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 (TC1) THIS IS HALLOWEEN

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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeDim 24 Fév - 11:19

On ne peut pas dire que la jeune femme soit très aimable, bien au contraire. Tandis que mes prunelles se fixent dans les siennes, j’ai cette étrange impression de devoir subir une agression constante, alors qu’il ne fait aucun doute qu’elle n’a de cesse de me juger. Pourtant, elle m’a déjà montré qu’elle ne me connaissait pas. Rien que le fait qu’elle ignore tout de moi, du fait que les autres personnes ici présentes soient mes amis – ou presque, puisque même si je défends Théodore auprès de Pansy, je ne peux pas dire que je l’apprécie plus que cela, puisque le simple fait de le croiser dans un couloir, me fait ressentir une rage soudaine à son égard ; sans compter que je ne connais pas réellement London, même si elle ne me dérange pas plus que cela, il faut le dire – à mon simple prénom. De mon côté, je crois que le fait qu’elle m’agresse ainsi, sans raison valable apparente, est amplement suffisant pour que je puisse me permettre de la juger. Et ce qui ressort de mon analyse silencieuse de sa personne, ne me plait pas plus que cela. Bien sûr, elle est différente des autres personnes de sa maison, personnes qui ont le don de me taper sur les nerfs en temps normal, mais elle possède tout de même cette arrogance, propre aux élèves issus de serpentard. Aussi n’est-elle pas si différente de tous les autres, que ce qu’elle tente de faire croire. Pourtant, un instant, l’espoir qu’elle soit cette personne venue changer la donne, m’a habité. Espoir rapidement dissipé ceci-dit, puisque son caractère imprévisible, la rend peut-être même plus dangereuse que tous les autres. Mais peut-être que si elle ne semblait pas aussi instable, elle pourrait être parfaite pour contrer ce préjugé à propos de l’ensemble des verts et argents. Sauf que pour le moment, c’est complètement inenvisageable. Elle ne parait pas pouvoir se contrôler elle-même, alors comment d’autres personnes pourraient la présenter comme l’espoir des serpentards, en ne sachant pas comment elle pourrait se comporter à ce moment là ? La jeune femme n’est certes pas un animal de foire, pourtant, elle aurait pût être ce modèle de l’ouverture d’esprit de la célèbre maison de Poudlard. Certainement est-ce pour cela qu’elle est constamment rejetée par les siens, pour cela aussi que je n’ai jamais retenu son prénom auparavant. Mais à présent, le prénom de Tracey restera toujours graver dans un coin de ma mémoire, c’est à n’en pas douter. Enfin, peu importe. Je reporte mon attention sur la brune, tandis qu’elle me désigne aussitôt comme le responsable de ce rassemblement. Bien sûr, elle n’a pas tord. Mais c’est pour moi un échec total d’avouer qu’elle puisse avoir raison, alors que de toute évidence, cette réunion de l’armée de Dumbledore est complètement ratée. Certainement parce qu’elle ne compte aucun membre de la dite armée, pour commencer. Après tout, je n’en fais plus partie moi-même et les quatre autres sont des serpentards. Mais c’est sûr que considérer ainsi, je suis certainement le plus à même d’avoir organisé tout cela, même si je n’ai pas souvenir d’avoir précisé dans le but de quelle organisation ce rassemblement était organisé. Il faut dire que je ne saurais me remémorer d’aucun des mots que j’ai pût inscrire sur le papier, sans sortir l’exemplaire original, qui loge enfoui dans ma poche. Jamais je ne me risquerais à le sortir face à la jeune femme pour vérifier les mots que j’y ai inscrits, ceci-dit. « Une simple intuition. » apporte-t-elle comme simple explication à ses accusations, en haussant légèrement les épaules d’un air désinvolte. Je ne peux m’empêcher de laisser s’échapper un léger rictus, tandis que je la dévisage durement. Si le monde tournait autour des intuitions que pouvaient avoir les uns et les autres, le tout serait bien plus simple. Mais bien plus libéral aussi. Et je doute tout de même que le tribunal magique, puisse un jour accepter que l’on tienne des accusations pour simples intuitions, tout comme il serait difficile de croire que l’on puisse envoyer quelqu’un à Azkaban avec seulement l’intuition que cette personne puisse être coupable de tel ou tel acte profondément malhonnête. Quoi que les mangemorts ne se gênent pas pour le faire, sans même avoir recourt à quelques intuitions, il me semble. Enfin, là n’est certainement pas le sujet. « Oh, tu me rassures. Un instant, j’ai cru que serpentard dissimulait un légilimens dans ses rangs. » Je ne cherche pas à cacher le sarcasme de mes paroles, bien au contraire. Elles sont justement destinées à être sarcastiques, tous comme la plupart des paroles de la jeune femme le sont. Je ne sais pas exactement ce qui me pousse à vouloir jouer dans son terrain à vrai dire, mais j’en ressens un besoin presque vitale de le faire. Comme-ci le fait que je puisse me montrer un temps soit peu aussi désagréable qu’elle ne l’est à mon égard, puisse également m’aider à ne pas trop lui en vouloir à ce propos. Car il est normal d’exploser à un moment, lorsque l’on a eu de cesse de vivre dans l’ombre des siens. Et je sais de quoi je parle, puisque moi-même, il ne m’a été donné de vivre que dans l’ombre de mes frères, depuis que mon paternel a appris mon entrée à gryffondor. Alors j’imagine bien ce qu’elle peut ressentir, lorsque l’on lui reproche tous les tords des autres serpentards. « Tu parles. » lâche-t-elle finalement, tandis que je lui dis qu’il lui suffisait de faire les démarches adéquates pour entrer dans l’armée de Dumbledore. Je tourne vers elle mon visage, lui lançant un regard interrogateur, tandis qu’elle s’empresse de rouler des yeux. Je ne tarde pas à comprendre pourquoi elle réagit ainsi. « Ce serait se mettre le doigt dans l'oeil que de prétendre que Potter et sa bande auraient accepté une Serpentard dans leur rang, simplement parce que Gryffondor et Serpentard sont des ennemis héréditaires, et que chaque Serpentard aux yeux des Gryffondor est un danger potentiel qu'il faut éradiquer, et le simple fait que l'on parvienne à s'entendre quelquefois ne changera jamais ça, mais j'imagine que je ne t'apprends rien. » Je ne peux que la comprendre. J’imagine que je ne serais pas non plus ré accueilli à bras ouverts au sein de l’armée de Dumbledore, si l’idée de la réintégrer un jour, me prenait soudainement à la gorge. Pas après avoir montré tant de complicité – autant qu’on puisse appeler cela de la complicité, même si je ne suis pas convaincu que ce soit réellement de cela qu’il s’agit – envers mon paternel, ancien serpentard de son état et bourreau d’un bon ensemble des élèves de Poudlard. Je doute que tous les gryffondors m’ayant tourné le dos puissent un jour revenir sur leur avis à mon propos. Aussi je me trouve dans le même cas que la jeune femme, à peu de chose près qu’il m’a déjà été donné de prendre part à l’organisation mise en place par Potter, alors que l’on ne lui a jamais laissé cette chance. « Alors soit, peut-être aurais-je eu la possibilité de postuler, mais rien ne me garantit que je n'aurais pas été désignée comme taupe au premier problème rencontré. Il est tellement plus facile de désigner l'ennemi naturel plutôt que de croire en la culpabilité d'un allié potentiel. » Certes, je comprends bien ce qu’elle cherche à dire, puisque même si l’armée a été dissolue une première fois par la faute de l’autre abrutie de serdaigle, s’il y avait le moindre serpentard adhérant à l’organisation, il aurait aussitôt été jugé responsable. Mais qui peut-on blâmer pour cela ? Les suspicions engendrées par quelques préjugés de longues dates, ont toujours été présentes. Depuis la nuit des temps, c’est ainsi que les choses fonctionnent. A la tête du client comme l’on peut dire. Je pince les lèvres, tandis que je baisse la tête tout en adoptant un air coupable. Ce n’aurait certainement pas été moi qui aurais rétabli la vérité, bien au contraire, j’en ai conscience. Car même si ma haine envers les serpentards n’est pas issue de la même chose que la plupart des autres, elle est pourtant bien existante – à quelques exceptions près. « Et alors ? Tu aurais tout de même eu le loisir de prendre part à l’armée durant quelques temps. Tu n’avais rien à perdre. Que des choses à gagner, j’imagine. Après tout, même si cela t’aurais pris du temps, tu aurais pût gagner un semblant de confiance de la part des membres de l’armée de Dumbledore. Tu aurais pût t’intégrer, faire en sorte de nouer quelques semblants d’amitié, apprendre quelques sortilèges. Cela n’aurait peut-être pas perduré, mais ça aurait été mieux que de rester dans ton coin, à être ignorée des autres. » je lui lance, mes prunelles plantées dans les siennes tandis que je la dévisage. C’est bien elle qui a utilisé l’argument du fait qu’elle soit constamment rejetée par la population de l’école de sorcellerie, pour me reprocher le fait de ne pas avoir connaissance de son existence, ou plutôt de son nom, n’est-ce pas ? Pourtant, elle me montre bien qu’elle ne fait d’effort sur aucun tableau. Elle se montre particulièrement agressive avec tout le monde – sûrement cela est-ce dû à un trop plein de tout, qui aurait engendré un énervement général envers à peu près tout, à cause du fait d’avoir été rejetée durant des années, mais elle pourrait prendre un peu sur elle, surtout en présence d’inconnus il faut dire – et m’apprend en plus de cela, qu’elle ne fait aucune démarche pour se faire des connaissances dans d’autres maisons, alors qu’il semble évident qu’elle ne parviendra à rien dans la sienne. « Et puis, certaines personnes auraient certainement pût voir en toi plus qu’une fille issue de serpentard. Des amitiés auraient pût perdurer, parce que les gens auraient compris qui tu étais réellement. Les amitiés inter-maisons ne sont pas inenvisageables, même si l’on est à serpentard. » je conclus alors, tout en haussant brièvement les épaules. Tournant la tête vers Pansy, je l’observe un instant. Occupée à taquiner Théodore qui se montre particulièrement bougon à l’idée d’être ici – rabat-joie professionnel celui-là –, elle montre une extrême douceur dont peu de gens la pense capable. Même moi, je ne l’ai longtemps vu que comme une imbécile, se montrant tout juste bonne à abuser de sa stature, profitant allégrement du fait d’avoir été envoyée à serpentard, se pavanant dans les couloirs en se moquant du monde. Le pire avait tout de même été lorsqu’elle avait reçu son insigne de préfet. Nous nous connaissions déjà bien et pourtant, je n’avais pût m’empêcher de ressentir une pointe de dégoût à son égard, alors qu’elle n’hésitait pas à abuser de ses pouvoirs pour traumatiser des gamins innocents dans les couloirs, n’en retirant qu’une satisfaction malsaine lorsque ceux-ci s’écroulaient, en larmes, à ses pieds. Rien ne nous reliait et pourtant, nous avons liés une amitié profonde. A tel point qu’aujourd’hui, je peux presque dire que je la considère réellement comme ma meilleure amie. Elle succède ainsi à Hester qui occupait cette place auparavant, alors qu’elles n’ont absolument rien en commun. Qui aurait pût le croire ? Même moi, je l’aurais nié si l’on m’en avait exposé l’idée. Et pourtant, c’est la meilleure preuve du fait que l’amitié ne se tient pas à de stupides conventions qui perdurent depuis des années. « Alors oui, on peut rêver sur les mentalités qui vont changer, même s’il est particulièrement dur d’envisager une telle chose dans cette époque obscure. Pourtant, tout est possible, il faut simplement y mettre un peu du sien. Car oui, on vit dans cette époque et ça craint, mais cela n’empêche que même derrière les personnes à l’air le plus buté possible, peuvent se cacher des esprits un peu ouverts. Il suffit simplement de leur faire germer l’idée qu’un monde meilleur est possible, si l’on se donne la peine de dépasser les préjugés, et ils se chargeront eux-mêmes du reste. Il suffit de chercher ces personnes là où on pense le moins les trouver. » Autrement dit, chez les serpentards. Car même si je voue une certaine rancœur à bon nombre d’entre eux, je dois leur admettre que j’ai toujours pensé que ce serait chez eux que l’on trouverait les personnes capables de faire changer les choses. Parce qu’ils sont des leaders naturels et aussi, parce que de mon point de vue, ce sont eux qui entretiennent les préjugés entre les diverses maisons de Poudlard. Mais si seulement quelques uns étaient capables de se décoller un peu de la caricature parentale, montrant ainsi qu’ils sont capables d’avoir leur propre opinion et qu’ils ne sont pas un bête copier-coller de leurs ancêtres. Cela ne ferait pas tout évidemment, puisque les autres maisons mettront alors du temps à se défaire de l’image qu’ils ont d’eux, mais ce serait déjà un bon départ. L’élément déclencheur qui ferait que les choses pourraient être amenées à changer. Je dis tout cela en regardant le trio qui continue à évoluer, un peu plus loin au centre de la clairière, avant de me tourner de nouveau vers Tracey. D’un simple coup d’œil, je lui désigne alors les autres. Car ils sont bien l’exemple de ce que je viens de dire. Ces personnes en qui je place tout mon espoir – à défaut de le placer dans la brune, qui semble déjà relativement différente des autres personnes de sa maison. Bien sûr, je ne connais pas réellement London, mais elle me semble tout de même assez docile et ouverte d’esprit. Suffisamment pour ne pas garder trop longtemps les préjugés qu’elle pourrait posséder envers les autres maisons, mais aussi pour tenter de changer du tout au tout. En ce qu’il s’agit de Pansy et Théodore, il ne fait aucun doute qu’ils parviendront à se changer l’un l’autre. Je dois bien admettre au jeune homme qu’il apaise la préfète, aussi bien qu’il peut l’enrager. Mais depuis qu’il marche à ses côtés, elle se montre tout de même moins agressive ; beaucoup plus humaine. Et même si je n’accorde aucune confiance particulière au brun, je sais qu’il peut lui-même changer. Non seulement grâce à Pansy, mais aussi parce que son père – mangemort de son état – est le parfait exemple du fait que continuer à vivre de la même manière que les générations précédentes, est une très mauvaise idée. A moins que l’on considère bon le fait d’être envoyé à Azkaban, se faisant alors condamner à perpétuité. Mais je ne suis guère convaincu que ce soit ce qu’en pense le serpentard.

Bien sûr, il est beau de rêver à un avenir meilleur. C’est ce que font sans cesse bon nombre d’élèves dans l’enceinte du château et pourtant, jamais personne n’a pris le temps de prendre le problème à la base, bon nombre se contentant de gesticuler dans tous les sens, ne s’occupant que de la surface des choses. A moins qu’ils ne décident tout simplement de partir, comme il est de plus en plus le cas ces derniers temps. Pourtant, il paraît évident que des rêves ne resteront que des rêves, si personne ne se donne les moyens de les accomplir. Et c’est justement ce qu’il se passe à Poudlard en permanence. J’ai bien conscience du fait qu’il est plus facile de critiquer les quelques solutions mises en marche, que de prendre les choses en main soi-même pour mener à bien ses idées et ce qui nous semble juste d’accomplir. Je prendrais bien les choses de front si la possibilité m’en était donnée d’ailleurs. Mais au fond de moi, j’ai conscience que ce rôle ne m’est pas destiné. Déjà parce que je risque de fuir moi aussi à tout moment, selon les souhaits d’Hester, mais aussi et surtout, parce que je suis une personne trop effacée. Au moins depuis que mon paternel s’est mis à parcourir les allées du château en permanence, prenant ainsi la place de professeur, afin de mieux traumatiser les élèves ayant choisi d’étudier je ne sais quelle matière. Et face à lui, face à ce père représentant sans arrêt le fait que je ne suis qu’une tâche sur l’arbre généalogique de la famille Panderman, que je suis le fils raté ; je ne peux que courber l’échine, me réduisant à cette fatalité qu’il me confère. Je ne suis que l’ordure de laquelle on cherche sans cesse à se débarrasser, à peine bond pour faire le travail d’un elfe de maison et encore, j’ai des fois l’impression que celui-ci est mieux considéré que je ne le suis. C’est une triste constatation et pourtant, elle reflète bien la vérité. D’autre part, c’est certainement ce pourquoi je me montre si différent des autres fils de mangemorts, refusant de voir le seigneur des ténèbres comme un véritable seigneur, préférant lui accorder la façade de clown qui lui correspond bien mieux – terrifiant et pourtant risible de part ses actes. C’est quelque chose que je dois à mes parents quelque part, puisque c’est en m’élevant différemment de leurs autres enfants, qu’ils ont permis le fait que je sois plus ouvert d’esprit. Car lorsque l’on est un gamin livré à soi-même, on apprend généralement à se forger ses propres idées sur chaque chose. Et outre le fait d’apprendre quelles choses peuvent être dangereuses ou non, à force de se faire mal en s’écorchant, se brûlant ou en récoltant quelques poisons faisant souffrir le martyr, à force de se frotter à des choses trop dangereuses ; cela permet également de se frotter au monde spirituel et, de la même manière, pouvoir juger les personnes qui sont dangereuses et celles qui ne le sont pas. Lord Voldemort m’est toujours apparut comme l’une de ses personnes dangereuses. Pour commencer, parce que mon père qui était également son bourreau, n’avait que son nom à la bouche et ne jurait que par lui. Simplement parce qu’il me l’a présenté comme le chef de ses mangemorts, qui m’ont tous rejetés parce que j’étais différent, me montrant ainsi bien que leur maitre était à leur image ; vil et cruel. Mais aussi parce qu’il s’est rapidement montrer comme une personne me faisant suffoquer, m’empêchant de respirer en m’ôtant tout semblant de liberté, si je m’étais résolu à rejoindre ses rangs. Bien heureusement, ce n’est pas le cas et Merlin me garde bien de le faire à l’avenir. « Tu m'en vois ravie. » finit par rétorquer Tracey à l’exposition que je lui ai fais de ma vision de Lord Voldemort et de ses sbires, non sans laisser poindre une pointe de sarcasme. A croire que c’est une habitude chez elle, de se montrer sarcastique. Je pince les lèvres mais ne réplique pas, me retenant afin de ne pas m’emporter. Cela serait un acte bien malheureux après tout, surtout que par ici, nous sommes visiblement les deux seuls à penser ainsi. Et j’imagine que si nous nous mettons à nous envoyer des piques entre nous, cela ne fera jamais rien à avancer. Aussi je décide de prendre sur moi, puisque la jeune femme semble incapable de le faire de son côté, ce qui est fort dommage. « Tu viens de gagner un point dans mon estime. » ajoute-t-elle de manière un peu plus douce. Je laisse mon visage se décrisper légèrement, tandis que j’esquisse une légère courbette en direction de la brune, tentant ainsi de lui montrer que, malgré le fait que l’ironie n’est pas loin, cela me touche tout de même de savoir que je puisse gagner je ne sais quel genre de point dans son estime. Je ne suis pas contre les amitiés inter-maisons après tout, alors autant prendre les choses comme elles viennent, sans faire trop de manières. Me redressant, je fixe de nouveau mon regard dans celui de Tracey, lui adressant un léger sourire. « Et tu fais grimper serpentard dans la mienne. » Ce n’est pas faux après tout. Puisqu’avec elle, vient aussi l’idée qu’elle n’est peut-être pas la seule à penser ainsi. Après tout, j’ai du mal à croire qu’elle puisse être un cas isolée. Elle a beau dire qu’elle est seule et ignorée de tous en permanence, je ne veux tout de même pas croire qu’elle ait accepté de passer sept années de sa vie à Poudlard, sans que quiconque ne lui adresse la parole. En commençant par les personnes de sa maison, les premières qu’elle a rencontrées. Il y en a forcément quelques unes qui lui ressemblent, cela parait même évident. « Même si l'exception finit toujours par confirmer la règle. » ajoute-t-elle finalement à mi-voix. Et là c’est la dégringolade. Je me sens comme couper dans mon élan de bonnes intentions. Il semble clair que la jeune femme ne veut pas avoir à faire à une personne pouvant se montrer un temps soit peu ouverte d’esprit, préférant rester enfermée dans son petit paradoxe qu’elle qualifie comme étant sa vie. Jouer la victime semble parfois bien plus tentant que de prétendre à une vie un peu plus normale. « Prends-le comme tu veux. De mon côté, je ne considère pas ma vie comme étant toute tracée. Si tu souhaites voir en moi le fils de mangemort qui finira par revenir aux côtés de son père, c’est toi qui vois. » Je fais une légère moue tandis que je hausse les épaules, afin d’accompagner mes paroles. C’est vrai après tout, j’ai du mal à envisager la possibilité que je puisse simplement être comme les autres, puisque je me sens tout de même différent. Et même si, quelque part dans le monde, un fils de mangemort est amené à vivre la même histoire que moi, nos caractères différents – certainement – nous ferons envisager les choses de manière différente. Et c’est pourquoi j’ai l’impression que mon histoire est unique, même si au fond, elle est bien loin de l’être, il faut le dire. « Et sache que je suis loin d’être un cas isolé. » je finis par ajouter, avant de me laisser tomber au sol près d’un arbre, me servant de son tronc comme d’un point d’appui. Quelque chose me souffle que la jeune femme n’a pas dis son dernier mot et que la nuit ne fait que commencer. Pourtant, mes jambes fatiguent déjà, sûrement parce que j’ai passé la journée à courir en tout sens dans le château pour préparer ce rendez-vous, pour le moins raté. Aussi est-il grand temps de prendre mes aises, si je veux envisager l’éventualité de pouvoir rentrer dans l’enceinte de Poudlard ce soir, puisque transplaner jusque dans le dortoir des gryffondors me sera impossible avec tous les sorts de protection qui encerclent les lieux, que mes jambes fatiguent ou non.
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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeJeu 28 Fév - 23:44

J'avais complètement oublié la présence des autres. En fait, ils n'existaient plus pour moi. Le fameux Joshua semblait les connaître, et même plutôt bien, mais je m'en fichais, ce n'était pas mon problème. Pansy avait beau être plus ou moins mon amie, je ne me préoccupais aucunement de ses histoires de cœur. A dire vrai, je ne comprenais pas pourquoi je devrais avoir des scrupules à exprimer ainsi le fond de ma pensée. C'était des choses qui dormaient en moi depuis bien longtemps, et qui ne demandaient qu'à s'exprimer. Je me fichais bien d'être davantage brimée pour cela, j'avais comme tous les autres une certaine liberté d'expression et surtout, ma liberté d'opinion. Cela dit...Joshua avait raison. Si j'avais voulu rejoindre l'Armée de Dumbledore, je n'avais qu'à faire les démarches nécessaires pour l'intégrer. A mon absence d'initiative sur ce dernier point, il y avait bien une raison : jusqu'alors, j'avais refusé de prendre part à cette guerre, je voulais rester neutre autant que faire se peut. J'avais surtout fui pour éviter les ennuis, mais force était de constater que les ennuis finissaient toujours par me retrouver, peu importe l'endroit où je me trouvais. La preuve. J'avais été embarquée dans une espèce de rassemblement secret, qui, paraissait-il, avait pour finalité la renaissance de l'AD, ou quelque chose du même genre. C'était bien pour cette raison que ma méfiance n'était toujours pas retombée, je n'étais pas à l'abri d'un changement de la situation en ma défaveur. Je ne savais toujours pas si je pouvais faire confiance à ce Joshua, mais il ne m'avait pas encore sautée à la gorge pour avoir osé proférer de telles horreurs, alors je pouvais supposer que c'était plutôt bon signe. Cela dit, prudence est mère de sûreté, je n'avais évidemment aucun intérêt à baisser ma garde, et je ne le ferai pas, fût-il un Gryffondor. Gryffondor qui par ailleurs avait l'air bien sceptique au sujet de mes intuitions, enfin, si on pouvait les nommer ainsi. « Oh, tu me rassures. Un instant, j’ai cru que serpentard dissimulait un légilimens dans ses rangs. »  Je haussai les épaules, à nouveau. Et quand bien même...qu'est-ce que ça peut lui faire, franchement ? Il était vrai que j'étais particulièrement intéressée par ces arts occultes, je n'aurais certainement pas craché sur un quelconque apprentissage. D'ailleurs, il n'était pas totalement exclu que je me lance là dedans un de ces jours. C'était fort utile dans certaines situations et surtout en temps de guerre. Néanmoins, je n'avais pas à me justifier, je pouvais avoir du flair sans être légilimens. Mes intuitions ne me trompaient jamais. On venait même me demander conseil parce que j'étais réputée pour ça. C'était d'ailleurs la seule chose pour laquelle j'avais eu un tant soit peu de reconnaissance de la part de mes pairs, à un point tel que j'aurais pu me faire un peu de blé en m'improvisant diseuse de bonne aventure, mon petit commerce aurait été fort florissant.

Je doutais cependant que le Gryffondor soit intéressé par ma camelote. En plus, là n'était pas la question, alors, à quoi bon ? Cela dit, je rangeai l'idée dans un coin de ma tête, pour y réfléchir plus tard au besoin, ce n'était pas une option à négliger. Malgré tout, en tant que fille de riches, je n'avais pas spécialement besoin d'argent, je vivais même très confortablement, et j'étais plus gâtée qu'il était nécessaire, alors je n'étais pas à plaindre. En fait, j'avais seulement manqué d'attention et affection. Il fallait dire que mes parents n'étaient pas souvent là, alors ils compensaient leur absence en m'offrant des cadeaux hors de prix. Moi, je me fichais éperdument des bijoux, des parfums extrêmement coûteux, tout ce que je voulais, c'était une présence, une personne à laquelle je pouvais me raccrocher. Un pilier, en somme. Et l'histoire n'avait que cesse de se répéter. D'abord à la maison. Puis après, à Poudlard. Ma vie n'était qu'un désert empli de solitude, mais cela ne me dérangeait pas outre mesure. Qui plus est, j'avais cruellement besoin de reconnaissance, et c'était encore une fois ce besoin qui se faisait ressentir présentement, au point même de m'être sentie vexée face à l'absence de considération que mes condisciples pouvaient avoir envers moi. « Et alors ? Tu aurais tout de même eu le loisir de prendre part à l’armée durant quelques temps. Tu n’avais rien à perdre. Que des choses à gagner, j’imagine. Après tout, même si cela t’aurais pris du temps, tu aurais pût gagner un semblant de confiance de la part des membres de l’armée de Dumbledore. Tu aurais pût t’intégrer, faire en sorte de nouer quelques semblants d’amitié, apprendre quelques sortilèges. Cela n’aurait peut-être pas perduré, mais ça aurait été mieux que de rester dans ton coin, à être ignorée des autres. » Sans doute. Il marquait un point. Je ne cherchai même pas à démentir, à dire vrai. Une fois encore, je n'avais rien fait. Mais il y avait un point sur lequel il se trompait. J'avais réussi à me faire quelques amis dans les autres maisons. Il fut un temps où j'étais proche d'Eden. Je m'entendais très bien avec Demelza, qui était à Gryffondor. J'avais même couché avec Soren, mon meilleur ami, qui était aussi un Gryffondor. Alors, qu'il ne me reproche pas de rester dans mon coin. J'étais une asociale notoire, il ne valait mieux pas trop m'en demander non plus. En arrivant ici, je n'avais pas l'intention de copiner avec tout le monde. Que je sois plus ou moins en couple avec Caïn tenait même du miracle. Alors certes, je n'étais pas très liante, mais je faisais des efforts. « Et puis, certaines personnes auraient certainement pût voir en toi plus qu’une fille issue de serpentard. Des amitiés auraient pût perdurer, parce que les gens auraient compris qui tu étais réellement. Les amitiés inter-maisons ne sont pas inenvisageables, même si l’on est à serpentard. » Ce que j'étais vraiment ? Comment les autres pourraient le savoir, alors que moi-même je ne le savais même pas ? Il était vrai que j'étais plutôt froide, voire même glacée, inexpressive et arrogante, mais lorsqu'on regardait de plus près, j'étais juste une fille qui avait besoin d'affection, et d'exister aux yeux de quelqu'un. « Désolée d'être élitiste. » glissai-je avec un soupçon d'ironie, perdue dans mes pensées et mes souvenirs. « Le fait étant que je ne me lie pas avec n'importe qui. Tu dois le savoir que la plupart des Serpentard sont réservés et un poil solitaires, et qu'ils sont plutôt individualistes. Pour beaucoup d'entre nous, le travail d'équipe est une réelle corvée. » Je ne savais même pas pourquoi je lui disais tout ça, il devait s'en foutre comme de l'an quarante. Pourtant, je savais que je n'avais pas tort. Les Serpentard étaient pour beaucoup des marginaux, qui n'aimaient pas nécessairement se mêler aux autres. Alors, quant à savoir si j'avais pu prospérer dans les rangs de l'AD...c'était une toute autre question. Pour être honnête, je n'étais même pas sûre que j'y serais parvenue. Le travail d'équipe, ce n'était pas pour moi, clairement.

Mais apparemment, il n'en avait pas fini avec moi. Il semblait bien décidé à me faire la morale. Grand bien lui fasse. Tant qu'il faisait ça, il savait quoi faire. « Alors oui, on peut rêver sur les mentalités qui vont changer, même s’il est particulièrement dur d’envisager une telle chose dans cette époque obscure. Pourtant, tout est possible, il faut simplement y mettre un peu du sien. Car oui, on vit dans cette époque et ça craint, mais cela n’empêche que même derrière les personnes à l’air le plus buté possible, peuvent se cacher des esprits un peu ouverts. Il suffit simplement de leur faire germer l’idée qu’un monde meilleur est possible, si l’on se donne la peine de dépasser les préjugés, et ils se chargeront eux-mêmes du reste. Il suffit de chercher ces personnes là où on pense le moins les trouver. » Vraiment ? Il croyait vraiment que je n'avais pas essayé d'adoucir Daphnée ? Pour elle, je n'étais qu'un bouche-trou, qui me jetait dès qu'elle avait mieux à fréquenter. J'avais essayé, mais je n'avais pas réussi à faire quoi que ce soit, parce qu'il existait des personnes qui ne changeraient jamais. Pourtant, dans le fond, j'étais une utopiste, je rêvais d'un monde meilleur. Depuis que j'avais découvert mes pouvoirs, je courais après une vie normale, celle dont je rêvais plus que tout. Une vie sans secrets, sans mensonge, sans l'arrière-goût de la trahison sur le bout de la langue, sans Voldemort, sans toute cette merde, j'aurais tout donné pour revenir à l'époque où j'étais encore relativement innocente et insouciante. Quoiqu'on en dise, Poudlard m'avait volé mon enfance en me confrontant à des problèmes auxquels je n'étais pas vraiment préparée. Chez les Moldus, on ne m'avait pas parlé de la guerre, de Voldemort, de tout ça, tout ça, je l'avais appris dans les livres, et ma première réaction ressemblait sans doute à : où suis-je donc tombée ? J'en ai d'autant plus voulu à mon père par la suite, parce qu'il était lui aussi un sorcier, et il aurait pu me prévenir de la situation, à la place, il avait joué les autruches, il ne m'avait rien dit, j'ai dû faire mes armes toute seule, comme une grande. Quel beau cadeau j'avais eu pour mes onze ans!Suite à mon entrée à Poudlard, j'ai compris que je ne pouvais rien attendre de mon père, rien du tout. Toutes les questions que je me posais sur le monde magique, je les trouvais moi-même, je m'étais abrutie dans mes livres de cours juste pour pouvoir survivre en milieu hostile. J'avais forgé mes propres opinions, mes propres convictions, j'avais nourri mon argumentaire de mes lectures, je l'avais brodé de mon savoir,et j'étais la preuve vivante que l'ascendance ne faisait pas tout. Bien sûr, j'avais des lacunes, on ne pouvait pas être bon partout non plus, mais j'estimais me défendre relativement bien dans la plupart des matières. Peut-être que l'AD m'aurait aidée, comme elle a aidé tant d'autres avant moi, mais ça, je ne le saurai sans doute jamais. Encore une fois, j'étais vouée à me débrouiller seule, et ça ne déplaisait pas à mon esprit indépendant, loin s'en faut. Après ce long silence, pendant lequel chacun s'était perdu dans ses pensées, je repris, imperturbable. « Sans vouloir paraître désobligeante, tu n'as pas l'impression que parfois, ce qu'on peut faire revient à pisser dans un violon ? Passe moi l'expression, mais je doute franchement que certains puissent changer. » Je faisais clairement allusion à Malefoy, mais je me gardai bien de le mentionner, surtout devant Pansy. « Crois-moi, je l'ai bien sentie cette fracture lorsque je suis arrivée à Poudlard. Je viens d'un milieu moldu ? Et alors, qu'est-ce que ça peut vous foutre à tous, sérieusement ? J'ai travaillé pour me hisser au même niveau que les autres, pour pouvoir survivre. Mes armes, je les ai faites toute seule. Je me suis pris des claques dans la gueule, mais j'ai continué à avancer malgré tout, avec ou sans mes parents, surtout sans en fait. Au point même que je me demande vraiment si j'ai atterri dans la bonne maison. » Cette question faisait partie des nombreuses incertitudes qui me taraudaient depuis toujours. Pourquoi étais-je à Serpentard ? Je n'étais pas comme tous les autres, assoiffée de pouvoir et de puissance, j'étais une pauvre fille qui voulait avoir une vie normale. En plus, je n'avais jamais voulu de ces pouvoirs, je les avais toujours rejetés avec force. J'étais sans doute rusée, on me disait parfois que j'étais une garce – Caïn le premier – mais des garces, il y en avait dans toutes les maisons. Il était vrai que j'étais assez lâche quelque fois, mais nous l'étions tous un peu, et je doutais franchement que ça soit suffisant. Alors oui, pourquoi?

D'autant plus que les premiers signes de ma nervosité commençaient à apparaître. J'avais le cœur battant, les mains légèrement moites. Je me dévoilais un peu plus facilement. Et tout ce dont je pouvais m'apercevoir, à ce stade-ci de la discussion, c'était sans doute que nous avions beaucoup de points communs. Beaucoup trop, à mon avis. Je me méfiais d'autant plus, ce n'était pas normal. Si je me mettais à penser comme un Gryffondor, où allait le monde ? Encore une fois, je venais d'illustrer mon mal-être intérieur, celui qui faisait en sorte que je ne me sente nulle part à ma place. Dans le monde moldu, j'aurais été encore plus rejetée en raison de mes pouvoirs, qui auraient fini par se manifester n'importe comment. À Poudlard, je n'étais pas vraiment chez moi non plus, puisqu'on me faisait clairement sentir que je n'y avais pas ma place. Où était-elle donc, cette place ? Etais-je vouée à passer ma vie à la chercher ?  « Et tu fais grimper serpentard dans la mienne. » Pour la première fois depuis le début de la conversation, je lui adressai un sourire presque sincère, quoique timide. Après tout, peut-être que j'avais effectivement ma place à Serpentard, si le Choixpeau m'y avait envoyée, c'était bien parce qu'il y avait une raison. Peut-être étais-je celle qui allait mettre un coup de pied dans la fourmilière, allez savoir. Il paraît que des fois, la menace vient de là où on s'attend le moins.  « Prends-le comme tu veux. De mon côté, je ne considère pas ma vie comme étant toute tracée. Si tu souhaites voir en moi le fils de mangemort qui finira par revenir aux côtés de son père, c’est toi qui vois.Et sache que je suis loin d’être un cas isolé. » Je haussai les épaules, une fois encore. Je le vis s'asseoir dans l'herbe, au pied d'un arbre, quelques instants. Je l'imitai bientôt, non sans lui jeter une oeillade méfiante au passage. « Oh, et puis merde. » commentai-je tout haut, avant d'étendre mes jambes devant moi et de sortir une cigarette pour l'allumer presque aussitôt. J'espérais pour lui que la fumée de la cigarette ne le dérangeait pas. Je passai une main embarrassée dans mes cheveux, avant de me tourner une nouvelle fois vers lui. « Et maintenant ? » demandai-je d'une voix neutre, dénuée de toute agressivité, de tout sarcasme. « Qu'est-ce que tu comptes faire au juste ? Tu ne m'as pas fait venir jusqu'ici pour qu'on parle jusqu'au petit matin je suppose. Et puis, de mon côté, je n'ai pas l'intention de m'éterniser ici, c'est qu'on se les caille un peu, tu vois. » Oh, très certainement qu'il allait me dire de retourner au château si je n'étais pas contente, et il n'aurait pas foncièrement tort. Cependant, je n'étais pas venue ici pour rien, alors je n'allais pas lâcher l'affaire. C'était fort mal me connaître. « Alors, quelle est la suite du plan ? Il est peut-être encore temps de rattraper ta connerie, après, j'dis ça, j'dis rien. » J'assortis alors mes propos d'un sourire en coin, typiquement Serpentard, avant de tirer une nouvelle bouffée sur ma cigarette, qui était en train de se consumer lentement mais sûrement.
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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeSam 9 Mar - 14:17

La brise souffle avec force dans la clairière, ébouriffant les cheveux des personnes présentes – dont les miens –, apportant également la fraicheur caractéristique du début de l’hiver alors même que nous sommes toujours en plein milieu de l’automne. Un peu comme-ci le temps devenait maussade pour s’adapter au moral de bon nombre de personnes dans le château ; personnes assez mécontentes de la tournure des évènements, cela va sans dire. Après tout, nous assistons tout de même à la disparition d’Halloween, fête habituellement la plus festive dans l’enceinte de l’école de sorcellerie puisque tous les élèves y sont présents – contrairement à noël où plus de la moitié des personnes rentrent généralement chez elles. Le ciel sombre, encombré de nuages, menace d’ailleurs de déverser sur nous une certaine quantité d’eau. Peut-être le ciel pleure-t-il tout simplement ce que nous sommes en train de faire. Après tout, nous paraissons bien fins à ainsi critiquer les mangemorts et à débattre sur une éventuelle adhésion à l’armée de Dumbledore à laquelle Tracey aurait pût prétendre, face à trois enfants de mangemorts, devant eux-mêmes être pro sang-pur, même s’ils paraissent moins vaniteux que leurs semblables. Pourtant, la jeune femme semble ne pas prêter la moindre attention à ce détail, semblant même avoir oublié jusqu’à leur présence. Aussi je décide de faire de même et, me détournant des trois autres serpentards, je reporte toute mon attention sur la brune. La gorge légèrement nouée, je la dévisage un instant alors qu’elle semble perdue dans de biens sombres pensées. Je comprends bien que les choses ne devaient pas être faciles pour elle, mais je ne reviendrai pas sur mes paroles et ne chercherai pas non plus à m’en excuser. Après tout, il me semble assez hypocrite, ne serait-ce qu’envisager, de le faire alors que je sais pertinemment que je pense tout ce que j’ai bien pût dire. En effet, je reste convaincu que si la jeune femme s’était bougée un temps soit peu, elle n’aurait pas tardé à être intégrée au sein des adhérents de ce petit club clandestin, quand bien même la confiance que l’on lui aurait accordée, aurait été des plus minces. Elle n’avait rien à perdre et au fond d’elle, elle s’en doute certainement, même si cela ne semble pas la perturber plus que cela. Il faut dire qu’il ne sert à rien de regretter ses actes dans un certain sens. « Désolée d'être élitiste. » me glisse-t-elle alors sans même chercher à dissimuler l’ironie de ses propos, bien au contraire, j’ai l’impression qu’elle tente de l’accentuer. Sûrement est-ce le cas d’ailleurs, puisqu’il arrive qu’elle paraisse aussi vile que cette vipère qui est l’emblème de sa maison. Un frisson me parcourt à cette réflexion, pourtant, je tente de ne rien en laisser paraitre, arborant un air détaché alors que j’attends patiemment la suite, qui ne va pas tarder à arrivée, comme je m’en doute. « Le fait étant que je ne me lie pas avec n'importe qui. Tu dois le savoir que la plupart des Serpentard sont réservés et un poil solitaires, et qu'ils sont plutôt individualistes. Pour beaucoup d'entre nous, le travail d'équipe est une réelle corvée. » Je ne peux m’empêcher de lâcher un rire sarcastique suite à sa réplique, alors que mes épaules sont secouées de divers frissons. Ce fou rire me met mal à l’aise, si bien que je m’empresse de me reprendre, me redressant pour faire face à la jeune femme, un sourire taquin toujours peint sur les lèvres alors que je me mets à la toiser d’un air malicieux. Haussant un sourcil, je lui fais signe de la main que je m’excuse pour cette réaction soudaine et, me redressant légèrement, je me mordille doucement la lèvre inférieure alors que je tente de reprendre une contenance. Après tout, cela peut être mal interprété et je ne veux pas que Tracey pense que je me moque d’elle. Ce qui dans un sens, n’est pas réellement le cas, puisque se sont ses paroles qui provoquent mon hilarité. Ce qui n’est pas foncièrement la même chose, je l’espère du moins. « Il me semblait pourtant que les mangemorts formaient une équipe, mais j’ai dû faire une méprise. » je lui lance, rieur, ayant tout de même assez peur qu’elle puisse mal prendre mes paroles. Et puis, il est vrai que je fais ainsi une généralité énorme, puisque je me doute bien que les mangemorts ne viennent pas tous de serpentard. Pourtant, une bonne majorité en est issue et le reste ne les rejoint que par soif de pouvoir et de reconnaissance – après tout, pourquoi ne les rejoindraient-ils pas ? S’ils sont sang-purs aussi et qu’ils se sentent rejetés… Les imbéciles –, alors elle ne peut réellement m’en blâmer, j’imagine. « Je n’ai jamais considéré que les caractéristiques d’adhésion à une maison, puissent être respectées. Enfin pas vraiment. » je me justifie alors en haussant brièvement les épaules. Après tout, l’époque des fondateurs de l’école de sorcellerie est révolue depuis un bon bout de temps à présent et l’éducation qu’on apporte dans l’établissement ont-elles aussi évoluées. Alors pourquoi les divers caractères présents aux seins des maisons n’auraient-ils pas évolué avec tout le reste ? Je doute sincèrement que les choses soient restées identiques.

Je ne cherche pas à passer pour un moralisateur et pourtant, la jeune femme adopte une attitude pincée. Elle pourrait pourtant considérer que je ne fais que réfléchir à voix haute, étant donné que c’est plus ou moins le cas. Bien sûr, je ne pense pas que tous ces fichus serpentards puissent changer du tout au tout durant le laps de temps que prend un battement de cils. Simplement que certains peuvent changer, puisque je n’envisage absolument pas que cela soit possible pour tout le monde. On ne refait pas la nature humaine après tout, et certains verts et argent semblent déjà pourris jusqu’à la moelle ; du moins est-ce ce qu’il me semble avoir remarqué durant ces quelques années passées à Poudlard. Je me montre sûrement bien utopiste de considérer que certains peuvent ainsi changer, mais peu m’importe au final. Tout le monde a bien le droit de rêver à un monde meilleur, qui ne serait pas forcément empli de ces imbéciles de mangemorts et de leur maitre – Lord Voldemort. Même moi qui suis fils de mangemort, je rêve sans cesse de l’abolition du règne du Seigneur des Ténèbres. Alors je n’ose même pas imaginer à quel point doivent en rêver des personnes telles que Tracey, alors que leur qualité de vie semble nettement plus compromise que la mienne au final. « Sans vouloir paraître désobligeante, tu n'as pas l'impression que parfois, ce qu'on peut faire revient à pisser dans un violon ? Passe-moi l'expression, mais je doute franchement que certains puissent changer. » Je hoche doucement la tête, ne pouvant que comprendre ce qu’elle entend par là, puisque je ne cache pas que j’ai pensé à la même chose. Mais Théodore, aussi bouffon qu’il puisse l’être, est l’exemple parfait du fait que cela peut toucher même les cas désespérés. Cet abruti a bien changé depuis qu’il fréquente Pansy. Enfin, j’avais dis que je devais essayer d’oublier leur présence moi aussi, alors mieux vaut ne pas trop y réfléchir. « Crois-moi, je l'ai bien sentie cette fracture lorsque je suis arrivée à Poudlard. Je viens d'un milieu moldu ? Et alors, qu'est-ce que ça peut vous foutre à tous, sérieusement ? J'ai travaillé pour me hisser au même niveau que les autres, pour pouvoir survivre. Mes armes, je les ai faites toute seule. Je me suis pris des claques dans la gueule, mais j'ai continué à avancer malgré tout, avec ou sans mes parents, surtout sans en fait. Au point même que je me demande vraiment si j'ai atterri dans la bonne maison. » Je ne peux m’empêcher d’esquisser une légère moue face aux paroles de la jeune femme tandis que j’incline légèrement la tête pour réfléchir. Il est vrai qu’elle peut douter de sa maison dans ce cas. Mais en même temps, son travail acharné conviendrait bien aux poufsouffles et la bravoure dont elle fait preuve pour réussir, aux gryffondors. Sans compter que la sagesse dont elle fait preuve dans ses paroles – contrastant bien avec son caractère paraissant quelque peu impulsif – laisse entendre qu’une place lui est toute destinée chez les serdaigles. Elle ne doit aux serpentards que leur arrogance. Mais c’est sûrement son caractère fort qui domine et qui fait qu’elle a été envoyée chez les serpents. C’est la seule solution. A moins que le choixpeau ne réfléchit pas aux choses de la même façon. « Tu dois sans doute avoir ta place dans cette maison, même si tu n’as pas encore trouvé laquelle. Le choixpeau devait savoir que le fait d’y aller te ferait rentrer dans l’histoire, en quelque sorte. Peut-être a-t-il simplement prévu que ton séjour à serpentard te forge un caractère et une opinion qui te feront accomplir de grandes choses ? » Je déglutis avant de simplement hausser les épaules, me perdant de nouveau dans mes pensées. Il est vrai que des fois, il pourrait être assez intéressant de savoir ce que le choixpeau avait derrière la tête en envoyant telles ou telles personnes dans une maison. Pour ma part, je ne me pose plus la question, me contentant d’accepter sa décision, même si j’avoue avoir un certain mal à le faire quelques fois. Il faut dire que ce simple mot prononcé par le choixpeau, a fait prendre un tournant considérable dans ma vie, la faisant changer du tout au tout, en chamboulant au passage tout ce qui y était préconçu. Mais peut-être que les nouvelles perspectives d’avenir qui m’ont été offertes au passage, sont bien mieux que celles qui m’étaient destinées à la base. Du moins je remercie le ciel de ne pas m’avoir laissé aller à serpentard, pas alors que je risquais de finir comme Malefoy si jamais j’avais été envoyé là-bas. « Oh, et puis merde. » lâche finalement Tracey tandis qu’elle prend place dans l’herbe à côté de moi, non sans m’avoir adressé un coup d’œil plus que méfiant au préalable. Étendant ses jambes face à elle, elle se saisit alors d’un paquet de cigarettes dans sa poche et, ce saisissant de l’une d’elle, l’allume rapidement. Je la regarde faire calmement, sans rien dire de spécial. Grâce à Pansy, la fumée ne me dérange plus, bien heureusement. « Et maintenant ? » me demande-t-elle en se tournant finalement dans ma direction, alors qu’elle passe une main dans ses cheveux. Pour la première fois de la nuit, sûrement, elle ne teinte pas ses paroles d’un ton sarcastique ou ironique, semblant simplement se laisser devenir elle-même. Une jeune femme libre de ses pensées, n’ayant pas à se cacher derrière des paroles mesquines. Pourtant, je ne comprends pas aussitôt ce qu’elle entend par là. Je lève donc un sourcil tandis que je la dévisage, l’interrogeant du regard. Heureusement, elle finit bien vite par préciser sa question. « Qu'est-ce que tu comptes faire au juste ? Tu ne m'as pas fait venir jusqu'ici pour qu'on parle jusqu'au petit matin je suppose. Et puis, de mon côté, je n'ai pas l'intention de m'éterniser ici, c'est qu'on se les caille un peu, tu vois. » Je pousse un soupir alors que c’est à mon tour de passer une main dans mes cheveux, étant légèrement mal à l’aise de me trouver confronter ainsi à pareille question. Il est vrai que cette rencontre que j’ai organisé est un fiasco total au final. Je n’y ai même pas invité les bonnes personnes. C’est à se demander ce à quoi je pouvais bien penser en envoyant les invitations. Mais comme d’habitude, j’étais alors perdu dans mes pensées, me renfermant dans un monde de rêves pour me créer une barrière contre les difficultés qu’amène le monde alentour en ce temps de guerre. En effet, je me montre bien trop faible, étourdi, lâche ou qu’importe, pour subir tout cela en gardant la tête haute et prendre sur moi s’en sourciller ni courber l’échine. Je préfère largement œuvrer dans l’ombre et ce n’est pas seulement puisque cela m’exposerait sûrement moins à des ennuis. Et puis, je viens bien de prouver que même cela, je n’arrive pas à le faire correctement. Je préfère me dire que c’est simplement parce que je suis étourdi et non pas parce que je n’en ai pas envie, mais cela m’arrive tellement souvent qu’il m’arrive parfois d’en douter fortement. « Alors, quelle est la suite du plan ? Il est peut-être encore temps de rattraper ta connerie, après, j'dis ça, j'dis rien. » lâche finalement Tracey en m’adressant un sourire en coin. Me tournant légèrement dans sa direction, et sans savoir pourquoi, je laisse échapper un léger rire avant de me reprendre rapidement. Cela fait bien trop longtemps que la magie de Poudlard s’est rompue, ne laissant à sa place qu’un trou béant rendant toutes personnes ne cultivant pas des tendances masochistes, un peu plus amer face à l’absence de toutes ces choses qui ont disparu. On dit d’ailleurs bien souvent que c’est lorsque les choses ne sont plus là qu’on se rend compte d’à quel point on y tenait. J’en suis d’ailleurs à me rendre compte que je tiens même à retrouver ces choses qui pouvaient me taper sur le système à l’époque, telles que les cours de défense contre les forces du mal, dont les devoirs étaient pourtant si pénible à faire. Je ne sais pas ce qui en est du côté de Tracey, mais je suis sûr que pour elle aussi les choses ont changé et qu’il lui arrive de regretter quelques aspects de sa vie. Surtout que si elle se sentait déjà persécutée auparavant, elle doit vivre un véritable enfer à présent. Après tout, les serpentards se sont mis à régner en maitre sur le château depuis que le professeur Rogue a pris le titre de directeur, et se montrent par conséquent, bien plus déchaînés qu’ils ne l’étaient auparavant – alors qu’ils l’étaient déjà bien assez à mon sens. Aussi la vie ne doit ne doit pas être trop dure pour une majorité de verts et argents à présent. « Il me semble que tu n’aimes pas les serpentards et puis, nous sommes le soir d’Halloween. J’imagine que leur faire une petite blague ne serait pas susceptible d’être puni, n’est-ce pas ? » Je regrette aussitôt ces paroles, alors même qu’elles viennent de s’échapper d’entre mes lèvres. Cela fait un peu gros gamin, de continuer à penser à faire des blagues alors même que personne n’a la tête à cela, surtout en septième année. Me ravisant, je fais alors signe à la jeune femme d’oublier en secouant la main devant moi. M’éclaircissant alors la gorge, je me reprends, après avoir remis mes idées au clair. « Non, oublie ça en fait. J’ai mieux. Que dirais-tu de rendre une visite à l’armée de Dumbledore ? A défaut de les avoir amenés ici, on pourrait peut-être aller les voir, se mêler à la riposte contre les mangemorts ? » Je passe rapidement ma langue sur mes lèvres et, fermant les yeux, laisse une grimace apparaître sur mon visage. Non, décidément, je ne parviens pas à deviner de quoi elle peut bien parler lorsqu’elle laisse entendre que je peux encore rattraper ma bêtise, sans proposer des idées plus débiles que les autres au passage. Après tout, elle n’a jamais voulu faire de démarche dans le sens de l’armée de Dumbledore auparavant, alors pourquoi le voudrait-elle à présent ?



Dernière édition par Joshua L. Panderman le Mer 20 Mar - 13:41, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeMer 13 Mar - 10:38

Je frissonnai légèrement tandis que le vent commençait à gagner en intensité. Il fallait dire qu'en cette nuit de fin Octobre - début Novembre, pour maintenant – je n'étais pas très couverte, je n'avais pas encore sorti les vêtements d'hiver. Et au lieu de rentrer au château comme cela aurait dû être le cas si j'étais un tant soit peu raisonnable, j'étais dans cette clairière, en train de fumer une cigarette, tout en discutant presque pacifiquement avec un élève de Gryffondor de mon année. La scène avait une dimension sur-réaliste indéniable. Pourtant, à mesure que Joshua arguait quant aux possibilités qui selon lui s'offraient à moi, l'idée commençait tout doucement à faire son chemin dans mon esprit. Dans cette situation, aboutir à un consensus serait inutile : les deux parties étaient en tort. Moi, pour ne pas avoir fait la démarche de rejoindre l'organisation en temps et en heure, et eux, pour ne pas avoir songé à m'inviter parce que j'étais une Serpentard et potentiellement un traître. De plus, je jugeais mes craintes totalement légitimes, alors je ne jugeais pas nécessaire de revenir là dessus. En plus, je venais de le rappeler, j'étais assez élitiste et solitaire, comme tout bon Serpentard qui se respecte. Je n'étais pas certaine qu'oeuvrer au sein d'un groupe allait me plaire, ce à quoi Joshua répondit par un éclat de rire, qui me fit légèrement froncer les sourcils. Je ne savais pas comment interpréter et surtout, appréhender son éclat d'hilarité. En premier lieu, je ne pus m'empêcher de croire qu'il était en train de se moquer de moi, mais en second lieu, je songeai que c'était sans doute un rire qui était plus nerveux qu'autre chose. Ce qui était certain, c'était sans doute que mon expression perplexe n'avait pas quitté mon visage, et ça ne tenait qu'à un fil que la discussion ne perde son ton cordial car s'il y avait bien quelque chose qui m'irritait profondément, c'était bien qu'on se moque de moi. Encore que, si j'avais dit quelque chose de drôle, je n'aurais pas relevé, après tout, dans ces conditions, c'était plutôt normal qu'il s'esclaffe, mais là, ce que j'avais dit ne recelait aucun aspect burlesque qui puisse justifier son rire. Heureusement, Joshua s'était rapidement repris, tout en s'excusant d'un geste de la main. En guise de réponse, je me contentai de hausser les épaules d'un air blasé. « Il me semblait pourtant que les mangemorts formaient une équipe, mais j’ai dû faire une méprise. » Je me mordillai la lèvre inférieure, légèrement agacée. L'amalgame qu'il était en train de faire ne me plaisait vraiment pas. Tous les Serpentard n'étaient pas des Mangemorts en puissance, la preuve, Peter Pettigrow a rapidement rejoint Voldemort alors qu'il n'était qu'un Gryffondor. « Tu serais surpris de savoir qu'il y a peut-être plus de mangemorts issus des autres maisons que de mangemorts issus de Serpentard même. » éludai-je distraitement, non sans assortir mes propos d'un sourire légèrement narquois. Je lui indiquais de cette façon que pour moi, le débat stérile sur les préjugés qu'on pouvait avoir sur l'une ou l'autre maison était clos. Il pouvait bien répondre quelque chose à cela, comme par exemple me demander ce que j'en savais, mais je ne souhaitais pas m'aventurer sur ce terrain là, faute de disposer d'arguments assez solides pour venir valider mon hypothèse. Après-tout, je n'étais moi-même pas certaine de ce que j'avançais, ça n'avait même pas la valeur d'une vérité absolue, alors, qu'il en fasse ce qu'il en voulait, je ne lui en tiendrais pas rigueur.

Et puis, ce serait faire preuve d'incorrection que de faire signifier d'une façon ou d'une autre que je commençais à m'ennuyer. Je n'avais pas l'habitude de me montrer aussi sociable, aussi bavarde, aussi Joshua Panderman pouvait se targuer d'avoir réussi un exploit : il avait fait parler Tracey Davis. Comme on disait par ici, chassez le naturel et il revenait au galop, aussi il n'était guère surprenant de me voir m'ennuyer à ce stade-ci de la conversation. Après tout, je n'étais pas venue ici pour me lancer dans je ne savais quel débat philosophique, alors, j 'estimais qu'il était temps de rentabiliser la soirée, de faire quelque chose qui ne me donnerait pas le sentiment d'avoir perdu mon temps. Il s'agissait là d'un de mes nombreux travers, il fallait que j'occupe chaque petit moment de ma vie, je détestais me complaire dans l'inaction. Il fallait toujours que je fasse quelque chose d'utile, de constructif. Puisqu'une guerre se profilait au loin, le temps était compté, chaque instant était précieux, je ne voulais pas mourir en ayant l'impression de n'avoir rien accompli du tout, même si en soi, je ne voulais pas mourir tout court. Pour cela, il fallait que je fasse taire mes doutes, que j'accepte enfin d'avoir été répartie à Serpentard malgré le fait que je n'avais, a priori, rien à y faire. D'ailleurs, Joshua semblait avoir son avis sur la question. « Tu dois sans doute avoir ta place dans cette maison, même si tu n’as pas encore trouvé laquelle. Le choixpeau devait savoir que le fait d’y aller te ferait rentrer dans l’histoire, en quelque sorte. Peut-être a-t-il simplement prévu que ton séjour à serpentard te forge un caractère et une opinion qui te feront accomplir de grandes choses ? » Je haussai un sourcil perplexe face à ses dires. Je n'ai pas trouvé laquelle ? Il serait quand même temps, au bout de sept ans...Encore que, certains passaient toute une vie à chercher leur place, et l'évidence apparaissait au moment où ils s'y attendaient le moins. Il arrivait inévitablement le moment où on se disait tiens, finalement, c'était pour ça ! J'espérais néanmoins qu'il disait vrai, car je n'avais pas vécu toutes ces galères pour rien. Même si forger le caractère me paraissait être une consolation bien trop maigre. Alors, pour les grandes choses que j'étais censée accomplir, je demandais sincèrement à voir. « Le Choixpeau voulait m'envoyer à Serdaigle, à la base. » finis-je par avouer, en haussant les épaules. « Mais je suppose qu'il ne pouvait pas m'y envoyer en paix, alors il a choisi Serpentard, en estimant que j'y serais sans doute mieux. Tu parles, j'aurais certainement eu moins d'emmerdes si j'étais allée à Serdaigle, puis je suis sûre que cette maison m'aurait quand même aidée à trouver le chemin de la grandeur...après tout, tous les chemins mènent à Rome. » Tiens, c'était drôle lorsqu'on y pensait, je n'avais jamais vraiment parlé de ma répartition avec quiconque. Déjà que les miens pensaient que je n'avais pas ma place parmi eux, si en plus je leur avais dit que j'étais une moitié de Serdaigle, j'aurais été encore plus exclue. Quoique, généralement, mes camarades toléraient mieux les Serdaigle que les Gryffondor et les Poufsouffle, par exemple. Cela dit, si ça se trouve, si j'avais été répartie à Serdaigle, peut-être n'aurais-je jamais rencontré Caïn. Car franchement, qui s'intéresserait à une petite bleu et bronze recluse au fin fond de la bibliothèque ? Quoique...je n'en savais rien. Ne venais-je pas de dire que tous les chemins menaient à Rome ? De toute manière, au bout de sept ans de scolarité, il était un peu tard pour songer à ce que notre vie aurait été si nous avions été répartis dans une autre maison. Je me mordillai la lèvre inférieure, attendant la suite des opérations. À présent que la question fatidique avait franchi mes lèvres, je sentais l'impatience me gagner peu à peu. Enfin ! J'étais venue pour quelque chose, tout ceci n'avait pas été vain. Machinalement, je terminai ma cigarette, avant d'écraser le mégot incandescent par terre et de le glisser dans ma poche en attendant de pouvoir le jeter. Le parc de Poudlard n'était pas une poubelle, et jamais je ne jetais mes mégots usagés au sol, jamais. Certains ouvraient des yeux ronds lorsqu'ils me voyaient faire, mais je n'en avais cure. Je n'étais pas de ceux qui se souciaient de l'opinion des autres, même si parfois j'aimerais que l'on arrête de me regarder comme si j'étais une bête curieuse, un phénomène de foire. Après tout, je n'étais qu'une sang-mêlée répartie chez les Serpentard, ce n'était pas non plus la peine d'en faire tout un plat. « Il me semble que tu n’aimes pas les serpentards et puis, nous sommes le soir d’Halloween. J’imagine que leur faire une petite blague ne serait pas susceptible d’être puni, n’est-ce pas ? » J'écarquillai les yeux de surprise. Depuis quand je n'aimais pas les Serpentard ? Comment pouvait-on ne pas les aimer alors que j'en étais moi-même une ? Ça n'avait pas de sens. Cela dit, il n'avait pas tort, je n'appréciais guère mes camarades de maison, à quelques rares exceptions près. Les seuls à avoir su se démarquer, à attirer ma sympathie étaient Chandler et Caïn, c'était peu dire. Les autres n'avaient été que source de déception, et je n'aimais pas être déçue. Quant au fait d'aller leur faire une blague, j'étais moyennement tentée. Qu'adviendrait-il de mon sort lorsqu'ils auront découvert que j'étais derrière tout ça ? Les Serpentard n'avaient pas le même sens de l'humour que les autres, aussi pouvaient-ils prendre ça comme une déclaration de guerre, surtout si un Gryffondor était dans le coup. Et on m'accuserait automatiquement d'être une traîtresse. Déjà qu'il ne faisait pas bon de vivre avec les Serpentard en temps normal lorsqu'on se trouvait dans ma situation, alors, après coup, ce serait encore pire. Je n'étais pas prête à assumer les conséquences de cet acte. Joshua dut anticiper mes réticences puisqu'il proposa aussitôt une autre idée, tout en m'enjoignant d'un geste d'oublier son idée précédente. « Non, oublie ça en fait. J’ai mieux. Que dirais-tu de rendre une visite à l’armée de Dumbledore ? A défaut de les avoir amenés ici, on pourrait peut-être aller les voir, se mêler à la riposte contre les mangemorts ? » C'était déjà mieux, quoique ce n'était toujours pas le plan optimal. Mais soit, j'avais demandé s'il avait un plan, et ce plan, le voilà, je ne pouvais pas le critiquer faute d'avoir mieux à proposer. Rendre une visite à l'AD ? Il était sérieux ? Cela impliquerait qu'ils étaient réunis quelque part. Remarque, cette dernière solution était en soi logique. Il valait mieux pour lui que le rendez-vous à la forêt interdite ne soit qu'un écran de fumée, pour détourner l'attention des membres de l'ex Brigade Inquisitoriale tandis que la vraie réunion avait lieu autre part. Cela s'appelait faire diversion. Je ne pus, dès lors, m'empêcher de froncer les sourcils. « Mais...je pensais qu'ils devaient se réunir ici, ce soir ? Or, il n'y a personne, à moins qu'ils soient tous soumis à un sortilège de confusion qui fasse en sorte que leur vue soit dissimulée à tous ceux qui ne font pas partie de l'AD. » Mon idée, en soi, n'était pas absurde. Depuis leur dénonciation par Marietta Edgecombe, ils avaient dû trouver d'autres moyens de défense, pour mieux se planquer. « Tu crois qu'ils sont quelque part, dans le château ou dans les environs ? Qu'ils ont quand même préparé un plan d'action ? Et quelle riposte, au juste ? » Oui, bon, cela faisait beaucoup de questions d'un coup, mais j'avais l'impression d'avoir loupé quelques chapitres alors j'avais besoin d'un petit éclaircissement. « Tu crois qu'ils accepteront de me recevoir ? » interrogeai-je finalement, le visage fermé. C'était une façon détournée de lui donner mon accord, d'approuver son idée. Je venais de dire oui sans vraiment le dire, mais la question qui se posait à présent était sans doute de savoir comment les anciens de l'AD allaient réagir en voyant une Serpentard débarquer parmi eux. D'ici à ce que je sois accusée de retourner ma veste aussi vite que mon ombre, il n'y avait pas loin
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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeMer 20 Mar - 22:11

Un nouveau coup de vent ébranle de la clairière. Glacial et sans pitié, il s’empare du corps de tous alors que sa brise pénètre quiconque n’étant pas assez couvert, de toutes parts. A peine vêtu d’un tee-shirt, surmonté d’une cape d’été, j’ai fort l’impression que c’est mon cas. Je ne peux m’empêcher de grelotter et pourtant, je me rappelle encore des paroles de quelques sages de ma famille, m’assurant toujours que le froid n’était que psychologique, alors que je n’étais qu’un gamin innocent. Et si je parvenais à y croire auparavant, il m’est devenu de plus en plus difficile de le faire avec le temps. Je ne sais pas si cela est parce que mon imagination en a pris un coup suite à ma sortie de l’enfance ou si c’est à cause de la guerre, mais je ne parviens que difficilement à m’imaginer être exposé aux rayons du soleil des tropiques. Surtout qu’il fait de plus en plus sombre ; le soleil se couchant plus tôt alors que l’hiver vient. Pourtant, je suis à peu près certain que j’y serais parvenu en étant plus jeune. Avant d’entrée à Poudlard à vrai dire, car c’est là que tout a basculé, en même temps que la confiance de mon père me devenait étrangère. Cette pensée me procure tout de même un certain pincement au cœur, comme à chaque fois qu’il m’est donné d’évoquer mon paternel. Je pince les lèvres, me contentant de fixer le vide alors que je tente de faire vagabonder mes pensées vers d’autres chemins, n’incluant pas les membres de ma famille. Ces mêmes personnes m’ayant tous rejeté, d’un seul coup. Pendant longtemps, je me suis moi-même convaincu que je n’étais qu’un moins que rien, incapable de faire quelque chose de concret et me mettant à haïr tous les serpentards. Théodore Nott en avait été l’une des principales victimes, au même titre que Malefoy, bien que les deux soient tout de même assez foncièrement différents. Et si ma haine à leur égard s’est perpétuée sur les années, je ne porte plus le même regard sur l’ensemble des serpentards à présent. Auquel cas je ne considérais certainement Pansy comme ma meilleure amie et je ne m’attarderais certainement pas à discuter avec Tracey, alors qu’elle n’est clairement pas la personne à laquelle je m’attendais à m’adresser. Et cela, je le dois à Hester qui, au cours des années, m’a ouvert les yeux. Elle m’a montré à quel point mon paternel est un parfait idiot et que les jugements qu’il me pousse à avoir sur les personnes en fonction des maisons dans lesquelles elles sont envoyées à l’école de sorcellerie, sont clairement injustifiés. « Tu serais surpris de savoir qu'il y a peut-être plus de mangemorts issus des autres maisons que de mangemorts issus de Serpentard même. » me souffle distraitement la brune en me sortant de mes pensées. Je remarque aussitôt le sourire narquois qui empreint ses lèvres, alors qu’elle adopte une expression presque énigmatique. Je la dévisage un moment alors que je laisse de nouveau mes pensées vagabonder. Mais dans son sens cette fois. Je me doute bien en effet, que les serpentards ne sont pas les uniques personnes à devenir mangemorts. Il suffit de regarder du côté du professeur Ó Donnell, directeur de la maison serdaigle et mangemort, s’occupant du cours d’initiation aux forces du mal de surcroit. Il est le parfait exemple du fait que les mangemorts ne sont pas tous des verts et argent. Mais cela n’empêche pas qu’une grande majorité des mages noirs accompagnants chaque jour le seigneur des ténèbres, sont issus de la maison serpentard. Ils se trouvent souvent être les plus dangereux d’ailleurs. Depuis des années, j’ai fais de mon paternel une référence universelle à ce sujet. Et la folie engendrée par son adhérence aux mangemorts, n’est plus à prouver. « Je ne nie pas qu’il doit y avoir des mangemorts dans les rangs de n’importe quelle maison, gryffondor compris. Mais tu m’accorderas tout de même que les serpentards ont une prédisposition certaine à le devenir. » j’élude en haussant les sourcils, semblant trouver là un bon compromis. Après tout, il ne faut pas qu’elle se sente vexée par mes paroles, vu que je ne l’inclus absolument pas dans mes dires. Je fais juste une généralité, ce qui excepte donc bon nombre des personnes de sa maison – elle également.

De toute façon, je ne vois pas réellement Tracey comme une personne issue de serpentard et elle-même semble se demander pourquoi elle a atterri là. Enfin, il est tout à fait possible que j’interprète mal l’expression de son visage à vrai dire, même si je dois avouer que j’en doute fortement. Après tout, la jeune femme m’a déjà suffisamment montré qu’elle ne se complait pas dans son appartenance à la dite maison et qu’elle a d’ailleurs du mal à s’y adapter. Aussi cela laisse-t-il sous entendre qu’elle ne s’y sent pas forcément à sa place. « Le Choixpeau voulait m'envoyer à Serdaigle, à la base. » finit par lâcher la jeune femme, comme-ci elle passe subitement aux aveux. Je hoche doucement la tête, adoptant une attitude compréhensive même si, avec un peu de recul, je me demande comment elle a pu vouloir troquer serdaigle contre serpentard. Si le choixpeau hésitait a l’y envoyé, il aurait certainement suffit d’insister un peu pour obtenir ce choix. Du moins je l’imagine, puisque je ne sais pas comment fonctionne le choixpeau, ni comment il opère réellement son choix. Il parait qu’il sonde les esprits des gens, à la manière d’un légilimens sûrement. Pourtant, chaque année il envoie un nombre similaire d’élèves dans les diverses maisons, les répartissant de manière équilibrée. Et c’est à se demander comment il réalise ce tour de force, s’il répartie réellement les élèves en fonction de leurs caractères et de leurs capacités. Personnellement, je crois plutôt que lorsqu’il hésite entre deux maisons, il envoie l’élève dans la maison la plus adaptée afin de réussir son quota, celle ayant le moins d’élèves généralement. Je ne peux en être sûr évidemment, mais cela n’empêche que c’est une possibilité de fonctionnement, à mon sens. « Mais je suppose qu'il ne pouvait pas m'y envoyer en paix, alors il a choisi Serpentard, en estimant que j'y serais sans doute mieux. Tu parles, j'aurais certainement eu moins d'emmerdes si j'étais allée à Serdaigle, puis je suis sûre que cette maison m'aurait quand même aidée à trouver le chemin de la grandeur...après tout, tous les chemins mènent à Rome. » Je soulève simplement un sourcil, la dévisageant calmement alors que j’essaye d’adopter son point de vu. Mais contrairement à elle, je ne suis pas convaincu que chaque maison laisse aboutir au même résultat, les parcours scolaires se trouvant fortement influencés par l’environnement dans lequel on se trouve. Cet environnement comprend les maisons en tout premier lieu. Après tout, elles rassemblent des personnes possédant plus ou moins un caractère similaire et ceux sortant des sentiers battus par leurs personnalités divergentes, sont rapidement confrontés à un choix. Se plier au besoin de la majorité en devenant un mouton banal afin de s’intégrer ou continuer sur la même voie mais finir sa scolarité en paria, rejeté de tous. C’est de cette dernière chose dont est victime la jeune femme. Et sûrement son caractère aurait-il pu convenir aux serdaigles si jamais elle avait été envoyée dans cette maison. Et alors, elle aurait pu avoir une enfance et une adolescence normale, sans se faire rejeter ou ignorer de tous. Alors oui, peut-être que tous les chemins mènent à Rome – quoi que l’environnement dans lequel on se développe doit tout de même interagir avec notre façon de pensée et donc notre avenir – mais certains chemins se montrent tout de même plus agréables à parcourir que d’autres. Tracey doit certainement l’avoir compris d’elle-même d’ailleurs, cela se lit sur son visage. « Si c’est une autre façon de dire qu’il ne sert à rien de regretter le passé, alors je suis d’accord. On ne peut revenir en arrière afin de changer les choses et les modeler comme bon nous semble. J’admire ce désir que tu as d’avancer quoi qu’il advienne. Tu seras sûrement l’un de mes grands modèles dans la vie en fait. » je lui lance, une expression rieuse affichée sur mon visage alors que je la toise avec amusement. Mes paroles n’ont rien d’ironique pourtant, puisqu’il me faut avouer que je me suis, par trop de fois, retourné pour me morfondre sur ma répartition dans la maison de gryffondor. J’avais alors l’impression que ma vie était fichue et que je ne saurais jamais remonter la pente, surtout pas après avoir déçu mon paternel. Mais force m’est d’admettre aujourd’hui, que cette répartition n’a pas simplement changé maintes aspects de ma vie de manière négative, bien au contraire. Je me rends compte aujourd’hui de la stupidité de Drago Malefoy et des autres serpentards types qui peuplent chaque année la célèbre maison de Poudlard. Je me plais d’ailleurs à me dire qu’heureusement, j’ai évité de devenir comme eux. Car je me doute quel genre de parfait imbécile j’aurais moi-même fait si j’avais revêtu les couleurs verts et argents, emblématiques de la maison. Le fait de ne pas avoir accéder à cette maison, m’a aussi offert d’autres voies, comme celle de pouvoir un jour adhérer à l’armée de Dumbledore. D’où cette réunion ratée d’ailleurs. Mais alors que Tracey me demande si je n’ai pas un plan de secours pour sauver cette nuit d’Halloween – et après avoir proposé une idée tout à fait stupide – mes pensées se reposent sur l’organisation secrète qui, contrairement à ce que le croient bon nombre de personnes, n’a pas encore disparu. « Mais...je pensais qu'ils devaient se réunir ici, ce soir ? Or, il n'y a personne, à moins qu'ils soient tous soumis à un sortilège de confusion qui fasse en sorte que leur vue soit dissimulée à tous ceux qui ne font pas partie de l'AD. » Même si l’idée de Tracey n’est pas foncièrement stupide, je doute fort que ce soit le cas. Sans la présence d’Hermione, je ne vois que difficilement qui serait en mesure de lancer un sortilège de confusion, mais surtout d’avoir l’idée de le faire. Neuville Londubat a beau être un vaillant gryffondor, il n’en reste pas moins trop peu ingénieux pour avoir une telle idée. Peut-être qu’Hester l’aurait pu, mais ce n’est pas elle qui se trouve à la tête de l’armée de Dumbledore en l’absence du trio. Et je ne pense pas non plus qu’elle en ait tout simplement proposé l’idée à vrai dire, même si c’est plus un pressentiment qu’autre chose. « Tu crois qu'ils sont quelque part, dans le château ou dans les environs ? Qu'ils ont quand même préparé un plan d'action ? Et quelle riposte, au juste ? » D’un seul coup, je me sens comme enseveli sous les questions de la jeune femme, qui fusent toutes d’un seul coup. C’est à en croire que son cerveau menace de s’exploser, tellement le tout sort rapidement de ses lèvres, comme-ci elle a peur d’en oublier la moitié. J’admire l’intérêt qu’elle porte au groupe de résistance du château à vrai dire, puisqu’elle prouve ainsi qu’elle pensait vraiment ce qu’elle disait tout à l’heure. Un nouveau sourire apparait sur mes lèvres alors que je lui lance un regard amusé – à force, elle va vraiment finir par croire que je me moque d’elle si cela continue. « Tu connais la salle sur demande ? C’est là qu’ils se réunissent depuis toujours. Une fois que nous les aurons rejoints, tu pourras poser toutes ces questions toi-même. » je lui lance avant de me relever à la force de mes bras. Me plaçant devant elle, je m’apprête à lui tendre la main afin de lui proposer de l’aider à la relever, mais je suis bien rapidement arrêté dans mon geste par une nouvelle question de la part de Tracey. « Tu crois qu'ils accepteront de me recevoir ? » Cette fois, je ne peux m’empêcher de lâcher un léger rire et une nouvelle fois, la jeune femme ne doit surtout pas s’en offenser. Je secoue alors la tête de façon négative alors que j’essaye de calmer une nouvelle quinte de rire qui menace de s’évader de la paroi de mes lèvres. Je fais clairement dans l’autodérision là. « Avec ce que j’ai fais en ce début d’année, ils t’accueilleront bras ouverts alors qu’ils me repousseront comme le diable en personne. » je lâche finalement. Et ce n’est pas vraiment faux, puisque je me suis comporté en véritable goujat depuis le début de l’année scolaire et j’en ai bien conscience. J’espère cependant qu’ils ne me jetteront pas réellement ou, dans le cas contraire, qu’Hester soit avec eux pour calmer leurs ardeurs avec de sages paroles. Reprenant un peu mon sérieux, je finis de tendre le bras en direction de Tracey, afin de lui proposer mon aide pour qu’elle puisse se relever.

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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeSam 23 Mar - 17:09

J'ignorais s'il s'agissait là d'un effet de mon imagination détraquée, mais en ce soir d'Halloween, la Forêt Interdite avait l'air plus lugubre qu'à l'ordinaire. Peut-être cette impression était-elle renforcée par la guerre qui sévissait au dehors, par le sentiments d'insécurité qui n'avait jamais été aussi fort à Poudlard. Ici, j'étouffais presque, asphyxiée par cette atmosphère délétère qui ne faisait que se dégrader de jour en jour. L'air était devenu non pas irrespirable à cause des sangs-impurs comme les plus radicaux pouvaient le penser, mais bel et bien par l'omniprésence des Mangemorts entre ces murs. Je me doutais bien que certains de mes professeurs en étaient, comme le professeur O'Donnell par exemple. À dire vrai je n'avais aucun avis sur lui, même si son attitude ne manquait pas de m'interpeller. Je me disais quelque fois qu'il n'était pas foncièrement mauvais, après tout, il m'avait sortie de certains mauvais pas plus d'une fois. Certes, je n'avais pas comme certains une propension incroyable à me mettre dans les ennuis, à dire vrai, les ennuis, je les fuyais comme la peste, même si en règle générale c'était eux qui venaient me trouver d'eux-mêmes, mais apparemment ma discrétion n'avait pas suffi à empêcher certains de mes camarades à m'attaquer froidement. Bien entendu que je ne me laissais pas faire, je n'étais pas non plus une martyr, je n'étais pas davantage une victime, mais je n'étais pas non plus surpuissante, il était clair que je ne pouvais rien contre quatre ou cinq élèves. Chaque jour qui passait, je prenais mon mal en patience, tout en me disant que ce cauchemar cessera bien un jour, et chaque jour qui passait, je sentais paradoxalement ma patience s'émousser considérablement. Plus le temps passait et plus me complaire dans l'inaction me paraissait insupportable, plus les jours s'écoulaient et plus j'avais envie de faire quelque chose, ne serait-ce que pour m'occuper l'esprit. Le sentiment d'impuissance était quelque chose de particulièrement horrible et je n'en pouvais plus de songer que quelque part, en Angleterre, des gens venaient de tomber sous les baguettes des ennemis, que des familles entières venaient d'être décimées, la marque des Ténèbres flottant sinistrement au dessus de leurs maisons désormais vides. Ennemis. ça me faisait bizarre de penser à eux en ces termes, car jamais je n'avais pris position sur ce qui se passait en ce moment. J'étais au dessus de tout ça, je ne me sentais pas réellement concernée, mais concernés, au fond, nous l'étions tous, et personne ne pouvait le nier sinon cela reviendrait à jouer les autruches. Jamais je n'avais eu de velléités à mettre un pied dans ce qu'ils appelaient la résistance, et ce soir j'avais été confrontée à ce choix d'une façon pour le moins inattendue. J'avais comme le sentiment que cette décision aurait des conséquences importantes pour la suite. Les autres, ils n'avaient pas eu le choix, on les avait forgés de façon à ce qu'ils puissent s'asservir à Voldemort dans les plus brefs délais, on leur avait bourré le crâne avec cette idéologie malsaine, mais moi, j'étais l'exemple même que le déterminisme n'existait pas. Ce n'était pas parce que j'étais à Serpentard que j'allais marcher dans les pas de mes camarades. Alors lorsque Joshua avait glissé que les Serpentard avaient une certaine prédisposition à devenir Mangemorts, je n'avais pas pu m'empêcher de froncer les sourcils. Un Serpentard était lâche par nature, c'était d'ailleurs en cela qu'ils étaient foncièrement différents des Gryffondor, censés représenter le courage et la bravoure, c'était en vertu de cette lâcheté qu'ils préféraient la solution de facilité. Quoique l'on dise, il était plus facile de faire le mal que de faire le bien. Pour faire le mal, il suffisait simplement de suivre le mouvement, il n'y avait pas d'efforts à faire, il n'y avait pas de majorité à renverser car beaucoup étaient dans cette optique. Par contre, lorsque l'on se rangeait du côté de la résistance, on se rendait compte qu'il fallait faire des sacrifices, qu'il fallait se battre, parfois risquer sa vie sans jamais être certains que les efforts faits finiraient par payer. Et puis, il fallait dire que l'ambition dont nous pouvions parfois faire preuve était très mal vue par les autres maisons, ils l'assimilaient même parfois à la folie des grandeurs, et il était certain que l'ambition pouvait pousser les hommes au pire, les confronter à leurs plus bas instincts.

Aussi loin que je me souvienne, j'avais toujours eu un esprit indépendant, sortant malgré moi des sentiers battus. Je n'étais assurément pas de ceux que l'on pouvait modeler à sa guise, il paraissait même que je réfléchissais beaucoup trop. D'où le fait que j'étais intimement convaincue que tous les chemins menaient à Rome. Ce qui était le plus important n'était pas l'objectif mais le chemin parcouru pour l'atteindre. Je pensais sincèrement que faire des sacrifices pouvait en valoir la peine. Alors peut-être que j'avais sacrifié mon enfance et mon adolescence en refusant de me mettre à genoux, mais cela avait forgé la personne que j'étais devenue, avec mes bons comme mes mauvais côtés. Peut-être que je pouvais paraître froide, peut-être même insensible, mais c'était une façon comme une autre de me blinder contre le monde extérieur. Au fil des années, je m'étais forgée une carapace difficile à percer. L'agressivité était une façon comme une autre d'exprimer tout ce qui bouillonnait en moi même si somme toute j'avais l'impression de lutter en permanence, contre tout et n'importe quoi. « Si c’est une autre façon de dire qu’il ne sert à rien de regretter le passé, alors je suis d’accord. On ne peut revenir en arrière afin de changer les choses et les modeler comme bon nous semble. J’admire ce désir que tu as d’avancer quoi qu’il advienne. Tu seras sûrement l’un de mes grands modèles dans la vie en fait. » Dire qu'il ne sert à rien de regretter le passé ? Si on veut. D'une certaine façon, ce qui est fait est fait, la machine à remonter le temps n'existait pas encore. Si le futur pouvait être plein d'incertitudes, le passé, lui, était certain, il était immuable, comme gravé dans le marbre. Avait-on alors d'autres choix à part avancer ? Néanmoins, qu'il me dise que je serai un de ses grands modèles me touchait beaucoup. À dire vrai j'avais tellement l'habitude d'avoir été écrasée, dénigrée, réduite à l'état de rien que cela ne manquait pas de me surprendre que l'on puisse s'inspirer de moi, d'autant plus que je ne figurais certainement pas parmi les personnes les plus populaires de cette école. C'était plutôt ceux là que l'on copiait habituellement, pas ceux qui restaient dans l'ombre. Je haussai simplement les épaules à cette assertion, non sans adresser à mon camarade un sourire timide. À cela, je n'avais rien à répondre, pour le coup il avait réussi à me clouer le bec, voilà un exploit dont rares étaient ceux qui pouvaient s'en targuer ! Mieux encore, il pouvait se vanter d'avoir suscité en moi un intérêt grandissant pour la fameuse résistance. Sans le savoir, il allait être celui qui avait semé le germe de la révolution dans mon esprit, celui-là même qui me ferait définitivement tomber de l'autre côté. « Tu connais la salle sur demande ? C’est là qu’ils se réunissent depuis toujours. Une fois que nous les aurons rejoints, tu pourras poser toutes ces questions toi-même. » La salle sur demande ? J'acquiesçai en silence, les joues légèrement roses. Je connaissais l'existence de cette salle, découverte totalement par hasard. Et lorsqu'il m'arrivait de repenser aux circonstances dans lesquelles j'ai eu connaissance de cet endroit, le feu me montait instantanément aux joues. « Oui, je crois que je connais cet endroit. » dis-je enfin, bénissant l'obscurité de dissimuler mes joues qui s'étaient teintées d'un beau rouge brique. « Je l'ai découvert complètement par hasard, et euh...enfin...les jours suivants, j'ai feuilleté tous les livres sur Poudlard qui pouvaient être susceptibles d'en parler, je voulais savoir ce qu'était cette salle qui apparaissait de nulle part. Enfin, c'est une longue histoire. » éludai-je, en me mordillant la lèvre inférieure, perdue dans mes souvenirs. À dire vrai, j'espérais que mon camarade n'allait pas chercher à en savoir plus, parce que c'était trop embarrassant à raconter, trop personnel également. La longue histoire avait alors bon dos. Par la suite, je suis souvent revenue dans cette salle, que ce soit seule ou accompagnée, ne serait-ce que pour m'isoler quand je n'avais pas envie de voir les autres Serpentard. Bien souvent, j'avais tout ce dont j'avais besoin à portée de main, et j'avais pu m'entraîner à lancer certains sortilèges afin de travailler mes cours pratiques. Certes, j'étais toujours aussi mauvaise en duels, mais c'était ainsi que j'avais appris à maîtriser correctement mes sorts de métamorphose et les sortilèges basiques. « Avec ce que j’ai fais en ce début d’année, ils t’accueilleront bras ouverts alors qu’ils me repousseront comme le diable en personne. » Je relevai la tête, interpellée par ses paroles. Je fronçai légèrement les sourcils, interloquée. Qu'avait-il donc fait pour être rejeté par les siens ? Je glissai alors un regard en coin au bras qu'il me tentait, bras dont je me saisis pour finalement me relever. « Allons-y, alors. » lançai-je tout en m'élançant vers le château, tout en veillant malgré tout à modérer mon allure pour ne pas le semer. Je bénissais sa proposition car à dire vrai, je commençais à ne plus supporter l'atmosphère lugubre que dégageait la forêt interdite. Puis, je finis par me tourner vers mon camarade, marchant à reculons. « Dis-moi,tu dis qu'ils te repousseront comme si tu étais le diable en personne...Mais qu'est-ce que tu as pu faire en début d'année pour être considéré comme l'ennemi public numéro un ? » Je fis alors volte-face, retrouvant une démarche normale, attendant sa réponse car je devais bien l'avouer, cette histoire me turlupinait. « Si ce n'est pas indiscret, bien entendu. » crus-je bon d'ajouter par dessus mon épaule, tandis que nous cheminions lentement mais sûrement vers le château.
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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeMer 3 Avr - 22:49

Nous sommes relativement similaires, elle et moi. C’est la conclusion à laquelle je parviens après avoir longuement détaillé la jeune femme du regard, tout en tentant d’interprété ses paroles. Sûrement aurions-nous pu être de bons amis, si je n’avais pas découvert son existence si tardivement. Après tout, il me semble tard pour me nouer d’amitié en plein milieu de septième année. Mais cela est certainement dû au fait que j’ai peur de me faire de nouvelles amitiés, ayant surtout peur de devoir perdre les personnes qui me sont chères, une à une. La situation est déjà assez compliquée comme ça, pour que je me mette en plus à m’exposer à des douleurs inutiles. Ce serait assez idiot de me part de faire quelque chose de semblable à vrai dire, surtout que je connais déjà l’enjeu et la détermination que demande l’envie de garder une amitié en temps de guerre. Surtout avec mon paternel sans cesse derrière moi. Enfin, je dois tout de même avouer qu’il serait certainement plus facile pour mon père d’accepter quelqu’un comme Tracey, que Hester par exemple. Rien que pour le fait que la jeune femme soit à serpentard, cela permet de faire éclipser le fait qu’elle soit une sang-mêlée, au même titre que la blonde. Et à vrai dire, maintenant que j’y pense, il m’est tout de même un peu dur d’affirmer qu’il soit capable de plus accepter une personne sous prétexte que celle-ci porte les couleurs des verts et argents. Il a beau être mon père, l’homme ne m’en reste pas moins un étranger total, à qui je suis incapable de faire confiance et que je ne peux pas comprendre non plus, il faut se le dire. Depuis mes onze ans, je n’ai pas réellement eu de véritable relation familiale avec mon paternel de toute façon, me contentant de cohabiter avec lui, ce qui est déjà un effort exceptionnel à mon sens. Alors que j’évoque la salle sur demande et le fait que les membres de l’armée de Dumbledore s’y trouvent sûrement – étant donné que l’endroit est tout de même leur salle de rassemblement par excellence, si mes souvenirs à ce sujet sont bons – je remarque que les joues de la jeune sorcière se teintent rapidement de plaques rougeâtres. Un instant, je me demande ce qui est à l’origine de cette gêne soudaine, avant de finalement hausser les épaules, décidant que cela n’a que trop peu d’importance. Peut-être a-t-elle vécu quelques aventures en son sein, auquel cas je préfère ne pas savoir de quoi il en retourne. Je ne suis clairement pas assez proche d’elle pour savoir les détails de sa vie privée, surtout que nous ne connaissons pas depuis si longtemps que cela, sans compter qu’il y a des choses qu’il vaut mieux éviter de partager. Et vu le visage de Tracey et la teinte violacée qui s’en est épris, je me doute que ce à quoi elle pense est le parfait exemple des choses à ne pas dire haut et fort. Mais peut-être me fais-je des idées, je n’en sais rien après tout. Je préfère éviter de lui poser la question cependant. « Oui, je crois que je connais cet endroit. » finit-elle par souffler, se dépêtrant légèrement de son air gêné alors que je me détourne d’elle, lui laissant ainsi le loisir de reprendre une certaine contenance alors que je fixe un point invisible, à l’autre bout de la clairière. Du coin de l’œil, je parviens à percevoir quelques mouvements. Le vent dans les feuilles des arbres ou les autres serpentards, tout simplement. Il n’y a rien ici, de susceptible de nous faire prendre nos jambes à nos cous, afin de fuir la forêt le plus vite possible. Chose assez risible de se sentir à l’aise et en sécurité dans ce lieu, alors qu’il est censé nous imposé un sentiment de crainte alors que le château doit nous apporter une impression de sécurité relative. Pour moi, c’est pourtant la chose totalement inverse qui se produit en cet instant, chérissant soudain l’idée de vivre jusqu’à la fin de mes jours dans les bosquets de la forêt interdite. Loin du château, loin des Carrow, mais surtout loin de mon paternel. Car que sont des centaures, des araignées géantes ou toutes autres créatures à la présence incongrue, face à celle de ces monstres qu’abrite Poudlard en ce moment même ? Je préfère encore aller me nicher dans une grotte aux côtés d’un homme s’apprêtant à se transformer en lycanthrope, plutôt que de me résoudre à apprécier mon père ou faire je ne sais quelle autre chose impossible de ce genre. « Je l'ai découvert complètement par hasard, et euh...enfin...les jours suivants, j'ai feuilleté tous les livres sur Poudlard qui pouvaient être susceptibles d'en parler, je voulais savoir ce qu'était cette salle qui apparaissait de nulle part. Enfin, c'est une longue histoire. » reprend alors Tracey, me sortant subitement de mes pensées. Tournant de nouveau la tête vers elle, je me mets à la hocher de façon positive. Mes prunelles sont posées sur elle, mais je ne la vois pourtant pas, me contentant de la fixer sans la voir alors que je réfléchis à ce qu’elle vient de me dire. Une longue histoire. Combien de choses se déroulant dans le château peuvent être qualifiées comme étant de longues histoires ? Tellement que l’on ne peut même plus être en mesure de les compter à présent, il me semble que chaque individu présent à Poudlard à son lot d’histoires à compter désormais. La plupart se trouvant tout de même être des choses relativement secrètes, il faut se le dire. Mais personne n’est à blâmer pour cela à vrai dire, étant donné qu’il vaut mieux couvrir ses arrières ces derniers temps, étant donné que l’on peut difficilement faire confiance à qui que ce soit. « Ce doit être une belle histoire, j’imagine. La majorité des choses reliées à cette salle et s’étant passées à l’intérieur, sont des belles histoires. » je finis par articuler à mi-voix, avant de secouer subitement la tête, retrouvant alors mes esprits après m’être un peu trop longuement égaré dans mes pensées. Alors que je détaille le visage de Tracey du regard, je ne peux m’empêcher de me dire que mes paroles valent au moins pour moi. Je n’ai aucun souvenir de choses à déplorer, pour ce qui s’est passé dans cette salle. Je ne regrette rien.

Alors que je prie la jeune femme de m’accompagner jusqu’à la salle sur demande pour véritablement rencontrer les membres de l’armée de Dumbledore – elle m’a demandé de lui fournir une idée de chose à faire, à elle de déplorer mon manque d’idée à présent –, je me sers de ce qu’il s’est passé en début d’année comme argument. Pour sûr que s’il leur fallait choisir entre Tracey et moi-même, les autres élèves de Poudlard accueilleraient Tracey à bras ouverts tandis qu’ils me laisseraient à la porte, me considérant comme une ordure, de la même façon que j’ai prétendu le faire avec eux en ce début d’année. Elle redresse alors doucement la tête dans ma direction, me dévisageant, les sourcils légèrement froncés. Le fait que nous ne nous connaissions pas en ce début d’année, explique certainement pourquoi elle ne sait pas de quoi je parle. Elle finit cependant par détacher ses prunelles de mon visage, les posant alors sur ma main tendue dans sa direction, alors qu’elle s’en saisie pour s’aider à se relever. « Allons-y, alors. » finit-elle par me lancer, une fois sur pieds. Ainsi ne tarde-t-elle pas à s’élancer à travers les troncs d’arbres de la forêt, gardant tout de même une allure assez modérée pour que je puisse la suivre aisément. Aussi je m’engage à sa suite, esquivant quelques arbres me barrant la route de-ci de-là, alors que je me faufile à sa suite à travers les arbres, quittant ainsi la clairière pour la suivre en direction du château. Au bout d’un moment, après avoir adopté un rythme nous convenant à tous les deux – du moins, j’imagine que c’est le cas –, elle se retourne alors, marchant ainsi à reculons, de sorte à me voir tandis qu’elle continue d’avancer. Au début, je fronce les sourcils, m’inquiétant soudainement du fait qu’elle puisse se prendre quelques branches dans la figure ou s’empêtrer dans des racines, mais il me faut bien avouer qu’elle se débrouille avec une adresse, telle que la forêt semble lui laisser la voie de libre, de façon à ce qu’elle puisse passer sans se soucier de quelconque obstacle. « Dis-moi, tu dis qu'ils te repousseront comme si tu étais le diable en personne...Mais qu'est-ce que tu as pu faire en début d'année pour être considéré comme l'ennemi public numéro un ? » me lance-t-elle tout en me dévisageant. Après quoi, elle se tourne de nouveau, comme en écho à mes pensées, afin de se remettre à marcher normalement. Tant mieux, cela l’empêche certainement de me voir pincer les lèvres alors que je réfléchis mûrement à sa question, la tournant dans tous les sens dans ma tête. Il ne me semble y avoir aucune faille cependant, aucun piège, simplement un intérêt soudain pour ma personne. « Si ce n'est pas indiscret, bien entendu. » Je trouve bon de commencer par hocher les épaules, bien que tournant le dos, elle ne puisse pas me voir. Je ne pense pas que Tracey soit susceptible de vendre mon secret à qui que ce soit et encore moins à mon paternel. De toute façon, le fait que je lui ai déjà avoué avoir fait partie de l’armée de Dumbledore et diverses autres choses, me mettrai considérablement dans l’embarras si cela venait à s’ébruiter, s’échouant finalement dans les oreilles de mon père. C’est plus en les diverses techniques du professeur Rogue à soutirer des informations aux élèves du château, que je ne fais pas confiance. « Mon père est devenu professeur à Poudlard cette année. » je finis par répondre tandis que je me baisse pour esquiver une branche basse, qui me barre la route. J’en profite par la même occasion, par réfléchir à la façon dont je peux exposer les faits à la jeune femme. « C’est un Panderman. Un mangemort donc. » j’élude, disant cela comme-ci il est tout naturel que mon nom de famille soit assimilé aux partisans du Seigneur des Ténèbres. C’est un peu le cas d’ailleurs, il me faut bien l’avouer. Je suis le seul à avoir dérogé à un passage à serpentard et sûrement le seul qui ne partage pas les idéaux familiaux, par la même occasion. Je suis une exception en tous points au reste de ma famille, pouvant presque être considéré comme un bâtard à vrai dire. « Disons que dans mon cas, sa venue fût rime de sacrifices. » La gorge légèrement nouée, je repense à Hester, mais aussi à tous les membres de l’armée de Dumbledore, que j’ai dû écarter de ma personne, autant pour leur propre protection que pour la mienne. « Je me suis comporté en véritable salop pour les éloigner tous et leur éviter de passer du mauvais temps avec mon père, si tu préfères. » C’est un bon résumé à tout cela à vrai dire. Une meilleure façon d’exposer mes attitudes de soumis, un peu aussi. Cependant, c’est quelque chose que je me dois de reconnaître, ce à quoi je m’attelle avec hargne. Ou du moins, cela ne m’a-t-il pas semblé trop difficile que cela, de m’accommoder à mon caractère docile, puisqu’il n’a pas changé depuis des années. Le fait de reconnaître que cela soit mal perçu pour un fils de mangemort – d’avoir la soumission facile – a été beaucoup plus dur à accepter, puisque cela inclus forcément un nouveau reproche à me faire. Un de plus sur la ribambelle d’autres qui m’écrasent de plus en plus, de jour en jour.

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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeSam 13 Avr - 10:18

Bien malgré moi, j'avais laissé échappé ce détail sur ma vie privée, et j'en ai rougi. C'était presque effrayant de voir combien ma réaction pouvait être naturelle, même pas calculée. J'avais parfois des élans de spontanéité qui me faisaient peur. Cela prouvait que j'étais humaine dans le fond, bien plus humaine que n'importe qui. Je riais, je pleurais, je vivais tout simplement. Pourtant, cette facette de moi était bien cachée sous ma carapace, sous ces couches de mensonges et de faux-semblants. Au fond, je n'étais qu'une petite fille qui avait des rêves, des désirs, des ambitions. Beaucoup pouvaient penser qu'être tout simplement humaine dans un tel environnement était suicidaire, que c'était la voie rêvée pour se laisser marcher sur les pieds et ne pas se faire respecter. Moi, je n'étais pas d'accord, j'étais même convaincue que c'était ce qui m'avait aidée à tenir tout ce temps. Il était vrai que j'étais d'apparence froide et revêche, mais il suffisait de gratter un peu la surface pour se rendre compte que ce n'était pas tout à fait le cas. Pour effleurer du bout des doigts ce que j'étais vraiment, il fallait prendre la peine de creuser, de bien vouloir contourner les murailles que je me plaisais à dresser en travers du chemin de ceux qui faisaient l'effort d'essayer de me connaître. C'était une façon de me protéger, rien de plus, rien de moins, sinon, c'était la porte ouverte à tout, c'était leur offrir sur un plateau d'argent la possibilité d'utiliser ces armes contre moi pour mieux me détruire. Maintes fois, j'avais trouvé ce système injuste, maintes fois j'avais voulu faire la révolution, maintes fois j'avais été révoltée de voir que certains se croyaient tout droit sortis de la cuisse de Jupiter tout simplement parce que selon leurs termes, ils étaient bien nés. C'est à dire dans une famille de sang-pur pro Voldemort. J'ai toujours pensé que le sang ne faisait pas le sorcier, que d'ailleurs, si je m'étais autant démenée dans mes études ces sept dernières années, c'était tant par orgueil personnel que pour montrer ce que je valais réellement en dépit de ma mère moldue et de mon ignorance du monde magique à mon arrivée à Poudlard. Je ressentais le besoin constant de faire mes preuves, de montrer que j'étais digne d'être ici malgré ce que eux pouvaient penser. Certains avaient même osé me dire en face que je ne méritais même pas mes pouvoirs, que je ne méritais même pas d'être à Serpentard, et je n'avais pas pu m'empêcher de me sentir indignée par de telles accusations. Certes, je n'avais jamais voulu de ces pouvoirs, je m'en porterais bien mieux si je ne les avais pas, mais maintenant que je les avais, il fallait faire avec et j'avais une place à défendre. Ma place. J'avais fini par museler mes envies de révolution et par marcher droit, grinçant des dents en entendant certaines choses, mais j'avais fini par m'effacer, par me faire oublier, et cela m'avait largement satisfaite jusqu'à présent. Mais maintenant qu'on me donnait l'occasion de la faire pour de bon, cette révolution, allais-je oser sauter sur cette opportunité, quitte à foutre en l'air en un instant ce que je m'étais échinée à construire pendant sept ans ? J'avouais avoir hésité, mais j'avais fini par accepter, parce que de toute façon, ici, à Poudlard, je n'avais vraiment plus rien à perdre. Alors, foutue pour foutue, autant faire quelque chose qui soit utile pour les autres et à plus long terme, je l'espérais, pour la société. Parce qu'il était temps que cela cesse.

Notre effort pouvait paraître bien dérisoire face à ce qui se passait actuellement dans le monde sorcier, mais ne disait-on pas que les petits ruisseaux faisaient les grandes rivières ? Il était certain que si personne ne faisaient rien, les Mangemorts allaient garder leurs sales pattes sur toutes les institutions du monde sorcier et jamais ils n'en seraient délogés, ce qui nous condamnerait à long terme de vivre dans l'horreur, l'angoisse et la haine. Je ne voulais pas d'un tel monde pour mes enfants si je devais en avoir un jour, même si de toute évidence j'en étais encore loin. Aussi j'étais intimement persuadée que c'était nous, génération actuelle, qui devions oeuvrer pour ramener la paix et la quiétude dans notre monde, pour notre propre bien mais aussi pour les générations à venir. Il s'agissait bel et bien d'un effort collectif, et il ne tenait qu'à nous d'apposer les premières pierres sur ce grand édifice. Malgré les apparences, ce qui était en train de se dérouler dans la clairière avait quelque chose de solennel. Sans doute avais-je trahi les miens en pactisant avec un Gryffondor, figure de la résistance, mais la perspective d'un monde meilleur valait à mon sens toutes les trahisons. De toute manière, comment pouvais-je les trahir alors qu'ils ne m'ont jamais considérée comme faisant partie des leurs ? Peu importait de toute façon puisque j'étais en route vers la salle sur demande, avançant vers ma destinée. Peut-être que j'en faisais des tonnes, mais j'étais convaincue que ce soir je faisais le premier pas vers la sorcière que j'allais être demain. Je ne pouvais m'empêcher de me sentir à la fois excitée et anxieuse. À l'époque, Ollivander m'avait promis une destinée hors du commun. Sur le coup, j'avais trouvé sa réaction un poil exagérée, comment, moi, fille de monsieur et madame tout le monde, je pouvais avoir une destinée hors du commun, d'autant plus que j'ai vécu en paria pendant presque sept ans, me demandant très régulièrement ce que je foutais là ? Les choses étaient en train de s'éclaircir à présent, et maintenant, je savais. Il suffisait simplement de rencontrer les bonnes personnes et de faire les bons choix. Et si c'était ça, ma destinée ? Et si j'étais vouée à oeuvrer dans l'ombre pour le bien du monde magique, pour ramener la paix ? Je n'osais pas penser au terme résistance, bien que je l'avais sur le bout de la langue. J'avais bien dans l'esprit de finir mon année à Poudlard, de passer mes ASPIC et j'espérais fortement que d'ici là, Voldemort aura été vaincu. Aussi à mon sens, parler de résistance pour le moment était un peu prématuré, mais surtout prétentieux. Et ce n'était que le début. Le début d'une autre histoire. « Ce doit être une belle histoire, j’imagine. La majorité des choses reliées à cette salle et s’étant passées à l’intérieur, sont des belles histoires. » Je ne pouvais qu'approuver ses dires avec vigueur. J'y avais vécu pas mal de choses moi aussi. J'y avais vécu mes premiers émois d'adolescente, mais j'y avais aussi trouvé un sanctuaire lorsque j'avais besoin de me faire oublier du monde extérieur, là où personne ne pouvait me trouver. C'était presque à mon sens le meilleur endroit de tout Poudlard, bien que j'aimais aussi beaucoup paresser au bord du lac de temps en temps, assise sur un rocher, à réfléchir et à méditer pendant des heures. « Oui, c'est une belle histoire. » confirmai-je enfin, perdue dans mes souvenirs. Ce soir aussi, c'était le début d'une autre histoire. Aussi le principe ne souffrirait pour le moment d'aucune exception.

Malgré tout, je voulais savoir. Je voulais savoir pourquoi Joshua allait se faire jeter alors que moi, Serpentard, j'allais être acceptée à bras grands ouverts. En l'espace d'un instant, je crus que ma curiosité était un peu déplacée, mais à mon grand soulagement, Joshua répondit bien vite à mes questions. « Mon père est devenu professeur à Poudlard cette année. C’est un Panderman. Un mangemort donc. » Je fronçai les sourcils. Panderman. Quelle matière enseignait-il déjà ? Ah oui. Alchimie. Je n'avais pas cette matière, ayant plutôt choisi d'apprendre l'arithmancie et l'étude des runes anciennes. J'aurais très bien pu prendre cette option là en plus, ces cours étant à mon sens complémentaires, mais à présent je me félicitais de ne pas l'avoir pris. Qui sait sur quel genre de détraqué j'aurais pu tomber encore ? Cela dit, je tombais de la lune puisque je ne savais même pas qu'il avait un fils, étudiant à Poudlard de surcroît. Et j'étais étonnée de savoir que Joshua était le fils en question, ils avaient l'air tellement différents que s'il ne me l'avait pas dit, je n'aurais pas fait le rapprochement, même si des Panderman, à Poudlard, il ne devait pas y en avoir des tonnes. « Disons que dans mon cas, sa venue fût rime de sacrifices. Je me suis comporté en véritable salop pour les éloigner tous et leur éviter de passer du mauvais temps avec mon père, si tu préfères. » J'hochai la tête avec compréhension. On ne choisissait pas sa famille, malheureusement. Et Joshua avait apparemment le malheur de n'être que le fils de son père. La réputation de son père avait déteint sur lui. Il en subissait désormais les conséquences. « Je trouve ça injuste que les enfants doivent subir les fautes de leurs parents. » affirmai-je avec conviction, tout en levant les yeux vers le ciel, mais le ciel était bien noir, on n'y voyait goutte, pas même une malheureuse étoile. « Je ne pense pas que tu aies mal agi, je pense qu'à ta place, j'aurais fait la même chose. Je n'aurais pas supporté qu'un de mes proches ait des ennuis par ma faute. » Dans le fond, j'espérais ne pas avoir à vivre une telle situation un jour, car se séparer des personnes que l'on aimait, même si c'était pour la bonne cause, si je puis dire, c'était malgré tout un déchirement, un déchirement que personne ne méritait de vivre. « Et si les gens t'en veulent à cause de ça, c'est qu'ils sont des idiots, parce qu'ils devraient savoir qu'on ne choisit pas sa famille, et qu'on peut être différents de nos parents. » Je me félicitais presque d'avoir une famille parfaitement normale, à côté, les petites cachotteries de mon père paraissaient tellement dérisoires, qu'en l'espace d'un instant, j'en eus presque honte d'avoir fait un scandale pour si peu, mais j'étais malheureusement beaucoup trop fière pour abdiquer, pour pardonner. « Regarde, moi par exemple. Quand on me voit, pour la première fois, on a l'impression d'avoir affaire à quelqu'un de désagréable et de pas fréquentable, bref, une garce. Pourtant, mes parents ne sont pas comme ça. Mon père est jovial, c'est un bon vivant qui aime faire des blagues pas drôles, même que des fois il m'exaspère un peu. » J'eus un sourire en pensant que c'était effectivement moi qui menais mes propres parents à la baguette. Ils avaient toujours exaucé le moindre de mes désirs, sans doute pour se faire pardonner de ne pas avoir été très présents quand j'étais petite, trop pris leur boulot. « Ma mère, elle, est un modèle de gentillesse et d'amabilité, elle est très douce et très compréhensive, mais elle sait être ferme quand il le faut. » Miranda était vraiment une perle, et c'était dingue de voir à quel point mon caractère différait du leur. « Et moi, je suis la sale gosse, la petite peste capricieuse et râleuse, colérique de surcroît. » Je ne pouvais m'empêcher de jouer la carte de l'auto-dérision, même si ce n'était pas bien loin de la vérité. J'avais très certainement des qualités et des bonnes valeurs, mais il fallait bien les chercher. « Alors tu vois, ça ne veut strictement rien dire. Certes, l'éducation joue beaucoup dans ce que l'on est, mais je pense que ce sont nos propres expériences, notre propre vécu, nos propres réussites tout comme nos propres échecs qui nous forgent le caractère. Ce sont aussi les personnes que nous rencontrons tout au long de notre vie qui font aussi ce que l'on est. Il ne faut pas croire, même quand on a quitté le foyer familial, on continue de se construire. Les parents ne font que nous donner une base, dès lors, il nous est tout à fait loisible d'emprunter un tout autre chemin si nous le désirons. » Après tout, les parents ne vont pas vivre notre vie à notre place ! De toute manière, je ne croyais pas au déterminisme, et ça m'irritait lorsque j'entendais quelqu'un dire c'est vraiment le fils de son père. Peut-être était-ce aussi parce que j'étais dotée d'une certaine indépendance d'esprit qui m'avait permis d'avoir une existence propre, bien que j'avais quand même besoin d'avoir quelques points de repère histoire de ne pas complètement partir en vrille.
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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeLun 22 Avr - 13:26

L’évocation de la salle sur demande me parait tout de même un peu étrange. Cela fait quelque temps déjà, que je n’en ai pas mentionné l’existence de cette pièce dans une conversation, craignant certainement de ne plus pouvoir y mettre les pieds un jour. Pourtant, en mentionner l’existence à la brune, tout en évoquant l’armée de Dumbledore, me semble tout naturel. Un instant, j’ai un peu l’impression d’avoir trahi mes anciens camarades, voir même d’avoir trahi Hester elle-même – puisque, de ce que j’en sais, elle fait toujours partie de cette association composant la seule véritable résistance digne de ce nom, au sein du château et des élèves. Le sujet de conversation dévie pourtant bien vite, car si l’on continue à évoquer cette salle, ce n’est pas au sujet de l’armée de Dumbledore que nous continuons à délibérer. « Oui, c'est une belle histoire. » confirme alors la jeune femme tandis que je commente avec nonchalance les bribes de souvenir qu’elle m’a elle-même glissé, souhaitant tout de même mettre un peu de distance entre eux et moi. Je ne connais véritablement Tracey que depuis quelques instants, m’étant contenté de la connaître de vue pendant plus de six ans au final, avant de finalement être obligé de lui parler en raison de ma propre erreur, durant cette soirée d’Halloween. Alors j’estime tout de même que les choses lui étant un peu plus personnelles, devraient gentiment le rester. Lorsque nous nous nous connaitrons mieux, pourquoi pas pour les grandes confidences, mais pour l’instant, autant se brider à ces quelques évocations lointaines. J’ai pourtant l’impression que cela est déjà énorme, dans un sens. Sans doute lui ai-je accordé ma confiance bien trop vite, mais quelque chose me souffle que la brune la mérite amplement. « Je trouve ça injuste que les enfants doivent subir les fautes de leurs parents. » affirme la jeune femme, en réponse à mes paroles. Elle ne doit pas être la seule à penser une pareille chose d’ailleurs. La généalogie doit être l’ennemie de bon nombre de personnes ces derniers temps, surtout en raison de la guerre qui fait rage. Mais je vois bien à la façon de dire les choses de Tracey, qu’elle ne dit pas les choses comme pourrait le dire un né moldu en ayant plus qu’assez de fuir face à rafleurs et mangemorts. C’est une conviction qui va bien plus loin que ça, qui surmonte même les pensées liées à la guerre, si c’est encore possible. Comme-ci elle me ressort là une idée enfouie en elle depuis bien plus longtemps encore, que je ne peux l’imaginer. « La vie est injuste. » Simple réminiscence du passé, s’imposant à moi au même moment que les mots franchissent la barrière de mes lèvres. Avec cela s’imposent à moi des souvenirs que j’ai longtemps considéré comme perdus à jamais ; jusqu’à aujourd’hui tout du moins. Je ne peux empêcher ma gorge de se nouer alors que ma mémoire me joue ce tour peu commun, de garder les souvenirs desquels je voudrais me débarrasser, là où elle préfère généralement se défaire des souvenirs que les gens aiment conserver. « C’est ce que m’a souvent dit mon père. » je m’empresse de préciser à l’intention de Tracey, ne souhaitant pas la perdre dans ces réflexions que je me fais à voix haute. Du coin de l’œil, je vois que la jeune femme lève les yeux vers le ciel et je me surprends à me demander ce après quoi elle peut bien chercher. Une étoile ? La lune ? Je n’en ai aucune idée. Il parait juste que des fois, il est réconfortant de regarder au dessus de soi, comme-ci le fait de sentir la place ridicule que l’on occupe dans l’univers, peut parvenir à nous faire oublier tous nos soucis. Comme-ci cela permet de reléguer au dernier plan, toutes ces choses insignifiantes au final, qui n’ont que trop peu d’importances aux vues des planètes de l’autre côté de la galaxie, et qui représentent encore mois pour les planètes de l’autre côté de l’univers. Je déglutis, me sentant misérable, comme à chaque fois que je pense à l’immensité qui s’étend de part et d’autre de cette maudite planète. « Je ne pense pas que tu aies mal agi, je pense qu'à ta place, j'aurais fait la même chose. Je n'aurais pas supporté qu'un de mes proches ait des ennuis par ma faute. » finit-elle par souffler à mon attention. Continuant à avancer vers le château, laissant mes pieds me guider, je tourne tout de même la tête dans sa direction, la dévisageant légèrement. Puis je replace mon regard au loin, hochant doucement la tête en signe d’approbation. Je ne saurai dire pourquoi, mais ses paroles me touchent vraiment, m’offrent un certain réconfort. Peut-être parce qu’Hester elle-même ne semble pas avoir bien compris pourquoi je me suis arrangé pour la tenir éloignée de moi en ce début d’année ? Oui, peut-être. J’adresse un léger sourire à la jeune femme, afin de la remercier. « Merci de comprendre. » je murmure, avant de me mordiller doucement la lèvre inférieure. Et c’est la vérité ; ses paroles me font vraiment chaud au cœur. Ces derniers temps, la compréhension que les gens ont de mes actes, se fait tellement rare qu’il m’arrive de me demander ce pourquoi je me bâts véritablement. Jusqu’à ce que me revienne en tête le visage de la blonde, encore une fois. Parce que, si je fais tout cela et que je me donne autant de mal, c’est pour elle avant tout. « Je dois au moins te reconnaître que tu es plus ouverte d’esprit que bon nombre d’autres personnes. » Encore une chose qui fait sa différence avec les autres serpentards, une chose qui fait qu’elle monte encore un peu plus dans mon estime. Et si je l’avais connue plus tôt ou si la situation n’était pas celle qu’elle est actuellement, j’essayerai certainement de m’en faire une bonne amie. Mais alors que les choses semblent si précaires, j’avoue avoir un peu de mal à me faire à l’idée que je puisse m’attacher à elle, aussi rapidement en plus. Je balais la question en secouant légèrement la tête, alors que je continue à marcher à sa suite. « Et si les gens t'en veulent à cause de ça, c'est qu'ils sont des idiots, parce qu'ils devraient savoir qu'on ne choisit pas sa famille, et qu'on peut être différents de nos parents. » Une nouvelle fois, je suis en parfait accord avec elle, sur la forme. Pourtant, je sais bien que dans le fond, les choses ne paraissent pas aussi simples. Ce que Tracey ne peut décemment pas deviner toute seule, je le conçois bien. « La plupart des gens n’ont pas compris que je fais ça pour eux. » je finis par soupirer. C’est autant une constatation que je fais pour moi, qu’une indication que j’envoie ainsi à la brune. Après tout, il est sûr qu’à partir du moment où les gens ne comprennent pas pourquoi j’agis ainsi, il leur est difficile de faire autrement que de m’en vouloir. Moi aussi, je m’en voudrais certainement, à leur place.

Nous continuons ainsi d’avancer quelques instants en silence, avant que la jeune femme ne reprenne subitement la parole, afin d’exprimer un peu mieux son point de vue, semble-t-il. Très bien, je ne suis pas contre quelques éclairages de sa part. En effet, je me surprends à me dire que j’aime bien sa façon de voir le monde. Pas trop utopiste mais pas trop pessimiste non plus ; juste le parfait mélange entre les deux. Chose rare ces derniers temps, car les gens ont beau ne pas êtres soit tout blanc soit tout noir, beaucoup ne semblent pas arborer la nuance de gris la mieux adaptée – et par cela, j’entends le parfait équilibre entre blanc et noir, évidemment. Mais je sais que je ne peux pas réellement le reprocher à quelqu’un en particulier, n’ayant moi-même pas trouvé le bon équilibre. C’est sans doute pourquoi je veux en entendre un peu plus quant à son point de vue, afin de prendre exemple sur elle et sa nuance, se rapprochant le plus de la nuance parfaite, à mes yeux. Pour le moment du moins, je n’ai pas encore trouvé meilleur dosage. Pas même chez Hester, qui a tendance à être un peu trop pessimiste ces derniers temps, même si je ne peux pas l’en blâmer. « Regarde, moi par exemple. Quand on me voit, pour la première fois, on a l'impression d'avoir affaire à quelqu'un de désagréable et de pas fréquentable, bref, une garce. Pourtant, mes parents ne sont pas comme ça. Mon père est jovial, c'est un bon vivant qui aime faire des blagues pas drôles, même que des fois il m'exaspère un peu. » Elle laisse un léger sourire prendre place sur ses lèvres, alors qu’elle semble se remémorer son paternel. Un instant, je me surprends à la jalouser quelque peu. Car d’après la brève description qu’elle m’en a fait, son paternel est bien mieux que ne le sera jamais le miens. Pourtant, je me reprends bien vite, me doutant qu’elle n’en a pas fini avec son histoire. « Ma mère, elle, est un modèle de gentillesse et d'amabilité, elle est très douce et très compréhensive, mais elle sait être ferme quand il le faut. » Encore une fois, je ne peux m’empêcher d’avoir un pincement au cœur. A l’entendre, ses parents sont les parents parfaits – si l’on omet le fait que ce soient ceux d’Hester, qui approchent de la perfection, mais on va dire que cela importe peu. « Et moi, je suis la sale gosse, la petite peste capricieuse et râleuse, colérique de surcroît. » Elle y va fort tout de même, à s’envoyer de pareilles insultes aux visages. A croire qu’elle ne subit déjà pas suffisamment les moqueries de ses paires, à ainsi se rabaisser elle-même. Elle n’adopte pas un air navré cependant, comme quoi elle prend cela au second degré. Peut-être est-elle parvenue à se fabriquer une armure pour résister à de pareilles attaques, au fil du temps. C’est qui semble le plus probable à vrai dire et auquel cas, je l’admire sans doute pour cela. « Étonnant de voir à quel point nous pouvons paraître similaire alors que tout a toujours été fait pour nous différencier. » je lui lance alors, m’étonnant une nouvelle fois de nos similitudes. Il y a de quoi à vrai dire, puisque les choses sont troublantes, presque déstabilisantes même. Peu importe, j’essaye de me sortir ces quelques insignifiants détails de l’esprit, afin de la laisser continuer ses explications, puisqu’elle ne semble pas encore en être arrivée à bout. Et forcément, je ne peux m’empêcher de me dire qu’elle s’entendrait bien avec Hester ; elles semblent toutes deux aimer parler, après tout. « Alors tu vois, ça ne veut strictement rien dire. Certes, l'éducation joue beaucoup dans ce que l'on est, mais je pense que ce sont nos propres expériences, notre propre vécu, nos propres réussites tout comme nos propres échecs qui nous forgent le caractère. Ce sont aussi les personnes que nous rencontrons tout au long de notre vie qui font aussi ce que l'on est. Il ne faut pas croire, même quand on a quitté le foyer familial, on continue de se construire. Les parents ne font que nous donner une base, dès lors, il nous est tout à fait loisible d'emprunter un tout autre chemin si nous le désirons. » Je ne peux m’empêcher de laisser un sourire prendre place sur mon visage, alors que j’encre les sages paroles de la jeune femme dans mon esprit. Une nouvelle fois, elle n’a pas tord. A croire que ses – trop – nombreux moments de solitudes, l’ont particulièrement incitée à réfléchir à ces quelques points. Comme-ci ceux-là sont importants pour elle. Autant que pour moi, au moins. En même temps, au milieu de cette guerre qui tente de nous priver de tout, notre quête d’identité reste notre seule arme véritable et notre généalogie, notre seul trésor. Bien plus précieuses qu’un quelconque tas de gallions, ces deux choses consistent tout ce que nous possédons encore véritablement. Nos seuls avantages. « Et pour cause. Je pense que je ne pourrai pas devenir mangemort même si je me mettais soudainement à le souhaiter, vu la réputation que l’on s’est évertué à me tailler. » Je laisse alors échapper un léger rire, alors que je m’extirpe enfin du couvert des arbres de la forêt interdite, laissant mes pieds fouler le sol du parc de Poudlard pour la première fois depuis trop longtemps, sûrement. Instantanément, je sens comme un poids être ôté de mes épaules. Je dois avouer que je ne me suis pas senti très à mon aise, dans cette clairière au milieu de cet endroit semblant maudit. Je ne peux m’en plaindre qu’à moi-même cependant, étant donné que c’est moi qui, dans un élan de bêtise infinie, ai envoyé les invitations – aux mauvaises personnes, qui plus est – afin de mettre en place cette réunion pour le moins ratée. « Heureusement que nous ne sommes pas condamnés à finir comme les nôtres, dans un certain sens. Les temps changent et évoluent. Certains parents se montrent sans doute trop dociles face à la situation présente ; d’autres trop agressifs. C’est à nous de changer afin de trouver le juste milieu et rétablir un équilibre plus ou moins stable. » Sauf que certaines personnes ne veulent pas entendre parler d’un possible équilibre, préférant se terrer dans leurs habitudes en continuant à agir comme les leurs. Car il est tellement plus facile de se laisser aller et faire croire que l’on est condamné à rester un pantin de ses géniteurs, jusqu’à leur mort et après encore, avant de soi-même tenir les rennes de ses enfants pour leur faire agir de la même façon que l’on a soi-même été obligé d’agir toute sa vie durant. D’autant plus pathétique qu’il semble si simple de couper les ficelles qui nous retiennent. « Certains ne semblent pas prêts à agir ainsi cependant. Il est bien plus simple de faire comme-ci l’on n’avait pas le choix et de continuer à marcher sur une route toute tracée. Les personnes qui ont des prédispositions pour une vie tranquille, ont encore plus de mal que nous autre, à quitter les sentiers battus pour partir en conquête de l’inconnu. » je soupire finalement en baissant docilement la tête, alors que je laisse mes pensées vadrouiller en direction des personnes que je considère comme étant capable de tous nous planter, afin de garder son confort sain et sauf. Tout ça parce qu’il ne pense qu’à lui, bougre d’égoïste. Il est loin d’être le seul d’ailleurs, je le sais bien. « Mais peu importe. Si une majorité parvient à se défaire de ses chaînes, les autres se retrouveront comme des imbéciles ayant oublié d’évoluer pour se préparer à l’ère nouvelle qui est en marche. » je lance alors que je redresse la tête, un éclat conquérant dans le regard. « Je ne veux pas croire que tout soit perdu. » j’explique alors à Tracey – au cas où elle ne l’aurait pas compris depuis tout à l’heure, sans doute – en me tournant vers elle, un sourire peint sur le visage. Et même si je ne l’admettrai certainement jamais devant elle, elle est sûrement cette lueur qui me permet de garder espoir. Cette personne qui m’a remise sur pieds sans forcément le savoir, alors que je commençais à croire que tout était perdu.
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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeSam 4 Mai - 11:15

J'avais toujours pensé que les enfants ne méritaient pas de subir les fautes de leurs parents, de la même façon que je ne croyais pas au déterminisme. Ce n'était pas parce qu'on avait un père Mangemort qu'on allait le devenir aussi. Tout comme ce n'était pas parce que j'étais à Serpentard que je devais être mise dans le même panier que tous les autres. Si la plupart d'entre eux n'étaient pas dignes de confiance, surtout en temps de guerre, moi j'étais relativement fiable. Je n'étais pas du genre à balancer les miens, je ne faisais pas non plus partie de ceux dont la langue se déliait facilement, en réalité, je pouvais être aussi muette qu'une tombe. En sept ans de temps, à Poudlard, j'avais eu le temps d'emmagasiner tout un tas d'informations sur tout le monde. Si je l'avais vraiment voulu, j'aurais pu détruire des réputations par dizaines en colportant les vilains petits secrets des uns et des autres, mais c'était une activité qui ne m'intéressait guère. Après tout, à chacun sa merde, disait-on. J'avais suffisamment de quoi m'occuper avec la mienne, il ne fallait pas rajouter en plus celle des autres. De toute manière, je n'avais pas suffisamment d'empathie pour pouvoir prétendre porter les malheurs du monde sur mes épaules. Et quand bien même je ne saurais pas garder les secrets, à qui irais-je le répéter, franchement ? Personne ne me faisait confiance. Au pire on me prendrait pour une sorte de diseuse de bonne aventure un peu folle, on prendrait mon info avec des pincettes, bref, je ne serais pas prise au sérieux. Et de toute manière, il était hors de question que je me mette à communiquer des informations aussi capitales, aussi compromettantes pour acheter leur confiance et leur estime. Je les méprisais tellement que je n'avais pas besoin d'être dans leur giron, d'une façon ou d'une autre. Joshua pouvait donc être tranquille : avec moi, son petit secret était bien à l'abri. Même si je suppose que c'est un secret de polichinelle puisque bizarrement, la salle sur demande était devenue un peu plus connue lorsque les membres de la dénommée AD ont été balancés puis arrêtés en masse. « La vie est injuste.  C’est ce que m’a souvent dit mon père. » J'étais navrée pour lui. Son père avait dû s'escrimer à tuer toute forme d'espoir en lui, l'enfermant dans une sorte de fatalisme, ce qui était bien triste à son âge. De mon côté, je n'irai pas jusqu'à dire que la vie est injuste, les petits succès venant à mon sens largement compenser les défaites, mais je voyais ce qu'il voulait dire, je comprenais. Ce n'était pas quelque chose que je me disais régulièrement puisque je n'avais pas pour habitude de me lamenter sur mon sort. Alors plutôt que penser que la vie était injuste, je tâchais de me relever autant que faire se peut et d'avancer, même en boitillant un peu. « Merci de comprendre. » J'hochai la tête d'un air de dire que ce n'était rien, que c'était normal. Certes, je n'avais peut-être pas beaucoup d'empathie pour les autres, mais je pouvais au moins comprendre certaines choses, sans toutefois me mettre à la place des concernés. C'était pour cette raison que je n'étais pas douée pour réconforter, même si j'étais de bon conseil. « Je dois au moins te reconnaître que tu es plus ouverte d’esprit que bon nombre d’autres personnes. »  ça aussi, c'était à double tranchant. Ce n'était pas que j'étais plus ouverte d'esprit que les autres, j'avais une façon différente d'envisager les choses. J'avais un autre angle d'attaque, une autre façon de raisonner. « Ce n'est pas toujours un cadeau, il ne faut pas croire. » répondis-je à mi-voix, perdue dans mes pensées. C'était d'autant plus un cadeau empoisonné que parfois, j'aimerais être un peu plus intolérante, un peu moins ouverte. J'avais toujours vu le meilleur chez les autres, et je trouvais toujours un bon côté au pire des salauds. J'avais un certain talent pour discerner les qualités enfouies sous des couches de mensonges et de faux semblants. Et c'était ce même talent qui m'avait valu de m'attacher un peu trop à certaines personnes qui n'en valaient pas forcément la peine.

L'exemple le plus parlant était sans doute Caïn lui même. Je ne le connaissais pas vraiment dans le fond, et je ne lui faisais pas entièrement confiance – je n'irai pas non plus jusqu'à laisser ma vie entre ses mains, il ne faut pas pousser – mais outre ce côté salaud tout bonnement insupportable, il y avait en lui quelque chose qui me plaisait. Si mes parents avaient été mis au courant de cette relation, ils n'auraient sans doute pas approuvé, estimant sans doute que je méritais mieux, mais il me convenait parfaitement. J'avais l'intime conviction que tout n'était pas à jeter, sinon, il y avait fort à parier que je ne me serai jamais mise avec lui, en aucune façon. Je me plaisais même à imaginer parfois que j'étais la seule personne qui croyait vraiment en lui, là où tout le monde ne voyait qu'un petit branleur j'm'enfoutiste. « La plupart des gens n’ont pas compris que je fais ça pour eux. » Je me mordillai la lèvre inférieure. C'était tellement vrai. « Les gens sont ingrats par nature. » accusai-je tout en omettant volontairement de préciser que j'étais volontiers à mettre dans le même sac. « Mais quand ils comprennent enfin, il est souvent trop tard. Tant pis pour eux. » Il y avait pas mal de rancoeur dans mes paroles. Souvent, on m'accusait injustement de choses que je faisais pour certaines personnes. Bien souvent j'avais engueulé Caïn quand il séchait un cours ou ne faisait pas ses devoirs, parce que je ne supportais pas de le voir gaspiller ses capacités qui pourraient être extraordinaires s'il se donnait un peu plus de mal. De la même façon, j'avais reproché à Wolfgang son côté hypocrite et profiteur, qui me rebutait profondément, parce qu'un jour les autres allaient se rendre compte de la supercherie et lui tourner le dos. Enfin, je surprotégeais Chandler, peut-être un peu trop, mais je voulais maintenir son innocence autant que possible dans un monde qui avait détruit la mienne sans ménagements. Dans ces trois cas, j'avais le sentiment d'avoir agi pour un bien, mais ce n'était pas forcément ce que l'on voyait d'un œil extérieur. La critique disait que je me plaisais à régenter la vie de mes proches, qu'en plus d'avoir la mainmise sur la mienne, je devais contrôler celle des autres, me faisant passer pour une espèce de tyran que je n'étais pas. Enfin soit. Les autres étaient ingrats par nature, on ne les changera pas. Tout en me laissant aller à mes pensées, je suivais Joshua dans la nuit, m'efforçant de ne pas penser à ce qui m'attendait après. J'avais l'impression que j'allais devoir subir une sorte de mise à l'épreuve, montrer patte blanche. Quels arguments allais-je devoir sortir pour leur prouver que j'étais entièrement digne de confiance ? Dans l'immédiat, je n'en avais aucune idée, mais j'avais tout le trajet pour y réfléchir.  « Étonnant de voir à quel point nous pouvons paraître similaire alors que tout a toujours été fait pour nous différencier. » Encore une fois, je me contentais de hausser les épaules. Je ne comptais pas revenir sur le sempiternel débat sur la répartition et les maisons, j'avais déjà exposé mon point de vue à ce sujet. Moi, je pensais ne pas avoir ma place à Serpentard, mais le Choixpeau semblait penser le contraire. Comme quoi tout à chacun pouvait avoir une perception différente. Cela dit, je ne savais pas non plus qui j'étais réellement. Si ça se trouvait, je me mentais sur certaines choses depuis des années. J'avais encore tellement de choses à apprendre, à savoir, je n'étais pas au bout de mes surprises. « Et pour cause. Je pense que je ne pourrai pas devenir mangemort même si je me mettais soudainement à le souhaiter, vu la réputation que l’on s’est évertué à me tailler. »  Pour être un Mangemort, il fallait avoir la volonté de faire le mal autour de soi, de tout détruire. Pas besoin d'être foncièrement mauvais, il suffisait juste de le vouloir. Beaucoup d'entre eux fonctionnaient par l'intimidation et l'humiliation, mais pour porter la marque, il fallait l'accepter en son âme et conscience – comment pouvait-on vouloir être marqué comme du bétail sans réellement y consentir, je me le demande ! « [...]Je ne veux pas croire que tout soit perdu. » Je l'avais écouté parler sans mot dire, le laissant bien vite arriver à cette conclusion. « Rien n'est perdu. » confirmai-je, l'air légèrement rêveur. « On a sans doute l'impression d'être écrasés face à cette masse de mauvaises ondes, qu'ils avalent tout espoir aussi bien que le font les Détraqueurs, mais...l'espoir est là, on veut tous s'en sortir dans le fond. Certains fils de Mangemorts plus que d'autres parce qu'ils veulent retarder l'échéance le plus possible, rares sont ceux qui n'attendent que ça. » J'avais eu l'occasion d'écouter suffisamment de conversations pour pouvoir l'affirmer sans me tromper. Peu s'engageaient là dedans avec gaieté de cœur, qu'on se le dise. Renoncer à son humanité était bien plus difficile qu'il n'y paraissait, et pour ce dernier point, je parlais en toute connaissance de cause. « L'espoir est partout, même où on s'y attend le moins. Il est certes vacillant, un peu faiblard, mais il est là quand même. » et ça ne tenait qu'à nous de ne pas souffler cette lueur d'espoir comme on souffle une bougie, c'était une denrée tellement rare ces jours-ci. « On a tous une raison de vouloir changer les choses. » conclus-je en penchant la tête vers mon camarade, laissant mes cheveux cascader librement, cachant une partie de mon visage. « Moi, c'est sans doute pour avoir une vie normale...loin de tout ce bordel. » je soupirai lourdement suite à cette confession. Je n'avais jamais voulu être une sorcière, c'était un fait. Ces pouvoirs que j'avais ressemblaient davantage à une malédiction qu'à un don. J'avais été jetée sans ménagements dans ce merdier, je n'avais pas eu d'autres choix que de faire avec, même si c'était douloureux de renoncer à ce que j'ai toujours voulu.
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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeVen 17 Mai - 6:54

La vie est injuste. Combien de fois mon paternel m’a-t-il servi cette phrase en pâture, avec la seule intention que je lui fiche la paix, avec mes plaintes à n’en plus finir ? Et pourtant, au début, je nous plaignais nous. Je faisais comme lui, me plaisait à être son sosie, dénigrant les nés-moldus et les sang-mêlés. Il n’avait jamais eu le droit de fouler le sol du manoir Panderman et même les elfes de maison, devenaient complètement hystériques à leur vue. Il devait bien y avoir une raison. Mais si aucune personne ayant ce qualificatif de sang n’avait pu mettre les pieds chez nous, c’est que mes parents s’étaient fermement abstenus d’en inviter. Et pour ce qui est des elfes de maison, il n’est pas dur de comprendre qu’ils fuyaient ces personnes comme la peste, par peur de représailles si jamais, au grand damne de certains d’entre eux, mon père se rendait compte qu’ils en avaient laissé approcher à moins de cent mètres de la maison. Chose que je n’ai certainement jamais compris avant, parce qu’aveuglé par les paroles de mon paternel, je n’étais qu’un pantin entre ses mains. Mais aussitôt monté dans le Poudlard Express, trop loin pour que mon père puisse tenir les ficelles, j’étais devenu quelqu’un de tout à fait autre. C’est sans aucun doute pourquoi je suis entré dans la même cabine qu’Hester, sans protester contre le fait qu’elle n’ait pas un sang soi-disant pur. Détachement total avec mon frère aîné qui, lui, s’était empressé de rejoindre ses amis serpentards – tous sang-purs – dans un compartiment, pour se moquer de ceux ne partageant pas leurs idéaux. Aucun doute là-dessus. Pourtant, loin de m’en tenir aux mises en garde de mon paternel contre ceux ne partageant pas ma pureté de sang, d’après lui, j’avais commencé à parler à la blonde. Ne lui avait même pas demandé ce qu’elle était. Car cela ne revêtait aucune importance, tout comme cela n’en revêt pas la moindre importance aujourd’hui aussi. Comme vidé de toutes les recommandations de mon père, ayant oublié tous ces commentaires, je m’étais lancé dans une discussion passionné avec la jeune femme, parsemée par de nombreux éclats de rire. Pour une fois, je me sentais heureux. Et c’est sûrement parce que j’ai fuit l’enseignement de mon paternel, que le choixpeau m’a placé à gryffondor. Pour saluer un soi-disant acte de courage, cependant simplement basé sur un côté tête en l’air contre lequel je ne sais pas lutter – et contre lequel j’ai alors bien fait de ne pas tenter de lutter –, ainsi que sur la magie de l’instant. Et si c’est là la raison réelle du pourquoi il m’a envoyé à gryffondor, alors je dois bien dire qu’il doit regretter son choix aujourd’hui. J’ai beau ne pas penser l’ensemble des paroles et insultes que je profère dans les couloirs, elles touchent tout de même des gens, les atteignant en plein cœur pour les blesser. Attitude vraiment peu digne d’un gryffondor, je le pense bien, que de courber l’échine face à un mangemort, au risque d’entrainer d’autres personnes dans sa chute. Les pauvres n’ont rien demandé. Autrefois mes amis, ils croient à présent que je les déteste comme je n’ai jamais détesté personne. Et si l’illusion fonctionne, je sais que je suis censé en être ravi, me dire qu’au moins je ne fais pas tout cela vainement, mais je ne peux m’empêcher de ressentir un léger pincement au cœur. Parce qu’ils me croient vraiment capable de penser les paroles que je profère. Ce qui veut dire qu’ils ne me connaissaient pas véritablement. Un être ne peut pas ainsi changer du tout au tout en deux mois à peine, je ne peux décemment pas le croire. Car cela va à l’encontre de tout ce que j’ai toujours cru jusqu’à présent. Peut-être qu’après, je pourrais aussi prétendre que mon paternel a des chances de réfuter sa généalogie, de tourner le dos à ses idéaux de toujours, pour se tourner vers l’Ordre de Phénix et contribuer à la chute de ces anciens amis. Mais l’idée parait tellement absurde et inenvisageable, qu’elle en est même quelque peu risible. La seule façon d’expliquer ce pourquoi il rejoindrait subitement l’Ordre du Phénix, serait de lui prêter des intentions d’infiltré. Et alors, il ne se gênerait pas pour éliminer quelques uns des mangemorts, sous prétexte que cela l’aiderait à passer pour un véritable adhérent de l’Ordre. Enfin, vu le peu de talent en ce qu’il s’agit de s’infiltrer et de mener l’enquête – sinon, j’imagine qu’il aurait déjà compris pour Hester –, je doute fortement qu’il soit envoyé en mission d’infiltration. Aussi, l’idée n’a que peu d’intérêt. Chose qu’aurait sans doute compris Tracey bien avant moi si elle avait été à ma place, tellement elle parait clairvoyante. « Ce n'est pas toujours un cadeau, il ne faut pas croire. » me glisse-t-elle alors que je lui fais part de cet avis que j’ai d’elle. Ainsi n’est-elle visiblement pas d’accord. De toute façon, il m’a déjà été donné de remarquer qu’elle n’est pas d’accord avec grand-chose, quand bien même je la connais depuis moins d’une heure. Il faut dire qu’elle semble s’être aisément livrée à moi ou alors, juste que je me suis complètement trompé en ce qu’il s’agit de la compréhension de la personne qu’elle semble être. « Je crois que cela reste tout de même préférable que de se trouver aveugle dans les temps qui courent. » je réplique en haussant brièvement mes épaules, avant de baisser la tête afin de fixer mes pieds de mes prunelles ambrées. Mes semelles s’enfoncent dans le sol boueux et c’est en passant ma langue sur mes lèvres, que je réfléchis au fait que la terre collée à mes chaussures, pourrait dénoncer mon escapade nocturne. Peut-être même celle de Tracey d’ailleurs. Peu importe, il ne suffirait que d’un recurvite pour dissimuler ce petit désagrément. « Être un mouton, c’est capable de devenir comme eux sans même s’en rendre compte, ces derniers temps. » j’ajoute à l’attention de la brune alors que je redresse enfin la tête, posant mon regard sur les remparts illuminées du château, face à nous. Autrefois, ses tours suffisaient à me mettre du baume au cœur, à soulager le fait d’avoir passer un été aux côtés de cette famille qui semble tant me haïr. Mais à présent, il me semble hostile, plus sombre que d’accoutumée à la même période. Peut-être parce qu’il contient mon paternel en son sein, ainsi qu’une poignée d’autres mangemorts. Parce que le professeur Dumbledore n’est pas en train de prononcer son discours d’Halloween à la table des professeurs en ce moment-même. Parce que le directeur n’est plus là, tout simplement, remplacé par une ordure.

Me tournant de nouveau vers la jeune femme, je m’arrache enfin à cette vision qui fait que mon échine se laisse parcourir d’un frisson qui me glace entièrement, afin de répondre à l’une de ses questions. Elle me semble tellement sincère avec moi, qu’il me paraitrait puéril de ne pas moi-même lui faire confiance. Et puis, je ne vois pas ce qu’elle pourrait avoir à gagner en allant répéter à je ne sais qui les choses que je peux bien lui dire. Il me semble qu’obtenir les faveurs de mon père, ne l’intéresse pas plus que ça. Parce que Tracey est le genre de fille qui préfère se sortir d’affaire toute seule et qui admettrait mal d’avoir recours à l’aide d’un mangemort. Surtout un de son acabit. « Les gens sont ingrats par nature. » me signifie-t-elle d’un air compatissant, avant de se mettre à mordiller légèrement sa lèvre inférieure. Sûrement sa façon à elle d’acquiescer mes dires, de leur donner plus d’ampleur. Je me détourne d’elle, dire de ne pas la dévisager trop longtemps. Mais lorsque mes yeux se posent de nouveau sur la silhouette du château, se découpant dans l’obscurité, je ne peux m’empêcher de ralentir le pas. J’ai beau ne lutter qu’à grande peine de me mettre à claquer des dents en raison du froid et savoir que je vais rejoindre la salle sur demande pour retrouver l’Armée de Dumbledore avec Tracey, cela ne change en rien le fait que j’ai l’impression que cela est me jeter dans la gueule du loup que d’y retourner de mon propre gré. Enfin, ce n’est pas comme-ci j’ai vraiment autre part où aller. Je n’ai pas encore appris à transplaner et Hester se trouve toujours dans l’enceinte du château. Je ne peux pas la laisser là. Pas elle. Pas alors que je lui ai refusé le fait de fuir. « Mais quand ils comprennent enfin, il est souvent trop tard. Tant pis pour eux. » reprend alors la jeune femme, à côté de moi. Je fronce légèrement les sourcils, faisant les grimaces alors que je tente de chercher ce qu’elle veut bien entendre par là. Mais j’ai beau cherché, je me retrouve simplement face à un mur. Je suis absolument incapable de décrypter le sens de ses paroles, me sentant ainsi instantanément idiot. Peut-être est-ce simplement ce que je suis au final. Un imbécile, incapable de comprendre quoi que ce soit. Auquel cas, il y aurait de nombreuses choses que je ne ferais pas de la même façon, si l’on me donnait le loisir de recommencer ma vie. Peut-être qu’ainsi, je pourrais protéger mieux que ça des personnes qui me tiennent à cœur. Lincoln, que j’ai bien trop laissé approcher de mon paternel. Hester, envers qui je n’ai pas suffisamment tenue ma propre promesse de la protéger coûte que coûte – la faute à ce vieux Slughorn, aussi. Tracey, que j’ai fait venir pour rien au milieu de la forêt interdite cette nuit. Et peut-être un tas d’autres personnes, qui ne me viennent pas instantanément à l’esprit. « ‘Tant pis’ ? Qu’est-ce que tu entends par ‘tant pis’ ? » je lui demande enfin, sans me retourner de nouveau vers elle toutefois, soucieux de ne pas la mettre mal à l’aise. Enfin, sûrement que je ne la connais pas suffisamment pour parvenir à déterminer si, oui ou non, le fait de la fixer puisse la mettre mal à l’aise. Mais je sais pertinemment que cela en dérange plus d’un, aussi je veille à ne pas poser trop longtemps mes prunelles sur elle. Mieux vaut jouer la carte de la précaution certaines fois, quand bien même j’ai confiance en la jeune femme – aussi bizarre que cela puisse paraitre. « Rien n'est perdu. » affirme alors la brune à mi-voix. Presque comme-ci elle a peur de dire quelque chose de faux, alors que dans le même temps, elle veut rester convaincue de son idée. Comme nous tous, j’imagine qu’elle a peur. Cette histoire de guerre qui ébranle le monde magique, bouleverse tout un chacun de toute façon. Personne n’est épargné, pas même Tracey visiblement. Ma gorge se noue un peu. Une jeune femme aussi forte d’esprit, qui se retrouve écrasée ainsi par toute cette affaire. C’est en train de la détruire, visiblement. Je reste convaincu que si nous avions eu la même discussion un mois plus tôt, elle m’aurait répondu d’une voix forte, pas chevrotante pour un sou. Aussi ses dires, se contredisent-ils d’eux-mêmes. « On a sans doute l'impression d'être écrasés face à cette masse de mauvaises ondes, qu'ils avalent tout espoir aussi bien que le font les Détraqueurs, mais... l'espoir est là, on veut tous s'en sortir dans le fond. Certains fils de Mangemorts plus que d'autres parce qu'ils veulent retarder l'échéance le plus possible, rare sont ceux qui n'attendent que ça. » Je hausse légèrement les épaules. Peut-être n’attendent-ils pas avec impatience de devenir des mangemorts, mais cela ne change rien au fait qu’ils commettent tout de même les actions qu’on leur prête. Certains finissent même par les faire avec gaieté de cœur par la suite. Comme-ci ils parviennent à se complaire dans leur cruauté, pourtant supposément imposée. « Tu connais Stan Rocade ? » je demande soudainement à la jeune femme. Bien sûr qu’elle le connait. Tout le monde connait l’homme chargé de monter les valises dans le Magicobus. Ce même bus que j’ai été forcé d’emprunter au début de ma scolarité à Poudlard, avant que mon paternel n’ait la présence d’esprit de m’envoyer au moins un elfe de maison pour me raccompagner au manoir familial. « Il a été à Azkaban parce qu’il est un mangemort. Au tribunal, il a prétendu avoir été soumis à l’impérium. Beaucoup de sorciers prétendent cela, pour se défendre d’avoir commis certaines actions complètement horribles. Mais pour la majorité qui l’affirme, ce n’est pas le cas. On ne laisserait pas un homme soumis à l’impérium, se dénoncer réellement. » je souffle d’un air absent, avant de passer ma langue sur mes lèvres. Les yeux rivés sur le château, mes jambes bougeant sous moi sans même que je ne m’en rende compte, je tente de me rappeler du nombre de fois où mon paternel a évoqué le sujet de ces imbéciles – le fait de les appeler imbéciles est l’une des rares choses pour lesquelles nous sommes parvenus à tomber d’accord – qui prétendent avoir été sous l’emprise de l’impérium. Mais je n’y parviens pas, tellement le sujet de conversation a été évoqué un nombre incalculable de fois. « Ils ont tous envoyé à Azkban quand même. Parce que peu importe le fait qu’ils ne soient que des pantins, cela ne change rien au fait qu’ils ont commis ces actions. Et que même longtemps après que le sortilège se soit dissipé, pour le peu qui y était vraiment soumis, ils ont continué à commettre ces atrocités. » Je secoue la tête avant de la baisser, fixant de nouveau mes pieds de les prunelles pétillantes. Toute cette situation m’écœure à vrai dire. L’hypocrisie des gens. Cette façon qu’ils ont de ne pas vouloir reconnaître les crimes et délits qu’ils ont commis. Des êtres plus faibles qu’ils veulent tenter de le faire croire, assurément. « Ils finissent tous par se complaire dans la cruauté. A apprécier le fait de ce sentir puissant. Je ne veux pas finir comme eux. » Plutôt mourir que de devenir comme eux, je dirais même. Rien que l’idée me donne la nausée. Je ne me suis jamais vu comme un monstre et préfère garder cette image positive de moi, quand bien même celle-ci se trouve déjà quelque peu entachée depuis le début d’année, à cause du rôle que je me trouve contraint de jouer. Je ne prends vraiment aucun plaisir à me retourner contre ceux que je considère toujours comme des amis. Et qui, malgré tout, me détestent. Parce qu’ils ne savent pas. « L'espoir est partout, même où on s'y attend le moins. Il est certes vacillant, un peu faiblard, mais il est là quand même. » reprend Tracey d’une voix énigmatique. Et j’aimerais bien croire en ses paroles, me dire qu’elles sont vraies. Mais je n’y parviens pas. Il y a-t-il un espoir de faire prendre raison à mon paternel ? Non, je ne le pense pas. Parce que la raison ne se situe pas au même endroit pour tout le monde. Parce que des personnes se montrent véritablement être des êtres diaboliques, quand bien même on espère qu’ils puissent ne faire là que tenir un simple rôle. Pourtant, très peu d’entre eux se trouvent être des acteurs. « On a tous une raison de vouloir changer les choses. » Elle bascule légèrement la tête de mon côté et je perçois ses cheveux se mettre à onduler, miroitant sous la faible lueur des étoiles, dans cette nuit d’un noir d’encre. Heureusement que le château apporte également ses lumières sur le parc, sans quoi il serait vraiment difficile de voir quoi que ce soit où même de s’y déplacer. Sans doute sommes-nous trop près du château pour nous éclairer à l’aide de nos baguettes, si nous ne voulons pas nous faire prendre dehors à cette heure et subir un interrogatoire des plus déplaisants. « Changer, oui. Mais dans quel sens ? Nous avons beau être tous deux dans le même camp, tout le monde ne veut pas la même chose. Et si nous pouvons parvenir à faire changer d’avis à certains, l’éducation d’autres les empêchera d’entendre raison. » Moi, c’est ma répartition à gryffondor qui m’a libéré de mes obligations familiales. Et qui dit plus de réunions de famille, dit aussi moins de chance de devenir un mangemort à mon tour, car moins de propagande. Mais quand est-il de mes frères et sœurs ? Perdus, sûrement, au même titre que mon paternel. Enfin, je me rends compte que je ne suis même pas capable de réellement en juger, puisque cela fait bien longtemps que je ne leur ai pas adressé le moindre mot. « Moi, c'est sans doute pour avoir une vie normale... loin de tout ce bordel. » finit par souffler la jeune femme, adoptant un air déconfit en même temps que les mots passent la paroi de ses lèvres. Et sans savoir pourquoi j’agis ainsi, je l’attrape alors par le poignet, l’obligeant à l’arrêter, avant de venir l’étreindre de façon amicale, n’aimant pas entendre sa voix se transformer ainsi. L’échange ne dure que quelques secondes à peine, pendant lesquelles je lui souffle : « Tu le mérites. », avant de me détacher complètement d’elle, cessant tout contact. Et sans prendre le temps d’analyser sa réaction, je me remets alors en marche, passant une main dans mes cheveux en me traitant intérieurement d’idiot. Je ne sais même pas pourquoi j’ai agit ainsi. Sûrement parce que la voir si défaite me brise le cœur, mais tout de même. Nous nous connaissons à peine. Mais il ne fait aucun doute qu’elle aurait put être une bonne amie si j’avais pris la peine de la connaître avant. Enfin, si elle ne m’avait pas envoyé voir ailleurs comme elle semble le faire avec la plupart des autres.

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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeMer 29 Mai - 23:01

Aussi loin que je me souvienne, j'avais toujours été très rapide à comprendre les choses, peut-être même un peu trop. J'étais en plus armée d'une intuition redoutable. Pourtant, comme tout à chacun, il m'arrivait d'avoir l'esprit assez obtus, de camper fermement sur mes positions. Je faisais partie de ceux qui détestaient avoir tort. Me dire que j'avais raison, c'était s'assurer une paix royale. Je n'abdiquais presque jamais – la faute à mon orgueil mal placé, sans doute. Certains s'y étaient frottés plus d'une fois. Caïn par exemple. On avait un caractère assez similaire, et c'était peut-être pour cette raison qu'on s'entendait bien. Par contre, lorsqu'on ne tombait pas d'accord sur quelque chose, cela prenait parfois des dimensions complètement ridicules parce que l'un comme l'autre on voulait absolument avoir le dernier mot, et en plus, on avait plutôt la rancune tenace, ce qui faisait qu'on pouvait se faire la gueule pendant des jours pour rien du tout. La réconciliation mettait parfois du temps à arriver – après tout, on vivait très bien sans l'autre. Et même une fois réconciliés tant bien que mal, une petite rancune subsistait toujours, elle avait le goût amer de la défaite, c'était plutôt difficile à digérer. J'étais tellement orgueilleuse que j'avais du mal à pardonner. À bien y réfléchir, seul Caïn pouvait se targuer de passer entre les mailles du filet. Contrairement aux apparences, je lui avais pardonné bien des choses – trop, peut-être. Il était le seul qui avait pu avoir droit à une seconde chance, voire même une troisième. Les autres, eux, sortaient de ma vie à la première erreur, je ne leur laissais pas l'occasion de me racheter – je pouvais me montrer intraitable par moments. Aussi je me demandais ce que j'aurais fait à la place des proches de Joshua. Aurais-je fait comme eux, c'est à dire lui tourner le dos à partir du moment où il aura commencé à mal se comporter ? J'aurais aimé pouvoir répondre avec certitude que non, je serais restée malgré tout. De toute évidence, j'aurais eu un moment d'incompréhension, je me serais demandée pourquoi il a changé de comportement. Je tombais tellement facilement dans le déni, que de toute façon j'aurais refusé de croire qu'il ait pu changer, de quelque façon que ce soit. Après, j'aurais fini par me faire une raison, et me demander pourquoi. Pourquoi un tel revirement de situation. J'aurais cherché à comprendre parce que je détestais ne pas savoir. Quant à savoir si j'aurais été capable de mettre mon orgueil blessé dans ma poche pour faire un premier pas vers lui, rien n'était moins certain. Mais si j'avais estimé que notre amitié fut plus importante que cette embrouille, je n'aurais pas renoncer. Car quand on tient à quelqu'un, on pardonne tout. Je me demandais alors si Joshua avait quelqu'un dans sa vie, si c'était de cette fille qu'il était en train de parler, elle parmi les autres d'ailleurs. Je me demandais si elle avait fini par comprendre ses raisons, si elle lui avait pardonné. Et tout à coup, je me sentis mal pour lui. Je ne devrais pas compatir, ce n'était pas franchement dans ma nature, mais j'étais écoeurée de savoir que ce garçon subissait quelque chose qu'il n'avait pas forcément choisi : son père. Et croyez-le ou non, c'était un détail de taille.

Je ne savais pas quoi penser de tout ça. Il m'avait parlé de moutons et d'aveugles, mais dans le fond, j'étais perdue. Pendant toute ces années, j'avais affirmé haut et fort que je savais qui j'étais, quelles étaient mes valeurs, intangibles par ailleurs. Pourtant, j'avais fait une entorse à certains de mes principes – nul n'est réellement incorruptible de toute façon. L'être humain était faillible par nature. Moi-même j'avais un ou plusieurs talons d'Achille. Mes proches, par exemple. Il suffisait de s'en prendre à l'un d'entre eux pour m'atteindre. Mais ils étaient si peu nombreux à pouvoir prétendre à ce titre. Je n'étais même pas sûre qu'ils soient suffisamment nombreux pour tenir sur les doigts d'une main. Il serait utopique de penser que l'on pouvait vivre sans s'attacher à qui que ce soit. C'était impossible. On aimait forcément quelqu'un à un moment donné dans notre vie. On ne pouvait pas y échapper. C'était tout simplement ce que impliquait le fait de vivre en société. Je finis alors par soupirer lourdement, comme écrasée par le poids de mes pensées. C'était peut-être le cas, dans le fond. Je me laissais doucement flinguer par toutes ces pensées délétères. Ce n'était pas raisonnable, mais quand on était seul arrivait inévitablement le moment où on se retrouvait confrontés à soi-même, à ses propres démons. Soit, dans mon cas, sept ans de solitude. Une solitude dont je ne savais pas si elle était subie ou bien choisie. Je ne savais pas, je ne savais plus. « ‘Tant pis’ ? Qu’est-ce que tu entends par ‘tant pis’ ? » Je tournai alors brusquement la tête vers lui, comme arrachée à mes pensées. Le retour à la réalité avait été brutal, aussi je ne pus rien faire d'autre que de cligner bêtement des yeux, légèrement hagarde. Je m'étais laissée aller à mes pensées quelques instants, méditant sur ce que l'on était en train de se dire depuis tout à l'heure, et voilà que j'avais perdu le fil. Je me rembrunis légèrement, avant de hausser les épaules. « Rien du tout. » répondis-je d'un ton bourru, retrouvant mon expression habituelle, dure et impénétrable. Je m'étais fermée. Je ne saurais dire si c'était parce que la question m'avait mise mal à l'aise ou si c'était parce que j'étais vexée qu'il m'eut tirée de mes réflexions aussi brutalement. Un peu des deux, sûrement. « Tu connais Stan Rocade ? » Je fronçais les sourcils. Le nom me disait quelque chose, mais c'était surtout parce que j'étais certaine d'avoir vu son nom dans la Gazette du Sorcier.  « Il a été à Azkaban parce qu’il est un mangemort. Au tribunal, il a prétendu avoir été soumis à l’impérium. Beaucoup de sorciers prétendent cela, pour se défendre d’avoir commis certaines actions complètement horribles. Mais pour la majorité qui l’affirme, ce n’est pas le cas. On ne laisserait pas un homme soumis à l’impérium, se dénoncer réellement. » Maintenant qu'il en parlait, ça me disait quelque chose, effectivement. C'était une sombre histoire du même genre, comme beaucoup d'autres histoires en fait, surtout en ce moment. « C'est parce qu'ils ont peur. » répondis-je simplement, sans aller plus loin dans ma démonstration. La peur poussait la plupart du temps les autres à se réfugier derrière la première excuse venue, à ne pas assumer leurs actes. Mais de quoi cet homme aurait-il eu peur ? De la justice ? D'Azkaban ? Des représailles ? Peut-être un peu de tout ça à la fois. C'est tellement facile de dire c'est pas moi, c'est l'autre. Personne ne pouvait réellement se blanchir en se planquant derrière une excuse aussi minable. Tuer quelqu'un de sang-froid, le torturer, c'était un acte monstrueux, et j'étais persuadée qu'un impérium ne poussait pas quelqu'un au meurtre. Quelque part, au fond de soi, il fallait aimer ça.  Ils ont tous envoyé à Azkban quand même. Parce que peu importe le fait qu’ils ne soient que des pantins, cela ne change rien au fait qu’ils ont commis ces actions. Et que même longtemps après que le sortilège se soit dissipé, pour le peu qui y était vraiment soumis, ils ont continué à commettre ces atrocités. » Je ne répondis rien cette fois-là, me contentant d'acquiescer en silence. Une fois qu'on avait goûté au sang, il devenait difficile de s'arrêter. C'était comme un besoin à satisfaire, un besoin morbide. « Ils finissent tous par se complaire dans la cruauté. A apprécier le fait de ce sentir puissant. Je ne veux pas finir comme eux. » Je levai alors la tête vers lui, pour l'étudier un peu plus longuement. Il y avait une telle détresse dans sa voix que j'en eus la chair de poule. Je détournai bien vite la tête pour dissimuler mon trouble.

Moi aussi, j'étais écoeurée par tout ça. Je n'étais pas quelqu'un de foncièrement mauvais, même si j'avais un sale caractère. Dans le fond, je serais bien incapable de tuer quelqu'un, ou simplement de le torturer. Mais qui savait vraiment de quoi on pouvait être capables une fois plongés dans la détresse, dans la douleur, dans la vengeance ? Personne, et c'était probablement ce qui était le plus effrayant, car cela signifiait que n'importe qui pouvait exploiter cette faille, en fin de compte. Nous n'étions que des humains, et la nature humaine est ce qu'elle est. « Changer, oui. Mais dans quel sens ? Nous avons beau être tous deux dans le même camp, tout le monde ne veut pas la même chose. Et si nous pouvons parvenir à faire changer d’avis à certains, l’éducation d’autres les empêchera d’entendre raison. »  C'était drôle lorsqu'on y pensait. En allant à Gryffondor, Joshua avait eu la chance de devenir meilleur, d'échapper au sinistre destin auquel il semblait être destiné. Dans mon cas, c'était tout à fait l'inverse. Avant, j'étais la lumière. Avant, j'étais quelqu'un. Mais lorsque j'ai atterri à Serpentard, je me suis détériorée peu à peu, rongée par l'ambiance nocive, l'aura délétère de mes camarades. Maintenant, je n'étais personne, une ombre parmi les ombres. Je n'étais même plus certaine de savoir ce que vivre signifiait, je ne faisais que vivoter, empêtrée dans toute cette noirceur. Poudlard m'a détruite. Je serrai légèrement les poings alors qu'un sursaut de colère m'envahissait peu à peu. À côté, il y avait toujours ce profond sentiment d'injustice, cette sensation d'écoeurement. Je pris lentement ma respiration, pour me calmer, frottant mes mains moites sur la jupe de mon uniforme. Je sentis alors sa main se refermer sur mon poignet. Je réprimai un mouvement de recul, ce faisant, il pouvait ressentir toute la soudaine tension que j'étais en train d'accumuler. Je baissai alors le regard alors qu'il m'étreignait. Je me raidis un peu, n'aimant pas les contacts. Pourtant, son étreinte avait quelque chose de réconfortant. Il m'apaisa un peu, même en l'espace de quelques secondes. « Tu le mérites. » Je lui adressai alors un sourire forcé, quelque peu crispé. J'hochai bêtement la tête, avant de hausser les épaules d'un air blasé, lui emboîtant alors le pas, tandis qu'il s'était remis à marcher. « Bah, tu sais, entre ce que l'on veut et ce que l'on a, il y a parfois tout un monde. » Moi, j'aurais voulu ne pas être une sorcière, car au final, toute cette magie était le poison qui avait détruit ma famille. J'en voulais à mon père de me l'avoir caché, et c'était aussi pour ça que je n'adressais plus la parole à mon cousin. D'ailleurs, en parlant de lui... « Tu savais que j'ai un cousin à Poudlard ? » demandai-je très sérieusement, alors que je ressentais à nouveau ce sursaut de colère. « Nous n'avons pas le même nom de famille, mais nous avons le même sang. Il est dans la même année que nous, à Poufsouffle. On s'est engueulés il y a quelques années de ça. Points de vue différents, ni plus, ni moins. Ce que je suis devenue ne lui plaisait pas, apparemment. » L'amertume transparaissait clairement à travers mes propos. Pourtant, je ne comprenais pas où j'avais pu merder. C'était lui qui mangeait à tous les râteliers, pas l'inverse. « Tu vois, il est à mettre dans le même panier que tous les idiots qui t'ont tourné le dos. » Ni plus, ni moins. Il était inutile de préciser que ça me débectait de le voir se pavaner au milieu de toute sa cour, cela tombait sous le sens. « Enfin bref. » conclus-je en haussant les épaules, retournant presque aussitôt à mes sombres pensées.
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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeMer 26 Juin - 14:30

L’orgueil est une chose dont ma famille est plutôt bien empreinte ces derniers temps. Comme depuis le début d’ailleurs, mais c’est tout de même un trait de caractère des miens, qui ne m’est jamais apparu avant mon premier jour au château. Avant que l’on ne me répartisse dans une maison dont ils ont la sainte horreur depuis toujours. Peut-être parce qu’auparavant, j’étais sans cesse mêlé à leur vie, sans jamais ne me faire rejeter. Trop mêlé à leur façon de penser pour penser autrement, sans doute. Pourtant, à partir du moment où j’ai commencé à être repoussé du cercle familial, à être rejeté par les miens, je ne suis plus jamais parvenu à me montrer aussi orgueilleux que je l’étais auparavant. Il ne m’a réellement pas fallu longtemps pour me mettre à courber l’échine face à mon père et à ses confrères mangemorts, restant souvent pour diner à la maison, ce qui me valait le droit de rester cloitrer dans ma chambre. Depuis, je ne me sens plus capable que de me soumettre à l’autorité de tout un chacun, n’élevant que très rarement la voix, et encore, ne le faisant que lorsqu’il me faut devenir ce Joshua imbus de sa personne, ne restant qu’avec ces imbéciles de serpentard. Il m’est impossible de montrer une telle force de caractère sinon, et encore moins devant mon paternel, il me faut bien l’avouer et cesser de me voiler inutilement la face. C’est bien pour cela d’ailleurs, que j’envie l’aisance avec laquelle Tracey semble capable de tenir tête aux gens. Orgueilleuse, bien sûre qu’elle l’est, et elle ne semble pas s’en cacher. Tout comme elle ne semble pas forcément fière de l’être, mais peu importe, cela ne m’empêche pas de l’envier pour cela. Car je sais que ma vie serait radicalement différente si je le devenais moi aussi. Tout comme j’aimerais beaucoup posséder son sens de la logique d’ailleurs. En très peu de temps, il me faut admettre que la jeune femme est devenue un véritable modèle de vie. Et je dois avouer que, pour une fois que ce n’est pas Hester qui endosse ce rôle, cela me parait assez bizarre. Comme-ci je trahissais ainsi la blonde comme ça, bien que je sache pertinemment que ce n’est pas le cas. Après tout, elle reste tout de même mon exemple de vie numéro un, quoi qu’il arrive, puisqu’elle a toujours représenté un modèle pour moi. Le genre de personne qui ont sans cesse raison et qu’il vaut mieux suivre si l’on ne veut pas perdre pied. Mais il est assez difficile de suivre l’exemple de quelqu’un que l’on ne voit presque jamais et qui se force à nous traiter d’imbécile, à chaque fois qu’il lui est donné de nous donner au détour d’un couloir. Je pince les lèvres à cette pensée, qui me ramène indéniablement sur la situation actuelle, une nouvelle fois. Et c’est peut-être ces réflexions d’ailleurs, qui me font perdre le fil et qui sont la cause du fait que je ne comprends pas ce dont Tracey veut parler, me forçant à lui demander de préciser sa réponse. « Rien du tout. » répond-t-elle brusquement, alors qu’elle semble se raidir, comme quelque peu vexée. Je fronce les sourcils, la dévisageant un instant alors que je tourne la tête dans sa direction, remarquant alors la façon dont elle semble tenter de s’éloigner de moi, mettant quelques pas – soit quelques mètres – d’écart entre nous. Je fixe ainsi de nouveau mes prunelles sur le château, passant ma langue sur mes lèvres d’un air honteux alors que mon estomac se noue quelque peu. Si cela se trouve, elle est tout simplement vexée que je n’ai pas compris tout de suite, ce de quoi elle souhaite parler. Pourtant, ce n’est pas comme-ci je ne tente pas de faire d’efforts. Je sais pertinemment que les réflexions de la jeune femme sont bien souvent fort pertinentes, j’ai bien eu le temps de remarquer cela depuis qu’elle est en entrée dans la clairière et qu’elle a cessé de jouer les pseudo-garces. Aussi n’ai-je aucune raison de ne pas faire d’effort pour comprendre ce qu’elle dit, pourtant, c’est ce qu’elle semble tenter de croire. Je préfère ne pas la reprendre cependant, évitant ainsi qu’elle ne se braque un peu plus. Après tout, il n’est en aucun cas dans mon intérêt, de m’en faire une ennemie. Bien au contraire. « C'est parce qu'ils ont peur. » finit-elle par commenter on ne peut plus simplement mes pensées, desquelles je lui fais part sans pudeur. Je ne sais pas de quelle peur elle peut bien parler. Celle des représailles ? Du magenmagot ? D’Azkaban ? La réponse est vague, entrainant ainsi une chute continuelle de questions, que je ne préfère pas poser, de peur qu’elle se braque une nouvelle fois, alors qu’elle semble s’être déjà suffisamment recroquevillée sur elle-même. Un peu comme-ci elle regrette déjà de s’être livrée quelque peu à moi. Comme-ci je peux lui faire du mal avec ce qu’elle m’a dit. Bien sûr, je le pourrais. Jouer les agents doubles pour mon paternel, serait assez simple en cet instant, et Tracey pourrait alors passer bon nombre de mauvais quarts d’heure pour ce qu’elle a dit, se retournant indéniablement contre le camp qu’elle est supposée soutenir de par sa maison. Mais il n’est aucunement dans mon intention de faire pareille chose. Déjà parce que la brune ne mérite pas que je lui fasse pareil coup, mais aussi parce qu’il n’est pas dans mon intérêt de mener des enquêtes débiles pour mon paternel. S’il souhaite torturer des gens et leur mener la vie dure, il se débrouillera lui-même pour se faire et trouver une raison valable – quoi que je doute vraiment du fait qu’il faille encore quelques raisons valables pour torturer les élèves de Poudlard, vu comment les choses tournent dans le château – pour se faire. Car je refuse catégoriquement de devenir son acolyte pour pareille histoire, ne désirant pas trempé dans ses affaires morbides, preuve encore une fois, que nous n’avons pas les mêmes desseins.

Enfin, sans quoi, j’imagine que je ne l’aurais pas étreinte sans raison particulière, simplement motivé par l’air désespéré qu’elle semble arborer depuis bien trop longtemps déjà. Et même si je regrette un peu mon geste, mes pommettes ayant rougies pour avoir fait une action aussi spontanée en enlaçant une personne que je connais à peine, je suis pourtant fier de l’avoir fait. Un peu, du moins. Parce que je suis réellement convaincu que Tracey ne mérite pas qu’on la laisse de côtés, et tout un tas d’autres malheurs qui semblent lui arriver. Elle est une fille bien, cela ne fait aucun doute. Peut-être pas dans le genre que l’on donnerait de bien à première vue, mais elle l’est tout de même. Car derrière son attitude froide et son regard foudroyant, elle n’en reste pas moins une personne sachant avoir un certain recule, pouvant lui permettre de voir plus loin que la plupart des gens. Et il faut dire que les personnes objectives et censées ne courent plus les rues ces derniers temps, alors autant dire que la brune est une formidable exception. Quoiqu’un peu trop bourrue peut-être, mais l’on ne peut pas tout avoir non plus. « Bah, tu sais, entre ce que l'on veut et ce que l'on a, il y a parfois tout un monde. » répond  la sorcière d’un air quelque peu blasé. Comme-ci elle a depuis longtemps perdu espoir, contrant ainsi ses propres paroles, énoncées quelques minutes plus tôt. Je pince les lèvres, secouant doucement la tête. Je suis réellement peiné pour elle, puisque, malgré tout, je continue de croire qu’elle mérite une vie heureuse. Vie qu’elle ne pourra pas avoir avant de se détacher de Poudlard, très certainement, vu comment les temps se profilent. Et c’est une chose à laquelle elle doit être elle-même en train de penser, sans quoi, je doute qu’elle ait l’idée de se montrer si pessimiste. « Tu savais que j'ai un cousin à Poudlard ? » demande soudainement la vert et argent en arborant une expression des plus sérieuses. Je hausse un sourcil, me montrant aussitôt attentif et réceptif à ce qu’elle s’apprête à me dire. Enfin, je prends tout de même la peine de répondre à sa question d’abord. « Non, désolé. » Réponse des moins étonnantes, surtout lorsque l’on sait que je n’ai remarqué Tracey que depuis aujourd’hui. J’aurais ainsi difficilement pu savoir qu’elle possède un cousin dans le château. Ou du moins, si je le connais, je n’ai jamais fait attention à son lien de parenté avec une autre personne. Sans quoi, j’aurais connu Tracey – au moins de nom – auparavant, ce qui n’est pas le cas. « Nous n'avons pas le même nom de famille, mais nous avons le même sang. Il est dans la même année que nous, à Poufsouffle. On s'est engueulés il y a quelques années de ça. Points de vue différents, ni plus, ni moins. Ce que je suis devenue ne lui plaisait pas, apparemment. » Je ne tarde pas à me tourner vers la jeune femme, remarquant sans mal la rage qui émane d’elle. Et c’est bien cela qui m’inquiète. Plus que le fait que son cousin la repousse pour sa différence – ça, c’est une situation que je connais trop bien moi-même pour y porter ne serait-ce qu’un semblant d’attention à présent, ou du moins, j’essaye d’y porter le moins d’attention possible –, c’est le ton de voix de la serpentarde qui m’étonne. Car à sa seule intonation, je peux clairement déceler le fait qu’il est un sombre crétin. Clairement pas le genre de personne que je me plais à fréquenter, si l’on ne m’y contraint pas. « Est-ce parce qu’il est tourné vers tu-sais-qui ou parce qu’il est juste un sombre crétin dans mon genre qui ne parvient pas à voir que tout serpentard n’a pas un mauvais fond ? » je demande alors à la jeune femme, ne me cachant pas du fait que je me considère moi-même comme étant idiot, pour avoir mis tous les serpentards dans le même panier. Pourtant, peut-être qu’avec son cousin, il ne s’agit pas que de cela. Je n’en sais rien à vrai dire, je ne vois même pas qui il est. Je fronce un peu plus les sourcils, alors que je tente de me creuser l’esprit, cherchant aux indices que la jeune femme m’a laissé, qui il peut bien être. Mais parmi les poufsouffles, je dois avouer que je ne connais pas grand monde, n’ayant pas d’affinité particulière avec cette maison. Aussi, aucun poufsouffle de notre âge, ne me semble convenir au profil préétabli par la brune. « Qui est ton cousin, au juste ? » je ne tarde pas à lui demander, dans l’espoir de pouvoir lever l’ombre qui plane sur ce mystérieux cousin. Quoi qu’il en soit, je ne me sens pas forcément à l’aise vis-à-vis de Tracey, de savoir qu’elle s’est trouvée toute seule pendant sept ans, avec une vie paraissant si difficile. Bien sûr, ces derniers temps, tout le monde se trouve avoir une vie plus ou moins difficile, mais le pire reste d’avoir à affronter la période actuelle sans personne de confiance à ses côtés. Quelqu’un que l’on apprécie et qui nous le rend bien. Tout comme il est difficile d’aborder sept ans d’études, en sachant pertinemment à chaque rentrée, que l’on n’a aucun ami particulier à attendre, d’ailleurs. « Tu vois, il est à mettre dans le même panier que tous les idiots qui t'ont tourné le dos. » reprend alors la brune, comme-ci elle n’a jamais fait de pause dans ses explications. Quelque part, peut-être qu’elle n’en a pas réellement fait. Il m’arrive de plus en plus de penser à un tas incalculable de choses en un très cours lapse de temps, ces derniers temps. Ce qui n’est pas forcément une bonne chose, étant donné que bien trop souvent, je laisse mes pensées s’aventurer en des endroits peut-être trop dangereux à explorer à l’heure actuelle. Des pensées pouvant assurément me déprimées plus que le monde actuelle ne le tente de faire, m’emmenant irrémédiablement vers le bas. « Enfin bref. » conclut alors Tracey, en haussant brièvement les épaules – geste qui m’est permis de voir, grâce aux lumières de Poudlard qui nous éclairent de plus en plus, au fur et à mesure que nous approchons du château. Trop vite, certainement. Je n’ai pas envie d’y retourner, pas alors que je sais que les Carrow et mon père, se trouvent à l’intérieur. « Quelle heure est-il ? » je demande alors à l’attention de la serpentarde. Je ne voudrais pas que nous arrivions après le couvre-feu et que nous puissions manquer de nous trouver nez-à-nez avec une personne mal intentionnée, qui n’hésiterait en aucun cas à nous distribuer quelques heures de retenue, pour le moins peu agréables. « Dire de savoir s’il va nous falloir longer les murs en rentrant ou pas. On risque déjà gros en nous étant balader dans le château, vu les tâches qu’il y a à Poudlard. Alors autant ne pas tenter le diable. » Le plus simple serait d’entendre s’il y a de l’agitation dans l’enceinte de l’école ou pas, mais nous sommes encore trop éloignés pour entendre quoi que ce soit transparaitre des épais murs de pierres. Sans compter qu’en ce moment, tout le monde essaye de se faire petit pour éviter de se faire remarquer par les quelques mangemorts qui arpentent le château. La grande salle n’a jamais été aussi silencieuse qu’en cette période de l’année.
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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeLun 1 Juil - 12:45

En règle générale, je n'aimais pas beaucoup parler de moi. Encore moins de ma famille. C'était...compliqué. Comme partout, sûrement. Pourtant, simplement l'évoquer suffisait à me plonger dans une rage folle et destructrice. Je n'étais pas de ceux qui pardonnaient si facilement, j'étais malheureusement extrêmement rancunière. Je n'étais pas non plus du genre à rendre au centuple le mal qu'on m'avait fait, ni même à me venger. La plupart du temps, je ne disais rien, mais je n'en pensais pas moins. J'encaissais tout, jusqu'à ce que j'explose. C'était probablement ce qui s'était passé avec Wolfgang il y a de ça quelques années. Notre dispute résultait d'un trop plein de choses accumulées, et j'avais fini par saturer, tout simplement. Les mots avaient fusé, meurtriers comme jamais, mais au final, il avait semblé que dans toute cette histoire, c'était moi qui avais pris vraiment cher. Comme il l'avait souligné, je n'étais personne, contrairement à lui, je n'avais pas toute cette petite cour autour de moi, si je partais, personne ne me regretterait, ou presque. Sauf que moi, je n'étais pas hypocrite, j'étais franche et entière, je ne baissais pas mon froc pour me faire bien voir. Les personnes qui changeaient d'avis comme de chemise en fonction des gens qu'ils fréquentaient m'horripilaient au plus haut point. Wolfgang était de ceux-là. Un jour il disait noir et un autre, il disait blanc, juste pour ne pas se mettre les autres à dos.  « Est-ce parce qu’il est tourné vers tu-sais-qui ou parce qu’il est juste un sombre crétin dans mon genre qui ne parvient pas à voir que tout serpentard n’a pas un mauvais fond ? » L'entendre dire tu sais qui m'agaçait. Je n'avais pas peur de dire son nom. Souvent, je m'étais attirée les foudres de mes camarades pour oser parler de lui sans le moindre respect, sans la moindre crainte. Peut-être était-ce dû au fait que j'avais grandi à l'écart du monde magique que je ne mesurais pas bien l'impact que ce sorcier avait eu sur les autres, le mal qu'il avait fait. Cela dit, j'étais de ceux qui trouvaient ça ridicule d'avoir peur d'un nom. Enfin. Quant à savoir s'il s'était tourné vers Voldemort, c'était une toute autre question. Au fond, je n'en savais rien. Je ne l'espérais pas, mais connaissant son côté opportuniste, ça ne serait pas étonnant qu'il ait pu retourner sa veste du jour au lendemain. « Je pencherais plutôt pour l'option sombre crétin. » répondis-je avec une certaine ironie, alors que je levais les yeux au ciel, exaspérée par l'image même de mon cousin en train de parader entre ses camarades. « à dire vrai, je ne sais même pas s'il s'est tourné vers hum...enfin, voilà. Mais ça me semble quand même assez compromis, dans la mesure où nous sommes pareils, s'agissant de la pureté du sang. Mère moldue, père sorcier. Nos mères sont sœurs. Des jumelles. » Ce n'était pas une fatalité. L'un n'empêchait pas l'autre, il aurait très bien pu mentir sur ses origines, une fois de plus pour se faire bien voir des autres. « Enfin, ça ne m'étonnerait vraiment pas de sa part...il est trop lâche pour assumer ses opinions de toute façon. » Moi aussi j'étais lâche,un peu, mais pas de la même façon, pas pour les mêmes choses. Mes opinions, je ne m'en suis jamais cachée. Certes, je ne les revendiquais pas non plus, n'étant pas suicidaire, mais tout de même. Je ne disais rien, je n'en pensais pas moins, tout simplement. Encore et toujours. « Qui est ton cousin, au juste ? » Je me tournai alors vers Joshua. J'hésitais encore à révéler son identité, mais cette hésitation fut de courte durée. « Wolfgang Rosenbach. » Citer son nom me laissait un goût amer dans la bouche, un vague goût de rancoeur. Je détournai alors le regard pour me concentrer sur mes pas et uniquement cela. « Comme tu peux le constater, nous n'avons pas vraiment le même nom de famille. » Et pas vraiment la même nationalité, en plus de ça. La sage Miranda avait épousé un anglais, alors que sa sœur avait épousé un allemand. Wolfgang était à moitié allemand de par le fait, et moi...j'étais juste anglaise, tout ce qu'il y a de plus banal, de plus commun. « il est à Poufsouffle, en septième année. » révélai-je finalement, ne sachant pas vraiment si Joshua a réussi à le replacer. Enfin. Soit. « à mon avis, il fait partie des élèves à surveiller...au cas où. Il a un esprit faible et malléable. On peut faire de lui tout ce qu'on veut, pour peu qu'on lui promette monts et merveilles. J'ignore s'il serait capable de tuer père et mère pour cela, mais...il faut juste s'assurer qu'il n'ait pas trop de mauvaises fréquentations, voilà tout. » Je m'étais bien gardée de préciser que je le surveillais moi-même, au cas où, bien que ça faisait des années que je ne lui avais pas parler. Et plus je le regardais évoluer (ou régresser, ça dépendait du point de vue) de loin, et plus je m'énervais. C'était comme ça.

En fait, je n'avais plus tellement envie de parler de lui. Ma soudaine colère n'était toujours pas retombée. J'étais prête à parier que Joshua pouvait me sentir bouillonner de là où il était. Il fallait que je me calme. Que je me ressaisisse. Je n'aimais pas les émotions trop fortes, qui me faisaient perdre le contrôle. Je créais l'illusion en ayant une maîtrise parfaite de ma vie, voire même de mes pensées. « Quelle heure est-il ? » me questionna-t-il, finalement. Je regardai à nouveau mon camarade, de biais. C'était une question à laquelle je n'étais pas en mesure de répondre, malheureusement. « vingt-deux heures, peut-être plus. » estimai-je au pif, en haussant à nouveau les épaules. « En fait, je n'en sais rien. Je sais juste qu'il est très tard. » Je ne me sentais pas fatiguée pour autant. Au contraire. Ça faisait des années que j'étais abonnée aux insomnies, que je dormais peu d'heures par nuit. « Je ne prends jamais ma montre quand je sors en douce la nuit. Je vais me promener et je rentre, c'est aussi simple que ça. » j'avouais à un élève que je connaissais à peine que je brûlais le couvre-feu régulièrement, et que je m'en foutais. Je ne pensais pas que Joshua soit du genre à me dénoncer, mais tout de même. C'était risqué. « Et je ne me suis jamais fait prendre. » ajoutai-je avec une pointe de fierté, alors que je me risquais à sourire en coin. Discrétion aurait pu être mon second prénom. J'étais une ombre, était-il nécessaire de le rappeler ? En dehors de ça, je n'avais pas tellement fauté, en sept ans de temps. Le pire que j'ai pu faire, c'était rejoindre Caïn dans un placard à balais, à l'abri des regards. Sinon, je ne faisais pas de vagues. J'étais plutôt bonne élève, pour ne pas dire excellente, et on fermait les yeux sur mes bêtises, pour peu que j'en faisais puisque j'étais quelqu'un de raisonnable, en règle générale. Enfin, ça c'était avant que les Carrow et les Mangemorts n'envahissent Poudlard. Eux se moquaient bien que j'avais des bonnes notes et un comportement exemplaire, tout ce qu'ils voyaient, c'était ma mère moldue et cela avait suffi pour qu'ils me prennent en grippe, me classant dans le lot de ceux qui n'étaient pas les bienvenus à Poudlard, jugeant les unions entre moldus et sorciers contre-nature. « Dire de savoir s’il va nous falloir longer les murs en rentrant ou pas. On risque déjà gros en nous étant balader dans le château, vu les tâches qu’il y a à Poudlard. Alors autant ne pas tenter le diable. » J'acquiesçais doucement. Mais bon, Joshua avait un père Mangemort, non ? Et il était en compagnie de l'élève la plus mal vue des Serpentard, alors, une idée me vint en tête. C'était tout bête, mais c'était quand même mieux que rien. « Au pire, si on croise quelqu'un, tu peux toujours dire que tu m'as chopée en train de me balader dans les couloirs après le couvre-feu et que tu me ramenais à ma salle commune. » Après tout, rien ne l'empêchait de jouer de l'image qu'il avait auprès des autres puisqu'apparemment, il avait clairement avoué qu'il se comportait comme un véritable salaud auprès de ceux qui lui étaient chers. « Comme ça, non seulement tu m'évites la punition, mais en plus tu gagnes des points auprès des Mangemorts du château, c'est tout bénef' pour l'un comme pour l'autre. » Je ne savais pas si j'y croyais vraiment à mon stratagème, mais ça pouvait marcher. Après tout, il n'était pas rare que des élèves pro-mangemorts fassent la police en lieu et place des préfets, et même si la plupart du temps c'était uniquement pour fayoter, les Mangemorts appréciaient quand même de voir que des élèves étaient prêts à dénoncer leurs camarades pour se faire bien voir. Aussi la situation n'avait en soi rien d'étrange. « Enfin, toi, vu que t'es le fils de l'un d'entre eux, je suppose qu'on te laissera tranquille. Ça nous laissera le temps de filer rencontrer les autres. » Après tout, les loups ne se mangeaient pas entre eux. J'étais désormais conviancue qu'ils n'oseraient pas s'en prendre au fils Panderman de peur de subir les foudres du père. J'étais donc pour ainsi dire en sécurité. Enfin, autant que l'on puisse être en sécurité auprès d'un fils de Mangemort, mais je faisais un minimum confiance à Joshua, je savais au fond de moi qu'il ne ferait rien qui puisse me nuire. Il valait mieux que ça.
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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeVen 12 Juil - 14:27

Je dois avouer que le fait d’apprendre que Tracey possède un cousin dans Poudlard, me fait un sacré choc. Pas qu’il me semble horrible d’avoir loupé une telle information, étant donné que je ne la connaissais pas elle-même, avant ce soir, mais surtout parce que cela m’étonne de passer à côté de deux membres de la famille. Après tout, dans le monde sorcier, la notion d’appartenance à une famille, est quelque chose d’assez fort. Plus la famille est nombreuse, moins l’on a de chance de passer à côté de ses membres. Et savoir que je suis passé à côté de deux Davis faisant partis de mon année, me semble quelque peu improbable. Pourtant, c’est un problème qui s’éclaircit bien vite, lorsque Tracey me donne le nom de son cousin. Il ne porte pas le même nom de famille qu’elle, mais effectivement, je me trouve en mesure de voir qui il est, l’ayant déjà croisé à maintes reprises. « Je pencherais plutôt pour l'option sombre crétin. » Je hoche la tête. Car sans vouloir avoir l’air d’adhérer de trop en ses propos, il me faut avouer que de voir le jeune homme se pavaner dans les couloirs avec son air insolent, m’a longtemps laissé envisager cette option. Et puisque je ne suis pas le seul à penser une telle chose au sujet de Wolfgang, j’imagine qu’il ne me faut pas m’en montrer trop coupable. « À dire vrai, je ne sais même pas s'il s'est tourné vers hum...enfin, voilà. Mais ça me semble quand même assez compromis, dans la mesure où nous sommes pareils, s'agissant de la pureté du sang. Mère moldue, père sorcier. Nos mères sont sœurs. Des jumelles. » Je ne comprends pas vraiment pourquoi la jeune femme continue à se livrer ainsi à moi, alors qu’il y a quelques instants, elle a paru agacer de devoir me raconter quoi que ce soit, tout comme pour le fait que, pour elle, je ne suis qu’un inconnu. Tout comme elle se trouve être une inconnue à mes yeux. Pourtant, en lui ayant parlé d’Hester, j’ai choisi de lui faire confiance et peut-être qu’elle a décidé d’en faire de même. Je n’en sais trop rien à vrai dire. Enfin, quoi qu’il en soit, cela n’empêche que son histoire me fait me poser des questions. Nombreuses sont les personnes à mentir sur leurs origines, surtout ces derniers temps. Alors pourquoi Wolfgang ne pourrait-il pas faire de même pour mieux se faire accepter ? C’est grandement plausible après tout, pourtant, Tracey semble en douter quelque peu. « Enfin, ça ne m'étonnerait vraiment pas de sa part...il est trop lâche pour assumer ses opinions de toute façon. » Je passe ma langue sur mes lèvres, laissant voguer mon regard dans l’obscurité alors que je réfléchis à ce que vient de me dire la brune. Trop lâche pour assumer ses opinions ? Nombreux le sont, vu le trop peu de personnes qui se révoltent contre le seigneur des ténèbres. Moi-même, j’avoue être lâche. Ce n’est pas un secret après tout, et encore moins pour Tracey, à qui j’ai expliqué brièvement l’histoire. « Et la lâcheté ne pourrait pas le conduire à soutenir ses idées ? » je lui demande, sous-entendant alors les idées de Lord Voldemort. Enfin, j’imagine qu’elle n’a eu aucun mal à comprendre cela, à moins que je ne me trompe complètement, même si cela ne me semble pas réellement être le cas. Je n’en sais trop rien à vrai dire, je n’y ai jamais réellement réfléchi. Enfin, si, mais pas dans le cas de Wolfgang, c’est certain. « Après tout, il n’a jamais été caché que les mangemorts étaient des lâches, se soumettant à sa puissance, même lorsque celui-ci n’était plus vraiment un être. Ils ont retourné leurs vestes à sa chute, l’ont fait de nouveau à son retour. » J’ai baissé la voix, sûrement en raison de la peur que quelqu’un surprenne mes paroles. Que mon père soit un mangemort ou pas, si les autres mangemorts m’entendent dire pareilles choses, je peux être certain d’avoir de mauvais quarts d’heure à passer, devant moi. Je secoue la tête. Nous sommes bien trop loin du château pour que mes mots puissent être surpris par qui que ce soit d’autre que Tracey de toute façon. Et les autres – Pansy, Théodore et London – se trouvent toujours dans la forêt interdite, si bien qu’il n’y a personne pour nous entendre. « Et s’il n’a pas le sang assez pur pour être un mangemort, il peut toujours être un rafleur, non ? » Je ne veux pas prouver par tous les moyens possibles que Wolfgang a effectivement rejoint les rangs du seigneur des ténèbres, je veux juste montrer à Tracey qu’il est possible qu’il le fasse si ce n’est pas déjà fait.

Après tout, on ne peut plus faire confiance à personne ces derniers temps et la brune se doit d’apprendre de se méfier de son cousin. Surtout lorsque celui-ci s’appelle Wolfgang, je suppose. « Wolfgang Rosenbach. » J’ai fini par deviner, aux dires de la jeune femme, l’identité de son cousin. Mais cela ne m’empêche pas de me trouver tout de même un peu choqué d’avoir eu raison. Après tout, on ne s’attend pas forcément à se trouver devant de telles révélations tous les jours. « Comme tu peux le constater, nous n'avons pas vraiment le même nom de famille. » En effet. Mais comme ils sont cousins de par leurs mères, il est sans doute assez logique que ce ne soit pas le cas. Auquel cas, cela voudrait dire que les deux sœurs se seraient mariées à deux frères, ce qui est sans aucun doute une chose assez rare. « Il est à Poufsouffle, en septième année. » J’arque un sourcil. Cette information m’étonne un peu plus, parce que jusqu’alors, j’ignorais la maison d’appartenance du jeune homme. Chose étonnante, étant donné qu’il a un caractère plus typiquement serpentard que sa cousine. « À mon avis, il fait partie des élèves à surveiller...au cas où. Il a un esprit faible et malléable. On peut faire de lui tout ce qu'on veut, pour peu qu'on lui promette monts et merveilles. J'ignore s'il serait capable de tuer père et mère pour cela, mais...il faut juste s'assurer qu'il n'ait pas trop de mauvaises fréquentations, voilà tout. » Je hoche une nouvelle fois la tête, avant de me tourner vers Tracey, lui adressant un sourire qui se veut réconfortant. Après tout, elle ne mérite pas d’avoir à s’inquiéter pour son cousin, étant donné que nous sommes dans une époque où nous avons déjà trop à nous inquiéter pour nous même, pour en plus nous ajouter quelques soucis supplémentaires. « Je garderai un œil sur lui, si cela peut te rassurer. Après tout, avec quelques relations, je dois pouvoir faire en sorte qu’il ne veuille jamais rejoindre les rangs du seigneur des ténèbres. » Je ne sais pas encore par qui je peux passer pour faire une telle chose, mais cela doit tout de même être possible. Je ne peux pas me résoudre à croire que les gens ne peuvent être déviés de leurs sombres desseins. Cela me parait même assez impossible à vrai dire. Enfin, ceci est une question que nous pourrons aborder plus tard, à laquelle nous pourrons réfléchir dans d’autres circonstances. Il se fait tard, autrement. « Vingt-deux heures, peut-être plus. » me souffle Tracey avant d’hausser les épaules. Elle n’a pas l’air très sûre d’elle. « En fait, je n'en sais rien. Je sais juste qu'il est très tard. » J’acquiesce avant de déglutir, craignant toujours que l’on puisse nous surprendre au moment de rentrer dans le château. Surtout s’il s’agit de mon paternel. Mais la jeune femme ne semble pas s’en inquiéter outre mesure, semblant plutôt confiante même. « Je ne prends jamais ma montre quand je sors en douce la nuit. Je vais me promener et je rentre, c'est aussi simple que ça. » J’écarquille les yeux. J’avoue trouver cela plutôt étonnant. Tracey ne m’a pas paru être une grande rebelle jusqu’alors, bien loin de ça même. « Et tu fais ça… souvent ? » je finis par lui demander. Personnellement, à part lorsque j’ai rejoint Hester dans la salle de bain des préfets, plus tôt dans le mois, mes dépassement du couvre-feu ne se sont trouvés être qu’accidentels. Et pas réellement bénéfiques, étant donné le stress que j’en ai récolté. Pourtant, l’adrénaline qui en a découlé, a été quelque peu bienfaitrice, il me faut l’avouer. Tout le monde à besoin de sa dose d’adrénaline. « Et je ne me suis jamais fait prendre. » Je ne peux m’empêcher de revêtir une expression un peu plus morne alors que la jeune femme ramène la situation à elle. « Et bien, si l’on a une as avec nous, on devrait s’en sortir facilement. » j’ironise quelque peu. Le sarcasme n’a beau pas faire partie intégrante de ma façon d’être, il n’empêche que des fois, cela sort tout seul, c’est plus fort que moi. « Désolé, mais ça me rend un peu nerveux, je dois dire. » je finis par avouer en direction de Tracey, avant de pincer les lèvres, continuant à marcher en baissant la tête.

Tracey semble remarquer mon désarroi, car elle ne tarde pas à me proposer une solution si jamais nous nous faisons attraper à deux dans les couloirs par un quelconques mangemort – allant du professeur Rogue, directeur de Poudlard, jusqu’à mon paternel, en passant par les Carrow je suppose. Je l’écoute attentivement, n’ayant aucun intérêt à la couper dans son idée, étant donné que je n’en ai pas moi-même et qu’il vaut mieux s’en procurer une, juste au cas où, si cela est nécessaire. « Au pire, si on croise quelqu'un, tu peux toujours dire que tu m'as chopée en train de me balader dans les couloirs après le couvre-feu et que tu me ramenais à ma salle commune. » Je ne suis pas moi-même autorisé à me balader dans les couloirs aussi, puisqu’une insigne de préfet ne décore pas ma robe de sorcier. Mais je ne le précise pas tout de suite, attendant que la jeune femme m’expose la fin de son idée avant de poser une quelconque objection. Une certaine forme de respect, je suppose. Sans compter que Tracey mérite bien que je déploie toute mon attention, après tout, s’il faut nous sortir de là, je dois bien y apporter une quelconque aide, étant donné que c’est moi qui l’ai fait venir au beau milieu de la forêt interdite. « Comme ça, non seulement tu m'évites la punition, mais en plus tu gagnes des points auprès des Mangemorts du château, c'est tout bénef' pour l'un comme pour l'autre. » Une nouvelle fois, c’est quelque chose uniquement en mesure de fonctionner si je me trouve être un préfet. Du moins, c’est ce que je crois. Et Tracey semble être en mesure de lire dans mes pensées, puisqu’elle ne tarde pas à mettre le doigt sur ce léger détail, m’évitant ainsi une nouvelle fois de lui poser la moindre question à ce propos. Si bien qu’une nouvelle fois, je me demande si elle se trouve être légilimens, avant de me dire que c’est tout bonnement impossible. « Enfin, toi, vu que t'es le fils de l'un d'entre eux, je suppose qu'on te laissera tranquille. Ça nous laissera le temps de filer rencontrer les autres. » Une nouvelle fois, j’acquiesce doucement d’un signe de tête. Après tout, elle a sans doute raison. Surtout que mon père est lui-même un mangemort dans le château et que généralement, les mangemorts évitent de s’emporter entre eux. Enfin, du moins est-ce ce que j’ai déjà eu la prétention de constater. Après, je me doute que si l’un des mangemorts me surprend dans les couloirs avec Tracey, c’est une information qui parviendra aux oreilles de mon paternel. Si le plan de la jeune femme fonctionne comme il se doit, cela sera sans doute bénéfique pour moi. Sans quoi, j’imagine que mon père risque de devenir grandement irritable. Enfin, dans tous les cas, c’est une question que je suis en mesure de régler plus tard, il n’y a pas besoin de s’embêter avec cela pour l’instant. « J’espère vraiment que ça va fonctionner. Enfin, de toute façon, je n’ai pas de meilleure idée, alors on va devoir faire avec. » Je pousse un profond soupire, alors que l’adrénaline commence à s’aventurer dans mes veines, un peu plus que précédemment. « Il n’y a pas de raison que cela ne fonctionne pas. » je souffle, autant pour moi-même que pour la brune. Relevant les yeux, j’observe la façade du château, de laquelle nous sommes vraiment proches. La porte d’entrée ne se situe plus qu’à quelques mètres et seulement de faibles rayons de lumière, filtrent à travers les vitres empreintes d’une certaine couche de saleté. M’arrêtant, je détaille un instant l’entrée du regard. « Bon et bien, direction la salle sur demande. Septième étage, si tu ne sais pas où c’est. Tout devrait bien se passer. » je lance à voix basse en direction de Tracey, alors que mon regard se pose sur elle. Après tout, elle non plus ne doit pas se sentir très à l’aise. Un élève de serpentard qui rencontre les membres de l’armée de Dumbledore, ce n’est pas très commun. Encore moins lorsque celui-ci est introduit par quelqu’un qui peut être considéré comme un traitre. Je commence vraiment à douter que cela soit une bonne idée, mais je ne préfère pas revenir sur ma parole. On verra bien ce qu’il adviendra de nous, de toute façon.

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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeSam 3 Aoû - 10:37

La conversation prenait un tournant qui ne me plaisait pas trop. Évoquer Wolfgang était une chose, soulever l'éventualité qu'il puisse intégrer un jour les rangs de Voldemort en était une autre. Le plus dérangeant dans toute cette histoire était sans doute que je n'étais pas certaine de ce qu'il ferait si effectivement on venait à lui proposer une place de choix parmi les Mangemorts ou les rafleurs. Autrefois, j'aurais répondu sans hésiter que non, c'était impossible, mais maintenant...rien n'était moins sûr. Comme je venais de le souligner avec une certaine amertume, là où moi j'étais fidèle à mes idées et à mes plus intimes convictions, lui savait manger à toutes les gamelles. J'étais incorruptible, il était capable de tuer père et mère pour sauver ses  fesses. Au fond, ça me dégoûtait de savoir que je ne pouvais même plus lui faire confiance. J'avais appris à mes dépends qu'aucun lien familial n'était indestructible, peu importait le vécu qu'on avait ensemble. Je faisais cavalier seul désormais.  « Et la lâcheté ne pourrait pas le conduire à soutenir ses idées ? » Sa question me dérangeait, véritablement. Je détestais douter, et pourtant, il ne pouvait en être autrement, faute de disposer de preuves tangibles qu'il en était tout simplement incapable. Douter était un sentiment affreux,  pour quelqu'un qui s'acharnait à vouloir paraître sûr de soi, c'était même un véritable supplice.  « Quoi, tu veux dire baisser son froc pour se faire bien voir ? » m'exclamai-je avec un soupçon d'ironie, grinçante comme à mon habitude. « Bien sûr qu'il en serait capable, il l'a toujours fait. » Il m'a même reniée pour dire de ne pas être affilié à une connasse de Serpentard, comme il le disait si bien. Dès lors qu'il fut entré à Poudlard, il m'a toujours préféré d'autres personnes, ne se préoccupant même plus de mon existence. Sur les deux, il y en avait au moins un qui était content d'entrer à Poudlard. Là où mon règne, mon âge d'or s'était brutalement achevé pour me précipiter tout droit à la chute, la vie semblait avoir offert à Wolfgang une seconde chance. Injustice. « Après tout, il n’a jamais été caché que les mangemorts étaient des lâches, se soumettant à sapuissance, même lorsque celui-ci n’était plus vraiment un être. Ils ont retourné leurs vestes à sa chute, l’ont fait de nouveau à son retour. »  J'étais d'accord avec ce qu'il disait. Plus que d'accord, même. Mais pouvait-on y faire réellement quelque chose ? Il semblait même que c'était dans la nature humaine, tout simplement.  « Il a toujours su retourner les gens comme des crêpes, il était même meilleur que moi à ce petit jeu là. J'en étais presque jalouse. Moi, je suis trop honnête pour seulement songer à être machiavélique, il y a toujours un truc qui finit par me trahir...un jour ou l'autre. » Dans le fond, je ne faisais que jouer un rôle, c'était juste une façade. Faire semblant était devenu comme une seconde nature chez moi. Pourtant, et il s'agissait là d'une de mes principales faiblesses, j'en avais bien conscience,  j'avais des limites, et mes limites, c'était mes convictions. Il était hors de question que j'abjure pour quelque raison que ce soit. Au final je me faisais souvent avoir sur ce point, car le petit jeu s'arrêtait dès lors que ça venait en contradiction avec ma propre moralité. « Pourtant, ce n'est pas non plus un grand manipulateur...au final, il est un peu comme eux. Certains voient en lui un putain de génie opportuniste, mais dans le fond, on sait tous que c'est pas ça, et crois-moi, le bilan n'est au final pas très glorieux. » Non, je n'étais pas en train de me mettre en avant contrairement à ce qu'on pourrait croire. Je ne faisais que constater un fait...et déballer tout le mépris que je ressentais à l'égard de cette situation soit dit en passant. En fait, tout ça me contrariait, mais je ne le montrais pas, par orgueil. Je préférais me réfugier sous la rancoeur. C'était tellement plus facile... « Et s’il n’a pas le sang assez pur pour être un mangemort, il peut toujours être un rafleur, non ? » Je relevai la tête brusquement, presque effarée par cette possibilité. Tiens donc. C'était étrange pour moi de penser que Voldemort recrutait ses sous-larbins chez les impurs. De toute manière, il ne fallait pas être bien né pour accomplir les tâches ingrates. Ce qui me donnait par ailleurs une vision encore plus négative de ces personnes. « C'est fort possible, oui,  surtout s'il fréquente les mauvaises personnes. Je ne pense pas qu'il soit assez stupide pour accepter d'être marqué comme du bétail, non, il va sans doute chercher une porte de sortie. Moi en tout cas c'est ce que j'aurais fait en tout cas. Quand on a à choisir entre la peste et le choléra, autant prendre ce qui fait le moins de ravages. » Même si en soi, je ne voyais pas vraiment quelle option était la pire. L'un comme l'autre, il y avait tout à perdre, rien à gagner, à commencer par sa dignité. Comme tout à chacun, j'avais ma fierté, qui pouvait même être parfois qualifiée de démesurée, mais jamais mon orgueil ne tolérerait que je sois asservie de cette façon. Quitte à choisir, je préférais patauger dans la boue et vivre comme un rat, quitte à être libre plutôt que d'être enfermée dans une prison dorée. Enfin, chacun avait sa façon de voir les choses, n'est-ce pas ?

Enfin. Points de vue divergents ou pas, je me devais d'assurer qu'il ne ferait pas de conneries. Après tout, c'était comme dans une fratrie, j'étais l'aînée et en tant que telle, j'étais responsable de lui. Certes, mon oncle aurait sans doute voulu le voir à Serpentard, mais il n'aurait pas non plus voulu que son fils rejoigne les rangs de Voldemort – ce serait quand même assez hypocrite qu'il soutienne ses idées alors qu'il avait épousée une moldue. Cela dit, plusieurs personnes ne seraient jamais de trop pour l'empêcher de dévier du droit chemin.  « Je garderai un œil sur lui, si cela peut te rassurer. Après tout, avec quelques relations, je dois pouvoir faire en sorte qu’il ne veuille jamais rejoindre les rangs du seigneur des ténèbres. »  J'acquiesçai doucement, bien que j'étais toujours aussi sceptique. Il ne m'écoutait déjà pas, alors comment il pourrait écouter quelqu'un qui m'était inconnu jusqu'à quelques heures ? Certes, la confiance que j'accordais – difficilement, je l'accorde – aux autres étaient un gage de qualité, cela signifiait que la personne en question était un minimum fiable, mais allaient-ils pouvoir l'approcher lui ? J'en doutais, très sincèrement. « Malheureusement les relations en question ne se limitent pas qu'à Poudlard...dans le temps, il fréquentait des gens louches...comme Osha Hawkins. Ca te dit quelque chose ? Elle était à Serpentard, une ou deux années au dessus de moi, pas plus. » Je haussai les épaules d'un air blasé, et je me mis à ricaner avec un peu d'amertume. « Et à part ça, il prétend ne pas aimer les Serpentard, quel con. C'est du foutage de gueule ou j'y connais rien. » Mes souvenirs se rappelaient à moi. De ce que je me rappelais de cette fille, elle était le stéréotype même du Serpentard de base, ceux-là même que Wolfgang disait exécrer. Mais peut-être qu'au final ce n'était pas les Serpentard dans leur ensemble qu'il détestait, ses griefs étaient sans doute un peu plus personnels, probablement parce que je faisais partie de sa famille. Ou alors, cet abruti avait trouvé le moyen de tomber amoureux d'elle, avec les conséquences que ça impliquait. Enfin, ce n'était plus mon problème. En parlant de problème, on en avait un autre, qui était plutôt de taille. Vu que l'heure était sacrément avancée, il fallait se rendre au château sans se faire voir...un sacré challenge ! Un challenge qui n'était néanmoins pas impossible à relever si on avait un plan. Un plan concret. Même si soit dit en passant Joshua ne semblait pas rassuré à l'idée de devoir rentrer seul au château après le couvre-feu, ce qui en soi peut se comprendre.  « Et bien, si l’on a une as avec nous, on devrait s’en sortir facilement. Désolé, mais ça me rend un peu nerveux, je dois dire. » Mes lèvres s'étirèrent en un sourire vaguement moqueur, tandis que je reprenais la parole, d'un ton qui se voulait soudainement plus mystérieux. « Tu as tendance à oublier que je ne suis qu'une ombre...et les ombres ne se voient pas dans la nuit. » C'était triste, mais c'était vrai tout à la fois. À Poudlard, je n'avais jamais été rien d'autre qu'une ombre qui rasait les murs pour ne pas se faire voir. En tant que sang-mêlée, dans une maison telle que Serpentard, je ne pouvais pas faire partie  des élèves les plus en vue, c'était impossible, rien que ma propre naissance, ma propre filiation m'empêchait d'accéder à une telle popularité. Pourtant, de source sûre, je savais que j'avais de la famille qui était allée dans cette maison, notamment du côté de mon père...son frère et sa mère y étaient allés, notamment, alors ma place chez les verts était plus que légitime, contrairement à ce qu'on pourrait penser.

Alors, forte de cette conclusion, j'exposai à Joshua mon plan. Un plan qui ne tenait certes à pas grand-chose, qui n'avait rien dans le bide comme on disait familièrement, mais c'était toujours mieux que rien, c'était une excuse qui pouvait toujours fonctionner, enfin, tout dépendait sur qui on tombait aussi, certains Mangemorts n'étaient certes pas des lumières, mais certains n'étaient pas dupes, et s'ils venaient à s'imaginer que nous étions en train d'essayer de les embobiner, je n'étais pas sûre qu'ils ferment les yeux sur ce point. Au contraire, fils de Mangemort ou pas, Joshua allait payer, de la même façon que j'allais devoir répondre de mes actes. Circonstance aggravante, il était en ma compagnie, et il n'avait pas l'air de vouloir me torturer – et même en feignant la comédie, il ne serait toujours pas crédible. Enfin. Faute d'avoir un meilleur plan en stock, on allait devoir s'en contenter, sauf si bien sûr il avait quelque chose de mieux à proposer, dans ce cas, j'étais toute ouïe.  « J’espère vraiment que ça va fonctionner. Enfin, de toute façon, je n’ai pas de meilleure idée, alors on va devoir faire avec. »  J'esquissai un sourire narquois, empreint d'une fausse supériorité. Je supposais que le succès de notre plan reposait sur une question de confiance mutuelle, aussi espérais-je qu'il me faisait suffisamment confiance pour ne pas remettre en doute ce que je venais de lui proposer. Ce qu'il n'avait pas fait puisqu'il venait d'acquiescer. Soit. C'était un bon point pour nous. On avait une solution de rechange au cas où.  « Il n’y a pas de raison que cela ne fonctionne pas. »  J'acquiesçai vigoureusement, en silence. Je ne disais rien, mais je n'en pensais pas moins. « Rien ne nous dit que nous devrons effectivement recourir à ce plan, ce n'est qu'une roue de secours. » ajoutai-je, comme pour balayer définitivement ses craintes. « Tout va bien se passer. » Au fond, avant d'essayer de convaincre les autres, Joshua en l'occurrence, mieux valait en être moi-même certaine, non ?« Bon et bien, direction la salle sur demande. Septième étage, si tu ne sais pas où c’est. Tout devrait bien se passer. »  C'était marrant de voir comment Joshua employait le conditionnel alors que je venais moi-même d'affirmer ces quelques mots, comme si il doutait encore du bien fondé de notre expédition. D'un côté, ses craintes me paraissaient légitime, mais la peur n'évitait pas le danger, aussi au bout d'un moment il fallut se lancer. « On y va. » décidai-je avec fermeté, tout en franchissant les derniers mètres qui nous séparaient de la porte, d'un pas rapide et déterminé.  J'inspirai profondément, avant d'entrer dans le grand édifice de pierre qui se dressait devant nous. « Maintenant plus un bruit. » soufflai-je afin de nous garantir un maximum de discrétion. À cette heure-ci, les couloirs étaient censés être déserts, et nos voix auraient eu vite-fait de résonner contre les vastes parois de pierre. Les bruits de nos pas allaient de toute évidence être entendus, mieux valait ne pas tenter le diable en leur donnant plus d'occasions de nous repérer qu'il n'en faut...
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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeMar 20 Aoû - 14:29

Je ne peux que me rappeler qu’il y a quelques heures à peine – quelques minutes ? je ne sais pas du tout depuis combien de temps nous nous trouvons au beau milieu de la forêt interdite –, Tracey n’était qu’une inconnue pour moi. Son visage, tout du moins, m’était étranger. Et à présent, nous en sommes à un stade où nous parlons de tout et de rien, quoi que cela apparaisse tout de même comme étant bien plus compliqué. Certainement ne puis-je pas me contenter de parler sans que la discussion se trouve avoir un sens quelconque. Pas alors que cette excursion impromptue – ou alors, à peine préparée, gage d’une envie idiote –, peut nous mettre dans de sérieux ennuis. « Quoi, tu veux dire baisser son froc pour se faire bien voir ? » finit par intervenir la serpentard, mettant un terme à mes essais d’explications, quelque peu douteuses. Je lui adresse un regard reconnaissant, tandis que je devine bien qu’elle m’aide ainsi à me perdre dans quelques phrases incompréhensibles, sans queue ni tête. Au moins a-t-elle compris ce que je voulais dire, ce qui reste sans doute le principal. « Bien sûr qu'il en serait capable, il l'a toujours fait. » conclut-elle finalement, une pointe d’amertume largement perceptible dans sa voix. Je pince les lèvres, essayant de me mettre à sa place. C’est tout de même assez compliqué, sachant que j’ai toujours vécu entourer de mangemorts et que dans cette famille, c’est moi l’erreur, pas l’inverse. Pourtant, je doute de plus en plus qu’il me soit possible d’échapper à ce destin de mangemort, à laquelle tous les autres ont été voués depuis tout ce temps. « Et qu’en disent les membres de ta famille ? Ils le laissent faire sans rien dire ou il joue simplement double jeu ? » Je commence à me dire que je me suis nettement trompé sur ma façon de voir les choses. Si pour moi, cela a toujours été les membres des diverses familles qui régissaient la façon de penser de leurs enfants, il se peut fort bien que je me sois trompé. Surtout lorsque je constate le fait que Tracey ne voit pas du tout les choses de la même façon. A moins, peut-être, que sa famille ne se soit déchirée en deux ou quelque chose du genre. Je n’en sais trop rien. Mais je prends quand même en considération le fait que, à présent, des gens peuvent décider de virer du mauvais côté par eux-mêmes, sans forcément avoir besoin d’un coup de pouce de la part des siens. C’est étonnant, tout de même. « Il a toujours su retourner les gens comme des crêpes, il était même meilleur que moi à ce petit jeu là. J'en étais presque jalouse. Moi, je suis trop honnête pour seulement songer à être machiavélique, il y a toujours un truc qui finit par me trahir...un jour ou l'autre. » Je fronce les sourcils, pinçant les lèvres. Je ne peux pas croire que quelqu’un soit devenu ainsi par plaisir, non, il y a forcément quelque chose qui l’a poussé à passer le pas. Peut-être simplement parce qu’il s’agit là d’une influence venant d’amis qu’il pensait bien auparavant. Pourtant, d’après Tracey, il semble se comporter ainsi depuis son entrée à Poudlard. Et c’est une question que je me pose réellement, quand bien même celle-ci n’est pas censée me perturber tant que cela. Après tout, Wolfgang n’est pas de ma famille. « Pourtant, ce n'est pas non plus un grand manipulateur...au final, il est un peu comme eux. Certains voient en lui un putain de génie opportuniste, mais dans le fond, on sait tous que c'est pas ça, et crois-moi, le bilan n'est au final pas très glorieux. » laisse de nouveau échapper Tracey, comme pour en rajouter une couche. Peut-être n’a-t-il jamais été un grand manipulateur, mais le résultat final reste tout de même identique, puisque même s’il ne fait pas les choses proprement, il manipule tout de même les gens, visiblement. « Peut-être que ce n’est pas lui le manipulateur. Peut-être qu’il est surtout manipulé, tu ne crois pas ? » je finis par demander à l’attention de la jeune femme. Après tout, s’il n’a jamais été un grand manipulateur, je ne vois pas pour quel raison il le serait devenu du jour au lendemain, c’est tout à fait absurde lorsque l’on y pense. Il est plus probable qu’il se soit fait manipuler par d’autre et que ce que l’on prête volontiers comme des manipulations venant de lui, ne sont que des choses qu’on l’a poussé à dire. « Après tout, je ne le connais pas plus que ça, mais c’est peut-être simplement quelqu’un de naïf. Ses parents penchaient plus de quel côté de la balance ? Ils étaient du genre à retourner leur veste aussi ? » Car si c’est le cas, Tracey est au moins en mesure de savoir d’où vient les envies de manipulation de Wolfgang ainsi que cette façon de toujours pencher du côté gagnant, quitte à choisir le mauvais. Ou peut-être qu’il a eu un traumatisme. Je n’en sais rien, les raisons peuvent être multiples, mais elles paraissent toutes quelque peu déstabilisantes, dans chaque cas. Car elles permettent aisément de voir avec quelle facilité les gens peuvent basculer, sans forcément de raison particulière ou valable. « C'est fort possible, oui, surtout s'il fréquente les mauvaises personnes. Je ne pense pas qu'il soit assez stupide pour accepter d'être marqué comme du bétail, non, il va sans doute chercher une porte de sortie. Moi en tout cas c'est ce que j'aurais fait en tout cas. Quand on a à choisir entre la peste et le choléra, autant prendre ce qui fait le moins de ravages. » Je fronce quelque peu les sourcils, me demandant où elle veut en venir avec son explication. Est-ce le rafleur ou le mangemort qui représente la peste ? Et lequel des deux se trouve être le choléra ? J’ai vraiment du mal à suivre, soudainement. « Et dans le cas présent, lequel est préférable ? D’un côté, le rafleur joue les larbins, ce qui ne doit réellement pas être plaisant. De l’autre, les mangemorts s’opposent à l’ordre, risquent leurs vies en mission, mais aussi lorsqu’ils sont en face du seigneur des ténèbres. » Vieux toc que de toujours appeler le mage noir ainsi. C’est mon paternel, qui l’a toujours appelé le seigneur des ténèbres, m’a obligé à faire de même en étant gamin. Et à présent, quand bien même cela fait un peu plus de six ans que je ne suis plus ses idéaux, je ne parviens toujours pas à me défaire de cette expression pourtant si déplaisante.

Et si antipathique peut me paraître Wolfgang à présent, je suis tout de même à peu près certain que je peux tenter de surveiller qu’il ne s’écarte pas trop du droit chemin, au moins pour Tracey. Après tout, elle ne mérite pas d’avoir à se soucier ainsi de son cousin, alors que celui-ci l’ignore autant qu’il le fait. Pire, il l’a rejeté du jour au lendemain. Et cela, je sais très bien ce que ça peut faire. Je n’ai aucun mal à me remémorer cette fois où, trempé, je suis rentré chez moi par mes propres moyens au moment des vacances de noël, lors de ma première année à Poudlard. Cette façon dont l’on m’avait expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une erreur si l’on n’était pas venu me chercher et que ma maison révulsait simplement trop les gens, pour que l’on prenne la peine de m’emmener de nouveau à des réunions de famille ; même si celles-ci se trouvaient être fans le manoir familial, celui dans lequel j’ai toujours vécu. C’est comme devenir subitement le vilain petit canard, sauf que l’histoire se trouve avoir plus d’impact, étant donné qu’on la vie de l’intérieur. Et c’est sans doute parce que je comprends ce qu’elle ressent, que je me sens en quelque sorte, dans l’obligation de l’aider. « Malheureusement les relations en question ne se limitent pas qu'à Poudlard...dans le temps, il fréquentait des gens louches...comme Osha Hawkins. Ca te dit quelque chose ? Elle était à Serpentard, une ou deux années au dessus de moi, pas plus. » La jeune femme hausse doucement les épaules, alors que je fronce une nouvelle fois les sourcils, me demandant de qui elle peut bien parler. J’ai passé tellement de temps à haïr les serpentards pour le simple fait qu’ils aient pu entrer dans cette maison alors que je n’en ai pas eu ce privilège, que je n’ai pas réellement pris le temps d’en connaître les divers membres. A part Pansy, sans doute, mais notre amitié n’est pas venue tout de suite et a tout de même pas mal de temps à apparaître au final, je dois dire. Aussi je ne connais pas très bien les membres de cette maison et encore moins ceux étant quelques années au-dessus de la notre. Pourtant, je n’arrête pas Tracey pour lui dire que je ne comprends pas de quoi elle parle, me contentant de la laisser parler, tout simplement. « Et à part ça, il prétend ne pas aimer les Serpentard, quel con. C'est du foutage de gueule ou j'y connais rien. » Je laisse échapper un léger rire, n’allant certainement pas de paire avec la discussion en cours. Je me ressaisis pourtant bien vite, portant une main jusqu’à mon visage pour venir me pincer l’arrête du nez. Ce genre de rire nerveux, c’est bien l’une des choses que je déteste le plus. Le genre de chose qui peut manquer de faire griller notre couverture, dans le jeu auquel nous jouons, Hester et moi. Je ne compte même plus le nombre de fois où j’ai failli lâcher ce petit rire nerveux, alors qu’elle me lançait des remarques acerbes au détour d’un couloir, au lieu de simplement rester de marbre face à ce qu’elle me lance – des choses que je sais pourtant qu’elle ne pense pas réellement. « Désolé. » je finis par articuler, balayant l’air face à moi d’un revers de main, comme-ci cela peut me permettre de ravoir une conscience. « C’est juste que… Certains prétendent qu’il y a des exceptions qui confirment les règles. C’est peut-être le cas ici, non ? » Je pince les lèvres, secouant doucement la tête. Après tout, peut-être mieux vaut-il croire cela, si l’on ne veut pas trop se tracasser, se polluer l’esprit avec des pensées futiles qui finissent tout de même par nous détruire de l’intérieur. « Ne te dis pas que c’est contre toi. Rien ne sert de culpabiliser. » je finis par lui intimer. Après tout, c’est ce qu’il m’a fallu faire, après avoir été envoyé à gryffondor, pour ne pas trop m’apitoyer sur mon sort, en me disant que j’ai été trop idiot de ne pas plaider auprès du choixpeau, pour que celui-ci m’envoie plutôt chez les serpentards, qui ont bercé tout le reste de la famille Panderman. Cela ne fait que freiner un peu plus le fait de pouvoir enfin apaiser sa conscience et simplement accepter la réalité comme elle est. « Tu as tendance à oublier que je ne suis qu'une ombre...et les ombres ne se voient pas dans la nuit. » me souffle Tracey afin de me rassurer, alors que je lui fais part de ma nervosité. Après tout, c’est bien la première fois que je m’aventure aussi loin du château en pleine nuit et j’avoue que cela ne me rassure pas particulièrement. Peut-être cela me fait-ce aussi peur de me retrouver au beau milieu de la forêt interdite – quand bien même il s’agit là de mon idée, à la base –, que de rentrer au château pour me trouver nez-à-nez avec un mangemort. A choisir, je ne sais même pas ce qui est préférable, à vrai dire. « J’espère pour toi que je ne suis pas le boulet qui fait qu’on t’entend trainer tes chaines, dans ce cas. » Car contrairement à la jeune femme, avec mon père présent dans le château, je ne suis clairement pas une ombre par contre. En revanche, je peux sans problème être ce boulet qui la rendrait bien visible, finalement.

Avant de rentrer dans le château, nous prévoyons ainsi en plan de secours, au cas-où nous tombons véritablement sur des professeurs – des mangemorts, très certainement – en pénétrant dans l’enceinte de l’école de sorcellerie. C’est un plan qui semble honorable et pour lequel il me faut certainement féliciter la jeune femme, à défaut d’avoir un meilleur plan je dois dire. Pourtant, la nervosité m’empêche de le faire, il me faut avouer. Aussi je me remets totalement aux mains de Tracey, alors que celle-ci me demande si j’ai une meilleure idée. Ce n’est clairement pas le cas et je sais que je suis incapable de trouver mieux. La seule chose à laquelle je parviens à penser, c’est que nous avons de trop grandes probabilités de nous faire attraper en pénétrant dans l’édifice, pour cesser de me sentir nerveux à cette idée de le regagner en pleine nuit. Je me vois pourtant mal passer la nuit dehors pour ne rentrer dans le château qu’au petit matin. De toute façon, certains professeurs organisent des rondes dans l’extérieur du château, ce qui implique que nous pouvons très bien nous faire débusquer à l’intérieur du château comme à l’extérieur. Le plus compliqué va tout de même rester d’expliquer que je puisse emmener Tracey en direction du septième étage, alors que sa salle commune se trouve au niveau des cachots. « Rien ne nous dit que nous devrons effectivement recourir à ce plan, ce n'est qu'une roue de secours. » finit par préciser la jeune femme, comme pour me conforter une fois de plus. « Tout va bien se passer. » affirme-t-elle en m’adressant un regard se voulant rassurant. Je lui souris à mon tour, quoi que j’ai tout de même du mal à me sentir rassuré par cela, quand bien même je tente de faire des efforts pour ne pas paraître trop craintif. Nous pouvons prévoir tout ce que nous voulons, il reste toujours un risque que nos plans ne se montrent pas infaillibles et que nous finissions par nous trouver réellement en mauvaise posture. Pourtant, Tracey semble bien plus sereine que je ne le suis, puisqu’elle ne tarde pas à se détourner de moi, arborant une expression sûre d’elle sur son visage. « On y va. » affirme-t-elle avec une certaine conviction dans la voix, tandis que je me contente de hocher la tête en signe d’acquiescement. Elle ne semble même pas s’en soucier, se contentant d’avancer en direction de l’entrée, pour pénétrer à l’intérieur du château. La grande porte pivote sur ses gonds, n’émettant pas le moindre grincement. Comme-ci elle se trouve de notre côté – en admettant qu’une porte puisse être du côté de quelqu’un – et qu’elle tente ainsi de nous aider à entrer en toute discrétion. Conclusion puérile à laquelle je crois pourtant dur comme fer, sans doute parce que cela m’apporte le courage nécessaire, afin d’effectuer mon premier pas vers l’intérieur. Lançant de rapides coups d’œil à droite et à gauche, je finis par constater qu’il n’y a personne en vue. Si bien que je finis par faire signe à Tracey d’avancer, avant de moi-même commencé à gravir les escaliers. « Maintenant plus un bruit. » m'intime-t-elle au passage. C’est certainement à partir de là que les choses vont se compliquer au niveau du plan de secours, si l’on nous surprend à monter au lieu de descendre. Mais il me suffira de prétendre que je l’amène à mon père ou quelque chose du genre. Si je tombe sur celui-ci au détour d’un couloir, je n’aurai qu’à aviser en prétextant que j’étais en route pour rejoindre le professeur Rogue. Ou peu importe, le principal, c’est que personne n’ait l’idée de nous escorter si jamais nous servons cette excuse. Au final, ce plan n’est pas vraiment infaillible du tout, lorsque l’on n’y pense.
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MessageSujet: Re: (TC1) THIS IS HALLOWEEN   (TC1) THIS IS HALLOWEEN - Page 1 Icon_minitimeLun 28 Oct - 23:29

La famille. Voilà un des nombreux sujets qui fâchaient, de même que la politique ou la religion. Je ne faisais pas figure d'exception. Je ne savais pas comment l'expliquer, mais je me braquais systématiquement lorsque l'on me parlait de ma famille. Peut-être était-ce parce que je nourrissais de vieilles rancunes envers les uns et les autres. Aussi n'était-il guère étonnant de me voir m'agacer toute seule lorsque mon cousin constituait le principal sujet de notre conversation. Évoquer ne serait-ce que son propre nom m'horripilait au plus haut point, et m'imaginer qu'il puisse avoir quelque chose à voir avec ces gens là me révulsait profondément, en plus de me plonger dans une colère noire. Lorsque j'y repensais, j'avais sur les lèvres le goût amer de la trahison, qui se muait doucement en un ardent désir de vengeance. Je ne me sentais même pas triste de l'avoir laissé derrière moi. Mon sens de la famille n'était décidément pas suffisamment fort pour que je me batte envers et contre tout pour sauvegarder le peu de liens qui existaient encore entre nous. Ce n'était pas que je n'en avais rien à foutre, non, je serais certainement anéantie s'il leur arrivait quelque chose de grave, c'est juste que voilà, je n'avais pas besoin d'eux, j'étais trop indépendante pour faire machine arrière désormais. Ce n'était pas le cas de mon cousin qui avait visiblement besoin d'une nounou pour qu'il continue de marcher droit. Ce n'était pas une nounou qu'il lui fallait, mais un geôlier. Mon dieu. Qu'avais-je donc fait de particulièrement horrible pour mériter un cousin aussi stupide ? J'avais déjà suffisamment à faire avec mes propres problèmes, je devais en plus traiter avec les siens. Ce n'était plus possible. Il fallait que je délègue, que je me déleste de ce poids supplémentaire. « Et qu’en disent les membres de ta famille ? Ils le laissent faire sans rien dire ou il joue simplement double jeu ? »  J'inspirai profondément. J'ignorais ce qu'en pensaient Kate et Thomas. Kate était du genre à vouloir ignorer les problèmes, et Thomas...c'était Thomas. Pourtant, lui non plus n'avait pas le droit de dire quoi que ce soit, il avait épousé une moldue, se prétendre pro-voldemort serait bien hypocrite de sa part, et en totale contradiction avec sa vie actuelle. Je haussai alors les épaules, signe que je n'avais aucune réponse à apporter. Pour le coup, j'aurais aimé être legilimens pour connaître le fond de leur pensée. « Bah, tu sais... » répondis-je avec nonchalance. « Ses parents sont...particuliers. Ma tante est une sorte d'Indiana Jones au féminin...et mon oncle, bah c'est mon oncle quoi. Cela dit, il peut pas être pire que l'oncle côté Davis, mais c'est quelque chose. » Je n'avais pas le droit de dire ça. J'étais sa préférée depuis que le Choixpeau m'avait envoyée à Serpentard. Dire qu'avant il me prenait pour une petite peste pourrie gâtée et capricieuse. C'était fou de voir à quel point il avait pu retourner sa veste lui aussi. Tel père, tel fils, cela ne faisait aucun doute.

Alors oui, j'étais amère. Je ne pouvais plus encadrer aucun de mes cousins. Entre Abby et lui, j'étais gâtée. Si j'étais comme eux, tout aurait été plus simple, seulement, je n'étais pas comme eux et je ne le serai jamais. J'étais condamnée à être le mouton noir de la famille, celle qui fait sa route en solitaire et qui résout ses problèmes toute seule, comme une grande. Le temps m'avait esquintée, je me sentais vieille, usée, alors que je n'étais qu'à l'aube de ma vie...le propre de ceux qui grandissaient trop vite, je suppose. Étais-je vraiment la seule à voir les choses telles qu'elles étaient, ou me trompais-je sur toute la ligne ? « Peut-être que ce n’est pas lui le manipulateur. Peut-être qu’il est surtout manipulé, tu ne crois pas ? Après tout, je ne le connais pas plus que ça, mais c’est peut-être simplement quelqu’un de naïf. Ses parents penchaient plus de quel côté de la balance ? Ils étaient du genre à retourner leur veste aussi ? » Oui, Wolfgang était naïf, incroyablement naïf. Tellement naïf qu'on pouvait lui faire miroiter n'importe quoi, une promesse de gloire éternelle entre autres. Au final, il était aussi cupide que les autres, appâtés par l'idée de la victoire et mû par un profond désir de reconnaissance. Il présentait les pires aspects de l'être humain. L'abjection des Mangemorts en moins, sans aucun doute, mais il avait une bonne base pour le devenir. « C'est quelqu'un de cupide et intéressé. Ce n'est pas bien difficile de lui faire miroiter quelque chose. Regarde. Son père a toujours eu honte qu'il ait été envoyé à Poufsouffle. C'est un bon garçon à la base...Mais regarde où son désir de reconnaissance l'a mené. Je ne suis même pas sûre au final que mon oncle et ma tante désirent ce genre de destinée pour lui. Ils lui souhaitent simplement le meilleur, et il est en train de tout foutre en l'air. » En définitive, je n'étais pas la seule à verser dans l'autodestruction. Aussi loin que je me souvienne, j'avais toujours eu peur d'être heureuse, à un point tel que je me suis toujours arrangée pour détruire ce qui m'arrivait de bien dans la vie, me condamnant ainsi à une existence d'éternelle insatisfaite.  « Et dans le cas présent, lequel est préférable ? D’un côté, le rafleur joue les larbins, ce qui ne doit réellement pas être plaisant. De l’autre, les mangemorts s’opposent à l’ordre, risquent leurs vies en mission, mais aussi lorsqu’ils sont en face du seigneur des ténèbres. »  Je tiquai légèrement lorsqu'il utilisa ce vieux sobriquet. À titre personnel, je trouvais ce surnom encore plus ridicule que vous-savez-qui. Il reflétait tellement la mégalomanie qui bouffait cet homme de l'intérieur...encore que, je n'étais même pas certaine qu'il avait quelque chose d'humain. Ce qui justifiait sans doute le fait qu'il se prenait pour Dieu. « Les Mangemorts sont aussi des larbins, il ne faut pas croire. » glissai-je d'un ton énigmatique, indiquant par là ma volonté de suspendre le débat, qui s'annonçait de toute façon stérile. J'avais mon propre point de vue sur la question, et je n'étais pas disposée à changer d'avis.

Je resserrai la cape autour de mes épaules, frissonnant légèrement à cause de la fraîcheur automnale. Le soir venu, les températures tombaient de plus en plus rapidement, de plus en plus tôt, annonçant la précocité d'un hiver qui s'annonçait sans fin. L'hiver était de loin ma saison préférée, la nature était en berne, c'était calme, reposant, bien loin de l'agitation printanière. Dans la chaleur douillette de ma cape, je me sentais bien. Cela dit, je ne serai pas mécontente de rejoindre mon lit après cette folle aventure. Bon, j'exagérais à peine, mais cette soirée tranchait nettement avec ce que je pouvais bien vivre au quotidien. Mon quotidien était tellement morne, tellement monotone...au moins, ça faisait un peu d'animation. au moins.... J'esquissai l'ombre d'un sourire contrit lorsqu'il s'esclaffa. Je n'étais pas spécialement drôle, je manquais même cruellement de fantaisie, compensant mon manque d'humour évident par un sarcasme bien dosé mais si ça le faisait rire, alors soit. Ou alors, c'était peut-être parce qu'il me trouvait ridicule, et qu'il n'osait pas me le dire. « Désolé. C’est juste que… Certains prétendent qu’il y a des exceptions qui confirment les règles. C’est peut-être le cas ici, non ? Ne te dis pas que c’est contre toi. Rien ne sert de culpabiliser. » Je haussai les épaules une fois l'instant d'hilarité passé. Rien ne sert de culpabiliser ? Trop tard, c'était déjà fait. Il ne se passait pas un jour, une nuit, sans que je me demande pourquoi, sans que je me mette à analyser les faits tout en me demandant ce qui avait pu foirer dans ma vie. En fait, j'en avais une idée bien précise, mais c'était fort peu conventionnel. Ma vie avait commencé à partir en vrille à partir du moment même où j'ai reçu cette fichue lettre. Mais ce n'était certainement pas quelque chose à dire à un enfant de Mangemort. « C'est l'histoire de ma vie. » soupirai-je en levant les paumes vers le ciel, comme si je priais un dieu invisible. Pourtant, je ne croyais pas en dieu, ni même au destin, je n'étais pas certaine de croire en quelque chose en fait, encore moins en moi. Pourtant, je n'aurais assurément pas craché sur un quelconque subterfuge pour me rassurer, ne serait-ce qu'un peu. . « J’espère pour toi que je ne suis pas le boulet qui fait qu’on t’entend trainer tes chaines, dans ce cas. » Je me contentai simplement de sourire, tandis que nous franchissions les derniers mètres qui nous séparaient de notre destination. À mesure que j'avançais dans les vastes corridors, les éléments du décor me semblaient toujours plus familiers. Je reconnaissais l'endroit, ce qui signifie que nous n'étions pas bien loin, même si nous avions dû emprunter des chemins détournés pour y parvenir, dans l'optique de ne pas se faire attraper en train de vadrouiller dans les couloirs à des heures indécentes. Statistiquement, il y avait beaucoup moins de chances de se faire attraper en empruntant de multiples détours qu'en prenant l'accès principal. Moins surveillé, donc moins risqué, par définition. Simple question de logique. « ça devrait être là. » énonçai-je finalement, m'arrêtant brusquement là où la fameuse salle devrait se trouver. « Toi, vas-y, tu sais mieux que moi ce que nous sommes venus y chercher, je me trompe ? » Alors je me tournai vers Joshua, légèrement anxieuse. C'était maintenant que tout se jouait. L'instant était devenu décisif. Il n'était plus question de revenir en arrière.
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(TC1) THIS IS HALLOWEEN

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