Je me souviendrais toute ma vie du jour de mes onze ans. Ce jour où tu attends impatiemment de recevoir la lettre la plus importante qu'il soit. J'étais là, le nez collé à la fenêtre à attendre de voir un hibou dans le ciel, tout en mangeant des dragées surprises que j'avais réussis à cacher sous mon oreiller. Au moment où je le vis, je fis un bond hors de ma chambre en direction du salon. J'ai couru aussi vite que possible en réussissant avec exploit à ne pas dégringoler les escaliers.

Au moment ou j'ouvris la porte, je vis mon père une lettre à la main et sourire en pleine bouche. « C'est fou le bruit que peux faire une jeune fille aussi délicate lorsqu'elle est pressée...Digne d'un troupeau d'hypogriffes ! » Mon père aimait par-dessus tout me taquiner, en se trouvant plus malin que moi ! « Papa, donne-cette lettre! Je t'en pris ! » Après avoir réussi à l'attraper en sautant le plus haut possible, je l'ouvris à toute vitesse. Elle était là entre mes mains ! Je regardais autour de moi, la seule personne qui manquait était la plus importante qui soit, mon frère. Timothy ne pouvait pas être là et j'étais triste de le savoir loin de moi. « Je suis sûre que ton frère serait très fier de toi Aurora. » Ma mère, en voyant mon regard se disperser dans la pièce comme si j'avais perdu quelque chose, avait sûrement deviné le fond de mes pensées.

Je me sentais prête à y aller. Nous étions à King's Cross au quai neuf trois quarts. Le quai était surpeuplé de sorciers de tout âges. Les jeunes, qui comme moi, étaient à la fois perdus et émerveillés par cette rentrée et les parents stressés et émus de voir leurs enfants partir à l'école la plus magique qu'il soit. J'avais étudié pendant des semaines, différentes matières pour avoir de l'avance. Entre les sortilèges, les potions études des forces du mal et plus encore, Maman me passa les vieux livres de Timothy. Je les gardais précieusement dans ma chambre comme s'il s'agissait d'un trésor.

Je les lisais tous les soirs et entre deux balades que je faisais au bord des falaises qui longeaient la maison. Je savais que bientôt, j'allais être séparée de ma famille. Moi qui avais l'habitude de passer mes journées avec ma mère et attendre mon père avec impatience le soir. J'allais maintenant vivre dans un dortoir avec d'autres filles de ma maison. En pensent à cela une peur me vint en tête. «Et si je n'étais pas une Poufsouffle? » J'entendais mon père rire en voyant ma tête face pétrifiée. J'avais dit tout haut ce que je pensais tout bas. « Ton frère nous a tenu exactement le même discours, juste avant son départ. Il n'y a aucune raison que tu ne sois pas une Poufsouffle Aurora. » L'heure de monter à bord était arrivée. Après un dernier tendre baiser de mes parents, je pris le Poudlard Express en direction de l'école tant rêvée. Je pris place dans le train et je fis après avoir soufflé sur le carreau de la fenêtre un coeur en regardant mes parents disparaître au loin.

« La place est libre ? » Une jeune fille aux cheveux blonds étincelants et aux yeux aussi bleus que les miens, entra dans mon wagon et me sorti de mon roman à l'eau de rose entre deux jeunes sorciers dont les familles étaient plus qu'ennemies. « Oui, bien sûre ! » Je lui fis de la place pour qu'elle puisse s'asseoir à côté de moi. J'étais contente de savoir que je n'allais pas passer le trajet toute seule. « Je m'appelle Amanda ! » « Moi c'est Aurora enchantée ! Une chocogrenoulle ? » Elle prit une grenouille en me remerciant avec un soupçon de timidité. Nous avons parlé pendant tout le reste du trajet, en découvrant les innombrables points communs que nous avions. J'étais sûre d'une chose, une belle amitié était en train de se créer dans ce wagon numéro six.

Christmas Light

En rentrant dans la grande salle, je restais subjuguée par ce gigantesque sapin qui trônait près de la table des professeurs. De la neige, sèche et tiède, tombait du ciel enchanté et la cheminée était allumée. Des élèves qui ne rentraient pas chez eux pour les fêtes, étaient en train de jouer à la bataille explosive ou encore aux bavboules. Je vis au loin Amanda et Andrew discuter, un livre entre les mains. Andrew était un élève de notre maison. Il jouait dans l'équipe de quiditch et je soupçonnais Amanda d'en pincer pour lui. Nous avions rendez-vous dans la grande salle après mon cours de runes afin de nous retrouver une dernière fois avant mon départ. J'étais la seule de mes amis à rentrer pour fêter Noël. Les parents d'Amanda n'avaient pas les moyens de lui acheter un billet pour rentrer et Andrew se sentait mieux à Poudlard que dans sa famille.

J'aimais fêter Noël dans ma grande maison que ma mère savait si bien décorer. Il y a quelques années, j'aidais encore ma mère pour les préparations de ce jour si précieux. « Tu vas pouvoir retrouver ton frère Aurora ! » Devant cette affirmation, un immense sourire se posa sur mon visage. Je n'avais pas vue Timothy depuis des mois. Les nombreux hiboux qu'il m'envoyait n'arrivaient pas à compenser son absence. Je n'avais envie que d'une chose, qu'il reprenne le poste de Monsieur Brûlopot. Loin de moi l'idée de jeter des cognards au visage de ce professeur. Il était une sorte de mentor pour mon frère. Mais si un jour, il rendait sa baguette, je pourrais espérer que mon frère prenne sa place. Cela voudrait dire que je pourrais voir mon frère tous les jours ! Il y avait quand même un mauvais côté à cela. En le connaissant, il serait toujours là à me protéger ou me défendre, ce qui me mettrait sûrement mal à l'aise. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Je sais qu'il prend son rôle de grand-frère très à coeur et il m'aimait autant que moi je l'aimais.

En arrivant à la gare, je vis ma mère me faire de grands signes. Je courus la rejoindre pour la prendre dans mes bras. « Je suis tellement contente que tu sois là ma Aura ! » son regard attendrit me donna envie de rester ici, dans ses bras pendant des heures. Jusqu'au retour, je lui expliquais en long et en large mes cours, les dernières bêtises en date faite par Amanda et moi, notre nouvel ami Andrew. Dès notre arrivée, je m'attelais aux préparations. Je voulais que tout soit prêt à l'arrivée des hommes de la maison. « Wigardium leviosa ! » En un rien de temps, j'accrochais les guirlandes au plafond. Ma mère étant moldu, elle ne pouvait pas faire ce genre de choses, sans que ça prenne des heures. La main dans la farine, le chocolat et la cannelle, j'entendis le bruit de la porte d'entrée. Je ne sais encore comment, mais je reconnais le pas délicat de mon frère. «TIMOTHY ! » En à rien de temps je courus le rejoindre dans le salon. Je le pris et le sera dans mes bras aussi fort que possible. « Je suis désolée ! » Je ne pus m'empêcher de rire aux éclats en voyant que j'avais complètement enfariné sa veste.

«Je pari que tu as pleins de choses à me raconter ! » Je pouvais l'écouter parler pendants des heures de sa passion. Il y mettait une telle joie que s'en était communicatif. En regardant ce tableau, de cette famille si heure, je ne pus m'empêcher de penser à Amanda et Andrew qui était seul dans l'école. En voyant mon visage se renfermer, mon frère me pris la main en me souriant. En le regardant rire avec mes parents, je me rendais compte d'une chose. Le plus de tous les cadeaux étaient d'avoir cette famille si formidable. Elle avait ses petits défauts comme tous, mais elle convenait totalement. Ce qui est bien avec ce cadeau, c'est que je n'ai pas besoin d'attendre un an pour l'avoir. Pas comme le cadeau si mystérieux que mon frère vient de mettre au pied du sapin... «Aura arrête de toucher à tes cadeaux ! Ce n'est pas encore l'heure. »

Une sucrerie de vie bien menacée

J'aimais énormément mon travail chez Honeydukes. Les sucreries sont pour moi une réelle passion depuis que je suis toute petite. J'aime les préparer dans l'arrière boutique et aller les servir aux clients. Les rues de Préaulard étaient de moins en moins sûres. Une sorte de menace flottait dans les airs. La gaieté et l'insouciance habituelle des passants laissaient place à une peur se reflétant dans leurs yeux. Ce mage noir était en train de prendre le pouvoir sur notre monde. J'avais bien l'intention de ne pas rester là les bras croisés. J'avais remarqué l'absence de certains habitués de la boutique depuis quelques semaines. Les troupes d'enfants dévastants tous les rayons, étaient beaucoup moins présentes. Madame Pimeverche n'était pas venu prendre ses habituels souris glacées depuis plus de deux semaines. J'avais peur d'apprendre un jour, qu'elle avait disparu. Elle m'avait avoué, lors d'une discussion, que ses parents étaient des moldus. Cela moi ne me posait aucun problème. Ma mère en était une et j'en étais fière.

Cette histoire de nature de sang commençait sérieusement à m'énerver. La discrimination et la tension que cela provoquait, me rendait folle de rage. J'avais entendu parler de sorciers qui dénonçaient leurs voisins ou encore collègue nés moldus. « C'est une réelle honte de faire ce genre de choses. Si je peux aider n'importe quel sorcier né moldus ou je ne sais quoi encore je le ferais ! Cette histoire de sang est juste stupide ! La nature de notre sang ne fait pas de nous ce que nous sommes. Ce sont nos valeurs et la bonté de notre coeur avant tout. » Si mon frère m'avait entendu dire haut et fort ce long discours, il aurait été hors de lui.

Le fait que je prenne pars à cette guerre, ne l'enchantait pas spécialement. Il préférait que je reste sage et surtout que je me taise! Je sais que je suis encore jeune et que je suis d'une nature à vouloir sauver le monde entier, la veuve et l'orphelin et bien plus, mais je ne pouvais pas rester là sans rien faire. L'Ordre du Phénix avait besoin d'aide. Mais si mon frère apprenait que je sympathisais ou pire que j'aidais cette résistance, il finirait par m'enfermer dans l'une de ses cages pour je ne sais quelles créatures.

Que devais-je faire écouter la voix de la raison, mon frère ainsi que ma famille en restant caché et me tire en attendant que ce combat cesse ? Ou me battre pour mes convictions malgré tout ? Ce choix était encore trop dur à faire pour moi. J'avais trop peur de décevoir mes parents et surtout mon frère. Une chose m'apeurait aussi. Je craignais qu'ils se servent de ma famille comme menace. Mon frère travaillait à Poudlard, il serait facile pour eux d'avoir la main dessus, encore plus sur ma pauvre mère. Rien que cette idée de perdre un membre de ma famille, me remplis les yeux de larmes.

J'étais devant un tournant de ma vie à devoir prendre un choix qui allait certainement changer mon destin. Mon petit monde de sucreries étaient en train de s'écrouler devant mes yeux. Ne vais-je pas regretter de rester là sans bouger ma baguette ?