ev. - count your friend on your hands. (thaddeus&joshua)

Être envoyé en tant que représentant de la famille Panderman à un mariage ? En théorie, cela ne me pose pas de problème. On ne m’avait pourtant pas prévenu que celui-ci n’a absolument rien à voir avec notre famille, que ce soit pour un quelconque lien de parenté ou une histoire d’amitié de longue date. Sauf si l’on peut considérer que le reste de la classe politique des mangemorts, soit constitué d’amis de longue date. Pourtant, je commence à bien connaître mon paternel et son sentiment de jalousie constant : aucun de ces gens-là ne sont de vrais amis, il ne fait que les mépriser, tous autant qu’ils sont. C’est bien pourquoi il n’est pas venu lui-même j’imagine, sinon pourquoi n’aurait-il pas profité de ce mariage en grandes pompes, réglé jusqu’au moindre détail ? C’est pourtant bien le genre d’évènement qu’il aurait adoré, un mariage veillant à unir deux sang-purs, sous fond de frime totale. Un mariage réunissant tous les grands noms du monde magique. Mariage auquel il n’a trouvé personne d’autre à envoyer que son fils qu’il a relégué aux rafleurs, des personnes pour la plupart exclues des cartons d’invitation de cet évènement mondain. Ici, je ne peux faire que du tord à son image en révélant qu’il m’a envoyé dans un autre pays – la France – pour effectuer le seul travail qu’aucun mangemort ne veut, et surtout, pour me remettre les idées en place, en espérant que cela me fasse adhérer à sa vision des choses. Cela doit sûrement être bien moins glorieux que d’y envoyer mon frère aîné qui, lui, semble avoir tout pour plaire. Alors que je pousse un léger soupir que je tente de cacher derrière un geste de la main désinvolte, je parviens néanmoins à apercevoir une personne dont le visage ne m’est pas méconnu, se tenant non loin de moi. Fronçant les sourcils, je parviens à me rappeler l’avoir déjà vu quelques fois à la maison, aux réceptions qu’organisaient mon paternel, lorsque je n’étais rien d’autre qu’un gamin, consigné dans sa chambre pour avoir eu l’audace de commettre la plus grande erreur de sa vie – être envoyé à Gryffondor lorsque son paternel ne désirait que le voir atterrir à Serpentard. « Vous êtes bien le seul dont le visage m’est familier par ici. » je finis par souffler en direction de l’homme après m’être légèrement approché de lui, une expression désinvolte sur le visage. Je ne sais même pas pourquoi je me suis approché de lui, il doit me détester au même titre que tous les amis de mon paternel.

Finalement, Thaddeus appréciait un tantinet cette somptueuse réception ; évidemment, les Oswald-Appleby avaient mis les petits plats dans les grands, tant et si bien que le simple terme de « bonne franquette » devenait une véritable insulte en ce lieu. Le jeune homme mangeait, buvait et avait presque oublié avec qui il était arrivé au mariage. Il ne savait pas spécialement où était passée Cara, si elle s'amusait également et si tout se déroulait selon ses désirs. L'ancien Mangemort n'avait finalement cure de son entourage, de l'endroit où il se trouvait ou même de l'alcool qu'il ingurgitait comme s'il s'agissait de jus de citrouille. Son estomac criait famine et Thaddeus ne ressentait aucune honte à accaparer les meilleures friandises du buffet. Les elfes de maison (ou Blodwyn – mais c'était du pareil au même) savaient de quelle manière exciter les papilles des invités et les faire patienter jusqu'à la cérémonie qui ne tarderait pas à arriver. L'homme se servait allégrement dans les plats en argent et remplissait son ventre douloureusement vide. Il avait hâte de voir Eamonn apparaître dans l'assemblée, tout comme la mariée qu'il n'avait pas encore eu la « chance » de voir. Un mariage arrangé – Thaddeus n'était pas dupe et il pressentait que cette union serait loin d'être heureuse. Ariane allait être dans l'obligation de donner naissance à une ribambelle d'héritiers, laissant Eamonn dans une torpeur proche de l'ivresse. Cette famille parviendrait à donner un sentiment d'amour et de sérénité en public, mais en privé les choses s'écrouleraient comme un château de cartes. Une voix masculine le sortit de ses songes et, un verre à la main, Thaddeus arqua un sourcil. Il porta son regard bleuté sur son interlocuteur et tenta de le reconnaître. Son visage lui rappelait vaguement quelque chose. « Monsieur Panderman. » souffla-t-il simplement, parvenant à remettre un nom sur ses traits tirés et encore candides. Faisant fi des politesses, puisque le gamin en face de lui devait avoir dix ans de moi que lui, l'ancien Mangemort continua à parler. « Je présume que ton père n'est pas là. » et qu'il t'a envoyé faire le chien auprès du gratin de la société, pensa-t-il, une pointe d'amertume rongeant brusquement son cœur déjà lourd.

Perdu au milieu de visages inconnus, je ne peux même pas décrire la joie que cela me procure d’enfin parvenir à discerner des traits m’étant un temps soit peu familier au travers de la foule. Et si l’homme ne me rappelle pas que de bons souvenirs – comment pourrait-il alors que je ne l’ai croisé qu’au cours de réunions entre mangemorts, les rares auxquelles il m’a été donné d’assister pour le simple fait d’avoir pris place dans l’enceinte du manoir Panderman (lieu duquel mon paternel aurait sans doute eu du mal à me faire bouger, étant donné que ma chambre constituait alors mon dernier refuge) –, il a au moins le privilège de ne pas m’être inconnu. Aussi est-ce dans un soupir de soulagement que je finis par le rejoindre, m’extirpant ainsi de ma solitude. Lui aussi semble d’ailleurs me reconnaître, ce qui ne manque pas de me soulager un peu plus – au moins ne m’enverra-t-il pas voir ailleurs sous prétexte de ne pas me reconnaître. « En effet, je suis là au nom de l’ensemble des Panderman. » je finis par lui admettre, la gorge légèrement nouée. Être là au nom de l’ensemble de ma famille ne me réjouit pas plus que cela à vrai dire. Surtout après que mon père m’ait clairement montré que j’étais le fils raté, l’erreur arrivant après Willas, qui a toujours été son préféré jusqu’à présent. « Vous connaissez les mariés ? » Question stupide, simplement désignée à ce qu’il ne me laisse pas seul, alors que je suis enfin parvenu à trouver quelqu’un avec qui rester pour ne pas être l’idiot perdu seul au milieu d’une marée humaine. « Enfin, je suppose que oui, sinon vous ne seriez pas là mais… Moi, je ne le connais pas. » Je secoue la tête face à la stupidité dont je fais preuve. Il est sûr que c’est en continuant ainsi que l’envie de fuir à toutes jambes va s’emparer de lui justement.

Ce gamin semblait paumé au milieu de cette foule de badauds. Lorsqu'il confirma son appartenance à la fameuse famille Panderman, Thaddeus hocha la tête avant de porter son verre à ses lèvres, ne désirant pas honorer sa remarque d'une réponse éplorée. L'ancien mangemort considéra un instant son cadet, buvant une courte gorgée de champagne, et esquissa un fin sourire. Le petit Panderman souhaitait visiblement lui faire la conversation, évitant ainsi d'aller à la rencontre d'autres sorciers abrutis par l'alcool. Heureusement pour Joshua, Thaddeus supportait bien les boissons alcoolisées et, même s'il ne savait pas dans quel état il serait en fin de soirée, il était pour le moment capable de prononcer quelques paroles réconfortantes sans (trop) s'emmêler les pinceaux. Sans plus se soucier de la présence du jeune homme, il tendit son bras, prit un petit four et le fourra sans plus de cérémonie dans sa bouche. « J'connais le marié. » signifia-t-il en mâchonnant sa friandise salée. « Eamonn est mon cousin mais je n'irais pas jusqu'à dire que je suis un invité de marque. » Thaddeus haussa les épaules, acceptant bravement la fatalité de n'être qu'un ignoble salopard aux yeux de son propre cousin ; mais il n'en avait cure puisque leur relation, houleuse de base, s'était nettement améliorée depuis son retour. Ils n'en étaient pas au point de danser à poil autour d'un feu de camp mais, avec un peu de boulot, l'espoir n'était pas vain. L'homme, les doigts toujours enserrés autour de sa coupe, recentra une nouvelle fois son attention sur son vis-à-vis, le dardant de son regard bleuté. « Pourquoi est-ce que ton père n'a pas voulu honorer cette réception de sa présence ? Trop de choses à faire, j'imagine ? » l'ironie parsemait chacun de ses mots. Il ne comprenait pas ce que Panderman avait en tête ; ce gamin qu'il avait sous les yeux avait l'air bien aimable mais il n'avait pas à exécuter ce que son géniteur devait faire. Ce petit mec n'était pas un larbin, un vulgaire elfe de maison.

Catapulté au milieu de ces inconnus, je ne peux que me sentir perdu. C’est bien la dernière lubie de mon paternel, ça, de m’envoyer à sa place là où tout le monde sait pertinemment que je ne me trouve pas être le meilleur représentant qui soit. Par ailleurs, je n’ai aucune envie d’être là, au milieu de ces gens que je ne connais pas. Et même si je respecte l’homme face à moi – force m’est de le faire, c’est tout de même moi qui suis venu à sa rencontre –, je dois avouer que je ne lui parle que pour ne pas me retrouver seul, noyé au milieu de la foule. Et en considéré les réponses de mon vis-à-vis, c’est d’ailleurs une chose qu’il semble avoir bien remarqué. Après tout, pourquoi lui parlerais-je sinon ? S’il a des affinités avec mon paternel – quoi que je n’en sois même pas sûr –, il n’en a aucune avec moi et j’ai même douté, pendant un instant, du fait qu’il puisse me reconnaître. De toute façon, s’il ne veut pas me parler, je me vois mal faire de quelconques efforts pour aller en direction de quelqu’un d’autre. Je n’ai pas envie d’être ici, car contrairement à lui, je ne connais aucun des deux mariés, n’ai de lien de parenté avec personne ici. Tout ce que je veux, c’est être avec Hester. Mais il ne vaut sans doute mieux pas me perdre dans ce genre de pensées, puisque je sais bien qu’il s’agit là de quelque chose d’impossible. A l’heure qu’il est, elle ne veut sans doute plus jamais me voir et n’aspire qu’à ne plus jamais me croiser. « Pourquoi mon paternel n’est pas venu ? » Je répète à part moi-même, pour m’extraire la blonde de l’esprit et me laisser un peu de temps pour réfléchir à la question de l’homme face à moi. A vrai dire, je ne sais même pas quoi y répondre réellement. « Je suppose qu’il avait autre chose à faire, oui. Depuis qu’il m’a envoyé en formation, il ne me parle plus beaucoup de ses activités. » Inutile de cacher qu’il ne m’a jamais réellement entretenu de ses affaires et l’Appleby se tenant face à moi, doit sans doute le savoir aussi bien que bon nombre des connaissances de mon paternel. Je suis pourtant déjà bien trop honteux de ne pas posséder une réponse plus correcte à lui offrir, pour souligner cette particularité. Il n’en a sûrement pas besoin d’ailleurs. « Mon paternel ne vous entretient pas non plus de ses affaires ? » je demande innocemment, ne sachant pas, au juste, quel genre de relation entretiennent réellement l’Appleby et mon père. Pourtant, je jure l’avoir déjà aperçu à la maison, l’une de ces fois où je descendais en cachette, alors que je me trouvais consigné dans ma chambre pour être l’erreur de la famille et il semble savoir qui je suis. C’est plus qu’il ne m’en faut, pour être certain que je l’ai déjà au moins croisé.

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» (thaddeus, ev.) ☆ you'll be the brightest star.
» ─ Cling to me with bloody hands † River
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