I. TON PERSONNAGE ET LA SITUATION ACTUELLE ? Au sortir de la guerre, Alaric a sans doute eu la chance de n'être qu'un pauvre type amnésique. Certes, il avait œuvré en faveur de l'ordre du phénix au début de la guerre, mais son état n'a pas fait de lui un élément particulièrement dangereux pour le ministère de la magie. Il n'est devenu qu'un sorcier parmi tant d'autres. Il s'est vite rangé, faire profil bas, il le sait, c'est aujourd'hui le seul moyen de protéger ce qui lui est cher. Il devait protéger l'enfant de Morgana. Il ne savait pas où elle était, ce qu'elle pouvait subir, mais il était sûr d'une chose, quand elle reviendrait, elle pourrait retrouver son fils en bonne santé. Qu'importe la situation actuelle, la seule chose qui compte pour le moment, c'est le petit bébé dont il doit s'occuper. Certes, ce n'est pas son fils à lui, mais il agit comme si c'était le cas.

II. TOUT-A-SAVOIR : le père d'Alaric a longtemps fait ses preuve en Quidditch, bien qu'il soit maintenant à la retraite, il a été un joueur très célèbre. Alaric quant à lui a toujours été très nul sur un balais volant et malheureusement pour lui on s'est souvent attendu à ce qu'il soit aussi doué que son paternel ; il a toujours détesté qu'on le compare à ce dernier. ◊ il a toujours été très proche de sa famille, même si plus jeune il prenait un malin plaisir à embêter sa sœur cadette, elle le lui rendrait cependant à merveille, l'amour fraternel quoi. ◊ il a fait ses études dans la maison serdaigle, cette dernière était parfaite pour lui, en effet, il était du genre travailleur, sérieux, créatif, intelligent, des qualités qui collent très bien aux aigles de poudlard. ◊ devenir guérisseur était l'un de ses plus grands objectifs dans la vie, c'est sur celui-là qu'il s'est particulièrement concentré durant sa vie et celui pour lequel il avait le plus de chance. Très doué dans ses études et en tant que guérisseur, il ne peut pas en dire autant avec ce mystérieux domaine qu'est l'amour et pourtant, se marier et fondait une famille faisait également parti de ses objectifs. ◊ quand la guerre à éclaté, il a décidé d'aider à sa façon, il y avait de plus en plus de morts dans l'hôpital de sainte mangouste et personne ne venait récupérer leurs baguettes, ainsi au lieu de les laisser être brûlées, il les redistribuaient aux gens dans le besoin, il est tombé pour ça. ◊ il a été torturé pendant tellement de temps que sa mémoire s'est bloquée suite à traumatisme. Il ne se souvenait plus d'une grande partie de sa vie, maintenant ça va mieux, cependant il reste de nombreuses traces physiques de ses tortures et elles ont quelque peu changées l'homme qu'il était autrefois. ◊ il est bien moins optimiste qu'il avait pu l'être avant la guerre, quelque peu plus froid et certainement bien moins enclin au pardon. Autrefois, il était quelqu'un de très gentil, trop gentil sans doute et il en a payé les conséquences. ◊ il vit depuis peu dans une petite maison dans la ville de talgarth au pays de galles. Là il s'occupe aussi bien que possible du fils de Morgana, il doit avouer s'en sortir pas mal ; il estime avoir toujours eu la fibre paternel, au fond s'occuper de ce bébé lui rappelle qu'avant il rêvait d'avoir des enfants, un rêve bien loin de lui aujourd'hui. ◊ il est assez bon cuisinier, il a tout appris de sa sa mère, une excellente cuisinière, il sait très bien qu'il ne fera jamais aussi bien qu'elle mais il est certain d'avoir appris auprès de la meilleure. ◊ il lit beaucoup, toutes sortes d'ouvrage, il a toujours aimé la lecture, c'est, selon lui, un excellent moyen de s'évader mais aussi d’acquérir plus de connaissances.

Encore un cri qu’il ne pu retenir. Il sentait son corps endolori, chacune de ses cellules le faisait souffrir le martyr. Ses paupières se fermèrent lourdement le plongeant dans un noir ténébreux. Il avait l’impression d’être en train de partir. Il n’entendait plus rien, le monde autour de lui était devenu soudainement silencieux alors même que quelques instant plus tôt il avait été en proie au tumulte environnant. Les yeux clos, il revoyait les murs de Poudlard, la majestueuse école de sorcellerie qui l’avait hébergé durant ses études. Il revoyait ses grands murs de pierre, ses longs couloirs, les escaliers qui n’en faisaient qu’à leur tête et là, au sommet d’un grand escalier, la tour des serdaigles. La maison dans laquelle il avait fait ses études. Les tissus bleus et argents qui recouvraient la pièce, le feu dans la cheminé, le dortoir dans lequel il avait passé tant de temps en compagnie de ses amis. Eux ils étaient loin, où, il ne savait pas. Peut-être l’avait-il su à un moment, avant que cette guerre ne prenne trop d’ampleur, mais aujourd’hui il ignorait. C’était leurs visages pourtant si familiers qui s’estompaient lentement de sa mémoire emportant avec eux les couleurs bleus et argents de cette tour qu’il avait si souvent vu. Il n’en restait bientôt plus qu’un bague souvenir, les détails ayant disparus de ce précieux souvenir qu’il s’était pourtant acharné à garder. Il avait l’impression que les lieux se faisaient happer par une force inconnue, et là dans son esprit, il se voyait avec quelques années de moins, courir dans les escalier pour échapper à un monde qui s’effondrait derrière lui. Finalement, il était là de nouveau dans les couloirs de l’école.  Puis au loin une silhouette, la seule qu’il était présente dans ce maudit couloir. D’un pas lent il se dirigea vers elle et bien vite, il la reconnu. Ses cheveux d’un roux flamboyant étaient si familier à son esprit fatigué par trop de souffrances. Morgana. Qu’est-ce qu’elle devenait elle dans cette maudite guerre ? Elle avait rejoint l’ordre du phénix. Il savait qu’elle s’était faite dénoncer. Peut-être était-elle prisonnière elle aussi, peut-être subissait-elle le même sort que lui. Il ne l’espérait pas. Il voulait qu’elle s’en sorte. Il lui avait appris ce qu’il savait. Ce n’était pas grand-chose, pas quelque chose qui lui sauverait la vie, peut-être des bases pour sauver celles d’autrui. Il n’en savait rien. Il voulait seulement croire qu’à un moment où à un autre, il avait pu lui être un tant soi peu utile. Il se souvenait de l’avoir embrassée. Il y a longtemps, trop longtemps peut-être, c’était là quelque part, un vieux souvenir enfoui sous des tas de nouveaux. Un baiser sans importance, les choses avaient changées. Ils n’avaient jamais été plus que des amis. Une relation qu’il avait su apprécier, une relation à laquelle il voulait s’accrocher alors même qu’une fois encore, il avait l’impression que là, tout autour de lui, les choses s’effaçaient. Le gout d’un baiser qu’il avait tâché de garder en souvenir, le son d’une voix qu’il avait trop souvent entendue, ce visage si familier puis ses cheveux roux qu’il aurait facilement reconnu entre mille. Le noir revenait peu à peu obscurcir sa vision, effaçant les images qui s’étaient imposées à lui, les laissant disparaitre sans doute à jamais alors que dans un soupir qu’il laissa faiblement échapper il était désormais incapable de se souvenir du visage de la jeune femme, alors même que ça avait été la dernière chose qu’il avait vu, là, au plus profond de son esprit. Il ne restait plus rien désormais, plus rien d’elle en tous cas.

Ce fut une nouvelle douleur, aussi insupportable que les précédentes qui lui fit rouvrir - à contre cœur - ses lourdes paupières, effaçant ses derniers songes de ses pensées, les effaçant de sa mémoire qui devenait toujours plus instable que la douleur lui donnait envie de mourir sur place. Il n’avait rien fait qui puisse mériter qu’on le torture ainsi. Aider ses prochains. N’était-ce pas là, le devoir qu’il s’était vu confier en entrant à Sainte-Mangouste ? Il l’avait voulu, il l’avait souhaité avec toute la force dont il était doté et il avait fait de son mieux pour aider les autres. À sainte-mangouste déjà. Il avait sauvé des vies. Il avait accomplit son devoir, ce pourquoi il avait brillé dans ses études. Ce but qu’il s’était fixé dès son enfance, ce but qu’il avait toujours parcouru. Il avait toujours voulu aller plus loin, il avait eu ce besoin de toujours se surpassé. Il avait cru y arriver, là-bas à sainte mangouste. Aider les autres. C’était un beau but qu’il s’était fixer. Une idiotie à présent. Voilà se qu’il récoltait à vouloir aider les autres. Plus de souffrance qu’il ne s’était cru capable de supporter et cet espoir aveugle que son cœur allait finir par cesser de battre pour qu’il puise enfin trouver le repos qu’il méritait. Il avait fourni des baguettes à ceux qui n’en avaient pu, il avait fourni des armes aux victimes d’une guerre injustifiée, il avait voulu les sauver sans jamais se demander, qui est-ce qui viendrait le sauver lui. Personne apparemment. Même la mort ne semblait pas à même de lui tendre sa main glacée qui, paradoxalement serait bien plus chaleureuse que tout ce qu’il connaissait là. C’était la son souhait le plus cher à présent. Mourir. Belle destinée pour un sorcier qui avait voulu aller plus loin, encore et toujours. Le voilà à désirer que tout puisse enfin s’arrêter. Sans doute qu’ils étaient nombreux les sorciers, qui ne souhaitait que mourir pour que les sortilèges doloris cessent enfin. Il ne pouvait plus supporter tout ça. C’était trop. La douleur était insoutenable et dans sa tête, c’était le nom de celle à cause de qui il était là qui ne cessait de résonner à présent comme pour ajouter un peu plus de souffrance à ce qu’il devait supporter. Siobhan, sa propre sœur. Celle qui partageait le même sang que lui, celle qu’il avait toujours cherché à protéger (même s’il ne l’avait jamais vraiment montré ou admit). Ils s’étaient disputés. Elle ne comprenait pas pourquoi il faisait ça. Est-ce que ça justifiait qu’elle le trahisse ainsi ? Sans doute aurait-elle du pousser le vis jusqu’à tenir la baguette qui lançait les sortilèges qui causaient son malheur. Il avait eu l’impression qu’elle n’avait aucun cœur à se soucier si peu du sort des innocents. Sans doute était-ce un fait à présent, elle n’avait aucun cœur pour envoyé son frère ainsi à l’échafaud. Il l’aimait, sa petite sœur. Peut-être avec des explications et moins de peine, aurait-il pu comprendre son geste. Pourtant pour l’heure, ce n’était qu’une haine le terrifiant lui-même, qui naissait dans ses entrailles. Elle l’avait trahie. S’il oubliait aussi son visage dans les ténèbres dans lesquels il s’enfonçait, il n’aurait sans doute qu’à recroiser son regard pour ressentir la douleur d’une lame qu’on aurait planté dans son dos, car tel avait été son geste.

Il avait cru être enfin mort alors que, les yeux clos il ne sentait même plus son corps, il l’avait souhaité de toutes ses forces et pourtant à nouveaux, il ouvrit les yeux sur le monde. Il apercevait le sommet d’une toile de tente. Ce n’était pas habituel, mais il n’avait même pas la force de chercher où il était ou même à qui appartenaient les voix autour de lui. Il les entendaient faiblement bien qu’il soit incapable de comprendre un traitre mot de ce qui se disait autour de lui. C’était un peu comme un bruit de fond autour de lui. Il n’arrivait pas à y prêter attention. Finalement un visage apparu devant lui. Il vit les lèvres de la personnes bouger, mais encore une fois il était incapable de comprendre ce qu’elle racontait. C’était une femme. Il avait remarqué ça, c’était déjà bien. Il voyait ses lèvres bouger encore, son regard interlocuteur et il plissa les yeux, comme si ça allait l’aider à entendre ce qu’elle baragouinait. Ou bien comme s’il allait soudainement savoir lire sur les lèvres. Évidemment, ce n’était pas le cas. Il ne comprenait pas. Dans un soupire las, il ferma les yeux à nouveau pour retrouver cette obscurité qui, à présent semblait si bien lui aller. Il ne savait pas combien de temps avait passé, mais il fini enfin par comprendre les morts qui se disaient autour de lui. Les paroles prenaient du sens, si bien qu’il ouvrit encore les yeux. Il était toujours sous cette tente, ça n’avait pas été qu’un rêve stupide. Il pu revoir le visage de cette femme lui adresser un sourire et enfin il comprit ses mots. « Vous m’entendez cette fois ? » Il hocha la tête pour lui faire comprendre que oui, il l’a comprenait et elle lui adressa un large sourire. « Parfait. Comment vous sentez-vous ? » Elle lui adressa à présent un air désolé, un air plein de compassion. Il haussa faiblement les épaules. Il n’allait pas bien. C’était un fait. De toute évidence, ce n’était pas demain la veille qui irait faire un marathon. Elle pinça les lèvres, comprenant de toute évidence bien ce haussement d’épaules. « Vous pouvez me donner votre nom ? » Son nom. Oui il pouvait. « Alaric, Alaric Kendricks » Elle lui adressa un large sourire. « Et bien Alaric, vous êtes en sécurité à présent. » Elle semblait presque heureuse de ce qu’elle venait de lui annoncer. Il n’arrivait même plus à voir ce qu’il y avait de bien dans tout ça. Tout était trop flou pour qu’il puisse se réjouir de qui que ce soit. « Oh, il y a quelqu’un qui travaillait apparemment avec vous à sainte mangouste. Un certain Arturus Bannerman. » Il fronça légèrement les sourcils. « Pardon, qui ? » Il n’avait pas la moindre idée que qui diable pouvait-être ce type. Ce nom lui semblait parfaitement inconnu. « Arturus Bannerman … Il était médicomage à sainte mangouste, il dit vous connaitre. » Sainte mangouste. Ça il s’en souvenait plus ou moins. L’hôpital, son métier. Mais les visages de ses amis et collègues ne semblaient pas à même de lui revenir en mémoire. Tout était flou. Sa vie entière était floue. Un gros brouillard dans lequel il ne distinguait que très peu de choses. Certains éléments revenaient à lui. Sa famille, un peu. Poudlard, Serdaigle, des trucs insignifiants. Mais il y avait tellement de zone obscures dans son cerveau. Toute une vie quasiment effacée. Il sentait son cœur battre à la chamade, son souffle s’accélérer alors qu’il cédait soudainement à la panique. Il s’accrochait à son propre nom comme si lui aussi allait disparaitre. Finalement il retomba dans un profond sommeil comme pour récupérer de ce qu’il avait vécus. Ça il s’en souvenait. La douleur semblait faire parti de lui. Il savait qu’il y avait une guerre. Il se souvenait de quelques nom, quelques visages. Mais les ténèbres qu’il avait connu ses dernières jours semblaient s’être emparer de son histoire.

« Aliona Dimitrov. Police magique, ouvrez. » Suite à un soupire, le sorcier se décida à ouvrir la porte d’entrée de sa petite maison. Il n’aimait pas ouvrir à la police magique, mais il n’avait pas vraiment le choix. Il devait tout faire pour ne pas s’attirer d’ennuis. « Vous voulez ? » Il fixa la jeune femme devant lui. Son visage lui était étrangement familier. Il avait déjà vu sa jeune femme quelque pas. Pas durant sa fuite, elle appartenait à un passé qu’il savait plus ancien. Ce passé dont il commençait enfin à se souvenir après avoir passé des mois et des mois dans le flou. « Alaric ! » Il arqua un sourcil. Elle le connaissait. Lentement, elle posa sa main sur sa joue et comme un déclic, il se souvenait. Aliona et lui avait été en couple avant la guerre. Elle avait décidé de s’enfuir, elle avait dit qu’elle n’avait pas envie de s’attirer des ennuies à cause de ses plans fous à lui. Elle avait dit que chez elle, en Russie, elle serait protégée de la guerre, elle avait conclu en disant qu’elle se fichait bien d’être lâche tant qu’elle restait en vie. Elle était partie, elle l’avait abandonné. Il l’avait oubliée. Peut-être qu’il aurait été plus sain pour lui qu’il ne se souvienne jamais d’elle. Lentement, il repoussa sa main, qu’importait qu’il elle avait été pour lui, qu’importait les souvenirs heureux qui revenaient dans sa mémoire, ils n’avaient plus aucune valeur face à celui du baiser qu’il avait échangé avec Morgana. Aliona, de plus, avait rejoint la police magique. Elle travaillait pour ce gouvernement corrompu. « Qu’est-ce que tu veux ? » De toute évidence, elle ne s’était pas attendue à le voir lui, alors, il y avait une autre raison à sa visite. Elle lui adressa un léger sourire sonnant faux. « Vérifier que tout est en ordre. » Il haussa les épaules avant de se pousser de devant la porte pour la laisser entrer. Tout était en ordre, il n’avait rien à cacher. Il voulait la voir déguerpir le plus vite possible, quoi qu’ils aient pu avoir partagé, c’était terminé aujourd’hui, c’était terminé depuis longtemps déjà.

« Comment tu as pu me faire ça ? » Il tapa du poing sur la table, avec une force qu’il ne pensait même pas posséder. Depuis quelques temps déjà, ses souvenirs revenaient. Ils reprenaient lentement place dans sa mémoire. Il se souvenait à présent d’avoir été là prisonnier on lui avait dit que c’était sa sœur qui l’avait livré. Sa propre sœur l’avait trahit et lui, depuis des mois, il l’aidait alors même que ça pourrait lui retomber dessus. Elle ne le méritait pas. « Je ne voulais pas Alaric, j’ai fais une erreur, je suis terriblement désolée. » Il serra la mâchoire avec force. Sans doute que l’homme qu’il avait été avant aurait été attendri par le visage de sa sœur, elle semblait le supplier du regard de bien vouloir lui accorder son pardon. Mais l’homme qu’il était aujourd’hui ne voulait pas se laisser attendrir. Il ne voulait pas pardonner. C’était de sa faute s’il avait tant changé après tout, elle était bien la dernière à mérité son pardon. « Ils m’ont torturé Siobhan ! Tu ne peux pas imaginer le nombre de fois où j’ai prié pour qu’on me tue ! Et quand enfin j’ai retrouvé  la liberté j’avais perdu les trois quarts de ma mémoire ! Je suppose que ça t’arrangeait bien ça ! » Elle ferma doucement les yeux. Sans doute qu’il avait raison, ça l’arrangeait. Grace à son amnésie, il ne lui en voulait pas. Maintenant c’était fini. Elle releva les paupières avant d’essuyer les larmes qui avaient roulé le long de ses joues. « Laisse moi trouver un moyen de me faire pardonner, je t’en supplie. » Il croisa les bras sur sa poitrine avant de lui lancer un regard noir, c’était certainement la première fois qu’il regardait quelqu’un de la sorte. « Non. Pars c’est tout ce que je te demande. » Il ne voulait plus la voir, il ne voulait plus la protéger. Elle l’avait trahi, il ne voulait plus rien perdre à cause d’elle. Il avait cru agir correctement en s’installant avec elle à la fin de la guerre. Ce n’était pas bien compliqué de la protéger là. Les soirs de pleine lune, il l’enchainait dans la cave, il lançait un sortilège d’insonorisation et on en parlait plus. Ça semblait simple et efficace. Ça semblait juste, parce qu’elle était sa sœur et qu’il ne voulait pas qu’elle soit injustement tuée ou enfermée à Nurmengard. Ça l’était. Mais maintenant, il ne voulait plus continuer ainsi. Elle l’avait trahi, il avait connu l’enfer à cause d’elle. C’était à son tour à elle à présent, de connaitre l’enfer. « Alaric … » Il arqua légèrement un sourcil avant  de tourner les talons. Il voulait qu’elle parte, il ne reviendrait pas sur cette décision. Ce serait mieux pour lui comme pour le fils de Morgana. Après tout vivre avec un loup-garou ce n’était pas très prudent. Pour elle, ce ne serait très certainement pas mieux, mais elle avait ce qu’elle méritait à présent. C’était ce qu’il pensait. Rapidement, elle avait pris ses affaires et elle était partie, il n’avait rien dit d’autre, il ne lui avait pas même adressé un dernier regard, il l’avait juste laissée partir. Pourtant, à la seconde où il avait entendu la porte se refermer devant sa sœur, il avait senti la culpabilité revenir. Il ne voulait pas qu’il lui arrive malheur, mais il n’était pas près à lui pardonner.