I. TON PERSONNAGE ET LA SITUATION ACTUELLE ? S'adapter pour survivre, c'est ce qu'a dicté l'instinct de Cedrella à la jeune femme lors des nombreuses fois où elle a frôlé la mort, lors de cette guerre passée. Clive était en danger, il a semblé logique, comme un instinct hurlant au fond de ses entrailles, qu'elle fasse quelque chose pour le sauver, l'aider, n'importe quoi. Le système implacable du monde se déroulant sous ses pieds s'est vite emparé de la jeune femme, il n'y avait plus de vie pour l'ancienne Cedrella dans le pays actuel, ni même une vie qui pouvait obéir aux ambitions de Clive. Les circonstances de la mise en place du nouveau régime ont transformée la jeune femme, plus secrète, distante, appliquant un masque froid sur son visage autrefois si doux, Cedrella se grime du masque de l'injustice aujourd'hui, pour protéger ceux qui comptent vraiment, pour le protéger lui, d'une certaine manière, ils sont définitivement condamnés à agir bêtement.

II. TOUT-A-SAVOIR : cedrella porte toujours avec elle, dans une poche intérieure de sa veste, un petit carnet aux pages blanches, son contenu est en effet masqué. ◊ sa nouvelle fonction de rafleur ne lui a jamais forcément plu, mais elle s'est appliquée à rentrer dans les rangs et à se faire accepter pour pouvoir délivrer clive d'azkaban, aujourd'hui, elle a le sentiment de s'être littéralement perdue dans sa tâche. ◊ cedrella est une jeune femme très secrète et distante aujourd'hui, elle parle peu et ne se confie jamais, peu de gens arrivent à la cerner parmi les rafleurs, mais elle a déjà prouvé sa loyauté pour le nouveau régime, il arrive peu que quelqu'un la remette en question à présent. ◊ au sein des rafleurs, cedrella s'est avérée être un excellent stratège et une jeune femme avec beaucoup d'esprits, elle est très tactique et cette facette d'elle en a surpris plus d'un, c'est ce qui la démarque des autres rafleurs, tandis qu'elle n'est pas exceptionnellement bonne en duel de baguettes. ◊ elle vit à londres, du côté sorcier, sur le chemin de traverse et rêverait sans aucun doute de se trouver une boutique là-bas, mais cela lui est bien impossible ; ce qu'elle rêverait de faire surtout, c'est retrouver sa boutique à pré-au-lard, elle se rend souvent dans le petit village, mais aujourd'hui, sa boutique a été rachetée et n'existe plus. ◊ c'est seulement à la fin de la guerre, en devenant rafleur, que cedrella a jeté ses premiers sortilèges impardonnables, et chacune des trahisons qu'elle commet à l'égard de ses idéaux et du monde magique entame un peu plus son honneur et sa dignité. ◊ élève à poudlard, cedrella reste une jeune femme déterminée, volontaire et ambitieuse, elle se montre très crédible pour mentir et tromper son entourage - elle a bien trompé clive lui-même - elle montre également un très grand esprit d'indépendance qui ne plait pas forcément.

Elle  savait pas si elle avait fait le bon choix. Sûrement lui serait-il impossible d’un jour le savoir. Si elle avait réussi sa mission, et si Clive avait assez de jugeote, aujourd’hui sûrement se trouvait-il dans un pays très éloigné duquel elle demeurait – demeurait comme un invisible ange gardien, prêt à surgir  au moindre moment. Quoiqu’il arrive, quoiqu’il ait pu se passer par le passé, il n’y avait aucune échappatoire désormais à ce qu’elle était devenue, ce qu’elle avait fait, ce qui l’avait changée. Dans la pénombre de l’épaisse forêt de Dean, Cedrella venait de s’exiler du reste du groupe, passant inaperçue comme bien souvent – elle songeait à tous les sorciers, nés-moldus, fuyards qui la détestaient à l’heure actuelle, là, où il y a peu, elle avait voué sa vie à les défendre, à les aider, faisant face comme un roc à tous ceux qui osaient se mettre en travers de son chemin. Elle l’avait fait pour Clive, tout ça, tout comme elle faisait ce qu’elle faisait aujourd’hui pour lui, parmi les rafleurs. Peut-être n’était-ce plus pour lui désormais qu’il était loin d’Azkaban, peut-être qu’elle ne voulait pas faire marche-arrière, n’osait pas revenir vers ce qu’elle avait été. Ce qui, en une petite survivance au fond d’elle-même, détestait chaque jour qui constituait sa vie à présent, ce qui, en un instinct brûlant au fond de ses entrailles, avait encore des idéaux d’avant-guerre, d’égalité et de justice pour chacun. Des paroles, des actes qu’elle avait bien longtemps brimés, remplacés par d’autres, qui hantaient ses paupières lorsqu’elle osait fermer les yeux. Jamais Clive ne pourrait comprendre ; jamais elle ne voudrait qu’il le fasse, ce serait excuser ce qu’elle avait fait, accepter qu’elle ait pu épouser les ténèbres à ce point. Elle ne voulait pas, elle n’avait pas voulu, ce jour-là, en le retrouvant après si longtemps, soutenir son regard pour voir le reflet de ce qu’elle était devenue à ses yeux, plaqué au fond de ses iris. Malgré les apparences, elle restait différente de ce qu’elle était au premier abord, juste, plus pieds et poings liés qu’elle ne l’aurait imaginé, embourbée dans une situation qui lui faisait honte aujourd’hui. Qui lui avait semblé si évidente ce jour-là, quand elle était entrée en contact avec Saireann, ce rafleur, qui ne lui avait paru pas si méchant que cela, à vrai dire. Pourtant, elle avait côtoyé bien pire, elle se disait presque qu’elle était devenue bien pire. Dans un volute, souffle s’extirpant d’entre ses lèvres, Cedrella lorgna par-dessus son épaule pour s’assurer de sa solitude, tirant de la poche intérieur de sa veste, tout contre son cœur, un petit carnet, aux pages racornies, vieillies et blanches.

L’unique héritage qu’elle laisserait sans doute derrière elle. A mesure que le temps passait, elle se rendait compte que des semaines, des mois séparaient son dernier face à face avec Clive, et que depuis, les choses avaient dû bien changées. Peut-être avait-il rencontré une autre Cedrella, moins égoïste, moins fière, une qui ne lui aurait jamais craché un venin si acerbe à la figure. Elle se souvenait à peine d’avoir parlé, tant sa gorge lui avait paru serrée sous l’étreinte de la triste vérité et du lourd mensonge : en un subtil mélange des deux, elle avait réussi à briser le lien qui l’avait – il lui semblait toujours avoir, liée à Clive. De ses doigts gelés par le froid de l’automne, elle tourna quelques pages du petit ouvrage : il n’y avait rien écrit dessus, du moins, pour tout œil non avisé. Elle, pour avoir maintes fois passé de longues heures à déverser le moindre de ses ressentiments dans les pages de ce petit carnet, elle savait qu’il était rempli de bien des secrets. Des secrets qu’elle ne se destinait qu’à elle-même, ou pour laisser une trace sur cette misérable planète, dans ce monde pourri, histoire de lever le masque sur qui pouvait être Cedrella Levinston. Plus vraiment quelqu’un, à l’heure actuelle, une vendeuse de vies, une traitresse de la liberté – c’était étrange, parfois, de voir combien la vie pouvait être ironique. Un jour, peut-être que Clive lirait ces lignes, s’il y pensait, peut-être qu’il la détesterait tellement qu’il n’en aurait cure – elle n’en savait rien, elle n’osait y penser, son cœur battant à tout rompre contre sa poitrine à chaque fois qu’elle se l’imaginait, si loin d’elle, à ruminer une haine acerbe à son égard, rien d’autre que de la haine. Elle ne pouvait pas éveiller le moindre autre sentiment désormais, de toute manière.