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 (kate & slevin) The leak is better two.

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MessageSujet: (kate & slevin) The leak is better two.   (kate & slevin) The leak is better two. Icon_minitimeDim 12 Jan - 21:51





Ce qui était certain, c'était que Katherina n'aurait jamais imaginé que cela se terminerait ainsi. Qu'un beau jour, elle aurait à vivre en tant que fugitive. Il faut rappeler que la jeune femme avait toujours été choyée, surtout en étant enfant. Elle n'était pas aussi capricieuse que June, ni aussi calme que Jared, mais elle avait toujours été la plus difficile à cadrer. Pourtant, elle manquait de rien. Comparé à certains, elle n'avait pas de quoi se plaindre. Elle avait un toit au-dessus de sa tête, des parents, une famille, de la nourriture dans son assiette... Néanmoins, cette vie ne l'avait pas toujours satisfaite. Très tôt, elle avait reçu l'enseignement de son entourage à propos du monde magique. En tant que sang-pur, cela valait de soi qu'on lui apprenne tout ce qu'elle avait à savoir. Dès l'enfance, on lui avait bourré le crâne de toutes sortes de croyances, sur la pureté du sang, sur la politique. Katherina avait illustré un long moment l'exemple du fruit de l'influence des sangs-purs. En entrant à Poudlard, la donne avait changée. Libérée de l'autorité parentale qui pesait au-dessus de sa tête, on pouvait en déduire que l'enfant s'était... déchargée. En grandissant, elle avait appris à se forger son propre avis sur les choses, non en écoutant ceux des autres. Ce qui lui avait porté préjudice, indirectement. Tandis que ses camarades lynchaient les autres élèves jugés comme indésirables, les méprisaient et envisageaient de rejoindre les mangemorts, Kate entretenait un autre projet. Elle avait toujours l'ambition d'intégrer le Ministère, de s'investir dans la politique. Parmi tous ses projets, adhérer au cercle des mangemorts n'en faisait pas parti. Cependant, elle le fit. Pour sa famille. En quittant le château de son adolescence, elle avait repris la vie qu'elle avait abandonnée quelques années plus tôt. Pendant près de deux ans, elle s'était voilée la face, se disant qu'elle se ferait à cette nouvelle vie, que c'était la meilleure chose à faire, que ce n'était pas possible autrement...
Grave erreur.

Plusieurs personnes avaient essayé de lui ouvrir les yeux. A chaque fois, elle les avait fermé, obstinée à ne pas se créer d'ennuis. Cela avait marché. Du moins, un certain temps. Lorsque son ex petit ami croisa sa route, cela s'était compliqué. Il lui avait ouvert les yeux sur sa condition, comme tant d'autres avant lui. La différence était qu'il avait réussi. Perturbée par ses paroles, elle les avait médité un long moment... avant de prendre sa décision. Une décision risquée, très risquée. Qui causerait peut-être la fin de sa vie. Cette décision s'était avéré le seul acte courageux qu'elle avait exécuté dans sa vie. La jeune Harrington s'était conduite comme une lâche depuis toujours, maintenant, c'était différent. Elle était différente. Il lui avait fallu du temps pour l'accepter, mais elle l'avait fait.

Qui aurait pu croire que ce serait Slevin ? Celui avec qui elle était sortie pendant une bonne partie de son adolescence. Le fameux né-moldu avec qui elle s'était risquée d'entamer une relation amoureuse. Les rares fois où elle s'était mise à repenser à leur relation, elle s'était toujours demandé comment se passerait leurs retrouvailles. Comment elle réagirait. Quelle serait sa réaction. Ils ne s'étaient plus reparlés depuis ce fameux soir, où elle l'avait quitté. Maintenant, elle fuyait avec lui, plusieurs années après. Qui l'aurait cru ? A croire que le hasard faisait bien les choses.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Katherina ne s'était jamais plainte. On se serait attendu à des lamentations, sur l'état de ses vêtements, de ses cheveux, des nuits glaciales, de la faim, de quoique ce soit... mais non. Elle avait toujours été silencieuse. Les fois où elle se montrait exaspérée voire lassée de la situation, elle râlait intérieurement. Cette vie n'était pas facile, mais c'était celle qu'elle avait choisie. D'une certaine manière, il valait mieux vivre libre que prisonnier. C'était étonnant de constater l'évolution de son point de vue. Quelques années auparavant, si on le lui aurait proposé, elle le lui aurait rit au nez. Sauf qu'aujourd'hui, elle était adulte. Elle avait grandi. C'était différent. Tout était différent.

Un bruit retentit, non loin de sa position. Katherina leva les yeux de ce qu'elle était en train de faire et fronça les sourcils. Sa main s'empara de sa baguette et elle sortit de son abri de fortune, à pas furtifs. Elle attendit, puis sortit précipitamment en brandissant sa baguette. Son lumos informulé alluma le visage familier de Slevin. Un long soupir s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle abaissait son arme « Slevin » murmura-t-elle avec soulagement. Il lui avait fichu une de ces frousses. « Ne me fais plus peur comme ça » lança-t-elle en retournant sur ses pas. Elle posa sa baguette et s'assit. Slevin la suivit. Il valait mieux être trop prudent que pas du tout. Le danger rôdait à tout instant. Pour ne rien gâcher, la pénombre les enveloppait. Il y avait de quoi être parano. « Qu'est-ce que tu as trouvé ? »
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MessageSujet: Re: (kate & slevin) The leak is better two.   (kate & slevin) The leak is better two. Icon_minitimeDim 30 Mar - 13:34

Lorsque l'on était un fugitif, il fallait s'attendre à vivre dans la plus grande des solitudes. Solitude qui devenait parfois écrasante, surtout lorsque l'on avait l'habitude de fréquenter beaucoup de monde. C'était ce qui m'avait le plus frappé lorsque j'ai débuté ma cavale. Ma vie avait radicalement changé depuis ce jour maudit. Je savais bien que prendre la décision de ne pas revenir à Poudlard allait entraîner son lot de conséquences, mais je ne pensais pas que ça allait être à ce point là. J'avais été pris dans un flot d'événements qui avaient échappé à mon contrôle. J'avais totalement perdu pied, le semblant de vie que j'avais avait volé en éclats. De tout ça, il ne restait plus rien, sinon des souvenirs au goût amer. Depuis ce jour, je m'étais efforcé de me rendre invisible autant que faire se peut, de m'effacer comme il se doit. Ça n'avait pas si bien marché que ça aurait dû. Preuve en est, j'avais rencontré sur mon chemin des anciennes connaissances. Judith, dont les efforts m'avaient permis de ne pas croupir indéfiniment dans ce trou à rats. Katherina. Katherina. Nos retrouvailles n'avaient pas été des plus chaleureuses et pour cause, nous nous étions quittés en très mauvais termes. Surtout, j'avais eu la désagréable surprise de constater qu'elle avait rejoint l'autre camp, celui de mes ennemis. Sur le coup, je n'avais pas voulu y croire, mon esprit se raccrochait désespérément à l'image de la Katherina que j'avais toujours connue. Au fond de moi, je savais pourtant que c'était vrai, ce n'était pas comme s'il n'y avait jamais eu de signes avant coureurs. Ne m'avait-elle pas quitté parce qu'elle devait embrasser sa destinée de parfaite petite héritière de sang-pur pro-Voldemort puisqu'en toute hypothèse, avoir un sang-de-bourbe comme petit copain ferait tâche dans son CV ? Pourtant, elle s'était ravisée, et ce bien au delà de mes espérances. Je ne l'aurais jamais crue capable de retourner sa veste, surtout de cette façon alors qu'elle craignait tant pour la vie de ses proches si elle venait à déserter aussi brutalement. À l'époque où je lui avais servi mon discours, elle n'avait pas semblé si intéressée que ça par mes dires, au contraire, elle avait fait preuve de désinvolture et d'arrogance et c'était exactement ce qu'on attendait d'elle. Et puis un beau jour, elle était réapparue, manifestant ainsi le souhait d'être à mes côtés. C'était nous contre le reste du monde. Dans le fond, j'étais plutôt fier de la décision qu'elle avait prise. Malgré la Marque qui trônait sur son bras comme une menace, elle avait réussi à s'affranchir pour embrasser une toute autre vie : celle de fugitive. Bien qu'ayant l'habitude de cavaler seul, j'avais été ravi de l'accueillir à mes côtés. Peut-être que c'était l'occasion de recoller les morceaux, de renouer des liens parce que l'air de rien, elle m'avait manqué, je m'en étais rendu compte lorsqu'elle était réapparue dans ma vie aussi brutalement qu'elle en était partie.

Ce soir là, nous nous étions arrêtés afin de bâtir un campement de fortune pour y passer la nuit. Ça aurait pu être sympa l'ambiance feu de camp mais ce n'était plus vraiment de notre âge, et j'avais clairement d'autres préoccupations en tête. J'avais toujours la hantise que quelqu'un nous surprenne, qu'on se fasse attraper et jeter en prison parce que c'était le sort que l'on réservait habituellement aux fugitifs. J'étais constamment sur mes gardes, les sens en alerte, prêt à tout remballer en cas de problème. C'était un exercice auquel j'étais rodé, Katherina peut-être moins mais on avait quand même une chance de s'en sortir puisque je m'étais préparé à ce cas de figure. La nuit allait être longue, très longue. Ne dormir que d'un seul œil était également un fait auquel je m'étais habitué, d'ailleurs, la fatigue commençait à se faire sentir puisque en tout état de cause, je dormais très mal. Il fallait dire que dormir à même le sol n'était pas réellement confortable, en plus de ne pas pouvoir dormir sur ses deux oreilles, je me réveillais souvent fourbu de courbatures parce que le sol était trop dur ou trop irrégulier. Enfin. L'heure n'était pas à la sieste. Je m'étais attelé à la tâche périlleuse qu'était d'allumer un feu de camp. C'était périlleux dans le sens où pour ce faire, je n'utilisais pas la magie, ou si peu. Disons que je préférais rester discret, c'était beaucoup mieux qu'on puisse me confondre avec n'importe quel campeur moldu. À cet effet donc, j'étais parti explorer les environs dans le but de ramener du bois. Je veillais particulièrement à la qualité des branches et brindilles que je ramassais. Si la fibre était trop humide, le feu n'allait jamais prendre. C'était quelque peu problématique, malgré les beaux jours qui revenaient, l'air ambiant restait relativement humide ce qui n'allait clairement pas arranger nos affaires. Cela faisait un bon moment que j'étais parti. Pendant ce temps, Katherina était restée au campement. L'idée de la laisser seule au milieu des bois ne me plaisait guère, mais il fallait que je me fasse une raison, en tant qu'ancienne Mangemort elle allait être parfaitement capable de se défendre, elle connaissait probablement des trucs que moi-même je ne connaissais pas.

Une fois que j'eus rassemblé suffisamment de bois pour le feu de camp, je décidai qu'il était temps de rentrer. La nuit commençait à tomber et je ne tenais vraiment pas à me retrouver nez à nez avec un animal forestier qui sortait chasser la nuit. Certes, ces bestioles n'étaient pas carnivores mais je n'avais pas envie d'avoir un sanglier affamé aux trousses. Question de bon sens. Les bras chargés de branches en tous genres, je retournais sur mes pas, faisant attention de ne pas me prendre les pieds dans une racine qui dépassait ou dans une ornière. Ce serait quand même bête que je me sois cassé le cul à rassembler tout ça pour que ça se retrouve dispersé à la première occasion. Fort heureusement, j'arrivai au campement sans encombre. La première chose qui me sauta aux yeux, c'était l'absence de Katherina. Le campement semblait désert et ça ne me plaisait pas. Je lâchai le tas de bois au sol, sans aucune discrétion, puis je sortis ma baguette, prêt à me défendre au cas où. Prudemment, je m'approchai de la tente. Toujours pas de Katherina en vue, ça commençait à devenir inquiétant. C'est pas vrai, il suffit que je m'éloigne pour que quelqu'un nous attaque. Je ne pus m'empêcher de m'imaginer le pire. Si ça se trouve, elle avait profité de mon absence pour filer et avertir les Mangemorts, me trahissant du même coup. Je sursautai lorsqu'un lumos m'éclaira en pleine face. Je dus reculer de plusieurs pas pour ne pas me laisser complètement aveugler par la lumière crue qui émanait de la baguette de...Katherina. Elle était toujours là. Je ne pus dissimuler le soulagement qui me submergea alors. « Slevin, ne me fais plus peur comme ça »  Apparemment, elle aussi avait flippé et pas qu'un peu. « Putain » sifflai-je entre mes dents, le cœur battant encore la chamade. Je me frottai alors la nuque, embarrassé à l'idée d'avoir envisagé un seul instant qu'elle ait pu me trahir. « Qu'est-ce que tu as trouvé ? » Piteusement, je coulai un regard en direction du tas de bois que j'avais ramené, tout du moins ce qui en restait. Bon, ça se voyait toujours que j'avais effectivement ramené quelque chose, n'est-ce pas ? « J'ai trouvé du petit bois pour le feu de camp. » annonçai-je en ramenant mon regard sur elle. « C'est...ce tas là, que j'ai fait tomber quand j'ai vu que tu n'étais plus là. C'est certainement ça que tu as dû entendre. » Au final, je me faisais passer pour l'abruti de première catégorie, comme d'habitude. J'adressai à ma compagne d'infortune un sourire contrit, avant de faire volte-face pour aller remettre en tas ordonné les branches que j'avais ramenées. « Alors, on le fait ce feu de camp ? » demandai-je à l'ancienne Serpentard, m'efforçant d'adopter un ton qui se voulait enjoué. « Sans magie. » crus-je bon de préciser à Katherina, tandis que mes lèvres s'étiraient en un sourire en coin. Tiens, ça allait être marrant de la voir se démerder sans sa baguette. Il fallait bien qu'on s'amuse de temps à autres, non ?
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MessageSujet: Re: (kate & slevin) The leak is better two.   (kate & slevin) The leak is better two. Icon_minitimeVen 25 Avr - 22:03


Slevin jura à son tour. Tant mieux, elle n'avait pas été la seule à avoir la frousse. Ils étaient fichtrement doués, en fait. Il n'y avait qu'eux dans ce campement, et ils arrivaient à se faire peur mutuellement. Et avec ridicule, en plus. Elle lâcha un soupir tout en essayant de réchauffer ses mains. Elle avait besoin de faire quelque chose avec ses mains, là. Elle le faisait toujours quand elle était troublée. Une vilaine manie qui la suivait depuis l'enfance. Sa sœur n'arrêtait pas de la taquiner à ce sujet. Sa sœur... June, Kate se demandait ce qui lui était arrivé. Elle n'était plus au courant de rien depuis sa désertion. La seule chose qu'elle avait appris, c'était la mort de son frère aîné, dans les journaux. Il y avait bien quelques semaines de ça. Elle se souvenait parfaitement de ce jour-là. Elle avait trouvé refuge chez une ancienne connaissance et faisait la vaisselle. Le journal était arrivé. Elle l'avait lu. La jeune femme ne lisait jamais... Seulement, en vivant comme fugitive, elle se devait de se tenir au courant des faits divers. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir le portait de son frère... animé. Il ne souriait pas, il ne souriait jamais. Elle avait lu le texte, intriguée qu'on parle de lui. Tout d'abord, la surprise l'avait transformée en statue. Elle avait été comme figée. Rien de ce qui se passait autour d'elle n'avait eu la moindre importance. Combien de temps s'était écoulé ? Aucune idée. Cela n'avait aucune importance. Cependant, elle n'avait toujours pas réagi. Brusquement, elle avait lâché le papier, pâle comme la mort. Elle avait fini par se lever. Ou du moins, essayer. Malheureusement, ses jambes n'avaient pas tenu. Elle s'était écroulée, alors qu'elle éclatait en sanglots. Ses larmes se firent bientôt plus nombreuses, et elle dû poser une main devant sa bouche pour réprimer ses sanglots. Horrible. Elle n'avait jamais été très proche de son frère et n'en n'avait jamais éprouvé le besoin. Mais, il restait son frère. Sa mort l'avait ébranlée, qu'elle veuille l'admettre ou non.

La voix de Slevin la ramena à la situation présente. Du bois. Ah, oui. Il désigna un tas, où elle dû se pencher pour apercevoir. C'était ce qu'il avait fait tombé. Oui, cela devait être sûrement ce bruit qu'elle avait entendu. Elle s'en voulut d'avoir flippé juste pour ça. Néanmoins, elle ne put réprimer un sourire amusé en voyant sa mine. Il fit sagement demi-tour pour mettre un peu plus d'ordre, tout en continuant à s'adresser à elle d'une voix un peu plus forte pour qu'elle puisse l'entendre. Le feu de camp. Elle s'approcha et s'abaissa à son niveau, attendant la suite. Il crut bon de préciser sans magie. Ah oui... Pas de manie. Elle arqua un sourcil en devinant la raison de son petit sourire en coin, la croyait-il donc incapable ? « Pas de problème » en adoptant un ton qu'elle espérait plein de confiance. Elle lâcha un petit « hum », annonçant le début de sa préparation mentale, et … réfléchit à ce qu'elle devait faire. Par précaution, elle zyeuta un peu s'il n'y avait pas d'outil quelconque. Elle tourna la tête et croisa le regard de Slevin, elle leva son petit doigt « Non, ne dis rien. Laisse-moi faire ». Elle allait bien finir par trouver... Elle se saisit d'un des bouts de bois, le regarda et le reposa. Okay, ça n'allait pas le faire. Elle se sentait ridicule là. Et elle détestait ça. En voyant la réaction de Slevin, elle souffla et lui donna un coup de coude « Idiot, ne te moques pas ! » Pour finir, elle croisa les bras « C'est … ridicule. Comment les moldus peuvent arriver à s'en sortir ? C'est impossible ! Ils doivent bien avoir un outil quelconque... » Elle lui jeta un regard appuyé, avec un sourire quand même « Slevin, tu savais très bien que je n'avais jamais fait de camping de ma vie. Au lieu de te foutre de moi, montres-moi un peu ce qu'on doit faire, monsieur l'expert »

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MessageSujet: Re: (kate & slevin) The leak is better two.   (kate & slevin) The leak is better two. Icon_minitimeSam 28 Juin - 17:38

La scène aurait pu être comique si seulement nous ne baignions pas dans un climat de peur permanent qui nous faisait douter de tout, même de nos amis les plus proches. En temps normal, nous étions suffisamment sous pression comme ça, si en plus il fallait se chercher des excuses pour se sauter à la gorge à la première occasion, on n'avait pas fini. Enfin. Tout est bien qui finit bien. Katherina avait dû se planquer en entendant le vacarme que j'avais fait en laissant tomber les bouts de bois. En même temps, j'étais aussi discret et délicat qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Tôt ou tard, j'étais donc voué à faire une bêtise, c'était mathématique, de toute façon, j'enchaînais les bourdes plus vite que mon ombre. Malgré tout, j'avais bien dans l'idée que cette blague aurait pu nous coûter à tous les deux. Le bruit aurait pu alerter quelqu'un, et c'en était fini de nous. Dans la forêt, on ne pouvait pas s'enfuir bien longtemps, on pouvait facilement se perdre à force de tourner en rond. Dans la panique, on ne réfléchissait pas forcément, on allait là où nos pas le décidaient, c'était comme ça. Honteux de m'être laissé surprendre, je baissai ma baguette. Je n'étais pas non plus parano au point de m'en prendre à elle. À présent que nous étions certains de ne courir aucun danger, il fallait s'atteler à la tâche suivante : ramasser le bois éparpillé et allumer ce stupide feu. Sans magie. C'était pour moi évident. Nous étions tous les deux des fugitifs, recherchés par les Mangemorts. Elle pour sa récente désertion et moi...parce que j'étais né au mauvais endroit à la mauvaise époque. Du coup, ils pouvaient nous pister grâce à notre magie. D'où le fait qu'il ne fallait pas en utiliser. Mieux valait apprendre à utiliser de nouvelles méthodes plutôt que de se montrer trop imprudents. Cela étant, j'avais réussi à faire passer ça pour un jeu. Il avait suffi d'un sourire en coin et d'un ton légèrement moqueur pour la convaincre. En réalité, je me mentais à moi-même : je flippais trop pour prendre ce genre de choses à la légère, j'avais donc besoin de me rassurer d'une façon ou d'une autre. C'était un fait notoire, je ressentais la nécessité de déconner quand tout allait de travers. La plaisanterie, quand bien même elle serait de mauvais goût, était une façon pour moi de prendre du recul, de me détacher de la réalité. Certes, cela ne résolvait en rien les problèmes puisqu'ils étaient toujours là, mais je me sentais mieux. Voilà pourquoi je m'étais empressé de détendre l'atmosphère à coup de blagues idiotes. Il fallait bien faire retomber la tension qui s'était installée quelques instants plus tôt. Je me sentais détendu, prêt à allumer ce feu sans magie. En tant que descendant d'une famille moldue je savais comment il fallait s'y prendre, mais voir Katherina galérer de cette façon allait m'amuser.

Piquée dans son orgueil, je vis l'ancienne Serpentard commencer à s'activer. Je la regardais faire, sans rien dire d'autre. Je ne volerais à sa rescousse que lorsqu'elle sera vraiment dans la panade – parce que je n'étais pas non plus cruel. Dans ces moments là, je me disais que Katherina était bel et bien une Serpentard. Elle était fière et orgueilleuse, sous-entendre qu'elle était incapable de le faire revenait à toucher un point sensible. Elle était maligne et pleine de ressources. Elle saura s'en tirer. Il lui fallait simplement un temps d'adaptation, juste ce qu'il fallait pour piger le truc, et ça irait comme sur des roulettes. Encore faut-il qu'elle pige le truc. Je la vis étudier attentivement l'endroit, comme si elle s'attendait à trouver quelque chose qui soit susceptible de l'aider. Tout ce dont elle avait besoin, c'était de deux pierres, ou bien du bois. Si les brindilles n'étaient pas trop humides, avec la friction elle devrait en tirer une étincelle, laquelle finirait par allumer le feu. Seulement, l'Angleterre était réputée pour ses landes humides et la forêt sentait l'humus tout frais. Il avait plu quelques heures plus tôt. Le feu n'allait donc pas prendre tout de suite, il allait sans doute falloir s'y reprendre à plusieurs fois avant d'avoir un résultat concret. Néanmoins, Katherina se saisit des bouts de bois et resta perplexe quelques instants. « Besoin d'aide ? » lançai-je d'un ton narquois, m'amusant de la situation. « Idiot, ne te moques pas ! C'est … ridicule. Comment les moldus peuvent arriver à s'en sortir ? C'est impossible ! Ils doivent bien avoir un outil quelconque... » Plus elle se fâchait et plus j'avais envie de rire. J'ai toujours été comme ça, extrêmement taquin, parfois un peu trop moqueur mais jamais méchant – enfin, je n'avais pas notion d'avoir blessé qui que ce soit un jour. De toute façon je n'étais pas très doué pour m'apercevoir que j'étais allé vraiment trop loin. Je finis par hausser les épaules d'un air de dire je ne sais pas. Comment faisaient les hommes préhistoriques, hein ? Ils n'avaient pas de briquet ou de baguette magique. Enfin, selon certains mythes – Prométhée – les hommes n'avaient pas eu à lever le petit doigt pour faire du feu, puisque le type avait réussi à en voler aux dieux sans se brûler. Je posai à nouveau mon regard sur la brune, laissant mes belles histoires de côté. J'avais toujours été ce gars un peu trop rêveur pour son propre bien, et surtout un poil trop idéaliste. Cela ne m'avait pas tellement desservi, j'arrivais quand même à trouver une solution à certains problèmes. J'avais au moins le mérite d'être créatif. Pourtant, il était pas question de créer quoi que ce soit, il était question d'allumer un feu, et force est de constater qu'elle n'y arrivait toujours pas. Ah, ces sorciers de sang pur, sans magie ils étaient complètement paumés ! « Slevin, tu savais très bien que je n'avais jamais fait de camping de ma vie. Au lieu de te foutre de moi, montres-moi un peu ce qu'on doit faire, monsieur l'expert »  Je finis par éclater franchement de rire. Ma foi, si je n'avais pas le droit de m'amuser un peu, où allait le monde ? « T'es vraiment pas drôle. » grognai-je avant de m'agenouiller sur le sol. Je m'emparai des bouts de bois, tout en faisant mine de réfléchir puis je me tournai vers elle, légèrement goguenard. « En fait, je connais un moyen bien plus simple pour faire flamber tout ça. » Puis, décrétant qu'il était inutile de faire planer le suspense trop longtemps, je glissai une main dans la poche arrière de mon jean et en sortis...un briquet zippo. « c'est quand même sans magie » dis-je levant le couvercle du briquet pour l'allumer. Une flamme en jaillit alors. Elle allait me tuer, c'était certain, mais je pouvais bien me permettre de frimer un peu. Un peu de légèreté ne faisait pas de mal, surtout en des temps si troublés. « Les moldus n'ont peut-être pas de magie, mais ils sont quand même un minimum civilisés...regarde comme c'est ingénieux, ce machin. » Alors, je pris un bout de bois avant de m'atteler à le faire flamber. Exactement comme un mégot de cigarette, le morceau de branche noircit puis commença à rougeoyer. Enfin, il s'enflamma, un peu. Avant de me brûler comme un con, je jetai la brindille incandescente dans le brasier. Je tendis alors le briquet à Katherina. « Dépêche toi, sinon le feu ne va jamais prendre...et fais gaffe, c'est une antiquité. » Et c'était peu dire. Je ne savais plus vraiment depuis combien de temps je l'avais, mais il n'empêche qu'il marchait encore et plutôt bien. J'adressai alors un sourire qui se voulait avenant à l'ancienne Serpentard, l'invitant à s'emparer de l'objet et à appliquer la méthode que je lui avais montrée quelques instants plus tôt.
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MessageSujet: Re: (kate & slevin) The leak is better two.   (kate & slevin) The leak is better two. Icon_minitimeMar 12 Aoû - 15:13


Katherina avait à peine terminé sa phrase que cela se soldait par un éclat de rire de la part de Slevin. Elle leva les yeux au ciel, plus pour la forme que par une réelle exaspération. « T'es vraiment pas drôle. » Kate se contenta de battre des cils d’un air innocent. Elle croisa les bras, le regard vrillé sur les gestes de Slevin. Il valait mieux pour elle qu’elle se montre attentive au cours des prochaines minutes. La prochaine fois, elle comptait bien se montrer aussi à l’aise que lui, si ce n’est davantage. Pour le moment, il s’avérait qu’il ne se passait rien de consistant. Après s’être emparé de bouts de bois, il était resté sans rien faire, plongé dans une légère réflexion, puis il se tourna vers elle avec une drôle d’expression « En fait, je connais un moyen bien plus simple pour faire flamber tout ça ». Tout d’abord, elle arqua un sourcil, curieuse de savoir ce qu’il envisageait. Quelques secondes plus tard il tenait dans sa main un engin moldu. Elle fronça les sourcils en le dévisageant, elle en avait déjà vu. En entendant la remarque de son camarade, elle ne put qu’aborder une mine sceptique. Dire qu’il avait ça depuis le début. Au lieu de ça, il l’avait laissé, sachant pertinemment qu’elle ne ferait que se ridiculiser. Décidément, certaines personnes ne changeaient jamais. Brusquement, une flemme apparut. Kate sursauta, par réflexe, avant de se détendre un peu. « Les moldus n'ont peut-être pas de magie, mais ils sont quand même un minimum civilisés...regarde comme c'est ingénieux, ce machin. » « Je vois ça… » Sur ces mots, elle lui lança un regard noir, qu’il ignora soigneusement. Bien trop occupé à continuer son œuvre. Tant pis. La prochaine fois -et il y allait avoir une prochaine fois- ce ne sera pas pareil. Elle aurait bien aimé lui rendre la monnaie de sa pièce. Katherina n’aimait pas vraiment se sentir ridicule. Par moment, elle se sentait vraiment gauche. Dans leur fuite, elle avait vraiment eu du mal à s’adapter. La petite princesse qu’elle était alors avait bien changé. Ce qui était inévitable, compte tenu de son nouveau mode de vie. Mais elle avait fait un choix, et elle s’assumait pleinement. Avec toutes les conséquences que cela occasionnait. « Dépêche toi, sinon le feu ne va jamais prendre...et fais gaffe, c'est une antiquité. » Cela eut le mérite de la tirer de ses pensées. Finalement, cette occasion se présentait plus tôt qu’elle ne l’aurait pensé. Elle se saisit de l’engin en question et reprit appui sur ses genoux. Elle l’inspecta puis essaya de l’allumer… en vain. Elle réessaya et jura aussitôt. La troisième fois fut la bonne. En voyant la flamme, un sourire fier naquit sur ses lèvres. Dans son inattention, elle relâcha la pression et cela suffit pour que la flamme disparaisse. « Merde » Elle recommença aussitôt et, veillant bien à appuyer correctement, de son autre main elle s’empara d’un bout de bois et le brûla. Elle le reposa dès qu’elle le jugea bon. Il manquerait plus qu’elle se brûle par inadvertance.  Ce serait le comble. Une fois fini, Katherina devait avoir l’air aussi fière qu’une gamine qui réussit à faire sa première addition «  Tu vois, j’apprends vite ».  A un moment, elle crut entendre quelque chose. Elle se leva et regarda derrière elle, se faisant attentive. Puis, se rendant compte qu’il n’y avait rien, elle poussa un petit soupir et tourna la tête vers l’ancien Poufsouffle «  Tu as faim?  ».

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MessageSujet: Re: (kate & slevin) The leak is better two.   (kate & slevin) The leak is better two. Icon_minitimeSam 4 Oct - 10:47

De toute évidence, Katherina ne semblait pas spécialement convaincue par l'ingéniosité des objets moldus. Pourtant, ce briquet était une petite merveille et quelque chose me disait que nous aurons bien besoin de ses services d'ici quelques jours. C'était quand même plus discret qu'une baguette magique, elle ne pouvait pas me contredire sur ce point. Cela étant, je ne pouvais pas lui refuser le fait qu'une baguette permettait d'éviter le transport de trop nombreux gadgets. Je fixais l'immense flamme qui jaillissait de l'objet, à côté, celles produites par des briquets à molette faisaient pâle figure. La chaleur réconfortante du feu me rasséréna quelque peu. Pour tout avouer, j'étais même capable de la regarder pendant des heures sans m'en lasser. Le feu avait quelque chose de tout à fait fascinant. Il pouvait être la promesse d'un foyer rassurant tout comme il pouvait faire bien des ravages. Cette dualité me faisait penser à Katherina. Elle aussi était imprévisible, impétueuse, et c'était principalement ce qui m'avait fait tomber sous son charme des années auparavant, outre le fait qu'elle était très jolie et tout à fait à mon goût. Seulement à trop m'en approcher j'avais fini par m'y brûler les ailes et à y laisser quelques plumes. Je n'aurais jamais dû essayer de me rapprocher d'elle à nouveau, j'aurais dû laisser au passé ce qui appartenait au passé mais c'était plus fort que moi. Je la voulais encore, en réalité, je n'avais jamais pu m'en détacher. Le feu qu'elle avait allumé en moi brûlait toujours sans que je m'en rende compte. Et alors que je la regardais en train de tenter de faire flamber ce tas de bois mort, l'ancienne passion que je ressentais à son égard se raviva. C'était tout d'abord ténu, juste un frisson que l'on pouvait étouffer aussi facilement que l'on souffle une bougie. Puis ce sentiment ne cessa jamais de grandir, de prendre toute la place. Je la voyais s'acharner à tourner la molette du briquet en vain. Puis, j'esquissai un sourire goguenard en voyant la flamme jaillir à nouveau. La flamme trembla un peu, fragile sous les assauts du vent qui commençait à se lever. Elle disparut aussi rapidement qu'elle était apparue sous l'air renfrogné de Katherina. « Merde » Je laissai échapper un nouveau rire qui n'avait rien de moqueur mais qui était plutôt empreint de tendresse. « Ce n'est pas grave, va. » dis-je une fois mon hilarité calmée. « Tu verras, ça ira bien mieux quand tu auras pris le coup de main. » J'eus à peine fini ma phrase que le feu jaillit à nouveau. C'est qu'elle apprenait vite, la bougresse.

Et la voilà qui était toute fière, rayonnante parce qu'elle avait réussi à actionner un bête briquet. Pour tout avouer, moi aussi j'étais fier. Finalement, j'avais peut-être raison d'avoir cru en elle, d'avoir osé espérer qu'elle abandonne son ancienne vie pour moi. J'avais bien conscience que ça ne devait pas être tous les jours facile pour elle, surtout lorsque comme elle, on a toujours vécu dans le luxe et l'opulence, habitués à être servis par un elfe de maison sans jamais avoir à bouger le petit doigt. Pourtant elle faisait des efforts, et le simple fait de le constater suffisait à me contenter. Bien sûr, j'avais trop de fierté pour seulement lui en parler, alors je me contentais de la contempler en silence, préférant garder mes pensées secrètes. Peut-être qu'un jour je finirai par les lui dévoiler, mais pas maintenant. Après tout, chaque chose en son temps, nous commencions tout juste à nous réhabituer l'un à l'autre. À tous les coups, brûler les étapes aurait vite fait d'anéantir notre relation encore fragile. «  Tu vois, j’apprends vite ».  j'acquiesçai en silence tout en la gratifiant d'un sourire. En effet, Katherina apprenait vite mais je n'en aurais jamais douté une seule seconde, elle était intelligente, très intelligente même. J'aurais même plutôt tendance à dire qu'elle était maligne et qu'elle faisait bien honneur à son ancienne maison. Les Serpentard n'étaient-ils pas des pros de la dissimulation ? J'ai toujours été persuadé qu'ils maîtrisaient l'art du camouflage à la perfection, du genre à faire mourir d'envie tout caméléon qui se respecte. Bon. C'était bien gentil tout ça, mais le feu n'allait pas s'allumer tout seul et maintenant que je m'étais fait détrousser de mon briquet, je ne pouvais plus faire grand chose. « Si mademoiselle veut bien... » dis-je en désignant le tas de bois du menton. Cependant, il semblerait que l'allumage du feu de camp allait être remis à plus tard puisque Katherina s'était redressée , l'oreille aux aguets. Mon sang se glaça dans mes veines. « Tu as entendu quelque chose ? » demandai-je, légèrement tendu. Question purement rhétorique s'il en faut, car Katherina avait repris des couleurs. Fausse alerte. Enfin. Il vaut mieux comme ça qu'autrement. Tant qu'à faire ça m'arrangerait de ne pas avoir à plier bagage à la hâte, voire même abandonner le campement. Je soupirai à mon tour, soulagé. Il n'y avait donc pas de rafleurs tapis dans les buissons, tant mieux, tant mieux, même si cela dit ils avaient probablement autre chose à foutre de leur temps que de se balader en forêt. Question de perspective, vous voyez ?  «  Tu as faim?  » Si j'ai faim ? En fait, j'avais carrément la dalle. Je pourrais dévorer un sanglier entier si j'en avais un sous la main. En parlant de sanglier... « Tu sais s'il reste de quoi manger, ou bien nous devrons nous mettre en chasse de notre repas de ce soir ? » à dire vrai j'espérais qu'il reste quelques bricoles que nous avions chapardées un peu partout au gré de notre périple, car je n'étais pas franchement d'humeur à partir à la chasse. Il est cependant vrai que dans une forêt, en théorie, nous n'aurions pas de mal à trouver des lapins ou quelque autre gibier. Et croyez-le ou non, faire cuire un lapin à la broche c'était long, très long et la probabilité de se retrouver avec de la viande carbonisée en fin de course était bizarrement très élevée.
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MessageSujet: Re: (kate & slevin) The leak is better two.   (kate & slevin) The leak is better two. Icon_minitimeMar 28 Oct - 12:10


A sa grande surprise, Slevin n'en profita pas plus pour se moquer d'elle. Non que cela la dérangeait, au contraire, elle préférait ça à la gêne du tout début. Elle s'en souvenait encore. Mais les choses avaient changées, il avait fini par s’accommoder de la situation et à croire qu'elle avait vraiment tourné le dos aux mangemorts, et à sa famille. Et elle s'en rejouissait. Maintenant qu'elle avait fait ce choix, ses anciens camarades lui en tenaient forcément rigueur -Clyde, par exemple-, elle n'avait plus aucune nouvelle de ses amis, de sa famille, il ne restait plus que lui. Elle n'aurait pas supporté qu'il se comporte de manière distante et froide avec elle trop longtemps. La solitude lui allait comme un gant, d'habitude, cela ne la gênait pas plus que ça. Mais, elle était tellement habituée depuis son enfance à être entourée de monde, à ne jamais pouvoir être seule, à ne jamais pouvoir respirer. A Poudlard, elle avait réussi à dégoter quelques moments de répits. Avec quelques personnes, oui, mais surtout avec Slevin, au cours des dernières années. Elle le lui disait, quand ils se voyaient. Qu'avec lui, elle était elle-même, ce genre de choses. Il ne comprenait pas pourquoi elle se forçait, à l'époque, pourquoi elle faisait semblant. Il ne pouvait pas comprendre. Elle lui cachait cette partie là, en grande partie parce qu'elle n'aimait pas y songer trop longtemps quand elle se trouvait avec lui. Malheureusement, à un moment donné, elle avait bien été obligée de se confronter à la réalité. Katherina se doutait que Slevin n'avait pas oublié, il le lui avait bien fait comprendre. Mais elle ne désespérait pas. Pour le moment, ils réussissaient à se réhabituer l'un à l'autre, petit à petit. C'était déjà ça.

« Si mademoiselle veut bien... » dit-il en désignant le bois restant. Elle lui confia le briquet. Lorsqu'elle avait cru entendre quelque chose de suspect, il lui avait demandé si elle avait véritablement entendu quelque chose. Elle fut bien obligée de constater que non. Ces derniers temps, elle devait vraiment parano, à faire attention à tout. Mais qui pouvait l'en blâmer ? Dans ce genre de situation, elle préférait de loin être trop prudente que morte.   

« Tu as faim?  » Changer de sujet. « Tu sais s'il reste de quoi manger, ou bien nous devrons nous mettre en chasse de notre repas de ce soir ? » A force, elle avait pris l'habitude. La première fois qu'il lui avait dit ça, elle avait rit, croyant qu'il plaisantait. Son regard avait répondu à sa question muette. Désormais, ce n'était plus le cas. Cela faisait un moment qu'ils étaient en cavale, qui plus est. « Attends, je vais vérifier » Sans plus de cérémonie, elle se releva et se glissa dans leur tente. Elle farfouilla dans le peu d'affaires qu'ils disposaient. Bien qu'elle ait veillé à prendre quelques trucs, avant son départ, elle avait fait en sorte qu'ils n'aient pas trop de choses non plus. Pour les déplacements rapides, ce n'était pas forcément l'idéal. Fort heureusement, elle réussit à dégoter deux ou trois boîtes, contenant de la nourriture qu'il suffisait de cuire vite fait. La jeune femme finit par sortir de la tente avec un petit sourire «Tu vas être content, pas besoin d'aller chasser ce soir ». Même s'il faudrait sûrement le faire, le lendemain. Elle reprit place autour du feu, juste à côté de Slevin. Elle attendit qu'il termine d'allumer correctement ce qui restait. Cela fait, elle se mit à préparer du mieux qu'elle put ce qu'ils possédaient. En tenant le plat au-dessus du feu, elle se rendit compte que sa manche laissait voir la Marque. De son autre main, elle la remonta. Un jour peut-être, arriverait-elle à l'enlever ? Même si elle garderait ses souvenirs, c'était toujours ça. Quand elle jugea que c'était correct, elle retourna chercher deux fourchettes en plastique. Elle revint à sa place et en tendit une à Slevin avec un « Bon appétit ». Kate se mit à manger tranquillement. A force, elle ne grimaçait plus. Ce qui comptait, c'était remplir son estomac. Qu'importe que ce soit bon ou non. Elle avait cessé d'être difficile. Du coin de l'oeil, elle détaillait le visage de son compagnon, éclairé par les lueurs du feu. Elle observa distraitement son visage, se faisant la réflexion qu'il n'avait pas tellement changé. Physiquement, du moins, même s'il avait grandi. Pour ce qui était du reste... Elle était curieuse de le découvrir. « Slevin ? » Quand la jeune Harrington réussit à croiser son regard, elle resta ainsi cinq secondes avant de fixer le feu. Une question lui brûlait les lèvres depuis un moment. « Tu penses vraiment qu'un jour, la situation s'améliorera ? Qu'on arrêtera de fuir ? » A force, elle avait perdu le peu d'optimisme qu'elle avait. Slevin l'avait toujours été. Sans s'en rendre compte, elle espérait que Slevin la détromperait, qu'il lui dirait que ça allait s'arranger, qu'il fallait garder espoir, même si la situation était critique. Elle eut un frisson. Maintenant qu'elle avait terminé de manger, elle posa la boîte et essaya de réchauffer ses mains. Ce n'était pas gagné.

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