Alberic avait fait une bonne séance ce soir là, au club de duels. Il pensait s’être plutôt bien entrainé et désormais, il arrivait à gérer le sort dont il avait eu temps de mal à retenir la prononciation correcte.
Le garçon quitta la salle pour regagner sa salle commune, puis son dortoir. Il avait vraiment peu de temps pour s’y rendre. Les mangemorts qui dirigeaient l’école ne leur laissaient que quelques minutes pour être rentré dans les dortoirs et ce laps de temps était tellement réduit que le garçon allait presque se mettre à courir. Malgré son âme de rebelle, il n’avait pas l’intention de passer la nuit aux mains d’un mangemort qui aurait laissé son sadisme s’échapper de sa baguette.
Il commença alors à monter les escaliers et croisa un autre élève qui partait dans l’autre sens. Lui aussi faisait parti du club de duels, ils s’étaient croisés ce soir. Pourtant, ils ne se connaissaient vraiment pas plus que cela et Alberic lui fit simplement un sourire en le croisant. A ce moment là, le garçon ne savait pas que sa soirée s’annonçait complètement différente qu’une bonne nuit au chaud sous sa couette. L’escalier sur lequel ils se trouvaient tous les deux se mit à bouger, changeant la trajectoire. Alberic jeta alors un regard à l’élève qui était désormais dans le même problème que lui. Le garçon quitta les escaliers lorsqu’ils furent stabilisés et sentit que l’élève derrière lui l’avait suivi. En même temps, Alberic pensa qu’il n’avait pas vraiment le choix.
Des bruits de pas résonnaient pas très loin derrière lui et il n’avait pas trop envie de rester planter là et de se faire attraper. Le couvre feu n’allait pas tarder à être dépassé et Alberic était vraiment loin de sa salle commune. S’il avait bien compté les étages, il était coincé entre le premier et le second étage. Et dire que lui devait aller jusqu’au septième puis dans la tour … !
« Viens ! » Alberic n’allait pas laisser l’autre garçon seul, même s’il doutait que ce dernier aurait fait la même chose pour lui. Il ne le connaissait pas et portait déjà un jugement, et s’en voulut directement d’avoir pensé cela. Alors qu’il gagnait le couloir, il s’arrêta net et attrapa le bras du garçon pour lui dire de ne pas avancer. Alberic mit un doigt sur sa bouche pour lui intimer de se taire, quelqu’un était là. Il repartit vers les escaliers qui étaient déjà repartis. Ils étaient coincés.
« Tu connais cette partie du château ? » Alberic espérait que cela serait le cas et en attendant une réponse qu’il espérait positive sans y croire, il se mit à détailler son compagnon d’infortune. Il avait l’air plus jeune que lui. Peut être un an, deux ans maximum toutefois. Son regard s’attarda sur son insigne de sorcier et il vit qu’il appartenait à Serpentard. Le chemin ne serait donc pas le même pour rejoindre les salles communes mais il espérait qu’ils allaient tout de même pouvoir s’aider. Après tout, tous les Serpentards n’étaient pas les même, se dit immédiatement Alberic. Pourtant, il n’y croyait pas vraiment. Il se demandait d’ailleurs comment aller réagir le garçon quand il verrait qu’il venait de Gryffondor. La guéguerre habituelle allait-elle commencer ? Si tel était le cas, Alberic n’avait pas l’intention de rentrer dans le jeu de son camarade, il n’avait pas de temps à perdre à se disputer avec lui.
Il essaya ensuite de se remémorer son prénom sans grand succès. Il n’avait pas vraiment écouté les conversations des autres membres du club. Pourtant, Alberic essayait réellement de se souvenir de son prénom. « Wilfried, c’est ça ? Moi c’est Alberic. Je pense qu’on devrait vraiment essayer de s’aider. Le couvre feu est passé, et on est vraiment dans une sale situation … »