Pour la semaine prochaine vous lirez les trois prochains chapitres de votre livre de botanique et vous me ferez un rouleau de parchemin sur les propriétés magiques des mandragores. L'élève qui aura la meilleure note se verra accorder cent cinquante points. Merci. Les élèves semblaient très motivés par mon annonce. Je devais avouer que j'étais assez fière de moi. Depuis que j'étais devenue professeur de botanique, j'arrivais à faire aimer la matière à certaine personne qui avant ne pouvait pas sentir les plantes sans faire une allergie. Je souriais assise derrière mon bureau et j'attendais que tous les élèves soient sortis pour m’étirer un peu. Ce soir, je n'avais pas la permission de sortie. Je devais surveiller les élèves collés et pour une fois il n'y en aurait pas beaucoup. Je détestais faire les heures de colle. Je trouvais cela complètement inutile. En effet, je ne voyais pas l'intérêt de rester assis à copier des lignes derrière un bureau. Cela ne leur servait strictement à rien. Cependant je n'avais pas le choix et ce soir là c'était moi qui étais de corvée. Si je n'avais ma fierté, je serai allée voir Timothy pour lui demander s'il pouvait me remplacer, sauf que là ce n'était pas possible, j'étais très en colère après lui depuis la dernière fois et je l'évitais grandement. Je n'avais pas compris la réaction de mon meilleur ami. Je n'avais absolument rien dit de mal et lui m'avait carrément renvoyé sur les roses. Je n'étais pas contente du tout qu'il m'ait parlé comme cela et c'était d'ailleurs la raison pour laquelle je refusais de lui parler depuis presque deux semaines. Voyant que l'heure était déjà bien avancée, je m'engageais dans le parc en direction du château et de la salle de retenue. Je m'asseyais devant le bureau en attendant que mes élèves arrivent. En fait, ils aimaient bien quand c'était moi qui leur faisais les heures de colle parce que je ne leur faisais jamais faire le travail qu'avait demander les professeurs. Je leur faisais plutôt faire des jeux ou encore je les aidais dans leur sortilège. Je pouvais très bien comprendre qu'ils ne soient pas emballés par les heures de colle - surtout que j'y avais été abonnée étant gamine - donc je ne voulais pas qu'ils perdent leur temps. Assise à mon bureau, je pensais tout de même voir plusieurs élèves rentrer dans la salle sauf que non. Il n'y avait qu'une jeune fille devant mes yeux et je ne la connaissais que trop bien. Il s'agissait de Ann ma petite cousine. J'en avais la responsabilité depuis le décès de mes parents et il ne me semblait pas que j'avais entendu dire qu'elle avait eu des heures de colle. Je savais qu'elle m'évitait depuis un long moment et je vis d'ailleurs au regard qu'elle jeta à la porte qu'elle avait une horrible envie de partir d'ici. Je me levais, lui souriais et lui montrais une place en face de moi. Comme il ne semblait n'y avoir qu'elle ce soir j'allais en profiter pour savoir pourquoi elle me fuyait comme la peste. Je fronçais les sourcils et mon visage se ferma. Le problème avec moi c'est qu'on voyait toujours quand j'étais en colère ou que quelque chose ne me plaisait pas du tout et là malheureusement pour elle je n'avais pas beaucoup apprécié qu'elle veuille se dérober devant moi. Je faisais le tour de mon bureau et m'asseyais dessus les jambes croisées. Je la regardais droit dans les yeux avant de lui dire : Qu'est-ce qu'il se passe Ann ? Pourquoi tu me fuis ? Je peux comprendre que tu sois attristée par la mort des parents mais de là à me fuir ! Il va falloir que tu me fournisses des explications jeune fille. Ce qu'il y avait de bien c'était que nous avions deux heures à passer ensembles. Elle ne pourrait pas me mentir bien longtemps.