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 losing my religion. ◮ (emily&saíréann)

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MessageSujet: losing my religion. ◮ (emily&saíréann)   losing my religion. ◮ (emily&saíréann) Icon_minitimeMer 14 Aoû - 21:51


losing my religion
that's me in the corner. that's me in the spotlight. losing my religion ; trying to keep up with you and i don't know if i can do it. oh no I've said too much, i haven't said enough.



Je n’aurais jamais cru que les évènements puissent ainsi s’enchaîner à cette vitesse plus que démesurée, prenant une dimension si inattendue. J’aurais dû trouver Marianne l’autre jour, l’amener à Tracey pour qu’elle puisse lier notre serment inviolable, m’enchainant à ma promesse de jurer protection à la jeune femme, en échange de quoi celle-ci m’aiderait à retrouver Cersei. La partie concernant la parole de l’ancienne serpentard, ne possédant aucune garantie. Parce que contrairement à elle, je ne doute pas de sa parole, lui ai toujours plus ou moins fait confiance. Peut-être simplement parce que je l’imagine mal tenter de porter préjudice à une autre fugitive et qu’il n’y a rien de moins évident pour le commun des habitants du Royaume-Uni, qu’un rafleur tombant sur une information que l’on lui dissimule, peut se montrer très dangereux et aller jusqu’à user de quelques sortilèges jugés impardonnables, pour réparer mentalement, le préjudice qu’on lui a infligé. Pourtant, je ne suis pas comme n’importe quel rafleur et au fond, elle doit bien le savoir, bien qu’elle n’ait jamais tenté me montrer qu’elle sache une telle information – parce que j’imagine que le fait que je me vois incapable de lancer le moindre sortilège impardonnable, fait de moi quelqu’un de différent, n’est-ce pas ? Mais je ne suis pas sans savoir que sa rancœur à mon égard, remonte à quelques années de cela, alors que nous foulions encore tous deux les couloirs de Poudlard. Sa révulsion à mon égard et son dégoût, à cette époque, provient du fait que j’ai toujours arboré ce flegme qui la révulsait tant, elle me l’a plutôt bien fait comprendre. Et c’est une chose qu’elle ne parvient pas à faire disparaître, quand bien même j’ai dû bien lui prouver à présent, que je suis quelqu’un de bien plus déterminé à réussir à venir au bout de ce que j’entreprends, quand bien même cela n’a plus rien à voir avec le milieu scolaire. Mais le simple fait de pouvoir décider de l’avenir de la fille Harkness, m’a tout de suite placé comme quelqu’un de dangereux, quand bien même je n’avais pas pour intention de lui faire le moindre mal à la base. Sauf que voilà, si le plan de cette journée de février, s’avérait être simple de base, il a forcément fallu que tout se complique. Comme pour prouver qu’à cette époque-ci, rien ne peut plus être simple. Que le mot lui-même, se trouve être comme contre nature. Si je n’ai jamais trouvé Marianne, c’est bien Cersei-Jane que j’ai rencontré, au beau milieu de la forêt de Craïk – comme-ci elle attendait simplement que je ne sois pas forcément en train de la chercher, pour finalement apparaître de nulle part. C’est la rouquine qui a d’ailleurs terminé par nouer le serment inviolable entre Tracey et moi, m’enchainant à la brune, sans aucun espoir du fait que je puisse un jour me libérer de ces chaines que j’ai accepté que l’on m’appose. Jusque là, tout allait plutôt bien ; j’avais retrouvé la fille de Doezwal et avait décidé de demander de l’aide à la serpentard, pour m’aider à la protéger, à défaut de m’aider à la chercher. J’étais devenu le gentil de l’histoire en quelques sortes. Puis, j’ai tout simplement disjoncté. Peut-être cela ne serait-il pas arrivé si Tracey n’était plus dans le coin, mais elle était là. Et je dois au moins reconnaître à la brune, qu’elle possède un sens logique que je n’aurais sans doute jamais ; un genre de sixième sens lui permettant de mettre le doigt sur des détails m’échappant parfois totalement. Et la chose qu’elle m’a aidé à percevoir – de laquelle je ne parviens toujours pas à me remettre aujourd’hui – est le fait que Cersei et Marianne, se trouvent être tout simplement la même personne. Que la jeune Harkness m’a simplement dupé pendant un bon bout de temps, notamment en me rejoignant au Chaudron Baveur, sans laisser entrevoir le fait qu’elle connaisse la rouquine. Et j’ai été idiot, je le sais, d’avoir pu croire une seule seconde qu’une rafleuse de renom, telle qu’elle prétendait être, puisse s’intéresser à un abrutit comme moi. Le rafleur dont les autres ne veulent pas entendre parler, comme-ci il me faut contenter d’être le larbin pour mangemort, raté, dans le lot. C’est pourtant bien de la faute de la rouquine, que je me trouve dans cette position ; tout simplement parce qu’elle m’a filé sous le nez. Et moi, je suis pourtant tombé amoureux de son double, de celle qu’elle n’était pas, de Marianne. Alors même qu’elle paraissait compatir au sujet de Margaery, ayant joué les marie-couche-toi-là, entre mon frère et moi, il s’est trouvé qu’elle n’a guère été mieux, brisant mon cœur de la même façon.

J’ai besoin de remettre mes pensées au clair, de trouver un point d’appui quelque part afin de ne pas perdre un peu plus pied, m’enfoncer toujours plus au milieu de mes erreurs. Car je suis actuellement en train de me noyer au milieu de mes échecs, me débattant de manière invraisemblable, alors qu’il faut que je reste aussi calme que possible pour parvenir à m’en défaire et mieux repartir. J’ai tout simplement l’impression de me trouver coincé, empêtré, par les racines – branches ? je ne sais pas vraiment, je ne suis pas des plus doués en botanique – d’un filet du diable, s’étendant à l’infini pour me prendre au piège jusqu’à l’autre bout du monde s’il le désire. Et s’il se trouve être invisible pour le moment, il ne s’en trouve pas moins dangereux, voir carrément mortel. J’ai l’impression d’être pris dans un étau, de m’enfoncer dans un tunnel me poussant à enchainer des actions toujours un peu plus inconsidérées, voir idiotes. Comme le fait d’apporter Cersei-Jane à son père – Doezwal – sur un simple coup de tête. Cela, Tracey s’est plutôt bien débrouillée pour me le faire comprendre, me faire culpabiliser au possible, depuis cet évènement. Pourtant, sur le coup, avec la fureur m’habitant, je n’ai pas réellement pensé que cela puisse porter préjudice à la jeune Harkness. Ou plutôt, si. Mais c’était bien ce que j’escomptais ; qu’elle souffre autant qu’elle m’ait fait souffrir. Acte d’un sadisme que je ne m’explique pas moi-même, tout comme je me trouve incapable d’expliquer pourquoi j’ai laissé mon frère mourir, seul, le jour où j’ai appris sa relation avec Margaery. Décidément, l’énervement me fait faire des actions inconsidérées, que je regrette toujours par la suite – quoi que, je ne suis pas bien certain de regretter d’avoir laisser mon frère à son triste sort, je n’aurais rien pu pour lui de toute façon et il a détruit ma vie, il a mérité ce qui lui est arrivé. Et si j’ai l’impression que depuis que mon aîné a gouté au pouvoir le jour où il a eu le sang de notre père sur les mains, ma famille est un peu parti dans tous les sens, puisque c’est mon frère s’est trouvé devenir l’homme de la maison ; il n’en reste pas moins que c’est sur ma famille que je veux avoir l’occasion de compter aujourd’hui, afin de me remettre sur pied. Pourtant, ma sœur aînée est une rafleuse, toute aussi assoiffée de pouvoir que son acolyte de toujours ; ma mère me prétend être un meurtrier – me reprochant sans cesse la mort de son mari, dont le meurtre est pourtant affiché au palmarès de mon frère, ainsi que de mon frère lui-même – ; et mes frères et sœurs, plus jeunes que moi, se réjouissent déjà à l’idée de devenir des rafleurs et rêvent de prétendre au titre de mangemort. Tout comme moi, à une certaine époque, je ne peux m’empêcher de penser avec une certaine amertume. Dans cette famille, il reste pourtant quelqu’un qui ne s’est pas vu être pourri jusqu’à la moelle, parce qu’ayant toujours été écartée du monde magique. Ma sœur cracmolle, ayant été envoyée chez mes oncles et tantes, dans l’enceinte même de Londres, afin de remédier au froid qu’a laissé planer la nouvelle, de son absence de pouvoirs magiques. Les rares fois où je l’ai croisée, j’ai pu constater avec un certain ravissement, qu’elle n’était pas comme tous ces crétins – m’étant pourtant chers – venant former les rangs des Ò'Leirigh. Et j’espère réellement qu’elle n’a pas changé depuis notre dernière entrevue, quoi que je ne pense pas qu’il y ait de raison particulière à un possible changement. Du moins est-ce ce que je me plais à penser, alors que je parviens enfin à sortir d’un tiroir de la commode de ma tente, installée au beau milieu d’un camp de rafleur, en périphérie de la capitale, un bout de papier plié en quatre. Impossible de s’y méprendre, il est bien celui que je recherche, étant donné que dans ces conteneurs faits de bois, il n’y a presque rien. Pas même quelques photographies, destinées à me donner l’illusion d’avoir un passé duquel être fier. Car l’on évite généralement de garder des photos d’un évènement malheureux, si l’on veut aller de l’avant et s’éviter de sombrer dans une sinistre léthargie lorsque les réminiscences du passé, nous atteignent de plein fouet. Du moins, je ne suis pas de ceux qui se complaisent dans leurs vieux malheurs, pour se dire qu’ils vont mieux à présent – enfin, je ne le pense pas.

C’est pourquoi c’est avec une certaine confiance, que je finis par déplier le bout de parchemin, découvrant ainsi l’adresse de ma sœur. Je la regarde fixement durant un instant, mes doigts se mettant à trembler alors que je me sens soudainement fébrile. Nous n’avons qu’une année de différence, avions tout pour être proches, mais mon frère l’a chassée et je n’ai pas pu avoir de grande complicité avec elle. A vrai dire, je ne la connais pas. Et cela veut dire qu'elle ne me connaît pas non plus et n'a, par conséquent, aucune obligation de m'écouter. C'est pourtant d'une personne pouvant m'apporter son objectivité, dont j'ai besoin de l'oreille attentive. Et que l'on ne me chante pas le refrain du psychologue, je n'ai pas besoin d'aller me confier à un parfait inconnu pour me remettre d'aplomb, sans compter qu'il m'en faut un lié au monde magique et n'étant pas aux bottes du seigneur des ténèbres, alors que j'ai une sœur non loin. Pourtant, il n'est pas évident qu'elle accepte de m'ouvrir sa porte afin de me laisser entrer. Ce n'est d'ailleurs certainement pas à elle que je vais pouvoir chanter le refrain de la famille devant s'entraider, de cette famille censée être solidaire ; alors qu'elle s'est clairement retrouvée éjectée de celle-ci. Et si j'en suis moi-même plus ou moins rejeté aujourd'hui, elle n'est pas sans savoir que je n'ai rien fait pour lui épargner de se voir exilée chez mon oncle, côté paternel. Je pince les lèvres alors que je tente de prendre tous ces détails en compte, tout autant que je me prépare à essuyer un possible refus. Une porte close. Quelque chose se passant mal, car c'est ce qu'il semble être généralement issu des plans destinés à être simples, de prime abord. Les phalanges serrées autour du bois de ma baguette, contenue dans ma poche. Fermant les paupières, je tente de me concentrer, avant de finir par transplaner. Le transplanage n'est clairement pas ce que je fais de mieux et pour avoir manquer de me démembrer à de nombreuses reprises, je trouve cela tout à fait légitime d'avoir quelques craintes. C'est pourquoi j'ai toujours cette appréhension alors que je me sens happer par ce tube invisible, qui m'entraîne par je-ne-sais-quel passage, pour finir par me déposer au beau milieu de Londres, dans une rue à peu près déserte. Titubant légèrement, il me faut encore ces quelques secondes d'adaptions avant de pouvoir me tenir debout, tentant de rester droit et fier, quand bien même je me sens comme écrasé de l'intérieur. Je ne tarde pas à me repérer au milieu de cette ville que je ne connais que trop bien, à force de la parcourir en tout sens pour toujours rejoindre ce même endroit, le Chaudron Baveur. Et Marianne, qui m'y attend chaque fois – non, pas Marianne, Cersei-Jane. De toute façon, ce n'est pas vers le vieux pub que je me dirige cette fois, mais bien vers l'appartement de ma sœur, situé un peu plus au nord de Londres. Enfonçant mes mains au fond de mes poches, je ne tarde pas plus longtemps à me mettre en marche, traînant quelques peu les pieds alors que la crainte s'immisce de plus en plus en moi, à la manière d'un poison destructeur. Je ne mets pas plus d'une vingtaine de minutes pour arriver en bas de l'immeuble, attendant, plongé dans l'ombre que quelqu'un ouvre la porte. Bien heureusement pour moi, quelqu'un ne tarde pas à en sortir et il me suffit de glisser mon pied dans l'entrebâillement de la porte pour me garantir l'entrée. Glissant d'abord ma tête à l'intérieur, je vérifie que personne n'est en mesure de me voir entrer, avant de finalement m'immiscer par l'ouverture. Montant quatre à quatre les escaliers, je ne tarde pas à arriver à l'étage indiqué sur le morceau de parchemin, longeant le couloir pour parvenir jusqu'à la bonne porte. Le cœur battant à tout rompre au creux de la poitrine, j’hésite un instant, avant de finir par abattre mon poing sur la porte, avec pour seul espoir, le fait que ma sœur vienne m’ouvrir.
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MessageSujet: Re: losing my religion. ◮ (emily&saíréann)   losing my religion. ◮ (emily&saíréann) Icon_minitimeJeu 15 Aoû - 14:06

« Je ne boss pas ce soir. Resto, ça te dit ? » Affalé dans l'un des fauteuils, je regardais mon amie en train de s'affairer. Elle paraissait vouloir dompter ses cheveux dont les boucles ne semblaient lui laisser aucun répits. Elle s'énervait ou plutôt, perdait patience et cela se ressentait dans sa voix. Pourtant, elle répondit par la positive. Je décidais alors de la rejoindre, combattant ma nonchalance certaine en me levant de ce siège que je n'avais pas quitté depuis une bonne demi-heure. M'emparant du lisseur qui reposait sur sa coiffeuse, je m'attelais à donner forme à cette chevelure qui à mes yeux semblaient si magnifique. Je l'avais toujours considéré comme étant la plus belle de mes amies. Une beauté simple, sans artifices. Un visage angélique et une douceur incontestable. Elle était bien loin des clichés londoniens, de toutes ces filles légères qui emplissaient les rues de cette si grande ville. J'aimais passer du temps avec elle et d'ailleurs, je ne croyais pas mentir en disant que c'était avec elle que je passais le plus clair de mon temps. Après tout, c'était ma voisine alors, pourquoi n'en profiterais-je pas. Seulement un étage séparait nos appartements, il était donc aisé pour moi de trouver refuge chez mon amie lorsque je n'avais pas le morale, ou que je me prenais la tête avec ma meilleure amie. Je trouvais toujours une porte ouverte. Là était encore un signe de sa grande générosité.

Alors que mon amie arborait à présent une chevelure faussement typé asiatique, je l'aidais à ranger l'appartement tout en discutant de notre éventuelle fin de soirée. Pub, boite de nuit ou simple soirée chez elle devant un bon film ? Le choix n'était pas aisé. Je n'aurais pas été contre une petite sortie en discothèque histoire de me changer les idées et de surtout, pouvoir pour une fois profité de la musique sans avoir à prendre mille et une commande. Mon job de serveuse me blasait parfois de ces ambiances de fête, ainsi je ne me rendais que rarement en ces lieux lorsque je ne travaillais pas, mais il fallait avouer que mon amie adorait ça. Alors, souvent je la suivais à contre-coeur, persuadé que j'allais m'ennuyer et vouloir rentrer au bout d'une petite heure, mais à chaque fois, elle trouvait le moyen de me faire passer une soirée hors du commun et nous ne rentrions qu'à l'aube, parfois même plus tard lorsque nos chemins se séparaient à cause de garçons rencontrés par hasard. Mon amie me ressemblait beaucoup en fait, aussi dragueuse et fêtarde que moi. Sûrement était-ce pour cela que je m'entendais si bien avec elle.

Suite à ce pseudo rangement qui en vérité fut fait à la hâte, je m'apprêtais en enfiler mon manteau dans le but de rejoindre ce fameux restaurant dans lequel nous avions décidé de passer la soirée. Notre choix s'était attardé sur un établissement qui faisait aussi bar de nuit. Ainsi, nul besoin de se déplacer. Quoi que ces endroits étaient la plupart du temps plutôt mal fréquentés, alors je partais déjà dans l'optique de devoir prendre les transports en commun une fois notre repas terminé. De toute manière, nos soirées se déroulaient souvent ainsi. Nous calculions tout à la minute près, pour au final changer nos plans à peine la porte du hall de l'immeuble refermé derrière nous. Non pas que nous aimions particulièrement l'imprévu, mais l'impression qu'il y avait toujours mieux à faire ne nous quittait jamais. C'est donc après un rapide dernier coup d'oeil dans le miroir afin de vérifier nos faciès que nous nous apprêtions à sortir de l'appartement, quand soudain quelqu'un frappa à la porte. Je soupirais et lançais un regard vers mon amie. Celle-ci semblait étonnée, je déduis donc qu'il n'était pas prévu qu'elle reçoit de la visite. Laissant mon épaule se blottir contre le mur, je croisais mes bras sur ma poitrine et regardait mon amie se rendre vers la porte afin d'ouvrir à cette personne qui allait de toute évidence retarder nos plans. Elle regarda par l'oeil de boeuf, cet artifice présent sur une porte qui permettait à l'habitant de voir à qui il ouvrirait ou non. Pratique, mais au fond, j'avais toujours trouvé cela futile. Il faut dire qu'on n'y voyait pas grand-chose là-dedans et puis, il suffisait que le couloir soit plongé dans le noir pour que cet artefact devienne complètement inutile.
« C'est qui ? » Demandais-je alors, un brin d'impatience dans la voix. Mais très vite, mon exaspération se transforma en inquiétude. Le visage de mon amie semblait se décomposer au ralenti et si mon cerveau ne me jouait pas de tour, c'était la troisième fois que son oeil se collait au rond de la porte. Elle tourna alors son visage vers le mien et la pâleur de sa peau me fit frémir. « Qui est-ce ? » Répétais-je tout en laissant tomber mon sac à main sur le sol et en m'approchant à mon tour de la porte afin de mettre un prénom sur cet inconnu qui semblait tant effrayer mon amie, mais avant même que j'atteigne mon but, celle-ci m'attrapa le poignet avec une force que je ne lui soupçonnais pas. J'émie un faible cris et celle-ci me plaqua une main sur la bouche. J'avais l'impression d'être dans un de ces films d'horreur pour adolescente où le tueur vient frapper à la porte. Je m'attendais presque à ce que quelqu'un me demande quel était mon film préféré tant l'atmosphère de l'appartement commençait à être oppressante. « Je ne veux pas ouvrir. » Me dit mon ami, à demi-mots. Sa voix était tellement faible que je dû presque lire sur ses lèvres pour comprendre le sens de sa phrase. « Tu veux que je le fasse ? » Proposais-je alors. « Non. C'est mon frère. Je ne sais pas ce qu'il fait ici, je ne savais même pas qu'il avait mon adresse. Enfin, je ne savais même pas qu'il se souvenait avoir une soeur pour être honnête. » La voix toujours aussi basse, elle avait prononcé sa dernière phrase de manière si peu audible que je n'étais pas certaine d'avoir bien compris, mais la peur dans ses yeux me convainc de ne pas la faire répéter. « Et à ton avis, pourquoi il est là ? » Ma question était quelque peu idiote et je crois qu'avant même de la poser, j'en étais consciente. Ses propos semblaient vouloir dire qu'elle n'avait plus eu depuis longtemps de nouvelles de ce frère dont elle ne m'avait jamais dit un mot. Alors la raison de sa présence ici était très probablement un mystère pour elle. D'ailleurs, elle se contenta de hausser les épaules en guise de réponse. « Bon, je vais ouvrir et lui dire que tu n'es pas là. Vas dans la chambre. Au pire, si c'est important, tu sortiras. Ou je lui dirais de repasser demain. Enfin, on verra bien. » Elle semblait convainque par mes paroles puisqu'elle se dirigea sans attendre vers sa chambre, laissant la porte à demi ouverte pour ainsi pouvoir entendre la conversation. Ou du moins, c'est ce que je présumais.

« Salut. » Dis-je en ouvrant la porte. C'était un beau garçon. Plutôt grand avec des cheveux d'un châtain foncés ni trop long, ni trop court. Il semblait être propre sur lui, ou du moins, il ne ressemblait pas à un junkie ou toute autre personne jugée comme étant non fréquentable. « Il n'y a que moi ici, désolé. Tu veux que je transmette un message ? » Aussi plaisant à regarder soit-il, son regard était tout de même troublant. D'ailleurs, lui-même semblait troublé. Peut-être même énervé. Je compris en cet instant la panique qui avait pris mon amie il y a quelques minutes, puisque présentement, la même sensation s'emparait de moi. Je n'avais aucune raison apparente d'être anxieuse, étant donné que ce garçon était un parfait inconnu à mes yeux, mais il avait quelque chose d'inquiétant. Ou peut-être était-ce moi qui me faisait des films. De toute manière, je ne tarderais pas à le savoir.


Dernière édition par Emily L. Rosebury le Sam 30 Nov - 15:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: losing my religion. ◮ (emily&saíréann)   losing my religion. ◮ (emily&saíréann) Icon_minitimeSam 17 Aoû - 10:37


losing my religion
that's me in the corner. that's me in the spotlight. losing my religion ; trying to keep up with you and i don't know if i can do it. oh no I've said too much, i haven't said enough.



Flanqué là, devant la porte de l’appartement de ma sœur, je trouve encore le moyen de me demander s’il ne serait pas mieux que je tourne les talons et m’éloigne au loin, plutôt que d’affronter ma sœur – ce dont je doute avoir envie de faire, à présent. Bien que nous n’ayons jamais été réellement proches, il n’en reste pas moins que je l’ai abandonnée. Abandonnée à son triste sort, de se voir exilée au loin des siens, alors qu’elle avait plus que jamais besoin d’un peu de réconfort à l’époque. Elle venait d’apprendre qu’elle était une cracmolle et pour seul réconfort, elle a eu le droit à un envoi express chez notre oncle côté paternel, en direction de la banlieue londonienne. Un petit séjour orchestré par mon frère, qui n’a pas tardé à s’allonger pour prendre des allures de résidence définitive. Et cela n’était pas que des allures, je le sais bien. Après tout, elle n’est jamais venu ré-emménager chez nous, devant se contenter de ces parents n’étant pas les siens et de la présence de leurs enfants, n’étant pas ses frères. Et si je n’ai aucun doute quant au fait qu’Arón et Ciarán – bien que je ne les ai jamais rencontré ni parler, me contentant de connaître leurs noms, quelques fois énoncés dans des conversations débutées par mon père, qui finissaient bien vite aux oubliettes, en raison d’un manque d’intérêt profond pour cette part moldue de la famille – soient des garçons sympathiques, il n’en reste pas moins qu’ils étaient des étrangers lorsqu’elle est arrivée chez eux. Et qu’aujourd’hui, ils ne sont ni plus ni moins que sa seule réelle famille, ceux qui ne lui ont jamais tourné le dos. Je déglutis, alors que ces quelques détails, me rappellent sans mal, le fait que ma sœur n’a réellement aucune raison de m’ouvrir les portes de son studio, pour venir me sauter dans les bras et partager une étreinte avec moi. Car généralement, on évite de câliner un étranger – chez les sorciers, du moins. J’ai été idiot de croire qu’elle puisse m’accueillir à bras ouverts après son rejet de la famille et je m’en rends bien compte à présent. Pourtant, il est trop tard pour faire demi-tour, je m’en rends bien compte à présent. J’ai déjà abattu plusieurs fois mon poing sur la porte, alors je ne vais pas me contenter de tourner les talons et de fuir au moindre frémissement du chambranle de la porte, comme ces gamins qui s’amusent à toquer aux portes dans la rue pour s’enfuir en courant par la suite. Non, je suis un adulte à présent, et il me faut me comporter comme tel, quand bien même cela fait plus de quinze années que je n’ai pas vu ma sœur. C’est pourquoi j’enfonce mes mains au fond de mes poches, me campant toujours un peu mieux sur mes pieds, afin de me convaincre moi-même, de ne pas bouger d’ici. Sauf que je commence à croire que le studio est vide et qu’il n’y a personne, tant le couloir reste silencieux, ne laissant transparaître aucun bruit d’agitation quelconque à l’intérieur – comme celle que pourrait faire quelqu’un s’empressant de venir ouvrir la porte, par exemple.

Le battant de bois finit pourtant par pivoter sur ses gonds, après ce qui me parait être d’interminables secondes – minutes ? Je ne sais même pas combien de temps cela fait que j’attends, là, devant la porte. Tout ce qu’il m’apparait, c’est que cela fait une éternité que je me trouve là, à me demander si l’on va enfin m’ouvrir. Mais pourtant, lorsque le battant finit de s’entrouvrir sur une silhouette féminine, je remarque bien vite qu’il ne s’agit pas là de ma sœur. Ou alors, celle-ci a considérablement changé depuis la dernière fois que je l’ai vu, mais je ne pense pas qu’il soit réellement possible de changer ainsi du tout au tout. « Salut. » J’hausse un sourcil, dévisageant la jeune femme face à moi, sans réellement savoir quoi dire ou faire. Je remarque qu’elle n’a pas ouvert la porte en grand, la laissant simplement entrebâillée, signe qu’elle n’est pas bien rassurée, malgré son attitude nonchalante. Ainsi, quelque chose me souffle qu’elle n’a pas confiance en moi, ce qui est sans doute signe qu’elle sait beaucoup plus de choses qu’elle ne laisse l’entrevoir de prime abord. Je me trouve dans un immeuble moldu après tout et les moldus ne sont pas censés se méfier autant, surtout lorsqu’ils se trouvent ignorer la situation actuelle du monde magique. Je reste bouche close, alors que je me demande si elle est en mesure de savoir qui je suis réellement – cet imbécile de rafleur que je suis – et si c’est cela qui fait qu’elle n’ouvre pas plus largement sa porte. Dans tous les cas, il reste quelque chose d’assez louche dans son comportement. Aussi je ne prends pas la peine de répondre, me contentant de faire un pas de côté pour tenter d’entrevoir un peu mieux l’intérieur de l’appartement, mais voyant sans doute mon geste, la brune se décale un peu plus, afin de refermer un peu plus le battant de bois, réduire encore l’interstice entre le mur et la porte, pour m’empêcher de voir comme je le voudrais. « Il n'y a que moi ici, désolée. Tu veux que je transmette un message ? » Cessant de chercher à glisser mon regard vers l’intérieur, je baisse de nouveau mes prunelles sur la jeune femme, me remettant à le dévisager d’un regard se voulant le plus neutre possible. Je parviens pourtant à sentir moi-même, à quel point il peut être froid, déplaisant, sûrement précurseur d’un certain malaise. Il n’en reste pas moins que je ne vois pas ce que la jeune femme fait dans l’appartement de ma sœur, si cette dernière ne se trouve pas ici. Je sais bien qu’elle n’a rien à faire là, ma sœur n’a pas de colocataire, ça aussi je le sais. Au même titre que je suis certain que ce studio est bien le sien et que je ne me suis pas trompé de porte – ce qui pourrait justifier la présence d’une parfaite inconnue entre ces murs.

L’un des avantages dans le fait d’être rafleur, reste le fait que l’on n’est plus à cela près, lorsqu’il s’agit de mettre la main sur telle ou telle information. Chacun d’entre nous se trouve déjà bien trop pourri jusqu’à la moelle, rien que pour le fait de s’être engagé comme rafleur, qu’il n’éprouve aucune pointe de remords au moment de mettre la main sur telle ou telle information, même s’il lui faut pour cela, passer par des moyens dont l’on n’a pas de quoi être fiers. Mais si je n’ai aucun talent pour ce qui est de mettre la main sur des sorciers – comme l’a aimablement prouvé Cersei-Jane, surtout lors de sa duperie et de son changement d’apparence pour Marianne –, je crois pouvoir être capable de mettre la main assez facilement sur des moldus ou cracmols, comme le prouve le fait que je me trouve ici, devant le studio de ma sœur. Et si j’ai aujourd’hui l’adresse de ma sœur, inscrit sur un bout de parchemin au fond de ma poche, ce n’est pas parce que j’ai été lui demandé moi-même – comment l’aurais-je pu ? Je ne dois cette information, qu’à un autre rafleur assez serviable pour passer la nuit avec elle et revenir au petit matin, avec ce petit bout de parchemin, griffonné de la calligraphie de ma sœur. C’est donc lui, par la même occasion, qui m’a appris qu’elle vivait seule. Et la solitude n’inclut en rien une jeune femme brune sortie de nulle part. Une nouvelle fois, je fronce légèrement les sourcils, alors que je la dévisage longuement. « Tu n’es pas ma sœur. » je finis par constater d’un ton neutre, presque nonchalant. Je ne vais pas m’attarder en formules de politesse inutiles, incluant celle du vouvoiement. Elle ne s’est pas non plus embêtée avec le fait de s’en servir pour s’adresser à moi, de toute façon. La constatation est inutile qui plus est, elle sait bien qu’elle n’est pas ma sœur, et n’a pas besoin que je lui fasse remarquer. Pourtant, pour moi, elle est nécessaire. Afin de voir comment se comportent les traits de son visage à cette annonce, sait-on jamais que je me sois trompé et qu’elle n’ait fait qu’un peu de chirurgie plastique – ce dont je doute tout de même énormément. Mais à voir leur façon de se déformer, je devine que j’ai eu bon. Cette inconnue n’a donc rien à faire ici, puis je ne la connais pas. Bon, bien sûr, c’est un peu de ma faute car ma sœur n’a jamais réellement eu le temps de me la présenter, mais peu importe. Il n’en reste pas moins qu’elle fait une intrusion, en se trouvant dans un studio ne lui appartement pas, en la non-présence de son propriétaire.

La moindre des choses, vis-à-vis de ma sœur, est que je défende son bien s’il s’agit réellement là d’une intrusion – je ne connais pas bien les us et coutumes moldus, à défaut d’avoir eu un père vivant suffisamment longtemps pour me les apprendre, alors il se peut très bien que des voleurs puissent ouvrir la porte à ceux passant par là, pour faire l’air de rien – alors que je passe par là et que je ne compte pas simplement servir un : ce n’est pas grave, je repasserai avant de tourner les talons et de m’en aller au loin. « Et tu peux m’expliquer ce que tu fais là en son absence peut-être ? » Mes poings se serrent au fond de mes poches, alors que je continue de la dévisager, laissant mon visage se détendre quelque peu. J’ai une longueur d’avance sur elle, j’en suis certain. Tout autant que je suis sûr qu’il ne s’agisse pas d’elle, car malgré le nombre d’années passées loin d’elle, il est évident qu’elle a toujours gardé la morphologie de la famille. Celle que toutes mes autres sœurs possèdent. « Je doute que tu puisses servir la moindre explication crédible. » Mon ton reste neutre, tout autant que mon visage ne laisse plus transparaître aucune émotion particulière. Je me contente simplement de la regarder, imprégnant ses traits dans mon esprit. Si elle semble savoir qui je suis, il se peut qu’elle soit liée d’une façon ou d’une autre, au monde magique. Si elle tente de s’enfuir en transplanant, je veux pouvoir la retrouver et ne pas laisser son intrusion chez ma sœur, impunie. « Jusqu’à preuve du contraire, une entrée chez quelqu’un en son absence, est une intrusion. » A l’intérieur de ma poche, je ne peux m’empêcher de tripotter ma baguette, posant et déposant mes phalanges autour du morceau de bois, dans un geste quelque peu nerveux et frénétique, je le crains. Mais peu importe, c’est un geste qu’elle n’est pas en mesure de percevoir, puisqu’il se trouve caché par le tissu de mon manteau, aussi n’ai-je pas réellement à m’en faire. « Si c’est pour lui laisser un message en faisant en sorte que son appartement se trouve vide à son retour, je peux m’en charger moi-même. Voleuse. » Je ne peux m’empêcher d’appuyer le dernier terme, alors qu’un sourire apparaît sur mes lèvres. Je veux voir la tête qu’elle va faire, lorsqu’elle va comprendre que je l’ai percée à jour. Pour sûr, elle tentera de s’enfuir, mais elle parait bien frêle par rapport à moi et il ne fait aucun doute que je parviendrai à la retenir sans trop de mal – sauf si elle possède une arme à feu, mais elle n’agit pas réellement comme une personne potentiellement dangereuse. Aussi, je ne me fais aucun souci à ce sujet. Surtout que je ne pense pas pouvoir envisager meilleur cadeau de retrouvailles avec ma sœur, que de lui apprendre que j’ai arrêté une voleuse, avant que celle-ci n’ait le temps de voir quoi que ce soit. Enfin, j’imagine qu’elle n’a pas encore eu le temps d’embarquer quoi que ce soit, étant donné qu’elle se trouve toujours face à moi et que de ce que j’en ai vu, l’intérieur n’est pas encore trop chamboulé. Mais elle a peut-être quelques complices. C’est alors que cette perspective me traverse l’esprit, que je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’œil en arrière, pour m’assurer que personne n’est en train de me prendre au piège. Mais il n’y a rien, juste le couloir vide de l’immeuble.
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MessageSujet: Re: losing my religion. ◮ (emily&saíréann)   losing my religion. ◮ (emily&saíréann) Icon_minitimeLun 19 Aoû - 12:32

Etait-il ici dans un but amical ? Ce genre de visite de courtoisie qu'on octroie à sa famille quelques jours par an dans l'espoir de se donner bonne consciente. Ou peut-être s'était-il passé quelque chose entre mon amie et son frère et celui-ci venait présentement demander des comptes. Plausible, mais j'espérais que ce ne soit pas le cas. A vrai dire, je commençais à regretter ma proposition, celle qui était d'ouvrir la porte à ce parfait inconnu qui semblait tant terrifier Béa. En y réfléchissant, l'expression du visage de mon amie aurait peut-être dû me mettre sur la voie, me faire comprendre que nous aurions dû attendre patiemment qu'il s'en aille sans osciller, prenant notre patience en mains en se résignant à passer une soirée à la maison plutôt que dans ce restaurant chic de la ville où nous comptions nous rendre. Mais certainement mon esprit divaguait, pousser par la crainte de l'inconnu et la tension palpable qui avait précédé l'ouverture de cette fameuse porte devant laquelle je me trouvais, ou plutôt derrière, car j'avais jugé bon de ne l'ouvrir que de quelques centimètres et je m'étais intérieurement félicité de l'avoir fait lorsque le frère de mon amie avait vraisemblablement voulu jeter un coup d'œil à l'appartement. Croyait-il que je lui mentais ? Bon, c'était le cas, mais comment aurait-il pu le savoir. Par quel instinct se serait-il rendu compte de la supercherie. Aucune chance, me disais-je à moi-même comme pour me rassurer. Au fond, je ne savais réellement la raison de l'anxiété qui s'emparait présentement de moi, mais de plus en plus, le visage de cet homme, ou plutôt l'air qu'il arborait, me semblait étrange. A qui avais-je affaire ? Je n'en avais aucune idée et sûrement aurais-je du le demander à Béa avant de me lancer corps et âme en cette situation. Mais c'était bien moi ça, foncer tête baisser sans réfléchir aux conséquences, ou plutôt en y réfléchissant après. Trop tardivement.

J'avais le choix. Refermer immédiatement cette porte et faire comme si rien ne s'était passé en disant à mon amie que ce gars ne me semblait pas rassurant et qu'elle ferait mieux de l'éviter durant les prochaines semaines - voir jusqu'à la fin de sa vie. Mais mon geste serait alors idiot, puisque nous aurions tout aussi bien fait de justement, ne rien faire. Néanmoins, le temps que mon débat intérieur se stoppe, le garçon avait déjà pris la parole, ne me laissant d'autres choix que de l'écouter, de l'écouter dire que je n'étais pas sa sœur. J'haussais un sourcil, stupéfaite par cette affirmation qui me semblait pourtant évidente. Avait-il réellement besoin de dire cela à voix haute ? Ne s'en était-il rendu compte que maintenant ? Pourtant, Béa et moi avions toujours été très différente. Impossible de confondre nos deux personnes. La voix du garçon m'avait semblé si nonchalante, comme s'il me disait simplement bonjour et c'était cela qui me semblait être le plus étrange. Peut-être que cela faisait de nombreuses années que tout deux ne s'étaient pas vus, ou peut-être même depuis leur enfance, ce qui expliquerait le silence de Béa à son propos, mais quand bien même aurais-ce été cela, ne m'aurait-il pas simplement posé la question ? Une question et non une affirmation. Ma théorie tombait donc à l'eau et je commençais à me demander s'il ne faisait pas partit de ces personnes ayant des troubles de la personnalité. J'avais vu un repartage là-dessus il y avait quelques jours - A défaut d'ailleurs, puisqu'ils avaient déprogrammé ma série, mais bref. Ces gens avaient du mal à faire le tri dans leur tête, à suivre une ligne droite et parlait souvent pour ne rien dire. Ou plutôt, pour dire des choses incompréhensibles. En faisait-il partit ? Peut-être que Béa ne m'avait jamais parlé de lui, car il avait de sérieux problèmes et qu'il vivait dans une clinique psychiatrique, ou quelque chose comme ça. Cela pourrait aussi expliquer la peur sur son visage. Après tout, on ne sait jamais à quoi s'attendre avec eux. Ou alors, dernière solution envisageable, j'avais pris trop de stupéfiant la veille et j'étais toujours en plein trip. Mon amie sortirait dans quelques instants de sa cachette pour me dire que tout cela n'était qu'une gentille blague et nous nous soûlerons certainement tous ensemble jusqu'au petit matin. J'esquissais alors rapidement un sourire, pratiquement convaincu par ma dernière hypothèse, mais la voix de ce garçon qui se tenait toujours face à moi me ramena rapidement à la réalité, me demandant si je pouvais lui expliquer ce que je faisais dans l'appartement de Béa en son absence. Il me fixait, intensément, et cela n'était définitivement pas un comportement normal. Je ne prie même pas la peine de répondre, trop absorbé par ce visage si plaisant qui de minutes en minutes se transformait. Je m'attendais presque à ce qu'il se transforme littéralement. Peut-être allais-je revivre ce que j'avais vécu il y a tant d'années maintenant, cette soirée si étrange durant laquelle le plus âgé des frères Thompson m'avait sauvé la vie. Je n'en avais jamais parlé à personne, mais peut-être aurais-je dû. Peut-être que mon amie était elle aussi au courant que de sombres créatures se promenaient dans les rues de Londres. Quoi qu'encore aujourd'hui, je me demande parfois si j'étais réellement éveillée ce soir-là. Les loups-garous n'existent pas, m'étais-je répété durant des jours, mais le regard fuyant de mon voisin ne m'aidait pas à me convaincre que tout cela n'était au fond qu'un rêve, ou plutôt un cauchemars. D'ailleurs, je ne sais réellement comment il avait fait pour contrôler cette bête féroce qui me semblait démesurée, mais j'essaie au mieux d'éviter d'y penser, car cette famille a toujours eu le don de me donner froid dans le dos. Je ne sais d'ailleurs pas ce qu'elle est devenue, mais à en croire les rumeurs qui circulaient dans le quartier, le décès des parents était loin d'être naturel.

J'essayais au mieux de sortir cette histoire de mes pensées en me concentrant sur la voix de mon interlocuteur qui venait d'une nouvelle fois prendre la parole, me disant cette fois qu'il doutait que je puisse lui servir la moindre explication crédible. Je mis quelques secondes à me souvenir de quoi il parlait, à me rappeler ce qu'il attendait de moi, mais je me rendis rapidement compte qu'au final, je n'en avais aucune idée. Pourquoi ce besoin de justificatif ? Ne pouvais-je pas simplement prendre un message et lui dire de repasser, disons, dans une prochaine vie ?
« Je suis.. » Commencais-je, me disant que les mots vendraient tout seul et que je trouverais bien quelque chose à lui dire, mais celui-ci ne m'en laissa pas le temps puisqu'une nouvelle fois, sa voix raisonna dans le couloir de l'immeuble. Il me parlait à présent d'effraction. Croyait-il que j'étais une voleuse ? Ce garçon n'était vraiment pas serein et j'étais à présent convaincu que quelque chose ne tournait pas rond chez lui. Je pue voir qu'il trifouillait quelque chose à travers le tissu de son manteau, mais je prie cela pour un geste d'anxiété. Ou peut-être avait-il un couteau et était sur le point de m'égorger. Je n'avais plus qu'à espérer que ce ne soit pas le cas. « Je crois qu'il y a méprise. » Dis-je simplement, après qu'il m'eut cette fois clairement traité de voleuse. « Aoidbheann n'est pas là, mais je suis une amie à elle. » Je crois bien que c'était la première fois de ma vie que j'appelais Béa par son véritable prénom. Celui-ci m'avait toujours paru trop long et trop compliqué, alors je ne l'utilisais jamais, préférant la simplicité du surnom qu'elle m'avait décrit comme étant son véritablement prénom d'ailleurs, lors de notre première rencontre. « Ai-je vraiment l'air d'être une délinquante ? » Dis-je, en ouvrant d'un demi-centimètre de plus la porte qui était à présent presque close, comme pour qu'il voit la manière dont j'étais habillée et qu'il redescende sur terre. Aurais-je réellement mit une robe aussi habillée pour faire un braquage, ou toutes autres choses qui me conduiraient certainement tout droit en prison ? Non. Enfin, il fallait avouer que je n'avais jamais réellement réfléchis à la manière dont je m'habillerais si un jour je devais faire un cambriolage, ou toute autre action punis par la loi. « Bref, ta s... » j'eus envie de me taper la tête contre le mur à ce moment précis, fatigué par ma propre bêtise. Espérant qu'il n'est rien remarqué, je me contentais de faire semblant de tousser, comme si j'avais avalé de travers, souhaitant gagner du temps pour parer mon idiotie. « Pardon. Je disais, tu as sûrement raison de t'inquiéter ainsi, j'en aurais sûrement fait de même pour n'importe laquelle de mes amies, mais je connais Béa et d'ailleurs, vu l'heure, je pense que je devrais filer la rejoindre. » Idiote, me répétais-je une nouvelle fois. « Nous dînons ensemble. » Rajoutais-je comme pour appuyer mes dires ou plutôt, essayer de le convaincre de la véracité de mes propos. Ou peut-être était-ce moi-même que j'essayais de convaincre, je n'aurait su le dire. « Mais, je lui dirais que tu es passé. » J'essayais alors de sourire, mais j'étais trop anxieuse pour faire quoi que ce soit d'un tant soit peu normal. Alors, mon faciès se contenta d'afficher un rictus indéchiffrable. « Bonne soirée » En espérant ne jamais te revoir, aurais-je voulu rajouter, mais j'avais hâte d'en finir et de demander des explications à Béa. Son frère était si... bizarre. Me retournant de moitié, je m'apprêtais alors à refermer la porte derrière moi, lorsque je sentie que quelque chose ne se passait pas comment je l'avais prévu. J'avais simplement poussé la porte d'un geste de la main, comme je le faisais d'habitude, mais cette fois, aucun bruit ne se fit entendre. Soit j'étais devenue subitement sourde, soit la porte ne s'était pas refermé et je priais pour que l'un de mes sens se sois envolé...


Dernière édition par Emily L. Rosebury le Sam 30 Nov - 15:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: losing my religion. ◮ (emily&saíréann)   losing my religion. ◮ (emily&saíréann) Icon_minitimeJeu 5 Sep - 22:16


losing my religion
that's me in the corner. that's me in the spotlight. losing my religion ; trying to keep up with you and i don't know if i can do it. oh no I've said too much, i haven't said enough.



Je ne sais pas ce que je cherchais réellement en venant par ici, en tentant de reprendre si subitement contact avec ma sœur. Je n’ai pas non plus espéré qu’elle m’accueille à bras ouverts, le sourire aux lèvres en me susurrant des mots gentils. Non, pas alors que je l’ai abandonnée sans même un regard en arrière. Mais de là à croire qu’elle n’ouvrirait pas la porte elle-même, c’est tout de même une chose aberrante, j’ai envie de dire. C’est sans compter le fait de voir que la jeune femme se présentant à moi, s’avère être complètement réticente face à l’idée de me parler, de même m’adresser la parole. Je parviens à le voir sur son visage, à le lire sur ses traits qui se déforment alors qu’elle m’observe avec réticence, de manière complètement froide. Peut-être que je lui fais peur, je n’en sais trop rien. En tout cas, il ne me faut pas longtemps pour comprendre qu’elle n’a rien à faire ici, même si c’est uniquement pour me toiser froidement et m’offrir l’information que ma sœur n’est pas chez elle. J’aurais très bien pu me rendre compte qu’elle n’était pas là si l’on ne m’avait pas ouvert la porte, mais voir quelqu’un d’autre sortir de nulle part pour m’annoncer que ma sœur ne se trouve pas là, me laisse tout de même sceptique. Ne préférant pas croire que ma sœur puisse chercher à me fuir en envoyant une quelconque personne m’ouvrir à sa place – après tout, dans la tête des gens, il a toujours été dit que la famille passait avant tout, alors pourquoi ne serait-ce pas le cas pour ma sœur, quand bien même le reste de notre famille et moi-même, ne nous sommes pas montrés très sympathiques avec elle ? – alors il ne me reste pas beaucoup d’options concernant la personne que j’ai face à moi. Une voleuse, elle ne peut être que ça. Sans quoi, je ne vois pas pourquoi elle se trouverait seule, dans l’appartement de ma sœur. A moins que cela ne soit une chose typique du monde moldu, de leur façon de vivre et de grandir, de s’épanouir. Ma sœur a grandi avec mon oncle moldu après tout, alors cela pourrait bien être possible qu’il lui ait appris pareille chose, si cela se trouve être une des caractéristiques du monde moldu. Mais dans le doute, je préfère prendre la brune à revers et m’assurer qu’elle ne va pas s’enfuir avant que ma sœur ne revienne. Car s’il s’agit vraiment d’une voleuse, je ne préfère pas être le coupable qui l’aura laissé partir sans agir. Ma sœur pourra être fière de moi si je suis parvenu à arrêter une cambrioleuse avant qu’elle n’ait le temps d’emporter quoi que ce soit – de ce que j’en ai vu par l’entrebâillement de la porte, elle n’est pas parvenue à emporter quoi que ce soit en tout cas. Du moins est-ce une chose que je me permets de juger sans avoir pu apercevoir l’ensemble de l’appartement ou même ce à quoi il ressemblait auparavant. Si cela se trouve, elle a déjà eu le temps de piquer quelques petits objets qu’elle a déjà enfourné dans ses poches. Et à cette pensée, je ne peux pas m’empêcher de baisser les yeux en direction de ses poches, comme-ci je pouvais prétendre voir à travers le bout de tissu. Mais je ne distingue aucune forme suspecte, aussi je me contraints à rapidement remonter mon regard dans sa direction, sans me défaire de mon air suspicieux toutefois.

La jeune femme plisse les yeux, ayant l’air inquiète de cette façon dont je la regarde, l’observe sans même m’en cacher. A quoi bon de toute façon ? Je n’ai pas à m’en cacher, je suis chez ma sœur, c’est comme-ci je me trouve chez-moi en quelque sorte. « Je suis.. » a-t-elle à peine le temps de commencer, avant que je ne la coupe dans son élan pour relever l’évidence ; je sais qui elle est, elle n’a pas besoin de se présenter puisque je sais déjà qu’elle est une voleuse. Chose que je lui expose sans détour et sans tact. Elle ne mérite pas que je prenne les informations avec des pincettes pour elle de toute façon, puisqu’elle n’a que ce qu’elle mérite. Le retour de bâton, du fait de ne pas forcément être la plus intelligente entre nous deux, contrairement à ce qu’elle a certainement cru bon de croire au départ. Parce qu’elle ne pourra pas se contenter de me berner facilement en m’exposant des choses que je saurais être fausses d’emblée. Elle n’a pas besoin de se donner cette peine, même si j’avoue qu’il aurait été assez drôle de la regarder tenter de s’expliquer. Je n’ai pas de temps à perdre avec ces sornettes, il faut que je me dépêche de retrouver ma sœur pour lui exposer les faits de toute façon. « Je crois qu'il y a méprise. » tente-t-elle tout de même de s’expliquer, me coupant dans mon élan. Je hausse un sourcil, ne me gardant pas de la dévisager une nouvelle fois. Je me demande comment elle va bien pouvoir tenter de s’expliquer alors que je lui ai clairement montré que je connaissais la vérité à son sujet. « Aoidbheann n'est pas là, mais je suis une amie à elle. » Au moins connait-elle le nom de ma sœur, ce qui est certainement un bon début j’imagine, quelque chose qui sert à gagner en crédibilité devant tout un chacun. Mais je suis un sorcier, alors puis-je vraiment me laisser duper par une jeune femme ayant certainement lu le nom de ma sœur sur l’un de ses papiers trainant sur le buffet ou une quelconque commode. Quel idiot se laisserait duper par ça ? Pas moi en tout cas. « Et quel genre d’amie es-tu ? Hormis le genre voleuse, évidemment. » Je pince les lèvres, ne cessant de la dévisager d’un air dur. Je veux obtenir une réaction sur son visage, qu’elle sorte du rôle qu’elle est en train de se créer et qu’elle assume ses actes comme une personne responsable. « Pas le genre fiable non plus, si tu t’empresses de visiter son appartement lorsqu’elle a le dos tourné. » Je secoue la tête, pour lui faire signe que ses excuses ne prennent pas avec moi. Parce que c’est le cas, je ne me laisserais pas berner par son jeu d’actrice. Je vois bien à son regard qu’il y a quelque chose d’anormal dans tout ce qu’elle prétend. Comme-ci elle se trouve paniquée. « Ai-je vraiment l'air d'être une délinquante ? » me demande-t-elle en ouvrant un peu plus largement la porte pour me désigner un peu mieux ses vêtements. Drôle de façon de se vêtir pour faire un cambriolage, je dois lui accorder, mais cela n’écarte pas le fait qu’elle puisse être une voleuse, je le crains. « A toi de me le dire. » je lui souffle d’un air renfrogné, commençant à m’agacer de la voir sortir des excuses quelque peu invraisemblables. Excuses dont je n’ai que faire. Alibi en carton.

Elle parait se renfrogner quelque peu elle aussi, en refermant un peu plus la porte, cachant une nouvelle fois la moitié de son visage derrière le battant. « Bref, ta s... » Ma sœur, oui. J’ai mentionné Béa ainsi lorsqu’elle a ouvert la porte, faisant remarquer qu’elle n’était pas elle. Aussi je ne vois pas pourquoi elle retient le terme, comme-ci elle se trouve avoir peur de prononcer ce simple mot. Idioties, qui ne font que lui donner un air un peu plus coupable qu’auparavant, faisant augmenter mes suspicions à son égard. « Pardon. Je disais, tu as sûrement raison de t'inquiéter ainsi, j'en aurais sûrement fait de même pour n'importe laquelle de mes amies, mais je connais Béa et d'ailleurs, vu l'heure, je pense que je devrais filer la rejoindre. » finit-elle par reprendre, mettant ainsi de côté ses réflexions intérieures au sujet du terme à utiliser quant à la qualification de ma sœur vis-à-vis de moi. Ainsi, peut-être la connait-elle vraiment et sait que Béa n’a pas vu l’un de ses frères ou l’une de ses sœurs, depuis bon nombre d’années à présent. Aussi ne veut-elle pas m’attribuer le qualificatif que ma sœur se refuse elle-même de m’attribuer. « Nous dînons ensemble. » précise-t-elle. Mes prunelles se mettent de nouveau à pétiller alors que je vois là une opportunité de voir ma sœur, si cela est vrai, bien évidemment. « Mais, je lui dirais que tu es passé. » reprend-t-elle aussitôt, comme pour me pousser vers la sortie. De manière un peu grossière d’ailleurs, il faut bien l’avouer. « Bonne soirée. » m’adressant un dernier sourire empreint de faux, elle finit par faire pivoter le battant de porte pour le refermer face à moi. Signe qu’elle veut que je m’en aille, sans aucun doute. Comme-ci je vais réellement laisser l’appartement de ma sœur entre les mains d’une voleuse, sans même m’assurer qu’elle soit punie pour son entrée abusive au milieu des biens de celle-ci. C’est absurde. Je coince mon pied entre le mur et la porte, l’empêchant de se refermer, grimaçant quelque peu alors que le bout de bois heurte violemment mon pied. « Doucement, pourquoi céder à la précipitation ? Rien ne sert de se presser, cela n’amène généralement que des mauvaises choses. » je lui lance alors que je pousse la porte, m’assurant d’ouvrir un passage suffisant pour pénétrer dans la pièce sans encombre, ce qui n’est clairement pas du luxe. Me glissant par l’entrebâillement, je fais quelques pas à l’intérieur de l’appartement, examinant le lieu. Tout à l’air encore plutôt bien rangé, ce qui est une bonne chose puisque cela signifie qu’elle n’a pas encore eu le temps de fouiller. A moins qu’il ne s’agisse là d’une cambrioleuse parfaitement ordonnée, mais c’est une chose à laquelle je ne crois pas. « Mais c’est fantastique. Je vais pouvoir t’accompagner comme ça. » Je lui sers un large sourire avant d’esquisser quelques pas dans sa direction, m’approchant de nouveau d’elle sans aucune pudeur. Après tout, je suis ici chez moi puisqu’il s’agit de l’habitation de ma sœur. C’est elle qui se trouve en terrain inconnu. « Finis de te préparer, je suis patient. » Une nouvelle fois, je lui adresse un large sourire, avant de revenir vers la porte, me plaçant devant, les bras croisés, à attendre qu’elle se prépare. Je n’ai aucune raison de me presser de toute façon, j’ai même tout mon temps en ce qu’il s’agit de pouvoir voir ma sœur. Je suis venu pour cela après tout.
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MessageSujet: Re: losing my religion. ◮ (emily&saíréann)   losing my religion. ◮ (emily&saíréann) Icon_minitimeMer 16 Oct - 17:08

Je crois que de ma vie, je n'avais jamais participé à une conversation aussi étrange. Quoi que, je n'avais jamais parlé à quelqu'un d'aussi étrange non plus. A présent, je comprenais réellement les réticences de Béa quant-au fait de voir son frère, car à présent que je l'avais rencontré, je ne pouvais qu'imaginer que les liens entre eux ne devaient pas être au beau fixe. Sûrement étaient-ils même très tendus. D'ailleurs, je me disais présentement que ce garçon était peut-être violent, voir dangereux. En réalité, beaucoup d'hypothèses étaient passées dans ma tête depuis la première seconde où mes pupilles s'étaient posées sur lui et toutes me paraissaient aussi plausibles les unes que les autres.

Outre ce côté rassurant de sa personnalité, il paraissait aussi être quelqu'un de très soupçonneux. S'en était même sûrement maladif tant son instance à ce sujet était flagrante. D'ailleurs, je ne comprenais toujours pas pourquoi il me traitait de voleuse. Pourquoi il pensait que j'étais là dans le simple but de dépouiller cet appartement. Après tout, si réellement mes intentions étaient mauvaises, ne me serais-je pas contenté de le laisser frapper à la porte, sans ouvrir, en portant mon attention seulement sur le butin que je pouvais empocher ? Cela me paraissait logique, mais sûrement n'avions nous pas la même logique, ou pas la même capacité à réfléchir. Je n'avais jamais été d'un naturel naïf, mais de la à soupçonner de trahison toute personne dont le visage m'est inconnu, il y a un gouffre.

Je me retournais, impatiente d'aller questionner Béa sur ce frère qu'elle m'avait caché, mais très vite, je me rendais compte que la porte ne s'était pas réellement refermée. Sûrement avait-il fait barrage avec une partie de son corps pour éviter à cette conversation de prendre fin. Et sûrement aurais-je dû être plus prudente, ou plus claire, afin de lui faire comprendre qu'il n'y avait rien à ajouter et qu'il n'avait d'autres choix que de me croire sur parole, mais avant même que je puisse répliquer quoi que ce soit, ne serait-ce qu'une simple phrase qui aurait pour but de l'inviter à me laisser tranquille, celui-ci avait déjà pénétré dans l'appartement. Sa voix raisonna dans la pièce et je ne savais trop si je devais prendre ses dires pour des menaces, ou si s'était simplement sa manière de s'exprimer qui portait à confusion. Une chose est sûre, c'est que la façon dont il examinait la pièce, elle, était très claire. Je n'avais pour le coup pas besoin de pouvoirs magiques pour savoir ce à quoi il pensait. Il devait très certainement vérifier que rien n'avait été déplacé, que rien ne jonchait le sol. En fait, il devait scruter en détail le moindre centimètre carré de cet appartement afin de trouver la preuve que j'étais bel et bien une délinquante, mais il ne semblait rien trouver puisqu'il se contenta de reprendre la parole afin de me dire que le fait que je devais rejoindre Béa au restaurant était génial et à peine eut-il dit ça que je devinais avec précision où il voulait en venir et ma pensée ne tarda pas à se vérifier lorsqu'il termina sa phrase en me disant qu'il allait m'accompagner. Il rajouta une petite phrase qui sous entendait que je pouvais prendre mon temps pour me préparer, car il était patient. J'haussais alors un sourcil et me maudissait d'avoir ouvert cette fichu porte il y a de ça plusieurs minutes à présent. Dans quelle galère m'étais-je mise et surtout, comment allais-je faire pour en sortir ? Une chose était certaine, c'est que je ne devais pas le laisser inspecter davantage les lieux, car que se passerait-il s'il découvrait Béa, dans sa chambre ? Sûrement entrerait-il dans une colère noire, peut-être la frapperait-il et irait jusqu'à m'accuser de séquestration. A présent, je m'attendais à tout.
« Je suis déjà prête, j'allais justement y aller avant que tu arrives. » Me saisissant de mon sac à main et enfilant mon manteau, je me dirigeais alors une nouvelle fois vers la porte d'entrée. Cette porte qui hanterait certainement mes cauchemars pour les trois prochaines semaines. Je n'avais pas réellement réfléchit à la suite des événements, mais mon instinct me poussait à sortir d'ici. A éloigner ce garçon de sa soeur. « Alors, tu viens ? » Dis-je, une fois à demi sur le pallier et il ne fallut que quelques secondes avant qu'il me rejoigne à l'extérieur, c'est donc avec soulagement que je fermais à présent la porte à clef, laissant Béa seule, m'enfonçant à présent vers l'inconnu, vers une situation que je soupçonnais être dangereuse, mais vers laquelle je fonçais tout de même. Une fois sortis de l'immeuble, nous nous engagions dans les rues de Londres. Je laissais mes pas me guider et espérait que la chance me sourirait. « Je dois passer acheter des clopes, ça ne te dérange pas ? » Stratagème puéril pour gagner du temps, mais c'était toujours ça de pris. De toute manière, je ne savais pas pourquoi je posais la question, car celui-ci n'avait pas réellement le choix. S'il voulait voir Béa, il n'avait d'autre choix que de me suivre. Enfin, sur le papier, puisqu'en réalité, sa soeur devait être présentement sortit de sa chambre, totalement en panique à l'idée que je me retrouve seule avec ce frère qui semble la terrifier.

Manque de chance, un panneau lumineux à quelques dizaines de mètres de nous indiquait un tabac et c'est donc plus rapidement que prévu que je bifurquais à l'intérieur de l'endroit. Un endroit sombre, poussiéreux ou résonnait une musique si forte qu'il semblait impossible d'adresser la parole à quiconque. Pourtant, je me fis comprendre par le vendeur et avant même que je m'en rende compte, nous étions à nouveau dehors, marchant vers un endroit inconnu.
« Au fait, moi c'est Emily. » Dis-je, un sourire empli de fausseté aux lèvres. J'essayais de paraître amicale et je le paraissais certainement, mais au fond de moi, j'aurais tout donné pour être ailleurs. « Et toi ? A moins que tu ne me fasses pas confiance au point de ne pas vouloir me révéler ton identité. » Je m'arrêtais un instant pour allumer une cigarette, ralentissant ainsi la cadence, retardant le moment où il se rendrait compte que depuis le début, je le menais en bateau. Puis, je plongeais mes yeux dans les siens et lui adressait un clin d'oeil. Après tout, peut-être était-il du genre à se laisser draguer facilement. Peut-être arriverais-je à jouer de mes charmes pour lui faire oublier ce pourquoi il était là. « Finalement, nous sommes en avance. On pourrait peut-être aller boire un verre avant de rejoindre Béa, histoire de faire un peu connaissance ? » Les rues n'étaient pas bondées et la nuit était quasiment tombée. C'était un jeu dangereux auquel je jouais présentement et ma fidélité envers mes amis me perdrait certainement un jour, c'est pour cette raison qu'à ce moment précis, je me jurais de ne plus rien faire d'inconsidéré durant les prochain mois. Mais pour le moment, je devais trouver un moyen de sortir de là et c'était la seule chose à laquelle je devais penser.


Dernière édition par Emily L. Rosebury le Sam 30 Nov - 15:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: losing my religion. ◮ (emily&saíréann)   losing my religion. ◮ (emily&saíréann) Icon_minitimeDim 27 Oct - 14:30


losing my religion
that's me in the corner. that's me in the spotlight. losing my religion ; trying to keep up with you and i don't know if i can do it. oh no I've said too much, i haven't said enough.



Toutes sortes de pensées me traversent l’esprit, ébranlant ma patience, manquant de me mettre hors de moi. Une voleuse ? Elle l’est certainement, quand bien même elle ne semble pas déterminée à le montrer à qui que ce soit. Et c’est cette façon d’être ainsi bornée sur son idée qu’elle n’est pas une voleuse, qui m’excède encore plus. Si elle n’est pas venue ici pour lui piquer des affaires, je doute tout de même qu’il se trouve être bien naturel de pénétrer chez quelqu’un durant son absence, même si l’on se contente de profiter des lieux de façon respectueuse. J’ai beau ne pas connaître les coutumes du monde moldu, il y a tout de même des choses qui me paraissent trop énormes pour pouvoir y croire ne serait-ce qu’une seule seconde. C’est sans doute pourquoi j’ai fait glisser mon pied en direction de la porte, bloquant la fermeture de celle-ci afin de me glisser par l’entrebâillement et enfin pénétrer dans l’appartement d’Aoidbheann – dans l’appartement de ma sœur. Un peu perdu de me trouver dans ce lieu m’étant inconnu, surtout en l’absence de ma sœur, me met quelque peu mal à l’aise, mais je tente tout de même de ne pas le montrer, notamment en tournant le dos à la brune afin d’inspecter les environs et vérifier si tout semble être bien en place. Et je dois dire que ma sœur a dû recevoir une meilleure éducation que celle que m’a donnée ma mère, après le décès de notre père. Tout se trouve bien ordonné, organisé, rangé. Un frisson me parcourt l’échine, avec la pensée que tout ceci me parait anti-personnel – quelqu’un vit réellement ici ou il ne s’agit là que l’un de ses maisons d’exposition ? – et que je me sens soudainement crasseux, à côté de tant de propreté. Baissant les yeux, je jette un nouveau regard en direction de mes habits, couverts de poussière et clairsemés de tâches de boue au niveau des mollets. Ils sont pourtant les plus propres que j’ai en ma possession. Je pince les lèvres alors que me vient l’idée, une nouvelle fois, que je vie réellement une existence pathétique. Il ne me sert à rien de le nier, à quoi bon ; je vis à la manière d’un clochard sous les ponts, pouvant à peine me venter d’avoir une tente sorcière pour me donner un plus grand abri. Je déglutis, avant de relever le visage en direction de la jeune femme, la détaillant un instant du regard. Impeccablement habillée, je jure de faire tâche à ses côtés. Je ne suis pourtant pas venu ici dans l’unique but de paraître présentable à quiconque, juste pour renouer avec une sœur trop longtemps oubliée. Comme quoi, certaines personnes – moi compris – ne se souviennent de l’existence de leurs proches, que lorsqu’ils se sentent seuls et abandonnés par le reste du monde. C’est une chose de laquelle je ne suis pas très fier, surtout lorsqu’il me faut repenser à la façon dont Aoidbheann a dû se sentir rejeter, au moment où ma frère s’est arrangé pour faire en sorte qu’elle aille vivre à Londres ; sans que personne ne s’oppose à cette décision.

Secouant vigoureusement la tête, je tente de m’extraire ses pensées de la tête, alors que mes prunelles embrassent de nouveau le visage de la jeune femme face à moi. Celle-ci parait de plus en plus embarrassée au fur et à mesure que les secondes s’écoulent. Comme-ci elle se trouve dérangée du fait que je sois moi-même entré dans l’appartement en l’absence de ma sœur. Comme-ci il s’agit là d’un fait duquel elle se considère elle-même comme responsable. Qu’importe, je ne cherche en rien à compatir à son malaise et elle doit sans doute le remarquer, au vu de l’attitude froide que j’arbore lorsque je me trouve près d’elle. « Je suis déjà prête, j'allais justement y aller avant que tu arrives. » finit-elle par briser le silence ambiant. Se penchant, elle se saisit de son sac à main, qu’elle s’empresse de passer sur son épaule. Est-ce vraiment le sien ? Je ne suis pas en mesure de m’assurer de quoi que ce soit, aussi je me contente d’hausser un sourcil alors que je la regarde faire sans mot dire. Sans plus faire attention à moi, elle se dirige ainsi vers la porte d’entrée ; finissant d’esquisser le mouvement qu’elle prétend qu’elle était en train de faire au moment de mon arrivée. Toujours stoïque, je la regarde faire sans rien dire. « Alors, tu viens ? » me rappelle-t-elle à l’ordre d’un ton pressé. Me redressant subitement, je m’empresse de la rejoindre au devant de la porte, me tenant à présent droit à ses côtés. « Oui, c’est bon, je viens. » je laisse échapper, d’une voix s’apparentant de près ou de loin, à un sinistre grognement, pouvant être proféré par le pire des asociales. Tant mieux, il s’avère que c’est présentement ce que je suis. Sinon, pourquoi aurais-je ramené Cersei-Jane auprès de son père sur un simple coup de tête ? Pourquoi aurais-je fait une telle chose en laissant subitement Tracey seule, alors que c’est moi qui l’avait priée de venir ? Déglutissant, je me saisis de la poignée afin de l’ouvrir, faisant signe à la brune de passer, en parfait gentleman. Du moins, en apparence parce qu’au fond, elle doit elle-même se douter que je n’en suis pas réellement un. « Je dois passer acheter des clopes, ça ne te dérange pas ? » me lance-t-elle alors qu’elle passe devant moi, comme décidée à ne pas réellement me tourner le dos. Manque de confiance flagrant que je salue d’un levé d’yeux vers le ciel. « Pas de problème. Mais fais vite, je ne veux pas faire patienter trop longtemps ma sœur. » j’acquiesce cependant. Après tout, si je veux qu’elle coopère ne serait-ce qu’un peu, il faut bien que je me montre un minimum aimable à son égard. Et pourtant, je sais qu’il vaut mieux ne pas presser une femme. C’est ma mère qui me répétait inlassablement cela, comme un vieux refrain que répète durant de longues minutes, un disque à la surface rayée. « J’ai vraiment hâte de la revoir. » je rajoute en guise d’excuses.

Le panneau lumineux vers lequel la brune lève les yeux, semble indiquer l’endroit qu’elle recherche justement. M’arrêtant à la porte, je l’attends à l’extérieur afin de lui laisser aller acheter librement ses cigarettes, sans me faire remarquer à ses côtés à l’intérieur. Mes yeux sont toujours en train de parcourir les façades des maisons face à moi, lorsqu’elle sort enfin, son retour dans la rue se faisant remarquer par le claquement de ses talons sur le bitume du trottoir. Manquant de sursauter, je cesse de m’appuyer contre les briques de l’établissement, me replaçant directement à ses côtés, dans un mouvement silencieux. « Au fait, moi c'est Emily. » Me tournant vers elle, je découvre le sourire figé qui imprègne ses lèvres. Je tente de lui rendre, mais je crains que l’étirement du coin de mes lèvres, ne s’apparente plus à une grimace qu’à un véritable sourire, aussi faux celui-ci aurait-il pu être. « Et toi ? A moins que tu ne me fasses pas confiance au point de ne pas vouloir me révéler ton identité. » me demande-t-elle en ralentissant l’allure, plongeant une main dans son sac pour en retirer un paquet de cigarettes, duquel elle extrait l’une de ses précieuses clopes, qu’elle ne tarde pas à porter à ses lèvres. Je la regarde en fronçant légèrement le nez, même si je ne sais pas si mon agacement provient de ses dires ou de l’odeur qui ne tarde pas à se porter jusque mes narines. Sûrement un peu des deux. « Moi, c’est Saíréann. Je suis le petit frère d’Aoidhbeann. » je répond alors, d’un air légèrement détaché. Elle m’adresse un clin d’œil alors que je continue de l’observer, et je me détourne aussitôt, gêné par son attitude. Est-ce vraiment une amie de ma sœur ? Ma sœur reste-t-elle vraiment avec des personnes tentant d’user de leurs charmes sur le premier homme passant par là ? Cette attitude me met mal à l’aise, aussi je tente d’oublier que j’étais exactement pareil, à l’époque de Poudlard. C’est un temps bien lointain, et désormais révolu, qui cherche à hanter mes pensées, de simples souvenirs qui ne reflètent en rien celui que je peux être aujourd’hui. « Finalement, nous sommes en avance. On pourrait peut-être aller boire un verre avant de rejoindre Béa, histoire de faire un peu connaissance ? » Je ne peux m’empêcher de laisser un rire narquois s’échapper de mes lèvres, que je fais cesser alors que je passe une main sur mon visage. Pourtant, lorsque je laisse retomber mon bras le long de mon buste, le sourire qui s’avère prendre place sur mes lèvres, n’est en rien le fruit d’un mouvement forcé. « Je n’ai pas d’argent et il me semblerait quelque peu mal poli d’en emprunter à une inconnue de laquelle je ne croiserais certainement plus jamais la route. » je lui indique, avec un sourire mi-confus mi-amusé. Passant rapidement ma langue sur mes lèvres, je tente de chercher quelque chose à dire afin de combler le silence, devant pesant, entre nous. « A quelle heure vous êtes vous données rendez-vous ? Ne devrions-nous pas l’attendre à l’intérieur ? » je la presse, n’ayant qu’une hâte ; pouvoir enfin poser mon regard sur ma sœur, rattraper le temps perdu et profiter de ses conseils avisés. Après tout, dans cette famille, elle est la seule faisant partie de mes frères et sœurs, à avoir gardé la tête sur les épaules. Certainement parce qu’elle a été écartée du reste d’entre nous, d’ailleurs.
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MessageSujet: Re: losing my religion. ◮ (emily&saíréann)   losing my religion. ◮ (emily&saíréann) Icon_minitimeSam 30 Nov - 15:15

C'était assez étrange comme ce garçon semblait réellement impatient de voir sa soeur. Lui qui donnait une si mauvaise impression au premier abord, lui qui paraissait si... Comment dire, fou allier ? Les propos qu'il avait tenus jusque là n'étaient pas pour me rassurer, ils me faisaient même carrément flipper. Pourtant, je pouvais sentir un brin d'affection dans sa voix lorsqu'il parlait de Béa. A présent, il semblait beaucoup plus conciliant, mais cela était certainement dû au fait qu'il était persuadé que je l'emmenais vers sa soeur, alors que la vérité était tout autre puisqu'à chaque pas je l'en éloignais. D'ailleurs, il n'avait pas semblé hésité avant de me révéler son identité. Sairéann. Le petit frère de mon amie, apparemment. Pour dire vrai, je fus quelque peu étonné par cette révélation puisque j'étais persuadé qu'il était plus âgé, mais cela était certainement dû à son accoutrement, mais aussi sûrement provoqué par cette peur que Béa avait ressentit en le voyant. Ainsi, mon subconscient avait dû l'identifier comme étant plus âgé, plus fort. En somme, le stéréotype parfait du bourreau. Néanmoins, il ne semblait en aucun cas ouvert à mes avances, puisqu'il s'empressa de tourner la tête à la vue de mon clin d'oeil. Etait-il gêné, ou tout bonnement pas intéressé ? Je n'aurais su le dire, mais ce que je savais, c'est que j'allais certainement devoir trouver une autre technique pour me le mettre dans la poche. Ainsi, je commençais déjà ma recherche, mais difficile de se concentrer lorsqu'à côté de vous se trouve un garçon qui semble être capable du pire. Situation bloquée. J'étais finalement au même point qu'au début, ne sachant où j'allais, me contentant de suivre mon instinct et priant pour que le destin me donne un coup de main.

Deuxième tentative avortée, puisqu'il refusa ma proposition d'aller boire un verre, prétextant qu'il n'avait pas d'argent et qu'il serait mal poli de m'en demander sachant que plus jamais il ne croiserait ma route.
« Peut-être que nous nous reverrons, qui sait. » J'espérais que non, d'ailleurs, j'aurais préféré ne jamais le rencontrer. Puis, comme je m'y attendais, il ne tarda pas à me questionner à nouveau, me demandant qu'elle était l'heure à laquelle Béa et moi avions convenu de nous retrouver, rajoutant qu'il serait peut-être préférable de l'attendre à l'intérieur. Consciente que je ne pouvais décemment pas le faire attendre une dizaine de minutes de plus, je me décidais à zieuter les vitrines qui m'entouraient afin de trouver un endroit qui pourrait faire l'affaire. Je ne savais trop si je prenais la bonne solution en faisant cela, mais après tout, peut-être valait-il mieux se poser confortablement dans un endroit au hasard, plutôt que de continuer notre marche. Et puis, outre le fait de rassurer celui qui marchait à mes côtés, le bon côté de cette parade était qu'une fois à l'intérieur d'un établissement bondé de monde, sûrement n'oserait-il pas me faire du mal. Ou peut-être que si, mais au moins il y aurait des témoins et une infime chance que je m'en sorte. Quoi que je ne faisais pas le poids face à une potentielle baguette qu'il pourrait à tout moment sortir de sa poche. J'étais consciente qu'il pourrait me tuer par une simple phrase, voir un simple mot, mais je priais une nouvelle fois pour que la coutume sorcière l'en empêche, car sûrement y avait-il des règles qui les empêchaient d'user de magie dans les lieux moldus, ou plutôt à la vue de moldus.

D'un signe du menton, je désignais donc un restaurant à quelques mètres de nous. Je ne connaissais pas cet endroit, je n'y avais jamais mis les pieds et pour être franche, je ne savais même pas qu'il était possible de dîner à cet endroit. Bon, les rues de Londres étaient pavés de toutes sortes d'établissement, il était donc certain que je n'aurais aucun mal à en trouver un, mais celui-ci me paraissait tout à fait approprié étant donné le monde qui s'y trouvait. En effet, l'endroit semblait bondé, c'est donc quelque peu rassurée que je poussais la porte d'entrée afin de m'infiltrer à l'intérieur, Sairéann sur mes talons.
« Nous avions convenu de nous retrouver vers 21h30. » Disais-je, tout en lançant un regard à ma montre. Il était à peine vingt-et-une heure, ce qui me laisserait une bonne demi-heure pour élaborer un plan pour m'évader de cet endroit. « Donc comme je te l'avais dit, nous sommes en avance. » Je ne savais pas pourquoi j'avais dit cela, certainement pour prévenir une éventuelle crise de soupçons de la part de mon acolyte en ne voyant pas sa soeur déjà confortablement installée à nous attendre. Néanmoins, j'étais coincée, c'est donc avec un sourire faussement aimable que je demandais à l'une des serveuses une table pour trois, dans le but de dîner. D'ailleurs, je ne pu occulter l'étonnement que semblait ressentir celle qui nous montrait à présent le chemin lorsque ses yeux s'étaient posés sur le frère de Béa, et je ne pu que la comprendre, car il fallait avouer que celui-ci détonnait légèrement de l'endroit.

Une fois installée, je sortais mon portable afin de vérifier si j'avais des messages. Bien sûr que j'en avais, mais je n'osais pas en ouvrir ne serait-ce qu'un, de peur que celui qui me faisait face s'en empare et les lises. Ainsi, je me contentais de verrouiller l'écran tout en gardant mon téléphone dans la main.
« Il n'y a plus qu'à attendre, maintenant. » Je jetais un coup d'oeil aux autres personnes présentes dans le restaurant. Des couples, des familles avec enfants, des hommes seuls sûrement affamés après une éprouvante journée de travail. Puis, une femme qui se dirigeait, sac à main, vers les toilettes de l'établissement et là, une idée brillante me vint en tête. « Il faut que j'aille aux toilettes. » Dis-je, tout en me levant. « N'oublie pas de faire signe à Béa si tu la vois arriver. Elle n'est pas au courant que tu es là, alors j'imagine que ça ne lui viendrait pas à l'idée de chercher un homme dans la salle. Bref, je fais vite. » Enfin, je me retrouvais seule, un brin rassurée. Je marchais lentement jusqu'aux sanitaires pour ne pas attirer l'attention, mais je crois que si j'avais écouté mon cerveau j'aurais couru aussi vite que possible sans me retourner. Toutefois, il ne me fallut que quelques secondes pour enfin arriver à l'intérieur de l'endroit réservé aux femmes. Ainsi, c'est sans attendre que je repris mon portable afin de lire mes messages. Béa m'en avait envoyé plusieurs, mais je ne prit pas le temps de les lires et m'empressai de composer son numéro de téléphone afin de la joindre. Afin d'avoir de l'aide. A peine une sonnerie se fit entendre, puis la voix de Béa, tremblante, me demandait comment j'allais. « Béa ? Dieu merci, je peux enfin te joindre. Je suis dans un restaurant à quelques rues de l'appartement. J'ai pas eu le choix, il commençait à se poser des questions, alors j'ai fait genre que nous avions rendez-vous a 21h30 pour gagner du temps, mais en réalité je n'ai aucune idée de ce que je vais bien pouvoir faire. » Elle parlait vite, bien trop vite et je ne comprenais qu'un mot sur deux. « Il est dans la salle là, je lui ai dit que j'allais aux toilettes, alors je n'ai pas beaucoup de temps. » Je continuais d'écouter mon amie parler et je crus déceler un sanglot dans sa voix. La situation était-elle si désespéré que ça ? Peut-être... De plus, je ne pouvais occulter cette impression que j'avais que j'aurais mieux fait de ne pas appeler mon amie. Cette impression que tout cela allait mal tourner...
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MessageSujet: Re: losing my religion. ◮ (emily&saíréann)   losing my religion. ◮ (emily&saíréann) Icon_minitimeDim 2 Mar - 10:53


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that's me in the corner. that's me in the spotlight. losing my religion ; trying to keep up with you and i don't know if i can do it. oh no I've said too much, i haven't said enough.



Je commence à me poser de sérieuses questions au sujet de la jeune femme qui se tient face à moi. Enfin, je m’en posais déjà auparavant, mais celles-ci n’ont de cesse de s’accentuer depuis quelques minutes, au fur et à mesure que je prends conscience qu’elle tente de se jouer de moi, absolument comme si elle tente de me mener en bateau. Après tout, n’a-t-elle pas tenté quelques procédés de séduction assez primaires, avant d’enchainer sur l’idée de m’emmener boire un verre ? Je dois avouer me trouver assez perdu face à ses propositions ne pouvant que me détourner de mon but principal ; à savoir, voir ma sœur. Je ne me suis pas non plus attendu à de grandes retrouvailles durant lesquels nous serions tombés dans les bras l’un de l’autre, et même si l’ambiance s’en serait montrée des plus glaciales, j’aurais tout de même espéré pouvoir lui parler, au moins l’avoir face à moi. Mais non, au lieu de cela, il me faut l’attendre aux côtés de l’une de ses amies dont les attitudes me paraissent bien étranges. Sans doute parce qu’il s’agit d’une moldue, je n’en sais rien. Non, il ne faut pas que je pense ainsi, il ne faut surtout pas que je me laisse aller à me montrer aussi dédaigneux que les autres rafleurs, il ne faut pas que je me laisse à gagner une place dans la masse de ces gens là. Rien que de porter le même titre qu’eux, rafleur, me semble déjà assez dégradant. Enfin, je sais pertinemment qu’ils pensent la même chose de moi, qu’il s’agit de quelque chose d’honteux que de travailler avec un empoté de mon espèce, qu’ils auraient grandement préféré que je repose six pieds sous terre à la place de mon frère. « Peut-être que nous nous reverrons, qui sait. » C’est la voix de la jeune femme qui me tire de mes pensées, me faisant brutalement ré atterrir sur terre, loin des lugubres pensées qui entourent la mort de mon frère. Je mets quelques instants à me rappeler de l’endroit où je me trouve, comme sortant d’un mauvais rêve. A moins que ce ne soit ici que ce trouve le cauchemar, avec la brune qui me toise d’un regard presque trop incertain. C’est pourtant une impression qui disparaît bien rapidement, alors qu’en un seul battement de paupières, je la retrouve exactement comme elle m’était apparue auparavant ; peu stressée et sûre d’elle. « Je ne pense pas que nous aurons cette occasion, je ne suis que de passage. » je lui réponds d’une voix un peu rude, bien que je me montre quelque peu absent, autrement. Après tout, je ne suis venu ici que pour voir ma sœur et pour rien d’autre. Si je ne la trouve pas et que je n’ai aucune chance de la trouver ici une prochaine fois, je n’ai aucune raison de revenir par ici. Je soupçonne d’ailleurs la jeune femme de l’espérer, qu’elle n’en ait rien à faire, finalement, que je lui redonne son argent après coup ou non. « Nous avions convenu de nous retrouver vers 21h30. » me glisse-t-elle finalement alors que nous prenons place à l’une des tables du restaurant au bas de la rue. Je hoche docilement la tête, avant de décocher un regard en direction de la vieille montre de feu mon père, accrochée à mon poignet par un vieux bracelet à l’aspect un peu crasseux, il me faut bien l’admettre. Un peu honteux de son état, je m’empresse de repasser ma manche par au-dessus, ne prêtant que peu d’attention à son état de propreté cette fois. Après tout, ce n’est pas en vivant à la manière d’un vagabond que je vais bien pouvoir me mettre à porter des vêtements luxueux ou même parvenir à en garder quelques uns propres. « Donc comme je te l'avais dit, nous sommes en avance. » souligne-t-elle à nouveau. Je hoche docilement la tête, bien décidé à me montrer comme une personne convenable et à patienter le temps qu’il faudra. « Ce n’est pas grave, je peux attendre. » je la rassure d’un bref signe de tête avant de me tourner légèrement en direction de l’entrée, tous les sens à l’affut. Si j’ai bien compris, et d’après les affirmations de la brune, il ne me reste plus qu’à attendre l’arrivée de ma sœur aînée.

Installés à la table, nous fixons tous les deux la porte, lorsque la voix de la jeune femme s’élève une nouvelle fois dans les aires. « Il n'y a plus qu'à attendre, maintenant. » constate-t-elle une nouvelle fois, comme si le fait de le répéter encore et encore, aiderait le temps à passer plus vite. Mais alors que les secondes s’égrainent au ralenti, je me rends compte qu’il est bien loin d’en être le cas. « Il faut que j'aille aux toilettes. » dit-elle alors soudainement, tout en se levant de sa chaise dans un mouvement précipité. Arquant les sourcils, je la regarde faire, sans mot dire. « N'oublie pas de faire signe à Béa si tu la vois arriver. Elle n'est pas au courant que tu es là, alors j'imagine que ça ne lui viendrait pas à l'idée de chercher un homme dans la salle. Bref, je fais vite. » Je lui adresse un léger signe de la main, comme pour lui signifier que j’ai bien compris ce qu’elle me demande, la suivant un instant du regard, avant de me détourner d’elle, reportant mon regard sur la porte d’entrée. Ce n’est pas parce que la jeune femme s’est éclipsée quelques instants que je me sens beaucoup plus perdu ou qu’il faut que je me détourne de ce pourquoi je suis venu ici. Aussi j’attends sagement l’arrivée de ma sœur aînée. « Excusez-moi ? » Je tourne la tête en direction de la voix qui m’interpelle, mettant quelques instants avant de considérer le fait que ce soit le serveur non-loin, vêtu d’un élégant costume, qui semble vouloir attirer mon attention. Je le détail un instant du regard avant de daigner ouvrir la bouche : « Oui ? » Un peu méfiant, je laisse mes bras tomber sur mes genoux, mes ongles tapotant ma peau dans un rythme effréné. Geste que je fais souvent lorsque le stress commence à s’emparer de moi. J’ai toujours été plus ou moins effrayé à l’idée de parler à quelconques vendeurs ou serveurs, même si je ne peux expliquer d’où me vient réellement cette peur. Elle est là, c’est tout. L’uniforme doit y être pour beaucoup, sans doute. « Nous affichons complet ce soir… Avez-vous réservé ? » Question embarrassante, d’autant plus que je n’en ai pas la moindre idée. Je ne peux empêcher une expression embarrassée de venir prendre place sur mes traits, alors que je me mordille maladroitement la lèvre inférieure. « Je suis venu accompagner une amie, elle est partie aux toilettes. Je… Je vais aller lui demander tout de suite, dire de ne pas vous faire trop patienter. » je réponds précipitamment alors que, durant le temps que je lui parle, je pointe mes deux pouces en direction de l’endroit vers lequel elle est partie. Je n’attends pas sa réponse pour m’extraire précipitamment de ma chaise et rejoindre les toilettes au pas de course. Il ne me faut que quelques minutes pour que je parvienne au dit endroit, après avoir contourné bon nombre de personnes, elles-aussi agglutinées autour de tables rondes. Lorsque j’atteins enfin la porte des toilettes des femmes, je suis pourtant surpris d’entendre sa voix s’élever derrière le pan de bois. Je fronce les sourcils, me demandant pendant un instant si elle parle seule, avant de me concentrer plus amplement sur la conversation, pour me rendre compte qu’il est loin d’en être le cas. Sa voix s’éteint ensuite et, si je reste un instant interdit, je ne tarde pourtant pas à pousser la porte, n’ayant que faire qu’il s’agisse ici d’un espace étant réservé aux femmes. Je m’éclaircis la gorge, ne lui accordant qu’un regard froid, presque glacial. « Le serveur venait de me demander si nous avions réservé. Je n’ai plus qu’à en déduire que non. » je laisse échapper d’un ton cassant, alors que mes prunelles sombres continuent d’embrasser son visage durant quelques instants. Je me doutais bien que je ne pouvais pas me fier à elle, pourtant j’ai tout de même fait le choix de la suivre. Idiot, je n’ai fait que perdre du temps. Au moins sais-je maintenant qu’elle connait réellement ma sœur et qu’elle n’est pas la voleuse que je la pensais être de prime abord. J’imagine qu’il s’agit plutôt là d’une bonne chose, même si, finalement, je me demande si cela n’aurait pas été préférable. Car sûrement me serais-je montré moins irrité dans ce cas-là, quand bien même l’histoire ne nous donnera jamais aucune chance de nous en rendre compte. « Je perds mon temps. » Le soupir agacé s’échappant de mes lèvres, s’accompagne d’un nouveau regard mauvais. « Où est-elle ? » je demande une nouvelle fois alors que, m’emparant de l’engin que la demoiselle tenait jusqu’alors entre ses mains, j’en fixe l’écran durant quelques instants. Je ne comprends rien à ce genre d’engin moldu, c’est un fait. Je le laisse tomber lourdement sur le sol, et sans un regard de plus vers l’objet, je fixe mes prunelles dans celles de la brune, attendant résolument une réponse.
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