I. TON PERSONNAGE ET LA SITUATION ACTUELLE ? Longue chevelure d'un roux flamboyant, yeux vert, de légères taches de rousseur principalement sur le milieu du visage, une taille moyenne et un physique bien moins remarquable que l'original : Voilà ce que je suis devenue aujourd'hui. Ou du moins, voilà qui je deviens à chaque fois que je quitte le Terrier. Lucy Weasley, cousine éloignée dont les parents sont décédés l'été passé. Si j'avais le choix, vous pensez bien que j'aurais certainement choisi, ou plutôt volé, la morphologie d'une personne plus plaisante à regarder, mais que ma belle-famille héberge une jolie suédoise sortie de nulle part aurait certainement été beaucoup moins crédible. D'ailleurs, je me suis pour cette fois tue à ce propos, consciente que risquer leur vie pour moi était un sacrifice bien plus profond que celui de passer quelques heures par jour tout au plus dans le corps d'une autre personne. Personne totalement inconnu à la famille Weasley bien entendu, puisque le corps que j'arbore appartient en réalité à une moldue française que j'ai pratiquement scalpé avant mon retour au Royaume-Unis. Brillante idée, n'est-ce pas ? A vrai dire, il me fallait un moyen de revenir et celui-là m'avait semblé être le meilleur, même si la plupart de mon entourage se plaît à penser que j'aurais mieux fait de rester en France pour raison sécuritaire. Pourtant, avais-je seulement le choix ? Sûrement, oui, mais je ne pouvais me résoudre à laisser mes allier, mes amis, risquer chaque jour davantage leur vie pendant que je préservais la mienne en restant à l'écart d'une chose qui me touchait tout autant, voir même peut-être plus que certains. Alors, le polynectar est devenu depuis quelques semaines mon meilleur ami, mais aussi l'unique moyen de préserver ma vie étant donné que je ne peux me permettre de sortir sous ma véritable identité puisque mon nom figure sur les listes du ministère, placé dans la catégorie des créatures dangereuses, sous-entendu à abattre. Dégradant n'est-ce pas ? Comprenez maintenant pourquoi je me bats.

   II. TOUT-A-SAVOIR :Fleur est née en France et a étudié à Beauxbâtons. Brillante élève, c'est sans grand mal qu'elle a obtenue la totalité de ses diplômes. ◊ Elle est à demi vélane de par sa grand-mère. ◊ Elle a une petite-soeur prénommée Gabrielle, à qui elle tient plus qu'à sa propre vie ◊ Durant ses études, sa matière de prédilection était les sortilèges. Armée d'une baguette, Fleur est redoutable. ◊ Elle a participé au Tournois des trois sorciers durant l'année 1994/1995. Événement durant lequel elle a rencontré celui avec qui elle s'est mariée deux ans plus tard, William Weasley. ◊ Après ses études, elle a souhaité travailler en Angleterre pour améliorer son anglais et a trouvé un emploi à la banque Gringotts. Emploi qu'elle a dû quitter suite la victoire de Voldemort, ne pouvant plus se permettre de rester à découvert. ◊ Elle a d'ailleurs regagné la France suite à la bataille de Poudlard, sur les conseils de son mari et n'est revenu qu'au début du mois de novembre, ne pouvant plus se résoudre à rester inutile plus longtemps. ◊ Elle fait partie de l'Ordre du Phoenix. ◊ A cause de son statut de demi-vélane, son nom figure sur la liste des créatures dangereuses faite par le ministère. ◊ A son retour d'Angleterre, elle et William ont emménagés au Terrier. ◊ Elle se voit forcée de boire du polynectar à chaque fois qu'elle quitte le Terrier, ou que quelqu'un s'y rend lorsqu'elle y est, afin que personne ne sache qu'elle est ici, mais aussi pour protéger les Weasley qui risquent leur vie en l'hébergeant. ◊ Malgré qu'elle vive depuis plusieurs années en Angleterre, elle arbore toujours un accent français. Beaucoup moins important qu'à son arrivée, mais toujours audible. ◊ Froide et arrogante au premier abord, elle est légèrement snobe envers les personnes qu'elle ne connaît pas et même si elle essaye d'amoindrir ce défaut, son naturel revient bien souvent au galop. ◊ Un brin terre-a-terre, elle manque souvent de tact lorsqu'elle s'adresse aux gens et use relativement souvent de sarcasmes. Néanmoins, elle a véritablement un bon fond et serait prête à tout pour protéger les personnes qui lui sont chères. ◊ Son visage d'ange attendrit la plupart des gens, mais derrière ce faciès se cache une véritable battante, une fille forte et intelligente qui n'hésiterait pas à user de sortilèges impardonnables pour sauver sa peau. ◊ Elle qui ne semble pas capable de faire du mal à un boursouflet a déjà tué quatre personnes. Tous des mangemorts, ou partisans non officiels du Seigneur des Ténèbres. ◊ La jeune française a le sens des valeurs, c'est une fille loyale. Lorsqu'elle promet quelque chose, elle le fait, quoi que cela lui en coûte.

D'aussi loin que je m'en souvienne, j'avais toujours été cette fille sûre d'elle, un brin snob qui marchait la tête haute en toute circonstance. Petite déjà, j'avais une estime de moi-même à toute épreuve. Rien ne pouvait me résister, ou du moins, c'est ce que je pensais, c'est ce que je pense toujours. Oui, j'estime que les seules barrières dans la vie sont celles que nous nous mettons nous-même alors, jamais je n'ai cru bon de sous-estimer mon potentiel. La nature m'avait doté d'intelligence. Intelligence que j'ai utilisé au fil des années pour augmenter mon savoir et c'est ce savoir qui m'a mené là où je suis aujourd'hui. Certes, sûrement n'était-ce pas l'avenir dont je rêvais et ma place actuelle en ce monde est bien loin des espérances que j'avais, mais depuis petite ma seule ambition était d'être utile à ce monde. Ai-je atteint mon objectif ? Je pense. Ou du moins, je suis sur la bonne voie, même si je ne peux aujourd'hui dire avec exactitude durant combien de temps encore je pourrais continuer mon chemin...




C'est avec grâce que j'exécutais une chorégraphie parfaitement apprise entre les tables de la grande salle de l'école Poudlard. Comme d'habitude, tous les regards étaient braqués sur moi et cela n'avait pour incidence que d'accentuer mon si joli sourire. Je ne pouvais m'empêcher de jeter un oeil à tous ces garçons qui semblaient si ébahis en me voyant, toujours aussi ravie de voir à quel point ma perfection se reflétait dans leur yeux. Toutefois, la décoration de ce château à la si bonne réputation ne me plaisait guère. En effet, nous étions bien loin de la distinction intérieure de Beauxbâtons, mais je me plaisais à penser que ma présence en ces lieux donnait un coup d'éclat à la salle.




Je faisais partie de la délégation de mon école, venue de France avec quelques-unes de mes camarades les plus brillantes et toutes espérions être choisi pour participer au Tournoi des trois sorciers. Bien sûr, j'étais certaine que la championne de Beauxbâtons cette année, ce serait moi et c'est donc avec confiance que j'avais placé mon nom dans la coupe le soir de mon arrivée et sans grande surprise qu'il en était ressortit le lendemain. Anxieuse ? Oui, je l'étais probablement, mais le premier sentiment qui m'avait envahi à ce moment-là c'était de la fierté.

De la fierté, oui, c'est ce que j'avais ressentit et celle-ci ne m'avait pas quitté, pas même lors de la première épreuve. Pour dire vrai, celle-ci m'avait paru plutôt aisée. Voler un œuf à un dragon, quoi de plus facile ? Bon, avec un peu de recule il est vrai que cela me paraît beaucoup plus dangereux que j'en avais l'impression sur le moment, mais au final je ne peux que m'admirer pour avoir une nouvelle fois occulter mon anxiété, car celle-ci aurait sûrement pu me coûter la vie. D'ailleurs, je ne crois pas mentir en disant que chacun des champions s'en était sorti avec une certaine facilitée, si on faisait abstraction de la prestation de Potter bien entendu, l'un des deux champions de Poudlard. Décidément, je ne trouvais définitivement aucun prestige à cette école, du moins jusque là, puisque la deuxième tâche avait finis par m'ouvrir les yeux sur ce qu'était réellement ce tournoi, ainsi que je dois l'avouer, sur la nature humaine. Est-ce à partir de ce jour que je me suis quelque peu adoucit envers mes concurrents ? Indéniablement. En effet, cette fameuse deuxième tâche consistait à aller récupérer une personne qui nous était chère, Gabrielle ma petite-soeur pour ma part, au fond du lac de Poudlard. Malheureusement, j'avais échoué et dû abandonner l'épreuve avant la fin, laissant ainsi ma sœur au fond de ce lac, aux proies des créatures qui y vivaient. Néanmoins, ce Potter que j'avais si durement jugé auparavant ne s'était pas contenté de sauver son ami Ronald, il avait aussi libéré ma sœur, faisant ainsi abstraction de son envie de gagner en prédominant ce qui à ses yeux semblait le plus important : les autres. Je ne sais réellement ce que j'aurais fait à sa place, si j'aurais délaissé ma potentielle victoire pour sauver une personne inconnue, mais en toute franchise, je pense que non. C'est donc sans retenue que je l'ai remercié, lui et son ami qui avait séjourné auprès de ma soeur sous cette eau et c'est à partir de ce moment que j'ai compris la raison pour laquelle ce Potter avait été choisi, parce qu'il était bien sûr courageux, mais aussi parce qu'il avait quelque chose que nous, les autres champions, ne connaissions pas : la solidarité, peut-être même l'amour de notre prochain.

Mais ce Potter n'avait pas été le seul à briser ma froideur ce jour-là, puisque j'avais aussi fait la connaissance d'un garçon qui s'était avéré être le frère aîné de Ronald. Définitivement, ma vision des anglais avait changé ce jour-là, ou du moins de trois d'entre eux, car il aurait certainement fallut bien plus que cela pour que l'Angleterre me paraisse égale à la France.




A ce moment-là, je m'étais dit que quand bien même ces épreuves avaient été difficiles, je ne pouvais les regretter, car elles m'avaient permise de rencontrer William. Ce garçon dont j'étais dès le premier regard tombé éperdument amoureuse. Il n'avait rien de particulier, rien de plus que les hommes que je fréquentais habituellement, sûrement même beaucoup moins, mais ce charme, ce charisme qu'il dégageait ne m'avait pas laissé insensible. Toutefois, ce qu'il s'est passé ensuite m'a définitivement fait douter de mes pensées. Ces épreuves que jusque là j'avais trouvé rudes n'étaient rien en comparaison de la dernière. Le labyrinthe. Un endroit effrayant dont la seule issue était un trophée. Un trophée protégé par maintes créatures et sortilèges, par maintes obstacles, bien plus terrible que le labyrinthe en lui-même qui déjà ne m'avait pas mise à l'aise. Quoi que pas mise à l'aise était un euphémisme à côté de la réalité de ce que j'avais réellement ressentit dans cet endroit, car pour la première fois depuis le début de ce qu'on aurait pu qualifier comme jeux, aussi cruels soient-ils, j'avais réellement eut peur. Plus une simple peur de perdre, non, peur pour ma vie, peur de ne jamais plus ressortir de cet endroit. D'ailleurs, je ne saurais réellement me souvenir avec exactitude de ce qu'il s'était passé ce jour-là, je ne saurais même décrire la manière dont j'avais échoué et je n'avais aucune idée de l'endroit ni la manière dont on m'avait retrouvé, mais j'avais su quelques temps après cela qu'une nouvelle fois, un membre de la famille Delacour devait sa vie sauve à Harry Potter.

Toutefois, d'autres n'ont pas eu la même chance que moi, puisque c'est lors de cette épreuve que le deuxième champions de Poudlard a perdu la vie. Le moment où Harry et lui sont réapparu fut l'un des pires de toute ma vie, l'un des plus étrange aussi. Chacun avait semblé hurlé de bonheur en voyant que les deux anglais tenaient la coupe de la victoire, mais lorsque la foule a compris que l'élève prénommé Cédric avait perdu la vie, ces cris de joie se sont transformés en quelque chose qui glaçait le sang. La vision de ce garçon était tout bonnement insupportable, sans parler de la vision de ce père pleurant sur le corps de son fils et d'Harry, arraché à cet ami qu'il avait certainement dû voir succomber sous ses yeux. La peine que j'avais ressentit ce jour-là restera gravé en moi à vie, car je ne pourrais effacer ces images de mon esprit, aussi durs soient les événements qui se dérouleraient ensuite.

C'était la première fois que je me rendais compte de la cruauté de ce monde, la première fois que je voyais la mort et la première fois que je comprenais réellement l'importance d'une vie. Cette journée fut certes terrible, mais elle marqua un nouveau départ dans ma vie.




Nouveau départ, effectivement, puisque dès la fin de mes études j'avais décidé de quitter la France pour l'Angleterre afin de perfectionner mon anglais, bien que cette décision ne fut pas qu'une question de langue, car ma relation avec Bill s'était avérée être plus qu'une amourette de passage. C'est d'ailleurs très rapidement, à peine une année après notre rencontre, que nous nous sommes fiancé, certains de vouloir unir nos vies et c'est aussi à cette période que j'ai pour la première fois rencontré les Weasley. Ils étaient tous très charmants, bien que Molly, la mère de Bill et sa petite soeur, Ginevra, ne semblaient pas ravies de me voir dans leur demeure. Toutefois, je me plaisais à participer aux tâches ménagères, ainsi qu'à créer des liens avec ceux qui deviendraient ma belle famille.

J'avais aussi trouvé un emploi, à la banque Gringotts. C'était gratifiant de travailler dans un endroit si prestigieux et cela m'aidait beaucoup à contrer mon accent français beaucoup trop prononcé. La vie me semblait belle et je crois que j'étais véritablement heureuse, toutefois, un nouvel obstacle vint se dresser dans nos vies ou plutôt, une nouvelle bataille. Après le tournoi des trois sorciers, j'avais appris le retour de celui dont on ne prononce pas le nom. Personne ne semblait y croire et je dois avouer qu'au début, moi non plus je n'étais pas convaincu, mais comment ne pouvais-je faire confiance à celui qui nous avait sauvé la vie à moi et ma soeur, comment ne pouvais-je faire confiance à Harry Potter ? Il fallait avouer que je lui devais bien cela. De plus, ma belle famille semblait si convaincu par ce retour que je ne pouvais me permettre de douter, quand bien même la presse se plaisait à traiter Harry de menteur. Néanmoins, à peine une année plus tard, la vérité avait éclaté après une bataille à laquelle avait participé Harry, mon beau-frère Ronald et sa soeur Ginevra, leur amie Hermione et bon nombre de leurs camarades, ainsi que des membres de l'ordre du phoenix. Cette année fut relativement mouvementée d'ailleurs, puisqu'Arthur, le père de Bill fut agressé et la liste des décès s'allongea puisque Sirius, le parrain de Harry décéda lors de cette bataille au ministère. Bataille qui avait néanmoins permis d'affirmer la vérité au grand-jour : Le Seigneur des ténèbres était bel et bien revenu, faisant ainsi accroître la peur qui régnait déjà dans le monde des sorciers.

Néanmoins, ce ne fut pas la pire année de ma vie, puisque celle suivante, une nouvelle bataille éclata, à l'intérieur même de l'école Poudlard cette fois, opposant mangemorts à ceux qui déjà étaient présent au ministère, mais pas seulement, puisque moi aussi, j'y étais, ainsi que la plupart des membres de l'ordre du Phoenix. Ce fut terrible et quand bien même j'en sortis indemne, ce ne fut pas le cas de Bill, qui lui s'était fait mordre par un loup-garou. Fort heureusement, celui-ci était sous sa forme humaine lors de l'attaque, ainsi mon bien aimé ne garda que de légères séquelles de l'affrontement, si on occulte les cicatrices qui joncheraient à présent son visage à vie. Je crois que ce que j'avais ressentit ce jour-là fut pire que l'impression que j'avais eue d'abandonner ma soeur lors des jeux de Poudlard, car lorsque j'avais vu le corps inerte de Bill, j'avais réellement cru perdre une part de moi. Comme si l'on m'avait arraché le coeur. Ainsi, d'apprendre quelques heures plus tard qu'il s'en sortirait sans contrecoup m'avait enchanté, même si la réaction de certains des membres de mon entourage m'avait quelque peu surprise. Me pensaient-ils à ce point égoïste et superficielle ? Croyaient-ils que parce que Bill venait d'être défiguré, je souhaiterais me séparer de lui ? Je n'ai jamais réellement su ce qu'ils avaient tous pensé durant cette période, mais le comportement de certains Weasley avait radicalement changé envers moi après cet événement. Au fond, je ne croyais pas être différente, mais sûrement le fait que je tienne à présent à ces gens comme à ma propre famille n'était pas étranger à ce nouveau regard qu'ils portaient sur moi.




Mon mariage, le plus beau jour de ma vie, celui depuis lequel Bill et moi étions à présent unis pour la vie. Le préparer fut réellement un dur labeur, mais j'avais pu compter sur ma belle-famille qui de bon coeur avait contribué à cette si belle journée. Les voeux échangés, puis une soirée endiablée. Que demander de plus ? Ce jour aurait quasiment pu être marqué d'une pierre blanche comme la journée la plus heureuse depuis des mois, mais c'était sans compter sur ce fameux message qui était arrivé comme de nulle part, semant la panique chez les invités, nous prévenant que le ministre était tombé et que le Seigneur des ténèbres venait de prendre le pouvoir. Si je me souviens bien, cela m'avait figé. Outre le fait que ma soirée de mariage était gâché, je m'étais alors imaginé ce que serait notre vie à présent. Les images défilaient dans ma tête et toute part de bonheur semblait s'en être allée. Nous qui depuis tant de temps combattions contre l'oppresseur, avions de par ce message quasiment l'impression d'avoir perdu. Oui, tout espoir semblait s'en être allé et je crois que sans la présence de Bill, je me serais certainement écroulée sur le sol sans oser bouger. Après tout, que faire après pareille nouvelle ? Comment encaisser de manière si brève une information que nous avions tant redoutée, que nous avions tout fait pour combattre ? Je n'en croyais pas mes yeux, je ne voulais y croire, mais malheureusement, le temps d'action était écoulé et jamais nous ne saurions sortis indemne de ce jardin si nous n'avions pas tous fuit. La plupart des invités s'en étaient allés juste après l'annonce et moi, j'avais simplement pris le bras de Bill afin de transplaner vers notre nouvelle demeure : la chaumière aux coquillages. Cet endroit qui devait être celui de notre nouvelle vie, celui d'un nouveau départ. Au fond, ça l'était, mais c'était bien loin d'être le début de vie d'épouse auquel j'avais songé...




A peine plus de la moitié d'une année s'était écoulé et rien n'avait changé. Sûrement était-ce même pire. De jour en jour, les gens craignaient davantage pour leur vie. Tout était devenu si compliqué, si sombre. Bill et moi étant tout deux membres de l'ordre du phoenix, il était de notre devoir de protéger les gens, de faire notre possible pour trouver une faille, mais surtout, nous devions montrer l'exemple et continuer le combat. Ce n'était pas facile, surtout en sachant qu'à chaque combat nous pouvions y laisser la vie, mais le pire était certainement de voir la liste des personnes qui avaient perdu la vie s'allonger au fil des mois. A chaque perte, je me sentais en partie responsable, même si je ne le montrais pas. Notre mariage fonctionnait à merveille certes et sûrement est-ce la seule chose positive qu'il restait dans ma vie, mais les à-côtés était si effroyables que je me sentais presque coupable d'être heureuse. Alors, dès que nous pouvions aider, nous le faisions. C'est pour cette raison que Bill et moi avions décidé de recueillir les victimes de la bataille du manoir Malefoy chez nous et de faire de notre demeure le nouveau quartier général de l'ordre du Phoenix. Cette décision n'avait pas été aisée à prendre, puisque cela voulait dire que la seule part d'intimité qu'il nous restait partirait en fumée, que le seul endroit où nous pouvions un tant soit peu nous évader, nous retrouver au calme, ne serait plus réellement notre, mais nous devions le faire pour le bien de tous. Nous devions le faire, car qui d'autre l'aurait fait ?




L'histoire était terminée. Ou du moins, ce qui venait de se dérouler semblait marquer la fin de tout ce pourquoi nous nous étions battus. Harry Potter était mort. Mort, tout comme les espoirs que nous avions placés en lui. Etait-il possible de continuer la bataille sans ce garçon ? Je ne le savais pas, je ne savais même pas si j'aurais réellement le courage de le faire. Harry était mort. Je n'arrivais pas à y croire. Il était mort, bel et bien mort, tout comme Fred, mon beau-frère. Deux personnes à qui je tenais de manière démesurée nous avait quittés, sans parler de Lupin, sa femme et tant d'autres personnes. Comment supporter une telle épreuve ? Comment consoler le chagrin de Molly alors que mes propres larmes ne semblaient vouloir s'arrêter de couler. Mon seul réconfort était que mon mari et moi-même avions survécu. Comment ? A vrai dire je n'en avais aucune idée, mais j'avais du sang sur les mains. Indéniablement. Pour la première fois de ma vie, j'avais ôté des vies. Quatre vies, tous des partisans du vainqueur de cette si sombre guerre, mais pour être honnête, je n'avais aucun regret. Non, je me sentais même plus forte de l'avoir fait, même si ce n'était pas le genre de choses dont je me vanterais. Toutefois, à quoi bon être fière de soi lorsque tout semble perdu ? A quoi me sert ma fierté face aux visages dévastés de mes amis, ou même des personnes qui me sont inconnus, mais qui ont eux aussi perdus des gens dans cette bataille. Car oui, chacun d'entre nous a perdu quelqu'un, mais le pire dans tout cela, ce qui me ronge chaque jour davantage, c'est qu'ils sont morts pour rien, car nous avons perdu. Oui, nous avons perdus cette guerre et l'espoir de chacun semble s'être envolés avec les âmes des combattants vaincus.




Le Seigneur des ténèbres a pris le pouvoir. Ainsi, chaque personne ayant tenté de le combattre doit craindre pour sa vie, mais pas seulement, puisque chaque personne considérée comme impur le doit aussi. Des listes, de nombreuses listes de noms ont été faites afin que ceux appelés les rafleurs puissent retrouver les fuyards, dans l'objectif de les enfermer, peut-être même pire. Une marque a été imposée et de nombreuses personnes se sont faits prendre leurs baguettes. Une sorte de fin du monde, lors de laquelle certains sont plus en danger que d'autres. Personnellement, mon nom figure sur l'une de ces listes. Sûrement l'une des pires. Oui, me voilà à présent considérée comme une créature dangereuse, sous-entendu à abattre. Pour cette raison, Bill m'a convaincu de quitter l'Angleterre, de retourner en France le temps que les choses se calme, ce que j'ai fini par accepter. Ainsi, j'ai regagné mon pays d'origine quelques jours après la victoire des mages noirs, à contre-coeur je dois l'avouer, mais avais-je réellement d'autres choix ? Je ne crois pas, sinon je ne l'aurais pas fait. Me séparer de mon mari, mais surtout les laisser combattre seuls ne me convenait pas, mais je ne pouvais qu'accuser le coup, car il était certain que de tous j'étais sûrement celle qui risquait le plus. Les Weasley ont été questionnés à mon sujet, je ne sais avec exactitude ce qu'ils ont dit, mais sûrement les a t'on cru puisqu'ils sont encore au Terrier, en sécurité. Bien sûr, la plupart d'entre eux, à vrai dire tous ceux qui sont en Angleterre, portent à présent la marque, mais au moins chacun d'entre eux est sauf, Bill comprit.

Certainement aurais-je dû rester auprès de ma famille en France, mais je n'ai pu supporter cet éloignement plus de cinq mois. Après tout, les gens se battaient encore, sûrement cela voulait-il dire qu'il y avait encore de l'espoir. J'ai donc dit au-revoir à mes parents, à ma soeur, en était consciente que cela était peut-être un adieu. Je crois qu'eux aussi le savait, mais qu'ils ne voulaient simplement pas y penser, ou plutôt, qu'ils ne pouvaient pas y songer et je les comprends. J'ai peur, certes, mais lorsque j'ai rejoint l'ordre du phoenix, j'ai juré de me battre jusqu'à mon dernier souffle, alors je dois honorer cette promesse, essayer d'aider les autres combattants à mettre à mal le système en place, à abattre son créateur. Je le dois, pour ma propre personne puisque sans ça, je n'ai aucune issue, car le jour où ils me retrouveront, ils me tueront sans préavis, mais aussi pour venger mon beau-frère, Harry et toutes les personnes qui ont péris dans l'espoir que les choses changent.

Alors oui, après avoir tout misé sur le polynectar, je suis à présent en Angleterre sous les traits d'une jolie rousse depuis deux semaines. Les Weasley m'ont accueillis à bras ouvert et aidé à peaufiner mon histoire, sauf Bill que mon retour n'a pas réellement enchanté les premiers jours, mais qui a fini par se dire que la présence de sa femme auprès de lui en temps de guerre valait mieux qu'un éloignement peut-être définitif. Sûrement aurais-je dû les prévenir de mon arrivée, mais je leur fais déjà risquer leur vie en m'hébergeant, alors que ce serait-il passé si quelqu'un avait intercepté un quelconque message ? Je ne pouvais prendre ce risque, non, je ne pouvais prendre le risque de leur attirer plus d'ennuis que je ne leur en cause déjà de par ma présence ici, tout comme je ne pouvais tout bonnement risquer que l'on découvre que Fleur Delacour-Weasley, la demi-vélane, est de retour là où ont la veut morte.