibrán avait pris le soin d’enterrer son frère, de faire disparaître ses traces et de le promettre à l’oubli éternelle d’une disparition mystérieuse parmi tant d’autres, ce n’était sûrement pas pour que de vieilles histoires ne finisse par le rattraper un jour ou l’autre. Cependant il connaissait bien peu de choses des anciennes relations de son frère, des liens complexes qui le liaient au reste du monde : comme quand ils étaient enfants, il avait été dans celui-ci, bien plus anonyme que Cibrán lui-même, bien moins ambitieux, alors qu’il aurait sans doute eu tout autant de talents que son jumeau pour grimper les échelons jusqu’à l’extrême. Ca aurait sans doute été amusant, voire déconcertant de voir deux êtres tellement différents mais identiques à la fois dans les couloirs pourris du Ministère de la Magie. Au plus grand dam de Cibrán et des Oswald en règle générale, Finnian avait cependant choisi de se faire défenseur de la veuve et de l’orphelin, des libertés magiques de chacun et de tous ces amas de conneries qui ne servaient au final, que de faux étendards au Mage Noir pour aligner derrière lui tous les plus fous de ce vaste monde. Voldemort lui-même n’était qu’un pourri de sang-mêlé, né d’un lâche et misérable père moldu qui avait abandonné sa mère encore enceinte – il avait grandi dans un orphelinat tout ce qu’il y avait de plus moldu et misérable, alors bien entendu qu’il n’en avait rien à faire de la pureté du sang, de ces conneries de sauvegarde de l’espèce magique contre le monde des non-sorciers mais ça, trop rares étaient ceux qui le voyaient. De plus en plus, les couloirs du Ministère se remplissaient de fous, d’ambitieux idéalistes qui se contentaient de suivre des ordres sans queue ni tête, qui préféraient construire des statues de moldus piétinés par la pureté du sang magique qu’à établir de véritables changements dans ce monde qui ne tournait pas rond. Le Seigneur des Ténèbres lui-même, n’avait d’yeux que pour Potter, Potter l’introuvable, le sorcier planqué Merlin seul savait où. Loin de Londres, peut-être même bien loin des terres anglaises ou britanniques, introuvable, intouchable, inatteignable.

De tout ça, Cibrán n’en avait cure, se contentant d’avancer selon ses ambitions, ses volontés propres et tout ce qui pourrissait ses chairs. C’était pourtant l’instinct franc et viscéral de protéger sa famille (et peut-être bien une part de l’avenir tout tracé qu’il se voyait prendre), qui l’avait fait supprimer son frère sans vergogne ; Finnian n’était après tout, pas son seul frère, ni le seul membre de la tribu des Oswald et au combien celui-ci avait décidé de faire dos aux siens, son jumeau s’était appliqué à lui rappeler à qui devait aller ses premiers engagements. S’il n’avait rien fait, s’il s’était contenté de rester dans son coin, de vivre sa vie sans s’engager ou sans demander quoique ce soit à qui que ce soit, il serait encore en vie et aucun Mangemort ne serait venu frapper à sa porte pour lui demander des comptes sur le statut de son sang. Chez les Oswald, ce n’était pas une chose qui se remettait en question, ils étaient indéniablement de sangs-purs, issus d’un mariage arrangé, d’une famille dérangée, d’histoires ténébreuses que personne n’osait raconter. Eux, comme leurs cousins, les Appleby, ou les Oswald-Appleby qui rassemblaient à eux-seuls, toutes les tares de ces deux familles qui avaient eu la mauvaise idée de se rencontrer et de copuler ensemble. Dans tous ces visages sombres, ces personnages sans esprit, il y avait sans doute de quoi vouloir fuir de telles origines, les renier quand on avait un soupçon d’âme et de conscience. Parfois, Cibrán détestait les siens, et ce sang qui les liait à eux, mais restait cette impénétrable et puissante fidélité de laquelle rien ni personne ne pourrait sans doute le défaire. A part lui-même, ce poste de Ministre de la Magie qu’il approchait de plus en plus du bout des doigts, ces volontés farouches qui avaient toujours ardemment brûler en lui : Finnian avait été le martyr, sacrifié pour son courage et son impulsivité – pour sûr, Cibrán voulait être l’ambitieux couronné, le vainqueur de cette misérable famille et ce, depuis qu’ils étaient nés. Lorsque Finnian montait aux arbres sans réfléchir, son jumeau était celui qui restait au pied de celui-ci, et qui n’était guère étonné de voir son frère tomber alors qu’il avait surestimé la résistance des branches. C’était comme ça, et c’était ainsi que leur peu d’attachement l’un envers l’autre s’était éteint dans l’épaisseur d’une nuit d’automne. Il ne voulait cependant pas voir les Mangemorts ou cette troupe de fous au Ministère entacher la mémoire de son frère, ou faire subir à sa famille des conséquences d’actes qu’elle n’avait jamais commis – c’était ce qui l’amenait ici, ce soir, dans cette maison trop petite pour un Oswald, cet endroit trop reculé, trop froid, trop austère pour le fier honneur de la famille dans laquelle Finnian avait grandi. C’était à se demander parfois, s’il avait bel et bien connu la justesse de l’éducation des parents Oswald, la folie de certains des membres de cette famille, l’impitoyable caractère de leur père, qui avait toujours vu de grands desseins se profiler à l’horizon pour ses garçons. Les quelques restes d’existence de Finnian se mouraient dans l’âtre de la cheminée, ça et toutes les traces de son engagement auprès de l’Ordre du Phénix, des nés-moldus qui ne devaient pas être aidés dans un monde tel que celui-ci. Cette paperasse avait tout pour être compromettante, dangereuse de bien des manières, qu’elle tombe entre les mains de Mangemorts ou de membres de l’Ordre du Phénix – de n’importe quel fou qui n’arriverait pas ici par hasard, en tout cas. Ce n’est pourtant aucun soulagement, aucun sentiment d’accomplissement qui prit Cibrán alors que tout disparaissait en cendres, que l’odeur âpre du feu se répandait dans la pièce – son visage restait de marbres, l’allure fermée, le regard dans le vague. C’était un sentiment étrange d’achèvement, de fin de tout et de culpabilité grisante, de ce qui était pour Finnian et qui ne sera jamais pour un être comme Cibrán.

Finnian lui-même le savait, l’avait toujours su et ne l’avait jamais caché : un être aussi malsain, solitaire et ambitieux que Cibrán n’était pas destiné à vouer sa vie à autrui, qu’ils soient nés-moldus ou Mage Noir, ça n’avait pas d’importance. Ses ténébreuses pensées furent arrêtées par un bruit à peine plus loin – quel idiot il faisait, les rares fois où il se laissait happer par ses songes. Cette imprudence ne pouvait que lui donner encore plus raison, quand il s’acharnait à ne jamais laisser son esprit ouvert à de telles faiblesses. Silencieux, il disparut dans l’ombre de la pièce, baguette en main à l’affut de toute présence (au fond, il espérait quand même ne pas avoir à tomber sur des Mangemorts, qui auraient alors trop de poids dans la balance du monde actuel – qui finiraient par lui nuire même à l’état de cadavres s’il en venait à les tuer). Ce n’était rien de tout ça, ni des hommes en grande cape noire à l’allure sombre, ni un groupe de l’Ordre manifestement : il n’y avait qu’une personne, sorcière à ce qu’il put voir de sa planque, elle tenait une baguette bien serrée dans sa main. Comme lui. Cela faisait cependant tellement de temps que Cibrán s’appliquait à éviter tout duel, qu’il ne laissa pas tomber sa garde en voyant cette silhouette chétive se détacher des quelques traces de lumière qui restaient encore dans la pièce. Il ne pouvait pas transplaner, évidemment, et elle semblait braver toute l’imprudence du monde pour avoir le fin mot de l’histoire. D’ailleurs, elle ne manqua pas de le trouver, là ; il ne bougea pas, hésitant un instant à l’assommer d’un sortilège lâché à la fourbe. C’est cependant le nom de son frère qui siffla dans l’air, qui le laissa quelque peu hagard. Elle avait cette douceur dans la voix, cet espoir vibrant au fond de sa gorge – difficile de croire qu’elle puisse, en une phrase à peine, éveiller si aisément la culpabilité qu’Oswald essayait d’enfouir au fond de lui depuis tant de temps. Il avait tué son propre frère, après tout, le jumeau avec qui il avait – presque malgré lui – passé trop de temps quand ils avaient été gosses, celui qu’il avait essayé pourtant, de ramener dans le droit chemin. Toute idée de lancer un sort à la demoiselle en face de lui, de fuir ou de disparaître d’une quelconque manière l’avait quitté – il finit même par la chercher du regard, dans la pseudo-ombre de la pièce. Elle restait là, se détachant à peine des quelques flammes qui continuaient de lutter bravement contre la mort froide et glaciale d’une nuit épaisse. « Qui êtes-vous ? » Lâcha-t-il finalement, cherchant à la sonder d’une œillade, bien que ses yeux pas encore habitués à l’obscurité, ne distinguaient que de rares formes – comme elle, sans doute. Si elle le voyait plus attentivement, elle aurait su, elle saurait déjà qu’il n’était pas Finnian – aussi similaires étaient-ils dans leur physique au premier regard, il y avait cependant tant de choses qui les distinguaient. De ces lueurs au fond de leurs regards, leurs allures – bien plus fière et guindée qu’était celle de Cibrán – leurs visages, cette sensation que tout le monde avait toujours eue en voyant Finnian, qu’il débordait presque de trop de bonnes volontés pour un Oswald. « Vous ne devriez pas être là. Les Mangemorts risquent de bientôt venir ici. » Pourquoi est-ce qu’il ressentait le besoin oppressant de dire ça ? De parler avec tant de prudence ? De s’enquérir tant du sort que ces saloperies pouvaient lui réserver ? Il ne la connaissait même pas. Mais au fond, son frère l’avait connue, avait tenu assez à elle pour qu’elle se retrouve ici. Une femme ? Jamais il n’aurait été capable de cacher un tel engagement à sa famille, alors… Cibrán fit malgré lui un pas vers elle, apparaissant plus nettement à ses yeux mais permettant à ses prunelles à lui de mieux la distinguer également – au fond, il s’étonnerait toujours de l’étendue que pouvait avoir la vie de son frère, dans un tel univers.
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MessageSujet: Re: “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska.   “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska. Icon_minitimeSam 27 Avr - 0:41

Belle-Pryska & Cribràn
This is the end, hold your breath and count to ten... Feel the earth move and then: hear my heart burst again. For this is the end I've drowned and dreamt this moment. So overdue I owe them; swept away, I'm stolen. Let the sky fall when it crumbles! We will stand tall, face it all together...
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Une angoisse sourde enserrait le cœur de Belle. Ce n'était pas tant le fait de risquer de s'exposer à une situation potentiellement dangereuse qui inquiétait la jeune-femme, non ; mais plutôt la certitude qui lui soufflait qu'elle allait encore finir déçue. Déçue de ce fol espoir, cette idée vibrante au fond d'elle même. Ce rêve d'un Finnian encore en vie et libre ; un Finnian qui lui fournirait une raison acceptable pour ce retard, ces nuits entières sans dormir à s'inquiéter pour lui. Un Finnian souriant. « Qui êtes-vous ? » Non, ce n'était pas Finnian. Le timbre était similaire pourtant, presque identique. On aurait pu s'y méprendre, mais pas elle. Il y avait ce petit quelque chose dans la voix de cet inconnu tapis dans l'ombre ; quelque chose d'inflexible, de froid... Alors que la voix de Finnian était chaleureuse ; tellement, que souvent Belle avait presque eu l'impression « d'entendre » le sourire de son ami plus que de le voir. Sourire... Ils n'en avaient pas souvent eus l'occasion ces derniers temps, pourtant... Resserrant sa prise sur sa baguette à s'en faire blanchir les articulations de la main, Belle continua d'avancer doucement, ne répondant aucunement à l'interrogation de cet étrange et troublant interlocuteur. Par les temps qui courraient, elle n'allait pas lui décliner son identité en même temps. Cela relevait du bon sens basique. Il était au courant qu'elle était sorcière et cela suffisait amplement à ses yeux ; du moins, jusqu'à ce qu'elle en sache un peu plus sur lui et pourquoi- même encore totalement tapis dans l'ombre- il lui rappelait tant son ami... Elle n'était plus que méfiance depuis que l'espoir s'était envolé, depuis qu'il venait quelques instants plus tôt de piétiner la chimère de son esprit. Ce rêve d'un ami revenu.

« Vous ne devriez pas être là. Les Mangemorts risquent de bientôt venir ici. » Il n'était donc pas Mangemort. Enfin, il clamait ne pas l'être en tous cas ; maintenant, quant à savoir s'il ne bluffait pas pour mieux la duper, Belle n'en était pas encore sure. Et, rendue tellement méfiante depuis le retour du mage noir, elle ne baissait pas sa garde pour autant. Pas pour un pseudo conseil lancé à la va vite par un homme qui préférait se tapir dans l'ombre plutôt que de lui montrer son vrai visage. Ironique, la demoiselle ne put donc s'empêcher de lâcher un petit rire.  « Je vous remercie pour votre sollicitude, vraiment. Mais je pense être assez grande pour me débrouiller toute seule. » Ça avait été plus fort qu'elle. La déception doublée de la fierté presque trop envahissante qu'elle tenait de ses moldus de parents lui laissaient un goût amère dans la bouche. Une envie de recracher toute sa colère, toute sa rancœur contre le monde de la magie. Ce monde qui n'était devenu que l'ombre de lui-même. Un monde élitiste et mesquin dans lequel les relations co-sanguinnes entre sorciers de sang-purs étaient récompensées, tandis que le simple fait de naître moldu vous garantissait d'être lapidé jusqu'à ce que mort s'en suive, comme si votre existence était une insulte même aux yeux des hauts dignitaires du monde magique. A croire que l'être humain était corrompu profondément ; que sa nature profonde ne se résumait qu'à un tas d'immondices- qu'il soit moldu ou sorcier. Parce qu'après tout, quelle différence y avait-il entre un Hitler et celui-dont-on-ne-devait-pas-prononcer-le-nom ? Rien de bien transcendant bien-sûr puisque tous deux à leur niveau s'étaient targués de vouloir assainir leur race. Foutaises à vomir selon Belle. Bien entendu, certaines mauvaises langues l'accuseraient d'un tel mécanisme de pensée parce qu'elle se trouvait dans le camps des faibles, mais elle aimait à croire que sang-pure ou non, elle se serait toujours trouvée au dessus de cela. Trop fière que pour ployer devant ce qu'elle ne jugeait pas juste. Cruel.

Perdue dans les chemins tortueux de son esprit, la jeune blonde mit une fraction de seconde de trop avant de se rendre compte que l'inconnu sortait de sa pénombre pour lui laisser l'occasion d'enfin pouvoir lui faire face proprement. Une fraction de seconde qui lui aurait été fatale si son interlocuteur avait eut des intentions belliqueuses sur le moment. Sombre idiote !... Baguette levée en position de défense, Belle eut le souffle coupé quand l'individu qui lui faisait face fut totalement visible. Finnian... Non, ce n'était pas lui, mais toutefois... Identique physiquement à son compagnon de route, tout en l'homme qui lui faisait face criait pourtant ses différences avec l'ami de la blonde. Une posture plus guindée, une attitude plus froide, un pli presque dédaigneux comme imprimé au fer rouge pour l'éternité au coin de ses lèvres et des yeux durs comme de l'acier. Calculateurs. Perdue dans un premier temps, la jeune-femme finit par voir rouge. Du polynectar ! Bien évidement, seule cette potion pouvait expliquer pareille ressemblance physique accompagnée de tellement de discordances d'attitude. Rendue furieuse par la simple idée de comment cet homme avait pu réussir à prendre des cheveux à Finnian pour réussir ce tour, Belle n'arrivait même pas à réfléchir sur les raisons qui avaient pu pousser un tel acte.  « Qui êtes-vous ?... Et pourquoi avoir pris cette apparence en particulier? Un mélange de trouble et de colère se mêlaient dans la voix de la demoiselle ; mais ses yeux, eux, restaient implacables, fixant deux yeux qu'elle connaissait parfaitement, sans ciller. Deux yeux qu'elle aimait habités par ce regard étranger, ce regard qu'elle n'avait pas forcément envie de connaître. Et bien que remuée par la simple vue de son interlocuteur, elle ne laissa pas son corps se détendre pour autant- ne voulant perdre aucune once de terrain. Ne voulant montrer aucune faiblesse ; elle qui n'était pas forcément en position de force. Le tout était simplement de ne pas le montrer... Mais malgré cette maîtrise de son corps, malgré cette résolution d'acier dont elle s'était armée, Belle n'arriva pas à empêcher une larme solitaire de couler le long de sa joue. Larme qu'elle remarqua d'ailleurs à peine, tellement elle était remuée... Déchirée intérieurement entre cette haine féroce, ce dégoût de celui qui osait revêtir l'apparence de son compagnon de route- la personne à qui elle aurait confié sa vie sans aucune remise en question ; et entre un sentiment plus insidieux, plus troublant. Cette envie presque viscérale de courir se blottir dans ces bras qu'elle connaissait si bien, oublier que ce n'était pas lui et se laisser aller l'espace d'un instant. Juste un court instant, juste le temps d'assouvir le désir de celle qui savait sans vouloir se l'admettre qu'elle avait perdu quelqu'un. Mais, bien entendu, elle ne se laissait pas aller à ce besoin primaire. Un besoin bien trop dangereux et fou pour qu'elle l'envisage sérieusement- ne serait-ce que l'espace d'une demi seconde. Tentant donc de ne rien laisser paraître de son trouble intérieur, Belle ne put tout de même s'empêcher d'examiner de la tête au pied celui qui lui faisait face, presque comme une affamée regarderait un buffet quatre étoiles.  « Que voulez-vous dans les affaires de Finnian ? » Il fallait qu'elle se concentre, qu'elle obtienne des réponses. Aussi, en attendant qu'il lui fournisse les explications qu'elle attendait, la jeune femme prit le parti de se couper de ses émotions. Ne pas laisser ses souvenirs l'envahir et la mettre en position de faiblesse... C'était tout ce qui importait pour le moment. Et ainsi, son instinct de survie reprenait déjà le dessus.
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MessageSujet: Re: “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska.   “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska. Icon_minitimeJeu 9 Mai - 3:37






Your walls are up, too cold to touch it. your walls are up, are up too high to climb. I’m staring at the clock but the clock doesn’t talk it just stands still.
— belle-pryska & cibrán-yaexen



Cette maison, c’était comme plonger la tête la première dans la vie de Finnian. La vie d’un inconnu, quand bien même ils avaient été destinés à mener leur existence ensemble : ils avaient beau avoir grandi dans le ventre de leur mère en même temps, être nés le même jour, avoir sans cesse partagés la même apparence, les mêmes anniversaires, les mêmes parents, ils n’avaient jamais été totalement similaires. Encore moins proches, d’ailleurs – ils étaient le genre de jumeaux aimants, deux pôles diamétralement opposés qui n’avaient de cesse de s’éloigner au fil des années. A trente-deux ans, irrémédiablement, de leur relation un tant soit peu fraternelle et proche, il ne restait rien. Rien que du néant et de vieux souvenirs, qui n’étaient qu’uniquement conservés dans leurs esprits. L’esprit mort de Finnian d’un côté, l’esprit intentionnellement verrouillé à toutes ces pensées parasites de Cibrán. Le temps n’était sans doute pas à la nostalgie et pourtant, cette part intensément nostalgique de l’esprit du sorcier n’avait de cesse de s’accrocher à tout ce que ses yeux voyaient : c’était ainsi que son frère jumeau avait donc mené sa vie, avait peu à peu voué son existence à l’Ordre du Phénix. Juste et noble cause. Dangereuse cause, dans un monde tel que celui qu’ils connaissaient à l’heure actuelle. Cause perdue. Et pourtant, les interminables leçons que Cibrán avait ressassé à son frère n’avaient jamais eu raison de la détermination de celui-ci : il avait fallu passer un cran au-dessus, prendre des décisions plus drastiques. Qui toujours le poursuivraient, le hanteraient comme un fardeau de plomb reposant sur ses épaules ; un jour, un beau jour, il devrait se présenter devant la mort avec l’âme de son propre frère sur la conscience. Quelque part, Oswald en avait conscience, en avait eu conscience avant même d’engager l’ordre de meurtre contre son propre sang, mais il l’avait fait, quand même. Et il affronterait la mort droit dans les yeux, un beau jour, lorsqu’elle aurait le courage de venir frapper à sa porte à lui. Sa mort n’affecterait personne, et d’ailleurs, à celle-ci, sans doute que personne ne se donnerait la peine de faire ce trajet de commémoration pour cramer les sombres secrets qu’il gardait soigneusement écrits sur des papiers : c’était presque de la décence, un hommage obligatoire pour le traître qu’était Cibrán de faire un pareil détour, jusqu’aux tréfonds de l’Ecosse secrète et oubliée – il le faisait au moins, en mémoire des rares moments complices qu’il avait partagés avec Finnian. Mais déjà, c’était plus l’amertume que la nostalgie qui asséchait ses yeux, rendait sa gorge amère : Serdaigle fier et guindé, Cibrán-Yaexen Oswald s’était bien rarement laissé happé par le tortueux chemin des songes – sa vie, il l’avait passée à jouer sur ces réflexes sentimentaux des autres, à s’en saisir pour desservir ses adversaires et peu à peu devenir l’homme qu’il était à l’heure actuelle. Mais incessamment, c’était sa famille, c’était Finnian, c’étaient tous les autres, qui créaient une brèche à son être ; cette faille qu’aucune pensée, qu’aucun fonctionnement réaliste et mathématique ne pourrait faire disparaître. Pathétique, pitoyable. Ce n’étaient que des vieux papiers, imbibés de la mémoire de Finnian, cet être qu’il avait longuement trouvé répugnant et horripilant à souhait ; qu’il n’avait eu de cesse d’aimer cependant, jusqu’au moment où ils l’avaient enterré six pieds sous terre, il n’y avait pas si longtemps que cela. Car bien entendu, les liens au sein de la famille Oswald se devaient d’être tortueux, torturés et compliqués. Si compliqués qu’ils en étaient du domaine de l’indicible : alors peu à peu, Finnian avait été un étranger à la vie de son frère, et l’inversement s’était sans doute imposé de lui-même. Il était donc un visiteur parasitaire dans la maison de son propre jumeau, indésirable sûrement d’ailleurs, qu’à peine conscient de l’idée que quelqu’un d’autre puisse se trouver en ces lieux, d’ailleurs. La perspective que Finnian ait pu construire sa vie lui avait presque échappée – lui n’avait jamais rien construit de concret avec qui que ce soit et, égoïstement, il n’avait pas pensé à voir son frère de manière différente. Idiot, il s’en maudit pour une fraction de seconde, entre sa prudence et ses sens en alerte ; jamais n’accepterait-il complètement sans doute, l’idée d’avoir littéralement fauché de plein fouet la vie de son propre frère.

Alors les questions brûlaient les lèvres de Cibrán, comme d’irascibles et sensibles besoins de savoir à qui il avait arraché Finnian, quel être pouvait être assez sacré dans la vie de celui-ci pour trouver une place ici, où même son jumeau n’avait pas accès. Une femme, dont la voix vibrant sous l’inquiétude et une pseudo-témérité avait atteint les oreilles du sorcier – dans la pénombre, il ne pouvait qu’à peine l’inspecter, mais elle semblait plus jeune que lui, et peu préparée à avoir quelque visite que ce soit. Si ce n’est celle de Finnian peut-être. Un jour. Jamais. Et pourquoi fallait-il que cette culpabilité brûlante se déverse en lui si aisément, alors que d’elle il ne devinait encore que son ombre, la forme de sa silhouette ou l’humanité imprimée dans sa voix ? Tout autant que l’avait été Finnian, elle semblait faillible, aisée à briser pour quelque ennemi que ce soit, la baguette presque tremblante au bout de ses doigts, là où, malgré l’ouragan qui ravageait tout son esprit, Cibrán affichait une neutralité à faire froid dans le dos. Pourtant, ce n’était pas faute d’être à la fois secoué par une vague inquiétude, cette glaciale culpabilité mais également l’instinct impérieux d’être prêt à se défendre s’il le fallait, si elle esquissait le moindre geste potentiellement menaçant avec son arme. « Je vous remercie pour votre sollicitude, vraiment. Mais je pense être assez grande pour me débrouiller toute seule. » Le petit rire ironique qui avait accompagné sa réplique lui fit presque levé les yeux au ciel – lui qui s’essayait d’être presque attentif, prévenant ; il n’excellait sans doute pas dans cet air-là. Moins que Finnian en tout cas, indubitablement, et les années les séparant de plus en plus, les déchirant littéralement, ils ne devaient plus avoir grand-chose en commun. Pas en tout cas leur vision des choses, leur capacité à être attentif aux autres ou même doucereux dans la voix. Cibrán n’avait jamais eu cette capacité oratoire, ce charme qu’avait eu Finnian sur n’importe qui : alors qu’on considérait bien souvent le premier comme un asocial à Poudlard, l’autre était adulé par bien des gens. C’était comme ça, l’ordre logique des choses, sûrement. « Faites ce que vous voulez, c’était simplement un conseil. » Ne put-il donc pas s’empêcher de relever, d’une voix plus neutre encore, comme piqué au vif dans sa fierté par la remarque de mademoiselle : lui, personne ne lui ferait rien, si ce n’est lui poser des questions. Mais Finnian, en digne défenseur de la veuve et de l’orphelin, n’avait sans doute pas proposé à cette jeune femme – débrouillarde qui plus est – de crécher chez lui s’il n’y avait pas une raison à cela. Et quelque part, Cibrán s’accrochait à une pensée parasite lui intimant d’au moins poursuivre les volontés de son jumeau, comme pour expier un tant soit peu ses fautes. Il avait cependant fait un pas en dehors des ténèbres, plus pour la distinguer elle plus nettement que pour enfin se montrer à sa vue : il savait, quant à lui, qu’irrémédiablement sa ressemblance frappante (et génétique) avec Finnian éveillerait forcément bien des idées à la jeune femme. Si elle lui sautait au cou en l’embrassant sans réfléchir, il aurait au moins une nette idée de quel genre de lien unissait son frère à cette femme… Mais évidemment elle n’en fit rien, restant plutôt figée droite comme un I, campée sur ses pieds à observer le fantôme qui lui faisait face. S’il avait cherché à l’observer plus attentivement, il aurait sûrement pu voir un long frisson d’incompréhension et d’horreur la parcourir de la tête aux pieds, mais il s’accrocha aux prunelles de la sorcière – maintenant qu’il les distinguait plus nettement, il pouvait au moins la regarder droit dans les yeux. Et pour ça, il était plutôt fort, le genre de type qui ne détourne certainement pas le regard en premier, et qui donne à la fois le sentiment de profondément sonder l’être de la personne en face de lui. « Qui êtes-vous ?... Et pourquoi avoir pris cette apparence en particulier? » Malgré lui, son premier réflexe fut de froncer les sourcils – avant que l’évidence ne revienne à son esprit : à Londres, personne (ou de rares personnes) ne connaissait l’existence de Finnian, alors personne ne l’avait jamais remis lui en question sur une potentielle ressemblance avec quelqu’un.

« J’aurais dû prendre une autre apparence, peut-être ? » Tourner autour du pot n’était sans doute pas la meilleure chose à faire, mais c’était presque l’orgueil de Cibrán qui parlait pour lui à cet instant précis. Patiemment, il enfonça une de ses mains dans sa poche, gardant malgré tout son autre totalement libre, ses doigts enserrés autour de sa baguette. La sienne au moins, n’était pas pointée en direction de la jeune femme qui lui faisait face, ce qui n’était pas son cas à elle. Sûrement qu’il pouvait cependant la désarmer avant qu’elle ne fasse quoique ce soit, alors qu’il la sentait lentement fondre sous son regard, mais il n’en ferait rien. Rien tant qu’elle ne tenterait pas de lui envoyer un sortilège au visage en tout cas. Elle perdait peu à peu de son expression implacable, alors que son cerveau tournait visiblement à plein régime pour expliquer les ressemblances et les différences que Cibrán affichait indubitablement vis-à-vis de son frère. Si seulement ce n’était qu’un tour de passe-passe, quelques gorgées de Polynectar, sa vie aurait été beaucoup plus simple : heureusement pour lui, avec le temps, c’était surtout à Finnian qu’on avait demandé de prendre exemple sur lui, et non pas l’inverse. Mais toujours, aussi loin qu’il s’en souvienne, Cibrán avait toujours détesté cette ressemblance frappante qui les avait toujours liés, eux deux. Et encore une fois, ce soir, les circonstances lui prouvaient qu’il avait eu raison. A la pénombre, il remarqua malgré tout la larme discrète et distraite qui vint glisser le long de la joue pâle de la sorcière ; de son regard sombre, le sorcier la suivit longuement, avant de reporter son attention au fond des prunelles de sa vis-à-vis. Ils pouvaient se fixer en chien de faïence pendant des heures encore, à éluder les questions de l’un et de l’autre encore et encore : il n’allait pas dire qui il était alors qu’elle ne l’avait pas fait, quand même. Même si ça pouvait le mettre dans une situation sacrément compliquée. « Que voulez-vous dans les affaires de Finnian ? » Distraitement il pinça les lèvres, pour ça encore, il ne pouvait pas vraiment se contenter de la stricte vérité – elle ne le croirait sûrement pas, d’ailleurs. Elle avait sûrement raison en tout cas, et tant qu’elle ne lui ferait pas un tant soit peu confiance (assez pour croire qu’il n’était pas un Mangemort en tout cas), ils ne pourraient pas aller bien loin et il pourrait lui répondre la plus pure vérité, qu’elle ne s’y fierait pas. Il haussa donc les épaules, se baignant dans une épaisse indifférence d’apparat. « Que faites-vous dans sa maison ? » Rien ne lui prouvait à lui qu’elle n’était pas un Mangemort après tout ; elle n’en avait en rien l’allure, ni même le regard – et ça, Cibrán pouvait bien en témoigner, pour côtoyer jour après jour, toute une troupe de Mangemorts plus tarés les uns que les autres. « Vous savez que ça pourrait durer des heures, n’est-ce pas ? Au final, on en reviendrait aux mêmes questions, encore et encore. » Il attarda un regard sévère en direction de la jeune femme, c’était elle qui retardait le débat après tout, et elle qui le menaçait également, quand bien même elle pouvait croire le faire à raison. « Vous devriez abaisser votre baguette. » Encore un faux conseil, sans doute qu’elle le prendrait mal une nouvelle fois, il souffla donc un instant, avant de ressortir de sa poche son portefeuille – objet moldu par excellence, dont il avait forcément besoin en vivant dans une ville comme Londres, pour le tendre à la jeune femme. « Mon nom est Cibrán. Oswald. Je ne savais pas qu’il y aurait quelqu’un… » Il faisait un effort, là ; un effort qu’elle sous-estimerait d’ailleurs grandement, mais il avait déjà le sentiment de bien écrabouiller sa si importante fierté, c’était à son tour à elle de faire un effort également. « Vous êtes, donc ? » Il était à présent légitime qu’il demande, en tant qu’officiel frère du propriétaire, mieux valait pour lui savoir qui se planquait dans la maison de son jumeau, rien que par précaution, quand bien même elle ne semblait pas représenter un danger imminent.
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MessageSujet: Re: “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska.   “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska. Icon_minitimeVen 17 Mai - 1:55

Belle-Pryska & Cribràn
This is the end, hold your breath and count to ten... Feel the earth move and then: hear my heart burst again. For this is the end I've drowned and dreamt this moment. So overdue I owe them; swept away, I'm stolen. Let the sky fall when it crumbles! We will stand tall, face it all together...
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Comment en était-elle arrivée là ? Comment la situation avait-elle pu dégénérer à ce point ? Ces deux questions représentaient les variantes d'une interrogation persistante ces derniers temps en l'esprit de la jeune sorcière. Elle ne comprenait pas- ne pouvait pas comprendre- qu'une fois encore le mage noir ait aussi facilement et en aussi peu de temps pu s'emparer à nouveau du pouvoir. Bien-sûr l'humain était corrompu de nature- qu'il soit sorcier ou moldu ne faisait aucune différence, mais à ce point là ? Comment pouvait-on s'amuser de la peur et la souffrance d'autrui ? Comment pouvait-on imaginer séparer des familles entières juste pour le plaisir de ressentir cette sensation morbide vous courir le long de l'échine ? Elle ne concevait pas, vraiment pas non ; elle qui, il n'y avait pas si longtemps encore, avait une famille, des amis, une vie bien installée. Elle qui avait tout. Elle qui n'avait plus rien, ayant tout perdu du jour au lendemain à cause d'une guerre infâme qui la dépassait. A cause du caprice puéril et cruel d'un simple sorcier. Lui qui voulait assainir la race, lui qui ne voulait que des sang-purs. Lui qui était né d'un père moldu... La bonne blague ! La simple idée de la guerre qui faisait rage en ce moment même la révulsait au plus haut point, lui donnant l'impression d'une longue chute sans fin dans un abîme des horreurs. Même les moldus se rendaient compte que tout n'allait pas bien, que quelque chose clochait. Toutes ces morts inexpliquées et injustifiées, tous ces actes de torture. Pourquoi ? A bien y réfléchir, elle n'était même pas sure qu'il y ait vraiment de réponse à cela. Pas plus qu'elle n'était sure qu'un jour vous-savez-qui se retrouverait enfin satisfait. Dans l'esprit de la jeune-femme, ce genre d'individu ne pouvait vivre sans problèmes. Sans causer peine et douleur, sûrement envies étant ancrées dans son système depuis l'enfance. Système pourri de l'intérieur. Elle doutât d'ailleurs sérieusement qu'il puisse rester une once de sentiment humain en celui-dont-on-ne-devait-pas-prononcer-le-nom. Non, ce mage n'était définitivement plus humain ; il suffisait d'ailleurs de voir ce qu'il était devenu pour s'en convaincre d'une façon ou d'une autre. Plus reptilienne qu'autre chose, son apparence faisait en effet froid dans le dos. D'un autre côté, malgré sa profonde haine pour le mage noir, Belle perdait peu à peu espoir en l'ordre et sa cause. Chaque jour qui passait la voyait s'enfoncer un peu plus dans une épaisse vague de pessimisme. Elle ne voyait plus le bon côté des choses, plus depuis que Finnian répondait aux abonnés absents. Elle avait l'impression de se noyer et que personne ne viendrait jamais les aider. Harry Potter ? Elle n'y avait jamais cru, ce n'était qu'un pauvre gosse qui n'avait pas vraiment eu de chance dans la vie. Un mythe. Une barrière derrière laquelle les plus naïfs se cachaient afin de protéger leur pauvre esprit de l'effroyable vérité. Celle qui leur apparaissait comme une évidence une fois la nuit tombée, quand les doutes s'emparaient de leur cœur. Celle qui affirmait qu'aucun héros ne viendrait les défendre, qu'il fallait qu'ils réagissent et seuls au lieu de se cacher derrière un enfant de 17 ans à peine. Quant à l'ordre du phénix, si elle y avait cru, Belle ne le voyait plus gagner. Plus depuis la mort de Dumbledore, plus depuis qu'ils ne faisaient qu'essuyer échecs cuisant sur échecs cuisants. Ils perdaient du terrain, c'était évident. Pourtant, malgré ses doutes, malgré son abattement, la blonde savait au fond d'elle qu'elle ne cesserait jamais de se battre. Elle pouvait bien cesser de croire qu'un jour elle verrait le bout du tunnel, mais renoncer tout court ? Jamais ! Elle était bien trop fière, bien trop entière et bien trop elle-même que pour ne serait-ce qu’envisager d'abandonner les armes. Il n'y avait pas de vie après ; elle ne pouvait l'imaginer. Mais il n'y avait pas de fierté dans l'abandon également. Alors, elle savait qu'elle se battrait, et qu'en un sens elle était dangereuse. Car elle n'avait plus rien à perdre. Enfin, presque. Lui restait Finnian. Ou du moins l'espérait-elle jusqu'à maintenant. Cet instant précis où le sosie de son ami lui fit face.

« J’aurais dû prendre une autre apparence, peut-être ? » Une remarque acerbe brûla la gorge de la jeune femme, mais elle se retint de la dire, évitant ainsi de faire dégénérer la situation avant qu'elle ne puisse obtenir les réponses qu'elle désirait. Aussi, se contenta-t-elle de serrer les lèvres tandis que les yeux de son vis à vis s'ancraient chaque secondes plus profondément dans les siens, comme pour la faire flancher. Comme pour la sonder jusqu'aux tréfonds de son âme. Bien trop fière que pour ne pas soutenir ce regard neutre et froid, Belle ne put empêcher un frisson de lui courir le long du dos. Elle n'aimait, en effet, pas du tout la sensation que lui inspirait cette impression de connu et d'inconnu à la fois. Elle avait l'impression d'être plongée en plein rêve ; comme si toute réalité tangible devenait absurde. Si seulement... Elle aurait tout donné pour n'être qu'endormie ; pour ne pas avoir à affronter cette imposture pour de vrai. Cet homme, dans le corps de son ami, apparaissait presque comme une insulte aux yeux de la blonde, souvent prompte à s'enflammer. Preuve en était, sa baguette pointée en direction de son interlocuteur, alors que celui-ci laissait la sienne pendre presque nonchalamment au bout de son bras. Cette défiance qu'elle avait dans le regard, et pourtant cette larme discrète qui lui échappa, attirant le regard de l'homme qui lui faisait face l'espace d'une fraction de seconde. Tant d'incohérences dans le comportement de la demoiselle, dans son esprit embrumé par les émotions. Elle s'en voulait de se laisser aller de la sorte, se maudissait même à force de se mettre dans une telle position de faiblesse. D'un autre côté, elle savait qu'elle pouvait également en jouer. De par sa frêle silhouette et sa tendance émotive, Belle donnait souvent une impression de fragilité et d'incapacité à se défendre. Alors que la vérité, elle, était tout autre. Belle avait déjà su se tirer de situations potentiellement plus dangereuses que celle actuelle. Bien que, encore une fois, aucune de ces situations ne l'avaient à ce point ébranlée psychologiquement. « Que faites-vous dans sa maison ? » Voilà qu'il retournait la situation à présent. Belle fulminait, et bien que tentant de ne pas laisser ses émotions transparaître, il fallait avouer qu'elle n'était pas très douée pour l'exercice. Moins que l'individu qui lui faisait face du moins, avec son regard d'acier et son visage neutre. Pour peu, elle aurait presque pu avoir du mal à le comparer à un être humain. « Vous savez que ça pourrait durer des heures, n’est-ce pas ? Au final, on en reviendrait aux mêmes questions, encore et encore. » Elle le savait, parfaitement même, mais n'était pas décidée à céder du terrain pour autant. Si l'on pouvait attribuer un énorme défaut à la jeune-femme, c'était en effet sa facilité à se montrer plus bornée qu'une mule. Elle aurait pu continuer encore des heures de la sorte, par simple fierté personnelle. C'était en quelque sorte ce qui faisait sa force, mais sa faiblesse également. Heureusement pour eux deux, il finit par faire le premier pas. Fouillant de sa main libre dans sa poche, il rendit Belle encore plus nerveuse et méfiante. Que pouvait-il bien chercher de la sorte dans un moment pareil ? L'esprit en alerte, elle aurait voulu raffermir un peu sa prise sur sa baguette, si cela avait été humainement possible de la serrer encore plus fort. Elle se contenta donc d'attendre, le regard toujours rivé dans les yeux de son vis à vis ; et finalement, à son grand étonnement, il ne fit que sortir de sa poche ce qui avait l'apparence d'un simple porte-feuille moldu. Rassurée, bien que toujours sur le qui-vive, Belle dû se retenir de lâcher un soupir de soulagement. « Vous devriez abaisser votre baguette. Mon nom est Cibrán. Oswald. Je ne savais pas qu’il y aurait quelqu’un… Vous êtes, donc ? » Faisant à nouveau fi du pseudo conseil, Belle ne pu s'empêcher de fixer la carte d'identité du sorcier d'un ai surpris. Oswald.. Comme Finnian... Si il y avait bien une chose à laquelle elle ne s'était pas attendue, c'était ça. Finnian aurait donc eu un jumeau ? Outre le vague sentiment de trahison qui l'envahit, ce fut surtout l'incompréhension qui baigna le regard de la demoiselle. Comment avait-elle pu passer autant de temps avec un être humain et ne même pas connaître cette information sur celui-ci ? Certes, Finnian n'avait jamais vraiment aimé parlé de lui-même, mais tout de même. Elle qui s'était targuée de bien le connaître après tous ces moments passés ensembles tombait de bien haut. Pauvre idiote ! Laissant finalement doucement retomber sa baguette, Belle ne sut pas quoi dire. Pour la première fois de vie, elle se retrouvait sans voix. Et la seule chose qui lui venait à l'esprit en ce moment était une simple interrogation. Une interrogation qui la terrorisait, car cette toute petite question concernait le destin de celui qu'elle avait si longtemps attendu. Celui qui semblait lui avoir caché toute une partie de lui-même.  « Je m'appelle Belle. Et je suis censée attendre votre frère. » Bien entendu, elle n'avait pas donné son prénom entier, ni d'information trop importante puisqu'il était maintenant évident qu'elle s'était attendue à retrouver Finnian et non ce Cibrán. Pourquoi cette prudence alors qu'il venait de lui donner son identité entière ? Sûrement parce qu'une part d'elle-même ne voulait pas encore y croire. Pas tout de suite en tous cas.  « Savez-vous où il se trouve ? » Cette simple question portait à elle seule tous les doutes de la jeune-femme. Tous ses espoirs également. Elle ne savait pas comment formuler sa crainte autrement. Cette crainte qui vrillait son esprit depuis trop de jours déjà, brouillant jusqu'à son jugement.  « Vous a-t-il donné de ses nouvelles ? » Malgré le ton neutre et détaché qu'elle aurait voulu adopter, elle ne put que murmurer cette dernière réplique, comme pour éviter de briser l'instant. Et, les yeux toujours plongés dans ceux de Cibràn, elle ne put s'empêcher de détailler les prunelles de ce-dernier d'un œil nouveau, notant toutes les différences avec son jumeau. Sans animosité cette fois, aucune. Au fond, même si quelque part elle n'était pas totalement convaincue, une grande partie d'elle voulait y croire. Croire également qu'il lui apporterait les nouvelles qu'elle voulait entendre et non celles qui devaient certainement représenter la réalité. Croire qu'elle n'était plus seule à attendre le retour d'un ami. Au fond, elle n'était juste pas prête.
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MessageSujet: Re: “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska.   “ like thunder and lightning, cold and the warm / belle-pryska. Icon_minitimeMer 29 Mai - 2:38






Your walls are up, too cold to touch it. your walls are up, are up too high to climb. I’m staring at the clock but the clock doesn’t talk it just stands still.
— belle-pryska & cibrán-yaexen



Il n’avait jamais été une découverte pour Cibrán, le fait simple que la vie de son frère se soit toujours avéré être un mystère pour lui. Peut-être était-ce dès leur première rentrée à Poudlard, alors que le Choixpeau les envoyait tous les deux dans une maison différente, qu’ils avaient commencé à définitivement s’éloigner, à perdre une part de leur lien qui n’avait jamais refait surface pour le reste de leurs jours. Qu’ils soient dans la même maison n’aurait sûrement rien changé : le château avait été bien trop grand, et les relations des deux frères avec leur entourage bien trop différentes – ils n’auraient jamais tous les deux atterri à Serdaigle ou à Gryffondor, tout simplement parce qu’autant que Cibrán était incapable de faire preuve de courage et de loyauté, son frère lui, avait toujours renoncé aux ambitions brûlantes qui avaient fini par littéralement dévorer son jumeau. C’était ainsi, écrit sûrement, et le temps n’était plus à l’amertume : du vivant de Finnian, l’un comme l’autre n’avait jamais cherché à resserrer ces liens distendus entre eux, et il était logique que leur relation connaisse une fin désastreuse dans ce genre-là – la guerre forçait les inimitiés à se révéler, les liens puissants à se consolider. Et ils avaient beau avoir partagé le même ventre pendant neuf mois, les mêmes parents, frères et sœurs pour des années, ça n’avait jamais fait d’eux des vrais jumeaux, à croire qu’ils défiaient à eux deux depuis toujours, les lois impénétrables de mère nature. De tous ces songes, Cibrán ne voulait pas s’en encombrer : au Ministère, peu de gens connaissaient l’existence d’un frère jumeau dans la vie du sorcier, il avait prétexté que ce n’était qu’un frère, mort dans un bête accident. Et tous, trop happés par leurs propres problèmes, n’avaient généralement pas cherché plus loin. Tous, sauf Katherine Sheraton, qui commençait à dangereusement mettre son nez dans des affaires qui ne la concernaient pas – peut-être était-ce aussi pour cela que Cibrán se forçait à faire un détour jusqu’ici, au plus profond de l’intimité secrète de son jumeau. Il s’y sentait bien étranger – même là, leurs univers étaient plutôt différents : au calme qui reposait la bâtisse dans laquelle il se trouvait, là, maintenant (ou qui avait rythmé leur vie dans leur village de naissance), Cibrán avait préféré l’agitation de Londres, ville qui ne dormait jamais. Et là où Finnian se contentait de peu, son frère hantait une maison bien trop grande pour lui, soigneusement rangée à l’opposé du bordel qui traînait un peu partout. Finnian avait au moins longuement investi les lieux, et ça se lisait dans chaque recoin sur lequel le sorcier posait son regard - alors que Cibrán, lui, admettait volontiers passer plus de temps dans son bureau au Ministère de la Magie plutôt que dans sa propre maison, qu’il avait pourtant payé les yeux de la tête. Londres, ce n’était pas une ville dans laquelle on pouvait s’installer en sortant une poignée de gallions, et pour investir sa demeure, Oswald avait dû se faire aux mœurs moldues, ce qui ne le dérangeait plus grandement à présent. Et quand bien même certains pouvaient le juger pour ça, il ne serait certainement pas envoyé à Azkaban (même dans la situation actuelle) pour avoir choisi un quartier moldu plutôt qu’un des appartements au-dessus des boutiques du Chemin de Traverse. Heureusement, puisqu’aux dernières nouvelles, celui-ci était plutôt dans un mauvais état depuis que les Mangemorts y faisaient des passages réguliers, tandis que la capitale anglaise, elle, restait le territoire des moldus, une ville hantée par la guerre tout autant que préservée de celle-ci. Un paradoxe à elle toute seule, sans doute, mais pour le moment (et tant que Harry Potter ne serait pas éliminé sans doute), ni le Mage Noir, ni ses disciples ne semblaient disposés à se pencher sur le monde des moldus, autrement que pour l’insulter de loin et le dénigrer aux yeux des autres sorciers, plus ou moins difficiles à convaincre. Les mentalités avaient déjà changé au sein du Ministère, et ceux qui continuaient de croire en l’égalité entre sorciers et moldus, le taisaient bien soigneusement : Cibrán, lui, n’avait jamais eu d’avis sur ça, comme le lui avait imposé sa famille pendant toute sa vie – n’avoir d’avis sur rien, ne se mêler de rien, c’était généralement ainsi qu’on s’en sortait le mieux et il tenait définitivement à bien s’en sortir une fois cette guerre terminée.

Car elle se terminerait un jour, pour l’un ou l’autre des camps – c’était irrémédiable, que ce soit demain, dans dix ans ou dans un siècle. Et pour cela, Cibrán aurait souhaité de tout son cœur sans doute, que Finnian partage son opinion sur le sujet, plutôt que de bêtement se jeter dans une cause qui était déjà à moitié perdue : bien souvent, l’esprit de Oswald se perdait dans des songes qui annonçaient un avenir où Lord Voldemort était victorieux, et non pas Harry Potter et les quelques membres de l’Ordre du Phénix qui continuaient de le suivre. Finnian n’avait sûrement jamais été de cet avis, parce qu’il avait été soit extrêmement optimiste, idéaliste ou stupide – Cibrán n’avait pas encore fait son choix, tout simplement parce qu’il n’avait jamais pensé avoir à un jour, attacher à son frère un pareil défaut. Les Gryffondors étaient après tout, en principe, étrangers à ce genre de tares ; mais l’engagement de Finnian pour l’Ordre du Phénix aurait pu, un jour ou l’autre, mettre la vie de toute leur famille en danger. Et cela, Cibrán ne pouvait l’accepter, quand bien même c’était d’abord à ses propres ambitions qu’il avait pensé, au moment de comprendre l’acte irrémédiable que commettait son frère. Prendre part à cette guerre, c’était officiellement et égoïstement se mettre en danger : car autant qu’il prônait être seul, n’avoir aucune famille (car il en avait honte, sûrement), pas même un frère avec lequel il partageait le même visage, Finnian restait un Oswald, un héritier d’une famille de sang-pur, dont les relations et la réputation avaient été soigneusement analysées dès l’avènement des Mangemorts. Cibrán n’avait jamais su quel miracle leur avait caché l’existence de Finnian pendant aussi longtemps, mais c’étaient bien des secrets qui étaient à présent enterrés avec le jumeau Oswald, six pieds sous terre, là où plus jamais ils ne pourraient ressortir. Ou presque, c’est ce à quoi il avait pensé en tout cas, lorsqu’il avait commencé peu à peu à détruire les dernières traces d’existence de son frère, ses réminiscences d’appartenance aux Oswald ou à l’Ordre du Phénix, au cas où les Mangemorts finissent par trouver ce lieu : ainsi, ils ne remonteraient ni à lui, ni à quelqu’un qui devrait alors payer le prix pour les erreurs de Finnian. Et finalement, peut-être avait-il tort d’agir ainsi, mais alors que son regard sombre sondait la jeune sorcière qui était apparue à lui, l’assurance d’avoir fait ce qu’il fallait revenait s’imposer à ses idées – en détruisant les quelques paperasses qu’il avait envoyées dans la cheminée, peut-être l’avait-il un tant soit peu protégée. Elle, cette fille, Belle, à laquelle Finnian avait assez tenu pour l’amener jusqu’ici, dans le fin fond de l’Angleterre où elle était sûrement bien protégée. Ou presque, car solitaire et abandonnée, elle se baignait dans des promesses que son camarade ne respecterait jamais – mettant sans le savoir sa vie en danger, alors qu’à la place du frère Oswald, ç’aurait pu être des Mangemorts qui auraient apparu ici, pour fouiller la maison de fond en comble. Ceux-ci n’auraient sûrement pas fait de quartier en la voyant arriver, car malgré ce qu’elle croyait, elle était sans doute bien plus facile à désarmer qu’il ne l’était lui : baguette pointée ainsi en avant, c’était comme une invitation à n’importe qui qu’elle lançait pour qu’on la désarme et prenne alors le dessus sur la pauvre âme perdue qu’elle était. Bien entendu qu’elle semblait perdue, ici, à traîner dans la poussière silencieuse et lourde qui recouvrait peu à peu les derniers lambeaux d’existence de Finnian – jamais il ne reviendrait à elle, mais elle ne le savait sûrement pas encore, isolée de cette manière. Il semblerait que Finnian n’ait jamais douté de rien, qu’il n’avait en tout cas, jamais eu peur de ne pas avoir assez de courage pour la retrouver : que pouvait-elle bien représenter pour Finnian, au final ? Plus intrigante que les bouts de papier de son frère, auxquels Cibrán n’avait accordé que peu d’attention finalement, la sorcière blonde regorgeait de bien de secrets, que ce soit sur celui qu’elle avait toujours vu comme son ami, ou sur ce qu’avait été la vie de celui-ci depuis qu’il s’était définitivement détourné de sa famille pour se lancer là-dedans. Là-dedans – cette vie-là qui avait fini par se retourner contre lui, aussi brutalement que son jumeau lui-même : mais c’était aisément encore, que Cibrán parvenait à chasser les quelques piques de culpabilité qui venaient s’enfoncer sournoisement dans son esprit.

C’était jusqu’alors en tout cas, tandis que le lourd fardeau de la sorcière tombait soudainement dans l’air. Attendre, elle devait attendre Finnian. Et elle aurait pu attendre pour le restant de ses jours, jusqu’à se faire prendre par quelqu’un s’aventurant jusqu’ici, envoyée à Azkaban ou droit à la mort : il était curieux alors, de constater à quel point la destinée basculant pour un être, pouvait alors influencer la vie de bien d’autres personnes. Pourtant cette philosophie échappait complètement à Oswald, alors qu’il toisait intensément la sorcière. Loin de lui l’idée de la juger cependant ; peut-être était-ce une rage contre Finnian qui naissait au creux de son poitrail ? Contre lui-même ? La guerre poussait à faire des choses peu recommandables, pourtant, Cibrán n’avait jamais songé à combien de vies sa décision pourrait changer : tous les gens que Finnian aurait pu sauver un jour, qui ne seront finalement jamais sauvés. Elle, cette fille. D’autres encore. Lui, sûrement. Car ses ambitions brûlant au creux de son ventre, ses volontés d’acier qui plieraient sans jamais se briser, finiraient par le dévorer entièrement, happer son âme avec autant d’efficacité qu’un Détraqueur. Elles l’avaient déjà fait, au combien il le niait – mais en les embrassant, il avait perdu son frère, et quelques-uns des amis qu’il s’était faits à Poudlard (ceux qui ne partageaient pas le même avis que lui, en tout cas) – mais la guerre, l’échéance mortelle que représentait chaque journée s’élevant à l’horizon, remettait parfois tout en question. A Londres cependant, dans le rythme infernal de ses jours de travail, Cibrán parvenait aisément à chasser ces songes parasites, mais là, maintenant, ses prunelles sombres plongées dans les yeux clairs de la sorcière, c’était tout qui lui revenait en mémoire, dans une gifle claquant dans l’air. Ou presque. De marbre, froid et toujours aussi distant, seule une crispation de la mâchoire trahit la tension qui posséda de part en part le sorcier lorsque l’interrogation de la jeune femme brisa le silence. Où il se trouvait ? Dans leur village de naissance, à quelques centaines de mètres de leur maison d’enfance, où vivaient encore leurs parents : au cimetière de Turkellham, six pieds sous terre, depuis ce qui semblait subitement être une éternité à Cibrán. Ça ne faisait pourtant que quelques jours, une semaine à peine – pas assez de temps pour que Belle abandonne l’idée qu’il ne vienne un jour, et trace son chemin en solitaire. Il aurait voulu baisser le regard, mais il n’en fit rien ; pas même lorsqu’elle abattit l’enclume de son impatience, de sa nervosité à nouveau sur lui : de ses nouvelles ? Malgré lui, Cibrán sentit un ricanement amer glisser de ses lèvres – elle avait sûrement des nouvelles plus fraîches que lui, venant de Finnian lui-même. Eux deux, ils ne s’étaient pas parlés depuis des lustres, si ce n’est lorsque Cibrán s’était forcé un chemin jusqu’ici, pour tenter de faire comprendre à son jumeau que ses choix de rejoindre l’Ordre du Phénix étaient fous, et finiraient par mettre leur famille en grand péril. Rencontre qui s’était terminée dans une brûlante dispute, où aucun des deux n’avait réussi à faire entendre raison à l’autre (comme d’habitude) et peut-être que cette femme, face à Cibrán, avait pu être, fut un temps pour Finnian, une motivation assez importante pour qu’il écarte complètement la sécurité de sa famille pour la privilégier, elle. Que devait-il dire ? Orateur naturel, Cibrán n’avait jamais eu le moindre problème pour entretenir une conversation, faire preuve d’une verve à nulle pareille et lancer tous les sujets de conversation possibles et imaginables, des plus chiants aux plus intéressants mais là… Devait-il mentir, alimenter en elle un espoir vain mais plus aisé à avaler ? Ou dire la vérité (ce qui n’était définitivement pas une spécialité pour lui) ? Un instant, la lèvre du sorcier frémit, alors qu’il prenait un long souffle, redressant ses épaules, prenant une allure plus fière que celle, légèrement agacée, qu’il avait eue jusque-là : elle avait baissé sa baguette, après tout. « Eclairons un peu cette pièce, voulez-vous. » Finit-elle par lâcher, non sans une amertume dégueulasse au fond de la gorge. D’un geste de la baguette, il alluma les quelques lumières autour d’eux, fit vibrer plus fort le feu dans la cheminée, avant de ranger celle-ci dans un regard entendu à l’adresse de la blonde – signe qu’il ne l’attaquerait pas dans un même mouvement. Finalement, il se retrouva à fuir son œillade, son regard vaquant plus avant dans la pièce autour d’eux : maintenant, il pouvait nettement la voir, comme il distinguait très bien la jeune femme à côté de lui. Blonde, comme il le lui avait semblé, quoique d’une couleur d’or plus éclatante encore. Petite, l’allure vulnérable, fragile, comme ni lui ni Finnian n’avaient semblé l’être pendant toute leur vie. D’office, elle attirait une certaine affection, éveillait quelque chose dans le plus froid des cœurs ; c’était comme une assurance qu’Oswald ne put s’empêcher d’avoir.

En quelques pas, Cibrán rejoignit un mur, à côté de la cheminée, s’appuyant dos contre celui-ci, avant de croiser ses bras contre sa poitrine – près du fond comme ça, ronflant avec puissance dans son âtre, la chaleur était presque étouffante, mais il n’en tint guère compte, ne souhaitant que rien ne trahisse sa nervosité. Car oui, c’était sans doute ça qu’il portait le plus difficilement, cette tension palpable née en lui, répondant à l’inquiétude palpable dans la voix, les attentions de la jeune femme. Depuis le début de la guerre pourtant, il en avait vus des gens inquiets, des gens pleurer parce que leurs proches étaient envoyés à Azkaban parce qu’ils étaient des nés-moldus – il avait vu des familles détruites, dont la sienne d’ailleurs. Mais face à cette fille, cette Belle, il avait l’âpre sentiment que Finnian avait importé pour elle plus qu’il n’avait importé pour lui-même – plus que n’importe quelle personne envoyée à Azkaban jusque-là avait importé pour d’autres personnes. C’était stupide, mais c’était ce qui faisait naître autant de culpabilité en lui, l’impression d’avoir plongé dans un torrent de sentiments trop forts pour lui ; de choses que Finnian avait toujours comprises, qui lui avaient complètement échappé pendant toutes ces années. Et c’était bien pour cette seule chose, cette affection que Finnian avait toujours su avoir pour le monde, que Cibrán s’était parfois montré bien envieux envers son frère. Car lui, n’était finalement que le type du Ministère de la Magie, département des Mystères, ambitieux et envieux, qui visait les plus hautes sphères des plus hauts échelons du monde magie – qui n’atteindrait peut-être jamais le haut du panier, parce qu’à présent, sa propre destinée ne lui appartenait même plus. « Finnian est mort. » Lâcha-t-il dans un simple souffle, marmonnant presque pour lui-même, s’accrochant pourtant à l’assurance qu’elle l’avait entendu, parce qu’elle avait sûrement suivi chacun de ses gestes, chaque cheminement de ses songes en l’attente de ses réponses. Il venait de les lui donner, en trois simples mots, prononcés d’un ton affreusement neutre, sans petits ornements de désolation ou de compassion : il n’y avait aucun moyen d’enjoliver cette triste réalité, aucune phrase à prononcer pour alléger cette peine glaciale qu’elle ressentirait – qu’il ressentait aussi, dans un coin étouffé de son cœur, une bouche grande ouverte qui hurlait sa peine, semblant étouffée par l’oreiller épais de son arrogance. Ils avaient chacun choisi leurs desseins en conséquence de leur héritage, des vies qu’ils avaient menées – et si Cibrán n’avait pas pris la décision de faire tuer son frère, il l’aurait regretté, un jour ou l’autre : parce qu’il aurait été renvoyé du Ministère, envoyé à Azkaban sans doute, incapable de prouver qu’il n’avait aucune implication quelle qu’elle soit dans les actions de son frère. Sa famille aurait également été envoyée à Azkaban, accablée par des accusations qui les traiteraient alors de traitres à leur sang. Il n’aurait su le tolérer ; encore moins pour satisfaire les envies orgueilleuses de son jumeau. Jamais. Un nouveau choc électrique se répandant de son esprit à son corps lui fit serrer les dents, alors qu’il se souvenait subitement que la jeune femme était toujours là, et que le couperet tranchant qu’il avait jeté à son adresse, n’avait sûrement pas été des plus tendres – qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire, au fond ? « Un groupe de rafleurs l’a trouvé. Je suppose qu’ils étaient trop nombreux. On… ne le saura jamais vraiment. » Ponctua-t-il plus affirmatif qu’il ne l’aurait voulu : mieux valait que personne n’apprenne jamais la vérité sur la mort de Finnian, et Oswald comptait bien garder ce secret à l’état de secret, même si pour cela il devait lui-même entacher la magie de sa baguette en prenant la vie des rafleurs qui avaient fait la sale besogne à sa place contre une poignée de gallions. D’un regard fébrile, il trouva la sorcière, sa langue se coinçant entre ses dents, comme s’il cherchait ses mots, les pesait, les quantifiait. « On l’a… enterré il y a quelques jours. N’importe qui peut débarquer ici à tout moment, pour n’importe quelle raison possible : un Mangemort, ou un rafleur. Ou n’importe qui d’autre que moi… Vous devriez partir. » Souligna-t-il finalement, comme si se concentrer sur la destinée de la jeune sorcière semblait préférable à ressasser les choix qu’il avait faits, le meurtre de son frère et la responsabilité qu’il avait là-dedans. Il se rendit compte alors qu’il s’était décollé de contre le mur, esquissant quelques pas vers la sorcière. Avant de se détourner, par simple réflexe, pour s’arrêter devant le foyer de la cheminée, observer longuement les flammes rougeoyant au fond de celle-ci : et le monde continuait de tourner, le temps de passer. La loi imprenable du monde n’en avait que faire de la mort de Finnian, mais l’air s’était subitement fait étouffant dans la petite pièce. Glacial – mais étouffant.
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