(moses, ev.) ☆ kept just like we were.

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 27/03/2013

Un mariage, quel charmant événement. Shae-Layne se souvenait encore du sien. Il avait beau s’être déroulé vingt ans plus tôt, il ressemblait en tous points à celui qu’on organisait aujourd’hui chez les Oswald-Appleby, à tel point que la sorcière aurait pu mettre sa main à couper qu’il s’agissait d’un mariage organisé, un accord passé entre les parents des deux mariés et qu’à aucun moment, on avait demandé l’avis aux concernés. C’était ce qui s’était passé entre elle et Silas de nombreuses années plus tôt, c’était ce que son père avait l’intention de faire pour elle et Machin Burgess-Holmes dont elle n’avait même pas envie de faire l’effort de retenir le nom. Pour l’heure, elle était bien décidée à n’épouser personne. Elle avait l’impression d’avoir été une nouvelle fois vendue aux enchères, tout comme c’était probablement le cas de cette pauvre fille qu’on allait marier aujourd’hui. Le patriarche Fleming jugeait qu’elle avait encore l’âge de faire des enfants et puisqu’Isolde n’avait jamais été digne de la famille Fleming, et qu’elle était à présent morte, il fallait qu’elle assure l’héritage de la famille. De son point de vue, la famille pouvait bien se conter de Clyde, d’Ambre, les filles de son frère aîné ou alors d’Eyron, même s’il n’avait pas l’air d’être le gamin le plus malin de la planète. De plus, Moses avait peut-être semé d’autres enfants avant de se retrouver enfermé à Azkaban, il avait semblé que son frère cadet était assez doué pour ça. La famille n’avait plus besoin d’elle et elle n’était pas sûre d’avoir encore besoin de la famille. Elle restait une noble Fleming, fière de porter un tel nom, mais elle avait besoin d’être enfin libre de ses choix, on avait trop souvent contrôlé sa vie, maintenant, elle voulait se débrouiller toute seule. Bien qu’elle consentait à accepter Moses dans sa vie plus que n’importe quel autre Fleming. Moses était probablement le seul sorcier, le seul être humain, qu’elle pouvait voir sans avoir des envies de meurtres. Depuis la mort de sa fille, la sorcière était particulièrement irritable, plongée dans le cercle vicieux de la vengeance, il semblait qu’elle n’arrivait pas à trouver quelque chose pour diminuer sa rage. Même l’enfant que Moses lui avait ramené ne suffisait pas. Certes, elle avait beaucoup d’affection pour cette petite, mais jamais elle ne remplacera sa tendre Isolde. Une simple pensée pour cette dernière et la voilà qui reprenait un verre de champagne. Elle préférait le vin en principe, mais le champagne était plus festif et elle était d’avis que n’importe quel alcool pouvait faire l’affaire de toute façon. Assise en solitaire à une table, elle appréciait vivement la seule compagnie de son verre et de la bouteille qu’elle avait finie par arracher aux mains d’un serveur, lui lançant un regard noir pour qu’il lui foute la paix. Qu’il aille s’en déboucher une autre de bouteille, ils devaient en avoir suffisamment en stock pour ne pas qu’il vienne pleurer sur une bouteille déjà à moitié entamée. Qu’on la laisse tranquille avec sa bouteille et ses petits fours, c’était une situation qui lui convenait parfaitement bien. Ainsi, quand elle entendit la chaise d’en face se tirer, elle s’apprêtait déjà à envoyer balader la personne osant rompre sa tranquillité, il ne serait pas le premier de la soirée de toute façon, sans doute pas non plus le dernier. Pourtant, aucun mot de franchirent le seuil de ses lèvres puisqu’elle s’aperçut qu’il s’agissait de son frère cadet. « Moses. Je ne pensais pas que tu serais attiré par ce genre de festivité. » Moses était bien la dernière personne qu’elle avait pensé croiser ici. Si elle, elle était venue pour faire bonne figure, elle pensait que son frère n’en avait que faire lui, de faire bonne figure, elle, elle avait été éduquée pour ne faire que ça de sa vie.

L’événement ne l’intéressait guère. Les invités, qui gravitaient tout autour de lui, n’attiraient qu’à peine son attention : ce n’était pourtant pas faute d’être le centre de certains intérêts. Déjà plusieurs personnes s’étaient arrêtées à sa hauteur, le saluant tout sourire, présentant madame son épouse ou la gentille sœur encore non mariée au bon parti qu’il pouvait représenter. Pourtant bien âgé, usé par quelques poignées d’années à Azkaban, où personne n’avait daigné lui présenter ni épouse ni jolie sœur à marier. Qu’importe, le verre d’alcool fin qu’il avait en main était une bonne compagnie pour lui : pesant ses gestes, tout en restant poli et obséquieux au possible, Moses Fleming avalait quelques gorgées de son Whisky Pur Feu. L’alcool ne devait pas lui flouer l’esprit : car ce n’était pas pour l’amour des grandes fêtes et des rencontres entre sorciers de sang-pur qu’il était ici, mais bien pour d’autres raisons. C’était comme un ressentiment, un frémissement par-dessus son épaule : il était obligatoire que quelque chose se passe aujourd’hui, ici. Des actions rebelles, quelles qu’elles soient : les Mangemorts eux-mêmes, un peu plus d’un an plus tôt, avaient profité d’un mariage également pour frapper de plein fouet l’Ordre du Phénix et ses alliés. Il n’y avait pas à douter que l’ennemi leur rendrait la pareille, avec splendeur, et pourquoi pas aujourd’hui, sous la froideur du mois de février, pour célébrer le mariage de… De. Truc et Machine Qu’importe. Priant intérieurement pour ne croiser ni la future mariée ni le fiancé tout en costard vêtu, Moses gardait le silence quant à ses opinions sur la cérémonie du jour : beaucoup la disaient jolie, un bel exemple pour le monde pur de la sorcellerie. Peu de gens dans cette foule d’imbéciles semblait soupçonner ce qui pouvait arriver dans des circonstances pareilles : les sortilèges dressés autour du Manoir ne suffiraient pas, tout comme les quelques guignols qui faisaient le guet aux quatre coins du domaine : du coin de l’œil, Fleming avait déjà eu l’occasion de tous les repérer, l’air hagard, bien désintéressés sans doute à protéger quelques prétentieux sorciers en tenue de bal. Dans l’analyse minutieuse de toute la foule autour de lui, Moses ne tarda pas à trouver des yeux sa chère grande sœur : il était logique, pour une femme de la famille Fleming, de se retrouver ici. Un fin sourire passant sur ses lèvres, en distinguant la jolie bouteille qui lui servait de réconfort, Moses franchit les quelques pas les séparant, ignorant l’air agressif qu’elle leva vers lui en première instance, avant de le reconnaître. « Shae. Je croyais que nos parents t’avaient appris à effacer cet air agressif de ton visage d’ange. » Torve et sarcastique, un sourire passa sur ses lèvres avant qu’il n’avale une nouvelle gorgée à son verre. « Je travaille, figure-toi, il faut bien quelqu’un pour prévoir l’inévitable. » S’il s’était bien accoutré et semblait tout droit sorti spécialement pour une cérémonie aussi classieuse, ses yeux ne cessaient de sonder la foule parlaient pour lui, et livraient les véritables raisons de sa présence.

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A une autre époque, peut-être que Shae-Layne aurait pu apprécier pleinement l’événement. Il fallait croire qu’à une autre époque, elle avait été capable d’apprécier bien des choses qui la rendaient parfaitement indifférente aujourd’hui. Depuis la mort de sa fille, il n’y avait plus grand-chose qui était digne d’intérêt aux yeux de la blonde. Il y avait encore cette vengeance insensée qu’elle continuait de mener, qui lui donnait encore la force d’avancer. Mais elle n’avait plus ressentie de véritable joie depuis le jour où elle avait assisté aux funérailles de son mari, ce qui pouvait certainement paraitre complètement paradoxal. Silas était le responsable de ses malheurs, il avait condamné Isolde depuis tellement longtemps. Elle se souvenait encore de cet air neutre affiché sur son visage la nuit où la jeune et innocente Isolde s’était fait mordre par un loup-garou. Shae-Layne avait toujours été sûre que son mari avait quelque chose à voir là-dedans, ça ne l’avait pas surpris après tout qu’un loup-garou entrent chez eux. Ça aurait mis en rogne n’importe qui ce genre d’intrusion mais pas lui. Il se fichait tellement du sort d’Isolde qu’il aurait pu l’abattre lui-même si ça avait été nécessaire. Il n’avait jamais vu en elle sa fille, il n’avait vu qu’un jouet pour divertir son épouse et il avait su se servir de la pauvre Isolde quand il avait cru qu’elle pourrait l’aider. Il l’avait conduit à sa mort et pour ça, il méritait de payer, elle l’avait fait payer alors évidemment, ses funérailles avaient été un régal pour elle. Un rêve silencieux qu’elle portait en elle depuis tellement d’années. Depuis, rien avait su créer en elle un tel sentiment de satisfaction. Ce mariage n’y arriverait certainement pas. Ce qu’elle voyait à présent, c’était une pauvre femme qui allait subir le même sort qu’elle et qui serait malheureuse tout au long de sa vie. Peut-être qu’elle devrait prévenir la mariée de faire ce qu’elle, elle avait été incapable de faire le jour-j ; prendre ses jambes à son cou et s’enfuir avant qu’il ne soit trop tard. Elle n’en serait pas là si elle était partie loin de sa famille ce jour là. Elle avait eu trop de noblesse, trop de fierté, trop de sang Fleming dans ses veines pour agir de la sorte. Un léger rire ironique s’extirpa de ses lèvres à la réflexion de son frère. « Ils m’ont appris un tas de choses dont je n’ai cure aujourd’hui. » Si elle se souciait encore des détails pointilleux de son éducation, elle serait quelque part en train de discuter avec quelqu’un d’important et au lieu de ça, elle s’était isolée avec simplement une bouteille de champagne. « Qu’est-ce que l’inévitable ? Quelqu’un qui s’étoufferait avec un petit four ? » Encore une fous elle ne pu retenir un rire ironique avant de reprendre. « Ce mariage est ennuyeux. Les invités sont ennuyeux, la musique est ennuyante. Laisse l’inévitable arriver, ça pourrait être la seule chose intéressante de la soirée. » Sur ces mots, elle attrapa la bouteille de champagne pour remplir de nouveau sa coupe. Elle avait une idée de ce que pouvait être l’inévitable, d’autant plus si Moses était là pour l’arrêter. L’inévitable pouvait avoir quelque chose d’intéressant pour elle, après tout rébellion, ordre du phénix, c’était un peu pareil et elle serait ravie de trouver l’un des types qu’elle poursuivait, au beau milieu de cette soirée.

Les mariages, une véritable constitution chez les sorciers de sang-pur, la meilleure chose jamais inventée – bien loin d’une promesse d’amour éternel, d’attachement pur et sincère. La seule loi à laquelle obéissait un mariage au sein des familles de sang-pur, c’était la loi du sang, imprenable dans un monde pareil : Moses avait échappé au mariage en atterrissant à Azkaban, et encore aujourd’hui, il ne saurait dire si sa captivité au sein de la prison sorcière avait été un sort préférable, ou pire qu’un couple sans le moindre intérêt. D’avec la fille Nott, était né un fils hors-mariage, sans doute qu’ils auraient été capables de faire germer un brin de passion entre eux, si seulement ils en avaient eu l’occasion – qu’importe, aujourd’hui, les parents Fleming étaient bien loin, six pieds sous terre, pour régir de quelque manière que ce soit, l’existence de leur fils. Moses Fleming était l’intouchable, l’inatteignable et cette cérémonie le barbait de manière fortement explicite ; lui non plus, tout comme sa sœur aînée, n’était pas décidé à faire le moindre effort pour prétendre se plaire dans un endroit pareil, au milieu de gens qu’il côtoyait déjà trop souvent au Ministère. La plupart des imbéciles qui l’entouraient n’étaient qu’une bande de vendus, qui avaient tourné le dos au Seigneur des Ténèbres aussitôt qu’il avait un tant soit peu faibli : tous aussi dégueulasses que les Malefoy, ils avaient juste eu le courage de rester pendant la Bataille de Poudlard, repoussant l’échéance où ils changeraient de camp à nouveau. A raison, puisque cette fois-ci, le Mage Noir avait remporté la guerre – les Oswald, les Appleby, les peu-importe, étaient tous des traitres rassemblés en un même endroit – et si ça n’avait tenu qu’à lui, Fleming n’aurait pas levé le petit doigt pour qui que ce soit ici. Il en allait cependant de la réputation de son Département, l’efficacité de ses petits protégés qui le satisfaisaient grandement et qui, à coup sûr, avaient besoin de leur dose quotidienne de sang. Aux paroles de sa sœur, Fleming esquissa un sourire crispé, ne répondant que par politesse à la provocation de Shae. « Crois-moi, ton mariage était bien plus barbant. » Levant sa coupe devant lui, il observa la couleur de l’alcool dansant dans celui-ci, appréciant l’odeur, avant de conclure. « L’alcool est français, au moins. » Les informations qui avaient tourné sur les potentiels risques de cette cérémonie, avaient tourné dans des cercles très privés – et si Shae n’était pas au courant, Moses préférait donc tourner autour du pot, changer de sujet plutôt que d’appréhender une part secrète qui échappait complètement à son aînée. « Je préférais ne pas tomber dans trop de rixes, et récupérer ce qu’on me doit, si tu vois ce que je veux dire. » Errant une œillade sur Shae, Moses haussa les sourcils, avant d’avaler une courte gorgée à son verre – ce ne serait pas ce soir qu’il finirait aussi ivre que sa sœur, au moins un Fleming ferait honneur à l’invitation.

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Ce mariage était probablement l’événement de l’année, l’occasion pour ceux qui étaient sortis vainqueurs de la guerre de se pavaner avec fierté et de prouver une nouvelle fois au reste du monde qu’ils valaient mieux qu’eux. Ils avaient tous l’air prétentieux au possible et Shae-Layne n’échappait pas à la règle. C’était naturel chez elle d’avoir cet air hautain accroché sur le visage et cette élégance digne des Fleming. Malgré son manque flagrant de motivation elle était en tout point semblable au reste des invités et pourtant elle était la première à juger silencieusement chaque personne qui passait dans son champ de vision comme pour s’occuper en oubliant qu’elle n’avait rien de mieux à faire ici que de boire plus de raison. Peut-être qu’elle aurait dû aller trouver la marier pour la prévenir de ce dans quoi elle s’engageait. La prévenir que sa vie allait viré au cauchemar et que si elle avait cru au bonheur, il était temps d’arrêter puisqu’elle ne connaitrait pas le bonheur dans un tel mariage. Shae-Layne savait bien de quoi elle parlait puisque plus de vingt ans plus tôt, c’était elle qu’on mariait de force, sans lui demander son avis alors même que son cœur battait pour un autre homme. Stupide Shae qui ne s’était pas enfuie avec ce dernier et qui avait acceptée cette union qui avait gâché de nombreuses années de sa vie. Isolde avait été son seul bonheur, une enfant merveilleuse qu’elle aimait de tout son cœur, même si elle n’était pas vraiment sienne, ça n’avait pas d’importance ça avait toujours été tout comme. Elle avait été sa plus grande joie, sa raison de vivre, sa plus grande fierté mais ça aussi, son monstre de mari avait trouvé le moyen de la lui ôter. Lui et quelques imbéciles de l’ordre du phénix. Son mariage était vraiment la pire chose qui soit arrivée dans sa vie. « Juste comme mon mari. » Son défunt mari à présent puisqu’elle l’avait tué de ses mains. Une vengeance qui ne l’avait pas complètement satisfaite, il y en avait d’autres qu’elle voulait voir mourir et consacrer son existence à cette vengeance au moins, ça lui évitait de penser à sa pauvre fille et à tout ce qu’elle avait perdu au cours de sa misérable existence. Il lui restait l’honneur et la noblesse des Fleming, sa fierté et son travail pour lequel elle s’était toujours donné beaucoup de mal, mais au-delà de ça, elle n’avait plus grand-chose ; pour l’heure au moins, elle avait une bouteille de champagne, c’était déjà ça de pris. Elle arqua un sourcil, légèrement amusée. « C’est déjà ça. Il faut croire que la famille de la mariée à choisi d’exhiber les plus grands mérites de leur pays. » Elle haussa légèrement les épaules. « Ce qui voudrait dire qu’ils vont enfin finir par sortir les bouteilles de vin. » Elle l’attendait son vin, c’était la boisson dans laquelle elle avait l’habitude de se noyer alors forcément si elle pouvait en avoir, ça rendrait sa soirée pus agréable. « Tu crois vraiment qu’il va se passer quelque chose ce soir ? » Cette fois, il semblait qu’elle avait retrouvé son sérieux. Elle savait que ce que Moses voulait récupérer c’était sa baguette, mais ce n’était certainement pas l’un des invités qui l’avait en sa possession, alors s’il pensait que c’était l’occasion de la retrouver c’était forcément qu’il avait le pressentiment que quelque chose se tramait.