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 and the clock still ticking + wolfgang

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MessageSujet: and the clock still ticking + wolfgang   and the clock still ticking + wolfgang Icon_minitimeMer 15 Mai - 9:34

L’endroit était désert. Il faudra être patient. Il était inconcevable de penser qu’il ne viendrait pas. Qu’il est pu lui arriver quoique ce soit. Ils se séparaient rarement. Ou souvent mais peut de temps. Enfin c’était compliqué. Elle devait avouer qu’elle finissait par s’habituer à sa présence, mais elle était tout de même pressée de le savoir en sécurité. Et la sécurité n’était pas avec elle, sur les routes, a brassé du vent, à dormir que d’un seul oeil, et à prier pour que personne ne leur tombe dessus. La sécurité était entouré de toute une batterie de membre de l’ordre qui savait s’y prendre avec les mangemorts, de dizaine de réfugié près à se battre pour leur vie, et de protection difficile à percer. La sécurité elle était dans le camp de Craik. Et il était égoïste de la lui refuser. Pendant des années elle avait travaillé avec son père, coude à coude. Un homme formidable, droit, brillant, qui traînait je ne sais ou victime d’une guerre interminable dont tout le monde pâtissait. Elle n’avait bien sûr jamais fait de promesse quelconque au père de Wolfgang, mais puisque ce dernier était disparu et que son fils se retrouvait dans ses pattes elle ne pouvait s’en empêcher. Une promesse invisible semblait se tisser entre elle et le souvenir déjà trop lointain des affaires passés qu’elle avait eu avec le père du jeune homme. Le garçon qui avait l’âge de sa soeur. Il était peut être même temps de faire les choses correctement. Pour une fois. Alors elle attendrait, elle était venue avec une heure d’avance, au cas ou lui aussi.

L’endroit était désert. Il faudra être patient. Il était difficilement concevable que quiconque puisse se donner rendez-vous dans ce genre d’endroit tant il était méconnaissable. La végétation n’avait rien de particulier, il n’y avait rien pour se cacher, tout nous mettait à découvert, et rien annonçait que c’était bien ce lieu-ci plutôt qu’un autre. Bien sûr, un simple sort que seul Orphée et Wolfgang connaissait leur permettait de retracer le lieu et de s’y retrouver à l’heure et au jour dit pour reprendre leur route. Comme promis ils n’attendrait pas plus d’une demi heure sur place sous peine de griller le lieu et de risquer leur propre vie ainsi que celle de l’autre. Si l’autre était en retard, c’était probablement qu’il avait des problèmes et qu’il était déjà trop tard. Enfin c’est ce qu’ils avaient décidé de dire. Ils avaient bien pensé un instant à dire que c’était qu’il était simplement partit se dorer la pilule au soleil, mais c’était tout de même assez peu envisageable. Enfin il fallait savoir se rendre à l’évidence... Et vu les circonstances... Etant donné l’avantage crucial que possédait Orphée à pouvoir s’habiller de plume plutôt qu’à être obligé de rester planté debout, comme un piquet inexpressif attendant impatiemment l’arrivé de son ami sain et sauf, elle pouvait sans trop de peine se pointer en avance et virevolter dans les airs sans alerté personne, si ce n’est quelques moldus peut être un peu étonné de voir un aigle si bas, en Angleterre. Ce n’était donc peut être pas aussi discret qu’elle voulait l’espérer. Mais il n’y avait personne dans les parages, et son regard perçant lui permettait bien de l’observer. Le seul inconvéniant majeur à sa condition d’aigle royal était l’absence de montre à gousset qui l'empêchait de savoir avec exactitude l’heure - elle pouvait bien se fier au soleil, mais en Angleterre ce n’était pas chose aisé grâce aux nuages. Elle finit donc par venir se poser sur une branche et par reprendre forme humaine alors qu’on approchait l’heure dites.

L’heure c’est l’heure. Orphée était quelqu’un de très ponctuelle. Elle n’avait certes jamais avalé de réveil matin, mais c’était comme elle était né avec l’amour des règlements dans les veines, elle vivait pour la ponctualité. Si la guerre l’avait quelque peu ramollie du temps ou elle était avec Anselme, la fuite s’était chargée de la rigidifier à nouveau. Perchée sur la plus haute branche de l’arbre, elle contemplait le sol, gardant un oeil à vif figé sur sa montre près à s’inquiéter à la seconde ou Wolfgang serait en retard. Une minute, deux minutes, trois minutes. Qu’est ce qu’il faisait bon sang. Il était tout petit ! Tout mignon, il n’était pas stupide. Il avait des joues rouges, il avait dix huit ans, elle lui avait enseigné les bases pour passé inaperçu, il ne pouvait pas s’être fait prendre en si peut de temps. Ou alors elle allait avoir une bonne raison de ne plus le lâcher d’une semelle et de le jeter à la première occasion dans le camp de Craik. Enfin encore fallait-il qu’elle le retrouve. Et qu’il ne soit pas découpé en mille morceau.

Prendre de la hauteur. Respirer. Ne pas se griller. Orphée aurait du partir. Rejoindre je ne sais quoi, je ne sais qui. Abandonner leur lieu de rendez vous à leur triste sort, et l’espoir qu’il représentait de retrouver Wolfgang. Mais elle même ne croyait soudainement plus ce qu’elle disait lorsqu’ils avaient inventé cette fichu règle de la demi-heure. Il y avait mille raison autre que la mort, la torture, et le soleil qui pouvait faire qu’il soit en retard. Il pouvait... Elle ne savait pas, mais il y avait probablement mille raison. Enfin elle espérait. A plusieurs dizaine de mètre d’altitude elle espérait pouvoir voir de loin quand il arriverait. Bien qu’il y a est de forte chance qu’il se prenne à transplaner, si jamais il venait. Elle avait beau faire des ronds dans le ciel, et se geler les plumes dans les nuages, elle s’ennuyait ferme. La nuit finit par tombé gelant presque toutes ses idées de le voir arriver. Il fallait se rendre à l’évidence, elle allait s’épuiser à tourner comme une cruche dans le ciel de la sorte, et s’ils avaient fait un règlement, aussi pourrit le trouvait-elle à ce moment si, c’était pour une raison bien précise, et qui était-elle pour contourner les règlements ? Subitement un point noir surgit sur son tableau déjà bien sombre. Persuadé que c’était une silhouette humaine, Orphée fondit sur sa proie, espérant effrayé quiconque ne serait pas Wolfgang. Effrayant probablement Wolfgang au passage. Lorsqu’elle fut suffisamment près pour distingué les traits du visage elle remarqua que s’était bien lui, et repris son apparence humaine à la dernière minute, juste à temps pour ne pas s’étaler entre patte et plume à ses pieds. Elle lui rentra alors dedans violemment, furibonde, et inquiète. «Bordel ! Tu as vu l’heure ?! Je parle même pas du couvre feu que tu as cramé consciencieusement, mais on avait rendez vous il y a des heures de ça !» Quand elle faisait ça, elle avait l’air d’une mère, à défaut, d’une grande soeur, en furie, et lui d’un pauvre môme qui allait passer un sale quart d’heure. «Qu’est ce qui t’es arrivé ? Tu vas bien ?» Fit-elle en attrapant son visage à la recherche de marque de coup et de blessure. «Pourquoi tu es venu ici de toute façon ? Tu savais bien que normalement j’aurais du ne plus y être...» Fichu règlement d’ailleurs... Qu’aucun des deux n’avaient vraiment respecté. Elle se rendit compte que depuis qu’il était arrivé elle n’avait rien fait si ce n’est l’engueuler, s’inquiéter et le couler sous les questions. Que peut être elle pouvait lui montrer qu’elle était heureuse de le voir. Lui faisant un sourire elle le prit dans ses bras. «Je suis contente que tu sois là.» Elle se détacha rapidement suspicieuse. «Mais c’est bien toi ? Dis moi quelque chose que tu ne m’as jamais dit et qui me prouverait que c’est toi...» Stupide comme question. S’il ne lui a jamais dit, comment pourrait-elle en être sûr ? Enfin elle se débrouillerait avec ce qu’il lui dirait pour vérifier que ce n’est pas un imposteur qui avait capturé Wolfgang, prit du polynectar pour prendre sa forme, et qui l’avait torturé pour trouver le lieu de rendez vous... Tout était possible après tout. Les temps étaient rudes.
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MessageSujet: Re: and the clock still ticking + wolfgang   and the clock still ticking + wolfgang Icon_minitimeMar 21 Mai - 14:47



Respirer. Inspirer. Expirer. Ne surtout, surtout pas se concentrer sur les minutes qui défilaient, sur le temps qui m'échappait. J'avais mis trop de temps à revenir, elle devait déjà être partie. Cette idée m'obsédait, et je ne pouvais rien faire pour l'éloigner. J'aurais voulu qu'elle soit encore là. Néanmoins, c'était égoïste de ma part : nous avions décidé, il y avait déjà longtemps de ça, de nous séparer assez souvent, pour ne pas être vus ensemble trop fréquemment, mais surtout, de ne jamais risquer notre vie pour l'autre. Or, attendre indéfiniment au même endroit, c'était déjà trop dangereux. Je ne voulais pas qu'elle le fasse, parce que j'avais peur qu'elle soit repérée. Mais je ne voulais pas non plus arriver là et ne pas la retrouver. Je ne voulais pas me retrouver seul, je ne voulais pas la laisser seule. Parfois, je me surprenais à penser qu'à sa façon, elle était encore plus fragile que moi. Qui ne l'aurait pas été, dans son cas ? L'amour de sa vie était mort, et elle était traquée par les deux camps, réduite à une vulgaire proie, une traître, une paria. J'aurais pu, si je l'avais désiré, me réfugier dans un camp en attendant que la guerre se tasse. Ce n'était pas son cas. Je ne l'avais pas fait toutefois, pour plusieurs raisons, notamment cette peur vorace, cet instinct de survie qui m'animait, cette question qui me taraudait : et si l'Ordre tombait ? Je ne pouvais pas me permettre de m'y installer tranquillement alors que dehors, la bataille faisait rage. Je ne pouvais pas me permettre de risquer ma propre vie de cette façon, en la tendant vulgairement à une bande de défenseurs de l'humanité, qui, aussi braves soient-ils, allaient finir par être dépassés, j'en étais persuadé. J'étais convaincu que courir était la meilleure solution. Courir pour ma survie. M'éloigner le plus possible de tout parti, de tous les ennemis qui rôdaient dans l'ombre. C'était le seul moyen. Orphée ne me comprenait pas, arguant que si elle avait pu, elle, elle serait toujours avec l'Ordre. Je saluais son courage, quand bien même l'avait-il mené à sa perte, mais je n'étais pas doté de si nobles intentions. Ce qui m'importait, à moi, c'était de trouver un coin où dormir, de la nourriture. Au fond, je n'avais pas vraiment d'opinion tranchée sur ce qui se passait. Bien sûr, je ne partageais pas les idéaux des Mangemorts, mais ma vision n'était-elle pas biaisée par le simple fait d'être moi-même condamné à être une victime ? Si mon père n'avait pas choisi une moldue, serais-je toujours à Poudlard, ou en train de déambuler dans un grand manoir, la marque des ténèbres ancrée sur mon bras ? Je ne pouvais décemment pas le savoir, bien que je m'abstins de parler de ces doutes à quiconque – ce n'était pas le moment d'évoluer en nuances, de nos jours, il fallait être clair et choisir son camp, tout simplement. La vérité, c'est que je n'en voulais pas, de camp. La vérité, c'est que je ne me souciais absolument pas de la survie des né-moldus, des traîtres à leur sang, ou de tout autre profil dont la vie était à présent menacée. Mes parents, ma cousine, mes quelques rares amis et Orphée, ces quelques irréductibles pour lesquels j'aurais – peut-être – donné ma vie. Mon cœur n'était pas assez grand pour que je m'inquiète à propos de l'inconnu que je voyais se faire attraper par des rafleurs, me lançant un regard suppliant alors que je me tapissai dans l'ombre. Je n'y pouvais rien. Qui pourrait m'en blâmer ? Je n'allais pas me précipiter à sa rescousse, après tout, à quoi servirait-il que je me fasse moi aussi attraper ? Alors j'arrêtai de respirer, je fermai les yeux, j'essayai de ne pas bouger, et j'attendis que l'orage passe. C'était ma seule option.

Et quand tout s'arrêta, quand la voie fut libre, je sortis de ma cachette, jetant des coups d’œil peu rassurés autour de moi. Non, je n'étais pas un héros. Oui, j'aurais piétiné tous ces visages effrayés pour pouvoir m'en sortir. Mais ça, je ne l'aurais jamais admis à quiconque, et encore moins à la jeune femme qui m'attendait, en plein milieu de nulle part. J'aurais voulu qu'elle me voie comme quelqu'un sur qui elle pouvait compter, j'aurais voulu qu'elle puisse se reposer sur moi, j'aurais voulu lui prouver que je n'étais plus le gamin maladroit que j'avais un jour été à son égard. Mais si je n'étais plus cet enfant désespéré, au béguin prononcé pour une femme de douze ans son aînée, je n'étais pas non plus devenu quelqu'un de fiable. J'avais beau m'exhorter à l'être, bien souvent, je n'avais qu'une envie : m'enfuir le plus loin possible, là où personne ne pourrait me retrouver. En Alaska, par exemple. Si l'on excluait les bagarres de phoques, ce n'était décidément pas l'endroit le plus dangereux au monde. J'aurais voulu m'y terrer quelques années, me lier d'amitié avec des esquimaux et vivre dans un igloo. J'aurais voulu casser ma baguette en deux, comme mon père avait failli le faire avant moi, et abandonner toute cette histoire absurde à propos de magie. Je n'étais probablement pas fait pour être un sorcier, mais j'avais dû faire avec, au grand désespoir de ma mère qui aurait voulu me garder à la maison, en sûreté. Le paternel avait insisté, Poudlard était ma destinée, alors j'y étais allé. Et aujourd'hui, j'en étais là, à maudire cette vie de fuyard, toutes ces désillusions, toutes ces conneries. Néanmoins, en ces temps perturbés, même le monde moldu n'était pas en sécurité. Alaska, Alaska. Peut-être irai-je un jour, quand Orphée, Tracey et mes parents seront sains et saufs. Peut-être pourrai-je finalement m'y enfuir, pour ne plus jamais être retrouvé. Une existence paisible, loin des contraintes sociales, des conflits, des apparences. Peut-être Sasha voudrait-elle m'accompagner ?

L'heure défilait, et je n'étais pas beaucoup plus avancé. J'avais retrouvé Sasha quelques heures plus tôt, et m'étais, à ma grande surprise, attardé plus que je n'aurais dû le faire. La discussion avait été éprouvante, même si j'avais été heureux de la revoir. J'avais l'impression qu'un fossé s'était creusé entre nous ; cela me rendait malade. Nous nous étions séparés peu avant l'aube, avant que les rayons du soleil nous découvrent, bien trop tôt pour rejoindre le point de rendez-vous fixé avec Orphée. J'aurais dû y aller directement, malgré les règles que nous avions fixé, pour l'attendre, mais je ne l'avais pas fait, préférant déambuler sans but, transplanant d'un endroit à l'autre, observant en silence les ruines de mon passé. J'étais même allé jusqu'à apparaître dans ma rue, le temps d'apercevoir mon ancienne maison, qui semblait, à juste titre, à l'abandon. C'est ainsi que je m'étais laissé à voir, sans même y songer, je m'étais approché, un pied devant l'autre, obnubilé par les souvenirs qui m'assaillaient. Je ne savais toujours pas ce qui s'était passé. L'intérieur était-il ravagé ? Y avait-il eu une bataille ? Avaient-ils réussi à s'enfuir ? J'avais eu envie de me laisser tomber à terre, et de pleurer, pour la première fois depuis que j'avais pris la fuite. J'avais beau être un trouillard, je ne me considérais pas comme faible, et ne m'étais jamais accordé le droit de m'apitoyer sur mon sort. Néanmoins, à cet instant précis, en face de ce qui avait été mon chez-moi, je m'étais senti désemparé, en proie à un désespoir que rien ne semblait pouvoir soigner. Je n'avais jamais osé revenir ici, de peur d'être découvert, de peur d'avoir à affronter les démons qui s'y cachaient encore, au creux de ma mémoire. Chose était faite, et j'étais resté un moment, mes jambes tremblantes sous mon poids, camouflé par un tronc d'arbre, à détailler chaque brique, chaque tuile, chaque brin d'herbe de ma maison. Ce fut une porte qui claquait, à quelques mètres de là, qui me fit finalement sursauter, et je transplanai sans y réfléchir à deux fois, sans même jeter un dernier coup d’œil à l'endroit. J'atterris non loin du lieu de rendez-vous, constatant que j'étais cette fois-ci certainement en retard, et m'apprêtai à rejoindre la jeune femme qui devait déjà m'attendre, lorsque cela sa produisit.

Un jeune homme courait, essoufflé ; à ses trousses, trois sorciers, la baguette au poing, tentant de l'atteindre par tous les moyens. Ils ne m'avaient pas vu. Je me reculai alors, me confondant dans le décor, terrifié à l'idée que le garçon les mène tout droit à Orphée ou moi. Bien sûr, notre lieu était recouvert par un sortilège, mais qui pouvait être sûr de ne pas être démasqué malgré cela ? Un sort finit par atteindre l'inconnu, qui ne l'était pas tant que ça. Dans sa surprise, il pivota, et son regard croisa le mien, quelques secondes, l'éternité. Je le fixai sans ciller, accroupi au milieu de la verdure, et il voulut me dire quelque chose, mais déjà, il était pétrifié, et s'échoua sur le sol. Je le connaissais de vue, il avait été à Poudlard, à l'époque. Il devait avoir deux ans de moi que moi... Et était un né-moldu. Une proie intéressante, donc, pour ces bouffeurs d'or. J'aurais voulu, j'aurais dû, faire quelque chose. Mais c'était trop dangereux. Le moindre mouvement aurait pu m'être fatal. La bande échangea quelques mots, tenant l'étudiant par le col, se demandant combien il pourrait bien leur rapporter. Sûrement beaucoup, dans cette guerre du sang. Ils finirent par partir, après ce qui me sembla durer pour toujours, mais je ne bougeai toujours pas, conscient qu'ils pourraient revenir n'importe quand, si leur otage parlait de moi pour se disculper. Je restai si longtemps dans la même position que je commençai à avoir des crampes, et je comptais les minutes, incapable de deviner l'heure. Le soleil était sur le point de se coucher lorsque je me redressai finalement, décidant que s'il avait voulu me dénoncer, il l'aurait fait depuis longtemps. Il devait déjà être mort, ou échangé, à l'heure actuelle. Cette pensée m'attrista quelques instants, avant que je me rappelle d'Orphée. Elle devait être partie. Aussitôt, je marchai jusqu'à me rapprocher de notre destination, transplanai, et eut un bref instant de panique en ne distinguant pas ses cheveux dorés, lorsqu'un aigle arriva en piqué, droit sur moi. Je sursautai, et reculai de plusieurs pas ; l'animal ne me toucha cependant pas, et pour cause. Elle venait de toucher terre, et me fusillait à présent du regard. Mon soulagement ne fut que de courte durée : déjà, elle m'incendiait de reproches, me poussant sans ménagement.  «Bordel ! Tu as vu l’heure ?! Je parle même pas du couvre feu que tu as cramé consciencieusement, mais on avait rendez vous il y a des heures de ça !»  Je n'eus pas le temps de répondre, déjà, elle m'attrapait le visage avec agacement, vérifiant sans doute que je n'avais pas été blessé. Si cette attention me touchait, j'avais l'agaçante impression d'être sermonné par ma propre mère, et je ne savais que répondre sans passer pour un adolescent en colère. Comment faire preuve d'autorité en face d'une femme plus âgée que moi ? Cela me posait quelques problèmes. Néanmoins, elle enchaînait déjà, semblant passer par toutes les émotions possibles et inimaginables, et elle me serrait à présent dans ses bras, pour ensuite s'éloigner et me lancer un regard suspicieux. J'eus envie d'éclater de rire, tant elle semblait survoltée, mais je me dis que cela n'aiderait en rien à calmer les tensions. «Mais c’est bien toi ? Dis moi quelque chose que tu ne m’as jamais dit et qui me prouverait que c’est toi...»  Je haussai finalement un sourcil, intrigué par sa question. Comment pourrait-elle donc savoir que c'était moi, si elle ne connaissait pas les faits que j'étais censé lui relater ? « Il y a plein de choses que je ne t'ai pas dites, Orphée. » fis-je d'abord, un léger sourire aux lèvres. Trop d'informations ; trop de choses à dire, je ne savais même pas par quoi commencer. « Désolé d'être en retard... J'ai été retenu. J'ai croisé Sasha hier soir, par le plus grand des hasards, et me suis un peu attardé. » Cela ne lui suffirait certainement pas. Je ne voulais cependant pas lui avouer ma faiblesse, mes larmes rageusement effacées en face de ma maison, les rafleurs à quelques mètres d'ici. Je n'avais sans doute pas le choix, ceci dit, au vu de son expression tourmentée... Toutefois, comme elle l'avait fait remarquer, elle n'avait plus rien à faire ici non plus. « Mais toi, que fais-tu encore ici, hein ? Tu devrais être partie depuis longtemps. » À ces mots, je lui lançai un regard désapprobateur, comme pour lui signaler l'idiotie de la situation. Un gamin de dix-huit ans sermonnant une jeune femme de trente ans, quoi de plus ridicule ? Quoi de plus ridicule de m'avoir attendu, en plus ? Elle aurait dû penser à elle-même en premier. Je ne lui fis néanmoins pas de remarque supplémentaire, craignant de réveiller sa colère. « Je vais bien. Je suis content que tu m'aies attendu... Il y avait des rafleurs, pas loin d'ici, j'ai eu peur qu'ils ne te trouvent si je me faisais moi-même repérer, donc je me suis caché pendant un petit moment. » avouai-je finalement, oubliant volontairement de mentionner le garçon qui avait été attrapé. Sans doute n'aurait-elle pas approuvé que je l'aie laisser se faire prendre. « Et toi, ça va ? Tu n'as pas eu de problème ? » J'enchaînai, comme à mon habitude, pour ne pas qu'elle s'attarde sur l'imprévu. Je ne voulais pas qu'elle me ressorte son histoire de camp. Nous étions ensemble dans le même merdier, quand allait-elle finir par le comprendre ? Je me souvins de sa demande, lui raconter quelque chose que je ne lui avais jamais dit. Que pourrais-je donc lui dire ? Je n'étais pas quelqu'un de très ouvert, elle avait dû le remarquer, parler de moi au passé me dérangeait, notamment parce que cela réveillait ma nostalgie, et je n'avais aucune envie de la remuer. « Quant à ce que je pourrais te dire... Ma mère était assez jalouse de toi. Elle n'a jamais aimé que mon père ait des amis disons... féminins. » Je lui adressai un sourire nonchalant, espérant que cela lui suffise, et m'évite par la même occasion de parler de moi.


Dernière édition par Wolfgang Rosenbach le Dim 26 Mai - 23:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: and the clock still ticking + wolfgang   and the clock still ticking + wolfgang Icon_minitimeDim 26 Mai - 23:26

Elle n’était pas raisonnable. Elle aurait du partir depuis longtemps. Penser à elle. Un peu. Pour une fois. Et s’évanouir dans la nature. Ne pas risquer qu’on retrouve sa trace. Après tout, tout le monde la voulait. Ou peut être qu’elle exagérait. Qu’elle devenait paranoïaque. Complètement folle même. Peut être que finalement tout le monde se fichait d’elle. Peut être pouvait-elle mener une douce vie paisible dans un coin reclus du monde sans que personne ne vienne l’embêter. Après tout, elle ne s’appelait pas Harry Potter, elle n’avait pas de cicatrice sur le front ou quoique ce soit d’autre. Elle ne lui avait d’ailleurs jamais parler à Harry Potter. Il était simplement son seul espoir que tout ceci finisse enfin, qu’ils soient tranquille pour de bon. En même temps si tout était finit, pourrait-elle revenir à la normal ? On la jugerait pour le soit- disant crime de trahisons qu’elle avait commis et qui avait couté cher à l’ordre. Mais encore une fois peut être qu’elle dramatisait. Peut être n’était-il pas si rancunier que ça. Peut être que toute l’histoire c’était tassée en quoi... Même pas trois petits mois. Peut être qu’elle faisait tout ça pour rien. L’inquiétude, couvrir ses traces, ne jamais rester au même endroit, se transformer en aigle dès que possible, et autre précaution et ruse qu’elle employait pour ne pas se faire repérer. Elle n’était pas une femme de fuite. Elle était une femme d’action, celle qui se jetterait bien volontiers au beau milieu des flemmes si elle savait exactement ce qui avait servit à allumer le feu. Alors elle avait envie de penser qu’elle dramatisait. Et qu’il lui suffisait de sortir au grand jour, et de se faire prendre, pour voir si la situation s’était tassée ou pas. Le point négatif. Très négatif de cette affaire, étant que si ça ne s’était pas tassé, elle était morte. Au moins ça serait finit. Bien que légèrement dommage pour tout ce qu’elle avait à accomplir, et que de toute façon elle n’accomplissait pas à tournant en rond, et en parcourant le Royaume Unis en long en large et en travers, dans le seul but de ne pas rester au même endroit. Au fond il n’y avait pas trop de doute sur la démarche qu’elle suivait. Elle était un pantin de la fuite, qui acceptait de se plier à ses bonnes volontés pour la simple raison qu’il existait encore des personnes qu’elle souhaitait protéger, et pour qui elle serait prête à se sacrifier si besoin était. Sa propre existence ayant soudainement ternis à ses propres yeux, et ne valant clairement plus la peine d’être protégée comme elle le faisait. Si seulement il y avait une perspective d’amélioration... Mais même pas. Elle semblait être condamné à errer jusqu’à ce qu’Oksana parvienne à lui obtenir une faveur de la part de l’ordre, et qu’elle puisse retourner au front. S’y sacrifier peut être. Peut importait à présent.

Voilà pourquoi elle était resté. Parce qu’elle avait nul part d’autre ou aller. Nul part d’autre mais mille endroit qui l’attendait. Mille endroit plus sûr pour elle mais qui ne l’intéressait pas. Mille endroit ou elle ne pourrait pas retrouver Wolfgang si jamais il pointait son nez vivant. Et elle était incapable de l’abandonner. Lui avait la vie devant lui - non qu’elle n’est plus la sienne, ce n’était pas la question. Lui était jeune, trop jeune pour qu’il lui arrive quoique ce soit et qu’il se retrouve coincé dans cette guerre stupide. Il avait l’âge d’Osha. Osha qui était je ne sais ou, à faire je ne sais quoi. Rien de bien probablement. A risquer de se faire attraper par n’importe quel membre de l’ordre qui n’aurait peut être pas la clémence qu’elle accordait peut être - et elle l’espérait - aux fugitifs qu’elle trouvait. C’était malsain de rattraper sur Wolfgang sa relation raté avec sa petite soeur. Mais c’était une période malsaine ou tout allait de travers. On faisait avec les moyens du bord. On volait à trente mètre d’altitude, l’air glaciale pénétrant dans les plumes, faisant semblant de s’amuser gaiement quand au tréfonds son coeur saigne et s'étouffe. Au final, de là haut, il ne lui manquait qu’une seule chose, qu’une seule chose que même le statut privilégié d’animagus ne lui fournissait pas. Il lui manquait la capacité émotionnel d’une petite cuillère que devait initialement posséder un aigle de cette envergure, mais qui clairement faisait grandement défaut chez elle.

Quand soudainement, enfin, Wolfgang apparu, ou cru apparaître dans sa ligne de mire elle fonça en piqué, sans se préoccuper de ce qui pouvait se passer autours d’elle, et de s’il y avait quiconque dans les parages. Elle avait vu passé un groupe de gens un peu plus tôt, mais rien qui ressemblait à un gamin perdu, seul et potentiellement blessé. Elle était atterrit sans aucune délicatesse, furieuse, inquiète, soulagée, moralisatrice... Orphée savait être terrifiante, trop vive, et souvent démesuré dans ses propos. Oubliait-elle que le brun ne lui devait rien. Pas même d’être à l’heure au rendez-vous fixé si ça lui chantait. Bon peut être qu’il lui devait ça. Par principe. Mais il devait en avoir marre de voyager avec elle. Elle n’était peut être pas de la meilleure compagnie, et avait douze ans de plus que lui. Avait plus eu l’habitude de discuter avec son paternel qu’avec lui même. Bref il n’y avait pas grande raison de les réunir tous les deux sur les routes de l’éternelle fuite en avant, en arrière, ou on ne savait plus trop ou au bout d’un certain moment. « Il y a plein de choses que je ne t'ai pas dites, Orphée. » Un instant Orphée eut envie de sourire. Se rendant compte de la stupidité de sa question. De l’absurdité même. Absurdité qui n’était d’ailleurs pas son genre. Elle qui était une psychorigide de première, autant à cheval sur les règlements que sur toute chose pouvant apporter de l’ordre dans sa vie. «Vraiment ? Tu me caches tant de chose que ça ?» Enfin de chose importante, intéressante. Parce que le reste elle s’en fichait royalement en soit. D’ailleurs peut être qu’elle devrait s’en ficher aussi de l’important. Wolfgang avait le droit de garder des choses pour lui. Après tout il ne venait pas lui parler d’Anselme, ou de je ne sais quoi qui la mettrait mal à l’aise. « Désolé d'être en retard... J'ai été retenu. J'ai croisé Sasha hier soir, par le plus grand des hasards, et me suis un peu attardé. » Il se foutait de sa gueule ? Il était en retard parce qu’il était avec... Une fille ? Orphée ouvrit de grand yeux stupide, ses sourcils commençant déjà à se rapprocher vers la naissance de son nez pour lui donner un air rageur. Il n’était pas sérieux. Une fille. Peut être pas n’importe qu’elle fille. Sasha. Mais Sasha, Gertrude. Ou même Osha d’ailleurs pour ce que ça valait. Il avait été en retard pour une fille ? Elle s’était inquiété, rongé les sangs, imaginé le pire du pire, alors qu’il était avec une fille ? Ses parents avaient disparus et lui manquait ? Et bien il allait avoir une vieille réminiscence de ce que ça donnait une mère en colère. Bien qu’Orphée n’ait jamais testé le fait d’être mère. «Tu te fou de ma gueule ? J’espère honnêtement que tu as une meilleure raison que oups j’étais avec une fille alors je me suis attardé ! Tu crois peut être que j’ai que ça à faire ? M’inquiéter pour un gamin qui n’en a rien à foutre de sa vie et veut même par aller se ranger dans le seul endroit ou il serait vraiment en sécurité pour après aller batifoler jusqu’à pas d’heure et oublier l’heure de rendez vous ?» Elle exagérait peut être un poil. Et en plus oui elle avait à peu près que ça à faire. Ce n’est pas comme si ça vie était particulièrement pleine en ce moment. Si elle avait eu autre chose à faire, elle n’aurait pas attendu tout ce temps qu’il se pointe comme un nigaud. « Mais toi, que fais-tu encore ici, hein ? Tu devrais être partie depuis longtemps. » Juste reproche. Que normalement elle aurait accepté. Si jamais elle n’avait pas tant dépassé les limites et que la fumée ne commençait pas déjà à lui sortir du cerveau. «Commence pas à la ramener tu veux. Je sais très bien m’occuper de moi. Et je t’attendais. Alors si tu n’es pas content...» Elle le regardait menaçante. En soit il avait toutes les raisons de ne pas être content, il se faisait engueuler comme un débutant par une femme qui n’avait que douze ans de plus que lui, et qui rageait autant contre lui que contre elle. Après tout elle aussi avait dérogé aux règlements. Et ce n’était pas son genre. La dernière fois qu’elle avait dérogé à l’un de ses règlements, ça avait mal finit. « Je vais bien. Je suis content que tu m'aies attendu... Il y avait des rafleurs, pas loin d'ici, j'ai eu peur qu'ils ne te trouvent si je me faisais moi-même repérer, donc je me suis caché pendant un petit moment. » Oh. Certes. Attentionné. Orphée fronça les sourcils, suspicieuse de savoir s’il disait réellement la vérité. Elle se rappela soudainement le groupe de personne qu’elle avait vu traverser son horizon, et eut envie de se taper la tête en réalisant ce qu’elle avait probablement manqué. En même temps elle ne se serait pas jeté sur des rafleurs sans raison. Sauf pour avoir des nouvelles d’Osha... Mais elle pouvait tout aussi bien les demander à Wolfgang. «Oh... T’as bien fait.» Finit-elle par dire, l’air pourtant peut convaincu. « Et toi, ça va ? Tu n'as pas eu de problème ? » Elle ? Et bien elle était toujours libre comme l’air, n’avait pas l’air d’avoir de cicatrice. Donc oui elle n’avait pas eu de problème. «Oh tu sais, à par risquer de me bruler sous le soleil inexistant d’Angleterre, je n’ai pas pris trop de risque.» La joie d’avoir des ailes tout de même. Elle ne saurait pas ce qu’elle ferait si elle n’était pas ce qu’elle était. C’était légèrement sa seule planche de salut. «Ta Sasha pourquoi n’est-elle pas à Poudlard ? Elle a quelque chose à se reprocher aussi ? Vous ne voudriez pas aller tous les deux aux camps... Vous seriez mieux. On la récupère et je vous emmène...» Il fallait essayer. Après tout, peut être avait-il peur de s’y retrouver tout seul. Et dieu ce que la solitude au milieu d’une foule était pire que tout. Elle se doutait qu’elle se ferait rembarrer. Elle ne comprenait pas ses arguments, mais il en trouvait à chaque fois de nouveau, tous plus bête les uns que les autres d’après elle, pour ne pas y aller. Et à moins de l’assommer et de le transplaner à l’intérieur du camp, ce qui reviendrait à se livrer elle même à l’Ordre du Phénix elle ne pouvait pas l’amener de force. « Quant à ce que je pourrais te dire... Ma mère était assez jalouse de toi. Elle n'a jamais aimé que mon père ait des amis disons... féminins. » Là Orphée crut s’étouffer. Sa mère jalouse... D’Elle ? Mais. Mais. Elle était super jeune. Bien plus jeune que ne l’était le père de Wolfgang. «Hein ? Mais c’est ridicule... J’ai presque l’âge d’être sa fille...» Enfin plus ou moins, elle exagérait. Elle avait tout de même douze ans de plus que Wolfgang, et le père de Wolfgang n’était pas si vieux que ça... Mais tout de même... «Je suis sûr que tu mens... Il me l’aurait dit.» Après tout ils avaient une relation amical ouverte. Et dans ce genre de relation on se disait surement ce genre de chose palpitante et ridicule.

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