I. TON PERSONNAGE ET LA SITUATION ACTUELLE ?  La situation aurait pu être on-ne-peut plus parfaite si seulement son oncle était toujours de ce monde. Certes, elle a toujours du mal à digérer que ce dernier ait pu finalement profiter de son emprisonnement pour prendre cette peste de Cersei sous son aile mais, il serait tout de même faux de prétendre que son cœur de mangemort n'a rien ressenti quand elle a appris la mort de son mentor, de son meilleur allié, de celui qu'elle considère comme son vrai père. Elle regrette amèrement que Doezwal ne soit plus là pour admirer ce nouveau monde qu'il a aidé à bâtir. Ces nouvelles lois, la victoire du Seigneur des Ténèbres c'est ce à quoi ils aspiraient tout deux.
Sansa ,cependant, n'arrive pas à se réjouir de cette victoire et elle ne s'en félicitera jamais tant qu'elle n'aura pas retrouvé l'assassin de son oncle. Une fois cela fait il lui faudra encore en finir avec Cersei, cette bâtarde qui salit encore un peu plus l'honneur des Harkness. Et c'est en ce point qu'elle regrette la guerre, qui se serait interrogé sur la mort d'une gamine sur un champ de bataille ? Maintenant que la guerre est finie - gagnée certes mais finie tout de même - la tâche de se débarrasser discrètement de cette morveuse s'avèrera plus ardue.

II. TOUT-A-SAVOIR : Quand bien même cela semble difficile à croire Sansa n'a pas toujours été une mangemort assoiffée d'un désir de vengeance, la petite fille qu'elle était alors avait juste besoin de l'affection et de l'attention de sa famille, choses qui lui ont été ravies à l'arrivée de Cersei-Jane ◊ Ses parents n'accordaient aucune importance à la maison dans laquelle les jumeaux seraient envoyés, Sansa cependant ne jurai déjà que par Serpentard et son vœu fut exaucé  ◊ Elle est doté d'une mémoire eidétique, jamais elle n'oublie un visage ◊ avant qu'elle ne rejoigne les mangemorts son patronus était un épervier  ◊ initiée à la magie noire dès son plus jeune âge, elle aime à croire que celle-ci n'a plus de secret pour elle, bien que cela ne soit pas entièrement vrai la vérité n'est pas tellement loin puisque de par son emploi à la bibliothèque de Poudlard elle a un accès illimité aux livres de la réserve et approfondi ainsi son savoir  ◊ les sortilèges impardonnables lui sortent aussi facilement de la bouche qu'un bonjour, quoi qu'elle excelle aussi en sortilèges imprononcés  ◊ Grande fan de quidditch son équipe favorite depuis toujours sont les Chauve-Souris de Ballycastle◊ Elle adore la sensation que lui procure le vol sur un balai : de la liberté certes mais également le sentiment que vu du ciel rien n'est impossible ◊ Elle a passé trois mois à Azkaban, bien moins que ce qu'elle méritait mais quand elle se fit prendre lors de la bataille de la Poudlard elle se sentit pour la première fois de sa vie bien stupide. ◊ Quand bien même son oncle n'est plus de ce monde elle se considère comme sa seule et véritable héritière, ainsi elle est prête à tout pour mettre à exécution les projets qu'elle avait formé avec le défunt.

« Elwood, Sansa ! Arrêtez tout ce raffut et venez nous rejoindre dans la cuisine ! » La cuisine ? Je jette un regard interrogateur à mon frère qui me répond d'un haussement d'épaule. Il n'en sait pas plus que moi, mais ce que nous savons tout deux, c'est que la cuisine n'augure rien qui vaille. « On arrive maman ! » Nous nous dirigeons donc vers la cuisine, silencieux. C'est toujours dans la cuisine qu'on nous annonce les mauvaises nouvelles. « Ne t'en fais pas Sansa, ce ne doit pas être si terrible que ça ! » Je souris timidement à mon frère, je lui suis reconnaissante d'essayer de me rassurer, en vain. La dernière fois que j'ai ainsi été convoquée à la cuisine, ce fut pour apprendre que le rat reçu en présent pour mon huitième anniversaire avait fini dans le ventre du chat du voisin. Quelques jours plus tard, le chat était mort à son tour. J'avais été convoqué à la cuisine ce jour-là aussi d'ailleurs, mais je n'avais pas pleuré, ce sale chat méritait de mourir ...
Un pleur déchire soudain le silence solennel qui s'était installé, me sortant de ma rêverie. Nous arrivons enfin à la cuisine et ce que je vois dépasse l'entendement. Ma mère est là, debout en train de bercer un nouveau né dont on devine les prémices d'une chevelure flamboyante. Mon père est assis, les doigts croisés. Je connais cette attitude, c'est celle qu'il prend quand il cherche à nous expliquer au mieux une situation compliquée. Elwood tousse, ils relèvent leur tête et nous regarde comme si nous étions déjà sortis de leurs pensées.
« Asseyez-vous les enfants » Sa voix semble provenir de tellement loin ...
« Elwood, Sansa, voici Cersei-Jane Vivian ... Votre petite soeur »
Je les regarde éberluée, ma petite soeur ? Je jette un regard interrogateur à mon père. « Cersei-Jane est la fille de votre oncle Doezwal, il vient de perdre sa femme et ne se sent pas capable de prendre soin de la petite. Il nous l'a donc confiée pour que nous l'élevions comme notre fille. Cersei fait maintenant partie intégrante de notre famille. Elle est notre nouvelle fille et votre petite soeur. »
Pourquoi ai-je cette étrange sensation que le sol se dérobe sous mes pieds ? Et ce goût amer qui remonte dans ma bouche, quel-est-il ? Elwood s'éloigne de moi, j'ai envie de l'attraper par le bras, de lui crier de ne pas s'approcher de cette intruse mais je suis comme tétanisée. Je le vois qui la regarde tendrement, qui lui sourit. Mes parents se regardent, l'air soulagé quant à l'intégration de la petite au sein de la fratrie. Et moi ? Et moi ? Et moi ? Ces deux mots tournent en boucle dans ma tête, tel une litanie incessante. Je fixe la scène du regard, qu'elle jolie petite famille ils semblent former, tous. Tous sauf moi. On ne fait déjà plus attention à moi. Pendant un bref instant, je me hais de penser ainsi mais je n'y peut rien. En cet instant précis, je les déteste, tous autant qu'ils sont. Je jette un regard à l'intruse, je la déteste ! Non je la hais ! Je l'abhorre de tous mon être ! Personne ne me remarque, je tourne les talons bouillonnante de rage. Je sens le regard de mon jumeau dans mon dos. Trop tard, j'ai déjà pris ma décision.
Cersei-Jane, je ferai de ta vie un enfer. J'en fais le serment.


La plume qui gratte sur le parchemin s'arrête soudain. Je relis l'indication que je viens d'y porter : Salle des Trophées — 00h ce soir — signé SRLH . Simple et efficace, Elwood devrait comprendre.
Voilà maintenant trois mois que nous sommes entrés à Poudlard, tous deux chez les serpentards. On pourrait croire que nous avons de cette manière de multiples occasions de passer du temps ensemble, mais ce n'est pas le cas. Je l'avais pourtant cru également, au début. Entrer à Poudlard avec ma moitié m'avait emplie d'une joie sans nom ; je l'aurais pour moi seule, sans avoir à entendre parler de cette Cersei "qu'on ne peut laisser seule derrière nous". La laisser seule serait donc un crime digne de la potence quand me laisser me morfondre dans mon coin est acceptable. Me morfondre, je ricane malgré moi, voilà bien longtemps que je ne me morfonds plus. Se morfondre est l'apanage des faibles ; et faible je ne le suis pas. Quand je deviens la laissé pour compte, je rumine ma vendetta envers cette voleuse qui s'est immiscée dans ma vie. Elle a bien dix ans de moins que moi mais le crime n'en demeure pas plus réel. Bon Dieu ce que je peux la haïr !
Je tape du point sur la table, faisant dangereusement tanguer mon verre de jus de citrouille.
Annabeth se retourne de mon côté : « Tu vas bien Sansa ? » Je lui souris en cachant dans ma paume mon morceau de parchemin. « Tout va bien ... » Elle me gratifie d'un sourire satisfait et s'en retourne à sa conversation avec sa voisine de droite.
Annabeth a quelques années de plus que moi. Elle est issue d'une famille de sang-pur, ce que je serais jamais grâce à mon arrière arrière grand-père. Son père a fait partie des mangemorts jusqu'à ce que Vous-Savez-Qui ne disparaisse l'année dernière. Tout comme mon oncle Doezwal, a une exception près : son père se trouve a Azkaban alors mon oncle se pavane toujours dans les couloirs du ministère. C'est d'ailleurs grâce à Doezwal qu'Annabeth est mon amie et rien que pour cela, cet étrange oncle est remonté dans mon estime.
Peu de temps après la répartition Annabeth est venue me demander si je n'étais pas la fille de Doezwal Harkness, je possède les mêmes yeux bleu glacés que lui apparemment. Je ne savais que penser au début. Doezwal ne s'est jamais très bien entendu avec mon père et je dois avouer qu'il me fichait la frousse autrefois. Il semble cependant que nous ayant de plus en plus de points communs, dont notre haine irraisonnée envers sa fille : Cersei-Jane.
Une fois que je suis sûre qu'elle ne s'intéresse plus à moi, j'enlève le bout de papier désormais froissé de ma paume pour l'aplatir sur la table. Annabeth est mon amie mais je ne suis pas sans savoir que les rapports entre elle et mon frère sont plus ou moins tendus. À vrai dire, ils se détestent tout deux cordialement. Annabeth dit qu'Elwood n'est qu'un mollasson, qui n'a d'ailleurs pas à me dicter ma conduite. Ce dernier avance que mon amie exerce une mauvaise influence sur moi. Quel hypocrite ! Il y a des moments où il semble à peine se souvenir de moi et d'autres où il semble prendre soudainement à coeur son rôle de frère.
Je me lève soudainement du banc sur lequel j'étais assise et je marche le long de la table, en direction de la sortie. Quand j'arrive à sa hauteur, j'ai un mouvement d'hésitation, dois-je lui donner le mot ? Je suis consciente que notre relation autrefois fraternelle ne tient aujourd'hui plus qu'à un fil, mais dans nos désormais rares moments de complicité, loin de tout conflits, loin de Cersei, j'ai l'impression d'être une criminelle. Comme si nous appartenions à une époque maintenant révolue, comme si nous tentions de voler le Temps lui-même quand nous nous retrouvons pour prétendre que tout est comme autrefois.
Ma main moite laisse tomber mollement le bout de parchemin dans la poche de mon frère. Les dés sont jetés.


« C'en est fini Sansa, je vais m'occuper de Cersei désormais » Les mots se répercutaient à l'intérieur de mon crâne comme l'écho sur le roc des montagnes ; c'en est fini, m'occuper de Cersei. J'arrivais à peine à croire ce que j'entendais, un détail, un infime détail me fit comprendre que je n'étais pas en train de rêver, il avait mentionné Cersei et non pas ma fille. Piètre consolation pour être franche. La haine et la colère bouillonnait en moi comme jamais auparavant, cette petite bâtarde avait le don de me mettre hors de moi. La haine que je lui vouais était mortelle. La peste m'avait tour à tour ravie tous les membres de ma famille, mon propre père s'était sacrifié pour elle alors qu'entre quatre murs j'attendais impatiemment que la liberté me fut rendue. « Tu m'as déçu Sansa, il était fort stupide de ta part de faire prendre de cette façon ! » Ainsi là était le problème, il avait fallu que je fasse un pas de travers pour que cette garce me ravisse le seul qui m'avait toujours estimé à ma juste valeur, celui que j'avais toujours considéré comme mon père. « Peu m'importe les trois misérables mois passés à Azkaban, je n'y suis plus aujourd'hui et ce court séjour m'a permis de prouver au Seigneur des Ténèbres que rien ne m'arrêterait dans la lutte contre les impurs ce que, je te rappelle, ta chère fille est ! Mon seul regret est que cet idiot d'Elwood n'ait pas tenu compagnie plus longtemps aux détraqueurs ! » La dernière phrase avait été sifflé entre mes dents tant la fureur m'empoignait. « Ma chère fille puisque nous en venons à l'évoquer de cette manière, ne sera rien d'autre que l'instrument de mes desseins. Je la forgerais à ton image Sansa et alors, quand elle sera de notre côté, elle nous servira à briser ce qui reste de cette famille sans honneur. Je ne m'attend pas à ce que tu comprenne les subtilités de mon plan après t'être mise à découvert comme tu l'a fait. Désormais, cette marque au bras avec laquelle tu te pavanes est connue de tous, la discrétion et le doute étaient nos meilleurs alliés, par ta faute ils ne le sont plus c'est pourquoi je ne veux plus rien avoir à faire avec toi pour le moment. Occupe-toi de tes affaires, je m'occupe de Cersei à ma façon et quand le moment sera le bon alors rien ne nous résistera ! Mais en attendant, sors de chez moi ! » La rage qui bouillonnait en moi était tout entière destinée à Cersei. Il m'était impossible d'en avoir après Doezwal, c'était lui qui m'avait tout appris, il était mon père et quand bien même je l'avais déçu et qu'il me décevait en portant un intérêt soudain à la rouquine, je ne pouvais lui en vouloir. Après qu'il m'eut savamment mis à la porte en m'intimant encore une fois à ne pas le contacter et à ne rien faire contre Cersei, je tournais les talons. Ruminant ma vengeance, ces derniers mots trottaient encore dans ma tête. Ne rien faire contre Cersei, je ne pouvais m'y résoudre, depuis des années je préparais mentalement le calvaire par lequel je la ferais passer avant de lui donner la mort. Rester dans l'ombre m'était impossible. Alors que le vent se levait, je me retournais vers la maison de Doezwal, cette maison dont l'accès m'était désormais interdit alors qu'elle avait longtemps constitué mon seul abris. Dans un murmure venimeux je soufflais ces mots qui allaient devenir mon leitmotiv, le serment inviolable fait à mon encontre qui allait enchaîner mes jours et mes nuits à sa réalisation quitte à ce que j'en perde la raison : « Je la tuerai, je la tuerai ! »