(2.2) “ it's about trust w/katherine + eamonn.

≡ hiboux envoyés : · **≡ date d'arrivée :** 01/05/2013

2.2 katherine & eamonn

Sont-ils deux ennemis ou deux fuyards, finalement ? Épuisé par ses recherches incessantes pour retrouver sa fiancée, les malheurs d'Eamonn ne s'arrêtent pas là. Puisque voilà qu'il tombe sur Katherine, jeune femme aux allures fragiles, mais dont les desseins semblent bien difficiles à saisir. Et alors que la forêt grouille d'ennemis en tout genre, qu'il leur vaudrait mieux poursuivre leurs quêtes respectives, les voilà coincés l'un avec l'autre, dans ce qui semble être un endroit extrêmement à découvert : une clairière qui pourrait laisser entrevoir leur présence à n'importe qui. Eamonn un sang-pur épuisé et Katherine pas vraiment un Mangemort, plus une victime des événements, pourraient-ils seulement finir par s'entraider, ou alors se détruire l'un, l'autre ?

- instructions et explications.
+ l'influence du lancé de dés sur ce sujet sera révélée plus tard.
+ l'ordre de passage se fait comme donné dans le titre, le rp débute avec la rencontre des deux, et c'est katherine qui commence en premier, puis ce sera au tour de eamonn de répondre.
+ d'autres informations pourraient être fournies par la suite.

✤ ✤ ✤

Par Merlin, quelle idée lui avait-elle pris d'accepter de participer à cette traque sordide. Très honnêtement, plus le temps passait, et plus Katherine se fichait pas mal que cet Harry Potter réussisse sa quête. La plupart des Mangemorts n'étaient que des lâches, des types complètement cinglés certainement à cause de la consanguinité - c'était ça, l'élite du monde sorcier ? A choisir, elle préférait largement ces traitres qu'ils pourchassaient tous. Et, à choisir, elle aurait préféré être bien au chaud dans son lit plutôt qu'à errer à l'aveuglette dans la forêt de Dean. Mais refuser aurait été, quelque part, signer son arrêt de mort : la sorcière savait très bien aux mains de qui le Ministère était tombé. Et la faire disparaître ne poserait de problème à personne, elle n'en doutait pas un seul instant. Elle faisait donc ce qu'on attendait d'elle, à crapahuter sa baguette à la main, mais rien de plus. Sur cette mission-là, elle ne chercherait pas à faire de zèle, simplement le minimum syndical. La seule chose qu'elle espérait, par contre, c'était ne surtout tomber sur personne, et surtout pas Potter et sa bande. Les minutes passèrent, quelques heures certainement, sans que rien ne se passe - et elle crut bien qu'elle allait pouvoir rentrer chez elle juste un peu plus sale qu'auparavant, mais la conscience tranquille. Toutefois, le bruit d'une banche qui craqua lui ôta cet espoir dans un sursaut. La demoiselle fit volte-face, la baguette pointée dans la direction du bruit, aux aguets. Après une seconde ou deux, elle se décida à demander doucement :

« Qui est là ? » Ami ? Ennemi ? Impossible à dire. Si elle ne voulait pas trop en faire dans cette mission qui ne la concernait pas, Kate n'avait pas pour autant envie d'être torturée (voire tuée) par le camp adverse, surtout qu'elle était diablement à découvert, dans cette clairière. Elle ajouta donc rapidement : « Vous avez trois secondes pour sortir, ou c'est moi qui vous fait sortir. » Peut-être qu'elle aurait mieux fait d'attaquer et poser les questions ensuite, sachant très bien que ces bois devaient grouiller de sorcier, à la fois du côté du Seigneur des Ténèbres, que de celui de l'Ordre du Phénix.

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Il ne baisserait pas les bras. Jamais il n’abandonnerait sa quête, Eamonn devait retrouver Blodwyn et pour ça il était prêt à tout. Il était même prêt à se rendre dans une forêt servant de champ de bataille aux membres de l’ordre et aux mangemorts. S’il y avait tout un rassemblement de monde dans cette forêt il avait cru pouvoir avoir une chance de trouver quelqu’un qui aurait une information sur Blodwyn. Même un petit quelque chose, même quelqu’un qui l’aurait croisée assez récemment pour qu’il puisse souffler en se disant qu’elle était en vie. Mais il n’avait rien trouvé. Il n’avait pas la moindre indication, pas le moindre indice sur où il pouvait chercher maintenant et il était épuisé. À bout de forces et à bout de nerfs. Il avait bien envie de quitter cette forêt mais il ne savait même pas où aller, alors il avait simplement continué à marché, ignorant les nombreuses douleurs qui se répandait encore dans tout son corps ; un jour Diana paierait pour ça. Quand il serait plus en forme sans doute. Pour l’instant, il n’avait même plus le courage de se focaliser sur cette vengeance qu’il méritait. Il n’avait même plus le courage de faire attention à ce qu’il faisait. La voix qui sembla l’interpeller à quelques mètres de lui en était la preuve. Baguette en main, il laissa échapper un soupire. Il n’allait pas s’enfuir, de toute façon il n’irait pas loin. Il avança avec prudence, se retrouvant bien vite dans une clairière, génial, il n’y avait pas plus à découvert comme endroit. Il aperçu bien vite la propriétaire de la voix, une jeune femme, ce qu’il avait deviné avant de la voir, elle n’avait pas l’air dangereuse, mais après avoir passé plusieurs semaines avec Diana il avait appris, à ses dépens, à se méfier des jeunes femmes aux airs innocents. « Pas la peine de venir me chercher. » Il ne savait pas qui elle était mais il n’avait pas l’intention d’abaisser sa baguette pour le moment, il avait beau être épuisé, s’il fallait se défendre, il se défendrait, il devait retrouver Blodwyn et dans cet but qu’il s’était fixé, même à moitié mort il serait capable de trouver la force de résister, pour elle.

Trois secondes pour sortir... C'était certainement naïf, vu la situation dans laquelle la forêt de Dean était plongée. La personne aurait le temps de l'attaquer une bonne vingtaine de fois sans que Katherine ne puisse faire quoique ce soit. Fort heureusement, ce n'est pas un sort qui s'éleva du buisson incriminé, mais une voix masculine qui lui répliqua qu'il allait sortir. La sorcière ne baissa toutefois pas la garde et guetta, sa baguette toujours en main, la silhouette qui s'avançait vers elle, cherchant à la reconnaître. Ami ou ennemi ? Difficile à dire sur la base d'une simple voix, et de la présence dans cette forêt. D'autant plus que Kate elle-même ne savait pas dans quel camp elle se rangeait. Les ordres qu'elle avait reçus lui demandaient de rechercher et arrêter Potter, ou n'importe lequel de ses alliés. Pour tout avouer, elle aurait largement préféré n'avoir à affronter personne, ni Ordre, ni Mangemort... Peut-être était-elle lâche, et que le Choixpeau s'était trompé en l'envoyant à Gryffondor. L'appréhension qui grandissait en elle retomba d'un coup quand elle vit l'homme pénétrer la clairière. Elle le reconnut aussitôt, même si cela ne semblait pas être réciproque : Eamonn Oswald-Appleby.

Après que cette imbécile de Diana était venue dans son bureau, Katherine s'était renseigné sur sa famille et elle connaissait à présent le visage de chacun de ses membres. Celui qui se trouvait face à elle était pourtant, d'après les rumeurs, mort. Diana, d'ailleurs, avait semblé déçue que l'arbre généalogique officiel ne fasse pas mention de ce décès. Bien malgré elle, la brune sourit brièvement en lançant pour toute salutation :

« Tu n'as pas l'air en forme, Eamonn... Mais toujours dans un meilleur état que ce que j'avais entendu dire. »

De son « vivant », Eamonn avait été soupçonné de faire partie de l'Ordre et était surveillé pour ses liens proches avec des Nés-Moldus. Qu'en était-il à présent ? Que faisait-il ici ? Elle aurait bien voulu lui demander tout cela seulement, il était aussi armé, ce qui rendait la situation périlleuse.

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Il aurait du quitter ces bois bien des heures plus tôt. Il le savait. Il risquait sa vie en restant ici, sa vie qui, quelques temps plus tôt n’avait tenu qu’à un fil. Sa vie qui d’ailleurs, n’existait officiellement plus dans les têtes de gens qu’il avait précédemment connus. C’était bien une des raisons pour lesquelles retrouver Blodwyn s’avérait particulièrement difficile. Le territoire de Grande-Bretagne était grand, trop grand d’après lui et en plus, Blodwyn n’était certainement pas en train de le chercher puisqu’elle le pensait mort, ça compliquait déjà grandement la tache. Venir crapahuter dans cette forêt n’avait pas été l’idée la plus brillante qu’il ait eu, il n’arrêtait pas de faire des rencontres qu’il préférait éviter et cette voix sortie de nulle part en était certainement une de plus. il avait pourtant obéi, se montrant à la jeune femme sans baisser sa baguette, de toute façon, il n’avait pas franchement d’autres options. Il ne pu s’empêcher de froncer les sourcils quand elle prononça son nom. Elle le connaissait, pourtant lui, aux dernières nouvelles, il ne l’avait jamais vue de sa vie. Ou alors, il commençait vraiment à perdre la boule, ce qui n’était pas franchement plus rassurant. « Je suppose, oui. » Forcément qu’il était en meilleur état que ce que les gens entendaient dire, puisqu’il était vivant et non six pieds sous terre en train de bouffer les pissenlits par la racine et, il avait un peu moins l’air d’un cadavre ambulant depuis qu’il avait croisé la route de Ceinwen. « On se connait ? » Il avait beau la fixer depuis plusieurs secondes, son visage ne lui était aucunement familier, aussi loin qu’il était capable de remonter dans ses souvenirs, cette fille ne lui disait vraiment rien. C’était mauvais signe selon lui, une bonne raison pour ne surtout pas baisser sa baguette, quoi que niveau sécurité, il aurait pu être armé jusqu’aux dents ils étaient toujours au beau milieu d’une clairière, parfaitement à découvert, si des mangemorts (d’autres mangemorts, peut-être qu’elle en était une après tout), les apercevaient et décidaient de s’en mêlé, il serait dans de beaux draps, ça ne faisait aucun doute.

Comme elle s'y attendait, Eamonn ne la reconnut pas du tout, et osa même demander s'ils se connaissaient. C'était fou, quand même, le manque de physionomie que les gens avaient... Poudlard - et le monde sorcier britannique - n'était pas si grand. D'accord, les cinq ans d'écart et le fait qu'ils n'aient pas été dans la même maison expliquaient peut-être qu'il n'ait jamais prêté attention à elle. Mais tout de même, Katherine était toujours effarée par le peu de connaissance que la plupart des sorciers avaient de leurs pairs. La brune, plutôt que d'expliquer tout cela à l'homme face à elle, décida de profiter de son ignorance pour le taquiner un peu - et qui sait, lui apprendre qu'à l'avenir, il ferait mieux de se renseigner sur ses potentiels ennemis et alliés. D'un geste de la baguette, Kate lança un Expelliarmus informulé pour récupérer celle qu'Eamonn tenait entre ses doigts. Tant qu'à faire, elle ne tenait pas à se prendre un sort en plein milieu de cette fichue forêt :

« Je ne dirais pas qu'on se connaît. Par contre, je connais très bien cette chère Diana... » expliqua-t-elle avec un sourire.

Elle garda le silence pendant plusieurs secondes, guettant le moindre signe qui puisse retranscrire ses pensées sur son visage. Comment cet homme, soit-disant mort, pouvait-il se retrouver dans la forêt de Dean ? Que lui était-il arrivé, au juste ? Elle soupçonnait bien des choses, ce qu'il lui fallait à présent c'était des preuves même si elle doutait de pouvoir en faire quoique ce soit d'utile. Finalement, Katherine baissa sa baguette pour ajouter :

« Mais ne t'inquiète pas, je ne porte pas ta sœur dans mon cœur. Et comme on dit, les ennemis de mes ennemis... » Elle s'approcha alors de Eamonn et lui tendit sa baguette pour prouver sa bonne foi.

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Il était clair qu’Eamonn n’avait jamais fait attention à toutes les personnes qu’il avait pu croiser une fois dans sa vie. Surtout à Poudlard. Il avait été un garçon peu mature qui avait juste envie de s’amuser de tout et de rien, un parcours qui l’avait conduit à finalement devenir vendeur dans un magasin de farce et attrapes. Un magasin qui marchait plutôt bien alors il en voyait tous les jours des têtes qu’il oubliait rapidement. C’était un fait, il n’avait jamais pris le temps de faire attention à grand monde. Si ce n’est ses amis et Blodwyn. Les autres sorciers, c’était un peu le cadet des ses soucis, jusqu’à aujourd’hui en tous cas. La poisse semblait le suivre partout où il allait. Certes, on pouvait facilement penser qu’en choisissant de venir crapahuter dans cette forêt, il avait carrément provoqué la poisse, enfin, il avait presque espéré que les choses seraient moins compliqué. Il crispa la mâchoire en sentant sa baguette lui échapper des mains. Sans baguette et dans son état actuel, il ne ferait pas long feu si elle décidé de s’en prendre à lui. L’évocation du nom de Diana n’était pas pour le rassurer. Il leva les yeux au ciel, agacé rien qu’en entendant ce maudit nom. Il se contenta de soupirer en reposant son regard sur elle, pas besoin d’un commentaire pour comprendre qu’il détestait sa frangine et qu’il était légèrement exaspéré d’être tombé sur quelqu’un faisant parti de son entourage. Il fronça les sourcils à ses paroles avant d’attraper sa baguette qu’elle lui tendait ; c’était bien la peine de le désarmer pour lui rendre sa baguette à peine deux minutes après. « Sont mes amis ? » Il n’était pas forcément convaincu que le proverbe puisse s’appliquer, surtout au beau milieu d’une guerre. Qu’elle porte Diana dans son cœur ou pas, ça ne voulait pas dire qu’il pouvait lui faire pleinement confiance. Il était presque sûr qu’il y avait un tas de mangemorts qui ne devaient pas apprécier sa frangine. Elle était détestable. Ils pouvaient bien s’entendre sur ce point, lui et cette sorcière sortie de nulle part, il continuait de l’observer avec méfiance.

Vu le conflit actuel, Katherine n'était pas sure que faire ami avec les ennemis de ses ennemis soit faire preuve d'une très grande intelligence. Peut-être que rendre la baguette à Eamonn signifiait signer son arrêt de mort ; peut-être aussi qu'on la ferait durement payer si on la voyait en sa compagnie, à discuter tranquillement. Peut-être même que Diana se ferait une joie de la torturer - ou pire - pour la faire payer. Mais elle était prête à prendre le risque, juste pour le plaisir de faire enrager cette fichue blonde. Et, pourquoi pas, tirer son épingle du jeu selon la tournure des événements... Après lui avoir rendu sa baguette, Kate s'éloigna et lança :

« Amis... Alliés. Peu importe. Disons juste que je peux faire tomber ta soeur ; il me manque juste des preuves... » Son sourire s'agrandit alors qu'elle ajoutait : « Un témoignage, peut-être ? »

La sorcière aurait bien voulu papoter un peu avec le rejeton Oswald-Appleby. Seulement, le lieu était mal choisi, beaucoup trop exposé à son goût. Mais avant de pouvoir rejoindre le couvert des arbres, elle voulait s'assurer que Eamonn ne se retournerait pas contre elle... Et qu'il coopérerait, d'une certaine manière. Elle décida donc de rentrer dans le vif du sujet en lui demandant finalement :

« Qu'en dis-tu ? »

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Alliés. C’était probablement un terme bien plus adapté que celui d’amis dans de telles circonstances. La guerre rendait les amitiés bien incertaines, il était difficile de savoir sur qui compter en cas de pépin. Cette fille qu’Eamonn venait de croiser au beau milieu de cette forêt, il était évident qu’il ne pouvait pas la considérer comme une amie, mais, tant qu’elle n’essayait pas de le tuer il pouvait au moins essayer de la considérer comme une alliée. C’était plus simple, il n’avait pas envie de se battre, il n’en n’avait plus envie, bien trop épuisé pour ça. La seule chose dont il pourrait vraiment avoir envie, ce serait de serrer Blodwyn dans ses bras. Chose qui n’arriverait pas avant un certain temps apparemment. Cependant, faire tomber Diana, ça pouvait aisément représenter un maigre réconfort face à ce qu’il était en train de vivre. Elle lui avait fait connaitre l’enfer dans ce cachot pendant ces longues semaines, il méritait bien une petite vengeance. L’idée émise par la brune ne pouvait ainsi qu’attirer son intention. « Ma foi, l’idée me semble intéressante. » Il regarda toutefois autour de lui, persuadé que cette clairière n’était pas le lieu idéal pour ça, ils étaient beaucoup trop à découvert et il n’avait pas envie qu’une bande de rafleurs ou de mangemorts leur tombe dessus. « Pas ici par contre. » S’ils pouvaient éviter le pire, autant l’éviter. De puis, rien n’assurait le jeune qu’elle n’était pas en train de l’entuber alors cette clairière était définitivement un endroit risqué, si elle était avec eux, ils étaient facilement repérable et une mangemort lui suffirait largement. Il n’avait pas l’intention de lui accorder toute sa confiance, ce serait stupide. Il resterait sur ses gardes, tout comme elle resterait sur les sienne, après tout, prudence est mère de sûreté d’après ce qu’on dit. Après un nouveau regard posé sur la jeune femme, il s’éloigna lentement vers l’ombre des arbres, sa baguette toujours en mains.

A peine avait-elle parlé que Katherine savait déjà que son idée avait fait mouche chez Eamonn et elle avait déjà hâte d'entendre ce qu'il avait à dire. Techniquement, elle ne pouvait pas faire tomber Diana - du moins, pas aussi facilement que ce qu'elle avait laissé entendre. Mais il n'avait pas besoin de connaître ce genre de détails ; et puis, surtout, la sorcière aimait penser qu'on ne savait jamais de quoi demain serait fait. Connaître les petits secrets de ses ennemis comme de ses alliés lui semblait être le meilleur rempart contre les mauvaises surprises. Bien entendu, quand cela concernait Diana, l'idée d'attaquer en premier ne s'éloignait jamais de l'esprit de Katherine. Seulement, la demoiselle était une Mangemort bien établie, et un peu trop dégénérée à son goût. Fort heureusement, son frère n'avait pas l'air d'être fait dans la même étoffe. C'est pour cela qu'elle le suivit hors de la clairière, sa baguette, bien entendu, toujours en main. Ils n'eurent cependant pas à faire face à d'autres sorciers. Pour l'instant. Consciente qu'il ne fallait pas s'attarder ici, Katherine demanda dès qu'elle jugea qu'ils étaient suffisamment à couvert :

« Puisque tu sembles bien vivant, peux-tu me dire pourquoi tout le monde, et surtout ta sœur, te dit mort ? » Et surtout, si cela avait un rapport avec son état actuel... La brune devinait les liens qui se dessinaient entre les divers faits qu'elle connaissait, il suffisait juste que Eamonn les lui confirme et, comme pour l'inciter à le faire, elle ajouta : « Qu'est-ce qu'elle t'a fait, exactement ? » Et pourquoi, surtout ? Si Kate avait coupé les ponts avec ses parents, elle avait bien du mal à imaginer qu'on puisse haïr suffisamment sa famille pour lui nuire ainsi, pour la faire souffrir, ou pire, pour vouloir la décimer toute entière. Le monde ne tournait plus rond si des gens comme Diana avaient à présent le pouvoir de faire ce qu'ils souhaitaient...

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Se retrouver à couvert rassura légèrement le sorcier. Il n’était pas assez fou pour baisser complètement sa garde, que ce soit face à la jeune femme ou face à tout ce qui pouvait encore rôder dans la forêt, mais il devait quand même avouer qu’il se sentait légèrement plus en sécurité à travers les arbres de la forêt. Il avait passé tellement de temps à se planquer dans les vastes forêts du Royaume-Unis en compagnie de Blodwyn sans que rien ne leur arrive que ça semblait presque être un lieu idéal pour se cacher. Presque. Cette forêt là grouillait de mangemort, il y avait plus sûr comme lieu et puis s’il avait fini par perdre Blodwyn, c’était probablement parce que tout deux avaient cru bien trop longtemps être en sécurité. Ils avaient été stupides et maintenant ils en payaient tous les deux les conséquences. Lui parce qu’il avait connu l’enfer entre les doigts de Diana, elle parce qu’elle était persuadée d’être veuve. C’était ce qu’ils disaient tous, qu’il était mort. La sorcière lui demanda pourquoi ça, c’était une question à laquelle il n’avait pas de réponse précise, juste des suppositions basées sur ce qu’il savait de sa famille et mine de rien, il la connaissait relativement bien sa famille. « Mes parents ne sont pas en phase avec la société actuelle, ils ont quelques siècles de retard. Je suis leur seul fils, l’héritier de la famille. Mieux vaux avoir un héritier mort qu’un héritier trahissant tous les principes familiaux. Diana si elle le crie sur tous les toits c’est pour ne pas avoir à dire qu’en vérité je lui ai filé entre les doigts. » Diana avait un orgueil démesuré. Admettre que son frère à moitié mort avait réussi à lui échapper, elle en était incapable, alors forcément qu’elle devait dire à qui voulait bien l’entendre qu’il était mort. Il ne serait même pas surpris qu’elle fasse circuler la rumeur qu’elle l’avait elle-même tué de ses mains. La seconde question de la jeune femme le dit aussi les épaules. « Est-ce que les détails sont vraiment importants ? » Il n’avait pas envie de s’étaler sur ce qu’elle lui avait fait au fond de ce cachot. Il n’avait pas envie d’en parler, même face à Blodwyn il aurait très certainement beaucoup de mal, alors à une fille qu’il ne connaissait pas. « On a eu un différent parce que j’ai trahis la famille, elle a essayé de me convaincre que je faisais une erreur. Ses méthodes de persuasions sont assez particulières et pas franchement efficaces, alors je suis parti à un moment où elle avait baissé sa garde. » Un résumé bien vague de ce qui avait pu se passer dans ce cachot, mais les détails n’appartenaient qu’à lui et à Diana et si elle se venterait allègrement de ce qu’elle avait pu lui faire subir, lui, il n’avait pas envie de revenir là-dessus.

Si Katherine avait suivi Eamonn à couvert des arbres, c'était bien dans l'espoir de récolter quelque chose de croustillant au sujet de Diana. Et, il fallait avouer que le sorcier se montrait bien trop avare en détails à son goût. D'accord, l'essentiel était là : Diana avait été chargée, d'une manière ou d'une autre, de le tuer... Et elle avait échoué. Seulement, tout ce qui intéressait la brune, c'était ce que ces quelques phrases sous-entendait : qu'avait-elle fait de lui pendant ce temps ? Pourquoi ne pas l'avoir tué ? Comment s'était-il échappé ? Toutes ces questions laissées en suspens avaient un goût amer dans sa bouche. C'est pourquoi elle grimaça légèrement avant de lui répondre :

"Pour espérer nuire à une Mangemort établie, chaque détail importe, au contraire... Mais je suppose que tu ne veux pas t'attirer plus d'ennuis."

Elle haussa les épaules, prenant un air faussement désintéressé avant d'ajouter :

"Mais ne t'inquiète pas, je devine très bien quels moyens de persuasion Diana a dû user pour te faire revenir à la raison... J'espère juste qu'on ne retrouvera pas ton cadavre bientôt. Ou pire, celui de ta fiancée."

Katherine fixa Eamonn, scrutant son visage dans l'espoir d'y lire sa réaction ; oui, elle connaissait l'existence de Bloodwyn, comme le Ministère la connaissait. Elle avait révisé ses dossiers et avait surtout une mémoire suffisante pour savoir qui était recherché, et pourquoi. Il y avait fort à parier que Diana remuerait bientôt ciel et terre pour retrouver la Née-Moldue qui faisait battre le cœur de son frère. Cependant, elle doutait que quelques mots délient la langue de Eamonn, et surtout, elle n'avait pas le temps pour le rendre plus bavard alors que n'importe qui pouvait leur tomber dessus. Aussi acheva-t-elle simplement :

"Quand tu te décideras à parler, tu pourras toujours me trouver. Je m'appelle Katherine Sheraton."

Elle lui jeta un dernier regard avant de commencer à s'éloigner.

Spoiler:

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Essayer de nuire à Diana, ça semblait être une idée aussi réjouissante que dangereuse aux yeux d’Eamonn. Au fond, il savait que pour se débarrasser d’elle, la seule solution serait de lui envoyer un avada kedavra bien placé. Ce serait peut-être ce qu’il ferait le jour où, bien malgré lui, il se retrouverait de nouveau en face d’elle, parce que ce serait elle ou lui, ou pire ; Blodwyn ou elle. Dans ce cas le choix était vite fait. Il n’avait cure de sa sœur cadette face à sa fiancée. Sa famille en générale, Margaery mise à part, il s’en fichait bien. Il n’y avait plus que Blodwyn qui comptait, même si ça ne plaisait pas à ses parents, ni à sa sœur. Il n’avait pas envie de se remémorer ce qui avait pu se passer dans ce cachot, les souvenirs lui revenaient déjà bien trop souvent, à chaque fois qu’il fermait les paupières ; une des nombreuses raisons pour lesquels ses heures de sommeil étaient limités ces derniers temps. Il était évident que d’en parler à une inconnue comme il aurait pu en parler à un psychologue ne lui faisait pas franchement envie. « Mon cadavre, peut-être. Certainement pas celui de ma fiancée. » C’était une conviction qu’il avait depuis le début de la guerre, il donnerait volontiers sa vie pour sauver la sienne. Jamais il n’avait eu autant de détermination en lui. « Je le ferais alors. » Un jour peut-être, quand l’eau aura suffisamment coulé sous les ponts pour lui permettre de revenir sur cette affaire sans que ça n’ait d’impact sur son esprit déjà pas mal bouleversé. Quand il aurait retrouvé Blodwyn, peut-être, car à ce moment là, ça ira forcément mieux. « Si tu pouvais commencer par lever cette rumeur débile qui court sur moi, Diana n’appréciera sans doute pas. » Le reste de la famille non plus, ils s’étaient donné du mal à ainsi tuer leur fils. Quant à lui ça l’aiderait peut-être à retrouver Blodwyn, si elle apprenait qu’il n’était pas mort, sûrement qu’elle se mettrait à sa recherche et il pensait que ce serait plus simple pour eux deux. Enfin, il ne savait pas qui était cette Katherine, il ne savait pas ce qu’elle pouvait faire et il ne le saurait peut-être jamais. Il laissa échapper un léger soupire en regardant la jeune femme s’éloigner, il ne savait pas si cette rencontre allait servir à quelque chose, mais il savait qu’il avait eu plus de chance en tombant sur elle que s’il était tombé sur un mangemort. Il tourna à son tour les talons pour s’éloigner, sans vraiment savoir où aller, il avait encore bien des recherches à mener.

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