(blodwyn, ev.) ☆ a cold wind's whispering.

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 15/01/2013

Les choses avaient changées depuis la victoire de Voldemort. Les choses avaient déjà bien changées avant, à cause de la guerre, ou encore avant, parce qu’il avait été enfermé à Azkaban. Elwood avait parfois bien du mal à reconnaitre le monde en face de lui. Il regardait les rues sombres de Pré-Au-Lard, elles étaient calmes, les rires semblaient bien loin. Maintenant, avec la fermeture de Poudlard, ce serait encore pire. Les bras croisés, l’épaule appuyée contre le mur, il regardait dehors avec mélancolie. Il avait connu ces rues plus vivantes, quand il était plus jeune, elles avaient été bombée lors des sorties à Pré-Au-Lard. Lui, il n’en manquait pas une, il avait toujours des sucreries à aller acheter, ou souvent, quand un peu plus âgé, il avait invité Lyse à boire un verre aux trois balais. Ça semblait loin aujourd’hui. Les rues étaient mortes, Lyse était morte. Il aurait dû l’épouser, il se souvenait encore de l’époque où ils chercher la meilleure façon de célébrer leur mariage. Il se souvenait de la fête qu’ils avaient voulu organiser, de sa mère qui lui disait qu’il avait intérêt à apprendre à danser pour l’événement ou même encore des longues discussions avec Lyse concernant le gâteau de mariage, il n’avait eu qu’une exigence lui : qu’il soit au chocolat. Le jour j n’était jamais arrivé, il n’avait jamais eu l’occasion d’enfiler un costume et de passer la bague au doigt de la femme qu’il aimait. Il avait été enfermé à Azkaban bien avant ça, elle était morte avant qu’ils puissent se remettre à prévoir des choses ensemble. Il l’avait repoussée, coincée dans son amertume. En Cayden, il voyait chaque jour un peu de Lyse, le petit garçon ressemblait beaucoup aux souvenirs qu’il gardait de sa mère, cette mère qu’il avait perdu. Il avait fêté son cinquième anniversaire récemment puis, un nouveau noël et chaque fois, il avait pu voir dans les yeux du petit bonhomme, qu’il manquait quelque chose d’important qu’aucun cadeau n’aura jamais le pouvoir de remplacer. Il n’y avait qu’eux d’eux à présent. Même Meera n’était plus là. Ce soir, Cayden non plus n’était pas là. Il était parti passé la nuit chez un ami. Un soupire passa les lèvres du sorcier alors qu’il quittait la fenêtre, un court instant, le temps de se servir un verre de whisky, l’alcool restait un réconfort efficace dont il ne savait se passer, enfin, au moins maintenant, il n’en n’abusait plus au point de finir par se prendre une cuite plusieurs fois par semaine. Son verre en main, il retourna regarder par la fenêtre, observant la neige qui tombait dehors, le bonhomme de neige bancal, juste devant la boutique, qui avait été construit par son fils lui arracha un léger sourire. Il avait l’impression que le petit garçon prenait de l’âge bien trop vite, à cause de cette guerre, mais au moins, il savait trouver source d’amusement dans les jeux les plus simples. Il fronça les sourcils alors que, par la fenêtre, il apercevait une silhouette familière, ses traits se tirèrent sous la surprise. Il avala rapidement le reste de sa boisson avant de poser le verre sur le rebord de la fenêtre. Il attrapa rapidement sa cape avant de sortir, courant légèrement pour rattraper la jeune femme qu’il avait vu passer. « Blodwyn ! » Voyant qu’elle ne se retournait pas, il lui attrapa le poignet pour marquer son attention. Il était étrange qu’elle soit là. La loi Blodstream II interdisait pourtant au nés-moldus de côtoyer des sorciers et puis le bannissement des nés-moldus aurait dû la maintenir loin de cette ville, si elle tenait un minimum à la vie en tous cas.

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 03/03/2013

Ses emplettes terminées, la jeune femme s’octroya un petit cadeau : du fond de sa poche, elle tira une barre de chocolat, tout droit sortie de chez Zonko - dans l’idée de faire les choses bien, elle était passée par la boutique pour acheter des sucreries ainsi que du sucre glace avec des paillettes et tout un tas d’effets sensationnels - selon l’occasion. Qui sait, il y avait toujours matière à célébrer dans le monde magique : ces derniers temps, il semblait que les choses se passaient pour le mieux, l’ambiance au sein de la maison des Oswald-Appleby était calme, les festins se multipliaient, et le grand jour du très attendu mariage arrivait à grands pas : un événement que la rousse était elle-même prête à fêter, quand bien même elle n’aurait pas le droit de toucher aux petits plats, à l’alcool ou même parler aux invités. Mais la frénésie qui régnait à l’idée du Jour J la rendait de meilleure humeur encore : évidemment, les hormones devaient aider, puisque déjà les médecins disaient à la jeune femme que sa grossesse s’était grandement améliorée ces derniers temps. La mort de Harry Potter avait apaisé toutes les tensions, et la guerre s’éloignant chaque jour un peu plus, la jeune femme avait presque l’impression que tout était comme cela devait être : évidemment que la loi Bloodstream était justifiée, tout autant que le projet Fronde - par Merlin, un loup-garou dans les parages, ça pouvait être dangereux, quand même ! Prendre de l’âge dans un monde en paix, était un luxe qu’elle commençait à apprécier : certes, sa vie aurait de quoi être mieux, si elle avait eu la chance inouïe de naître parmi les Oswald-Appleby, mais les servir était déjà un privilège indéniable - d’autres, se contentaient de vivre simplement du côté moldu, elle au moins, elle faisait un tant soit peu honneur à son héritage de sorcière, aussi impur soit-il. Il lui fallait trouver des cerises, pour son gâteau, et à mesure que sa barre de chocolat diminuait, ses inquiétudes augmentaient : où pourrait-elle trouver des cerises au milieu de l’hiver, alors que ses pas écrasaient de la neige mélangée aux cotillons d’une célébration récente ? Beaucoup trop de boutiques étaient fermées à présent, ce qui compliquait irrémédiablement sa tâche : une moue déçue passant sur son visage, les songes de la jeune femme furent interrompus par un bras la saisissant brusquement. Elle fit volte-face, ne pouvant empêcher une expression scandalisée de la trahir, avant de se raviser. Si elle voulait fêter un anniversaire de plus, elle devait respecter ceux qui étaient mieux qu’elle : aussitôt, un sourire remplaça son air préoccupé, tout ce qu’il y a de plus naturel, aimerait-elle croire, ce n’était pas souvent qu’un beau jeune homme l’alpaguait de la sorte dans la rue. « Oh bonjour.» Et puis très vite, tout se bouscula dans sa tête, son sourire se fana un instant, puis : « Je peux vous aider ? J’ai fait quelque chose de mal ? Je suis désolée, si je vous ai dérangé.» Et elle baissa les yeux, dans un de ces mécanismes qui semblaient profondément ancrés dans sa génétique, dans la logique des choses : les nés-moldus baissaient les yeux devant les vrais sorciers, c’était la base de tout.

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Elwood ignorait ce que Blodwyn pouvait bien faire à pré-au-lard, d’après le bannissement des nés moldus et les lois Blodstream, c’était suicidaire pour quelqu’un comme elle de se promener comme une ville comme celle là. Le sorcier ne manqua pas de remarquer son ventre particulièrement bien rebondi. Encore une bonne raison pour laquelle elle n’aurait pas dû être là. Enceinte jusqu’au cou, avec un temps pareil, elle serait mieux chez elle. Toutes les sucreries du monde ne valaient pas la peine de prendre un tel risque. La dernière fois qu’il l’avait vu, pas loin d’un an plus tôt, elle pleurait son fiancé décédé, il fallait croire qu’elle avait vite rebondi à en juger par l’heureux événement qui, de toute évidence n’allait pas tarder à arriver dans sa vie. Au fond, le plus étrange dans cette histoire, ce n’était pas forcément qu’elle se balade dans une ville de sorcier après les lois ministérielles qui avaient suivies la victoire de Lord Voldemort. Ni même qu’elle soit enceinte jusqu’au cou alors qu’elle venait de vivre l’anniversaire du décès de son fiancé. Le plus étrange, sans l’ombre d’un doute, c’était qu’elle ne l’avait absolument pas reconnu. Ils ne s’étaient pas fréquentés particulièrement longtemps, ils n’étaient peut-être pas les meilleurs amis du monde, mais il aurait au moins espéré qu’elle garde en mémoire ce qu’ils avaient vécu tous les deux. Lui il se souvenait, d’avoir souvent trop bu d’alcool avec elle, il se souvenait du feu d’artifice qu'il avait regardé avec elle pour la nouvelle année et il se souvenait que, dès qu’elle était partie sans rien dire, il avait regretté sa présence, bien plus que parce qu’il n’avait plus personne avec qui partager ses boissons, mais, parce qu'elle avait été importante pour lui. Il avait l’impression de n’être qu’un inconnu dans les yeux de la jeune femme. Il avait cette très nette impression, qu’elle était devenue quelqu’un d’autre. Ce n’était pas la joie dans le monde de la magie et la mort d’harry potter n’avait en rien arrangé tout ça. Les choses étaient compliquées, il avait parfois du mal à savoir jusqu’à quel point. Lui, enfermé à azkaban, on lui avait fait un cadeau en le libérant en échange de la marque, mais qu’est-ce qui était arrivé à Blodwyn pour qu’elle semble être une personne complètement différente, même pas capable de le reconnaitre. Il esquissa un léger sourire, plutôt gêné alors qu’il lâchait son poignet. « Tu ne me reconnais pas, c’est ça ? » Il y avait peu de chance pour qu’elle se mette à rire en lui annonçant que c’était une blague, qu’elle avait juste envie d’observer la surprise déformer ses traits. Les choses ne se terminaient jamais comme ça dans le monde de la magie surtout depuis cette fichue guerre. Il y avait bien des choses qui pouvaient changer une personne, que ce soit un séjour à Azkaban, de trop nombreuses tortures, un sortilège d’amnésie ou tout autre truc qui servirait d’amusement aux mangemorts à l’heure actuelle. Il n’avait aucune idée de ce que la jeune femme avait subi après qu’elle soit partie de Bloxam Creek, mais ça n’avait pas du être la fête tous les jours pour elle.

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 03/03/2013

Blodwyn ? L’avait-il appelée Blodwyn ? Ce nom ne résonnait qu’à peine dans son esprit, lui rappelait certaines choses, qui s’enclenchaient, pour finalement disparaître dans le néant. Non, Blodwyn ce n’était pas son prénom : elle en était sure tout autant qu’elle était sure de ne pas connaître l’homme qui lui faisait face. Comment pourrait-elle oublier ses amis ? Il n’en faisait pas partie, c’est tout, et de toute manière, qui voudrait avoir dans son cercle de connaissance, une sorcière au sang-moldu comme elle ? Rien que la loi Bloodstream les empêchait d’avoir le moindre contact, alors par tous les diables, pourquoi se prenait-il à croire qu’ils avaient une quelconque relation ? De ses yeux bleus, elle ne put s’empêcher de l’inspecter, oscillant entre l’indécision et la surprise - il semblait qu’avec la rupture entre la Russie et l’Angleterre et la fermeture de Poudlard, tout le monde perdait la boule, ces derniers temps. Heureusement, tout redeviendrait normal une fois que la jeune femme aurait trouvé ses cerises, rejoint la maison de la famille des Oswald-Appleby pour reprendre sa préparation de gâteau pour le banquet de ce soir. Elle devait se dépêcher si elle ne voulait pas faire foirer toute la célébration : sans aucun doute que les Oswald-Appleby seraient très déçus de ses services, et la dernière chose dont elle avait besoin, c’était qu’ils la renvoient. Oh, la Marque était le cadet de ses soucis dans cette histoire, mais sans son travail auprès de ces grands sorciers, qu’allait-elle devenir ? Perdue parmi les moldus ? Ou allaient-ils l’envoyer au Ministère pour faire partie du projet Live Bait et être réduite à... elle ne savait même pas quoi ? Heureusement, l’homme lâcha son bras avant qu’elle n’ait besoin de formuler sa demande à haute voix, elle plissa les yeux, fronçant les sourcils malgré elle : il lui faisait presque peur, peut-être avait-il poussé sur la boisson et qu’elle était victime de son ivresse ? « Ce n’est pas que je vous reconnais pas, c’est que je ne vous connais pas. » Elle avait parlé d’un ton plus hostile qu’elle ne l’aurait voulu : la victoire de Voldemort et le nouveau régime qu’il avait mis en place changeaient beaucoup de chose à sa situation (à raison), aussi, elle regretta bien vite ses paroles. Baissant les yeux, elle passa sa langue sur ses lèvres refroidies par le temps autour d’eux : par terre, la neige brillait comme des paillettes sous la lumière blanche. « Je suis désolée, je-je ne sais pas ce qui m’a pris. La fatigue sans doute. » Sa main se porta aussitôt sur son ventre, que l’on devinait très aisément malgré son épaisse veste d’hiver. Être enceinte était un heureux événement, mais ce n'était pas tous les jours un cadeau. « Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ? N’importe quoi, pour me rattraper. » Et elle lui offrit son sourire le plus agréable : si cet homme venait à se plaindre d’elle à qui que ce soit, les choses pouvaient vite tourner au vinaigre, alors autant régler ça dans la diplomatie.

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Le ministère était capable des pires folies. Depuis la victoire de Voldemort, ils n’avaient de cesse d’inventer des choses toutes plus effrayantes les unes que les autres. Lui, il avait accepté la marque, parce qu’elle lui avait permis de quitter sa cellule à Azkaban et ainsi, il avait pu retrouver son fils. Après ça, il n’avait fait que très peu attention à ce qui se passait dans le pays. Il semblait plus s’inquiéter de l’impact qu’allait avoir la fermeture de Poudlard sur son commerce que des autres folies du ministère de la magie. Bien évidemment, il avait entendu parler de la Loi Fronde, il l’avait retenue parce qu’il savait que sa cousine en serait l’une des victimes. Au moment des déportations à Nurmengard, il s’était demandé si Cersei-Jane avait été prisonnière, si on l’emmenait elle aussi en Russie à cause de sa condition. Il n’avait pas poussé ses recherches au delà de la simple interrogation. Il ne pouvait pas. Il savait que chaque risque qu’il prenait, s’était également un risque qu’il imposait à Cayden. Il ne voulait pas faire ça à son fils. Observer les choses de loin semblait être plus simple pour protéger son fils. C’était probablement ce qu’aurait fait n’importe quel père de famille dans ces conditions. Avec cette Blodwyn en face de lui, il réalisait à quel point les choses pouvaient aller loin. C’était la même personne, à moins qu’elle ait une sœur jumelle dont il n’avait jamais entendu parler, c’était forcément elle. Elle avait pourtant l’air tellement différente de la jeune femme avec laquelle il avait partagé ses bouteilles d’alcool dans le courant de l’année précédente, celle qui s’était endormie contre lui devant un feu d’artifice sans importance qui avait célébré un nouvel an à présent terminé. Elle semblait bien loin cette Blodwyn là. Il ne saurait dire ce qu’elle avait subi, si c’était quelqu’un qui avait choisi de lui faire du mal pour son propre amusement, comme si torturer d’autres personnes n’était qu’un jeu, ou bien s’il avait été victime du mystérieux projet live bait qui faisait subir Merlin seul savait quoi à ses victimes. Il ne saurait peut-être jamais à en juger les réponses de la jeune femme qu’il avait en face de lui, elle-même serait bien incapable de dire qu’est-ce qui lui était arrivé pour qu’elle ne le reconnaisse même plus, pire, qu’elle affirme ne pas le connaitre. Ils avaient surtout partagé des boissons ensemble, mais quand même, malgré les cuites qu’ils avaient connus, il savait qu’elle se serait souvenu de lui, si elle n’avait pas été victime d’on ne savait pas trop quoi. « J’ai dû vous confondre avec quelqu’un … » Il esquissa un léger sourire, du genre de ceux qui n’évoquaient absolument pas la joie. Il ne savait même pas pourquoi il disait ça, il ne l’avait pas confondue, mais ça semblait plus simple comme ça. « C’est moi qui suis désolé, je n’aurais pas dû vous interrompre comme ça. Vous devriez rentrer au chaud. » Il n’y avait rien qu’elle pouvait faire pour lui à part aller prendre soin d’elle au chaud. Il n’était pas en expert en grossesse, mais vu la taille de son ventre, le jour j n’était pas loin. Peut-être qu’il était plus sage qu’il la laisse tranquille, qu’elle puisse aller se reposer plutôt que de rester là à se faire observer par un homme qu’elle était persuadé de ne pas connaitre.

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 03/03/2013

Si elle voulait que tout soit prêt pour le grand festin, la rousse n’avait pas de temps à perdre : elle venait tout juste d’entrer au service de la famille Oswald-Appleby, elle ne comptait pas perdre son travail de sitôt, encore moins pour une rencontre hasardeuse avec un homme trop poussé sur l’alcool qui la prenait pour quelqu’un d’autre ! Avec la loi Bloodstream, c’était un véritable privilège pour les gens comme elle de marcher dans ces rues ; il lui fallait donc trouver à tout prix des cerises pour remplir sa part du contrat. S’énerver pour un rien semblait être une chose bien facile en ces temps sombres ; la victoire de Voldemort avait apporté beaucoup d’équilibre au monde des sorciers, il n’en restait pas moins, que même pour la jeune femme, la fermeture de Poudlard et la rupture avec la Russie étaient des événements assez perturbants : évidemment, elle avait tant de travail qu’elle ne se posait pas trop la question, mais elle avait l’impression de lire ces histoires sur toutes les lèvres, et personne ne semblait désireux de célébrer ça. Irrémédiablement, elle ne pouvait s’empêcher de craindre le retour de bâton si elle ne parvenait pas à satisfaire les attentes des Oswald-Appleby : ils étaient de grands sorciers, de nombreuses relations importantes assisteront au banquet du soir, et Merlin seul savait ce qu’ils feraient si les choses tournaient mal - à raison, puisqu’en somme, le moindre incident soulignerait à quel point elle est incompétente dans tout ce qu’on lui a appris pendant ses années à Poudlard. Alors qu’elle observait l’homme en face d’elle d’un oeil critique, la jeune femme soupira à ses paroles : il s’apaisait - mais en tout cas, elle était sure de ne pas le connaître, ils n’étaient certainement pas amis, elle était seulement enceinte après tout, ça ne voulait pas dire que sa mémoire était subitement devenue une passoire. Il semblait pourtant trop bienveillant dans ses paroles, il ne savait sans doute pas qu’il s’adressait à une née-moldue, qui, si elle n’était pas là, mériterait la Marque ou un long séjour à Azkaban. Immédiatement, sa main se porta sur son ventre, elle souffla à nouveau, avec la ferme volonté de ne pas se laisser abattre : « Je ne peux pas rentrer au chaud, pas encore, et de toute manière, le chaud ou le froid, ça change rien. » Comment pouvait-elle se permettre de parler avec tant de désinvolture à un sorcier ? Elle pinça les lèvres, trop de gens avaient tendance à faire les gros yeux quand ils voyaient son ventre, tant et si bien qu’elle s’en sentait presque épiée, en sucre glace, prête à fondre au moindre souci. « J’ai-beaucoup de choses à faire, alors à moins que vous me confondiez avec quelqu’un d’autre, je... vais reprendre ma route. » Si ses premiers mots avaient eu le ton de la critique, elle avait tenté de rendre la fin plus polie ; elle ponctua même le tout d’un sourire poli.

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Blodwyn avait été une personne importante pour lui, durant ce temps qu’ils avaient passé ensemble. Elle était partie du jour au lendemain, sans prendre le temps de dire au revoir, il ne savait pas vraiment pourquoi elle avait fait ça, mais il avait fini par admettre qu’elle avait eu ses raisons. Rapidement, il avait eu trop d’événements à gérer pour encore pouvoir se poser des questions sur la jeune rouquine. Lyse était morte, puis Alice. Alice avait été la meilleure amie de Blodwyn, c’était elle qui lui avait demandé d’aider la rousse. Il ne savait même pas si Blodwyn était au courant pour Alice, elle ne savait même pas si elle se souvenait encore de la sorcière. Elle était pourtant sa meilleure amie, à Poudlard, puis après encore. Au fond de la librairie dans laquelle ils travaillaient tous les deux, Alice lui avait souvent parlé de Blodwyn et ça semblait presque impossible que Blodwyn ait pu oublier tout ça. Elle l’avait oublié lui en tout cas, dans tous les malheurs qu’elle avait pu connaitre, avant ou après la victoire de Voldemort. Le ministère de la magie avait dû lui faire ça, quelque part entre le bannissement des nés-moldus, la loi bloodstream et le mystérieux projet live bait dont on ne savait pas encore grand-chose. Depuis la mort d’Harry Potter, le monde était devenu bien hostile, bien différent de tout ce qu’il avait connu avant ça. Il s’estimait heureux d’avoir simplement reçu la marque pour sortir d’Azkaban. S’il y était resté, il aurait pu faire parti de ceux qui avaient disparu de la prison et Merlin seul sait ce qui lui serait arrivé. Tout comme, Merlin seul savait ce qui était arrivé à la jeune Blodwyn. « Je ne suis pas médecin, mais je ne suis pas sûr que le bébé aime beaucoup le froid … » Peut-être que ça avait été presque mieux pour Lyse, qu’il soit à Azkaban pendant sa grossesse, sans quoi, il aurait certainement été toujours derrière elle à s’assurer que tout allait bien. Il y avait là encore, une partie de lui qui voulait s’assurer que Blodwyn et son bébé aillent bien. Même si elle ne se souvenait plus de lui, plus des pseudos fêtes qu’ils avaient connu ensemble, de l’alcool qu’ils avaient partagé, du feu d’artifice qu’ils avaient observé comme deux âmes en peine, lors de la nouvelle année, un an plus tôt. Ça n’avait pas d’importance si elle ne se souvenait pas. Lui, il se souvenait et ça suffisait pour qu’il veuille l’aider au moins un peu. « Est-ce que je peux vous aider ? Pour me faire pardonner de vous avoir retardé. Je vis ici, je connais bien le coin, je peux, peut-être vous aider à trouver ce dont vous avez besoin. » Il pouvait l’aider à repérer les boutiques fermées et ouvertes, c’était déjà ça. Il n’y avait plus grand-chose d’ouvert, enfin, il savait au moins où trouver les sucreries, puisque les confiseries étaient probablement les endroits préférés de son fils. Il savait où trouver ce dont il avait besoin, alors peut-être qu’il pourrait aider la jeune femme, l’aider à en finir vite avec tout ça, qu’elle puisse vraiment aller au chaud pour se reposer.

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 03/03/2013

Plus le temps passait, plus la rousse avait l’âpre sentiment d’être de plus en plus fustigée du regard, interrogée silencieusement par tous les gens qu’elle croisait : qu’avaient-ils tous à la regarder comme si elle était folle ? Etait-ce parce qu’Harry Potter était mort que tout le monde se comportait comme si la vie n’était plus faite d’aucune joie ? Elle ne voulait pas se sentir comme ça, parce que malgré le bannissement des nés-moldus, la famille Oswald-Appleby avait été assez généreuse avec elle pour lui donner une chance d’exister ici, malgré tout. Certes, il était évident que la victoire de Voldemort ne jouait pas en sa faveur, alors que les lois contre les gens comme elle se faisaient plus fermes encore ; que la Marque servait à inspecter avec soin la moindre utilisation de magie qu’elle faisait, que la loi Bloodstream l’empêchait d’avoir tout rapport d’amitié ou d’intimité avec un sorcier : peu importe, tout ce qui restait en sa mémoire, c’étaient les années qu’elle avait passées à aimer Daniel, le bébé de lui qu’elle portait encore ; jamais elle ne tournerait la page, jamais elle ne s’attacherait à qui que ce soit à nouveau, qu’il soit sorcier ou moldu, alors au fond, qu’est-ce que ça pouvait changer ? Ici, à chercher des cerises et autres mets pour le festin de ce soir, afin que le banquet des Oswald-Appleby soit parfait en tout point, la sorcière se sentait au moins utile, dans ce bien vaste monde. Il ne servait à rien de s’apitoyer sur la fermeture de Poudlard ou les disparitions d’Azkaban ou encore la fermeture progressive des commerces du coin : irrémédiablement, la société se relèverait, s’adapterait à ce nouvel ordre des choses. « Je ne suis pas médecin non plus, mais je crois que quoiqu’il arrive, il fait toujours trente-sept degré cinq pour le bébé. » Elle avait répondu avec plus de désinvolture qu’elle l’aurait voulu, épuisée d’être en proie à de nombreux regards en biais et attentions qu’elle ne méritait pas. Elle était une née-moldue, après tout ; elle n’était qu’un semblant de sorcier, il était logique qu’elle soit ici, plutôt que Mrs Oswald-Appleby - elle, il y avait bien d’autres aspects de la célébration de ce soir qu’elle devait préparer, comme sa tenue de soirée ou les invitations à envoyer de tous les côtés. Selon la loi Bloodstream, elle aurait pu atterrir à Azkaban pour parler de la sorte à ce sorcier qu’elle ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve, si bien qu’elle baissa rapidement les yeux, abattant une main réflexe sur son ventre. « Je suis une sang-de-bourbe. Vous n’êtes pas censé m’aider... à vrai dire, je ne suis même pas censée vous parler. Vous devriez... reprendre ce que vous faisiez. » Elle n’avait pas besoin d’aide, elle ne voulait pas avoir besoin d’aide : sa journée avait si bien commencé, elle avait eu sa barre de chocolat pour se remonter le moral, pourquoi est-ce qu’il fallait qu’elle rencontre des gens si bizarres en ce moment ?

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 15/01/2013

Revoir Blodwyn aurait pu être une bonne nouvelle pour Elwood. Il aurait pu s’agir là de belles retrouvailles qu’ils auraient pu célébrer avec une bonne bouteille de champagne, ou n’importe quelle autre boisson, tous les deux n’avaient jamais été très regardant quant à l’alcool qu’ils ingurgitaient pour finir avec une cuite leur permettant d’oublier leurs malheurs. Cependant, il n’en n’était rien. La pauvre Blodwyn n’avait pas l’air bien, elle n’avait même pas l’air d’être elle-même. Il semblait presque qu’il s’agissait d’une autre personne portant le déguisement de la Blodwyn qu’il connaissait. Pourtant, ce serait complètement stupide de prendre du polynectar dans le but de lui ressembler. Elle était une née-moldue, une femme qui n’avait rien à faire à Pré-Au-Lard. Le bannissement des nés-moldus faisait qu’elle n’avait pas le droit de se trouver ici. Les nouvelles directives du ministère de la magie étaient claire et tranchante, on punissait plus facilement les crimes aujourd’hui qu’auparavant, les cellules d’Azkaban n’avaient probablement jamais été pleine. Cela dit, elles se vidaient aussi vite qu’elles se remplissaient, que ce soit à coup d’exécutions publiques devant Gringotts ou parce que les sorciers abdiquaient et acceptaient de recevoir la marque pour quitter l’enfer qu’on vivait derrière les barreaux de la prison d’Azkaban ou encore parce qu'ils disparaissaient mystérieusement de leurs cellules. Blodwyn, elle n’aurait sans doute même pas sa chance à Azkaban, on la tuerait direct si on voyait qu’elle enfreignait les règles, qu’est-ce qu’ils pouvaient en avoir à faire de la vie d’une née-moldue. C’était imprudent pour elle, comme pour l’enfant qu’elle portait. Il haussa légèrement les épaules. « Je suppose que vous avez raison. Tant que votre corps arrive à réguler sa température. » Et sans doute que c’était plus difficile avec un bébé dans le ventre, il n’en savait rien. Ce qu’il savait c’était que, de façon générale, le froid ce n’était pas forcément ce qu’il y avait de meilleur pour la santé. « Désolé. Habitude de parent. Vous verrez on s’habitue vite à faire en sorte d’avoir le dernier mot. » Il passait probablement trop de temps avec Cayden, si bien qu’il avait presque oublié que la jeune femme en face de lui avait soufflé considérablement plus de bougies que son fils, qu’elle avait depuis plusieurs années déjà, dépassé la majorité et que vu qu’elle ne le connaissait pas – était étrangement persuadée de ne pas le connaitre – il n’avait aucun droit de lui dire ce qu’elle devait faire. « Vous êtes une née-moldue et c’est le cadet de mes soucis. » Sang-de-bourbe était une expression qu’il n’avait jamais appréciée. On ne lui avait certainement pas appris à juger les gens en fonction de leurs statuts de sang. Son père et sa mère avaient toujours fait en sorte que leurs enfants soient tolérants, ils avaient au moins réussi avec Cersei et lui. Sansa c’était une autre histoire. « Et j’étais en train de boire du whisky en regardant par la fenêtre donc, si je peux vous aider, ce sera forcément plus intéressant que de reprendre ce que je faisais. » Ce n’était pas difficile de toute évidence. Avec la fermeture de Poudlard, les clients se faisaient vraiment rares, ses journées étaient calmes et sans Cayden, le temps était particulièrement long. Aider Blodwyn l’occuperait un peu et puis, même si elle ne s’en souvenait pas, elle avait été son amie, évidemment qu’il voulait l’aider.

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 03/03/2013

Cerises, chocolat, neige. Futur festin. Banquet avec des invités parmi les plus influents du monde magique. Cérémonie. Evénement. Tout avait été clair dans la tête de la jeune femme jusque-là : elle avait eu des objectifs clairs, une journée réglée comme il fallait pour qu’elle ne perde pas une minute dans quelque distraction que ce soit. Selon la loi Bloodstream, elle n’était même pas censée être ici, alors atteindre le village de Pré-Au-Lard, même pour travailler pour une famille de sorcier, était un privilège pour elle. Elle ne pouvait pas se permettre de prendre du retard, ou de décevoir les Oswald-Appleby, ne pas finir les préparatifs pour les festivités – elle qui avait déjà tout bien planifié à son esprit. Il avait cependant fallu que cet inconnu vienne lui attraper le bras, l’observe comme si elle était un extraterrestre, et se mette à lui faire la morale sur le fait qu’elle ne devrait pas être dehors en de telles circonstances. Quelles circonstances, au fond ? La guerre ? Ou alors du fait qu’elle soit une sang-de-bourbe indigne d’être ici, mais qu’elle se permettait quand même de le faire, malgré la Marque qui la rendait visible par le Ministère dans le moindre de ses faits et gestes ? Les paroles du jeune homme entraient en contradiction avec cette première idée réflexe qu’elle s’était faite – et ce fut à son tour à elle de l’observer comme s’il était un extraterrestre. Il ne lui semblait pas anormal, à elle, de dire ce qu’elle était – une sang-de-bourbe, on l’avait toujours appelée, considérée ainsi. Elle aurait pu être bannie du monde de la magie ou exécutée sur la place publique devant Gringotts, mais elle faisait partie des chanceux. « Pourquoi ? Pourquoi vous voulez m’aider ? » Elle n’avait rien demandé, elle était capable de se débrouiller (dans la mesure du possible). « Si vous vous en fichez, moi pas. Si la police magique apprend que j’ai été en contact avec qui que ce soit ici, je serai envoyée à Azkaban, ou bannie. » Elle s’en fichait bien, au fond, de ce qu’il pouvait penser à traîner avec elle, ce qui lui importait, c’était de ne pas accoucher dans une geôle à Azkaban. Elle ne pouvait s’empêcher d’avoir cette méfiance au bord de l’esprit, cette désinvolture dans la voix. « Entre nous, vous devriez trouver quelque chose de plus constructif à faire. » Conclut-elle, dans la volonté de clôturer la conversation – d’une manière bien peu polie au fond, qui pourrait tout aussi bien lui coûter sa liberté, ou la petite vie que les Oswald-Appleby lui avaient généreusement offert.

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 15/01/2013

Le monde avait changé plus qu’il ne voulait le croire. Là, alors qu’il se retrouvait en face de Blodwyn, c’était la seule conclusion qu’il était capable de tirer. Elle avait changée. Il ne savait pas ce qu’ils lui avaient fait et au fond de lui, il ne voulait même pas savoir. Se mêler de tout ça n’était pas dans ses ambitions, la seule chose qui comptait vraiment pour lui c’était Cayden à présent, alors mieux valait qu’il se mêle de ses oignons et laisse tomber le reste. C’était compliqué, d’autant plus que c’était Blodwyn, c’était une amie. Il fallait croire qu’il était un peu trop loyal parfois, ou qu’il l’était redevenu au fil des mois qui avaient suivis sa dépression d’après Azkaban. C’était parce qu’il avait voulu aider Sansa qu’il s’était retrouvé à Azkaban, stupide idée. C’était parce qu’il avait voulu aider Cersei qu’il s’était retrouvé dans un sale état suite à cette griffure qui lui avait presque couté la vie. Si c’était à refaire – pour Cersei, certainement pas pour Sansa – il le referait sans hésiter. Ça avait quelque chose de stupide en ses temps de guerre d’agir ainsi. Il aurait sans doute mieux fait de tourner le dos à tous ses proches pour ne rester qu’en compagnie de Cayden au fin fond de la librairie. Il n’aurait même pas dû en sortir pour aller voir Blodwyn. Elle n’avait rien à faire ici, il ne comprenait pas ce qu’elle était venue faire là, mais en plus elle ne le reconnaissait pas. Il perdait son temps tout autant qu’il lui faisait perdre le sien. Cette rencontre n’avait aucun sens, il ne pouvait pas l’aider, il ne faisait que potentiellement leur créer des problèmes à tous les deux. La police magique tournait bien souvent dans les rues de Pré-Au-Lard et s’ils étaient vus ensemble, ils pourraient facilement avoir des ennuis. Il s’agissait là d’une chose qu’ils avaient certainement tous les deux envie d’éviter. « Par gentillesse, parce qu’il parait que ça se fait. » Si elle n’avait aucune idée de qui il était, il passait probablement juste pour l’harceleur du coin. Elle avait raison, il le savait, sans doute qu’il était plus sage d’arrêter d’insister et de la laisser tracer son bout de chemin sans chercher à en savoir plus, sans chercher à lui filer un coup de main, dont, de toute évidence, elle ne voulait pas. Il valait mieux pour lui comme pour elle, qu’il la laisse tranquille et qu’il retourne finir son verre dans sa boutique, il le ferait certainement à contrecœur, mais il le ferait. « Ok, d’accord, je vous laisse tranquille donc. » Il recula d’un pas comme pour appuyer ses propos. Il allait repartir en la laissant derrière elle, même si elle était enceinte jusqu’au cou, qu’il faisait un froid de canard dehors et qu’il était dans son droit de penser qu’elle était en danger toute seule ici. Elle ne voulait pourtant pas de son aide et continuer à insister, ça n’allait certainement pas faire avancer les choses alors autant s’arrêter là. « Désolé de vous avoir fait perdre votre temps. Faites attention à vous. » Il laissa échapper un léger soupire, reculant d’un pas sans réussir à lâcher la jeune femme du regard. Physiquement, elle avait tout de Blodwyn et pourtant elle lui en était en tous points différente. Il ne saurait probablement jamais pourquoi, il ne savait même pas s’il le reverrait un jour, si jamais elle finirait par se souvenir de lui, des moments qu’ils avaient passé ensemble pendant la guerre. Il finit cependant par faire volte-face, s’efforçant de ne pas jeter un dernier coup d’œil derrière son épaule alors qu’il s’éloignait rapidement vers sa boutique.