L’après-midi touchait à sa fin quand Pandora et Daley sortirent du bâtiment. La jeune femme était couverte de sang, un sourire radieux flottait sur ses lèvres, et elle écarta les bras en fermant les yeux un instant, offrant son visage aux derniers rayons du soleil. Elle ne s’était pas sentie aussi bien depuis des semaines, et cela valait bien de se conduire comme une enfant pendant quelques secondes. Mais bien que le soleil ait daigné être de la partie aujourd’hui, accentuant la bonne humeur de la sorcière, le fond de l’air était glacial, et elle rouvrit bien vite les yeux, croisant ses bras sur sa poitrine. Finalement, elle n’avait pas envie de se transformer en glaçon, pas même pour le plaisir d’être un peu insouciante pendant quelques secondes. Elle se tourna alors vers Daley, son sourire devenant plus large encore. Depuis le début de leur mission, elle mourait d’envie de lui annoncer la nouvelle, mais elle l’avait gardée pour la fin … Ils n’avaient plus travaillé ensemble depuis longtemps, et leur dernières missions avaient été de sacrés fiascos. Elle s’était donc concentrée uniquement sur ce qu’ils avaient à faire – traquer deux membres de l’Ordre, leur retirer toutes les informations possible puis les éliminer – pour ne pas avoir à subir un nouvel échec. Elle voulait que cette mission se passe aussi bien que toutes celles qu’ils avaient pu avoir dans le passé, avant que leur relation ne devienne chaotique et qu’ils s’embourbent dans des ennuis aussi ridicules que pesants. Mais à présent qu’ils avaient retrouvé leur mécanique si bien huilée, où chacun savait ce qu’il devait faire pour que tout se déroule à merveille, elle avait l’impression que plus rien ne pouvait se mettre en travers de leur chemin. Ils avaient torturé des deux membres de l’Ordre du Phénix comme au bon vieux temps, faisant couler le sang avec un plaisir qui relevait du sadisme pur. Ils avaient obtenu les infos dont ils avaient besoin, ils s’étaient amusés encore un peu, et puis ils avaient terminé le travail. Daley était exactement comme elle l’avait connu avant qu’il ne tombe amoureux de sa chère et tendre Poufsouffle, à croire que tout cette histoire romantico-pitoyable n’avait jamais eu lieu. Mais Pandora n’allait surtout pas poser la moindre question sur ce point de sa vie privée : l’important, c’était qu’il avait tenu parole, et qu’il était redevenu le même. Elle avait compris la leçon et s’en tenait à ça, plutôt que de poser des questions qui ruineraient une situation qu’elle trouvait parfaite. Et maintenant que leur mission était terminée, qu’elle n’avait plus à se soucier de travailler correctement, elle allait enfin pouvoir révéler à Daley la grande nouvelle. « Tu passes chez moi ? Je pense qu’on a bien mérité un verre pour fêter nos retrouvailles. » Lui proposa-t-elle, comme elle l’avait fait si souvent par le passé. Il n’y avait rien de meilleur que de se poser dans un bon fauteuil avec un ami pour profiter d’une soirée tranquille, après un petit massacre en règle. Mais cette fois, elle lui tendit la main : au lieu de transplaner séparément pour se retrouver chez son père, comme ils l’avaient toujours fait jusqu’ici, elle allait l’emmener elle-même. Elle lui attrapa donc le bras, sans vraiment attendre qu’il puisse se poser de questions sur cette nouvelle façon de faire, et les fit transplaner tout deux jusqu’à un jardin, qui donnait sur une grande maison du village de Peakshire. Elle lâcha alors Daley et fit un geste du bras, montrant le bâtiment et les alentours, un air plus que fier sur le visage. « Je te présente mon nouveau logement ! » Lâcha-t-elle d’un ton pompeux, avant de l’entraîner à l’intérieur. La maison était séparée en deux appartements très spacieux, et Pandora avait emménagé dans l’un d’entre eux à peine quelques jours plus tôt. Il appartenait à une amie de sa famille, qui le louait à Pandora pour une somme dérisoire. Pas que l’argent soit un quelconque problème, bien entendu … Puisque c’était papa Harrington qui payait toutes ses dépenses. « Mon père n’a pas été franchement ravi de me voir partir … Mais je ne vais pas rester dans ses robes jusqu’à ce qu’il me marie ! » Il n’y avait pas à dire, elle était fière de sa décision, et ça se ressentait dans son ton, ses mots, même sa façon d’entrer chez elle.

Elle avait mis longtemps pour prendre cette décision, et elle n’avait pas été facile à prendre, mais elle s’était ensuite demandée pourquoi elle avait mis tant de temps à y penser. A 23 ans, il était plus que temps qu’elle quitte le cocon familial … Et elle s’était trouvé cet appartement, dont elle retirait une grande fierté. Elle poussa sa porte d’entrée, déposa sa cape sur le porte-manteau, puis se tourna une nouvelle fois vers Daley. Elle se sentait terriblement excitée, et ce n’était pas du uniquement au succès retentissant de leur mission. Pour une fois, elle était contente d’elle-même, pour quelque chose que tous les jeunes de son âge faisaient à un moment dans leur vie, sans qu’il ne soit question de meurtre ou de trahison. Et, chose rarissime, elle avait besoin de partager ça avec quelqu’un de proche … Et il n’y avait que Daley pour remplir cette condition. En tant que Mangemort, elle se gardait bien de se lier avec qui que ce soit, mais elle s’était rendue compte que pour une fois, elle aurait adoré avoir une copine avec qui partager cette nouvelle. Une pensée un peu dérangeante, à bien y réfléchir … Elle n’avait pas besoin de "copine", elle était bien au-dessus de tout ça, et ce désir passager était tellement ridicule qu’elle l’avait balayé sans plus y penser. Mais néanmoins … Elle avait envie de savoir ce que Daley pouvait en penser. Elle l’emmena jusqu’au salon, alluma le feu dans la cheminée d’un coup de baguette, et sortit une bouteille d’alcool du buffet. « Fais comme chez toi … La salle de bain est au bout du couloir à droite, si tu veux te doucher avant de retourner à Poudlard. » A moins qu’il ne veuille rester comme ça pour terroriser quelques élèves au passage, elle n’y verrait rien à redire. Par contre, elle allait vite avoir besoin de se laver, elle s’amusait beaucoup d’avoir du sang sur ses vêtements, mais une fois l’euphorie des massacres passée, elle n’y voyait plus d’intérêt et préférait se sentir propre sur elle. Mais en attendant … Elle sortir deux verres, qu’elle posa à côté de la bouteille. Il n’y avait pas à dire, les soirées avec Daley lui avaient manqué !

En sortant de l'immeuble derrière Pandora, Daley essuya sa joue avant de découvrir qu'elle était pleine de sang, comme ses mains et ses avants-bras d'ailleurs. Et pendant que la jeune blonde jouait avec le soleil, il observait ses tâches de sang avec un détachement qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps. Il se fichait bien de ce qu'il venait de faire, pire encore, il y avait pris du plaisir, il s'était amusé et il avait été heureux de retrouver Pandora comme avant, comme au bon vieux temps. Pas une seule fois ils n'avaient évoqué leurs dernières rencontres ô combien spectaculaires, leurs derniers aveux ou encore, leurs vies privées, que ce soit le souvenir amer de leur possible mariage ou le couple de Daley. En pensant à Eden, le jeune mangemort secoua immédiatement la tête. Une semaine était passée depuis que la jeune poufsouffle avait quitté ses appartements sans se retourner ; sans le moindre scrupule à le larguer, il ne devait donc pas en avoir à son tour. A partir du moment où la porte avait claqué après le passage de l'élève, il avait immédiatement fermé son esprit à toutes pensées incohérentes, il avait ravagé son appartement, laissant parler la colère qui explosait en lui depuis le début de leur conversation pour finalement s'effondrer sur son lit et s'endormir épuisé. A son réveil, il avait eu besoin de faire quelque chose, de bouger, les cours n'avaient pas été la distraction qu'il cherchait, son corps lui demandait quelque chose qu'il ne comprenait pas, un besoin d'action qui avait été le même après la mort d'Alexander. Une nouvelle spirale de laquelle personne ne viendrait le tirer, surtout pas alors qu'il ne pouvait toujours pas voir Liadan. Et c'était bien naturellement qu'il s'était tourné vers Pandora pour partir en mission. Elle ne poserait pas de questions, elle serait ravie de le voir devenir à nouveau lui-même comme il lui avait promis et elle ne saurait jamais qu'entre temps, il avait renoué avec Eden pour finalement rompre à nouveau. Ses allers-retours lui avaient donné le tournis et il s'était promis cette fois de ne plus jamais rien faire pour la revoir de cette façon. Il n'était pas l'homme qui lui fallait, elle le lui avait fait comprendre. Il était bien plus proche de l'homme qui convenait à Pandora. Ils se complétaient et elle ne le regardait pas avec dégoût quand il se montrait violent, une part de lui qu'il ne pouvait plus repousser tout au fond, il ne pouvait plus y renoncer. Et c'est en tournant vers la jeune femme qui ramenait ses bras contre elle pour se protéger de la fraîcheur de la soirée qu'un sourire apparut sur ses lèvres. Et c'est à cet instant qu'elle se tourna également vers lui. « Tu passes chez moi ? Je pense qu’on a bien mérité un verre pour fêter nos retrouvailles. » Le sourire de Daley s’agrandit légèrement, décidément, ces moments passées avec Pandora lui avaient manqué, il ne savait pas comment il ne s'en était pas rendu compte avant. Son cœur souffrait encore de l'absence de Eden mais il avait décidé de faire taire son cœur pour le reste de sa vie. Il n'avait pas l'intention de se laisser dicter sa loi par ce stupide muscle qui battait un peu trop à son goût. C'était bien quand il était seul que la jeune femme lui manquait le plus et Pandora venait de lui offrir l'occasion de ne pas rester seul ce soir. Il n'aurait pas à réfléchir à ce qu'il avait envie de faire, il le savait à présent. « Ça semble être un excellent programme. » Déclara-t-il dans un sourire. Surtout que chez Pandora, ils allaient pouvoir se débarrasser de tout ce sang qui, une fois séché sur la peau, était une vraie plaie à enlever. Et c'était effrayant qu'il le sache avec autant de certitude. Il vit la jeune femme s'approcher de lui et attraper son bras et il n'eut pas le temps de froncer les sourcils qu'ils transplanaient. Ils atterrirent dans un quartier qui ne lui était pas connu et certainement pas devant la maison qu'il avait l'habitude de fréquenter. Il n'eut pas à se demander ce que lui préparait son amie qu'elle annonçait déjà. [color=indianred]« Je te présente mon nouveau logement ! » Il arqua un sourcil en tournant la tête vers elle. Pour une surprise, c'était une sacrée surprise, elle avait quitté son père, c'était déjà un changement qui valait quelques félicitations, elle avait fait un pas en avant dans son émancipation. Mais il n'en dirait rien, il s'était juré de ne plus parler du père de Pandora tant qu'elle le laissait tranquille avec Eden. « Mon père n’a pas été franchement ravi de me voir partir … Mais je ne vais pas rester dans ses robes jusqu’à ce qu’il me marie ! » A son avis, « pas franchement ravi » était un euphémisme. Son père avait vu sa fille unique qu'il contrôlait à la perfection s'en aller et sortir de son autorité, il avait dû être vert de l'apprendre. « Tu aurais pu attendre que je sois là pour lui annoncer, je crois que j'aurais adoré voir sa tête. » Lança-t-il d'un ton enjoué avant de la suivre à l'intérieur et d'annoncer. « Nous avons donc une raison de plus de prendre un verre, nous avons donc deux choses à fêter. » C'était ses félicitations à lui, les démonstrations entre Pandora et Daley n'étaient pas chose commune et ils avaient suffisamment donné dans le sentimentalisme la dernière fois qu'ils s'étaient vus.

Il entra avec elle et se débarrassa rapidement de sa cape pour la poser en suivant l'exemple de la jeune femme. Elle n'avait pas besoin de lui préciser de faire comme chez lui, il avait déjà l'intention de le faire. Daley observa autour de lui l'endroit où elle avait emménagé, il était particulièrement content de ce qu'elle avait accompli en quittant son père, elle avait pris la bonne décision et il approuvait totalement son choix. Il la suivit jusqu'au salon mais s'arrêta à l'embrasure de la porte. Il s'y appuya avec nonchalance, croisant les bras et les jambes pour la regarder sortir une bouteille d'alcool et son regard s'attarda sur le reste de son corps un instant. Il ne savait pas vraiment si c'était l'adrénaline qui s'était propagé dans son corps suite à leur petite séance de torture ou si c'était simplement le fait de se retrouver seul avec elle, sans la présence noire de son père dans la maison mais il avait de drôles d'idées dans la tête. « Fais comme chez toi … La salle de bain est au bout du couloir à droite, si tu veux te doucher avant de retourner à Poudlard. » Il tourna la tête vers le fameux couloir sans jamais bouger le reste de son corps. Il n'avait aucune envie de retourner à Poudlard, de errer dans les couloirs pleins de souvenirs, de s'attarder sur le terrain de quidditch ou de se morfondre dans ses appartements. Il lui fallait tourner la page, il avait besoin de passer à autre chose, de penser à autre chose. Daley reporta son attention sur la jeune femme, il avait envie de prendre une douche mais un sourire mutin se dessina doucement sur son visage. Il avait une idée mais comment serait-elle accueillie ? Il n'en avait finalement rien à faire, les conséquences, ce que Pandora pouvait bien penser de lui, il s'en fichait. « Je suis sûr que tu n'as pas encore baptisé ta douche. » Il avait renoncé à la subtilité à la seconde où il avait réfléchi à la bonne façon d'annoncer ça. Il ne savait pas être subtil de toute façon et tourner autour du pot, ce n'était pas la façon dont ils fonctionnaient tous les deux. En revanche, il savait qu'une proposition de ce genre là était tout à fait inattendu entre eux, parce qu'il avait juré à la jeune femme qu'ils ne se verraient plus jamais de cette façon. Mais elle lui avait définitivement tendu une perche qu'il ne pouvait pas laisser passer. « A moins que tu n'aies une baignoire. » Ajouta-t-il d'un air moqueur, il prenait tout cela à la rigolade pour l'instant, il ne faisait qu'émettre des évidences pour l'instant. Il savait très bien qu'elle allait être surprise et il haussa aussitôt les épaules, anticipant toute question avec une nonchalance déconcertante. « Je suppose que tu as aussi envie de te doucher au plus vite. » Il était bien plus subtil cette fois mais il savait que Pandora comprendrait où il voulait en venir. Ils avaient suffisamment passé de temps dans le lit l'un de l'autre pour voir une proposition où elle pouvait être. Il arqua un sourcil en la regardant, un sourire en coin sur les lèvres. Il était joueur, il était taquin, il était définitivement le même qu'il avait été bien avant de tomber sous le charme de Eden. Quand il convolait de lits en lits sans se soucier des conséquences et particulièrement dans celui de Pandora. Il était à nouveau le séducteur qu'il avait toujours été, cela faisait parti de son programme pour fermer son cœur et son esprit à tout ce qu'il ressentait depuis quelques jours.

« Ça semble être un excellent programme. » Pandora était ravie qu’il soit d’accord avec elle, parce qu’elle ne lui avait de toute façon pas laissé le choix. Elle voulait passer cette soirée avec lui comme ils l’avaient fait des centaines de fois par le passé, en évoquant leurs missions ensemble, les sang-de-bourbes qu’ils traquaient, la montée en puissance du pouvoir qu’ils représentaient … Elle adorait se gargariser de ses actes, et elle n’avait plus tant de personnes avec qui le faire, finalement. Avec la mort d’Alex et de Tessa, la trahison de Samaël, Daley était devenu un des rares dont elle appréciait encore la présence. La plupart des autres Mangemorts n’étaient que des brutes sans cervelles, et le seul point commun qu’elle se retrouvait avec eux, c’était le tatouage sur son bras. Et cette fois, Pandora n’avait pas seulement envie de faire tranquillement la conversation autour d’un verre, elle voulait aussi présenter pour la toute première fois son appartement. Elle put lire la surprise sur le visage de Daley quand elle dévoila la nouvelle, et se sentit d’autant plus fière d’elle-même. Elle avait eu tant de mal à prendre cette décision, et encore plus pour tenir sa langue jusqu’à ce soir, elle se sentait comme une enfant piétinant devant un sapin de noël, et hurlant à ses parents de se dépêcher de descendre pour venir ouvrir les paquets. Pas que Pandora ait déjà eu ce problème : elle n’avait jamais attendu ses parents pour ouvrir ses cadeaux, elle estimait qu’ils n’avaient qu’à être plus rapides pour se réveiller. Mais elle avait un peu – un tout petit peu – grandi depuis, et le paquet cadeau était d’une toute autre nature. « Tu aurais pu attendre que je sois là pour lui annoncer, je crois que j'aurais adoré voir sa tête. » Elle eut un sourire en coin : elle n’en doutait pas une seconde. Lui qui voulait toujours la pousser à se défaire de l’emprise de son père, il aurait été ravi du spectacle. Mais ce n’était pas le genre de chose que Pandora aurait pu faire devant un public, elle n’en avait pas mené large en annonçant à son père qu’elle voulait prendre son indépendance … Elle avait craint sa réaction, qui avait été moins violente que ce qu’elle avait imaginé, mais qui lui avait tout de même fait mal. Il ne voulait pas qu’elle s’en aille, et une partie d’elle ne voulait pas non plus qu’on les sépare. Elle tenait à son père plus qu’à n’importe qui, et ne plus habiter avec lui, lui semblait une hérésie. Comme si elle était déchirée d’une partie d’elle-même … Mais dès qu’elle parvenait à l’oublier un moment, elle était la plus heureuse dans son appartement, comme le prouvait son sourire étincelant. Elle ne pouvait pas continuer à vivre au manoir familial toute sa vie, comme une vieille fille pitoyable ! « Raison de plus pour que je ne t’invite pas ! Il avait l’air malheureux que je parte, je préférais que tu n’assistes pas à ça. » Elle exagérait un peu, beaucoup même, mais elle ne voulait pas que Daley sache qu’en réalité, son père avait été plus en colère que triste à l’idée qu’elle s’en aille. Elle préférait oublier rapidement sa réaction, et se focaliser sur sa joie d’être enfin maîtresse en sa propre demeure. Elle avait toujours été la reine chez son père, mais c’était encore meilleur dans un logement qui n’appartenait – plus ou moins – qu’à elle. « Nous avons donc une raison de plus de prendre un verre, nous avons donc deux choses à fêter. » Elle acquiesça, ravie. Et au fond, elle allait également fêter le retour à la normale de leurs relations, ce qui était loin d’être négligeable. « Exactement ! » Ils n’avaient jamais eu besoin de quoi que ce soit pour passer une bonne soirée ensemble, de toute façon, mais pour ces retrouvailles, elle n’aurait pas pu souhaiter de meilleurs augures.

Une fois à l’intérieur, elle se dirigea immédiatement vers les boissons. Elle n’avait pas vraiment de compétences en matière d’accueil d’invités, faire visiter les nouveaux locaux ou présenter fièrement ses acquisitions comme c’était sans doute la façon de faire chez les sorcières lambda, mais ça ne l’inquiéta pas le moindre instant. D’une part, parce qu’elle n’était pas une sorcière lambda et s’extasier devant un tableau n’était ni dans ses gènes, ni dans ceux de Daley, et d’autre part, parce qu’il n’y avait aucun formalisme entre Daley et elle. Ils étaient passés par tous les stades de l’intimité, et elle n’allait pas lui faire des ronds de jambes indéfiniment. Il était chez lui ici, comme elle était chez elle quand il l’invitait chez son père – et que ce dernier n’était pas en vue. Même si un certain temps s’était écoulé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient parlé aussi cordialement, les bonnes habitudes avaient très vite refait surface. Elle lui proposa la douche, tout naturellement, lui tournant toujours le dos en farfouillant dans le placard. « Je suis sûr que tu n'as pas encore baptisé ta douche. » La jeune femme se retourna lentement, et posa une main sur sa hanche sans rien répondre. Le regard que Daley lui lançait en cet instant était on ne peut plus clair, si sa phrase n’avait pas déjà été dénuée de toute ambigüité. Mais c’était cette façon toute à fait directe qu’il avait de s’exprimer qui fit immédiatement naître des doutes dans l’esprit de Pandora. « A moins que tu n'aies une baignoire. » Un sourire dubitatif naquit sur les lèvres de la jeune femme devant l’assurance du Mangemort, aussi intacte que bien des mois auparavant, quand il pouvait passer chez elle à l’improviste pour lui proposer une soirée sous la couette. Elle n’en revenait pas qu’il lui fasse ce genre de proposition, alors qu’elle était responsable du fiasco de sa relation avec Fitzgerald, dont il était toujours censé la tenir pour responsable. Mais elle ne lui ferait pas le plaisir de paraître surprise. « Je suppose que tu as aussi envie de te doucher au plus vite. » Toujours sans répondre, elle attrapa les deux verres à pied qu’elle avait sorti du buffet, les remplis d’alcool, et s’approcha de Daley. Elle lui tendit son verre sans cesser de réduire la distance entre eux, puis posa sa main libre sur son torse. Elle la regarda une seconde sans bouger, puis la fit remonter jusqu’à son cou dans une caresse négligente, se perdit un instant dans ses cheveux et recula enfin, rompant le contact, une moue sceptique sur les lèvres. « C’est une douche, largement assez grande pour deux. Mais je l’ai déjà baptisée. » Elle lui tourna le dos et alla s’asseoir nonchalamment sur le canapé. « J’avais cru comprendre que tu faisais vœu de célibat au moins jusqu’à ce que mon père me marie et que j’aie une quinzaine de mioches braillant autour de moi, pour que tu sois bien certain que je ne représente plus aucune menace pour toi. J’ai du mal interpréter les signes à un moment. » Ironisa-t-elle. Les termes du contrat avaient été moins spécifiques, mais ils avaient été suffisamment clairs pour qu’elle soit certaine de ne pas comprendre de travers. Il ne voulait plus d’elle, elle pouvait le comprendre après ce qu’elle avait fait. Mais qu’il ne revienne pas faire son numéro après ça. « J’irais prendre ma douche, dès que tu seras parti. » Termina-t-elle sans se départir de son sourire, mais d’un ton plus autoritaire. Quoi qu’il ait en tête, elle ne tomberait pas dedans. S’il regrettait sa décision, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même.

Daley et Pandora avaient beaucoup de points communs, ou en avaient beaucoup eu durant ces années qu'ils avaient passé ensemble au sein des mangemorts. Mais voilà quelque chose qui les différenciait de manière radicale : la relation qu'ils entretenaient avec leur paternel. Si Daley avait senti une bouffée d'oxygène son départ pour Poudlard et qu'il aurait pu tuer cruellement la population entière pour ne plus jamais mettre un pied chez son père et pour se défaire de son emprise, Pandora rechignait à quitter le sien et il savait que le simple fait d'envisager de vivre seul avait été une épreuve pour elle et une longue réflexion avait forcément dû précédé sa décision. Elle n'avait pas été prise à la légère et la tête du père de Pandora avait dû être mémorable et il était extrêmement déçu qu'elle l'ait privé de ce spectacle. « Raison de plus pour que je ne t’invite pas ! Il avait l’air malheureux que je parte, je préférais que tu n’assistes pas à ça. » Daley préféra détourner légèrement le regard pour cacher sa grimace éloquente avant de revenir dans un sourire resplendissant. Connaissant le patriarche de la famille Harrington, il doutait que l'homme soit capable d'éprouver de la souffrance, à n'importe quel degrés que ce soit et il avait beau se servir de sa fille pour ses sales affaires, Daley savait qu'il n'était pas malheureux de la voir partir mais plutôt énervé de la voir échapper à son contrôle. Ce que Pandora ne voyait pas, ou peut-être se voilait-elle la face volontairement. Toujours est-il qu'ils avaient, d'une certaine façon lors de leur dernière rencontre, convenus que le sujet délicat de Eden et celui du père de la jeune femme n'étaient plus des sujets qu'ils voulaient aborder ensemble. Alors il ne ferait aucune remarque désobligeante, même s'il n'en pensait pas moins, il n'avait pas à se mêler de cet aspect de la vie de Pandora tant qu'elle restait loin de ses affaires de cœur. Et à cette simple pensée, il secoua la tête pour penser à autre chose, pénétrant dans l'antre de la jeune femme le temps de se remettre les idées en place et de sortir la jolie brune de sa tête. « Dommage. » Répondit-il simplement avec un léger sourire en coin, signifiant clairement qu'il aurait payé cher pour assister à la conversation, ce que Pandora ne devait pas ignorer, évidemment. Et de savoir qu'ils étaient seuls, sans la présence étouffante d'un père autoritaire semblait donner des idées à Daley qui était plus enthousiaste à l'idée de boire un verre avec la jeune femme et fêter son émancipation dans les règles. « Exactement ! » Il lui retourna son sourire, comme si rien ne s'était jamais passé entre eux, comme s'ils reprenaient leurs vies avant l'épisode du couloir de Poudlard. Peut-être même avant que Daley ne tombe amoureux.

C'est avec cette idée qui le taraudait qu'il regarda la blonde leur sortir des verres et de quoi trinquer gaiement et il ne se priva absolument pas pour énoncer ce qu'il avait derrière la tête à voix haute et sans prendre de gants, sans emplir ses paroles de belle poésie, Pandora avait l'habitude. Il savait qu'il la surprendrait mais il savait aussi qu'elle n'en montrerait rien. Il la vit se retourner, poser une main sur sa hanche et immédiatement, il se mit à feindre l'innocence, haussant les sourcils comme s'il ne voyait pas ce qu'il avait pu dire qui la bloque de cette façon. Il vit un sourire naître sur ses lèvres mais pas tout à fait celui qu'il attendait d'elle et il savait que la partie n'était pas gagnée. Il avait été très clair avec elle, il l'avait rejeté et il avait refusé que leur relation aille plus loin que l'amitié durant des mois et voilà qu'il revenait, la bouche en cœur et le sourire malin sur les lèvres. Il savait parfaitement ce qu'il faisait, il était sûr de lui, il était aussi libre que l'air et il avait grandement besoin de se changer les idées. Et jusqu'à présent, Pandora avait été une des seules à réussir à le distraire suffisamment pour qu'il en oublie les choses essentielles, comme la rupture encore douloureuse de cette semaine. Et ce sentiment d'avoir été trop idiot pour l'écouter, pour prévenir le danger qui le guettait le poussait dans les bras de celle qui était censée avoir ruiné sa relation avec Eden. Mais comme ce n'était plus réellement de sa faute, Daley ne voyait aucun inconvénient dans l'idée de passer le temps avec Pandora plutôt qu'une autre. Il la vit s'approcher avec les verres, poser une main sur son torse mais il savait dans le fond de ses yeux qu'elle n'était pas entrain d'accepter sa proposition, elle n'aurait pas pris la peine d'emmener les verres avec elle si c'était le cas, ils seraient déjà sous la douche en question si elle l'avait voulu, hors elle prenait un temps bien trop long, elle s'attarda dans ses cheveux mais il ne fit pas un geste, il savait que la partie n'était pas gagnée et qu'en plus, elle allait être longue à jouer. Elle s'écarta aussi vite qu'elle s'était approchée et alla s'asseoir sur son canapé, nonchalante. « C’est une douche, largement assez grande pour deux. Mais je l’ai déjà baptisée. » Il ne bougea pas et la regarda, ne rompant pas le contact avec son regard et surtout, sans se départir de son sourire naissant. Elle allait faire la difficile, il le voyait à sa position et sa façon de parler. « J’avais cru comprendre que tu faisais vœu de célibat au moins jusqu’à ce que mon père me marie et que j’aie une quinzaine de mioches braillant autour de moi, pour que tu sois bien certain que je ne représente plus aucune menace pour toi. J’ai du mal interpréter les signes à un moment. » Son sourire s’agrandit cette fois avec beaucoup plus de sincérité. Ce n'était pas tout à fait ce qu'il avait dit mais il en profita immédiatement pour changer de stratégie. Il avait à présent son verre à la main et il s'approcha de la jeune femme, prenant place à ses côtés sur le canapé en laissant un léger espace entre eux, comme s'il ne venait pas de lui proposer une partie de jambes en l'air. Nonchalant et décontracté, il but une gorgée de son verre avant de tourner la tête vers elle et lui demander, changeant de sujet aussi rapidement qu'il avait amené celui sur une douche commune. « Il a trouvé des candidats pour cette tâche au fait ? Ou il te laisse encore quelques temps de répits avant de te trouver un nouveau fiancé ? » Il était sincèrement curieux. L'obsession sur père de Pandora à vouloir la marier avait failli bousiller l'amitié qui les unissait tous les deux et il n'était pas prêt de l'oublier. Mais il préférait savoir avec qui la jeune femme finirait sa vie, s'il n'avait pas voulu remplir ce rôle, il n'était pas question de la voir mariée à n'importe qui. Pandora était son amie, il lui avait assez prouvé qu'il tenait à elle et qu'il s'inquiétait au sujet de ce mariage arrangé, il était alors tout à fait sérieux. Il occultait simplement la raison pour laquelle ils se mettaient tout à coup à parler de ça. « J’irais prendre ma douche, dès que tu seras parti. » Il fit mine de réfléchir avant de se tourner vers elle, un sourire éclatant sur le visage. Il finit par se redresser pour se rapprocher d'elle, attrapant le poignet qui tenait son verre et le levant entre eux deux, il approcha son propre verre pour le faire tinter avec le sien, sans la lâcher un instant du regard, laissant sa main s'attarder sur son poignet quelques instants. « A ton nouvel appartement et à notre dernière mission plutôt sanglante ! » Trinqua-t-il en la regardant toujours tout en avalant une gorgée, lâchant enfin le poignet de la jeune femme, non sans caresser du bout des doigts la cuisse de la jeune femme, son genoux avant de ramener sa main vers lui. Il fit mine de n'avoir rien fait lorsqu'il jeta un œil autour de lui, l'air parfaitement innocent. « Je n'ai pas fait vœu de célibat. » Annonça-t-il après un petit moment, revenant sur ses propos pour justifier son comportement. Il lui adressa un sourire avant de hausser les épaules. « Ce serait dommage que je me prive de choses si agréables. » Daley avait toujours été un dragueur, il aimait séduire, il savait que son physique faisait de l'effet, les mots ne venaient qu'en seconde position, et il savait que Pandora n'était pas aussi insensible qu'elle voulait le faire croire, elle n'avait jamais pu lui résister et l'inverse avait été tout aussi vrai. « Ne me dis pas que toi, tu te préserves maintenant pour le futur élu de ton cœur. Il serait déçu s'il s'attendait à trouver une petite innocente dans son lit le soir des noces. » Il lui adressa un sourire en coin. Passer la nuit ensemble ne risquait pas de  les engager l'un envers l'autre, elle n'avait rien à perdre, pas plus que lui, il ne voyait pas où pouvait être le problème.

C'était bien là le souci de Daley. Il avait tellement à cœur de penser à autre chose qu'il ne voyait pas ce qui pouvait clocher. Mais Pandora n'avait jamais vraiment regardé les raisons pour lesquelles il venait la voir un soir elle plutôt qu'une inconnue rencontrée dans un bar. Elle ne lui avait jamais demandé de comptes, elle en avait toujours profité autant que lui, ils y avaient toujours trouvé leurs comptes tous les deux et il avait bien l'intention de remettre ça, surtout maintenant que la menace du mariage était écartée. « C'est parce qu'on a jamais eu notre dernière nuit, meilleure que les autres justement parce qu'on sait que ce sera la dernière. » Ils pouvaient plus profiter, ils se devaient de mieux profiter parce qu'ils savaient qu'après, ce serait terminé. Daley avait décidé du jour au lendemain que les aventures d'un soir ne l'intéressaient plus et il n'avait pas l'intention de repartir dans ce genre de relation avec Pandora, simplement de passer une nuit avec elle, pour marquer la fin de cette aventure. Il s'approcha légèrement, effleurant une nouvelle fois la cuisse de la jeune femme du bout des doigts, lui adressant un sourire. Il ne partirait pas sans obtenir ce qu'il voulait, il était déterminé à se perdre dans ses bras et à résister comme elle le faisait, elle lui donnait envie de tenter sa chance plus encore.

Evoquer le jour où elle avait annoncé à son père qu’elle ne vivrait plus avec lui était finalement bien moins amusant que ce que Pandora avait espéré. Elle était toujours aussi fière de s’être émancipée, mais elle ressentait un certain malaise au souvenir de ce qui s’était déroulé avec son père, et même si elle s’en vantait devant Daley, elle aurait préféré oublier tout ça rapidement pour se focaliser uniquement sur les côtés positifs de sa nouvelle vie. Elle ne put s’empêcher de guetter la réaction du Mangemort quand elle lui parla de la réaction de son père, et même si elle nota son effort pour cacher ses doutes devant ce qu’elle affirmait, elle ne manqua pas sa petite grimace éloquente. Mais au moins, il n’exprima pas à haute voix tous les commentaires désobligeants qu’il avait en tête. C’était une amélioration par rapport à leur ancienne relation, due à leur spectaculaire dispute dans l’entrepôt moldu, et elle en était très satisfaite. « Dommage. » Elle était certaine qu’il aurait adoré ça, effectivement, mais sa brève réponse mettait fin au sujet, et elle n’avait pas envie de s’appesantir dessus. Elle préférait se pavaner chez elle, et se concentrer sur ce que Daley et elle avaient toujours si bien su faire : passer un bon moment ensemble. Néanmoins … Daley semblait avoir une toute autre définition du bon moment. Une définition qu’elle aurait partagée sans y réfléchir un seul instant il y a quelques mois, mais qui avait été sérieusement amochée depuis leur petit incident avec Fitzgerald. Sans même parler de la petite passade amoureuse de Daley, toute l’histoire avec le mariage arrangé avait déjà refroidi ses ardeurs, et il n’était pas censé faire de telles propositions. Ce n’était même pas elle qui avait mis fin à leurs coucheries, mais bien lui, et il avait été très clair là-dessus. Elle ne voyait aucun mal à retrouver leurs habitudes, Daley était un partenaire qui surpassait la plupart des conquêtes qu’elle avait déjà eues. Mais il n’y avait rien de physique dans ce qui arrêtait Pandora, c’était uniquement la pensée désagréable qu’il avait autre chose derrière la tête qu’une simple partie de jambes en l’air – et si c’était le cas, il allait le regretter. Son premier refus fut tout à fait cordial, mais elle n’espérait pas vraiment qu’il abandonne aussi rapidement parce qu’elle l’avait repoussé une fois. Il était tenace, quand il avait une idée en tête il était très difficile de le faire changer d’avis. Mais elle était tout aussi têtue que lui, et sur ce point, il allait s’attaquer à un os trop dur à ronger. Elle le toisa quand il vint s’asseoir à côté d’elle, sans montrer d’animosité, mais sans chaleur non plus. Elle nota avec satisfaction qu’il laissait un espace suffisant entre eux pour qu’elle n’ait pas besoin de lui coller sa baguette entre les jambes pour le faire reculer, mais elle savait qu’il était loin d’en avoir fini avec elle. « Il a trouvé des candidats pour cette tâche au fait ? Ou il te laisse encore quelques temps de répits avant de te trouver un nouveau fiancé ? » La question était sortie de nulle part – comme s’il ne venait pas de lui proposer une partie de jambe en l’air qu’elle venait de refuser net. Mais elle saisit ce changement de sujet sans broncher, bien contente qu’il n’insiste pas, pour le moment. Pourtant, évoquer son père et ses candidats au mariage était bien loin des sujets qu’elle était prête à aborder ce soir. Elle fit la moue, un air clairement agacé sur le visage. Si elle adorait son père, elle trouvait de moins en moins supportables ses tentatives pour la caser. « Il ne cesse de trouver de nouveaux postulants. Le dernier en date s’est fait massacrer par l’Ordre du Phénix, si j’osais je leur enverrais un bouquet pour les remercier. » Répondit-elle d’un ton aigre. C’était la première fois qu’elle appréciait un acte de l’Ordre, mais elle était furieuse d’en être arrivée là, réduite à remercier en silence ses ennemis pour l’avoir débarrassée d’un prétendant trop vicieux. Incapable de régler elle-même ce genre de désagrément. « Tu étais le meilleur choix qu’il avait fait depuis longtemps. Dommage que tu ais changé d’avis en cours de route. » Ironisa-t-elle, comme pour lui rappeler qu’il était seul responsable de la distance qu’il y avait entre eux en cet instant, au lieu d’être déjà ensemble sous cette douche qu’il semblait tant désirer.

Elle se raidit légèrement quand il lui attrapa le poignet mais ne fit pas mine de se dégager. Elle planta ses yeux dans les siens, lui adressant une mise en garde silencieuse, qui pourrait bien se transformer en mise en garde plus violente si ses gestes se perdaient dans un contact plus prolongé. Mais il se contenta de trinquer avec elle, de façon tout à fait innocente. Bien trop innocente, évidemment. « A ton nouvel appartement et à notre dernière mission plutôt sanglante ! » Il la lâcha, et sa main frôla à nouveau son poignet, puis sa cuisse. Pandora aura menti si elle avait soutenu que ce genre de contact lui déplaisait – au fond, ce jeu de séduction subtile était presque plus excitant que celui qu’il avait l’habitude d’utiliser avec elle, rapide et direct. Mais elle ne voulait aucune des deux méthodes, peu importait l’effet que cela pouvait avoir sur elle. Son corps n’avait pas son mot à dire, ce soir. « Et à notre relation retrouvée … » Ajouta-t-elle avec un sourire narquois, avant de boire une longue gorgée à son verre, sans jamais quitter Daley des yeux. « Je n'ai pas fait vœu de célibat. » Elle pouvait le constater sans mal, et c’était bien là que résidait le problème. Elle lui jeta un regard qui signifiait clairement tout le crédit qu’elle donnait à ses paroles, sans rien répondre. « Ce serait dommage que je me prive de choses si agréables. » Cette fois, Pandora leva franchement les yeux au ciel. Elle était bien au courant de tout cela, elle le connaissait par cœur et il était le plus grand coureur de jupons qu’elle ait jamais rencontré. Mais ça, c’était avant. Avant les grands discours, les grandes disputes, et la disparition du Daley habituel pour le Daley amoureux. A force de le voir jouer les girouettes, Pandora ne savait plus à quoi se fier avec lui, mais une chose était sûre : elle allait se méfier. « Tu t’en sortiras très bien sans mon aide, j’en suis certaine. » S’il cherchait uniquement quelqu’un avec qui passer la nuit, il avait des dizaines de prétendantes qui n’attendaient que ça, il n’avait vraiment pas besoin de perdre son temps à essayer de la convaincre, elle. Il n’aimait pas perdre son temps, il n’aimait pas qu’on lui résiste sur ce genre de choses : alors, pourquoi s’entêter quand il pouvait trouver des proies bien plus faciles ? « Ne me dis pas que toi, tu te préserves maintenant pour le futur élu de ton cœur. Il serait déçu s'il s'attendait à trouver une petite innocente dans son lit le soir des noces. » Cette phrase tira un sourire amusé à Pandora, et elle le regarda en haussant un sourcil, pendant un bref instant elle retrouvait grâce à cette suggestion grotesque la complicité qu’il y avait toujours eu entre eux. La chasteté n’était pas la plus grande de leur qualité, et c’était également le dernier de leurs soucis, ce dont ils avaient souvent plaisanté. « Crois-moi, il ne perdra rien au change. » Elle dut se mordre l’intérieur de la joue pour ne pas ajouter une remarque sur la petite Fitzgerald, mais Daley n’avait encore rien fait qui mérite un coup aussi bas. Elle n’était pas en colère contre lui, elle était simplement suspicieuse, mais cela ne justifiait pas qu’elle brise leur trêve. Pas encore. Et évoquer Fitzgerald était le meilleur moyen de détruire ce qu’ils avaient eu tant de mal à reconstruire. « C'est parce qu'on a jamais eu notre dernière nuit, meilleure que les autres justement parce qu'on sait que ce sera la dernière. » Cette fois, elle le regarda plus froidement, effaçant toute trace de plaisanterie de son visage. Elle leva son verre et le but jusqu’à la dernière gorgée, avant de le reposer un peu brusquement sur la table à côté d’elle. Elle ne comprenait pas ce qu’il voulait, elle n’arrivait pas à lire derrière ses propositions en apparence si anodines. Il cachait quelque chose, il attendait quelque chose. Mais quoi ? Elle était frustrée de ne pas savoir. « Notre dernière fois ensemble, c’était toi attaché à un radiateur et moi qui te dominais. Si tu n’as pas su apprécier le moment, ce n’est pas de ma faute. » Elle était moqueuse, mais son ton n’avait rien de méchant. Elle avait que le souvenir serait désagréable pour Daley, et elle l’évoquait à dessein, mais c’était uniquement pour qu’il comprenne et qu’il laisse tomber. Elle soupira finalement, décroisa les jambes et se leva. Elle se planta devant lui, penchant le buste pour se mettre à sa hauteur. « Si tu n’as pas fais vœu de célibat, tu faisais bien semblant la dernière fois. Tu m’as repoussée une fois, tu devrais savoir que maintenant, c’est trop tard. » Elle l’attrapa par le col et le tira légèrement vers elle. S’il voulait jouer, elle pouvait le faire également. Il aurait été tout aussi facile de se planter  l’autre bout de la pièce, lui ouvrir la porte et lui signaler sans détour qu’elle voulait qu’il quitte son appartement, mais cette fin aurait été absolument sans saveur. « C’est fini, Daley. Je n’ai plus envie de toi. » Assena-t-elle, dans un magnifique mensonge prononcé d’un ton qu’elle n’espérait même pas être convaincant. Bien sûr qu’elle avait toujours envie de lui. Physiquement, il était tout ce qu’elle recherchait, et le fait qu’il ne veuille pas s’engager, juste profiter de la nuit, était sa plus grande qualité. Mais elle ne mentait pas en disant qu’en la repoussant une fois, il avait loupé sa chance. C’était bel et bien terminé, et elle trouverait un autre étalon pour remplir sa solitude. Ca devait bien pouvoir se trouver quelque part, non ?

Daley était le genre assez têtu, qui ne lâchait rien et qui ne se laissait certainement pas abattre par un échec. Bien au contraire, il voyait le refus comme un défi, il n'allait certainement pas abandonner facilement face à Pandora, pas quand il savait qu'il avait toutes ses chances puisque la jeune femme venait de mener une mission à bien, ce qui la mettait généralement dans d'excellentes conditions d'habitude. Elle était détendue, fière d'elle et venait s'ajouter à cela sa nouvelle condition de propriétaire et d'émancipée, il aurait été bête de prendre son refus pour acquis et de laisser tomber l'affaire. Il ne supportait pas d'échouer et faisait toujours en sorte que ses élèves donnent le meilleur d'eux-mêmes, il était hors de question qu'il n'applique pas ses propres conseils, même si la situation était différente et que séduire une femme était plus compliqué que lancer un sort difficile, il en savait quelque chose. Et particulièrement une femme comme Pandora, piquante, fière et visiblement blessée dans son orgueil suite à ses refus à lui. Mais elle n'avait jamais insisté, il aurait pu craquer au début, quand Eden n'était alors qu'un passe-temps, elle aurait pu l'avoir encore une fois, il n'avait jamais pensé à rester fidèle à la même femme, ce qu'il avait été et qu'il regrettait amèrement, qu'il ne supportait plus. Il n'arrivait plus à se regarder dans une glace et à ne pas se trouver pathétique, ce que Pandora l'avait accusé d'être. Il chassa ces pensées de son esprit pour se concentrer, il avait décidé qu'en plus de garder une distance raisonnable, il était sage de détourner un peu l'attention de la belle blonde avant de revenir à la charge, stratégie qui l'arrangeait bien puisqu'il était véritablement curieux en ce qui concernait Pandora et son père, la dame marieuse. « Il ne cesse de trouver de nouveaux postulants. Le dernier en date s’est fait massacrer par l’Ordre du Phénix, si j’osais je leur enverrais un bouquet pour les remercier. » Daley ne put s'empêcher de laisser échapper un ricanement, presque moqueur puisqu'il était assez d'accord avec elle. Il ne voyait pas Pandora mariée, il avait toutes les peines du monde à seulement l'imaginer, encore plus quand il était l'heureux élu mais encore aujourd'hui. Les femmes de mangemorts avaient un statut assez spécial, la pureté du sang de Pandora en faisait une candidate parfaite pour faire des rejetons de sang-pur, la raison pour laquelle il n'avait jamais compris le choix de leurs pères respectifs puisque Daley avait le sang « souillé » par une née-moldue, même si son père ne l'avait jamais accepté, il n'en demeurait pas moins qu'il était de sang-mêlé, un choix bien étrange pour quelqu'un d'aussi traditionaliste que le père Harrington. « C'est le risque quand on se fiance à un mangemort. Si tu les envoies tous se faire massacrer, il ne va plus guère rester de mangemorts en âge de te combler. » Il eut un sourire en coin en sous-entendant qu'il l'accusait d'être responsable de l'accident de son dernier prétendant. Mais ce sourire signifiait surtout qu'il plaisantait et qu'il savait qu'elle était bien trop fidèle à sa cause pour faire une chose pareille, même si elle désapprouvait le choix de son père. « Tu étais le meilleur choix qu’il avait fait depuis longtemps. Dommage que tu ais changé d’avis en cours de route. » Daley leva légèrement les yeux au ciel, ne loupant absolument pas l'allusion et ce qu'il y avait de caché derrière sa remarque, ce qui ne fonctionnait pas pour refroidir la moindre de ses ardeurs, bien au contraire. Il ne quitta pas son sourire, bien au contraire, il aurait tendance à l'élargir tout en faisant mine de réfléchir à un événement passé. « Si je me souviens bien, je n'ai jamais accepté ce mariage donc techniquement, je n'ai pas changé d'avis en cours de route. » Rappela-t-il à la jeune femme parce que dès le moment où son père avait prononcé le mot « mariage », Daley avait bondi de sa chaise et n'avait pas caché son refus d'obtempérer. Et il s'y était opposé avec violence, il n'aurait jamais accepté de se marier, avec Pandora ni aucune autre et étrangement, son père ne se pressait pas pour lui chercher une nouvelle prétendante. Il faut dire que chez les mangemorts, celles qui accepteraient d'épouser un sang-mêlé étaient assez rares. Il ne put s'empêcher d'ajouter cependant. « Et reconnais-le, depuis que cette histoire de mariage est derrière nous, les choses se sont nettement améliorées. » Et il ne pouvait pas être aussi proche de la vérité. Ils n'avait jamais été aussi proches qu'avant que cette histoire ne débute, ils ne se criaient plus dessus, ne se faisaient plus le moindre coup en douce et aucun d'eux ne songeait à se venger. Même le fait qu'il soit retourné avec Eden sans que Pandora n'en sache rien n'avait pas entaché leurs retrouvailles dans le monde des mangemorts et maintenant que Eden l'avait quitté, il avait besoin de Pandora plus que jamais.

C'est pourquoi il revint doucement à la charge, non sans la voir se raidir à son contact et tout en ayant conscience de son avertissement silencieux. S'il faisait un geste de travers, il se pourrait bien que Pandora décide de sortir sa baguette sans prévenir et il n'avait pas réellement envie de perdre ses parties intimes ce soir. Il était dangereux de séduire une femme telle que la blonde et il en savait quelque chose. Il suffisait qu'une petite chose la contrarie pour qu'un jeu de séduction se transforme en quelque chose de violent. Il en avait l'habitude, quand ils étaient amants mais il s'aventurait sur un terrain plus dangereux. « Et à notre relation retrouvée … » Il hocha la tête sur le côté pour approuver, trinquant une nouvelle fois avec elle avec cette nouvelle raison. Quoique leur relation n'en était pas encore au stade qu'ils avaient atteint avant la rentrée. De longs mois s'étaient écoulés depuis leur dernière fois et il n'en oubliait pourtant pas  la saveur que leurs ébats avaient pu avoir. Il se contenta de lui expliquer donc, de répondre à ses accusations et il voyait la suspicion à chaque instant dans son regard, il savait qu'elle se méfiait, qu'elle cherchait à savoir ce qu'il manigançait, pourquoi il faisait tout cela mais si seulement lui-même le savait, ils seraient plus avancés certainement mais il ne voulait pas donner d'explication, il voulait juste tout oublier. « Tu t’en sortiras très bien sans mon aide, j’en suis certaine. » Bien sûr, il pouvait aller voir n'importe qui, n'importe quelle femme qui lui sauterait dans les bras, n'importe laquelle ferait l'affaire après tout mais il se contenta de la regarder dans les yeux un instant avant de lui répondre. « Tu te sous-estime, ce n'est pas vraiment dans tes habitudes. » Répondit-il avec un sourire en coin. Il n'était pas allé voir n'importe qui ce soir, il avait décidé qu'il avait envie de partager ce moment avec Pandora et le fait qu'elle lui résiste n'était pas véritablement dénué d'intérêt. Il ne cherchait pas simplement une aventure d'une nuit, il voulait plus que ça mais il ne savait pas vraiment quoi. Il respectait Pandora, plus que n'importe quelle autre fille qui était passé dans son lit, exception faite de Eden, mais il savait parfaitement qu'elle n'était jamais contre d'habitude et s'il l'avait vexé, il faudrait lui faire comprendre qu'elle n'était pas juste une distraction pour lui, elle était bien plus que ça. « Crois-moi, il ne perdra rien au change. » Il eut un léger mouvement de recul tandis que l'espace de quelques secondes, son regard ne put s'empêcher de s'égarer dans le vide et son esprit de s'envoler. L'instant ne dura pas plus d'une dizaine de secondes avant qu'il ne reporte son attention que la jeune femme, incapable de s'enlever de la tête sa première nuit avec Eden, le moment où il avait découvert son corps pour la première fois et celui où elle lui avait avoué qu'il était le premier à le faire. Cette sensation unique, ce sentiment indescriptible, ce battement de cœur supplémentaire, il n'aurait su le décrire. Et il revoyait sans cesse son visage, ses quelques rougeurs sur les joues, l'idée d'être le premier n'était pas aussi désagréable que certains hommes le pensent. Et Pandora avait peut-être tort mais ce n'était certainement pas le moment de débattre sur le sujet. Il eut un sourire moqueur en répondant. « Je te reconnais mieux là. » Il préférait ne pas s'attarder et l'image de Eden finirait peut-être par disparaître d'elle-même.

Il sentit cependant qu'il était possible qu'il soit allé trop loin en voyant son sourire disparaître de son visage. Il la regarda avaler son verre d'un seul trait et fronça les sourcils, cherchant à savoir ce qu'il avait pu dire de si contrariant pour elle. « Notre dernière fois ensemble, c’était toi attaché à un radiateur et moi qui te dominais. Si tu n’as pas su apprécier le moment, ce n’est pas de ma faute. » Il ne put empêcher un léger grognement de mécontentement échapper de ses lèvres tant il détestait le rappel de ce souvenir amer. Mais la légère victoire qu'il en avait tiré ce soir-là effaçait quelque peu le désagréable sentiment d'avoir été humilié. Il secoua légèrement la tête. « Il faut dire que c'est loin de l'idée que je  me fais d'une dernière fois, tu as gardé tous tes vêtements. » Mais il savait très bien, et elle comme lui, qu'il n'aurait pas su apprécier même si elle les avait enlevé puisqu'à l'époque, il était toujours amoureux de sa jeune poufsouffle. Mais il préférait tourner l'instant à la dérision, c'était beaucoup plus sympa comme vision. Il ne bougea pas lorsqu'elle se leva, se planta en face de lui et se pencha en avant pour être à sa hauteur. Il se contenta de lever les yeux d'un air feignant. « Si tu n’as pas fais vœu de célibat, tu faisais bien semblant la dernière fois. Tu m’as repoussée une fois, tu devrais savoir que maintenant, c’est trop tard. » Il ouvrit légèrement la bouche, comme si une vérité lui apparaissait même s'il le savait déjà, elle était vexée. Il l'avait repoussé et elle refusait elle de céder à ses avances, voilà qui était pratique. Il allait répondre lorsqu'elle ajouta, très théâtralement. « C’est fini, Daley. Je n’ai plus envie de toi. » Il arqua un sourcil avant de se lever à son tour, l'obligeant à se redresser en même temps que lui. « Tu mens mieux que ça d'habitude. » Plaisanta-t-il même s'il était tout à fait sérieux. Il était face à elle à présent mais ne faisait pas mine de la toucher. « Argument non recevable, tu as toi-même avoué que j'étais doué et que tu regretterais l'arrêt de notre relation spéciale. » Elle l'avait dit et ne pouvait clairement pas le nier. Il s'approcha un peu plus, de sorte que son visage ne soit qu'à quelques centimètres du sien, sachant qu'elle ne reculerait pas, elle était bien trop fière pour ça, elle pouvait essayer de se prouver qu'elle n'avait plus envie de lui, il tenait à lui démontrer le contraire. Prudemment, il leva sa main pour toucher le contour de son poignet avant de remonter dans une légère caresse le long de son bras, atterrissant à la base de son cou qu'il effleura du bout des doigts, légèrement, comme une plume l'aurait chatouillé. Il se pencha un peu plus, mêlant son souffle au sien. « Tu as été vexée que je te repousse, je peux comprendre, et tu dois jubiler de me voir insister mais je sais que je finirais par te convaincre, il serait tellement plus simple de céder tout de suite. » Il lui effleura les lèvres du bout des siennes avant de se retirer aussi vite, pour éviter la gifle, il savait qu'il ne devait pas y aller brusquement, Pandora était d'humeur changeante, il avait l'impression de flirter avec une vipère, prête à fondre à n'importe quel instant. Ses doigts remontèrent le long de son cou avant de passer derrière sa nuque pour finir par descendre, le long de son échine et à travers ses vêtements. « Et puis, on est quittes tu sais, tu m'as vexé en refusant ma première offre sous la douche alors, on pourrait baptiser ton canapé, ou ton tapis, ou le mur de la cuisine, il y a bien un endroit que tu as oublié. » Il déposa un léger baiser à droite de son menton avant de retirer sa tête une nouvelle fois. Il lui sourit une nouvelle fois, mais pas de sourire ironique ni moqueur, un simple sourire, parce que Daley avait toujours apprécié la compagnie de Pandora, même si elle était si différente de ce à quoi il s'était habitué ces dernières semaines, il avait besoin d'oublier, il avait besoin de se fondre dans une nouvelle relation pour éviter de sombrer. « Pourquoi est-ce que ce serait plus difficile qu'avant ? Aucune contrainte, aucune promesse, aucun lendemain, qu'est-ce qui t'empêche de simplement profiter ? » Pas seulement un orgueil blessé, il l'espérait du moins, ce qui n'était pas véritablement insurmontable en soit. Sa main atterrit dans le bas de ses reins mais ne bougea plus, il ne fallait pas qu'il aille au-delà des limites du raisonnable, elle serait capable de lui couper la main. En réalité, séduire Pandora était plus comme s'envoyer en l'air avec une menthe religieuse, il ne savait pas s'il serait encore entier à la fin de cette entrevue.

Le changement de sujet n’était finalement pas si inattendu que cela de la part de Daley. Pandora le connaissait par cœur, elle savait comment il agissait, elle connaissait ses techniques, ses habitudes. S’il n’obtenait pas ce qu’il voulait de façon directe, il utiliserait un moyen détourné, puis un autre, et encore un. Jusqu’à ce qu’il soit victorieux. Mais Pandora était comme lui, il semblait l’avoir oublié : elle ne lâchait pas non plus, jusqu’à ce qu’elle obtienne ce qu’elle voulait. Sa volonté n’avait pas besoin d’être mise à l’épreuve ce soir, car elle ne voulait rien en particulier. Mais s’il voulait coucher avec elle avec une obstination telle qu’il se mettait à user de ses ruses de sioux … Alors elle voulait qu’il se casse les dents contre l’obstacle. Quel que soit son vrai dessein derrière tout ça, elle n’allait pas le laisser gagner, c’était aussi simple que ça. Mais elle ne pouvait pas le mettre à la porte, elle ne le souhaitait pas vraiment. Elle le laissa donc changer de sujet, en sachant parfaitement ce que cela cachait. « C'est le risque quand on se fiance à un mangemort. Si tu les envoies tous se faire massacrer, il ne va plus guère rester de mangemorts en âge de te combler. » Ils savaient tous les deux qu’elle n’envoyait personne se faire massacrer, mais certains spécimens auraient bien mérité qu’elle les guide au casse-pipe … Celui qui était mort récemment avait été le pire des prétendants que son père avait trouvé, et elle n’allait pas le pleurer. Mais elle aurait préféré que son père cesse de lui dénicher toujours de nouveaux bons partis, car elle ne pouvait décemment pas leur souhaiter la mort à tous … Elle était dans le même camp qu’eux, après tout. Mais même en sachant cela, elle préférait les imaginer raides morts que raides dingues à ses pieds. « Je préfèrerais encore qu’il m’en trouve un très vieux, très croulant et très riche, que je n’aurais aucun scrupule à tuer dans son lit. Une crise cardiaque à cet âge-là, c’est vite arrivé … S’il suffit que je me déshabille pour être tranquille, finalement, je préfère ça plutôt que de subir un mariage arrangé toute ma vie. » Fit-elle en haussant les épaules, avant d’ajouter : « Et ne prends pas ça comme une invitation, puisque tu ne me donneras pas de mariage en échange de mon déshabillage. » C’était maintenant quelque chose qu’elle avait intégré et qui ne la dérangeait plus, finalement. Elle n’avait jamais voulu se marier avec Daley, pas vraiment. Elle avait juste jugé qu’il était le meilleur parti qu’elle puisse avoir, et jusque là, elle ne s’était pas trompée. Son père n’avait pas pu trouver quiconque qui arrive à la cheville de Daley, sur tous les domaines. S’ils avaient pu se marier, au moins elle ne se poserait plus toutes ces questions … Mais si c’était pour qu’il lui mène la vie infernale, elle préférait encore la relation qu’ils avaient retrouvée. « Si je me souviens bien, je n'ai jamais accepté ce mariage donc techniquement, je n'ai pas changé d'avis en cours de route. » Elle leva les yeux au ciel, mais ne répliqua pas. « Et reconnais-le, depuis que cette histoire de mariage est derrière nous, les choses se sont nettement améliorées. » Elle le reconnaissait, et plutôt deux fois qu’une. « Encore heureux ! J’ai abandonné ma meilleure option pour te faire plaisir, il ne manquerait plus que ce soit une mauvaise décision ! » Malgré son ton railleur, elle était sincèrement heureuse d’avoir retrouvé son amitié avec lui. C’était quelque chose de bien rare par les temps qui couraient, et également très précieux. Elle préférait passer la soirée avec lui à discuter – malgré ses avances insistantes – que de rester seule chez elle à savourer son indépendance sans personne avec qui la fêter.

Pandora crut qu’il tenterait une nouvelle approche en s’asseyant près d’elle, mais le contact de sa main sur sa peau resta chaste et sans suite. Ce qui était très bien comme ça, selon elle, mais qui ne resterait pas au point mort très longtemps à en juger par la lueur dans le regard de Daley. Il savait qu’il devait y aller doucement, mais combien de temps tiendrait-il sur cette voie avant de craquer ? Elle était presque curieuse de le savoir. Au moindre geste déplacé, elle lui rappellerait à qui il s’adressait. Mais en attendant, ils étaient de retour à une conversation quasi-normale. « Tu te sous-estime, ce n'est pas vraiment dans tes habitudes. » Un sourire moqueur étira les lèvres de la jeune femme. Elle ne se sous-estimait pas, elle savait juste à qui elle s’adressait. Elle savait qu’à un moment, elle l’avait tenu sous sa botte, tout comme il l’avait fait avec elle. Le rapport de forces était égal, chacun désirait l’autre comme personne. Mais il s’était détourné d’elle, et même s’il était toujours conscient de ce qu’elle valait, de ce qu’elle pouvait lui offrir pour cette nuit, ce n’était pas suffisant pour qu’il oublie ce qu’il avait juré la dernière fois. Il ne voulait plus d’elle de cette façon, ça aurait du être clair. Il aurait du se satisfaire de n’importe qui, mais pas retourner vers elle. « Et tu joues au flatteur, ce n’est pas non plus dans tes habitudes. » Bien qu’elle lui ait répondu d’un ton léger, le sourire aux lèvres, ses yeux restaient froids. Sa remarque soulignait à quel point son comportement lui paraissait suspicieux, et renforçait sa méfiance. Elle cherchait l’entourloupe, elle était certaine qu’il cachait quelque chose de pas net. Elle ne remarqua pas le léger temps qu’il fallut à Daley pour réagir, ni même l’étrange ombre qui était passé sur son visage pendant un instant, trop prise dans ses propres réflexion pour s’y arrêter. « Je te reconnais mieux là. » Elle secoua la tête, comme s’il venait de dire une absurdité. « Le jour où je douterais de mes capacités au lit, sera le jour où je viendrais te demander de me donner une mort miséricordieuse. » Ce qui n’était pas prêt d’arriver. Elle avait sa petite fierté, et si elle était sûre d’une chose, c’était bien de ses charmes.

Quand elle se leva, c’était clairement pour mettre de la distance entre eux, mais également pour le dominer, comme elle l’avait fait quand il était attaché au radiateur. Elle avait besoin de se sentir plus forte, de reprendre le contrôle de la situation. Car elle ne comprenait pas où il voulait en venir – au-delà de son besoin physique, naturellement – et elle n’aimait pas cette sensation d’infériorité. Ce fut également la raison pour laquelle elle lui rappela cette fois, si humiliante pour lui, où il avait été attaché devant elle et qu’elle avait pu jouer avec lui. Elle n’était pas allée bien loin dans le jeu, mais le souvenir était resté bien vivace, et sûrement cuisant pour Daley. « Il faut dire que c'est loin de l'idée que je  me fais d'une dernière fois, tu as gardé tous tes vêtements. » Malgré le souvenir de l’humiliation, il gardait son sens de l’humour ! Il était d’humeur radieuse, ce soir … Pandora ne put s’empêcher de sourire, amusée par sa répartie. « On a été interrompus avant que je puisse te déshabiller, mais je comptais bien faire avancer les choses. » Minauda-t-elle, tandis que le souvenir de Daley attaché lui revenait une nouvelle fois en mémoire. Il n’avait pas détesté son baiser ce soir-là, quand bien même il avait dit le contraire. Il la désirait encore, à ce moment. Aujourd’hui, il avait inversé la donne : il prétendait la désirer, mais elle n’était plus vraiment sûre qu’il dise la vérité … Etait-ce une sorte de vengeance pour cette fameuse soirée attaché au radiateur ? Il s’était bien assez vengé, pourtant. Ils s’étaient mis d’accord pour remettre les compteurs à zéro, et Pandora ne voyait pas ce qu’il lui reprochait encore. « Tu mens mieux que ça d'habitude. » Il s’était relevé, elle ne dominait plus. « Argument non recevable, tu as toi-même avoué que j'étais doué et que tu regretterais l'arrêt de notre relation spéciale. » Il se rapprocha encore et elle dut lever les yeux pour garder le contact visuel. Pas question de baisser le regard, pas question de reculer. Elle eut toutefois envie de lui coller sa baguette entre les deux yeux pour lui faire ravaler sa suffisance et sa taille. Elle n’avait jamais autant détesté ces quelques centimètres qu’ils avaient de différence qu’aujourd’hui. « C’est vrai, je l’ai dit. Juste après que tu ais dit que tu ne voulais plus coucher avec moi. » Elle avait essayé de raviver sa fierté de mâle, peut-être … Mais ça n’avait pas fonctionné et elle n’en avait pas vraiment été vexée. Elle avait compris, elle. Elle avait abandonné, par amitié. Mais il revenait à la charge, oubliant purement et simplement qu’il l’avait rejetée de la manière la plus humiliante qui soit ! Lui qui était si libertin avait préféré se réserver à une autre … Et même quand cette autre l’avait quitté, il n’était pas revenu vers elle. Elle en était à ces pensées emplies d’un ressentiment qu’elle avait cru disparu, quand il caressa sa peau de ses doigts. Son poignet, son bras taché de sang, puis le creux de son cou … Il l’effleurait à peine, mais ce contact si léger la fit frissonner, et elle vit avec agacement sa peau se couvrir de chair de poule. Autant pour l’impassibilité ! Elle claqua sa langue pour marquer son irritation, et inclina sa tête sur le côté, fuyant le visage de Daley qui se rapprochait un peu trop. « Tu as été vexée que je te repousse, je peux comprendre, et tu dois jubiler de me voir insister mais je sais que je finirais par te convaincre, il serait tellement plus simple de céder tout de suite. » Un infime sourire vint pourtant naître sur ses lèvres quand il parla de la jubilation qu’elle devait ressentir. Au fond, bien sûr qu’elle était contente qu’il s’acharne ainsi. C’était tout ce qu’elle souhaitait : qu’on la désire au point de ne reculer devant aucun obstacle. Mais son sourire s’effaça : elle ne devait pas penser de cette manière. Pourtant elle y pensa à nouveau quand il s’approcha pour poser ses lèvres un bref instant sur les siennes … Son corps ondula imperceptiblement en sa direction, comme pour réagir à ce baiser volé. Oh que oui, elle avait envie de céder. Tout de suite. Poser ses lèvres sur les siennes pour de bon, ne pas se contenter de ce contact évanescent, retrouver sa saveur, sa passion, sentir ses mains sur elle d’une façon plus franche que ces hésitations qu’il avait, comme s’il était encore un adolescent découvrant à peine les plaisirs de la chair ! Elle resta immobile. Elle se figea et se mua en statue de glace. Ne pas céder. Ne pas lui accorder cette victoire. « Et puis, on est quittes tu sais, tu m'as vexé en refusant ma première offre sous la douche alors, on pourrait baptiser ton canapé, ou ton tapis, ou le mur de la cuisine, il y a bien un endroit que tu as oublié. » Cette nouvelle offre la tira de son immobilité forcée, et elle cligna des yeux, un nouveau sourire prenant forme sur ses lèvres. Il n’avait qu’à évoquer des lieux et déjà elle les imaginait … Oui, baptiser le canapé, ça lui plaisait assez. Ou ce tapis qu’elle avait payé une fortune et qui était si épais, si moelleux, parfait pour ce qu’ils avaient en tête. Quand il embrassa son menton, elle poussa un soupir, qui ressembla beaucoup trop à celui d’une femme déjà alanguie par le désir. « J’ai du en oublier … Peut-être … Sans doute. » Marmonna-t-elle. « Pourquoi est-ce que ce serait plus difficile qu'avant ? Aucune contrainte, aucune promesse, aucun lendemain, qu'est-ce qui t'empêche de simplement profiter ? »

Pandora soupira une nouvelle fois, un peu plus discrètement. Les mains de Daley s’étaient posées sagement sur ses reins et ne bougeaient plus, attendant un geste de sa part pour oser aller plus loin. Elle posa les siennes dessus, caressant sa peau, ses poignets. Ses yeux étaient mi-clos, comme si elle était déjà étourdie par le vin, ou par les avances de Daley. Elle lui prit les mains, entrelaça ses doigts aux siens et les ramena vers elle, lentement. Elle les regarda pendant quelques secondes, puis redéposa l’une d’elles sur sa hanche. L’autre, elle la posa sur son cou, comme si elle le guidait dans ses caresses. Ses lèvres s’étirèrent lentement en un sourire un peu absent, rêveur. Elle savourait ce contact sur sa peau, et elle ramena sa main vers ses lèvres, avant d’embrasser légèrement le bout de ses doigts. Elle ramena ensuite cette main à sa hanche, lui redonnant sa position si chaste. « C’est toi qui m’en empêche. » Sa voix était cassante et froide, sans appel. Il ne croyait tout de même pas que ce serait si facile ? Elle le repoussa jusqu’à ce qu’il tombe en arrière sur le fauteuil, et s’assit à califourchon sur ses genoux. « Je suis réputée pour n’avoir aucune parole mais il y en a une que je tiendrais. » Elle glissa sa main sur l’entrejambe de Daley, un sourire dangereux se dessinant sur ses lèvres. Il y avait certaines choses que les hommes ne pouvaient pas dissimuler, contrairement aux femmes, et Daley n’était pas plus doué que ses congénères dans cet art. Mais même ainsi, assurée de ce qu’il désirait, elle n’en voulait pas. Elle était prête à renier ce qui était en train de monter en elle, parfait miroir de ce qu’elle pouvait sentir chez son partenaire, pour ne pas s’avouer perdante dans ce jeu. Il voulait coucher avec elle, mais que voulait-il ensuite, par Merlin ?!? Elle n’avait pas la réponse. Mais peut-être pouvait-elle l’obtenir ? Elle ondula du bassin, lentement, ses cuisses frottant contre celles de Daley, et elle se pencha pour l’embrasser. Un vrai baiser, cette fois, qui mêla leurs souffles dans les règles de l’art et qu’elle savoura du début à la fin. Quand elle détacha ses lèvres des siennes, elle ne recula pas le visage et glissa à Daley d’une voix rauque : « J’espère que tu as bonne mémoire, parce que c’est de l’histoire ancienne. » Et elle se releva, l’abandonnant lentement à son canapé.

Daley agissait avec un naturel qui lui était particulièrement propre. Il avait toujours été ainsi, depuis son adolescence, il avait toujours parlé aux filles avec aisance et il n'avait jamais fait le moindre effort pour en séduire une. Il savait leur perler, il les appâtait, son physique avantageux avait toujours été un atout pour lui et il était véritablement à l'aise avec l’exercice. Les femmes avaient toujours été des jouets pour lui, elles ne représentaient pas grand-chose et c'était vrai avant qu'il ne rencontre la mère de sa fille et c'était devenu un mode de vie bien après la mort de cette dernière. Il était un charmeur, un séducteur dans l'âme et il jonglait entre charme et désintérêt avec une aisance qu'il s'était approprié avec les années. Il avait eu des aventures, de nombreuses aventures, si bien que certains visages demeuraient flous, d'autres étaient plus marqués, il se souvenait parfois de chaque détail et d'autres, il n'avait plus aucun souvenir. Il avait toujours pensé que le sexe n'était qu'un échange charnel agréable pour deux partenaires, sans la moindre complication. Il n'avait jamais regretté la naissance de sa fille mais depuis, il prenait également beaucoup de précautions pour qu'un tel schéma ne se reproduise jamais. Et pourtant, parmi les partenaires dont il ne pouvait oublier les ébats qu'il avait partageait avec elle, il y avait Pandora. Cette jeune femme, assise en face de lui, à qui il faisait des avances avant de détourner la conversation, quand il savait parfaitement qu'elle voyait clair dans son jeu. Le problème avec quelqu'un qui lui ressemblait autant, c'était bien qu'ils étaient dotés du même tempérament et qu'il était toujours difficile, voire impossible, pour l'un d'entre eux de prendre le dessus sur l'autre. Aussi têtu l'un que l'autre, ils ne laissaient rien passer et rares étaient les moments où ils baissaient leur garde, surtout depuis les derniers événements. Alors Daley savait que Pandora était loin d'être dupe ou naïve, il aurait été fou de penser qu'elle se laissait berner par ses manies et par ce qu'il faisait pour détourner son attention. Non, elle savait ce qu'il faisait mais il s'en fichait, il n'avait pas à lui cacher quoi que ce soit, il avait déjà énoncé ses intentions et il voulait qu'elle comprenne et qu'elle sache qu'il n'allait pas abandonner aussi facilement, même si leur conversation n'était plus uniquement basée sur eux deux. « Je préfèrerais encore qu’il m’en trouve un très vieux, très croulant et très riche, que je n’aurais aucun scrupule à tuer dans son lit. Une crise cardiaque à cet âge-là, c’est vite arrivé … S’il suffit que je me déshabille pour être tranquille, finalement, je préfère ça plutôt que de subir un mariage arrangé toute ma vie. » Daley eut un sourire en coin, imaginant sans mal Pandora faire ce qu'elle venait de dire et sans le moindre scrupule. La manière qu'ils avaient d'envisager la mort était presque la même quand ils étaient tous les deux dans le même état et que Daley était loin de ce qui le maintenait attaché à son rôle de père et de protecteur. Deux mangemorts sans remord qui parlaient de mettre un terme à l'existence de quelqu'un sans sourciller et qui en souriaient même. De quoi faire flipper n'importe qui les observant. « Et ne prends pas ça comme une invitation, puisque tu ne me donneras pas de mariage en échange de mon déshabillage. » Le sourire de Daley s'élargit avant de finalement laisser échapper un rire joyeux, parfaitement sincère. « Tu crois que ton père renoncera à te marier uniquement parce que tu seras devenue veuve ? Et les petits-enfants au sang-pur dans toute cette histoire ? » Lui demanda-t-il, se moquant ouvertement de tout ce qu'il avait refusé en se mariant à elle : avoir un autre enfant pour qu'on le lui enlève et pour qu'il n'ait pas la possibilité de l'élever. Ce n'était pas avoir un enfant avec Pandora qui l'avait tant alarmé, c'était bien d'en avoir un tout court en réalité. « Je n'aurais pas besoin de te proposer un mariage si je veux te voir nue. » Lança-t-il gaiement et sûr de lui, à la limite de l'arrogance. Il avait toujours été si sûr de lui que s'en était devenu agaçant pour certains mais Pandora était au même niveau, elle avait une très bonne estime d'elle-même et Daley savait parfaitement ce qu'il valait, pas la peine de se mentir, ils se connaissaient suffisamment pour s'épargner ce genre de faux semblants. Mais cette histoire de mariage aurait pu réduire à néant ce qu'ils avaient construits et son acharnement avait finalement payé ; Pandora avait renoncé à ce projet et convaincu son père de le laisser tranquille. Il n'arrivait pas à croire que son propre paternel ait renoncé pour l'instant à le marier mais il ne s'en plaignait pas, loin de là. « Encore heureux ! J’ai abandonné ma meilleure option pour te faire plaisir, il ne manquerait plus que ce soit une mauvaise décision ! » Daley leva les yeux au ciel, à l'image de la jeune femme quelques instants plus tôt. « Tu parles, notre vie aurait été un véritable enfer si on avait dû la partager ! » Et il le lui avait promis, il l'aurait fait. Il n'y aurait plus eu la moindre amitié entre eux, pas plus que de l'affection, il l'aurait décidé pour ce qu'elle l'aurait forcé à faire et le lui avait fait comprendre. Ils se seraient pourris la vie, Daley ne voyait pas en quoi il s’agissait de sa meilleure option.

Mais Daley n'avait pas l'intention de discuter toute la soirée, il avait d'autres projets en tête, des projets qu'il n'avait pas envie de retarder, même s'il devait faire pleinement attention à ce qu'il faisait. Il savait ce qu'il faisait, il l'avait déjà fait. Même si c'était la première fois que Pandora était aussi réticente à se laisser distraire, ce n'était guère la première fois qu'ils jouaient à ce genre de jeu et chacun avait craqué à un moment donné. Ils ne pouvaient pas résister l'un à l'autre, c'était presque comme s'ils en étaient incapables. Du moins, ça l'était avant que Daley ne rencontre Eden et c'était encore vrai aujourd'hui maintenant que la jeune femme avait quitté sa vie. Il avait besoin de ce contact, il voulait se prouver qu'il était toujours le même et en réalité, Pandora venait de lui donner une nouvelle raison d'insister. « Et tu joues au flatteur, ce n’est pas non plus dans tes habitudes. » Elle était encore méfiante, sur la défensive et il eut un sourire en coin, il pencha légèrement la tête sur le côté, passant sa langue sur ses lèvres pour les humecter, dans un geste délibérément plus lent que d'habitude. Comme s'il salivait d'avance à l'idée de la voir flancher alors qu'elle semblait si déterminée à ne pas le faire. « C'est parce que je n'ai pas l'habitude que tu joues les désintéressées. » Il n'avait jamais eu à réellement la séduire, leurs jeux n'allaient jamais aussi loin, ils craquaient avant en général et puis, ils ne donnaient pas l'impression de flirter avec la mort en personne, ce que Daley avait l'intention de faire à l'instant précis où il se trouvait. Il n'avait jamais eu besoin de la flatter, Pandora n'était pas le genre de femme à douter de son physique et de ses compétences, inutile de lui dire qu'elle était belle à damner un saint, elle le savait, inutile de lui dire qu'elle faisait avec ses mains des choses pour lesquelles certains hommes seraient prêts à payer, elle en avait parfaitement conscience et la plupart du temps, elle en jouait énormément. Sauf ce soir où elle semblait insensible à ses charmes à lui, pourtant loin d'être aussi inintéressants à son sens. « Le jour où je douterais de mes capacités au lit, sera le jour où je viendrais te demander de me donner une mort miséricordieuse. » Il eut un sourire en coin mais il se doutait de cette réponse. Même s'il avait convenu quelques instants plus tôt avec lui même que l'expérience n'était pas toujours ce qui pourrait le plus l'intéresser. Il avait découvert une nouvelle façon de faire l'amour et il avait besoin de s'en débarrasser, il devait effacer le visage innocent de Eden de son esprit, elle devait sortir de sa tête et elle devait cesser de hanter son corps en manque d'elle. Et il n'y avait pas d'autre femme pour lui faire oublier la tendresse et la douceur des premières étreintes que Pandora.

Il sut qu'il était loin de la laisser indifférente quand elle se leva pour le dominer de sa hauteur, une tentative pour mettre une certaine distance entre eux qui ne le gênait pas, il n'éprouvait pas de domination à rester assis devant elle, pas comme la fois humiliante où il s'était retrouvé enchaîné à un radiateur. D'ailleurs, il avait l'impression d'être plus posé qu'elle, elle semblait plus agitée que lui et le fait de rester assis lui conférait une assurance qu'il appréciait. C'était sûrement la raison pour laquelle il était aussi gai, parce qu'il avait l'impression de maîtriser la situation, malgré quelques mauvais souvenirs en réserve. « On a été interrompus avant que je puisse te déshabiller, mais je comptais bien faire avancer les choses. » Il préféra sourire davantage plutôt que se renfrogner, il ne la laisserait pas gagner en sous-entendant qu'elle aurait eu ce pouvoir de le déshabiller sans qu'il ne puisse rien y faire, de la même façon qu'elle l'avait embrassé sans qu'il lui en ait donné la permission. Un souvenir presque douloureux, humiliant qu'il n'avait pas l'intention de revivre. « Il n'y a personne pour nous interrompre ce soir. » Répliqua-t-il, laissant volontairement le sujet derrière eux pour revenir à un moment qui l'intéressait beaucoup plus, à savoir l'instant présent. Mais il finit par se lever devant les mensonges de la jeune femme. Elle prétendait ne plus le désirer et il avait l'intention de lui prouver le contraire. Elle resta immobile face à lui, plantant son regard dans le sien, exactement comme il l'avait prédit. Elle ne reculerait jamais, ne baisserait jamais les yeux devant lui et ce n'était pas ce dont il avait envie ce soir. C'était cette étincelle farouche dont il avait besoin, dont il se nourrissait pour poursuivre dans son acharnement à la faire craquer. « C’est vrai, je l’ai dit. Juste après que tu ais dit que tu ne voulais plus coucher avec moi. » Il pencha à nouveau la tête sur le côté en la regardant, l'air songeur un instant. « Tu l'as dit toi-même, j'avais légèrement perdu la tête. Et tu l'as constaté toi-même, je suis revenu à la raison. » Ce n'était pas tout à fait vrai mais elle n'avait pas réellement besoin de le savoir. Il pensait toujours à Eden et au souvenir douloureux de leur rupture mais c'était tout ce qu'il voulait oublier, il avait ce besoin pressent qui le poussait vers Pandora mais ce n'était pas sa seule motivation. La jeune femme et lui étaient en osmose, ils se comprenaient, se désiraient, ils n'avaient pas besoin de parler, de se guider, ils se complétaient et il voulait retrouver tout cela, même une seule fois. Et il sut qu'il n'était pas le seule à en avoir envie quand, au contact de ses doigts, il sentit sa peau se couvrir de frissons, il sut qu'elle le désirait quand, au contact de ses lèvres contre les siennes, son corps se tendit naturellement vers le sien, même si elle s'obstinait à rester figée dans son rôle, se refusant à lui, restant impassible devant ses caresses, ses attentions. Jamais les préliminaires n'avaient duré autant de temps avec eux, mais c'était bien la raison pour laquelle elles étaient aussi excitantes. Et le sourire de Pandora, ses réactions, lui indiquaient qu'il n'était pas le seul à s'amuser, même si elle empêchait son corps de le ressentir réellement. « J’ai du en oublier … Peut-être … Sans doute. » Il voyait qu'elle était sur le point de céder, il savait qu'elle allait le faire et il eut un sourire en coin. Pas le genre pleinement victorieux mais plutôt encourageant, pour qu'elle se laisse finalement aller, complètement et totalement.

Et enfin, elle se mit à bouger alors que Daley avait cessé de le faire pour l'encourager. Et sa patience paya, elle entrelaça leurs doigts, le regard rêveur, ailleurs, comme si elle était déjà quelque part dans les affres du plaisir. Elle posa une main dans son cou et porta la sienne à ses lèvres, embrassant ses doigts. Le regard de Daley s'illumina avant qu'elle ne repose sa main sur sa hanche et qu'elle ne prenne la parole. « C’est toi qui m’en empêche. » Il devait bien avouer qu'il y avait cru un instant mais qu'il sut que ce n'était pas encore gagné quand elle se mit à parler. Elle était froide et lointaine, pourtant, ses réactions physiques, elle n'avait pas pu les feindre. Elle le repoussa sur le canapé et il n'opposa aucune résistance lorsqu'elle s'installa à califourchon sur ses genoux. Il savait qu'elle n'avait pas l'intention de céder et il arqua légèrement un sourcil, curieux et intrigué par son attitude. « Je suis réputée pour n’avoir aucune parole mais il y en a une que je tiendrais. » Elle avait quelque chose à prouver et même s'il le savait, il ne put s'empêcher de se figer lorsque sa main glissa plus au sud et se posa, sans hésitation aucune, sur une partie de son anatomie qui ne cachait rien de ses intentions et de ses envies. Il vit son sourire mais n'en comprit pas la signification. Elle se pencha sur lui et lorsqu'elle scella ses lèvres aux siennes, il profita pleinement de l'instant, partageant ce baiser brut et le savourant comme elle avait l'air de le faire. Son bassin contre le sien, un léger soupire s'échappa de ses lèvres lorsqu'elle ondula au dessus de lui mais l'instant fut terminé presque avant même d'avoir commencé. Il la sentit se redresser. « J’espère que tu as bonne mémoire, parce que c’est de l’histoire ancienne. » Elle se releva mais il ne la laissa pas s'éloigner, il lui attrapa vivement le poignet et profita de l'impulsion pour se redresser d'un même mouvement et la pousser pour qu'elle atteigne le mur le plus proche. Il ne la bloquait pas, elle pouvait se dégageait comme elle le souhaitait, lui laissant la liberté dont elle avait besoin apparemment. En revanche, il s'approcha, bien plus entreprenant. « Arrêtes de te débattre Pandora, je ne suis pas entrain de jouer avec toi, il n'y a pas de vainqueur et il n'y a pas de perdant. » Son souffle était léger, il avait traîné sa bouche jusqu'à son oreille, murmurant ses mots au plus près d'elle, comme si quelqu'un pouvait les entendre. Sa voix légèrement rauque n'était qu'un chuchotement et il en profita pour lui mordiller légèrement le lobe de l'oreille avant de descendre le long de sa mâchoire. Il ajouta. « Je n'ai pas la moindre arrière pensée et demain matin, rien n'aura changé, je n'ai pas changé. Tu n'as rien à perdre, il n'y a rien à perdre. J'ai simplement envie de ça et je sais que toi aussi. » Il en était même certain. Ses mains s'aventurèrent, plus audacieuses et plus précises, sur ses hanches. Il lui caressa doucement le flanc droit avant de remonter à son cou pour finalement revenir à son oreille. Il savait, ou pensait savoir, ce qui tracassait la jeune femme. Elle avait l'impression qu'il voulait lui prouver quelque chose, qu'il voulait qu'elle sache qu'il pouvait l'avoir quand il voulait mais c'était complètement faux, il ne voulait rien de plus que ce qu'il avait dit. Il captura l'un de ses poignets dans sa main et à son image précédemment, le porta à ses lèvres. Il déposa un baiser à l'intérieur de son poignet avant de remonter doucement, lentement mais avec une précision égale vers son épaule. Il se fichait du sang qu'il croisait sur sa route, il n'y prêtait pas la moindre attention. La main qui ne tenait pas son bras se faufila dans ses cheveux, caressant doucement les longueurs blondes qu'elle arborait fièrement et qui lui allaient si bien. Enfin, il finit par rapprocher son corps du sien, immisçant sa jambe droite entre les siennes pour que son bassin se frotte au sien comme ils l'avaient fait un peu plus tôt sur le canapé. Il savait que cette fois, il jouait bien plus gros et qu'il pouvait s'attendre à un refus beaucoup plus violent que les précédents. Il s'y attendait presque en réalité mais il voulait au moins savourer son contact encore un instant. Il en avait déjà oublié Eden et tout ce qu'il avait vécu avec elle. Il savait que ça ne durerait que quelques heures mais c'était déjà un soulagement énorme. A l'instant présent, il ne pensait plus qu'à Pandora, à son odeur se mêlant à la sienne, à son corps se pressant contre le sien et à ses sensations qu'il appréciait tant.

« Tu crois que ton père renoncera à te marier uniquement parce que tu seras devenue veuve ? Et les petits-enfants au sang-pur dans toute cette histoire ? » Les petits-enfants, elle avait tendance à les oublier. Pandora n’était pas comme Daley, qui savait pertinemment que si son père voulait le remarier, c’était pour qu’il ait d’autres enfants – et il ne pouvait de toute façon pas vraiment penser à autre chose, connaissant sa situation. Mais Pandora n’avait pas de progéniture, elle n’en voulait pas, et elle semblait toujours tomber des nues quand on lui rappelait que très bientôt, son rôle serait de devenir une femelle reproductrice pour sa famille, rien de plus. Elle préférait l’oublier plutôt que d’accorder la moindre pensée à cette image si odieuse qu’elle avait d’elle-même dans ce futur qui s’approchait toujours davantage, énorme et le ventre tendu par une chose toute fripée qui sortirait par la force en la laissant déformée. Sa vie, après ça, serait une atroce succession de jours sans intérêt, où elle devrait uniquement veiller à ses marmots sans plus aucun espoir de voir un intérêt poindre à l’horizon. Elle avait déjà de la chance d’être une Mangemort … Mais dès que la guerre serait finie, elle se doutait qu’elle devrait rentrer dans le rang et cesser toute action un peu trop voyante. Son père la marierait, et ce serait terminé, elle deviendrait femme au foyer. Quelle horreur ! Elle eut une grimace qui illustrait tout le bien qu’elle pensait des paroles de Daley. « J’improviserais. » Soupira-t-elle. « D’ici là, j’aurais peut-être une envie subite de me reproduire avec le premier sang-pur venu. Mais d’abord, laissons mourir les prétendants. » Ajouta-t-elle dans un sourire un peu forcé, mais qui illustrait parfaitement ce qu’elle pensait de la mort de ceux qui devaient l’épouser. Qu’ils disparaissent avant qu’elle ne soit enchaîné à l’un d’entre eux, c’était parfait comme ça ! « Je n'aurais pas besoin de te proposer un mariage si je veux te voir nue. » C’était vrai, et elle préférait cent fois se mettre nue devant Daley que devant tous les autres Mangemorts. Il l’avait déjà eue, très souvent. Elle s’était donnée à lui sans complexes, comme il s’était donné à elle. Et c’était toujours le mariage qui avait compliqué les choses … Mais à présent que le mariage était hors de propos entre eux deux, se mettre nue l’était tout autant. Et ça, il était loin de l’avoir encore intégré … Alors que c’était lui qui avait décrété cette règle. « Sans doute pas, mais il faudra que tu trouves une proposition au moins aussi intéressante pour que je daigne ôter ne serait-ce que ma cape pour toi. » Lui répondit-elle avec un sourire taquin, bien qu’il n’y ait plus rien qu’il puisse faire pour qu’elle veuille à nouveau se glisser dans un lit – u n’importe où d’ailleurs – nue avec lui. Elle avait pris une décision, celle de respecter sa volonté à lui. Et elle n’allait pas y revenir ! « Tu parles, notre vie aurait été un véritable enfer si on avait dû la partager ! » Cette fois, Pandora se mit à rire, et elle hocha la tête, bien d’accord avec lui. « Tout ça à cause de ta mauvaise volonté, tu veux dire ! » Mais en réalité, quand elle y avait réfléchi sérieusement, elle s’était dit que vivre au quotidien avec Daley, même s’il avait accepté de bon gré de se marier avec elle, aurait été une corvée plus qu’un plaisir. Ils étaient parfaitement accordés en tant qu’amis, mais ils se déchireraient au bout de deux jours s’ils devaient vivre ensemble.

Toute cette discussion qui oscillait entre plaisanterie et sérieux, qui tournait autour du sujet que Daley voulait aborder sans y aller directement, cela détendait un peu Pandora, pourtant elle gardait en tête son refus catégorique à venir. Il avait son air de prédateur à l’affut, elle le connaissait très bien. Il n’avait pas souvent eu à l’utiliser avec elle, mais elle l’avait vu faire avec d’autres filles. Il était comme un loup qui choisissait sa cible et que rien ne pouvait détourner une fois que son choix était arrêté. Pas tout à fait désagréable d’être au centre de cette attention, elle n’en avait de toute façon jamais douté … « C'est parce que je n'ai pas l'habitude que tu joues les désintéressées. » Elle n’était même pas désintéressée. Elle essayait juste de le lui faire croire, et elle se doutait bien qu’il ne tombait pas une seconde dans le panneau. Elle haussa les épaules, d’un air de dire qu’il fallait bien une première fois à tout, et qu’il ferait mieux de s’y habituer. Elle n’avait pas besoin de se justifier à chaque fois ! Elle avait dit non, c’était non. Maintenant, elle voulait bien s’étendre sur tout un tas de sujets annexes, mais pas celui-là. Par contre, reparler de l’affaire du radiateur … Elle était capable de lui en parler toute la nuit s’il la titillait un peu trop, et même s’il faisait preuve d’une patience à toute épreuve en dissimulant l’agacement que ce souvenir ravivait en lui, elle était certaine qu’elle pourrait réussir à le faire craquer. Elle n’en avait pas l’intention pour l’instant, elle voulait juste passer une bonne soirée avec lui, elle ne voulait pas le faire sortir de ses gonds pour subir à nouveau ses foudres pendant un temps indéterminé. Mais qui sait, s’il poussait un peu trop le bouchon …  « Il n'y a personne pour nous interrompre ce soir. » Cette réponse prouvait d’une part qu’il n’avait pas du tout envie de s’appesantir sur le sujet, et d’autre part qu’il était prêt, malheureusement, à continuer sur sa lancée pour coucher avec elle. Pandora lui fit un ravissant sourire. « Et j’ai un radiateur qui n’attend que toi, c’est parfait. » Répliqua-t-elle lui montrant ledit radiateur, dans le fond de la pièce. Est-ce qu’il était évident qu’elle voulait détourner le sujet ? Oui. Est-ce qu’elle en avait quelque chose à faire ? Oh que non … Il se leva pour appuyer ses paroles, elle soutint son regard pour appuyer sa volonté, comme les deux gros égos qu’ils étaient. Mais si Pandora pouvait aisément flatter celui de Daley quand elle en avait besoin – pour tenter de lui faire ressentir un peu de manque quand il se détournait d’elle – elle détestait le faire quand elle ne voulait rien obtenir en échange. Il était un très bon coup, mais ce soir était vraiment le pire moment pour le répéter. Elle savait qu’avec un seul mot elle pourrait sans aucun doute profiter encore une fois de ce fameux coup, de ce qu’il savait si bien faire et qu’elle aimait tant … Mais non. Elle allait résister jusqu’au bout, qu’il le veuille ou non ! « Tu l'as dit toi-même, j'avais légèrement perdu la tête. Et tu l'as constaté toi-même, je suis revenu à la raison. » Elle eut un petit rire incrédule. A vrai dire, elle ne savait plus que croire, à ce stade. Il avait perdu la tête mais il avait été extrêmement crédible en expliquant ses raisons et elle l’avait finalement cru. Comme elle pouvait facilement le croire ce soir … Du moins elle aurait pu, mais elle essayait de ne pas tomber dans cette facilité. « Je ne sais plus où est ta raison, Daley. Tu sembles en changer tous les matins, ces derniers temps. » Et la dernière chose qu’elle voulait, c’était qu’il l’accuse encore, quand dans quelques jours il reviendrait sur sa parole. Elle ne voulait pas faire partie de son petit jeu de girouette, et elle voulait encore moins en faire les frais.

Pourtant … Pourtant elle sembla se laisser faire, quand elle prit d’elle-même ses mains, qu’elle les fit glisser sur sa peau, sur ses lèvres. Mais peut-être n’était-ce qu’une faiblesse passagère, pour garder un dernier souvenir des mains de Daley glissant sur elle … Ce n’était certes pas désagréable, de jouer ainsi. Elle aurait pu mener la danse toute la nuit, être la maîtresse de leurs ébats et ne lui laisser aucune marge de manœuvre, si ce n’est en exécutant sa volonté. Ou se glisser dans la peau de la jeune fille chaste et pure qu’il avait semblé apprécier, à Poudlard, mais qu’il ne regrettait pas ce soir, d’après ses dires … Elle aurait joué à être Fitzgerald, elle aurait laissé Daley maîtriser les plaisirs de cette nuit à venir. Le tranchant de son ton ramena les choses à la normale, mettant un terme à cette illusion. Et bien qu’elle s’accordât encore un dernier baiser, ce n’était que pour mieux s’écarter. Terminé. Elle ne serait ni sa maîtresse dominatrice, ni sa vierge effarouchée. Elle serait celle qui se moquait en le regardant de loin … Mais il ne la laissa pas s‘écarter. Il la rattrapa par le poignet, se releva d’un bond, et la serra contre le mur. « Arrêtes de te débattre Pandora, je ne suis pas entrain de jouer avec toi, il n'y a pas de vainqueur et il n'y a pas de perdant. » Elle ouvrit la bouche pour répliquer vertement, mais elle perdit ses mots quand il mordilla son oreille, et elle dut même refermer les lèvres pour ne pas laisser échapper le moindre son à interprétation tendancieuse. « Je n'ai pas la moindre arrière pensée et demain matin, rien n'aura changé, je n'ai pas changé. Tu n'as rien à perdre, il n'y a rien à perdre. J'ai simplement envie de ça et je sais que toi aussi. » Elle ferma les yeux un instant tandis que les mains de Daley se posaient sur ses hanches, que son souffle effleurait sa peau et qu’elle sentait à nouveau toutes ses terminaisons nerveuses se hérisser. Elle en avait envie. Par Merlin, oui elle en avait envie ! Elle dut se forcer pour rester impassible entre ses bras, tandis que ses lèvres remontaient le long de son bras, que cette intimité qu’ils avaient si longtemps partagée leur était rendue comme s’ils ne s’étaient jamais quittés. Ils avaient toujours eu cette merveilleuse capacité, de vivre chacun leur vie mais de pouvoir revenir l’un vers l’autre ponctuellement, et de faire de ces instants des brasiers inoubliables, comme s’ils étaient deux amants faits l’un pour l’autre. Physiquement, c’était parfait. Elle n’en voulait aucun autre. Ce n’était que physique, mais c’était si bon … Elle posa à son tour ses mains sur la taille de Daley quand il s’approcha, quand sa jambe s’immisça entre les siennes et que leurs bassins se retrouvèrent l’un contre l’autre. Pandora brûlait de ces contacts encore trop réservés mais qui la déchiraient déjà. Elle en voulait plus, mais une part de sa volonté résistait encore. Quelque part en elle, elle avait très envie de sortir sa baguette magique et de raccourcir Daley une bonne fois pour toute. Il se moquait d’elle, il n’était qu’un Mangemort sans parole qui avait besoin de jouer le temps d’une nuit. Mais il était un Mangemort extrêmement doué de ses mains … de sa bouche et de son corps. Et elle était Mangemort elle aussi. Ce qui lui donnait un pied d’égalité non négligeable. Pandora fronça imperceptiblement les sourcils, faisant taire cette voix désagréable qui semblait avoir abusé du Whisky Pur-Feu et qui pesait les pours et les contres en tentant d’ignorer les caresses de Daley. Mais elle avait une conscience exacerbée de sa jambe entre les siennes, qui alimentait un véritable brasier dans son bas-ventre. Puisqu’il n’était pas possible de l’ignorer, de toute façon … Elle se rapprocha de lui, supprimant la dernière distance qui pouvait rester entre eux, et glissa son visage au creux de son cou. Elle l’embrassa, encore et encore, goûtant sa peau sans vergogne, tandis que ses doigts se perdaient dans ses cheveux et sur sa nuque, dans un geste possessif. « Je te tuerais si tu te moques de moi. » Souffla-t-elle à son oreille, sifflement de vipère qui refusait d’être endormie et qui promettait un châtiment infernal à celui qui oserait la tourner en dérision. Mais sa mise en garde formulée, elle reprit le rôle de l’amante. Le feu de sa peau était trop intense pour qu’elle songe à l’éteindre d’une autre façon qu’en cédant à Daley, et elle avait maintenant la certitude que s’il tentait de la tromper, elle le lui ferait payer plus que jamais. C’était bien suffisant pour accepter d’entrer dans son jeu, qui promettait déjà d’être délicieux … Elle prit les mains du Mangemort et les fit glisser sous son t-shirt, le guidant à nouveau sur sa peau, mais sans intention de le stopper à mi-course cette fois. « Tu as intérêt d’être aussi doué que dans mes souvenirs. » Lâcha-t-elle avec un sourire, ses yeux brillant d’un appétit qui n’attendait qu’à être comblé. Elle le voulait, ici, maintenant. La douche serait décidemment trop loin pour la baptiser.

Daley, s'il était aujourd'hui libéré d'un futur mariage proche, ne pouvait s'empêcher de se moquer légèrement de Pandora et de l'obsession de son père à la marier pour qu'elle puisse perpétuer le nom des Harrington dans le temps et dans l'histoire. Lui-même avait fait sa part avec la petite Liadan Ó Donnell, il n'avait plus rien à offrir à ce niveau-là, il était comblé avec Liadan et il faudrait que son père finisse par comprendre qu'il ne se marierait pas selon son bon plaisir. Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, ce n'était pas la mission numéro une de son paternel, Pandora avait été une opportunité mais puisque le mariage était annulé, il n'était pas pressé de se mettre en quête d'une nouvelle sang-pur avec qui il devrait faire sa vie. L'image de son meilleur ami, bien que douloureuse et vivace, ne put s'empêcher de s'imposer à son esprit et à voir la manière chaotique dont il avait vécu avec sa femme et dont tout cela s'était terminé, il n'était pas pressé de passer la bague au doigt de qui que ce soit. Mais la jeune femme elle, n'avait pas cette chance, elle était dans une situation différente de la sienne, de sang-pur, elle était bien plus prisée et attendue que lui, elle était celle qui honorerait le sang de ses ancêtres en compagnie d'un autre sang-pur tout aussi à cheval sur l'éthique et la famille. Il imaginait mal Pandora en mère de famille, pas qu'elle fasse une mauvaise mère mais plutôt parce qu'il savait que ce n'était pas ce qu'elle désirait pour l'instant. Elle toujours si active, si pressée de partir en mission et toujours la première à partir à l'étranger pour aller massacrer des traîtres finirait par faire sa vie au fin fond d'un manoir, entourée de sa progéniture et contrainte à les éduquer. Quoique la richesse de sa famille pourrait bien lui payer des elfes de maisons et quelques domestiques pour palier aux tâches qu'elle se refuserait de faire. Non, Daley ne voyait décidément pas la blonde dans cette configuration et à en croire sa grimace, elle n'était pas plus pressée que lui de passer devant l'autel. « J’improviserais. » Il aurait été curieux de lui demander comment elle comptait faire ça. S'inventer une maladie à la dernière minute pour éviter le mariage ou se dérober du lit conjugal chaque nuit, comme son meilleur ami l'avait fait durant des années. Elle était encore jeune après tout, elle avait largement le temps de pense aux enfants, même si leurs parents se faisaient toujours plus pressants à ce niveau une fois le mariage célébré. Des manières qui remontaient à la nuit des temps et qui semblaient ne jamais évoluer. De tous temps, on forçait les enfants à se marier et à se reproduire dans le seul but de préserver le sang-pur des nobles familles. La société sorcière, sur ce plan-là, ne connaissait pas le moindre progrès « D’ici là, j’aurais peut-être une envie subite de me reproduire avec le premier sang-pur venu. Mais d’abord, laissons mourir les prétendants. » Il leva légèrement son verre dans sa direction, comme pour trinquer à ses propos qu'il approuvait totalement. S'il se moquait d'elle, Pandora était son amie et il ne tenait pas particulièrement à la voir mariée au premier venu qui lui pourrait lui porter tort. Même s'il ne doutait pas une seconde qu'elle saurait se charger du malotru sans la moindre difficulté. Ce qui ne l'empêchait pas de garder un œil sur elle en prenant soin de ne pas le montrer et de jouer d'indifférence et de moqueries. Trop fier pour avouer qu'il se souciait d'elle, elle en ferait autour pour lui, il le savait même si aucun d'eux ne l'avouerait. C'était comme reconnaître qu'une certaine électricité planait toujours entre eux, parce qu'ils avaient longtemps été amants et que leur relation s'était peut-être arrêtée un peu brutalement, Daley avait à présent un goût d'inachevé qu'il avait bien l'intention de satisfaire et de faire disparaître pour le remplacer par un sentiment plus agréable. Même si elle se montrait bien réticente. « Sans doute pas, mais il faudra que tu trouves une proposition au moins aussi intéressante pour que je daigne ôter ne serait-ce que ma cape pour toi. » Il eut un sourire en coin, presque carnassier et gourmand, comme si son sourire et son regard charmeur servait de proposition à eux seuls. Et une proposition plus indécente que beaucoup d'autres que n'importe qui aurait pu lui faire. Il avait des tonnes d'idées en tête et une forte envie de se vider totalement l'esprit. « Je t'en ai fait une de proposition, elle est bien plus alléchante. Tous les avantages sans aucun inconvénient. » Il lui proposait d'unir leurs corps plutôt que leurs vies, c'était plus honnête, c'était un marché sur le très court terme, aucun engagement d'aucune sorte, c'était là une proposition qu'elle n'aurait pas pu refuser en temps normal. « Tout ça à cause de ta mauvaise volonté, tu veux dire ! » Ils étaient d'accord pour dire que jamais ils n'auraient pu vivre ensemble mais visiblement, pas d'accord sur la raison qui ferait de leurs deux vies un enfer si cela avait dû se produire. « Je pensais plutôt à ton mauvais caractère ! » Répondit-il, plus taquin et amusé, moins dans la séduction, l'espace de quelques secondes.

Mais il n'abandonnerait pas. Daley n'était pas le genre d'homme complètement lourd qui poursuit une fille hors d'un bar pour une énième proposition malgré les refus, simplement pour être sûr qu'elle avait bien dit non. Il n'insistait jamais, il savait se faire désirer autant que la jeune femme s'amusait à le faire ce soir. Il n'était pas vraiment celui qui suppliait, qui quémandait. Ce qu'il ne trouvait pas chez une femme, il le cherchait chez une autre s'il essuyait un premier refus. Il ne s'imposait jamais, il n'essayait que rarement de convaincre, il savait faire preuve de bons arguments mais il n'était pas aussi demandeur, il savait aussi très bien répondre. Mais avec Pandora, tout était différent. La moindre chose devenait un défi entre eux, un jeu et aussitôt, les sens de Daley se mettaient en alerte et il ne pouvait plus faire demi-tour. Que Pandora ait refusé sa première proposition n'aurait pas dû le gêner mais c'était probablement la manière peu convaincante dont elle l'avait fait. Il savait que derrière la glace de son masque, elle commençait déjà à fondre, elle n'était pas dans le refus catégorique et n'avait pas encore employé les grands moyens pour lui faire comprendre qu'elle ne voulait pas. Sa fierté personnelle était entrée en jeu dès le second refus et à mesure, l'engrenage s'était doucement mis en marche. Il ne pouvait plus reculer tant qu'elle ne céderait pas. Il ne le voyait pas comme un défi personnel, il n'avait pas l'intention de jouer avec elle mais rester sur ce refus serait plus frustrant que n'importe quoi d'autre, probablement même plus que cette histoire de radiateur, que Pandora semblait adorer. « Et j’ai un radiateur qui n’attend que toi, c’est parfait. » Il manqua de mordre à l'hameçon mais il était décidément de bien trop bonne humeur et la réplique n'était pas aussi acide et violente qu'elle aurait pu l'être. Il aurait dû s'emballer, lui répondre quelque chose d'encore plus mordant mais il était d'humeur trop joueuse, cela ne l'atteignait pas autant que d'habitude et pourtant, il savait quel effet cela lui faisait de repenser à cela. Il n'avait pas envie d'en parler mais visiblement, la jeune femme essayait de changer de sujet et de dévier la conversation sur cet épisode amer qu'il avait du mal à digérer. Il eut un sourire en coin malgré tout, après quelques longues secondes à rassembler ses esprits pour éviter de s'emballer. « Oublies le radiateur, tu sais très bien que tu ne tiendrais pas si tu m'attachais, tu aimes trop ce que je peux faire de mes mains. » Finit-il par dire, la voix légèrement plus basse. Si Pandora venait à l'attacher, elle ne pourrait plus profiter de ses caresses et elle ne pourrait jamais nier quelque chose qu'elle avait dit elle-même. Mais la sorcière ne semblait pas vouloir se laisser faire, pourtant, il avait l'impression d'être soudain doté de la patience d'un saint. Il arrivait à conserver son calme parce qu'il savait qu'au moindre signe d’énervement ou d'impatience, il prendrait la porte, dans tous les sens du terme. Il dansait avec une couleuvre, cela demandait quelques efforts, malgré ses propres instincts. « Je ne sais plus où est ta raison, Daley. Tu sembles en changer tous les matins, ces derniers temps. » Il leva légèrement les yeux au ciel alors qu'il la dominait de ses quelques centimètres supplémentaires qu'il possédait. « Ça doit te donner l'impression de te regarder dans une glace non ? » Se moqua-t-il gentiment, parce que finalement, aucun des deux n'avait un caractère facile. Un jour, Pandora se levait avec la ferme intention de l'épouser, occultant leur amitié et le reste, le lendemain, ils pouvaient redevenir amis après s'être disputés comme des chiffonniers. Ils étaient changeants et inconstants, ils n'y pouvaient pas grand chose, ils fusionnaient mieux de cette façon. « Ce soir, ma raison est bien là, tu devrais en profiter. » Ne pas penser à demain, c'est ce qu'ils faisaient finalement depuis toujours.

Mais la jeune femme était aussi joueuse que lui, ou peut-être se prit-elle réellement au jeu finalement, l'aguichant, menant la danse pendant quelques longues secondes durant lesquelles il put profiter de ce qu'il désirait tant. Il en avait tant envie, il le désirait tant, il aurait pu y croire s'il ne la connaissait pas si bien. Il reconnaîtrait entre mille son abandon et elle ne lâcha pas prise une seule fois dans ses bras et elle le lui prouva en se redressant et en se refusant une nouvelle fois avec lui, elle semblait plus que déterminée et il en profita pour ébranler un peu plus sa carapace qu'il savait désormais fragile. Il n'avait pas que les mots pour la convaincre, il en profita pour jouer avec son corps, parce qu'il savait qu'il était doué dans les deux domaines et qu'il saurait titiller son excitation.  Il n'avait que trop conscience de son corps contre le sien qui continuait de lutter malgré tout. Il sentait son impassibilité mais elle ne pouvait tricher face aux réactions de son propre corps. Elle frissonnait, elle en avait envie mais elle se retenait encore, tandis qu'il redoublait d'arguments dans l'espoir de la faire craquer, dans l'espoir qu'elle lâche prise, définitivement. Il n'avait pas toutes les cartes en main, il avait un champ d'action limité parce qu'un geste déplacé de sa part mal interprété lui vaudrait son lot de chatîments et il n'en avait pas envie. Il se contentait de la convaincre avec ce qui lui passait sous la main. Ses lèvres, ses dents, son souffle, il titillait, il testait. Et enfin, au bout de longues minutes, il ressentit le changement quasiment imperceptible, l'autorisation qu'il attendait, le mouvement qu'il recherchait. Elle cédait.  Il la sentit se rapprocher et leurs lèvres se scellèrent enfin réellement. Sa main dans ses cheveux lui donnait envie de sourire comme un damné. « Je te tuerais si tu te moques de moi. » Elle n'était pas encore totalement rassurée mais si Daley éprouvait un tel sentiment d'allégresse, pour la première fois depuis longtemps, ce n'était pas un sentiment de victoire mais de joie purement et simplement. Il n'avait pas l'impression d'avoir gagné une bataille ou d'avoir conquis un territoire, il avait simplement gagné la confiance de Pandora et goûtait à présent sa récompense. Ce n'était plus un jeu de pouvoirs entre eux, plus du côté de Daley en tout cas. Il avait désespérément envie et besoin de cette nuit de luxure. Et Pandora était la seule avec qui il pouvait l'envisager. Elle attrapa ses mains et les fit passe sous son haut et il n'eut pas besoin qu'elle le guide davantage. Ses doigts s'animèrent d'eux-mêmes pour effleurer la peau brûlante de la jeune sorcière, passant dans une caresse furtive et intense le long de ses côtes, remontant petit à petit, taquines. Il avait envie d'éteindre le feu qu'il avait allumé chez elle mais il n'avait pas l'intention de le faire tout de suite, il voulait encore prendre son temps. Cela faisait bien longtemps. Il s'empara à nouveau de ses lèvres, dans un baiser ardent et passionné, réel. Maintenant autorisé, Daley n'était plus tant dans la séduction mais réellement dans l'envie de donner du plaisir, il lâchait prise lui aussi, laissant libre court à la passion qui le dévorait depuis qu'il avait commencé son petit jeu avec elle. Il relâcha ses épaules, se rapprochant davantage de la jeune femme, comme s'il avait l'intention d'entrer dans le mur avec elle, la jambe qu'il avait réussi à placer entre les deux siennes vint glisser doucement vers le haut de ses cuisses, frottant son genou contre les parties les plus sensibles de son être. Il finit par relâcher ses lèvres pour partir à la conquête de son cou, mêlant ses baisers à son souffle chaud et rapide. « Tu as intérêt d’être aussi doué que dans mes souvenirs. » Il eut un sourire contre sa peau, mutin. Il ne releva pas la tête, butinant doucement la peau tendre de son épaule, écartant son haut sur son passage. « J'ai bien l'intention d'être meilleur ! » Et il était sûr de lui, le bougre. Il ne doutait que rarement de lui et sur le plan physique, il n'en avait jamais été question. Il ne mit pas longtemps à lui retirer son haut avec une lenteur pourtant délibérée. Pandora semblait partie dans l'urgence mais lui avait personnellement toute la nuit et si celle-là devait être leur dernière, il avait l'intention d'en profiter. Il ne pensait plus à rien, plus à personne, son esprit se vidait à mesure qu'il retirait ses vêtements à la jeune femme, il ne voyait qu'elle, ne sentait qu'elle contre lui et son attention n'était focalisée que sur le plaisir qu'il pouvait ressentir à toucher la peau douce et blanche de sa poitrine. Il s’enivrait de son parfum à chaque fois que ses lèvres bougeaient pour la couvrir de baisers.