(bellatrix&arabella) ✲ sends shivers down my spine

❝ Sends shivers down my spine ❞

I'm not afraid of death,
I just don't want to be there when it happens.

De nouvelles ruelles, aussi sombres et sinueuses les unes que les autres, apparaissaient sans cesse devant elle. Cet endroit ressemblait à un vrai labyrinthe. Arabella se faufilait tant bien que mal parmi des sorciers à l'apparence louche dont la plupart, Merlin merci, ne faisaient pas attention à elle. Elle devait bien admettre qu'elle n'était pas très rassurée. On lui avait toujours parlé de cet endroit comme l'un des plus mal famés du monde magique anglais, et elle comprenait à présent pourquoi. Oh, bien sûr, elle n'en était pas à sa première visite de ce côté du Chemin de Traverse. C'était cependant la première fois qu'elle s'enfonçait aussi loin dans les méandres de l'Allée des Embrumes. Son grand-père lui avait toujours interdit d'y mettre les pieds, ce qu'elle s'était par conséquent empressé de faire dès qu'il avait eu le dos tourné. Mais ce n'étaient que des passages rapides, juste assez pour satisfaire sa curiosité. Elle n'avait jamais imaginé s'y attarder trop longtemps. Elle était plus jeune, et l'endroit lui semblait effrayant. Fascinant, mais effrayant.

Mais à présent, elle avait seize ans, et la peur avait changé de signification. La peur, c'était ce qu'elle vivait tous les jours, à Poudlard. C'était se réveiller le matin en se demandant dans quel état on serait le soir, ou si on serait encore là, tout simplement. C'était sentir son cœur battre à vous en fracasser les côtes régulièrement, parce que le moindre faux pas peut vous faire chuter. C'est savoir ce qu'on risque, et en faire des cauchemars. Mais, malgré tout, garder la tête haute et avancer. Continuer à se battre. Parce que ça en vaut la peine. Ou pas. Parfois, tout semblait si futile ! Inutile, sans espoir. A quoi bon ? Mais elle était une gryffondor. La fuite était proscrite.

Pourtant, lorsque le professeur McGonagall était passée dans les classes pour demander qui resterait au château pour les vacances, Arabella n'avait pas levé la main. Le château était pourtant un havre de paix en comparaison du chaos qui régnait dans le monde extérieur. Mais Léo avait passé tous ses Noëls, sauf un, avec son grand-père, et elle tenait à perpétuer la tradition cette année. Peut-être pour se rassurer. Se dire qu'en fin de compte, il y avait des choses qui ne changeaient jamais. Mais peut-être était-ce aussi une forme de fuir. Échapper à la pression pour deux petites semaines. Ne plus être la rebelle, juste la petite fille d'Abraham Sparrow. Certes, cette position n'était pas forcément enviable, après tout la famille des opposants était aussi menacée que les opposants eux-mêmes, mais pour une fois, ce n'était plus à propos d'elle. Et mine de rien, c'était un vrai soulagement.

Cependant, au bout d'une semaine enfermée dans la petite boutique, elle en avait eu marre. Elle n'était pas de ceux qui se laissent enfermer, et la passivité la rendait malade. Elle était sortie. Dangereux ? Tant pis. Entre mourir dehors ou mourir d'ennui, elle avait choisi. C'était en passant devant l'entrée de l'Allée des Embrumes que l'idée d'une expédition en terre inconnue lui avait traversé l'esprit. Avec le recul, elle se rendait compte à quel point c'était stupide. En ces temps troublés, le danger était partout. Mais s'il y avait un endroit plus dangereux que les autres, c'était bien l'Allée des Embrumes. Mais ça, il aurait fallu y penser avant. Lorsqu'elle avait regardé la ruelle sombre, Léo avait plutôt imaginé tous les objets insolites qu'elle pourrait y trouver. On lui avait déjà parlé de Barjow et Beurk, bien qu'elle n'y ait jamais mis les pieds. Il était question d'objets ensorcelés, de magie noire. Si l'enseignement de cette matière, à Poudlard, était révoltant, le sujet en lui même ne manquait pas d’intérêt. Léo était entrée, sans se poser plus de questions. Et maintenant, non seulement elle n'avait pas trouvé ce qu'elle cherchait, mais en plus elle était perdue. Elle commençait à croire que ses proches avaient raison. Sa curiosité la tuerait.

Sends shivers down my spine
Arabella & Bellatrix

L'allée des embrumes. Un lieu où Bellatrix aimait aller ; elle aimait y passer son temps libre, se délecter de cette magie noire incessante. Elle aimait voir la peur des autres, lorsqu'ils la voyaient. Toute cette agitation pour un rien. Ses talons claquaient contre le sol, résonnant dans l'obscurité de la petite ruelle sombre. Lorsque la sorcière passait, les gens la regardaient, et se taisaient. Certains la saluaient, d'autres la fuyaient. Les regards s'échangeaient rapidement, signifiant que la présence de Bellatrix n'augurait rien de bon. Ses pas étaient surs et forts. Seuls ses talons étaient sources de bruits dans cette longue allée. Lorsque Bellatrix passait, les gens attendaient pour parler. Une fois la sorcière partie, leurs discussions reprenaient.

Depuis que Bellatrix était la plus fidèle alliée du maître des ténèbres, tout le monde la craignait ; personne n'osait la défier, de peur de s'attirer les foudres de Lord Voldemort. La réputation de la sorcière n'était plus à faire. Elle avait tué Sirius Black, acte ayant fait beaucoup de bruit dans le monde des sorciers. Un acte de violence et de barbarie laissant tout le monde de marbre. La sorcière était désormais crainte de tous. Sa venue dans l'Allée des Embrumes était surprenante. Non pas qu'elle ne soit pas habituée à venir ici, au contraire, mais surtout parce-que ce temps-ci, Bellatrix ne venait plus en ces lieux sombres. Seules de mauvaises choses pouvaient la mener ici. Et c'est justement la raison pour laquelle la sorcière était venue ; de mauvaises choses.

Continuant de marcher avec détermination, Bellatrix regardait les sorciers autour d'elle. Elle éprouvait un plaisir non dissimulé en voyant leurs réactions à son passage. Un petit rire diabolique s'échappa de ses lèvres froides. Un rire sadique, comme elle avait l'habitude de faire. Bellatrix arrivait alors devant la boutique qu'elle préférait ; Barjow et Beurk. C'est ici qu'elle trouvait les pires choses possibles. C'est dans cette boutique que se vendaient des objets emplis de magie noire. En poussant la large porte du magasin, elle aperçut quelques personnes à l'intérieur. « Bonjour, Miss Lestrange. » lança une vieille dame. Toutefois, la sorcière ne lui fit qu'un léger signe de tête, sans même prendre la peine de lui répondre. Ce qui n'étonnait plus personne, à présent. D'un pas décidé, la sorcière s'avança vers le comptoir. Elle complota quelques instants avec le vendeur, usant de messes basses, pour ne pas être entendue des autres personnes se trouvant ici. Alors, son interlocuteur s'enfonça à l'arrière de la boutique, prétextant revenir dans une dizaine de minutes, le temps de préparer ce que Bellatrix souhaitait. Toutefois, il n'avait pas osé prononcer l'objet des recherches de la sorcière à haute voix, de peur de s'attirer des ennuis.

Alors, Bellatrix patienta quelques secondes, avant de perdre patience. Tournant en rond dans cette large pièce, ses talons résonnaient. Tout à coup, un bruit retentit ; la porte d'entrée fut poussée. Une jeune personne entra. Bellatrix la dévisagea quelques instants, un sourire intéressé sur le coin de les lèvres. Elle marmonna quelques mots inaudibles. La nouvelle arrivée regarda autour d'elle, et parut égarée. Chose qui plaisait extrêmement à Bellatrix. Cette dernière continua de regarder la jeune femme avec intérêt. Puis, elle avança de quelques pas. Des pas lents, à rythme mesuré. Elle se racla la gorge. « Eh bien ma jolie. Tu sembles perdue. Non ? » lança t-elle, un sourire traversant son visage.

❝ Sends shivers down my spine ❞

I'm not afraid of death,
I just don't want to be there when it happens.

Elle avait trouvé. Elle ne savait pas comment, mais elle avait fini par arriver devant la vitrine de Barjow et Beurk. Et elle avait hésité, partagée entre le contentement d'avoir trouvé ce qu'elle cherchait et l’appréhension sur ce qui l'attendait à l'intérieur. Une irrésistible curiosité la poussait à entrer, mais une petite voix dans sa tête lui disait que ce n'était pas la meilleure chose à faire. Elle était déjà perdue au milieu d'un endroit réputé pour être le repaire de sorciers mal famés. Elle n'avait aucune idée de la façon dont elle allait rentrer chez elle. Personne ne savait où elle était et elle commençait sérieusement à se demander si elle n'allait pas finir par errer dans ces ruelles pour le restant de ses jours. Elle pouvait légitimement considérer qu'elle avait assez fait de bêtises pour la journée. Alors, oui, elle hésitait, ce qui était plutôt rare chez elle. Et d'ailleurs, elle avait horreur de ça. C'était pour cette raison qu'elle avait fait taire la petite voix et avait poussé la porte un peu trop violemment pour que ça paraisse naturel. Au point où elle en était, de toute façon ....

Contrairement à ce qu'elle avait imaginé, la boutique n'était pas vide. Bien que perdue au milieu d'un labyrinthe, elle semblait avoir ses habitués. Léo promena son regard gris dans toute la pièce, évitant cependant de s'attarder sur le visage des gens qui, par ailleurs ne faisaient pas tellement attention à elle. Quelque chose lui disait qu'il valait mieux faire preuve de prudence. Refermant la porte, elle avança de quelques pas. Elle n'avait jamais rien vu qui ressemblait de près ou de loin aux objets présentés dans les vitrines. Une lueur d'excitation brilla dans son regard, mais elle n'avança pas plus. La fameuse petite voix revenait à la charge, et a présence dans la boutique lui sembla soudain abominablement incongrue. Elle avait l'impression de faire tâche au milieu de tous ces gens, comme s'il était écrit sur son visage qu'elle n'appartenait pas au même monde, pas au même camp. Elle se sentait étrangement mal, d'un seul coup, et avait presque envie de faire marche arrière, et de rentrer chez elle boire un thé, qu'importe de quelle façon.

Mais, alors qu'elle allait reculer pour sortir, Arabella se ressaisit. Une trop longue exposition au froid l'avait un peu perturbée, c'était la seule explication. Depuis quand se souciait elle de savoir si elle était à sa place dans un endroit ou pas? Ou de ce que les gens pouvaient bien penser d'elle ? Était-elle en train de devenir comme tous ces adultes et autres gens raisonnables qu'elle croisait tous les jours ? Elle, renoncer ? Jamais. Elle avait l'impression d'avoir marché des kilomètres pour en arriver là. Elle avait pris des risques et manqué de mourir de froid. Et maintenant qu'elle avait atteint son but, elle s'apprêtait à faire machine arrière ? Mais avait-elle perdu la tête ? Elle était une gryffondor, et ceci était une aventure. Une vingtaine de mètre carrés remplis de choses fascinantes, elle n'avait qu'à explorer. Hauts les cœurs, comme toujours.

« Eh bien ma jolie. Tu sembles perdue. Non ? »
« Quoi ? »

C'était la seule réponse qu'elle avait pu trouver. Plongée dans un semblant d'introspection intense, elle avait pendant quelques secondes oublié ce qui se passait autour d'elle. Elle n'avait pas vu la sorcière s'approcher, ni entendu ce qu'elle venait de lui dire. Ou plutôt, si, mais l'information n'avait pas atteint la zone de son cerveau responsable de la compréhension des informations à la vitesse normale. Remise de sa surprise, Léo leva la tête vers son interlocutrice, et s'efforça réprimer la grimace que lui inspira la vue de son visage. Alors là, ça devenait compliqué. Car la sorcière ne lui était pas inconnue. Si elles ne s'étaient jamais rencontrées jusqu'à présent, Léo avait croisé son visage de nombreuses fois les années précédentes, placardé sur les murs du Chemin de Traverse et d'autres hauts lieux du monde magique. Bellatrix Lestrange. Mangemort réputée, meilleur lieutenant du Seigneur des Ténèbres, condamnée à passer le reste de ses jours à Azkaban à une époque où le mal n'était pas encore au pouvoir. Connue et crainte de tous. Si sur les affiches elle avait l'air folle, elle était encore plus effrayante en chair et en os.

« Ça va, merci. »

La jeune fille osa un sourire, mais il lui semblait que même un enfant de cinq ans aurait pu voir qu'il sonnait faux. En réalité, elle n'en menait pas large, mais tentait de ne pas le montrer. Elle avait été quelque peu irritée par cette façon de se faire appeler « ma jolie » par une femme qui avait probablement l'habitude qu'on s'écrase devant elle. En d'autres circonstances, elle ne se serait pas privée de le lui faire remarquer. Mais un profil bas, du moins aussi bas qu'elle en était capable, semblait plus indiqué. La mangemort avait peut-être simplement posé cette question par politesse, mais Léo en doutait fortement. Lestange avait une réputation de sadique bien établie. Que devait-elle faire, maintenant ? Engager la conversation ? Risible. Elle songea un instant à contourner Bellatrix pour se diriger vers une vitrine. Mais cette solution ressemblait trop à une fuite pour être acceptable.

Détournant les yeux vers l'arrière de la boutique, elle aperçut des bocaux remplis de choses à l’apparence visqueuse. Ils lui rappelaient la classe de potions, mais en pire. Elle ne pouvait pas se servir de sa baguette, elle était encore trop jeune. Mais il lui était déjà arrivé de faire de la magie sans. Par accident, certes, et sur le coup d'émotions très fortes. Cependant, elle savait au moins que dans l'absolu, c'était possible. Peut-être qu'il suffisait de se concentrer très fort, comme avec les sortilèges informulés. Un petite explosion devrait détourner l'attention générale, d'autant que ces produits étaient sûrement dangereux. Alors Léo enfonça ses ongles dans sa peau et tenta de se concentrer du mieux qu'elle put. Allez, explose, explose ... !

» Bellatrix Lestrange.
» Bellatrix Lestrange
» (2.1) ✲ new dawn fades (joshua&arabella)
» « fight back », Arabella.
» (arabella) ≡ night is now falling.

(bellatrix&arabella) ✲ sends shivers down my spine

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