« Alors ça y est, on y va ? Hein dis, c'est ce week-end qu'on y va ? » Daley couva sa fille d'un sourire en coin tandis qu'elle sautillait de partout et qu'il lui confirmait qu'effectivement, c'était bien ce soir qu'ils transplanaient tous les deux pour Poudlard pour passer deux jours complets rien qu'entre père et fille. Et Daley en avait fait tout un programme. Il était tellement heureux, tellement comblé par cette décision de son père qu'il aurait pu sauter partout à l'image de sa fille. Mais il savait mieux se contenir qu'une enfant de sept ans, sinon, il ne serait plus vivant à l'heure actuelle. Leur dernière mission, à lui et à trois autres mangemorts avait été un tel succès que son père en avait été impressionné, sûrement s'était-il attendu à ce qu'il échoue tant la tâche avait été complexe. Mais l'horcruxe était à présent en sécurité et le Seigneur des Ténèbres n'avait pas caché sa satisfaction, pas plus que son père qui s'était montré, pour la première fois depuis des années, fier de lui. Et il pouvait dire qu'il était heureux que cette mission ait été un succès phénoménal, il en avait été récompensé de la meilleure des façons. Un week-end, il avait le droit à un week-end entier avec sa fille et il allait l'emmener à Poudlard pour lui montrer et lui faire visiter son futur foyer. Même s'il lui faudrait se rendre dans des endroits plus discrets la journée en raison du secret qu'il devait préserver. C'est pourquoi il avait attendu l'heure précédent le couvre-feu pour transplaner chez son père et pour venir chercher Liadan qui l'attendait avec une impatience contagieuse. Son père n'avait pas pris la peine de se déplacer ou de le mettre en garde cette fois, c'était Daley qui serait plus prudent que nécessaire cette fois. Il ne fallait pas qu'un élève le voit avec sa fille et même les Carrow et l'ensemble du corps enseignant ignorait qu'il était père, il lui fallait donc faire preuve d'une grande prudence. Et c'est une heure après qu'il transplana aux grilles de Poudlard, sûr et certain que personne ne se promènerait dans le château à cette heure-ci. Et à peine entré dans le périmètre du parc, la petite fille qu'il tenait le lâcha pour courir un peu partout. Il la regarda faire en souriant et si son idée de base avait été de lui faire visiter le château, il se ravisa presque pour la rattraper et décider de lui faire visiter le parc. Sautillant sur elle-même, elle fut enchantée par le terrain de quidditch, restant bouche bée devant sa grandeur et devant les explications de Daley sur ce qu'était le quidditch et l'intérêt que cela avait eu pour lui. Elle resta fermement accrochée à lui et légèrement derrière lui lorsqu'il titilla le Saule Cogneur pour le faire bouger devant la mine effrayée de Liadan et le rire de son père. Ils s'éloignèrent et le jeune homme comprit rapidement que sa fille commençait à fatiguer. Il l'attrapa pour la porter dans ses bras pour l'amener au lac et lui raconter tout ce qu'on disait sur ce lac et les créatures qui y habitaient. Il passait le long de la forêt interdite lorsqu'il sentit Liadan se détendre dans ses bras et son souffle plus régulier contre sa peau. Il la tenait d'un seul bras, il l'avait enroulé autour d'elle, son avant bras soutenant ses cuisses et sa main ramenée sur autour de ses genoux pour éviter qu'elle ne tombe. Son front était posé contre sa joue mal rasée et il entendait sa respiration dans son cou, ses petits bras entourés autour de ses épaules. Il sourit en l'appelant et voyant qu'elle dormait à présent du sommeil du juste, il décida de faire demi-tour, marchant plus lentement pour éviter de la réveiller. Il gardait une main libre pour pouvoir tenir sa baguette, au cas où il devait croiser quelqu'un et agir. Il grimpa toujours aussi lentement les marches une fois entré dans le château, l'oreille aux aguets, il guettait le moindre bruit suspect. Il ne fallait pas que qui que ce soit le voit avec sa fille sans qu'il ne s'en aperçoive. Il pouvait aisément effacer la mémoire d'un élève mais craignait surtout les Carrow, même s'il se doutait bien qu'ils étaient plus occupés à courir après des pas bien plus rapides que les siens. Personne ne marchait aussi lentement après le couvre-feu à part un professeur sûr de lui.

Très vite, il rejoignit son bureau et s'apprêtait à le déverrouiller quand il se rendit compte que la porte était déjà ouverte. Il fronça les sourcils en posant la main sur la poignée, persuadé de l'avoir fermé à son départ et ouvrit la porte, scrutant l'intérieur de son bureau avant de s'y engouffrer et de refermer derrière lui. Il perçut alors un bruit et se retourna vers sa source, découvrant une élève qu'il connaissait plus que bien. « Eden ? » Il ne put s'empêcher de poser la question, se rendant compte qu'il parlait tout bas puisque sa fille dormait toujours dans ses bras. Il porta d'ailleurs son regard à la petite brune qu'il tenait toujours fermement contre lui avant de reporter son attention vers la jeune femme, l'air légèrement mal à l'aise, ce qui lui arrivait tant rarement qu'il eut du mal à le dissimuler. « Le père noël l'a déposé devant ma porte, tu sais comment ça marche ? » Sa tentative d'humour était des plus lamentable, il avait rarement fait pire. Il ne faudrait pas cent ans à Eden pour comprendre qu'il tenait sa fille, pas parce qu'ils se ressemblaient énormément mais parce que Daley la tenait comme s'il s'agissait d'un objet précieux qu'il craignait de faire tomber. Mais il avait la fierté de dire que Liadan était son portrait craché. Elle avait le même châtain à ses yeux épais, elle avait la même nuance de vert à ses yeux malicieux, elle avait même certaines de ses expressions lorsqu'on y regardait de plus près, même si pour l'instant, une bataille entre mangemorts et membres de l'Ordre ne l'aurait pas réveillé. Il s'avança encore doucement vers la jeune femme qui semblait l'attendre dans son bureau et regretta presque immédiatement d'avoir perdu du temps à montrer le parc à Liadan, même s'il avait passé un merveilleux moment. « J'allais te prévenir qu'elle venait, j'attendais juste qu'elle soit là parce qu'avec les humeurs de mon père, je ne voulais fonder aucun espoir. » S'empressa-t-il de se justifier parce qu'il se sentait presque obligé de le faire suite aux événements qu'ils avaient vécu tous les deux. Ils avaient souffert des mensonges et des secrets de Daley et il avait bien l'intention de lui dire que sa fille était là et qu'il ne pourrait pas être trop présent ce week-end mais se faire surprendre la main dans le sac et dans cette position le rendait peu sûr de lui. Il avait absolument besoin de maîtriser une situation et là, ce n'était définitivement pas le cas. Il ne savait pas vraiment comment réagirait Eden et il n'avait pas prévu cette rencontre tout de suite parce qu'il savait que si Liadan dormait pour l'instant, elle n'allait pas tarder à se réveiller et il ne se rendait même pas compte qu'il était resté planté à quelques centimètres de la jeune femme et qu'il portait toujours sa fille. Elle n'était pas vraiment lourde mais jusque-là, il avait été impatient de la mettre au lit alors que pour l'instant, tout ce qu'il attendait, c'était la réponse et la réaction d'Eden.

La semaine prenait fin, à ma plus grande joie, car cette dernière avait été particulièrement intensive. Cependant, je n'avais pas encore fini, il me restait une petite chose à mettre au point. Ma relation avec Sam, je l'avais en quelques sortes promis à Daley lors de nos réconciliations, comprenant enfin que les intentions de ce dernier, n'était pas purement amicales. Ce qui révélait encore mon incapacité à comprendre correctement les intentions des personnes qui m'entouraient, surtout de la gente masculine. Rejoignant la salle commune après le diner dans la Grande Salle, j'aperçus Sam dans un coin avec ses acolytes de toujours, riant à gorges déployées. Je me dirigeais vers eux lentement avant de m'arrêter à leur hauteur. « Sam, je peux te parler une minute ? », demandais-je doucement, l'esquisse d'un sourire sur lèvres. Il tourna la tête vers moi et me sourit à son tour, il me suivit ensuite dans un coin de la pièce, faute de mieux. « Tout va bien ? », me demanda t-il à son tour, et j'hochais la tête. J'avais beau retourner le « problème » dans ma tête, un bon nombre de fois, je ne savais toujours pas comment aborder le sujet. Je ne savais pas si j'allais trouver les bons mots, et j'avais peur que tout cela ne gâche, ce que je croyais être notre amitié. « Sam, je voulais te parler de la sortie à Pré-au-lard, tu sais quand tu m'as ... », commençais-je, avec un sourire gêné sur le visage. « Quand tu m'as embrassé au coin de lèvres ... », continuais-je et il leva la main pour m'interrompre, et je fronçais les sourcils, il eut un sourire légèrement moqueur, et je n'avais pas souvenir d'avoir vu, un tel sourire peint sur son visage. Il reprit ensuite contenance, et le Sam que j'avais connu ces derniers mois refaisait surface. « Écoutes, je veux être avec toi, pas simplement amicalement. », commença t-il, attrapant ensuite ma main dans la sienne, comme il l'avait fait l'autre jour aux Trois Balais. Je la retirais doucement, pour ne pas le brusquer, mais il ne rata pas mon geste et il fronça les sourcils. « Je … je regrette, mais tu reste un ami à mes yeux, rien de plus, Sam. », répondis-je. Cette réponse ne sembla pas lui plaire, car il m'attrapa par le poignet n'entrainant à l'extérieur de la salle commune. « Pourquoi ? Tu es retourné auprès de celui qui avait brisé ton petit coeur ? », dit-il, agacé et je sursautais sous sa demande.« Mais de quoi est-ce que tu parles ? », repris-je sur le même ton que lui, dégageant ensuite mon poignet de ses doigts qui le seraient. Je croisais ensuite mes bras sur la poitrine. « Tu m'as très bien compris, avant Pré-au-lard, tu étais une épave et je sais très bien que j'aurais été celui qu'il te fallait, avec plus de temps. Je suis celui qu'il te faut, Eden ! », argumenta t-il, avant de caresser la peau de ma joue du bout des doigts. Je tapais sur sa main pour qu'il l'a retire, énervée par son comportement, comment avais-je fait pour ne pas le voir venir ? « Tu n'as pas à me dicter ce que je dois faire. C'est à moi de décider de ce que je veux ou non. Et je ne veux pas que tu sois plus qu'un ami. Point barre ! », m'écriais-je avant de partir à grands pas dans les couloirs alors que le couvre-feu était passé. J'entendis Sam hurler mon nom et m'ordonner de revenir, mais je ne l'écoutais plus, bien trop énervée par ce qu'il venait de se passer. Je savais où mes pas me dirigeaient, mais je pris soin de dévier mon chemin de quelques couloirs au cas où Sam m'avait suivi.

J'arrivais alors à la porte du bureau de Daley, je tentais de me calmer pour ne pas l'alarmer. Pourtant, je savais que lorsque je le verrais, une grande envie de me blottir dans ses bras se ferait sentir. Je toquais à la porte, mais je n'eus aucune réponse, j'enclenchais la poignée et entrais dans le bureau avec prudence. « Professeur O'Donnell ? », demandais-je par précaution, mais encore aucune réponse. Je me postais dans un coin, où j'étais cachée, juste au cas où. L'intéressé ne tarda pas à franchir la porte du bureau, je me décidais à sortir de ma cachette avant de m'apercevoir qu'il n'était pas seul, mais qu'il portait une petite fille endormie dans ses bras.« Eden ? », demanda t-il à voix basse, et je hochais la tête avec un léger sourire. Je perçus son malaise, et je me doutais que c'était en rapport avec ma présence et celle de sa fille dans la même pièce. « Le père noël l'a déposé devant ma porte, tu sais comment ça marche ? », blagua t-il et j'eus un sourire indulgent avant de m'approcher un peu plus, sans faire de bruit. J'avais déjà eu un aperçu de sa tendresse envers moi, jamais envers sa fille et je le découvrais aujourd'hui un peu plus. Il la portait comme une pierre précieuse, une petite chose qu'il risquait de casser à tout instant. J'avais seulement un aperçu de ses cheveux, le même châtain que son père et je me doutais que le reste de sa petite personne devait être la réplique complète de Daley au féminin.« J'allais te prévenir qu'elle venait, j'attendais juste qu'elle soit là parce qu'avec les humeurs de mon père, je ne voulais fonder aucun espoir. », se justifia t-il et je tendis ma main vers son visage avec précaution, pour effleurer sa peau du bout des doigts comme si la moindre secousse risquait de réveiller la petite fille qu'il tenait encore dans ses bras. Je ne m'attendais pas à rencontrer cette dernière si vite, ni même de la sorte ou alors ne jamais la rencontrer. En fait, je n'avais même pas envisagé cette possibilité un jour. Comme quoi, la vie sait nous jouer des tours quelques fois. Je n'étais pas particulièrement gêné par le fait qu'il ne m'ait rien dit sur l'arrivée de Liadan ou même de la présence de sa fille. C'était presque naturelle qu'elle soit là, comme si c'était sa place. « C'est bon, je comprends. », souris-je. « Je comptais te demander l'hospitalité pour cette nuit, mais je pense qu'il vaut mieux que je rentre. », continuais-je, doucement toujours la voix basse, imitant Daley.

Depuis le jour de sa naissance, depuis qu'il l'avait tenu dans ses bras pour la première fois, Daley avait su qu'il était totalement sous le charme de sa fille, il l'avait aimé dès le tout premier instant et il aurait été incapable de l'abandonner, de la laisser tomber, de la confier à quelqu'un d'autre. La laisser à son père le tuait, le dévorait petit à petit, il voulait Liadan rien que pour lui et pour lui seul, il voulait prendre soin d'elle par lui-même et pour lui, la place de sa fille était avec lui, ici, à Poudlard. Tout cela lui semblait si naturel, ni normal alors qu'il la tenait contre lui, dans les couloirs de Poudlard, il voulait dormir avec elle, comme il n'en avait jamais eu l'occasion et la couvrir de cadeaux et d'amour. Mais tout cela, il ne le pouvait, il était soumis aux humeurs de son père et à ses propres réussites ou échecs. Il se devait de donner le meilleur de lui-même s'il voulait une chance de voir sa fille, s'il ne voulait pas qu'elle finisse par l'oublier, ou par définitivement le détester pour ses absences. Alors la voir à Poudlard le comblait de bonheur et lui faisait presque oublier l'extérieur, il avait envie d'oublier qu'il était mangemort, seulement pour le week-end et oublier tout ce qui n'allait pas dans sa vie. Mais il y avait deux choses qui allaient bien ce week-end, il s'agissait de la présence de Liadan et sa relation idéale avec Eden. Même s'il n'avait pas spécialement prévu pour l'instant de faire se rencontrer l'une et l'autre de ses situations. Il n'avait pas du tout prévu cette situation et il ignorait comment la gérer, il ne savait même pas si Eden ne lui en voudrait pas pour avoir tut la présence de sa fille au château pour le week-end. Il la regarda et fronça légèrement les sourcils lorsqu'elle s'avança vers lui, elle lui offrit un sourire indulgent à sa blague mais il avait l'impression que quelque chose n'allait pas. Elle s'approcha encore alors qu'il se justifiait et porta la main à sa joue et il eut un sourire, parce qu'il était étonné de voir la facilité avec laquelle il acceptait Eden près de sa fille et la façon dont la jeune femme ne semblait pas perturbée par sa présence à elle. Elle ne lui avait pas porté un regard horrifié, ne s'était pas figée de stupeur en comprenant la situation, elle avait simplement regardé la petite fille contre lui et s'était avancé naturellement, elle prit même la peine de chuchoter à son tour lorsqu'elle prit la parole. « C'est bon, je comprends. » Il eut un sourire en coin, rassuré qu'elle ne lui en veuille pas pour avoir garder ce détail pour lui et il pencha légèrement la tête sur le côté pour garder le contact avec sa main, parce qu'il se sentait bien à cet instant, presque apaisé. Eden avait ce même pouvoir que Liadan de ramener le calme en lui, de faire ressortir sa tendresse et son amour et ces deux personnes étaient présentes au même instant, dans la même pièce, que pouvait-il demander de plus à cet instant précis ? Il pouvait remercier Eden pour faire passer cette situation plus aisément. « Je comptais te demander l'hospitalité pour cette nuit, mais je pense qu'il vaut mieux que je rentre. » Elle parlait à voix basse et il redressa la tête, les sourcils à nouveau froncés, la formule d'Eden l'interpellait, comme l'impression qu'il avait eu lorsqu'il l'avait vu plus proche de lui. Il jeta un œil à sa fille qui dormait comme une bienheureuse avant d'attraper doucement la main de la jeune femme, comme pour l'empêcher de s'en aller, au cas où elle en aurait l'idée. « Attends. » Lui demanda-t-il avant de réajuster la position de Liadan dans ses bras et de regarder autour de lui et finit par regarder Eden à nouveau. « Viens avec moi. » Il garda sa main dans la sienne et se dirigea vers le tableau qui dissimulait le couloir qui menait à son appartement. Il actionna la poignée et s'effaça pour laisser passer Eden la première dans le couloir et s'y engouffra à son tour, en faisant toujours attention à ce que Liadan ne bouge pas trop. Une fois dans ses appartements, il laissa Eden dans son salon pour se diriger vers sa chambre laissée ouverte. Il déposa délicatement Liadan sur son lit et attrapa la couverture qui reposait au bout de son lit et recouvrit sa fille. Il ne put s'empêcher de lui caresser la tête pour ensuite déposer un baiser sur son front en souriant, elle commençait déjà à remuer et il savait qu'elle n'allait pas tarder à montrer sa petite tête brune. Elle était de toute manière encore habillée et il lui faudrait songer à lui remettre son pyjama et qu'elle prenne une douche, il la laisserait se reposer, le temps de voir si Eden restait avec lui ce soir ou si elle préférait s'en aller.

Le plus discrètement possible, il sortit de la chambre et laissa la porte entrouverte pour rejoindre la belle brune qui l'attendait dans le salon. Il s'approcha d'elle et caressa sa joue du bout des doigts pour l'embrasser tendrement. Il releva finalement la tête et reprit la parole. « Je ne te promets pas qu'elle ne va pas se réveiller dans les minutes qui vont suivre mais je n'ai pas envie de te laisser partir. Tu peux rester autant que tu veux ce soir. » Il lui adressa un léger sourire. Il était plutôt évident qu'ils ne pourraient pas passer la nuit ensemble mais il n'avait pas l'intention de la laisser alors qu'elle était venue à lui aussi naturellement. Il la voulait près de lui, même s'il lui faudrait se justifier auprès de sa fille après ça, il s'en fichait pas mal. Mais quelque chose le força à ajouter. « Sauf si tu ne préfères pas. » Il fronça légèrement les sourcils, en se rendant compte qu'elle pouvait très bien ne pas vouloir rencontrer Liadan. Mais Daley était bien moins effrayé par l'idée qu'elles se rencontrent, en réalité, il trouvait ça presque naturel, il voulait qu'Eden connaisse cette part de lui et peut-être, au fond de lui, en faisait-il un test à cet instant-là, sans vraiment s'en rendre compte. Il voulait savoir jusqu'où Eden pouvait aller pour lui et inconsciemment, il s'agissait de la meilleure façon de le faire à cet instant. Mais il ne lui tiendrait pas rigueur si elle partait en courant dès à présent, il en serait incapable. En revanche, il avait quand même envie d'éclaircir un dernier point avant qu'elle ne décide de s'enfuir à toutes jambes. « Qu'est-ce qui ne va pas ? » Demanda-t-il alors, posant enfin la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'il l'avait vu. Il savait que quelque chose clochait, qu'elle était perturbée, il ne savait pas bien ce qu'était réellement ce qui ressentait à cet instant et qu'il recevait venant d'elle. C'était comme s'il s'agissait de sa propre contrariété, il avait l'impression de lire à travers elle, comme un livre ouvert. Et il avait bien l'intention de lui faire dire ce qui n'allait pas, quoiqu'il arrive et de préférence avant que sa petite terreur n'ouvre les yeux.

Cette semaine avait été riche en rebondissement. Mes réconciliations avec Daley, et surtout ma violente dispute avec Sam. J'étais à présent amère face au comportement de ce dernier, et réalisais enfin que j'avais été cruche de ne rien voir, alors que Daley m'avait mis de nombreuses fois en garde. Mais, j'étais furieuse contre moi-même et surtout envers mon soit-disant ami, il avait été là, à chaque fois que je ne me sentais pas bien, que j'avais l'impression de toucher le fond ou que j'étais une épave, comme il le disait si bien. Maintenant, j'avais l'impression que tous ses accès d'amitié avaient été calculés pour que je tombe dans le panneau et dans ses bras. J'avais l'impression d'être le dindon de la farce, c'est pourquoi j'étais partie me réfugier dans le bureau de Daley. Cependant, il n'y avait pas que ça. Apparemment, la fille de ce dernier était présente dans Poudlard pour le week-end. Moi qui avait espéré me terrer dans ses appartement, c'était un bel échec. Bien que je fus surprise par la présence de la petite Liadan, je ne fus pas en colère contre Daley de ne pas m'avoir fait part de sa future visite. Après tout, je n'avais pas interféré dans sa relation avec sa fille. J'effleurais sa joue du bout de mes doigts, si proche de lui et de sa fille qu'il tenait entre ses bras, j'en avais presque des frissons dans tout le corps. Je ne comptais pas spécialement poussé le contact plus longtemps par peur que ma présence n'éveille la petite. Pourtant, Daley appuya sa joue contre ma main et j'eus un sourire tendre, avant de lui faire par du pourquoi de ma présence et du fait que je devais sans doute rejoindre mon dortoir avant que sa fille ne s'éveille. Mais avant que je n'initie le moindre mouvement, il se saisit de ma main, doucement. «  Attends.  », me demanda t-il et alors, j'attendis, le temps qu'il ne réajuste la position de sa fille dans ses bras. « Viens avec moi. », dit-il, et je savais où il m'emmenait. Je me laissais guider avant de passer devant lui dans le couloir qui menait à ses appartements.

J'attendis patiemment dans le salon, le temps qu'il ne couche Liadan. Il ne tarda pas à sortir de la chambre, et je lui souris doucement. Il me rejoignit et sa main ne tarda pas à venir papillonner sur ma joue et ses lèvres effleurées les miennes, à mon plus grand plaisir. « Je ne te promets pas qu'elle ne va pas se réveiller dans les minutes qui vont suivre mais je n'ai pas envie de te laisser partir. Tu peux rester autant que tu veux ce soir. », commença t-il, et ses paroles apaisèrent mon malaise face au fait que je devais rentrer dans le dortoir des Poufsouffle, craignant que Sam ne m'y attende. « Sauf si tu ne préfères pas.  », ajouta-t-il, et j'eus un léger rire avant de venir cacher mon visage dans son cou, me blottissant dans ses bras quelques secondes, consciente que sa fille était toujours à côté. Certes, profondément endormie, mais elle risquait de se réveiller à tout instant comme me l'avait préciser Daley quelques secondes auparavant. Je me redressais ensuite affrontant de nouveau son regard. « Je disais ça parce que je pensais que tu voudrais être seul et tranquille avec ta fille. Pas parce que je ne voulais pas rester. », déclarais-je à voix basse. Bien sûr, cela me ferait sans doute bizarre d'avoir à des échanges avec la fille de Daley, et surtout avoir à lui expliquer ma présence ici, dans ses appartements. Là, elle était endormie, ce n'était pas spécialement effrayant, mais lorsqu'elle se réveillerait que devrais-je faire ? Que ressentirais-je ? De la peur sans doute, non pas qu'elle soit une créature effrayante, mais peut être parce que nous n'avions que dix ans de différence ? « Même si rencontrer ta fille à quand même un petit quelque chose d'effrayant. », avouais-je avec une moue embarrassée et détournant les yeux. Je savais bien que c'était une étape plus qu'importante et en fait, qu'il ait bien voulu que j'entre dans ses appartements avec le risque que je la vois, m'avais surprise. En effet, il semblait la protéger avec tellement d'ardeur, que même si je savais qu'il tenait à moi, me présenter sa fille était un risque. Non pas que je n'irais divulgué quoi que ce soit à son propos, mais, tellement de choses étaient probable, ici à Poudlard. « Qu'est-ce qui ne va pas ? », me demanda t-il, ensuite. J'eus un sourire ironique. « Rien. Tout va bien. », commençais-je. Je commençais à lui mentir, et je réalisais comme à chaque fois, qu'il lirait tout dans mes yeux. Cette situation commençait à devenir un handicap quand je voulais lui mentir. Je soupirais. « J'ai parler à Sam, comme je te l'avais promis. », avouais-je après quelques secondes de silence. « Ça ne s'est pas très bien passer. En fait, on s'est disputer assez violemment. », finis-je en haussant les épaules, je me trouvais stupide.

Ps : désolé, c'est vraiment nul !

Daley était dans ses appartements, tenant Eden dans ses bras, cette dernière vint nicher sa tête dans son cou tandis que sa fille dormait dans la pièce d'à côté. Cette situation le laissait inquiet et tendu mais il n'en montra rien. Il avait sa fille pour le week-end mais à cet instant, Eden était venu chercher du réconfort auprès de lui et les deux jeunes femmes faisaient partie de sa vie, comment en renvoyer une au profit de l'autre quand elles avaient tant d'importance et surtout, alors qu'il pouvait concilier les deux ? Eden avait affirmé qu'elle acceptait la petite fille qu'il avait engendré et c'était aujourd'hui l'occasion de joindre les deux parts de sa vie qui le rendait à ce jour plus humain que mangemort, c'était une étape indispensable, la dernière pour solidifier sa relation avec la jeune brune qu'il tenait dans ses bras. Il était pourtant inquiet face à sa réponse et ne se rendit pas compte que son cœur cognait à vive allure et avec une force décuplée contre la poitrine de la jeune femme. Il n'avait jamais fait ça, ou que trop rarement, il n'avait présenté officiellement Liadan qu'à Alexander, à Pandora et à Morgana, même si cette dernière rencontre n'avait pas été prévue. Il ne savait pas comment faire, Alex et Pandora faisaient partie de sa vie de mangemort, il était de ce côté et ils ne le trahiraient pas parce que cela n'avait aucun sens et il vivait toujours dans la crainte que Morgana lâche l'information à l'Ordre du Phénix mais il était sûr, il avait confiance en Eden, même si cela lui porterait tort un jour, même s'il pourrait être amené à le regretter, il était hors de question qu'il passe à côté de cette occasion. « Je disais ça parce que je pensais que tu voudrais être seul et tranquille avec ta fille. Pas parce que je ne voulais pas rester. » Il décontracta ses muscles un par un, dévoilant son soulagement au delà des mots qu'il pouvait prononcer. Bon sang, Eden le surprendrait toujours, elle disait toujours ce qu'elle pensait, elle avait juré qu'elle acceptait sa fille et était prête à la rencontrer si cette dernière venait à se réveiller subitement. Même si elles n'avaient qu'une dizaine d'années d'écart, la maturité de la jeune femme dans ses bras lui donnaient quelques années supplémentaires, et de toute manière, il n'avait jamais envisagé les choses sous cet angle. Il avait eu sa fille très tôt, à peine sorti de Poudlard, cela ne signifiait pas qu'il appréciait Eden parce qu'elle était jeune, il n'avait rien choisi du tout en tombant sous son charme. « Même si rencontrer ta fille à quand même un petit quelque chose d'effrayant. » Il redressa la tête pour regarder Eden mais elle détournait déjà les yeux et il s'empressa d'attraper son menton pour l'empêcher de le faire. Ce n'était pas la jeune femme qui lui avait violemment tenu tête lors de leurs entraînements, ni celle qui avait voulu se débarasser de lui quelques jours auparavant qui était en face de lui mais la jeune femme fragile qu'elle redevenait parfois et qui le faisait fondre presque autant que celle qui le défiait sans cesse. Il savait qu'elle avait des craintes quant à leur avenir, il savait qu'elle n'était pas sûre d'elle et qu'elle pensait à la différence d'âge qu'ils avaient et en réalité, sa réflexion lui fit froncer les sourcils, parce que son propre comportement ne s'expliquait pas. « Je n'ai jamais fait ça. Mes plus proches amis connaissent Liadan parce qu'ils me côtoient et parce qu'ils sont venus chez moi, je n'ai jamais choisi consciemment de la présenter à quelqu'un, je ne l'ai jamais fait en le voulant vraiment, parce que j'avais toujours peur du danger que la personne que je lui présentait pouvait représenter. » Il continuait de parler, les sourcils toujours froncés, parce que cela donnait une importance à Eden qu'il avait refusé d'avouer, même s'il lui avait dit l'essentiel à Pré-Au-Lard, cette situation devenait tout à coup bien trop intime, et il se sentit bien moins à l'aise. « Je ne sais pas si c'est ce qui peut te rassurer, mais c'est quelque chose qui m'effraie également, en réalité. » Et le frisson qui le parcourut à ses mots le confirma, parce qu'il avait peu l'habitude d'exposer ses faiblesses et Liadan était la plus importante faiblesse qu'il possédait, la personne qu'on ne pouvait pas lui enlever sans menacer de le tuer à son tour à petit feu. La seule personne qu'il ne pouvait pas se permettre de perdre, sous peine de perdre complètement l'humanité qu'il ressentait à chaque fois qu'il la côtoyait. Voilà l'importance que la petite fille avait dans son cœur et elle ne pouvait même pas s'en douter.

Il finit cependant par lui demander ce qui la tracassait de son côté et ce qui l'avait amené à se réfugier chez lui pour la nuit, ce qu'elle faisait pour la première fois sans l'accabler au préalable de reproches. « Rien. Tout va bien. » Il arqua un sourcil dans sa direction, lui faisant parfaitement comprendre que ce genre de réponse, il n'y croyait pas une seule seconde et que de toute manière, il était inutile de lui mentir, il arrivait que trop bien à lire en elle comme si elle était un libre ouvert à ses yeux curieux. Et il était franchement curieux, inquiet de savoir ce qui la mettait dans un tel état. Il attendit, sans faire le moindre commentaire, qu'elle se reprenne et lui dise la vérité, parce qu'elle savait qu'il ne lâcherait plus le morceau et qu'il était inutile de perdre du temps à le convaincre que tout allait pour le mieux. « J'ai parler à Sam, comme je te l'avais promis. » Il fronça les sourcils, ce n'était pas exactement ce à quoi il s'était attendu en réalité. Il se raidit également, parce qu'il craignait de savoir ce qu'avait donné la conversation, même si une part typiquement masculine de son ego adressait des sourires victorieux à qui voulait bien le voir. Elle avait éliminé d'elle-même un problème parce qu'elle lui avait promis de le faire, mais aussi et sûrement parce qu'elle avait craint pour la santé de son ami, ce qui n'enlevait rien à sa satisfaction, même s'il attendit qu'elle poursuive pour s'en réjouir. « Ça ne s'est pas très bien passer. En fait, on s'est disputer assez violemment. » Ça non plus, il ne s'y était pas attendu, il avait pensé que la raison de son comportement était qu'elle avait découvert qu'il avait eu raison au sujet de Sam, pas que cela avait causé une dispute entre eux deux. Il fronça encore plus les sourcils, les doigts toujours posés sur son menton lui caressèrent la peau doucement, sans même qu'il ne s'en rende compte, comme s'il était programmé pour agir pour la réconforter, sans qu'il n'ait besoin d'y penser, son corps agissait de la meilleure manière qui soit. Malheureusement, son cerveau était encore sous son contrôle et sa profonde jalousie le poussait à agir comme un léger crétin. « Parce que j'avais raison ? » Il insistait sur ce point parce qu'il voulait réduire à néant la naïveté d'Eden sur ce point précis et il voulait qu'elle se méfie beaucoup plus des hommes qu'elle ne le faisait. Parce qu'il n'avait pas l'intention de se battre contre chacun d'eux parce qu'elle ne reconnaissait pas un acte intéressé d'un comportement bienveillant. Il n'était pas d'une jalousie maladive, juste le nécessaire lorsqu'on empiétait sur son territoire. « Tu entends quoi exactement par « violemment » ? » C'était un terme qu'il n'aimait pas, il insinuait des choses qu'il n'appréciait pas, notamment le terme de violence. Il se crispa légèrement, même son pouce caressait toujours sa peau. « Dis-moi ce qui s'est passé exactement. » L'encouragea-t-il d'une voix qui semblait lui demander de le faire quand sa demande n'était en réalité rien de moins qu'un ordre enjolivé par un un ton un peu plus doux que d'habitude. Pourtant, il n'attendait pas à ce qu'elle refuse, il entendait bien être obéit, parce qu'il n'avait jamais accepté d'être contredit ou contrarié, un comportement qui ne le quittait jamais et qui le reprenait très souvent, même si en présence d'Eden, il savait qu'il pouvait s'agir d'un comportement dangereux.

N'importe quelle jeune fille de mon âge serait partie en courant en voyant la petite fille de Daley dans ses bras. Bizarrement, je trouvais presque cela naturel. Quand bien même, je venais à la rencontrer, et que j'avais assez peur que cela arrive, je me disais que Daley ne me présenterais pas à elle comme plus que son élève ou du moins, une amie. Je ne pouvais pas m'empêcher non plus de me mettre la pression. Et alors, que je le rassurais sur le fait que ce n'était pas à cause de la potentielle rencontre avec sa fille que je ne voulais pas rester, mais parce que je pensais qu'il voulait être seul avec elle, je vis le soulagement se peindre sur son visage. Et quand, je détournais les yeux en lui avouant que rencontrer cette dernière avait quelque chose d'effrayant, il me retint par le menton, plantant son regard dans le mien. « Je n'ai jamais fait ça. Mes plus proches amis connaissent Liadan parce qu'ils me côtoient et parce qu'ils sont venus chez moi, je n'ai jamais choisi consciemment de la présenter à quelqu'un, je ne l'ai jamais fait en le voulant vraiment, parce que j'avais toujours peur du danger que la personne que je lui présentait pouvait représenter. Je ne sais pas si c'est ce qui peut te rassurer, mais c'est quelque chose qui m'effraie également, en réalité. », dit-il, les sourcils froncés. Je savais qu'il était sincère dans ses paroles, et surtout que ces confessions étaient précieuses, parce qu'il détestait mettre à plat ses sentiments. Et, je savais que notre relation était plutôt bancale qu'autre chose, que nous finirions par en souffrir, mais le fait qu'il décide, conscient de ce que cela représentait, de me présenter à sa fille, me réchauffa les entrailles et je me sentais flattée. J'eus un petit sourire, et ne sachant pas quoi ajouter de plus, je me penchais vers sa joue, l'effleurant de mes lèvres avant de les poser. J'entourais ensuite sa nuque de mes bras et me blottissait dans ses bras. En profitant encore pendant quelques instants, avant que sa petite fille ne se réveille et ne nous surprennes dans une situation compromettante. « Je suis contente que ton père t'ai laissé l'avoir pour le week-end, ça va te faire du bien de l'avoir avec toi. », chuchotais-je, doucement à son oreille avant de me détacher lentement de lui.

Je ne tardais pas non plus à déballer le "pourquoi" de ma présence. Malgré de piètres essais pour mentir et ne pas avoir à lui dire ce qu'il s'était passé. Je savais très bien, qu'il allait être content par rapport au fait que j'ai ouvert les yeux sur Sam. Même si il n'allait sans doute pas le montrer tout de suite. Les sourcils froncés et ses doigts caressant ma peau, il m'écouta sans m'interrompre. Ses gestes me réconfortèrent un peu. « Parce que j'avais raison ? », me demanda t-il et ce fut à mon tour de froncer les sourcils, mais pas pour la même raison. Je n'avais pas vraiment envie d'avoir à répéter que j'avais eu tord sur toute la ligne, alors qu'il était dans le vrai pendant tout le temps où je soutenais le contraire. « Oui. », me contentais-je de répondre, en soupirant un peu et en baissant la tête malgré ses doigts qui maintenaient encore mon menton. . « Tu entends quoi exactement par « violemment » ? Dis-moi ce qui s'est passé exactement. », me demanda t-il, et j'eus une moue boudeuse, je relevais ensuite mon regard vers ses prunelles. Je me rendais compte que je n'aurais pas du utiliser le terme "violemment" devant lui. La sensation de stupidité étant encore très présente dans mon cerveau, je mis quelques secondes avant de me décider à tout déballer. De toute façon, je savais très bien, malgré sa "gentille" demande, il n'accepterait aucun refus et ne lâcherait pas l'affaire de sitôt. Je soupirais avant de commencer à parler. « Je suis allé lui parler par rapport à l'autre fois à Pré-au-lard...», commençais-je sans donner plus de détails parce que je savais très bien que Daley saurait à quoi je faisais référence. « Alors il m'a dit qu'il voulait être avec moi, pas juste en ami, mais plus ..», continuais-je, embarrassée d'avoir à m'expliquée sur ça en face de Daley. Je trouvais alors que me réfugier dans ses appartements n'était pas du tout une bonne idée finalement. « Je lui ai répondu que moi, je ne le voyais que comme un ami, et il m'a demandé si j'étais revenu auprès de celui qui avait fait de moi un "épave" avant Pré-au-lard. Il a continué en me disant qu'avec plus de temps, je me serais rendu compte qu'il était fait pour moi. Et qu'il fallait que je m'en rende compte maintenant. Alors, je me suis énervée et je lui ai dit qu'il avait pas à décider de ce que je devais faire ou non, et je suis partie en courant. Il m'a crier après pour que je revienne, je crois qu'il va m'attendre dans la salle commune ... », finis-je. Je soupirais une nouvelle fois, et le regardais avec une mine déconfite peinte sur le visage. « Je me sens stupide de ne pas t'avoir écouté ! ».

J'entendis ensuite, du bruit provenant de la chambre de Daley. J'étais pratiquement sûre que la petite Liadan n'allait pas tarder à en sortir, les yeux encore ensommeillés. Cela ne tarda pas, cette dernière franchit la porte entrouverte en se frottant les yeux. Je m'écartais vivement, pour qu'une distance normale nous sépare avec Daley. « Papa, il est où mon pyjama ?», demanda t-elle, avant de m'apercevoir. « C'est qui ? », continua t-elle, en me fixant de ses prunelles d'enfant. J'eus un sourire en sa direction en attendant la réponse de Daley.

Avouer qu'il avait peur, c'était quelque chose d'inédit pour lui mais lorsqu'il s'agissait de sa fille et qu'il parlait d'elle, il ne pouvait pas agir comme d'habitude, il était tout de suite complètement différent, tellement qu'il ne pouvait s'empêcher de se maudire pour être ainsi, même s'il ne s'agissait que d'Eden, elle qui avait déjà vu les facettes les plus noires et les plus blanches de sa personnalité. S'il y avait quelqu'un qui avait des nuances de gris en lui, c'était bien Daley au final. Difficile de savoir quand il allait être doux et patient ou quand il serait irritable et agressif. Un lunatique dans toute sa puissance et dans toute la signification du terme, Daley illustrait parfaitement ce défaut qui lui collait à la peau depuis des années maintenant. Mais avec Eden, il ne pouvait plus être la part noire de lui-même, du moins le croyait-il encore. Et ce genre de confession ne sembla pas faire fuir Eden puisqu'elle l'embrassa sur la joue et entoura ses bras autour de sa nuque. Immédiatement, il vint poser une main dans le creux de ses reins et l'autre sur sa hanche pour la serrer contre lui encore quelques instants. « Je suis contente que ton père t'ai laissé l'avoir pour le week-end, ça va te faire du bien de l'avoir avec toi. » Murmura-t-elle mais il ferma les yeux quelques secondes. Il la laissa se détacher et la regarda alors, ne sachant pas s'il devait être sincère avec elle, s'il devait éviter de lui cacher la vérité pour ne plus jamais se mettre dans une situation telle qu'ils l'avaient connu quelques jours auparavant. Plus de mensonges, de faux semblant, Eden devait tout savoir de lui, il ne pouvait en être autrement et pourtant, la honte menaçait de l'envahir. Honte qu'il fit taire immédiatement, il ne devait pas commencer à éprouver de la culpabilité pour ce qu'il faisait, il ne l'avait jamais fait et il ne fallait pas qu'Eden éveille ce sentiment en lui, parce qu'il avait réussi à s'en débarrasser, à se détacher des horreurs qu'il voyait au quotidien, il ne fallait pas que cela l'empêche de dormir. Il devait rester un mangemort, quoiqu'il arrive et pour sa fille. A cette simple pensée, son visage n'exprima rien des remords qu'il avait pu ressentir en l'espace de quelques secondes et il lui asséna la vérité, un peu trop durement. « Mon père ne me donne jamais rien sans rien, tu sais ce que ça implique pas vrai ? » Il la bousculait parce qu'il avait constamment besoin de savoir si elle avait conscience de la personne avec qui elle était, qu'elle embrassait de la sorte, qu'elle serrait dans ses bras. Il avait répandu le sang pour obtenir la garde de sa fille un week-end et comme il s'agissait d'un épisode rare, il en avait répandu beaucoup. Il ne voulait pas en éprouver de regret mais affronter le regard de la jeune femme face à cet aveu lui semblait difficile. Il fit alors semblant de s'intéresser un instant à la décoration de son salon, se maudissant de laisser la jeune femme avoir tant d'impact sur lui.

Mais la raison de la visite de la sorcière fut alors abordé et les mots qu'elle employa pour décrire la situation lui déplaisait, il lui demanda des explications, l'obligeant à le regarder parce qu'il détestait lorsqu'elle détournait le regard pour l'éviter. Il ne voulait aucune gêne ni aucun malaise entre eux, même s'il se rendit compte que c'était exactement ce qu'il venait de faire. Il savait qu'il était dur mais il éprouva une certaine satisfaction à la voir reconnaître qu'il avait eu raison, même si elle semblait réticente à l'idée de le faire. Il voulait juste qu'elle se mette en tête qu'il avait l'oeil bien plus observateur qu'elle et qu'il était un acteur étranger à ce qui se passait dans sa vie à Poudlard, il pouvait donc bien mieux voir ce qui se passait autour d'elle et en juger les actions sans qu'elle ne se rende compte de quoi que ce soit. Il vit ses yeux se baisser et par effet de ricochet, il la força à relever un peu plus le menton pour croiser à nouveau son regard, l'empêchant de se dérober par tous les moyens. « Je suis allé lui parler par rapport à l'autre fois à Pré-au-lard...» Daley poussa un léger grognement de mécontentement à ses yeux, se rappelant parfaitement ce qu'il avait vu à Pré-Au-Lard et la volonté qu'il lui avait fallu pour ne pas traverser la route et arracher l'avorton des mains de la jeune femme. Mais il ne fit aucun commentaire et la laissa poursuivre malgré tout et malgré son envie de lui rappeler ce qu'il avait osé faire. « Alors il m'a dit qu'il voulait être avec moi, pas juste en ami, mais plus ..» Il allait à nouveau dire quelque chose mais s'en empêcha, parce qu'insulter le jeune Sam à cet instant et le couvrir de noms d'oiseaux ne serait pas très productif. Il avait alors enfin avoué ce qu'il cachait depuis le début. Même s'il l'avait su, l'entendre le mettait encore plus en colère. Il imaginait le choc que cela avait dû être pour Eden et pour une fois, il garda ses remarques désagréables pour lui, même si elles lui brûlaient les lèvres. « Je lui ai répondu que moi, je ne le voyais que comme un ami, et il m'a demandé si j'étais revenu auprès de celui qui avait fait de moi un "épave" avant Pré-au-lard. Il a continué en me disant qu'avec plus de temps, je me serais rendu compte qu'il était fait pour moi. Et qu'il fallait que je m'en rende compte maintenant. Alors, je me suis énervée et je lui ai dit qu'il avait pas à décider de ce que je devais faire ou non, et je suis partie en courant. Il m'a crier après pour que je revienne, je crois qu'il va m'attendre dans la salle commune ... » Daley resta silencieux encore quelques instants, le temps pour Eden d'ajouter quelques mots. « Je me sens stupide de ne pas t'avoir écouté ! » Il baissa les yeux vers elle, sans se rendre compte qu'il avait relevé le regard à ses mots pour réfléchir à leur impact. « Une épave. » Répéta-t-il alors à demi-mots, toutes les insultes du monde étaient alors à présent dirigées directement contre lui. Ce n'était pas Sam qu'il fallait blâmer, c'était lui. « En fait, je n'ai fait rien de plus que te jeter dans ses bras, il était là pour te réconforter, il était là quand tu en avais besoin. La seule chose que j'ai su faire, c'était l'encourager. Peut-être qu'il a raison, ce serait la solution de facilité pour toi, un gentil élève avec qui tu pourrais t'afficher sans avoir peur constamment. » N'avaient-ils pas déjà eu cette conversation un milliers de fois. Il la regarda avant de finalement soupirer et l'embrasser tendrement du bout des lèvres. « Mais aujourd'hui, c'est lui qui t'a poussé dans mes bras ! » Elle était à lui, il lui avait déjà dit et répété et elle lui avait avoué l'aimer, elle ne partirait pas, pas plus avec Sam qu'avec un autre, surtout pas avec Sam. Il afficha un petit sourire satisfait mais il entendit aussitôt un bruit provenant de sa chambre.

Il sentit Eden s'écarter et la regarda mettre une certaine distance entre eux et il eut un sourire avant de retourner son attention sur sa fille qui venait de sortir de la chambre, les cheveux en bataille et les yeux encore à moitié fermés. « Papa, il est où mon pyjama ?» Il allait répondre mais déjà, la petite tournait les yeux vers Eden. « C'est qui ? » Son regard passa alors de nouveau à son élève et il inspira légèrement avant de faire quelques pas vers sa fille pour lui tendre une main qu'elle accepta. Aussitôt, elle leva les bras et Daley reçut le message et la prit dans ses bras. Calant la petite sur son bras droit, il sentit ses petits bras s'enrouler autour de son cou et il s'approcha de nouveau de Eden à qui il sourit. « Liadan, je voudrais te présenter une amie, voici Eden. » Il gardait son regard vers la dite amie, incapable de la présenter autrement avant d'ajouter. « Eden, voici Liadan. » La petite fille se redressa après s'être affalée dans les bras de son père et darda son regard perçant sur Eden, un regard qu'il ne connaissait que trop bien puisque lorsqu'elle faisait cela, il avait l'impression de voir une version de lui en miniature et au féminin. Elle finit par saluer Eden et enchaîner immédiatement. « Tu joues aux échecs ? » Daley allait l'interrompre avant qu'elle n'entraîne Eden dans une partie endiablée mais un bruit à l'extérieur de son appartement l'interrompit. Quelqu'un avait pénétré à l'intérieur de son bureau. Il regarda rapidement les deux jeunes femmes présentes dans la pièce et sentit son estomac se nouer. « Liadan, tu veux bien rester avec Eden quelques instants, je reviens. Je te donnerais ton pyjama quand je reviens et tu prendras ta douche. » La petite fille, qu'il venait de reposer au sol, leva les yeux vers lui rapidement, lui jouant la carte des yeux de chien battu. « Pas la douche, s'il te plaît ! » Les enfants de son âge développaient une allergie à la douche que Daley avait du mal à comprendre. Il observa sa fille en clignant des yeux, comme hypnotisé par la beauté de son regard. « On verra, si tu es sage, on pourra négocier. » Et voilà qu'il flanchait encore en partie face à elle, homme faible qu'il était devant son propre sang. La petite afficha une mine absolument ravie et embrassa la joue de son père. Elle se précipita sur le canapé et s'installa tandis qu'il s'approchait de Eden pour lui parler rapidement. « J'en ai pour une minute, si cette personne entre dans mes appartements, je ne donne pas cher de notre peau à tous. » Il s'excusa rapidement du regard et se promit de se racheter avant de disparaître dans l'antre qui conduisait à son bureau, non sans soupirer en entendant sa fille demander. « Alors, tu joues aux échecs ? » Il ferma la porte, une étrange sensation dans le ventre à l'idée de les laisser seules toutes les deux mais Liadan saurait occuper Eden avec le jeu d'échec qui trônait sur la table de son salon. Il espérait juste que tout se passerait bien.

Je savais à présent pourquoi mes pas m'avaient menés dans le bureau de Daley. Parce que je savais qu'au moment où je me blottirais dans ses bras, je sentirais mes soucis s'éloigner. Il me serra dans ses bras, je soupirais doucement en fermant les yeux. Cependant, je me détachais de lui quelques instants plus tard. « Mon père ne me donne jamais rien sans rien, tu sais ce que ça implique pas vrai ? », me répondit-il, et je déglutis difficilement. Effectivement, je savais ce que cela voulait dire. Que de nombreuses personnes avaient sans doute perdu la vie ou avaient été torturées à mort. J'avais l'impression de jouer à l'autruche quand je me rendais compte de choses comme celle-ci. Inconsciemment, j'ignorais ce qui se déroulait presque devant mes yeux. Si je n'étais pas tombée amoureuse de Daley, et que ces sentiments soient réciproques, j'aurais surement fini par devenir une de ces né moldus tués et torturés. Cela arriverait sans doute avant la fin de cette guerre ... Et même si j'étais consciente de tout ce qui se passait, je mettais en quelques sortes des barrières en moi et la réalité de la guerre. Je l'observais qui s'intéressait ardemment à la décoration de son appartement. Je baissais ensuite les yeux. « Oui, je sais. », répondis-je d'une voix sérieuse. Même si je me sentais coupable d'agir comme cela, je ne pouvais pas rejeter mes sentiments, ni même le fait de vouloir que Daley soit heureux. Les conversations désagréable étaient de mises, en tout cas, j'en avais l'impression. Il n'y avait pas de disputes, c'était déjà ça. Nous passions ensuite à la dispute que j'avais eu avec Sam. Alors que je déballais le tout, j'observais les réactions de Daley. Ses doigts me forçant sur mon menton pour que je le regarde dans les yeux, un grognement au souvenir du "baiser" à Pré-au-lard, le silence pour me faire poursuivre. « Une épave.», repris t-il, et je secouais la tête en sachant qu'il se blâmait encore pour cela. Je pinçais les lèvres, ne sachant pas quoi ajouter. « En fait, je n'ai fait rien de plus que te jeter dans ses bras, il était là pour te réconforter, il était là quand tu en avais besoin. La seule chose que j'ai su faire, c'était l'encourager. Peut-être qu'il a raison, ce serait la solution de facilité pour toi, un gentil élève avec qui tu pourrais t'afficher sans avoir peur constamment..», continua t-il, et je secouais la tête, ne souhaitant pas du tout commençais sur une pente aussi glissante que celle-ci. Je passais ensuite, une main sur sa joue, les sourcils froncés alors qu'il soupira et déposa ensuite un léger baiser sur mes lèvres. Avant que je ne puisse ajouter quoi que ce soit, il repris la parole. « Mais aujourd'hui, c'est lui qui t'a poussé dans mes bras ! », dit-il avec un sourire. « Tu devrais savoir que je ne suis pas capable de choisir l'option de facilité. », le provoquais-je avant d'entendre du bruit provenant de sa chambre.

La petite Liadan ne tarda pas à sortir en se frottant les yeux interrogeant son père sur l'endroit où se trouvait son pyjama, puis sur qui j'étais. J'eus un sourire en direction de la fillette. Je regardais Daley prendre sa fille dans ses bras, et me présenta à sa fille. « Liadan, je voudrais te présenter une amie, voici Eden. », commença t-il, en dardant de son regard. « Eden, voici Liadan. », finis t-il. Et je continuais à sourire en direction de Liadan. La petite me regarda d'un regard inquisiteur, comme savait bien le faire son père. J'étais tellement habituée avec ce dernier que je ne fus pas surprise et comme je n'avais rien à cacher, je ne me sentis pas spécialement mal à l'aise. Je n'eus cependant pas le temps de répondre quoi que ce soit, qu'elle m'interrogeais déjà. « Tu joues aux échecs ? », me demanda t-elle. « Oui, mais très mal. », répondis-je en riant un peu. Je vis le visage de Daley se tendre comme si quelque chose n'allait pas. « Liadan, tu veux bien rester avec Eden quelques instants, je reviens. Je te donnerais ton pyjama quand je reviens et tu prendras ta douche. », dit-il en déposant sa fille à terre, et je l'interrogeais du regard. Alors que la petite Liadan fait ses yeux de chien battu pour ne pas aller à la douche. J'eus un sourire, voir Daley dans son rôle de père, me montrait encore une nouvelle facette de sa personnalité. Différente de toutes celles que j'avais déjà pu voir.

« On verra, si tu es sage, on pourra négocier. », lâcha t-il, avant que sa fille ne l'embrasse, et ne file sur le canapé. Il se dirigea ensuite vers moi. « J'en ai pour une minute, si cette personne entre dans mes appartements, je ne donne pas cher de notre peau à tous. », m'expliqua t-il, et je hochais la tête. « Je devrais m'en sortir. », dis-je en jetant un coup d'oeil à Liadan. Il s'éloigna rapidement, me laissant seule avec elle. « Alors, tu joues aux échecs ? », redemanda t-elle et je me dirigeais vers elle, m'asseyant sur le tapis de l'autre coté de la table basse. Le jeu d'échec trônant sur la table. « Tu veux commencer ? », lui demandais-je doucement, elle me fixa encore un instant avec son petit regard et me sourit. « OK. », dit-elle et me voilà embarquée dans une partie d'échec où elle ne me laissa aucune chance de gagner. Elle n'hésita pas à se moquer de moi lorsque je faisais un mauvais coup. « Pourquoi je t'ai jamais vu à la maison ? Je vois les amis à papa qu'à la maison. », demanda t-elle et je déglutis difficilement. Que devais-je répondre à cela ? A la façon dont elle me fixait, je savais bien qu'elle ne me laissait aucune chance de mentir, ne serais-ce qu'un peu. Un peu comme si j'étais en présence de Daley. « Parce que ton papa ne m'a pas invité dans ta maison. », répondis-je sincèrement en espérant que cette explication suffirait. Elle hocha la tête, et joua ensuite, abattant un nouveau pion. « Merci à Liadan, tu as confirmé que je n'avais aucune chance de te battre. », dis-je en riant. Elle me fit signe de venir m'assoir sur le canapé, et je ne me fis pas prier parce que mes fesses commençaient à se faire douloureuses. Elle se mit debout sur le canapé et se plaça derrière moi. Elle détacha mes cheveux qui étaient nouer en une queue de cheval. Je me laissais faire. J'entendis - avant de voir - la porte de l'appartement s'ouvrir, j'espérais que Daley soit seul et qu'il ait réussi à se débarrasser de la présence indésirable. « Faut que je t'apprennes à jouer, si tu veux me battre. Ou alors faudra demander à papa ! », était entrain de raconter Liadan, alors qu'il franchissait le seuil de ses appartements et je lui adressais un sourire.

Me pousser à toujours être sincère avec lui. Voilà ce que faisait sans cesse Daley, bien que la plupart du temps, je ressentais cela comme une intrusion parce que je ne pouvais pas omettre ce que je voulais. Mais je savais aussi que cela permettait, dans des moments comme celui-ci, de le rassurer sur mes sentiments et sur le fait que je ne le jugeais pas. La sincérité était payante car il me caressa la joue du bout des doigts puis m'attire vers lui pour déposer un baiser sur mes lèvres. Dans son langage dépourvu de mots, je savais bien, ce qu'il voulait me signifier. J'avais presque l'impression de pouvoir le comprendre sans qu'il ai même à parler. Et alors que nous dérivions sur le sujet "Sam", je ne pouvais pas m'empêcher de lui rappeler d'une manière un peu pitoyable, que c'était dans ses bras que j'avais choisi d'être. « C'est probablement insensé mais ça me plaît. », me dit-il. Ses paroles eurent un effet miroir, car il m'avait déjà fait remarqué qu'il aimait la folie qui été en moi. J'eus un sourire rieur et avant de sceller mes lèvres avec les siennes quelques secondes en guise de réponse. Cependant, Liadan sa fille ne tarda pas à se réveiller et à venir me faire passer le test de son regard perçant. Le même que celui de son père. Je ne ratais pas le sourire de Daley lorsque je répondis à sa fille, qui m'avait demandé si je savais jouer au échec. Mais il ne tarda pas à me laisser seule avec elle, lorsqu'un bruit provenant de son bureau se fit entendre. Il ne revint pas avant la fin de ma partie d'échec avec la petite Liadan. Aussi mignonne que terrible aux échecs. Elle ne m'avait pas laisser une seule chance de gagner. Je venais de me faire ridiculiser par une petite fille de huit ans. La grande classe. Daley réapparu dans l'enceinte de ses appartements alors que Liadan s'amusait à coiffer mes cheveux bruns, avec grand soin. « Liadan, Eden n'est pas une de tes poupées, pas question que tu lui fasses des couettes ! », s'exclama t-il, en ayant un ton qu'il voulait sans doute autoritaire, mais il n'était pas très convaincant. C'était sans doute l'effet que produisait Liadan sur lui. Un sourire s'étira sur mes lèvres, et je me retins de rire. Effectivement, je n'avais pas spécialement envie de me retrouver avec une tête de gamine. Déjà que je ne faisais pas plus âgée que mes dix-huit ans, autant ne pas faire un massacre de ma dignité. « Mais mes poupées n'ont pas d'aussi beaux cheveux ! Et puis tu pourrais lui apprendre à jouer aux échecs pendant que je la coiffe ! », rétorqua la petite sans lâcher mes mèches de cheveux. Je tournais la tête pour pouvoir la regarder. « C'est gentil Liadan, les tiens sont très beaux aussi tu sais ! », dis-je doucement, avec un sourire et touchant une de ses mèches à elles. La petite eut un sourire et je me retournais pour planter mon regard dans celui de Daley. La rencontre avec Liadan n'était pas si catastrophique si on mettait de côté le fait d'avoir perdu contre une petite fille.

Daley fit un mouvement de tête pour indiquer à sa fille, la direction de sa chambre. . « Tu vas d'abord prendre ta douche, je t'amène ton pyjama. », déclara t-il avant de prendre la petite dans ses bras et la poser ensuite au sol. Il ne lâcha rien même devant sa mine boudeuse. Je regardais Liadan se dirigeais vers la salle de bain et Daley vérifier qu'elle suivait bien ses directives, ce qui me fit sourire. Ce dernier revint vers moi et s'assit à mes côtés avant de passer ses doigts dans mes cheveux, à son tour. « Ça s'est bien passé ? Tu sais, même si tu avais été une pro, tu n'aurais eu aucune chance contre elle, elle est redoutable aux échecs ! », s'excusa t-il et je passais une main rapide sur sa joue, en souriant, prenant garde à ce que Liadan ne sorte pas au mauvais moment. « Elle a été adorable, et m'a permis de confirmer que j'étais encore plus mauvaise aux échecs que je le croyais. », dis-je malicieusement pour le rassurer. Qui aurait-pu croire que j'avais franchi le cap de la rencontre avec sa fille haut la main ? Du moins, c'est ce que je pensais parce que j'en étais sortie vivante et que cela ne s'était pas trop mal passé. « J'avoue que mes cheveux y sont pour quelque chose ! », ajoutais-je, avec une mine fière. « Dans ce cas, il va falloir que tu m'apprennes à jouer pour que je la battes un jour. », ris-je doucement. « Qui t'a rendu visite ? », finis-je, un ton plus bas.

Quand on avait appris à Daley la mort de la femme qui avait mis au monde son enfant, Daley s'était retrouvé avec une petite fille dans les bras et toutes les questions liées à ce que cela signifiait lui avait traversé la tête. Comment ferait-il pour jouer avec elle quand lui n'avait aspiré qu'à monter sur un balai toute son enfance ? Comment parviendrait-il à lui trouver les habits qu'il fallait quand il n'y connaissait rien à la mode des filles, comment ferait-il le jour où elle commencerait à lui parler des garçons et de son intérêt pour eux et surtout, comment réagirait-il quand elle en ramènerait un, éperdue d'amour pour un adolescent boutonneux ? Comment pouvait-il s'occuper seul d'une fille alors qu'il n'avait que dix-sept ans ? Et pourtant, il avait appris, il s'était intéressé, il s'était débrouillé tout le temps où il avait pu la garder près de lui dans le manoir de son père tout en effectuant ses missions de mangemort. Il l'avait élevé comme il l'avait pu et c'était tout ce qui lui importait. Elle était loin d'être une enfant capricieuse qui se prenait pour une petite princesse et qui menait son père par le bout du nez. Il la voyait si peu qu'il ne faisait pas preuve d'une trop grosse autorité mais il savait poser des limites. Et la petite fille le savait. Aussi, il préférait qu'elle ne transforme pas Eden en poupée géante pour son bon plaisir et n'eut aucun mal à le lui dire, même si elle protesta, comme à son habitude. « C'est gentil Liadan, les tiens sont très beaux aussi tu sais ! » Eden ne pouvait pas lui faire plus beau compliment puisqu'elle adorait qu'on lui dise ce genre de choses. Et son sourire en attesta immédiatement en regardant la brune en face d'elle. Liadan avait un grand cœur mais quelque chose serra le sien en voyant sa fille passer une dernière fois la main dans les cheveux de Eden pour venir dans ses bras. La petite avait besoin d'une présence féminine. Elle n'était entourée que d'hommes et même si cela n'en faisait pas un garçon manqué, il lui fallait une présence autre que celle de son père ou son grand-père et cette constatation lui fit froncer les sourcils tandis qu'il indiquait à Liadan ce qu'elle devait faire si elle voulait continuer à battre Eden aux échecs. Il finit par l'envoyer à la douche et s'assurer qu'elle lui obéissait avant de pouvoir s'asseoir à côté de la jeune femme et retrouver un comportement normal avec elle. « Elle a été adorable, et m'a permis de confirmer que j'étais encore plus mauvaise aux échecs que je le croyais. » Il haussa légèrement les épaules, sans cesser de passer sa main dans les boucles détachés de Eden et lui répondit d'un air distrait. « Tu sais, elle ridiculise certains invités de mon père de façon tout à fait délectable. J'ai toujours l'impression que c'est une façon pour elle de tester quelqu'un, comme si elle analysait son comportement à travers son jeu. Il tourna la tête vers elle pour la regarder, il savait sa fille très intelligente parce que c'était lui qui lui en avait appris un rayon sur les stratégies. « Et je pense savoir ce qu'elle a trouvé à travers le tien... » Il ne dit rien de plus, la regardant d'un air évasif, comme s'il cachait la plus grande information du siècle mais il savait parfaitement ce qui avait poussé Liadan à se rapprocher de Eden pour détacher ses cheveux de façon aussi naturelle. « J'avoue que mes cheveux y sont pour quelque chose ! » Il sourit, non sans passer une nouvelle fois sa main dans ses cheveux, parfaitement d'accord avec Liadan sur ce point-là.

« Dans ce cas, il va falloir que tu m'apprennes à jouer pour que je la battes un jour. » Il hocha la tête alors, même si la perspective d'une partie entre Liadan, Eden et lui avait quelque chose de naturel, ce qui l'effrayait un peu. « On se transmet le don de génération en génération mais je pourrais t'apprendre si tu veux prendre ta revanche, il n'y a plus que mon père et moi pour la battre aujourd'hui, même si ça risque de la mettre de mauvaise humeur. On s'est aussi transmis le don de détester perdre. » Déclara-t-il avec un petit sourire en coin dans sa direction. C'était tout un art chez les Ó Donnell il fallait bien le dire. Lorsque Daley perdait au quidditch quand il était jeune pouvait bouder des jours entiers sans s'en remettre et envoyer sur les roses qui voulait bien lui parler pendant ces jours de deuil. Mais il l'assumait totalement et heureusement, aux échecs, il restait imbattable. « Qui t'a rendu visite ? » Daley jeta rapidement un œil à la porte qui donnait sur sa chambre et tendit l'oreille pour entendre le jet de douche qui marchait toujours. Quand Liadan était sous l'eau chaude, elle pouvait y rester des heures. Il prit le même ton que la jeune femme et baissa la voix pour répondre. « Carrow, la sœur, j'ai essayé de l'expédier le plus rapidement possible, je crois qu'elle voulait savoir quand je prenais mes tours de garde. » Il haussa légèrement les épaules comme si la conversation ne l'avait pas plus intéressé que cela. D'un mouvement rapide, il s'approcha d'Eden encore un peu et lui dit. « Si tu veux rester ce soir, je pense que tu pourrais dormir avec Liadan, je prendrais le canapé. » Il n'était pas question que Eden s'endorme sur le canapé, c'était tout à fait impossible. Il s'approcha un peu plus pour pouvoir embrasser à nouveau Eden quand une voix l'interrompit brusquement. « Papa, t'as oublié mon pyjama ! » Il se recula rapidement et tourna la tête pour voir sa fille, emmitouflée dans une serviette bien trop grande pour elle et se rendit compte qu'elle n'avait pas pris la peine de bien s'essuyer, créant ainsi une légère inondation sur le sol. Elle n'avait pas essoré ses cheveux et s'était contenté de se couvrir de la serviette pour sortir de la salle de bain. Il leva les yeux au ciel tout en se redressant rapidement et en s'approchant de sa fille qui reculait déjà dans la chambre pour rejoindre la salle de bain. Il prit soin de ne pas glisser bêtement sur les flaques que sa fille avait déposé et se dépêcha de récupérer son pyjama dans le sac qu'elle avait préparé pour venir le voir. Il passa dans la salle de bain pour le lui passer, constatant qu'elle avait également fait de l'endroit une véritable baignoire. Il fronça les sourcils et sortit sa baguette, laissant le temps à Liadan pour s'habiller et s'appliqua à nettoyer les dégâts occasionnés par son petit démon. Et il n'eut pas le temps de retourner dans la salle de bain sur ce même démon courait déjà vers le salon, vêtue de son pyjama et reprit très vite sa place auprès de Eden. Il finit de nettoyer la salle de bain et revint rapidement dans le salon pour voir que Liadan préparait déjà le jeu d'échec. Avec un sourire, il rangea sa baguette dans sa poche et s'approcha à nouveau de la table. Il allait s'asseoir sur le canapé tandis que Liadan se mettait debout de l'autre côté de l’échiquier. Elle préférait jouer debout, il l'avait toujours soupçonné de vouloir être à hauteur de ses adversaires de cette manière. Il s'approcha de Eden pour avancer sa main vers le jeu mais Liadan lui attrapa et l'empêcha de toucher son pion. « Non, c'est de la triche si tu joues. » Il releva les yeux pour croiser les yeux de sa fille, toujours fasciné à chaque fois qu'il se rendait compte qu'elle lui ressemblait tant. Il recula les deux mains, comme s'il se rendait et désigna le plateau de jeu à Eden, non sans se pencher pour lui effleurer l'oreille et lui suggérer l'action qu'il allait faire avant que sa fille ne l'interrompe. Il s'assit ensuite confortablement en arrière et observa sa fille qui regardait Eden d'un œil intéressé. Il n'en revenait pas de voir que les choses se passaient si bien à cet instant. L'air de rien, Daley passa sa main derrière la jeune femme et la glissa sous son haut pour caresser simplement le bas de son dos avec son pouce pour l'encourager puisqu'il savait que sa fille ne le verrait pas de là où elle était.

Si on m'avait dit que j'allais rencontrer la progéniture de Daley dans un futur proche et que cela se passerait aussi bien, je n'aurais surement pas cru la personne. J'étais fascinée par le comportement de ce dernier avec la petite fille. Comme si j'étais entrée dans un monde parallèle. Un monde, où le fait que Daley soit père n'avait pas grand chose de surnaturel. Non, pas que j'avais douté de ses capacités, seulement cela ne collait pas vraiment avec certaines facettes de sa personnalité. Apparemment, Liadan avait hérité de son entêtement légendaire, mais aussi de sa grande intelligence niveau stratégie. Alors que Daley insistait sur le fait de ne pas me transformer en poupée à coiffer, la petite protesta, mais obéît. Je lui retournais le compliment sur ses cheveux qui sembla lui faire terriblement plaisir, à la vue du sourire qu'elle afficha quelques instants plus tard. Une main passa une dernière fois dans mes cheveux et je souris à mon tour, en regardant Daley accompagner sa fille avant de revenir. Et alors qu'il s'était installé à mes côtés, il passa à son tour sa main dans mes cheveux et je souris de plus belle. Décidemment, les O'Donnell avaient quelque chose avec mes cheveux ! . « Tu sais, elle ridiculise certains invités de mon père de façon tout à fait délectable. J'ai toujours l'impression que c'est une façon pour elle de tester quelqu'un, comme si elle analysait son comportement à travers son jeu. », me dit-il d'un air détaché. Et j'imaginais à peu prés ce que cela pouvait donner. Même si imaginer Liadan avec le père de Daley et ses "invités", me donner un peu la chair de poule. Je ne doutais pas un instant que Liadan soit capable de tester quelqu'un juste en jouant avec lui aux échecs. « Et je pense savoir ce qu'elle a trouvé à travers le tien... », reprit-il avec un sourire mystérieux qui en disait long, comme si il connaissait un grand secret que moi, j'ignorais. « Et qu'est-ce qu'elle a trouvé ? », l'interrogeais-je, malicieusement, le sourire aux lèvres, alors qu'il passait de nouveau sa main dans mes cheveux. Je le priais presque de m'apprendre à jouer aux échecs pour pouvoir (espérer) battre sa fille à ce jeu. « On se transmet le don de génération en génération mais je pourrais t'apprendre si tu veux prendre ta revanche, il n'y a plus que mon père et moi pour la battre aujourd'hui, même si ça risque de la mettre de mauvaise humeur. On s'est aussi transmis le don de détester perdre.. », déclara t-il et j'eus un léger rire. « Je ne sais pas pourquoi je m'en doutais ! Tu as le don pour ton caractère de cochon déteigne sur les personnes qui t'entourent. », le taquinais-je.

Alors je l'interrogeais sur la nature du visiteur, qui avait interrompu les présentations entre Liadan et moi-même. Il calqua son ton sur le mien, après avoir vérifié que la petite était toujours sous la douche. « Carrow, la sœur, j'ai essayé de l'expédier le plus rapidement possible, je crois qu'elle voulait savoir quand je prenais mes tours de garde. », m'annonça t-il et j'eus un frisson rien qu'en pensant au fait, qu'elle aurait pu nous surprendre tous les trois dans les appartements de Daley. Ses soupçons se seraient resserrés autour de moi, et cela aurait mis Daley et Liadan en danger. Je me renfrognais un peu en me disant que j'aurais plutôt du affronter la colère de Sam, au lieu de venir me réfugier chez Daley au moindre soucis. Il faudrait que je fasse plus attention, à cela à l'avenir. Je chassais ces idées noires, et me concentrais plus sur ma conversation avec Daley. « Si tu veux rester ce soir, je pense que tu pourrais dormir avec Liadan, je prendrais le canapé. », me proposa t-il, toujours sur le même ton. Et un sourire revint s'emparer de mes lèvres. « Liadan ne va sans doute pas apprécier que je dorme avec elle, c'est vrai, elle me connait à peine. Et je suis totalement capable de dormir sur le canapé. Je ne suis pas en sucre. », rétorquais-je, en le défiant un peu du regard. Regard qui resta dans ses prunelles alors qu'il s'approchait de nouveau de moi, et avant que ses lèvres aient pu effleurer les miennes, la petite Liadan refit son apparition en réclamant son pyjama. Emmitouflée dans sa serviette trop grande, mon sourire s'agrandit. Elle était vraiment adorable.

Je regardais Daley partir en direction de la chambre pour rejoindre Liadan. Je me sentais bien ici, sur ce canapé. J'avais peur de prendre trop gout à une soirée telle que celle-ci. Cela faisait presque peur en pensant, j'allais sans doute trop m'attacher à la fille de Daley. Ce qui était mauvais pour tout le monde. Du moins, mauvais tant que la guerre persistait ... J'étais encore dans mes pensées lorsque Liadan revint - vêtue de son pyjama - en courant. Elle commença à installer l'échiquier. Daley s'assit à mes côtés, approchant sa main du jeu pour m'apprendre à jouer, mais c'était sans compter sur sa fille qui l'arrêta dans son geste. Je me retins de rire sur le coup. « Non, c'est de la triche si tu joues. », dit-elle, et Daley battit en retraite avant de me glisser ses instructions à l'oreille. Liadan reporta son attention sur moi, d'un air intrigué. Je fis mine de réfléchir, et alors, je sentis les doigts de Daley dans mon dos. J'évitais de paraitre suspecte, et quand bien même son contact était délectable, et même si je savais que Liadan ne verrait rien, j'étais un peu embarrassée. Je me saisis alors d'un de mes pions et engageait le jeu. La petite fronça les sourcils en regardant son père d'un air sévère. « Arrête de lui dire ce qu'il faut faire. C'est pas du jeu ! », bouda t-elle. « Ne boude pas, Liadan. Promis, je n'écoute plus rien de ce qu'il va me dire d'accord ? », lui dis-je avec un sourire, alors qu'elle avait croiser les bras sur sa poitrine. La petite eut une moue, et commença à réfléchir à son prochain coup. Elle avait décidemment le caractère de son père ! Je tournais la tête vers ce dernier, avec un sourire, avant de me retourner vers le jeu. Liadan joua avec un sourire fier sur le visage. Je pressentais déjà que j'allais prendre une nouvelle raclée. Comme prévu, elle ne fit qu'une bouchée de moi. Victorieuse, elle se précipita vers moi, grimpant sur mes genoux. Ce qui me surprit, mais je ne la repoussait pas. « Elle est où ta chambre ? Il est tard, tu sais. Tu restes là cette nuit ? », me demanda t-elle, curieuse. Elle me prit de cours, et je ne savais pas comment lui répondre. Je n'étais pas vraiment adepte des pirouettes, je n'étais bonne qu'à dire la vérité.

Daley avait bien du mal à croire que quelques temps seulement auparavant, ce qui lui semblait si proche et lointain à la fois, il avait tenté de cacher l'existence de Liadan à Eden. Il avait menti, il avait blessé la jeune femme pour préserver son plus grand secret, celui que personne ne pouvait imaginer quand on le voyait au quotidien. Il était dur de voir Daley comme un père plutôt que comme un mangemort et il avait préféré éloigner Eden de lui plutôt que de lui dire simplement la vérité. Sa fille passait avant tout dans son cœur et dans son esprit et à une époque, elle était la seule chose qui comptait pour lui. Sauf que pour l'instant, dans ce moment d'intimité avec Eden, il avait du mal à croire qu'il avait pu lui cacher toutes ses choses. Tout lui semblait si naturel que cela lui faisait peur. Être ici, installé sur le canapé avec la jeune femme tandis que sa fille prenait sa douche sur ses directives, il avait bien du mal à se l'imaginer et pourtant, il agissait comme si tout était parfaitement normal, comme si les choses devaient être comme ça et pas autrement. Tellement normal qu'il se permettait même des gestes d'intimité avec Eden, parce que Liadan finirait un jour par découvrir le genre de relation qu'ils entretenaient, elle n'était ni dupe ni idiote et elle fouinait tout le temps de partout. Il savait alors qu'elle comprendrait très vite, même si son âge ne lui permettrait pas de comprendre la complexité de tout ce que cela entraînait. De plus, il savait déjà que Liadan appréciait Eden bien plus que n'importe quelle autre femme qu'elle avait pu rencontrer jusque-là puisque les seules qui défilaient chez eux étaient des proches de son père et surtout, des mangemorts. Elle les ridiculisait alors aux échecs et se faisait sa propre opinion. Elle était dotée d'une intelligence affûtée qu'elle avait développé en vivant dans le contexte actuel. Elle avait de quoi être méfiante avec un colocataire aussi énigmatique que Teagan Ó Donnell. « Et qu'est-ce qu'elle a trouvé ? » Il tourna légèrement la tête vers Eden et eut un sourire en coin, tout en laissant sa main glisser vers son cou pour lui masser doucement la nuque de ses doigts, comme dans un réflexe presque naturel. Il haussa légèrement les épaules et après un coup d’œil en direction de la chambre, il répondit. « Tu ne triches pas, tu joues comme tu es dans la vie, tu ne mens pas, tu ne cherches pas la meilleure stratégie pour faire tomber l'autre. Tu joues avec ton cœur. » Il disait cela presque de manière normale, comme si c'était logique qu'il lui fasse de tels compliments et pourtant même à lui, cela sonnait étrange à ses oreilles. Il était rare qu'il soit aussi accommodant mais la présence de sa fille le changeait radicalement et ajouté à cela la présence de Eden, il devenait bien plus qu’accommodant. Il fit une pause avant de la regarder et d'ajouter. « Tu n'essayes même pas de la faire gagner pour lui faire plaisir et ça, elle le sent également. » Et elle en avait vu défiler des femmes qui souhaitaient l'attendrir et l'amadouer parce qu'elle était la clé du cœur de Daley. Mais heureusement pour lui, son père avait arrêté son choix quant à sa future fiancée et il ne voyait plus défiler des héritières de sang pur pour lui mettre la corde au cou. Ce qu'il n'ajouta évidemment pas devant Eden, ne souhaitant pas remettre ce sujet sur le tapis aussi rapidement. Il sourit en la voyant rire et continua de faire courir ses doigts sur sa nuque délicatement pour l'entendre répondre. « Je ne sais pas pourquoi je m'en doutais ! Tu as le don pour ton caractère de cochon déteigne sur les personnes qui t'entourent. » Il arqua un sourcil, même si son sourire indiquait complètement qu'il n'était pas vexé pour un sous. « Mon caractère de cochon ? » Insista-t-il mais pas pour les raisons que Eden pourraient croire. Il n'aurait pas qualifié son caractère de cochon mais il aurait été bien plus sévère avec lui-même à vrai dire. Il était parfois totalement imbuvable et irritable, complètement obsédé par l'autorité et incapable d'user de formules de politesse normales, il avait pire qu'un caractère de cochon à ses yeux. « C'est pas tous les jours quelque chose dont je me vante, ça se retourne contre moi la plupart du temps. » Ajouta-t-il en désignant la porte de la chambre d'un mouvement de tête avant de désigner Eden elle-même. Elle était devenue têtue, presque autant que lui et c'était quelque chose qui jouait en sa défaveur lors de leurs disputes. Et il en allait de même avec Liadan.

En expliquant la raison de la visite de la sœur Carrow, Daley sentit Eden se renfrogner sur elle-même et il fronça les sourcils en devinant la raison de son mécontentement. Il ressera légèrement sa prise sur sa nuque pour avoir son attention. « Tu as bien fait de venir. » Dit-il simplement parce qu'il savait parfaitement ce qu'elle ressentait et ce à quoi elle pensait en cet instant. Il lui suffisait donc de la rassurer parce qu'il préférait la savoir là qu'à se disputer avec Sam ou à subir la colère de l'adolescent. Rien que pour lui, il allait peut-être modifier son programme du lendemain pour pouvoir le ridiculiser à nouveau en cours. Il fallait qu'il y réfléchisse. Mais d'abord, il fallait trouver une solution pour que tous puissent dormir dans les appartements de Daley ce soir. Et au sourire de la jeune femme, il devina qu'elle allait finir par le contredire. « Liadan ne va sans doute pas apprécier que je dorme avec elle, c'est vrai, elle me connait à peine. Et je suis totalement capable de dormir sur le canapé. Je ne suis pas en sucre. » Daley leva légèrement les yeux au ciel, comme pour réfléchir mais lorsqu'il répondit, il plongea son regard dans le sien, et presque aussi naturellement qu'il lui caressait le cou de ses doigts, il ne put s'empêcher de répondre. « Je n'avais pas ouvert la discussion au débat. » L'informa-t-il d'une voix légèrement plus autoritaire, parce qu'il n'était pas lui-même s'il ne tentait pas d'imposer sa volonté sans discussion possible. Elle dormirait avec Eden et elle n'avait pas besoin d'argumenter parce qu'il ne changerait pas d'avis sur ce point. Et pour lui, il était inutile d'exposer son point de vue à ce niveau-là. Son caractère de cochon, probablement.

Après avoir réceptionné sa fille à la sortie de la douche, une nouvelle partie d'échec s'engagea et il ne fut pas invité à y participer, il fut même presque violement interdit de jouer. Il sourit largement avant de glisser ses doigts dans le dos de la jeune brune qui s'apprêtait à affronter sa fille, non sans lui avoir donné quelques instructions au passage. « Arrête de lui dire ce qu'il faut faire. C'est pas du jeu ! » Daley arqua un sourcil, feignant une innocence qui ne réussit pourtant pas à attendrit sa fille et il ouvrit la bouche mais il fut pris de cours par Eden. « Ne boude pas, Liadan. Promis, je n'écoute plus rien de ce qu'il va me dire d'accord ? » Il tourna la tête vers elle et il garda une expression de surprise avant que son regard ne se tourne à nouveau vers Liadan qui semblait trouver le compromis à son goût, malgré l'air boudeur qu'elle affichait toujours. Elle le perdit bien vite en constatant qu'elle battait de nouveau Eden, malgré les tentatives de Daley de lui indiquer ce qu'elle devait faire. Il n'avait pas mis ses doigts dans son dos dans une raison précise. Il essayait de la guider mais n'y parvenait absolument pas et la petite fille ressortit victorieuse du jeu. Entre temps, Daley avait croisé ses jambes, posant sa cheville droite sur son genoux gauche et s'affalant légèrement dans le canapé. Lorsqu'il vit Liadan se précipiter sur le canapé, il se redressa légèrement mais suspendit son geste en la voyant grimper sur Eden. Il fronça légèrement les sourcils en sentant son cœur réagir à ce simple geste. « Elle est où ta chambre ? Il est tard, tu sais. Tu restes là cette nuit ? » Il vint immédiatement à la rescousse en répondant directement à sa fille. « Tu as raison jeune fille, il est tard et tu vas aller au lit. Eden dormira avec toi ce soir. » La petite tourna immédiatement la tête vers son père avant de porter son attention vers Eden puis de nouveau vers lui. « Et toi, tu dors où ? » Elle semblait accrochée à Eden, comme si elle n'avait pas l'intention de la lâcher et même lorsqu'il tendit une main vers elle, elle ne bougea pas. « Je dormirais sur le canapé. » Daley fut quand même soulagé de voir une moue boudeuse sur le visage de sa fille, il avait presque l'impression d'avoir été remplacé très vite. Mais il savait ce que la figure féminine signifiait pour Liadan, cela lui manquait terriblement et s'il s'était attaché à Eden, il y avait bien une raison. « Ohhh comme ça, on pourra parler comme quand Léa vient à la maison ! » Affirma immédiatement la petite fille avant de se lever des genoux de la brune pour se précipiter vers lui et investir ses bras à nouveau. Il leva légèrement les yeux au ciel et elle fit un signe de la main à Eden, semblant croire que lorsque la jeune femme irait se coucher, elle ne dormirait pas déjà à points fermés. Il fit un léger signe de la tête à Eden pour lui signifier qu'il revenait et se rendit dans sa chambre pour mettre sa fille au lit. Il rabattit la couverture sur son corps pour ensuite se pencher et l'embrasser sur le front. La petite fille vint immédiatement entourer son cou de ses petits bras pour lui murmurer à l'oreille combien elle aimait déjà Eden. Il sourit en l'embrassant à nouveau et la laissa se reposer. Il referma la porte de la chambre derrière lui et vint rejoindre immédiatement Eden sur le canapé, en profitant pour l'embrasser rapidement, ce qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de faire. « Je ne savais pas que tu étais un cas aussi désespéré aux échecs. » Souligna-t-il d'un air moqueur en s'installant sur le canapé pour profiter un peu du reste de la soirée avec la jeune femme avant qu'ils n'aillent se coucher.

Toutes les cachotteries et toutes les disputes semblaient être effacées de notre mémoire, pour pouvoir savourer ce moment. Je n'étais pas mécontente de me laisser aller après cette journée. Et malgré, ce que j'avais pu croire, rencontrer la fille de Daley n'avait été si effrayant que cela. En effet, la fillette m'avait mise à l'aise dés le premier instant, même si elle ne m'avait laisser aucunes chances de la battre aux échecs. Alors que cette dernière était à la douche sous les ordres de Daley, nous nous retrouvions tous les deux sur le canapé. Il fit son mystérieux, et je le questionnais pour l'inciter à parler, un peu plus. Il tourna la tête vers moi, descendant ses doigts sur ma nuque, la massant doucement. Je lâchais un soupir de contentement en l'écoutant. « Tu ne triches pas, tu joues comme tu es dans la vie, tu ne mens pas, tu ne cherches pas la meilleure stratégie pour faire tomber l'autre. Tu joues avec ton cœur. », déclara t-il presque naturellement. N'importe qui aurait pu croire qu'il parlait souvent avec son coeur et qu'il savait complimenter les personnes. Cependant, je n'étais pas dupe et je savais que ses compliments n'étaient pas dit à la légère. Un sourire vint illuminer mon visage et je ne l'interrompais pas. « Tu n'essayes même pas de la faire gagner pour lui faire plaisir et ça, elle le sent également », continua t-il, et je passais une main sur sa joue, juste pour le remercier de tels compliments. Et alors, je lui demandais de m'apprendre à jouer aux échecs pour pouvoir battre Liadan, il s'avéra qu'elle avait le même caractère que son père, ce qui ne m'étonna pas le moins du monde, mais qui me fit plutôt rire. « Mon caractère de cochon ? », insista t-il, et je savais bien que je ne l'avais pas vexé, en regardant son sourire. « C'est pas tous les jours quelque chose dont je me vante, ça se retourne contre moi la plupart du temps. », dit-il en désignant du mouvement de tête, la porte de la chambre puis me désignant moi. Je savais ce qu'il entendait par là. Il avait déteint sur sa fille, entre autres, mais sur moi aussi. J'étais devenue une tête de mule, aussi têtue que lui, ce qui était assez difficile à supporter lorsque nous étions en pleine dispute.

Je me renfrognais alors qu'il me disait que c'était la soeur Carrow qui lui avait rendu visite dans son bureau. Comme si il lisait dans mes pensées, il resserra ses doigts sur ma nuque, sans me faire mal, juste pour me faire comprendre, qu'il ne fallait pas que je pense ainsi. « Tu as bien fait de venir. », dit-il en me regardant dans les yeux et je hochais la tête, je n'avais pas envie de commencer à argumenter. Pourtant, je le contredisais pour le fait de savoir qui coucherait où ce soir. Il leva les yeux au ciel, avant de replonger ses prunelles dans les miennes, caressant toujours mon cou de ses doigts. « Je n'avais pas ouvert la discussion au débat. », déclara t-il et ce fut à mon tour de lever les yeux au ciel, mais je savais qu'il n'y avait pas d'issue possible. Il en avait décider ainsi et pas autrement.

Liadan ne tarda pas à revenir dans le salon, vêtue de son pyjama, son père sur les talons. La partie se déroula presque comme la première, la seule différence était que Daley avait ses doigts dans mon dos, et essayais de me guider comme il le pouvait. Mais Liadan ne fit qu'une bouchée de moi, une nouvelle fois. Elle vint ensuite se loger sur mes genoux, m'interrogeant avec curiosité. Par chance, ce fut Daley qui lui répondit. « Tu as raison jeune fille, il est tard et tu vas aller au lit. Eden dormira avec toi ce soir. », déclara t-il, et la petite tourna la tête vers lui. « Et toi, tu dors où ? », lui demanda t-elle. « Je dormirais sur le canapé. », lui répondit-il et la petite commença à prendre une mine boudeuse. Et je me retenais de dire à Daley que j'avais raison et que Liadan serait beaucoup mieux avec son père qu'avec une parfaite inconnue. « Ohhh comme ça, on pourra parler comme quand Léa vient à la maison ! », s'extasia la petite, et je devinais que Léa devait être une de ses amies. Elle quitta alors mes genoux pour aller se bottir dans les bras de son père. Elle me fit une signe de la main en partant se coucher et je lui souris. « Bonne nuit Liadan. », dis-je simplement. Daley ne tarda pas à revenir, ses lèvres effleurérent les miennes et je fus heureuse d'être enfin un peu seule avec lui. « Je ne savais pas que tu étais un cas aussi désespéré aux échecs. », souligna t-il et je lui donnais un lèger coup de poing dans l'épaule en signe de mécontentement avant de déposer ma tête au creux de son cou. « Je te l'avais bien dit !», répondis-je, en souriant un peu. La fin de soirée resta tranquille, et nous avons fini par aller nous coucher. La petite Liadan ne bougea pas d'un iota lorsque je soulevais les couvertures pour m'installer dans le lit. Je trouvais le sommeil assez vite, à mon plus grand plaisir.

THE END