(2.1) the cold inside our souls. (hester&ainsley)

J'ai le sentiment étrange que l'hiver ne va jamais se terminer. C'est peut-être un peu trop poétique pour la période, un peu pathétique aussi, mais j'ai l'impression que le temps qu'il fait dehors et le froid ambiant sont de parfaites illustrations de ce qui se passe en nous tous. Comme si nos sentiments et nos rancoeurs avaient le pouvoir d'influencer la météo. La journée de cours vient tout juste de se terminer, et elle a été longue, comme toutes les autres depuis le début de l'année. Je me suis encore gagné un soir en retenue parce que j'ai bavardé avec mon voisin. Je crois que désormais, la moindre chose est excuse à me mettre en retenue pour les professeurs. Ils ont vite capté quel genre de fille je suis et surtout, quel camp je soutiens. Doucement, je me lève du banc sur lequel je suis assise depuis environ une demi-heure, emmitoufflée dans manteau, gants et bonnet, et entame une balade dans les alentours. Je ne sais pas si j'aurais l'occasion de faire ça encore longtemps. Des rumeurs disent que les mangemorts de Poudlard seraient cap d'enfermer certains des élèves dans les cachots s'ils sont un peu trop réactifs. Aucun doute sur le fait que je serais une des première envoyée là-dedans s'ils mettaient ça en place. Je sais que je devrais être plus prudente, j'aurais du faire comme beaucoup d'autre : faire profil bas et aller à tous les cours. Je me serais déjà fait moins remarquer. Maintenant qu'ils savent dans quel camp je suis, ils pourraient essayer de m'utiliser pour découvrir où se cache l'armée de Dumbledore, ou des trucs du genre. Je suis dans une merde internationale, et ce n'est pas nouveau. Surtout depuis que j'ai ouvertement défié Daley lors de ma dernière retenue. Un frisson à quelques mètres de moi me fait sursauter, et des cheveux blonds se détachent du paysage triste qui m'entoure. Je crie « Hester ! » avec un grand sourire. Les paysages ont beau être glaciaux, il y a des visages qui apportent la lumière en quelques secondes.

“ the cold inside our souls ”

tell me what it is, it isnt fair but i'm wasting time, cos it isnt my heart, it isnt my fault.

Ainsley and Hester

-----------♪-----------♫-----------♪-----------C’était la folie à Poudlard. Hester l’avait compris à la minute où elle avait mis le pied dans le château à la rentrée. Elle l’avait su bien avant, quand Dumbledore était mort, quand le ministère de la magie était tombé. C’était sûr que ça allait se terminer comme ça. Une évidence que ses parents avaient voulu nier. On lui avait promis qu’elle serait en sécurité au château, mais ce n’était qu’un beau mensonge. Elle ne savait même pas pourquoi elle était revenue après les vacances de noël. La seule chose qu’elle avait eu l’occasion de remarquer dans les changements du château, c’était cette simplicité avec laquelle les mangemorts ont commencé à tuer les élèves. C’était un gamin qui était mort ce soir là. Il n’avait que douze ans, il était entré à Poudlard pour la seconde fois et il était mort. Hester avait du mal à supporter l’idée. Ça l’a rendait folle. Elle n’était d’ordinaire pas le genre de fille à garder ses avis pour elle, elle n’était pas du genre à se laisser faire bien sagement et cette histoire titillait sérieusement ses nerfs. Elle avait la conviction qu’il fallait agir, empêcher que le pire ne se produise une nouvelle fois. Mais ils n’étaient sans doute tous que des gamins effrayés qui ne voulaient pas agir pour le bien de tous. L’armée de Dumbledore ne semblait être plus qu’une belle illusion, tout le monde avait peur d’être le prochain sur la liste noire des mangemort. Hester aussi. Elle n’avait pas envie de mourir au beau milieu des couloirs du château, mais elle ne pouvait décemment pas rester les bras croisés. Ses parents se battaient dehors pour empêcher cette guerre de détruire le monde, elle avait la conviction qu’elle se devait de suivre leurs pas et faire bouger les choses dans ce château. Si ça n’avait tenu qu’à elle, l’article du journal évoquant ce meurtre aurait été bien plus cinglant, bien plus dynamique, en vue de faire s’élever les lecteurs contre cette horreur. Si elle avait fait ça, elle serait déjà morte et enterrée. Dans un soupire, elle avait quitté la salle commune des Serdaigle pour aller affronter le froid hivernal. Dans le parc du château, elle n’eut aucune difficulté à repérer Ainsley, une tête rousse qui se démarquait. Les élèves étaient peu nombreux dehors. Elle l’avait rapidement rejoint. « Ainsley. Ça va toi ? » Elle connaissait Ainsley, suffisamment pour savoir que comme elle, ça n’irait pas, comme elle, elle devait sentir son sang bouillonner dans ses veines et elle espérait que, comme elle, elle aurait envie de faire bouger les choses.

Hester tourne son regard vers moi et me rejoint. J'ai l'impression que je n'ai jamais passé autant de temps avec elle que cette année. Je pense que c'est dû au fait que le nombre de membres de l'armée de Dumbledore n'est pas franchement glorieux en ce moment et que, forcément, on se retrouve tout le temps face aux mêmes personnes. Hester, Arabella, Susan et quelques autres... La peur ambiante qui régne dans le château démotive les potentiels intéressés. La peur des professeurs mangemorts dépasse tout. « Ainsley. Ça va toi ? » Je la regarde avec un sourire amusé, et lâche même un petit rire. « Désolée, je ne voulais pas rire mais.. Cette question paraît tellement... enfin, tu vois ce que je veux dire. » J'enroule mon bras autour du sien. « Je crois qu'à ce stade, on ne vit plus vraiment, on survit. On marche ? » Je mets un pieds devant l'autre et l'entraîne avec moi. Nous entamons notre marche vers les terrains de Quidditch, où je suis censée jouer un match demain contre les Serdaigle. Je me demande comme la petite chose cassée que je vais être ce soir après la retenue va réussir à faire quelque chose pour faire gagner son équipe. Mon regard est alors attiré par un morceau de papier à terre. Lâchant le bras de mon amie, je vais le ramasser et tombe nez à nez avec l'article qu'elle a écrit sur la mort du petit Samuel. Malgré la situation, ça doit franchement être insupportable de voir son travail balancé dans la nature, comme ça. Je reviens vers elle avec la feuille dans la main. « Plutôt intéressant cet article. » je dis avec un sourire en coin. « ça sent à mille kilomètres l'auteur qui fait de son mieux pour ronger son frein et qui, malgré son obligation d'être soft, balance ici ou là des petits trucs qui feront polémique. » Je la regarde et range l'article dans ma poche. « Inutile de te dire que j'ai adoré, même si à ta place, j'aurais été incapable de me retenir comme ça. Je me demande encore comment tu fais pour être à la tête de ce journal vu la situation. J'aurais pété un câble depuis longtemps. » Ou plutôt, on m'aurait fait disparaître mystérieusement depuis longtemps, héhé.

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Ainsley and Hester

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Au début de l’année scolaire, beaucoup d’élèves avaient décidé de quitter le château. Pas seulement les nés-moldus, des sang-mêlé également et sans doute quelques sang-pur. Parce que l’ambiance au château était des plus insupportables. Parce qu’il ne restait plus rien du Poudlard qu’ils avaient connu les années précédentes. Ce n’était plus un lieu dans lequel la sécurité régnait à présent, c’était l’exact opposé. Hester avait su qu’elle allait perdre beaucoup de ses amis au début de l’année. Elle n’avait pas prévu qu’elle perdrait Joshua. Il avait été celui qu’elle pensait retrouver, avec qui elle pensait pouvoir tout affronter, mais ça avait été compliqué. Ça l’était toujours. Entre les murs de Poudlard, leur histoire serait toujours compliquée. Parce qu’ils ne pouvaient pas être ensemble, à cause de leur sang. Hester avait été heureuse de retrouver Ainsley, une fille avec qui elle s’entendait bien et avec qui elle était unie dans l’adversité à présent. Elles voyaient les choses de la même façon. Hester lui adressa un léger sourire. « Je comprend. » Elle laissa échapper un soupire avant d’acquiescer suivant la rouquine dans sa marche. Rapidement, cette dernière s’était éloignée pour ramasser un bout du journal. La mort de Samuel. Une nouvelle fois, elle sourit suite à ses paroles. « Merci pour les compliments. J’ai toujours pensé que quand je quitterais Poudlard, je me lancerais dans le journalisme. » Elle haussa les épaules. Elle ne le ferait pas. Parce que quand elle quitterait Poudlard, il n’y aurait pas d’avenir devant elle, juste cette guerre qui ne cessait de se répandre. « Je tiens à ma vie. Ils trouvent toujours une bonne raison de nous punir. Je n’ai pas l’intention de leur en fournir une nouvelle avec ce journal. » Elle aurait voulu dire les choses telles qu’elle les pensait, elle le faisait toujours d’habitude. Là, elle avait eu peur. « Il est mort alors qu’il n’avait rien fait. Si j’avais écris ce que je pensais on m’aurait pendue en public pour montrer l’exemple. » La pendaison, ce n’était pas très sorcier. On l’aurait sans doute simplement tuée d’un avada kedavra en public si elle avait écrit qu’il était grand temps de bouger, de lutter contre l’oppression du château, qu’il était temps de se rebeller.

« Merci pour les compliments. J’ai toujours pensé que quand je quitterais Poudlard, je me lancerais dans le journalisme. » répond-t-elle. J'affiche un léger sourire. Je la vois totalement dans le journalisme, elle a une plume fabuleuse. Je me rends alors compte que je ne sais pas ce que la majorité des gens de ma promo veulent faire après avoir terminé leurs études. Je sais que la notion de futur est un peu nébuleuse dans le contexte actuel mais.. C'est une question que je n'ai jamais pris le temps de poser. Je crois même que les gens ne savent pas ce que j'aimerais faire plus tard. Même moi je ne le sais plus trop bien, même si j'aimerais que ça ait trait au Quidditch. Je lève les yeux vers les anneaux du terrain. Combien d'entre-nous peuvent prétendre à un futur ? Je suppose que c'est également ce à quoi Hester est en train de penser, étant donné son haussement d'épaules. Mais je n'imagine pas ma camarade sans futur. Hester est l'une des filles les plus géniales et les plus brillantes que je connaisse. Elle s'en sortira, j'en suis certaine. « Je tiens à ma vie. Ils trouvent toujours une bonne raison de nous punir. Je n’ai pas l’intention de leur en fournir une nouvelle avec ce journal. » Je lâche un nouveau sourire. « Il est mort alors qu’il n’avait rien fait. Si j’avais écris ce que je pensais on m’aurait pendue en public pour montrer l’exemple. ». Bien évidemment. Je sais qu'elle a raison, mais je me sens prisonnière à un tel point que quelque part, j'aurais quand même eu envie de laisser traîner des avis par-ci par-là, même si c'est complètement inconscient. De toute manière, je crois que j'ai atteint un certain niveau d'excellence quand il s'agit de jouer avec le feu. « C'est clair. » Nous marchons encore quelques minutes avant que je reprenne la parole. « Cette question va peut-être te paraître idiote mais.. tu as de la famille, dehors ? » Je ne connais presque rien d'elle, au final. Je connais l'élève, la membre de l'armée de dumbledore, mais la personne, pas tant que ça. Je sais que c'est idiot de m'en rendre compte maintenant, mais c'est comme si l'épée de Damoclès qui se balance au-dessus de ma tête réveillait quelque chose. Avant la chute du ministère, j'avais tendance à ne pas chercher à connaître plus les gens. J'avais Dora, ça me suffisait. Mais c'était une erreur. Tant de personnes autour de moi valent le coup d'être connues. Je me dois de les remarquer avant qu'il soit trop tard.

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Ainsley and Hester

-----------♪-----------♫-----------♪-----------L’avenir était devenu une chose particulièrement incertaine depuis la chute du ministère de la magie. Jamais auparavant, Hester ne s’était posé tant de questions sur ce qui composerait son lendemain. Elle avait pensé que tout serait simple et tel quel l’imaginait en fermant les paupières. Elle se voyait déjà travailler pour la gazette du sorcier, partager une maison, sa vie, son bonheur en compagnie de Joshua. Se marier, avoir des enfants. Une vie simple, mais parfaite à ses yeux. Aujourd’hui, il ne restait plus que des cendres quand elle fermait les yeux. Ce qu’elle s’était construit en rêve avait été réduit en cendres. Il n’y avait plus de carrière à la clé de sa sortie de Poudlard, quand à Joshua, elle avait beau s’accrocher à l’espoir que les choses s’arrangeraient quand Poudlard serait fini, ce n’était qu’illusion. Son père ne le laisserait pas plus fréquenter une sang-mêlé dans cinq mois qu’il ne le faisait aujourd’hui. Sans doute qu’il finirait prisonnier d’un mariage arrangé avec une sang-pur – que Hester traitait déjà de salope en son fort intérieur – loin d’elle parce que cette guerre avait décidé de les éloigner. Après chaque jour qui passait, sa vision de l’avenir semblait un peu plus sombre, parce que, chaque jour qui passait, le monde lui-même était plus sombre. La question de son amie laissa un très léger sourire se dessiner sur ses lèvres, ce genre de sourire qui n’exprimait pourtant aucune joie. « La dernière fois que je suis rentrée à Londres, j’avais encore un père. » Elle était rentrée à Noël et depuis, il avait pu se passer des tas de choses. « En revanche ma mère, je ne l’ai pas vue depuis la rentrée scolaire. J’ignore si elle va bien. » Elle était née-moldue, elle était peut-être déjà enfermée quelque part ou morte. Elle laissa échapper un léger soupire à cette pensée. « Et toi ? » Aussi loin que remontaient ses souvenirs, elle n’avait jamais eu l’occasion de parler famille avec Ainsley, mais il n’était jamais trop tard, même si bien souvent on pouvait en avoir l’impression.

« La dernière fois que je suis rentrée à Londres, j’avais encore un père. » La situation n'est pas drôle mais la manière dont elle annonce les choses me donne envie de sourire. Maintenant qu'elle le dit, je crois que j'ai entendu, avant la guerre, parler de son père. Sans vraiment faire attention, parce qu'on a tendance à tout oublier, très vite, mais tout de même. « En revanche ma mère, je ne l’ai pas vue depuis la rentrée scolaire. J’ignore si elle va bien. » Je me demande si ses parents sont séparés, ou si c'est la guerre qui les a éloignés. Je serais contente de voir qu'il y a des couples qui s'aiment encore, au milieu de tout ça. Parce que j'ai l'impression que tous les couples qui m'entouraient ont été séparés. Au final je m'en sors peut-être bien, j'ai peut-être de la chance, de n'avoir jamais eu de copain digne de ce nom, ça doit être encore pire de perdre quelqu'un qu'on aime d'un sentiment encore plus fort. Un sentiment que je ne connais pas. Un sentiment que Hester connaît bien, ou plutôt devait connaître avant que Joshua devienne un petit toutou sang-pur en puissance. Je me demande ce qu'elle en pense, mais je préfère faire silence sur le sujet, parce que si ça la fait souffrir comme je le suppose, je ne veux pas la rendre plus mal qu'elle ne l'est déjà. Et puis même, je dirais que nous ne nous connaissons pas encore assez pour parler de ces choses plus.. profondes. Assez proches pour que je fasse des blagues sur leur couple l'année dernière, pas assez pour être l'épaule de confiance, du moins pas encore. Mais si elle veut en parler, je serai là. « Et toi ? » me demande-t-elle alors, me sortant un peu de mes pensées. C'est peut-être le moment d'arrêter d'être des copines et de devenir de vraies amies, parce qu'il n'y en a pas beaucoup ici. Je décide donc d'être sincère, parce que de toute manière, je ne pourrai pas le cacher éternellement, et que le poids est trop lourd. « Je.. J'ai grandi avec ma mère, elle est née-moldue, mais pour la protéger je lui ai offert un voyage loin d'ici, je n'ai pas eu de nouvelles depuis la rentrée. » Et elle me manque, terriblement. « Mon père.. Je ne l'ai jamais connu. Mais je sais qui il est. Il ne m'a jamais reconnu parce que c'était une honte. » Je m'arrête et me mets face à Hester, en me pinçant les lèvres. « j'ai découvert cet été qu'il.. qu'il était et est toujours un mangemort. Le choc a été plutôt brutal » Je l'ai dit, ça y est. Je l'ai enfin dit à quelqu'un. C'est comme si un poids dans ma poitrine s'allégeait un peu.

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Ainsley and Hester

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Hester avait bien des raisons de détester cette guerre, pour ce qu’elle lui avait fait, pour ce qu’elle faisait à ses parents et pourtant elle s’efforçait de garder la tête haute, parce qu’elle n’était qu’une victime parmi tant d’autres. Au moins, elle n’était pas contrainte à la longue et éternelle fuite. Elle ne se réjouissait pas d’être coincée entre les murs du château, mais peut-être que sa vie était toujours plus enviable que celles des gens qui devaient survivre à l’extérieur. Elle avait le confort en plus. Le danger en revanche, c’était le même. Après tout, les mangemorts n’hésitaient plus à tuer les élèves et ils n’avaient jamais hésité à les torturer. Ils étaient emprisonnés dans un lieu certes plus agréable qu’Azkaban, mais le résultat final était le même. Hester aurait aimé pouvoir avoir l’assurance qu’elle sortirait du château, qu’elle retrouverait ses parents, dans leur maison à Londres, comme ça avait toujours été le cas, mais désormais, c’était impossible et la seule personne à qui elle avait vraiment envie de se confier, était bien loin d’elle à présent. Joshua, obligé de prétendre être ce qu’il n’était pas. Elle, obligée de prétendre le détester malgré tout l’amour qu’elle lui portait. Elle posa un regard désolé sur son amie. Au moins, sa mère était en sécurité, c’était déjà ça. « Au moins elle va bien. » Elle pinça légèrement les lèvres, se voulant rassurante. « Il ne sera jamais ton père. Juste un mangemort de plus, un inconnu. » Elle haussa les épaules. « Il faut plus qu’une histoire de génétique pour faire de quelqu’un un père. » Elle ne savait pas si ses paroles pouvaient lui apporter un quelconque réconfort, mais elle le pensait. Elle n’était pas la fille d’un mangemort, parce qu’il n’avait assumé sa responsabilité. « Ne t’ajoute pas des soucis en pensant à lui. Il n’en vaut sûrement pas la peine. Les gens qui nous déçoivent, il vaut mieux les oublier, tu peux me croire. » Elle lui adressa un léger sourire. Si elle avait appuyé ses propos, elle aurait parlé de Joshua, elle n’aimait pas mentir, elle n’était pas trahir le jeune homme à chaque parole qu’elle prononçait, tout comme elle n’aimait pas trahir ses amis quand elle disait le haïr, mais elle n’avait pas le choix.

« Au moins elle va bien. » me répondit Hester. Oui, elle était peut-être en sécurité, mais pour combien de temps ? Mon père avait réussi à garder le secret de mon existence pendant près de dix-sept ans mais le jour où le pot au rose sera découvert (car ce genre de secret, j'en suis sûre et certaine depuis toujours, ne reste pas éternellement caché), les mangemorts se feront un plaisir de tous nous écorcher vifs. Je me demande quels genre de parents sont ceux qu'Hester. Des gens bien, sans aucun doute, pour donner une fille comme elle. Et s'ils sont des gens bien, je suppose qu'ils sont de notre camp. Sont-ils du genre à faire profil bas, ou sont-ils des membres de l'Ordre du Phénix. Autant de questions que je garde pour moi, je suis certaine que nous aurons l'occasion d'en discuter plus tard, alors que nos âmes seront encore plus proches du trépas. « Il ne sera jamais ton père. Juste un mangemort de plus, un inconnu. » me dit-elle, rassurante. Je sais très bien qu'elle a raison, mais je ne peux pas m'empêcher de me tracasser à son sujet. « Il faut plus qu’une histoire de génétique pour faire de quelqu’un un père. Ne t’ajoute pas des soucis en pensant à lui. Il n’en vaut sûrement pas la peine. Les gens qui nous déçoivent, il vaut mieux les oublier, tu peux me croire. » Je regarde le sol, en l'écoutant attentivement. Ses paroles font leur chemin dans mon esprit au fur et à mesure, c'est peut-être bête et tout simple, mais elles m'aident. Parce que personne ne m'a aidé sur ce sujet auparavant. « Je sais. Il n'a jamais été mon père et ne le sera jamais de toute manière. Mais savoir que je suis la fille d'un monstre me donne envie de vomir. » Et je pense que dans mon cas, n'importe quelle personne partageant mes opinions aurait le même sentiment. « Merci Hester. Je n'ai pu en parler à personne depuis que je l'ai découvert. Comme tu le sais, Dora est loin et... je lui ai envoyé plusieurs lettres qui me sont revenues toujours cachetées. Mon hibou n'arrive pas à la trouver. Ça fait du bien de parler, c'est pas grand-chose mais.. Merci. » Je lui souris et regarde à l'horizon, au-delà du terrain de Quidditch. « Et les personnes négatives, mieux vaut les éloigner, je suis d'accord. Mais tu sais aussi bien que moi que parfois, c'est un peu plus compliqué que prévu, pas vrai ? » Elle devinera que je parle de Joshua. Je n'irai pas plus loin, mais si cela peut lui montrer que je la soutiens un tant soit peu, je serai heureuse. « Crois-tu qu'on va s'en sortir ? »

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Hester pouvait s’estimer heureuse, ses parents étaient des gens bien, elle en avait toujours été convaincu. Son père était un auror et sa mère travaillait comme médicomage à sainte mangouste. Enfin, ça, c’était avant la guerre. A présent ils étaient dans l’ordre du phénix, avec cette volonté de rétablir l’ordre dans le monde. Elle admirait leur courage, leur combativité, leur force. La guerre les avait séparé non pas une fois, mais deux. Elle ne savait pas grand-chose sur le déroulement des choses durant la première guerre, mais elle savait qu’elle les avait séparés déjà à cette époque. Leur histoire était la seule chose qui lui permettait de croire qu’envers et contre tout, elle finirait par retrouver Joshua. Ses parents s’étaient retrouvés, malgré les difficultés et ils se retrouveront encore cette fois. Elle en était persuadée, bien plus qu’elle était persuadée qu’elle retrouverait Joshua. Cette affaire là, ça lui semblait toujours plus compliqué, jour après jour elle avait la sensation elle avait la sensation de le perdre parce qu’elle ne pouvait pas se permettre d’aller le retrouver dès qu’elle en avait besoin, parce qu’elle ne le voyait presque jamais et qu’elle s’efforçait de lui adresser une amertume inexistante dès qu’elle le croisait. Les mangemorts détruisaient les plus belles choses sans même en avoir conscience. « Garde la tête haute Ainsley, tu vaux mieux que lui. » Elle en était persuadée, Ainsley était une fille bien, son père un immonde mangemort, elle avait forcément bien plus de valeur que lui. « De rien. Je suis désolée pour ta meilleure amie. J’espère que tout va bien pour elle. » Elle pinça légèrement les lèvres, nombreux étaient les nés-moldus que la guerre avaient condamnés à la fuite et personne ne saurait dire comment ils vivaient à présent. « Ouais, c’est compliqué. » Elle laissa échapper un léger soupire avant de détourner le regard, fixant comme un point invisible droit devant elle. C’était compliqué d’éloigner les personnes négatives, parce qu’elles ne l’étaient pas forcément. Elle ferma les yeux quelques secondes pour se redonner contenance, ne pas flancher malgré ce qu’elle ressentait. Enfin, elle reposa les yeux sur son amie. « Pas si on reste les bras croisés à attendre qu’ils nous tuent tous. » C’était une conviction qui était ancrée au plus profond d’elle-même. Rester les bras croisés, ils avaient vu ce que ça donnait, quelqu’un était mort et s’ils ne faisaient rien, la liste des cadavres allaient s’allonger, ça ne faisait aucun doute.

« Garde la tête haute Ainsley, tu vaux mieux que lui. » me dit Hester d'une voix claire qui laisse comprendre qu'elle n'a aucun doute sur la question. De toute manière, je ne peux que mieux valoir que lui. Je ne le connais pas, mais c'est presque évident, étant donné que les mangemorts sont connus pour être des gens sans scrupules qui tuent avec plaisir. J'ai du mal à imaginer que mon propre père puisse être l'un d'entre eux. Encore une fois, j'ai pendant tellement longtemps essayé de lui trouver des excuses, cherché à imaginer que s'il était parti, c'était parce que c'était un acte héroïque.. L'imaginer en serviteur du seigneur des ténèbres, la marque sur son avant bras plus claire que claire.. C'est dur à encaisser, même des mois après l'avoir appris. Je me contente de sourire à Hester, puisqu'il n'y a rien à ajouter. Ce n'est pas retourner le problème dans tous les sens qui va le faire changer de bord, de toute manière. « De rien. Je suis désolée pour ta meilleure amie. J’espère que tout va bien pour elle. » Je lève les yeux au ciel, tentant de contenir mon émotion. Le sujet Dora est vite sujet à des pleurs ou à un désespoir certain, j'aurai peut-être du l'éviter. « Merci. Mais le problème est là : je ne sais pas si elle va bien. La communication est rompue de toute manière. » Toutes les lettres que j'ai envoyées sont codées, parce que la surveillance est telle qu'on entend ici et là des rumeurs selon lesquelles le ministère ouvriraient toutes les lettres en chemin. Je vois le regard d'Hester se perdre dans le vide. Je ne sais pas si elle a compris que je parlais de Joshua, quand j'ai dit qu'il était difficile d'éloigner les personnes « négatives » mais il ne fait aucun doute que c'est à lui qu'elle est en train de penser, là, tout de suite. Je décide malgré tout de passer le sujet sous silence. On souffre déjà assez comme ça. Et puis je lâche cette question, peut-être un peu puérile, mais si appropriée. « Pas si on reste les bras croisés à attendre qu’ils nous tuent tous. » répond alors Hester, du tac au tac. Je fronce les sourcils, puis les relâche en soupirant. « C'est vrai, mais plus le temps passe, moins j'ai l'impression que les gens sont motivés à l'AD. Qu'est-ce qu'on pourrait faire de plus que ce qu'on fait déjà, Hester ? On passe déjà notre temps à pousser les gens. »

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Hester n’aurait pas aimé apprendre que son père n’était qu’un dangereux psychopathe, un mangemort. Elle ne pouvait pas comprendre ce que ressentait Ainsley, parce que sa famille à elle lui semblait parfaite (elle idéalisait beaucoup ses parents), mais elle savait que ça ne devait pas être quelque chose d’évident à vivre. Cependant elle savait qu’il y avait beaucoup de problèmes à surmonter ces derniers temps et que son père, ce monstre, ne méritait pas qu’elle s’en ajoute d’avantage. Elle avait suffisamment de soucis à se faire, pour ses amis, pour elle, ce n’était pas la peine que son géniteur – puisqu’il n’était pas vraiment son père – ne vienne lui tourmenter d’avantage l’esprit. Hester laissa échapper un petit soupire suite à la réplique de son amie. Elle savait bien ce que ça faisait de n’avoir jamais la moindre nouvelle de ses proches. Elle avait connu ça avec ses parents, elle continuait de le connaitre, elle avait vu son père, mais depuis, elle n’avait pas plus de nouvelles qu’avant de le croiser. C’était la guerre qui voulait ça, cette maudite guerre qui détruisait des vies et plongeait tout le monde dans l’angoisse. « Je sais ce que c’est. Je suppose qu’il faut simplement qu’on se dise que tout va bien, sinon on ne s’en sortira jamais. » Elle-même, elle n’arrivait pas à simplement se dire que tout allait bien pour ses parents mais à chaque fois qu’elle imaginait le pire, elle avait l’impression d’en mourir, elle pensait donc plus sage d’essayer de ne pas y penser. La blonde haussa les épaules à la question d’Ainsley, elle n’y avait pas de réponse. Elle n’avait pas vraiment réfléchit à ses propres paroles, elle pensait juste qu’il fallait faire quelque chose. « Je ne sais pas. Il faudrait les réunir, les convaincre que n’importe qui peut être le prochain sur leur liste. Ils vont tous tuer si on ne fait rien. » Tous sauf les gentils sang-pur dont papa et maman étaient bien en accord avec les principes de voldemort. Les gens comme Joshua. Cette pensée arracha un léger soupire à la sorcière alors qu’elle sentait sa mâchoire se crisper.

Et c'est vrai. L'armée de Dumbledore aurait dû être plus blindée que blindée, avec le climat actuel, mais ce n'est pas le cas. Les personnes qui en font parti sont les compagnons de longue date, et notre recherche de nouveaux membres est ardue et surtout, vaine. Ce n'est pas parce que Harry, Hermione et Ron, qui sont à l'origine du projet, ne sont plus là. J'en suis plus que certaine. Si autant de gens qui pourtant, partagent nos opinions, ne font pas le pas de nous rejoindre, c'est uniquement parce qu'ils ont peur. Peur qu'on nous découvre, peur qu'on nous exécute en plein milieu du château pour acte de trahison, ou je ne sais quoi. De nos jours, tout semble bon pour sauver sa vie et faire profil bas au maximum, pour tout le monde. Sauf pour nous. J'avais l'intime conviction que ce n'était pas en restant les bras croisés à essayer de se fondre dans la masse qu'on arriverait à s'en sortir. La seule solution était de s'insurger, mais s'insurger aussi peu nombreux n'était pas l'idée sur siècle. « Je ne sais pas. Il faudrait les réunir, les convaincre que n’importe qui peut être le prochain sur leur liste. Ils vont tous tuer si on ne fait rien. » Je baisse les yeux vers le sol, réfléchissant aux paroles de ma camarade de croisades. Il faudrait les réunir oui, mais comment ? Comment débusquer les bonnes personnes au milieu de cette fourmilières de collaborateurs ? Comment les faire venir jusqu'à nous, surtout jusqu'à moi qui suis bien connue pour m'attirer les ennuis depuis le retour à l'école ? « Je sais qu'il vont tous nous tuer si on ne fait rien, mais malheureusement, ils nous tueront également si on en fait trop. » La preuve était sur mon bras droit et sur le dos de ma main. Les retenues étaient de plus en plus... soutenues pour ceux qui s'y retrouvaient. « Je n'ai aucune idée de la manière dont nous pourrions trouver les bonnes personnes Hester. Je connais quelques personnes de vue, en retenue, mais je ne suis pas sûre qu'elles soient prêtes à nous rejoindre. Le fait est que nous avons les arguments, mais nous n'avons personne pour les écouter. Il faudrait trouver quelque chose qui les oblige au moins à nous écouter. » Mais ce serait aussi nous mettre en danger. Je suis totalement d'accord avec la préfète-en-chef : nous avons besoin de nouvelles recrues et c'est urgent, mais comme dans les guerres moldues : certains sont prêts à se tirer dans la main pour ne pas avoir à s'engager.

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Ainsley and Hester

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Poudlard comptait déjà un cadavre, Hester espérait que ce soit le seul que le château connaitrait pendant cette guerre. C’était sans doute trop demandé, digne d’un caprice de gamine. Cependant, elle espérait vraiment que le château ne connaitrait pas un second drame semblable à celui-ci. Elle avait la conviction qu’il était de leur devoir de faire en sorte que personne ne meurt à nouveau entre les murs de l’école. Elle n’avait jamais été du genre à attendre sagement les bras croisés, Hester était le genre de personnes qui se donnait à fond dans ce qu’elle faisait, qui se sentait incapable de rester sans bouger et là, elle avait l’impression d’être paralyser par la guerre, bloquée par une force invisible qu’elle pouvait facilement analyser comme étant la peur. Elle ne l’avouait pas, elle avait trop de fierté pour ça, mais c’était un fait indéniable, elle avait peur, parce qu’elle était humaine et qu’elle ne voulait pas être la prochaine victime de cette guerre, elle ne voulait pas voir ses amis tomber et elle avait l’impression qu’il n’y avait personne pour la rassurer. Ni ses parents, ni Joshua. Pourtant, il fallait qu’elle fasse face à cette peur et qu’elle avance, parce que rester à de rien faire ne mènerait à rien. « C’est vrai. Mais je crois que je préfère mourir pour quelque chose. » C’était peut-être normal après tout. S’il fallait qu’elle meurt, elle ne voulait pas que ce soit parce que son chemin ait croisé celui d’un mangemort agacé, elle voulait qu’il y ait une raison, elle ne voulait pas qu’on ait si facilement sa peau. « Il doit bien y avoir d’autres personnes qui pensent comme nous dans le château quand même. Au moins dans ce qu’il reste de l’AD. » Elle en était sûre. Les plus proches amis de Potter devaient bien penser comme eux, ils connaissaient le sorcier, ils devaient avoir envie de se battre pour les même raison que lui. Du moins, c’était ce qu’elle espérait, peut-être en vain.

« C’est vrai. Mais je crois que je préfère mourir pour quelque chose. » Elle n'a pas tort, et je le sais. Moi non plus, je n'ai pas envie de mourir à cause d'un malheureux hasard, par accident. Chacun de nous, de toute manière, a commencé à se préparer à la mort, parce qu'elle semble comme une fin normale, au fond, avec le contexte actuel. J'aimerais qu'il y ait une autre issue, mais elle me paraît si.. insaisissable. Moi aussi, j'ai envie de mourir pour quelque chose, même si je préférerais ne pas mourir du tout. « Il doit bien y avoir d’autres personnes qui pensent comme nous dans le château quand même. Au moins dans ce qu’il reste de l’AD. » continue Hester, tout à fait dans le vrai. Bien sûr que des personnes pensent comme nous, mais encore une fois, la peur les empêche de se dévoiler. « Bien sûr, mais franchement, Hester, soyons réalistes.. L'AD, même si elle est toujours vivante, compte trop peu de membres pour qu'on puisse seulement envisager de lancer une offensive ou de s'insurger sans que ce soit un bain de sang. » Les mangemorts du château sont bien plus forts et expérimentés que nous malgré les cours spécifiques que l'AD nous apporte. Nous faisons de notre mieux, c'est clair, mais nous n'avons certainement pas la science infuse, après tout. Je suis certaine que beaucoup de choses nous manquent, des choses que seuls des adultes peuvent nous apprendre. « Je pense que notre seule tactique est de ramener des nouvelles recrues, il faut juste les trouver. » Je relève les yeux vers mon amie, pensante. « Et je pense aussi que nous devrions prendre contact avec l'Ordre du Phénix. Et trouver un adulte pour nous chaperonner. Rien ne nous dit que nous faisons les choses bien, on aurait bien besoin d'un sorcier expérimenté pour nous aider, tu ne crois pas, ça nous donnerait un avantage. Après tout.. on est que des gamins. » Oui, ça me semblait être une bonne solution, ou du moins un début pour commencer quelque chose de plus.. offensif.

Spoiler:

“ the cold inside our souls ”

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Ainsley and Hester

-----------♪-----------♫-----------♪-----------L’armée de Dumbledore n’était plus qu’une cause vouée à l’échec. Les élèves avaient peur, c’était normal, quoi qu’on puisse en dire, la guerre avait lieu partout et Poudlard était un champ de bataille comme un autre, sauf que ceux qui tombaient étaient des gamins qui n’avaient rien demandé à personne. C’était injuste, ils ne s’étaient pas engagés dans cette guerre, ils n’étaient pas en fuite, ils n’étaient pas dans l’ordre et des nés-moldus, il n’y en avait plus beaucoup dans le château. Quand bien même ça avait de l’importance, Samuel, qui était mort, ils n’avaient pas été obligés de le tuer. Il était là, à portée de main, ils auraient pu se contenter de l’enfermer. C’était horrible, mais sans doute moins que le tragique destin qu’il avait connu. Personne dans ce château ne méritait le sort qu’on leur réservait et pourtant personne n’osait bouger le petit doigt pour faire comprendre l’injustice de leur sort. C’était la peur qui régissait la plupart des élèves aujourd’hui. Ils avaient peur des conséquences qu’une rébellion pourrait avoir, ils avaient raison. Ce qui faisait pourtant peur à Hester pour le moment, c’était ce qui pourrait arriver s’ils laissaient les mangemorts faire ce qu’ils voulaient dans le château. Quelqu’un était mort sans raison apparente. Qu’est-ce qui les retenait à présent d’exécuter quelqu’un simplement parce qu’ils en avaient l’envie ? C’était une idée qui faisait froid dans le dos d’Hester. Ainsley avait certainement raison, ils n’étaient que des gamins, ils avaient besoin d’aide. « Tu as raison. Il y a encore des professeurs qui sont prêts à se battre je pense. Mcgonagall, Burgess-Holmes, Manccini. » Elle ne savait pas s’il y en avait d’autres qui appartenaient à l’ordre, disons que ce qu’elle savait, c’était qu’eux, ils n’hésitaient pas à agir en faveur des élèves. Elle espérait qu’il y en avait d’autres, comme elle espérait que d’autres élèves pourraient un jour trouver la force de rejoindre leur cause, un jour, avant qu’il ne soit trop tard.

« Tu as raison. Il y a encore des professeurs qui sont prêts à se battre je pense. Mcgonagall, Burgess-Holmes, Manccini. » J'ouvris de grands yeux surpris. Je n'étais vraiment pas au courant de tout ça. A vrai dire, je ne connaissais qu'un membre de l'ordre à Poudlard, enfin, je n'en étais sûre que pour une personne, et cette personne m'avait confié vouloir quitter l'école dés que possible. Il s'agissait de l'une des infirmières, Lyse Farley-Saddler. Avant elle, je n'avais jamais entendu parler d'infiltrés de l'ordre du phénix ou tout simplement du camp des résistants à Poudlard. Depuis notre discussion, je ne m'étais pas renseignée sur le camp de nos professeurs. J'aurais pu deviner pour certains, mais le fait que Rogue et ses fidèles toutous les Carrow aient la main sur tout ne me permettait aucune certitude, même pour McGonagall. Beaucoup faisaient sûrement profil bas. Les professeurs Burgess-Holmes et Manccini avaient beau m'apparaître plus agréables que les autres, je n'aurais jamais parié sur eux. Je ne pariais sur personne, de toute manière. Je lève des yeux pleins d'espoir à mon amie. « Crois-tu... Crois-tu que l'un d'entre eux serait prêt à nous chaperonner ? Je veux dire.. à venir aux réunions de l'AD de temps en temps pour nous donner des conseils, ou nous dire si nous faisons mal les choses ? » Je me mords la lèvre. C'est peut-être un peu ambitieux comme projet, mais je pense que le fait d'être soutenus par un adulte ne peut être qu'une bonne chose pour notre petite assemblée. Avoir un professeur de mèche serait une opportunité incroyable de montrer aux membres de l'AD que nous faisons quelque chose de bien, pas quelque chose qui se perd dans le vent, comme ça. « Franchement... Si on arrivait à convaincre l'un d'entre eux, ce serait une vraie première réponse à … nos prières, si on peut appeler ça comme ça. » Ils allaient sûrement refuser, Hester allait peut-être me dire que l'idée était trop folle pour être mise en place. Et puis ça voudrait dire mettre la vie d'un de nos professeurs en grand danger... Mais je n'avais pas d'idée plus brillante pour le moment..

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Ainsley and Hester

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Hester ne savait plus vraiment à qui faire confiance dans le château. Au début de l’année, avant de mettre les pieds à Poudlard, elle avait eu la certitude qu’elle pourrait toujours faire confiance à Joshua et qu’ils seraient ensemble, envers et contre tout. Mais ça n’avait été qu’une illusion, il avait brisé son cœur en un clignement de paupière. Ce qui restait d’eux aujourd’hui c’était des morceaux qu’ils s’acharnaient à recoller dans les rares moments qu’ils pouvaient partager ensemble. Ce n’était plus pareil. Il n’était plus celui vers qui elle pouvait se tourner pour effacer tout ses doutes. Elle n’avait pas le droit de se tourner vers lui dès que quelque chose n’allait pas, alors son monde s’était effondré sous ses pieds et aujourd’hui tout paraissait flou autour d’elle, elle ne savait définitivement plus vers qui se tourner. Tout était compliqué, mais elle espérait encore qu’il y ait des gens dans le château qui puisse encore les aider. Certains professeurs avaient l’air assez motivés pour aider les élèves alors s’ils devaient se tourner vers quelqu’un ce serait certainement eux. A la question de son amie, Hester haussa les épaules, elle ne savait pas si l’un de ces professeurs seraient prêts à les aider, mais il n’y avait qu’un seul moyen de le savoir après tout. « On peut leur demander. On n’a pas grand-chose à perdre. Au pire qu’est-ce qu’ils nous dirons ? ‘Arrêtez, restez tranquilles ce sera mieux pour vous’ ou quelque chose dans le style. » Ceux qu’elle avait cité n’étaient pas de ceux qui infligés des punitions injustifiées, ils ne risquaient pas grand-chose à simplement demander, si ce n’est un refus catégorique. « Il faut essayer. C’est tout ce qu’il nous reste de toute façon. » Ils n’avaient en effet pas d’autre choix. Ils n’étaient plus qu’une poignée d’élève, trop faibles pour bien faire, Ainsley avait bien raison sur ce point, ils avaient besoin de quelqu’un de plus expérimenté, c’était le seul moyen. Ça pourrait redonner confiance aux plus effrayés, motiver ceux qui perdaient peu à peu espoir. Mais l’aide n’allait pas leur tomber du ciel.

Je suis convaincue d'une chose désormais : il est temps que les choses bougent vraiment pour nous. Le groupe de résistants présent à Poudlard fait face à un danger encore plus grands que ceux qu'il a pu rencontrer auparavant. Nous sommes arrivés au point de non-retour, et dans cette bataille contre cet extrémisme grandissant des sang-purs, nous n'avions plus que deux choix : se battre ou mourir. Certes, nous, les sang-mêlés, avions peut-être une chance de nous en sortir, mais quel serait l'intérêt de sortir vivants de toute cette histoire si nous étions contraints à vivre ensuite sous un régime horrifiant et interminable ? Aucun à mes yeux, et c'est sûrement l'opinion de mon amie également. « On peut leur demander. On n’a pas grand-chose à perdre. Au pire qu’est-ce qu’ils nous dirons ? ‘Arrêtez, restez tranquilles ce sera mieux pour vous’ ou quelque chose dans le style. » J'acquiesce frénétiquement pour lui montrer combien je suis d'accord avec elle. Ma mère me répétait souvent ce dicton : qui ne tente rien n'a rien. Les mots résonnent dans ma tête, comme une évidence. Nous n'avions pas grand-chose à perdre, c'est clair. « Il faut essayer. C’est tout ce qu’il nous reste de toute façon. » Je lève les yeux au ciel avec exaspération, encore une fois totalement d'accord avec elle. « C'est tout ce qu'il nous reste... » Je répète, plus pour moi que pour elle. En tout cas, c'était la seule chose qui me restait, moi. Ma mère étant désormais loin, mon père étant un lâche de première classe... Je n'avais personne. Même pas une personne dans mon coeur à protéger par amour. « Très bien. L'opération serpent commence maintenant. » Le mot serpent n'était pas choisi par hasard : l'animal représentait la maison serpentard mais aussi le côté sournois, quelque chose qui peut se faufiler, se terrer et exploser au moment le plus opportun. Comme la résistance. « Je pense que notre phase 1 devrait être réservée à des enquêtes. Avant d'aller voir les professeurs, il faut que nous soyons sûrs et certains qu'ils sont dans notre camp, du moins qu'ils soutiennent notre cause. Je ne veux pas qu'on se trompe et que l'un deux nous livre à Rogue. Ou pire, à Daley. »

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------L’opération serpent. L’expression fit se dessiner un sourire sur les lèvres d’Hester. Elles avaient sûrement l’air de deux enfants préparant un sale coup. D’un point de vu extérieur, c’était sans doute à ça qu’elles allaient ressembler. Mais ce qu’elles avaient en tête, ça avait beaucoup plus de conséquences qu’une simple bêtise d’enfant. Elles mettaient leurs vies en danger, du moins, elles accentuaient le danger qui leur planait déjà dessus d’une manière ou d’une autre. C’était peut-être une impression débile qu’elle avait là, après tout Samuel lui, il n’avait rien fait de mal et il avait été abattu sans raison. Les risques qu’elles prenaient pouvaient les mettre plus en danger, c’était indéniable, cependant, même sans ça, la mort pouvait leur tomber dessus sans prévenir, puisque c’était ainsi, apparemment que les choses fonctionnaient à présent. « Je suis d’accord avec toi, mieux vaut éviter de se planter. » Une petite erreur dans leur plan et c’était fini d’elles, elles pouvaient en être certaines. Il fallait qu’elles s’entourent des bonnes personnes. « Ou Fleming. » Elle pouvait presque en frissonner, elle avait toujours eu une drôle d’impression à chaque fois que ce mangemort posait les yeux sur elle, pire que lorsqu’il s’agissait de Daley, pourtant lui, c’était son directeur de maison. Fleming était un cas à part selon elle, elle avait comme l’impression qu’il avait un problème avec elle, plus que les autres, sans qu’elle ne sache pourquoi. C’était peut-être physique finalement. « Certaines perspectives ne sont pas réjouissantes, mais … » Elle s’arrêta pour fixer son amie dans les yeux avec tout le sérieux du monde, parfaitement imperturbable. « Si jamais il arrive quelque chose à l’une d’entre nous, il ne faudra pas abandonner pour autant. » Elles ne pouvaient pas baisser les bras, ils étaient déjà trop peu nombreux les étudiants à bien vouloir faire quelque chose pour changer les choses, il ne fallait pas en plus perdre des membres bêtement.

C'est de la folie. Mais je suis aussi consciente que c'est une de nos dernières chances. Je sais qu'Hester et moi sommes en danger, et si nous n'essayons pas de nous en sortir maintenant, si nous n'essayons pas d'assurer nos arrières dés aujourd'hui, je sais très bien comment cela finira. En tous cas pour moi. Je suis dans le colimateur d'O'Donnell depuis un petit moment désormais, et il pourrait du jour au lendemain me trancher la gorge et faire passer ça pour l'oeuvre d'une créature magique ou d'un esprit frappeur. Bien entendu, tout le monde l'écouterait, parce qu'il est digne de confiance, dans son camp, et personne ne sourcillerait même s'il annonçait avec enthousiasme qu'il m'avait tuée. Dans ma tête, cette opération de la dernière chance est le moyen de nous sauver. Mais je sais aussi que c'est un risque supplémentaire, un risque de se faire tuer dans des souffrances encore plus terribles. Mais pour moi, le jeu en vaut la chandelle. Maintenant que Doraleen est partie, je n'ai plus rien. Du tout. « Je suis d’accord avec toi, mieux vaut éviter de se planter. » Je lui souris. Inutile de se mettre dans d'encore plus mauvais draps. « Ou Fleming. » Le visage d'Hester afficheune expression plutôt.. effrayée. Quelque part, sa réaction à un seul nom me remplit de compassion. Nous avons chacun nos bourreaux, nous sommes toutes les deux les têtes de turc de quelqu'un ici à Poudlard. « Certaines perspectives ne sont pas réjouissantes, mais .... Si jamais il arrive quelque chose à l’une d’entre nous, il ne faudra pas abandonner pour autant. » J'affiche un regard déterminé. Bien sûr, que nous ne pouvons abandonner même après la mort de gens qui nous tiennent à coeur. « Ne t'inquiètes pas. Je te promets que la dernière chose que je ferais serait me rendre à cette... » Je baisse la voix au cas où. « Cette bande de vermines. » J'enroule mon bras autour du sien, comme pour sceller un pacte tacite. « Je pense pouvoir mener ma petite enquête du côté de Burgess-Holmes. Il est directeur de Poufsouffle et... J'ai eu quelques retenues avec lui qui m'ont vraiment fait du bien. » Je grimace. « Dit comme ça, c'est très bizarre. » Je me mets à rire nerveusement. « Tu crois que tu peux t'occuper de Manccini ? » La question est surtout comment. Et dans le dos des mangemorts en plus. Cette opération, bien que presque suicide, me met du baume au coeur. Mon esprit combattant se réveille de nouveau. Je sens la flamme qui se rallume. La flamme de la résistance.

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Ainsley and Hester

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Il ne fallait pas baisser les bras, c’était une conviction qui était inscrite en Hester un peu comme si ça faisait parti de son code génétique. Ses parents étaient des gens très motivés, elle ne les avait jamais vus abandonner. Elle savait qu’ils étaient là quelque part en train de se battre pour qu’un jour cette guerre puisse s’arrêter. Il le faisait parce qu’ils croyaient que c’était possible, parce qu’ils l’avaient déjà fait une fois. Elle croyait en eux, suffisamment pour être persuadée que la meilleure chose qu’elle puisse faire au fond de ce château c’était de résister de la même façon qu’il le faisait dehors. C’était intolérable qu’un élève ait perdu la vie entre ces murs. Il fallait faire quelque chose pour ne pas que d’autres ne meurent aussi, il fallait que l’armée de Dumbledore se relève, son but principal avait bien été d’aider les élèves à apprendre à se battre contre les forces des ténèbres alors que le gouvernement leur servait des cours parfaitement inutiles. Des cours théoriques, qui avaient cependant aidé Hester à obtenir un Optimal en défense contre les forces du mal. Cela dit, elle pensait qu’aujourd’hui plus que jamais les élèves devaient apprendre à se battre contre les mangemorts et non pas apprendre à en devenir un. Hester adressa un sourire à son amie. « Je le promet aussi. » Elle ne se rendrait pas, c’était une promesse qu’elle s’était déjà faire il y a bien longtemps déjà. Elle n’était pas une fille qui se laissait facilement marcher dessus, pas même par les mangemorts, elle préférait encore mourir. « En effet, c’est assez bizarre. Mais si tu peux profiter de tes retenues bizarres pour lui demander ce serait parfait. » Elle, elle pourrait demander au professeur Manccini sans trop de problèmes, elle en était sûr. « J’ai quelques lacune en botanique et on passe les ASPICs à la fin de l’année. Je trouverai forcément un moyen de m’adresser à elle. » Se servir des cours comme d’une excuse pour s’adresser à un professeur, ça lui semblait être une bonne chose. Même si en réalité, elle n’avait pas vraiment de lacune de botanique. Hester était bonne élève dans toutes les matières, sauf celles qui étaient subitement enseignées par les mangemorts, trop nombreuses d’après elle.

« Je le promet aussi. » Bien entendu, ce n'est certainement pas Hester Steadworthy qui se rendrait aux mangemorts et se déciderait à collaborer. Mais je me demande comment elle a fait pour rester en vie jusqu'à aujourd'hui. Je me mets toute seule en danger, moi, en soutenant la cause des résistants. Mais elle, elle a en plus des parents membres de l'ordre du phénix, chose qui aurait pu la mettre encore plus dans la mouïse. « En effet, c’est assez bizarre. Mais si tu peux profiter de tes retenues bizarres pour lui demander ce serait parfait. J’ai quelques lacune en botanique et on passe les ASPICs à la fin de l’année. Je trouverai forcément un moyen de m’adresser à elle. » Très bonne idée, de prendre les cours comme excuse. Du coin de l'oeil, j'aperçois deux professeurs mangemorts qui reviennent du terrain de Quidditch. Je prends Hester par le bras et l'entraîne derrière l'un des buissons qui bordent le château. Nous n'avons pas vraiment besoin de nous cacher, dans l'absolu, mais moins nous serons vues ensemble, mieux ce sera. Être assimilé à un autre résistant ne peut que être un danger supplémentaire, surtout si les mangemorts se mettent en tête que nous sommes ensemble pour manigancer des choses pas claires. « Ecoute. Je pense qu'à partir d'aujourd'hui, il faut qu'on fasse comme si on était pas amies, comme si on était fâchées. » Cette idée n'est pas réjouissante étant donné que nombre de nos amis nous ont déjà abandonnés, mais c'est nécessaire. « Encore plus qu'avant. Si on met en place des choses plus offensives, ça nous fera une couverture en plus. Je suis certaine qu'ils savent que seuls, nous pouvons être des petites menaces, mais qu'ils ne se méfieront pas trop d'un électron libre. » Je regarde autour de nous pour m'assurer que nous ne sommes pas surveillées. « Je m'occupe de Burgess dans les jours à venir. Dés que ce sera fait, je te le ferai savoir, que ce soit par message codé ou grâce aux pièces de l'AD. » Je l'entoure de mes bras. « Tu vas peut-être avoir l'impression que je te délaisse en dehors des réunion de l'AD, mais saches que ça ne sera pas le cas. C'est juste une protection. On va s'en sortir, ma belle, et on prendra des thés en parlant de nos manigances quand on aura trente ans. » Je la lâche enfin et lui souris. Puis, en voyant à travers les branches que les professeurs se rapprochent de l'endroit ou nous sommes cachées, je lui murmure : « On se voit vite. Tiens bon. »

THE END.