I. TON PERSONNAGE ET LA SITUATION ACTUELLE ?

Snow s’est réfugiée à Paris après la bataille de Poudlard, mais ce n’est pas pour ça qu’elle oublie son pays. La victoire de Voldemort a ruiné ses chances de vivre dans son propre pays. Harry est mort, et tout ce qu’elle a pu faire pour survivre, c’est s’enfuir. Elle se sent incomplète. Incomplète parce qu’elle n’a jamais pu terminer ses études, parce qu’elle n’a pas choisi de quitter ses parents et de s’installer tout de suite loin d’eux, parce qu’à cause de toutes ces pertes qu’elle a subies ces derniers temps, sans avoir eu le temps de faire son deuil. Elle est fortement déçue aussi. Elle a tant travaillé avec l’Armée de Dumbledore. Ils avaient fait tellement de progrès tous ensembles. Mais force est de constater que, même si c’était impressionnant pour des gens de leur âge, c’était insuffisant pour faire face à tant de magie noire. Mais elle reste persuadée qu’ils avaient presque réussi, et qu’il faut continuer à se battre.

II. TOUT-A-SAVOIR : Snow adore manger. C’est simple, elle a très souvent quelque chose dans la bouche. Depuis qu’elle vit en France d’ailleurs, elle fait le bonheur de la boulangerie en bas de chez elle. Croissants, pains au chocolat, tartelettes aux fraises, millefeuilles, tout y passe. Heureusement pour elle, elle a un très bon métabolisme et ne prends pas un gramme. (1) ◊ La jeune fille est une adepte de la mode moldue. Elle a tout un tas de magazines chez elle et s’amuse à recréer les looks et les coiffures qu’elle y trouve. Ca lui change pas mal les idées de penser à autre chose qu’à la guerre, à Voldemort, à Harry, à Doraleen. (2) ◊ Elle fait souvent la cuisine, mais rate la moitié de ses recettes. Des fois c’est tout simplement immonde, mais des fois, c’est juste l’aspect qui est raté, le gout lui, est là. (3) ◊ Depuis qu’elle a appris que son père biologique était un mangemort, elle fait souvent ce rêve où elle se retrouve nez à nez avec son père biologique. Généralement, s’en vient une longue bataille, ainsi que des cris, des insultes, des reproches, mais ça se termine toujours par le fait que ce soit son père naturel qui l’assassine, la réveillant brusquement à coup sûr. (4) ◊ Sa baguette a été brisée lors de la bataille à Poudlard. Il lui a fallu un moment avant de se décider à en racheter une nouvelle à Paris. Elle ne pouvait pas se résoudre à acheter autre part que chez Olivander, mais la sienne faisait vraiment trop de siennes. Par exemple, une fois, elle a voulu se faire de la lumière avec sa baguette dans l’obscurité pour rentrer dans son appartement, mais elle a mis le feu à la porte. Maintenant, elle en a une nouvelle, toute petite d’ailleurs. Mais comme on dit, c’est la baguette qui choisit son sorcier. (5) ◊ Elle écrit des lettres sur lesquelles elle raconte tout ce qui lui arrive, tout ce dont à quoi elle pense. Toutes ces lettres sont adressées à Doraleen Moriarty. Elle sait bien que sa meilleure amie est décédée, elle a entendu de ses propres oreilles son nom sur la radio pirate, mais ça l’aide à se souvenir d’elle, et puis, ça lui sert aussi de thérapie dans un sens. (6) ◊ Elle adore apprendre à parler le français, et progresse rapidement. D’ailleurs, elle a tellement aimé qu’elle a même commencé à apprendre le japonais. Juste pour, vous savez, essayer de renouer avec ses racines, un truc comme ça. (7) ◊ Depuis toute petite, elle se ronge les ongles, surtout quand elle est stressée. (8) ◊ La seule personne avec qui Snow a gardé contact en Angleterre est Neville. (9) ◊ Dernièrement, elle se mélange de plus en plus aux moldus. Ces interactions avec des personnes n’ayant pas pour centre de conversation Voldemort et sa prise de pouvoir lui font beaucoup de bien. Ca lui donne presque l’impression d’avoir une vie normale, le temps de quelques minutes. (10).

C’est au cours d’un soir glacial de Février que des cris s’élevèrent dans la maison Lowell. Emily, une jeune femme d’origine japonaise dont la famille s’était installée en Angleterre depuis deux générations, venait d’accoucher dans la maison de son amie Michelle et de son futur mari Henry. Tout avait déjà été planifié : Emily accoucherait ici dans le secret, et après quelques jours de repos, s’en irait sans jamais donner de nouvelles. Henry prit le bébé, et sortit de la chambre sans se retourner, sans qu’Emily puisse voir l’enfant, comme prévu. Michelle qui s’était occupée de l’accouchement, prit soin de son amie et la consola des heures entières avant que celle-ci ne s’endorme. Ce n’est que plus tard, lorsque les deux fiancés regardaient le poupon dormir paisiblement qu’ils décidèrent de l’appeler Posy, comme la grand-mère d’Emily qui avait aidé à organiser tout cela dans le secret le plus total, et Snow, car c’est ainsi qu’ils avaient toujours voulu appeler leur futur enfant. C’est ainsi que Posy-Snow est née. Enfin, c’est ce que sait la jeune fille en sait en tous cas. Snow, comme tout le monde l’appelle maintenant, sait tout du début de sa vie. Du rejet d’un père, sang-pur révulsé à l’idée d’engendrer une descendance tâchée, et de l’abandon d’une mère moldue perdue, terrifiée à l’idée de mettre au monde un bébé doté de quelque chose dont elle ne savait rien. Très tôt, Henry et Michelle Lowell lui expliquèrent son histoire, avec des mots très simples, pour que la petite fille qu’elle était comprenne. « Oui ta mère t’aimait ma chérie, mais elle avait très peur de ne pas savoir comment t’aider à grandir correctement avec cette magie qui vit en toi. Elle a préféré laisser papa et maman prendre soin de toi, te protéger, et t’aider à devenir une grande personne car elle avait peur de ne pas réussir à la faire toute seule. » Snow n’a aucun souvenir de ses parents biologiques. Comment le pourrait-elle d’ailleurs ? Pour elle, ses vrais parents, ce sont ceux qui l’ont élevée, aimée, et éduquée admirablement et elle estest fière aujourd’hui. Fière d’être devenue celle qu’elle est, grâce à eux. Elle sait pertinemment que son enfance n’aurait pas pu être plus heureuse autrement. Elle a très vite compris tout ce que ses parents ont fait pour elle, dès sa naissance, alors qu’ils n’avaient aucune obligation. C’est pour cela, en premier lieu qu’elle est infiniment reconnaissante.

Posy-Snow a grandit sans trop se soucier du statut de son sang. Mais uniquement grâce à ses parents. Sa mère est une née moldue et son père est un sorcier de sang-pur. C’est l’un des rares qui fasse exception dans la vision des sang-purs de Snow. En effet, il a rompu tout contact avec sa famille en épousant sa femme. Sa famille l’a déshérité en apprenant la nouvelle, il était hors de question qu’il souille le sang noble des Lowell et en soit récompensé en plus. Elle est au courant de tout ça, mais ses parents n’ont jamais fait de différence durant toute son enfance, c’est pourquoi elle-même n’y prête pas attention. C’est la même chose avec les moldus, même si ses parents lui ont souvent répété qu’il valait mieux que les moldus ne connaissent pas l’existence de la magie. C’est pourquoi, en dehors des parents et des sœurs de Michelle, personne n’étaient au courant de leur monde magique. Pour le reste de la famille, Henry était écrivain, Michelle était mère au foyer, et Posy-Snow avait été adoptée dans un orphelinat conventionnel. Tout cela n’a jamais empêché Snow de s’entendre à merveille avec ses cousins et ses cousines. Le fait qu’elle est toujours été discrète facilitait le mensonge par omission, et personne ne se formalisait de ses silences lorsque les autres enfants parlaient de l’école. Et cela ne changea pas lorsqu’elle-même commença l’école. Pour tout le monde, elle partait en internat dans une école en Ecosse, seule volonté sur le testament de ses parents (c’était quand même commode d’avoir une enfant adoptée pour expliquer certaines choses). En réalité, même si elle était discrète, ce fut l’effervescence dans la petite maison de banlieue londonienne lorsque la petite Snow reçu sa lettre de Poudlard. Partagée entre son excitation de découvrir Poudlard dont ses parents lui avaient tant parlé, d’en savoir plus sur la magie, mais aussi sa tristesse de quitter sa famille, la jeune fille fit vivre à ses parents l’été le plus bruyant de toute leur vie depuis qu’elle y était entrée.

Poufsouffle. Posy-Snow poussa un soupir de soulagement en retirant le Choixpeau pour le rendre au professeur McGonagall. C’est en s’installant à côté d’une jeune fille rousse à qui elle offrit un large sourire, que la petite nouvelle se dit que tout compte fait, ce ne serait pas si difficile d’être si loin de ses parents pendant une année. Elle se sentait déjà comme chez elle avec tous ces enfants comme elle. Et elle ne se trompait pas. Une semaine plus tard, elle et sa nouvelle amie Doraleen, la petite rousse du banquet, avaient trouvé toutes seules le chemin des cuisines, où les elfes s’étaient fait un plaisir de leur offrir des tas de petites pâtisseries et de leur raconter bon nombre d’histoires sur Poudlard. Ces petites escapades devinrent une sorte d’habitude pour les deux amies, qui préféraient prendre leur dessert ici que dans la grande salle. Bien qu’elle ait été une très bonne élève, elle a toujours eu du mal avec l’autorité. C’est pourquoi elle s’est souvent retrouvée en retenue, surtout à partir de sa cinquième année. Ombrage avait facilement réussi à détrôner Rogue dans son rôle du professeur qu’elle détestait le plus. Cette horrible sorcière n’avait cessé de dénigrer la mort de Cédric depuis son arrivée, et ça, Snow ne l’avait pas supporté. Cédric avait été un bon ami de la jeune fille. C’était intolérable. Personne ne méritait qu’on crache sur sa tombe ainsi. C’est d’ailleurs à cause d’elle, de ses mensonges, et de ses cours médiocres que Snow a décidé d’intégrer l’armée de Dumbledore. Elle a beaucoup appris grâce à cette armée. Elle a d’ailleurs autant appris en une année avec l’AD qu’en quatre années (le professeur Lupin lui était un bon professeur) de cours de Défense contre les forces du mal. C’est d’ailleurs là qu’elle a appris à connaître des élèves qu’elle ne connaissait que de vue parfois. Elle s’est beaucoup attachée à eux. Elle les considérait comme sa famille, même s’ils n’étaient pas de la même maison. C’est d’ailleurs là qu’elle a appris à connaître un peu plus Harry et à l’apprécier. Elle lui en avait voulu lors du tournoi des trois sorciers. Elle pensait qu’il volait la vedette à Cédric, qui pour une fois faisait la renommée des Poufsouffle. Pour autant, elle n’avait pas été de ceux qui l’avaient malmené toute l’année. Ce n’était pas son genre. Perdre son ami avait été difficile, et elle espérait ne plus avoir à revivre ça avant un très long moment. Pourtant, ça ne faisait que commencer.

Voldemort était de retour, et Harry était mort. Et Snow se retrouvait à Paris, loin de ses amis, loin de sa famille, loin de tout. Au moins, elle avait Hester ici. Ici, elle était son amie et sa famille. Pourtant, ça n’avait pas très bien commencé entre elles deux. A l’école, elles avaient cette sale habitude de rivaliser pour des broutilles. Mais c’était loin tout ça. Maintenant, elles vivaient même ensemble. Elles partageaient un petit appartement dans le quartier sorcier de Paris. Elle l’avait retrouvée ici, peu de temps après être arrivée en France. Son nom signait un article dans la gazette que la jeune fille parcourait frénétiquement en déjeunant. Elle avait ressenti un énorme soulagement en lisant le nom de la jeune blonde. Le soulagement de savoir qu’elle allait bien, et un élan de patriotisme, en voyant le nom de quelqu’un qu’elle connaissait, et qui venait de chez elle. Après ça, Snow avait décidé d’aller la voir, au journal. Elle était le seul lien qui existait ici avec sa vie d’avant, et elles s’étaient rapprochées toutes les deux, lors de leur dernière année à Poudlard. Snow ne voyait plus Hester comme une rivale, mais comme une alliée à ce moment-là, et comme une amie. Une amie qui s’était installée dans le même pays qu’elle. C’est comme ça qu’elle avait trouvé Hester. Elles s’étaient rebellées ensemble, et maintenant, elles se remettaient doucement ensemble de cette terrible épreuve. Et il fallait apprendre à vivre ainsi, une nouvelle vie, dans un nouveau pays, l’une pour l’autre, sans nouvelles de leurs familles respectives.

« Chère Doraleen,
Nous venons à peine de mettre la touche finale à l’appartement. Biensur, il reste encore quelques petites choses à apporter, et ce sera encore long avant que nous ne soyons réellement installées, mais au moins maintenant, on peut vivre dedans. Il est très joli, chaleureux, petit mais on ne s’y sent pas à l’étroit. Je n’arrive toujours pas à me faire à l’idée que je vis avec Hester. Tu te souviens à l’école, toutes ces petites choses qu’on trouvait pour rivaliser l’une contre l’autre ? Ca me parait tellement loin tout ça. Maintenant, je suis très reconnaissante de l’avoir avec moi. Elle est un peu comme mon ancre, celle qui me ramène à l’Angleterre alors que je vis ici. J’espère que c’est un peu comme ça pour elle aussi. La pauvre n’a pas de chance non plus. Enfin, qui en a maintenant, du côté des bons hein ? Je me le demande souvent. Tu vas trouver ça bizarre mais, des fois je me dis, que je ferai mieux d’abandonner la magie, de m’encrer réellement ici et de construire ma vie avec les moldus. Ca me parait tellement plus simple d’être l’une d’entre eux en ce moment. Je sais que je ne pourrai jamais le faire. Oublier ma vie d’avant, mes parents, vous, tout ce qui s’est passé, tout ce pourquoi on s’est battus, mais le seul fait d’y penser me soulage en quelque sorte. »
Une lettre à Doraleen parmi tant d’autres.

« Cher Neville,
Il y a maintenant un mois que je suis arrivée en France. J’ai eu le temps de trouver un appartement, et de retrouver Hester, qui elle aussi était arrivée là plus tôt. J’ai été soulagée de la retrouver saine et sauve. Je n’arrive toujours pas à croire que nous ayons tout perdu. On avait travaillé si dur. Mais je suppose que ce n’était pas assez pour vaincre un sorcier à la magie aussi noire que lui. Peut-être aurions-nous eu une chance si Dumbledore avait encore été en vie ? Même si nous avons perdu, je reste persuadée que nous n’étions pas si loin de la victoire. Dans tous ce chaos, je n’ai pas eu le temps de trouver d’autres personnes à amener avec moi. Le professeur Burgess-Holmes s’est fait prendre pour me laisser le temps de partir. Je ne pouvais me résoudre à revenir chercher après vous, et le laisser se sacrifier pour rien. J’espère qu’il est encore en vie, et qu’il va bien. Je m’en veux autant que je lui en suis reconnaissante. Un mois déjà. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à toi, à vous. Poudlard me manque. L’AD me manque. C’est fou comme ici tout me parait calme et irréel. L’Ordre du Phénix est-il toujours debout ? Je n’ai aucune idée de ce qui se passe maintenant. Dis-moi que tu es sain et sauf toi aussi. Je me doute que tu dois également être recherché. Fais attention à toi. Reste en vie. S’il te plait.»
Première lettre à Neville.