(crg) ❝ all was well.

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 17/01/2013

ceinwen rees-gerrish

paroles, citation au choixx x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x
ft. teresa palmer ◊ running up that hill
✲ NOM : rees est le nom qu'elle a hérité de sa mère, gallois comme celle-ci ; gerrish est celui de son père, tout autant gallois que le précédent ; les fières origines de ses parents font tilt à n'importe qui, tout autant que le fort accent qu'elle a gardé. dès sa naissance, ses parents ont décidé qu'elle partagerait leurs deux noms. ✲ PRÉNOM(S) : ceinwen et juste ça, pas la peine de trouver de deuxième ou troisième prénom pour la rendre unique. ✲ ÂGE : vingt-six ans déjà, même si elle a de plus en plus l'impression de pouvoir bénir chaque nouvelle aube qu'elle vit. ✲ DATE ET LIEU DE NAISSANCE : le douze mai mille-neuf cent soixante-et-onze à caerdydd dans ce que ses parents ont toujours considéré comme le pays de galles. ✲ EMPLOI : fugitive à l'heure actuelle ; à une autre époque, elle avait une place à la gazette du sorcier, elle l'a perdue notamment parce qu'elle écrivait des articles un peu trop engagés pour la situation actuelle. ✲ STATUT DU SANG : née moldue et si elle craint le courroux de certains fous aujourd'hui, elle ne renie en rien ses origines. ✲ ANCIENNE MAISON : poufsouffle a été sa maison à poudlard et elle s'y est toujours plu. ✲ SITUATION AMOUREUSE : célibataire et elle n 'est pas prête à s'attacher à nouveau, ça évite d'avoir à traîner de potentielles cibles à chantage plus tard.

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C'est une baguette bien spéciale que celle de Ceinwen, sculptée avec soin du bois d'un if (symbole celte de la vie et de la mort), d'une rudesse inestimable. C'est il y a très longtemps que celle-ci a choisi son sorcier, à cette époque il n'avait que onze et a d'instinct su qu'elle était faite pour elle : bravoure, engagement et curiosité sont les principales qualités de cette baguette, spécialisée malgré tout en sortilèges. Le cœur de cette baguette recèle bien des mystères, mais c'est la magie d'un/une crin de licorne qui lui donne toute sa puissance.

L'avis de ton personnage sur VoldemortCe n'est pas tant lui que d'autres qu'elle craint : lui, c'est sûr, il ne se déplacerait pas pour elle, trop obnubilé par la simple idée de mettre la main sur Harry Potter. Ce qui l'effraye, c'est l'espoir qui gagne les sorciers aux âmes les plus noires, ceux qui sont enfin rassemblés sous une même bannière et qui ont alors toute la possibilité de laisser cours à leur folie meurtrière. Contrairement aux enfants de sorciers, elle n'a jamais grandi dans la mémoire de la dernière guerre du monde des sorciers, ou du règne tyrannique et effrayant de Voldemort, ses parents n'ont jamais teinté leurs histoires d'existence d'une lutte contre un monstre d'orgueil pareil. Peut-être est-ce pour ça qu'elle ne le craint pas particulièrement, et c'est seulement le réflexe qui la pousse à ne pas prononcer le nom maudit du Mage Noir. Curieuse qu'elle a été, on peut même dire qu'elle connait plus Tom Jedusor que Lord Voldemort, que les livres, les incessantes recherches qu'elle n'a eu de cesse d'accomplir auraient presque humanisé le monstre.

Ton personnage et l'Ordre du Phénix En tant que Directeur de Poudlard, Ceinwen a toujours admiré Albus Dumbledore, le considérant comme l'un des plus grands sorciers de l'histoire. Difficile pour elle de penser que quelque chose qu'il aurait créé puisse être aussi pourri que ce qu'elle n'a eu de cesse de dénoncer et pourtant, pourtant Ceinwen serait incapable de faire confiance en une organisation pareille. Rares sont ceux à qui elle confie sa confiance, et l'Ordre ne semble pas pouvoir en faire partie. Si elle admire ses membres pour leur courage et leur dévotion, elle reste incapable de dire si l'Ordre en tant "qu'organisation" sera capable de faire mieux que les Mangemorts eux-mêmes, ou que le Ministère vicié qui est en place à l'heure actuelle, car dans les sombres histoires de tous les sorciers qui composent cet ordre, il n'y a sans doute aucune place au juste milieu et cette guerre, elle ne la voit pas aussi manichéenne que d'autres. Pour sûr, elle ne rejoindra jamais un mouvement comme l'Ordre du Phénix, tout simplement parce qu'elle connait le passif de certains de ses membres, les lourds secrets d'autres.

Ton personnage et la situation actuelle Son côté terre à terre lui ferait presque croire que la guerre n'est qu'une phase essentielle pour une reprise à zéro du système bancal de l'heure actuelle. Et pourtant, Ceinwen est chaque fois plus gagnée par l'appréhension ; la guerre est longue, elle fait des morts et l'espoir de voir Voldemort être mis en échec par un sorcier de dix-sept ans à peine semble s'amenuiser de plus en plus. Sans doute que le naturel trop réaliste de la sorcière n'y a jamais cru, elle a toujours vaguement souri des exploits de Harry Potter sans cesse ressassés dans la Gazette du Sorcier : la destruction de la pierre philosophale, sa victoire au tournoi des trois sorciers, tout ce qui l'a lié à Voldemort dans les profonds tunnels du département des mystères. Jamais elle n'a cru que le sorcier mentait, lorsqu'il disait que le Mage Noir était de retour ; reste que la guerre ne semble pas avoir de fin, que Voldemort semble intouchable. La guerre Ceinwen la vit en constante fuite, ou dans l'attente du bon moment, de son moment ; elle n'est que trop peu faite pour les batailles qui imposent bravoure et puissance, elle n'a jamais ambitionné de vivre ainsi.

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MARY-W. ◊ 5j/7 de connexion
✲ PSEUDO : MARY-W. ✲ PRÉNOM : devine. ✲ PERSONNAGE : j'sais pas, réfléchis. ✲ PAYS : je suis le centre du monde. ✲ OU AS-TU TROUVÉ LE FORUM : dans les fesses d'un dragon. ✲ TON AVIS SUR PI : il est gros. ✲ UN DERNIER MOT : emma a tué le dragon.

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 17/01/2013

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« Rends-moi ça, stupide veracrasse ! » Il était trop occupé à ricaner pour tenir compte des paroles de la blonde. Pour une née-moldue, elle s’était facilement faite aux appellations et aux mots doux du monde magique, c’était généralement lui qui en faisait les frais. Avec son attitude, l’air qu’il se donnait, l’immaturité dont il faisait preuve (bien qu’il soit plus vieux qu’elle), il avait tout pour être détestable. Et même plus que détestable, si c’était un tant soit peu possible. « On dirait bien que tu ne sais pas à qui tu t’adresses, sale Sang-de-bourbe. » C’était une litanie qui sifflait si souvent d’entre les lèvres du jeune homme qu’elle n’en tenait même plus compte, réagissant dans un réflexe en s’emparant de sa baguette comme si elle avait été frappée par la foudre. Ici ou ailleurs, dans le monde magique ou au sein de celui où elle avait grandi, elle était fière de ses origines, et certainement pas à les renier pour un petit prétentieux comme lui. Ceinwen savait parfaitement cependant, qu’il ne craignait en rien son courroux, que ce soit avec les poings ou avec la magie ; il l’estimait sans aucun doute inférieure sous tous les angles. Difficile de trouver une quelconque tendresse masquée dans cette scène, alors que Thaddeus Appleby ne torturait pas ses camarades nés-moldus rien que pour l’amusement ou pour la forme, mais par dédain pur et dur. Ceinwen, la jeune Ceinwen aux cheveux d’or et admise à Poufsouffle comme tous ceux qui étaient considérés comme les faiblards du monde magique, n’avait pas échappé à son œil de lynx, et il n’avait que trop pris l’habitude de passer ses nerfs sur elle, les années faisant. C’en était trop, alors qu’il se croyait tout puissant, lui, le septième année, face à elle, la petite sorcière qui n’avait même pas encore passé ses BUSES. Bien évidemment, il ricana de sa bêtise affichée, mais elle ne baissa pas pour autant sa baguette, le défiant vaguement du regard. Dans le sac qu’il avait pris, il y avait toutes ses affaires de classe, des bouquins dont elle avait certainement besoin et surtout, son devoir de potion qu’elle avait mis des heures à préparer pour qu’il soit convenable. Beaucoup trop de travail en somme, pour qu’un cancrelat comme lui ne brise tous ses efforts pour le simple amusement de mettre à défaut la née-moldue qu’elle était. Elle n’était pas parmi les meilleurs élèves de Poudlard, ni parmi les plus mauvais, elle était dans le tas, une cible de choix en prime, pour un sorcier comme Thaddeus, et il ne manquait jamais de le lui faire comprendre, à chaque fois qu’elle avait le malheur de le croiser au détour d’un couloir. Il n’avait rien perdu de son sourire, et elle, rien de sa détermination affichée au fond de ses prunelles ; ils se cherchaient, la rage au ventre, la véhémence au bord des lèvres. Une seconde, deux et le professeur McGonagall apparut du milieu de la cour, traversant celle-ci au pas de course pour les réprimander tous les deux. Thaddeus n’écoutait même pas, occupé à fendre la foule de son regard clair pour trouver celui de la blonde, lui faire comprendre qu’il ne perdait en rien de tout le dédain qu’il avait pour elle, et que cette entrevue – trop courte – l’avait assez amusé pour le pousser à recommencer ; encore et encore. Elle l’ignora ; tout ce qu’elle voulait, c’était ses affaires.

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Il y avait eu les amourettes d’école primaire, celles à Poudlard, sans queue ni tête. Et puis il y avait Garalt. C’était un caprice, ou de l’amour pur et dur ; les deux se valaient, non ? Sa femme était morte, lui avait-on dit. Elle avait vingt ans, il en avait presque le double, mais il avait été doux et attentif, il était celui qui l’aidait, dans le grand monde du journalisme magique. Au sein de la rédaction de la Gazette, tout allait vite, rien n’avait de sens et c’était à lui qu’elle avait trouvé un point d’accroche. Il la poussait vers l’avant, elle était jeune et encore trop naïve. Beaucoup en riaient encore, se raillant d’elle, celle qui n’était qu’une assistante parmi tant d’autres, et qui ne gravirait jamais les échelons avec sa manière de voir le monde. Si idéaliste : peut-être avait-elle cru que les journalistes – moldus qu’elle avait connus dans son enfance, ou sorciers dont elle avait lu les torchons à longueur de journée à Poudlard – ne mentaient pas. Quelle idiote. Elle se pinça la lèvre, le rouge embrasant ses joues : il venait de la repousser, alors qu’elle s’était approchée, dans l’idée stupide de l’embrasser. Evidemment qu’il aimait sa défunte femme, elle, au milieu de tout ça, elle n’était que la pauvre fille qu’il avait pris en pitié : sa vie était tristement niaise à cet instant, digne du moment tragique d’une comédie romantique comme celles que ses parents regardaient quand elle était petite fille. Garalt n’était qu’un caprice qu’elle faisait, elle la petite fille paumée dans le monde des grands. Ce serait tout pareil, si elle était restée moldue, elle se serait sans doute amourachée d’un autre ; elle n’avait de toute manière jamais vraiment prêté attention à ses histoires d’amour, elles étaient courtes et éphémères, faites pour finir dans les larmes et la déception. Comme toutes les autres. Elle souffla de vagues excuses, il tenta de lui faire croire qu’il ne lui en tenait pas rigueur : les mêmes vagues politesses que toujours, elle espérait juste pouvoir disparaître. Et dire qu’elle était censée être une adulte, ou quelque chose s’en approchant vaguement : ses parents eux-mêmes, avaient décidé de s’enterrer au fin fond de l’Irlande profonde, loin de l’agitation de la grande ville où Ceinwen avait grandi, ils avaient eu besoin d’air frais, de calme. Tout parlait pour qu’elle grandisse un peu, cesse de faire l’adolescente accrochée au cou d’un type qui ne pouvait que la voir, finalement, comme une idiote gamine. C’était si classique ; sa vie de toute manière n’était faite que de classiques barbants. Elle était la digne Poufsouffle qui ne pouvait espérer mieux, sans doute : sa vie n’était pas un drame familial, ni une existence remplie d’aventures (contrairement à la défunte femme de Garalt, Ceinwen n’avait jamais ambitionné d’aller s’occuper des dragons dieu seul savait où), ni quoique ce soit digne de grands romans, c’était triste et inutile, mais elle s’en convenait jusque-là. Jusqu’à cet instant, cette clé de voute qui venait de s’effondrer, ne libérant qu’une chape de honte et de gêne dans tout l’esprit de la jeune sorcière. Elle n’écoutait qu’à peine ce qu’il tentait de dire, amis qu’il disait qu’ils étaient. Elle avait beau se grimer d’un air timide et distant, elle était presque trop téméraire pour cette vie-là.

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Le crac sourd brisa la tranquillité de la ville moldue endormie. Ses cheveux blonds masqués par une capuche de couleur sombre, Ceinwen prit quelques secondes à reconnaître les environs : plusieurs fois, en l’espace d’un an, elle était venue ici. Comme s’ils connaissaient les lieux d’eux-mêmes, les pas de la sorcière l’emportèrent dans une ruelle et un réseau de suivantes, jusqu’à ce qu’elle ne rejoigne l’entrée d’un immeuble, tout ce qu’il y a de plus classique : la meilleure planque, en somme, pour un sorcier que beaucoup détestaient au sein du Ministère. Galart avait passé toute l’année précédente à clamer la véracité des paroles de Potter et de Dumbledore sur le retour de Voldemort et Ceinwen, sans pour autant se soulever comme son ami l’avait fait, l’avait soutenu dans cette cause. Aujourd’hui, il s’avérait plus judicieux que l’un d’eux se trouve au cœur du système quand l’autre en avait été exilé sans aucune forme de procès. Ensemble, et avec l’aide de Lovegood et de son Chicaneur, ils avaient réussi à faire passer des articles tentant de prouver le retour du Mage Noir, que certains avaient lus, que beaucoup avaient ignoré. Ensemble, ils avaient été jusqu’à écrire un ouvrage d’une bonne centaine de pages, dénonçant les défauts et les combines du Ministère : sans doute aurait-elle atterri à la porte, ou même à Azkaban avec les pires traitres du monde moldu si on avait pu remonter jusqu’à elle. Personne ne l’avait fait, ou personne ne l’avait avoué. Entraînée dans le réseau de couloirs et d’escaliers, elle entra dans un des appartements, découvrant le bazar environnant et habituel que Garalt laissait derrière lui : elle ne faisait même plus de réflexion avec le temps, et d’ailleurs, il ne lui laissa pas le temps d’en faire, se précipitant à hauteur de la sorcière avant qu’elle n’ait manifesté sa présence. « Oublie tout ça, tu dois partir, Cei. » L’idée de protester lui brûla la gorge, persuadée qu’il la repoussait une fois de plus, lunatique qu’il était. Avec le temps, l’imbécile jeune fille était morte, la naïve Ceinwen avait laissé place à une sorcière qui ne rêvait que de faire basculer l’ordre des choses : Voldemort ou le Ministre de la Magie lui-même, les deux systèmes étaient pourris jusqu’à l’os, elle le savait. Mais il la coupa à nouveau. « Le message de l’Ordre passe en boucle partout, les Mangemorts se sont emparés du Ministère, ce ne sera pas long avant que la Gazette tombe officiellement entre leurs mains. Tu ne dois pas y retourner, tu m’entends ?! Passe chez toi prendre des affaires et pars. » C’était le coup de force de l’armée des Ténèbres que tout le monde appréhendait depuis des lustres déjà, le frisson d’effroi n’eut guère le temps de parcourir toute l’échine de la blonde qu’elle s’était déjà reprise. « Viens avec moi. » Il allait protester, c’était aussi un art de vivre chez lui, elle le coupa, la mine circonspecte. « Tu ne peux pas rester, et tu sais que j’ai besoin de toi. » Tous ceux qui l’avaient trainée dans la boue à Poudlard, l’arrogant Malefoy ainsi que tous les siens, elle les avait tous toujours détestés et son projet d’existence avait toujours été de les faire tomber. De faire tomber les masques de leur suffisance, la vérité sur leur héritage sanguin ou sur au combien leur âme était pourrie. Tout ça, c’était avant que Voldemort ne revienne, quand ces monstres d’arrogance pouvaient encore être arrachés de leur piédestal aux pieds duquel même le Ministère lui-même se prosternait. Ça n’avait plus d’importance aujourd’hui, si ce n’est toutes les informations qui étaient gravées dans sa tête, toutes les notes qu’elle avait prises depuis sa sortie de Poudlard. Si autrefois la supprimer aurait fait tâche, aujourd’hui plusieurs Mangemorts devaient vouloir sa tête : rien qu’en prévision, en prévision d’une potentielle chute de leur Maître, du risque qu’ils avaient à se retrouver en cour martiale, condamnés à Azkaban encore une fois. Ou parce qu’elle était une née-moldue, juste une née-moldue qui s’octroyait le droit de vouloir renverser le pouvoir.

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L’endroit était froid et sec, le silence pesant, étouffant. Grisant. Elle arrivait à peine à croire qu’elle pouvait ressentir une pareille lassitude, cet apaisement momentané alors qu’elle était en fuite. Ou plus vraiment en fuite. Les yeux fermés, le voile de ses paupières lui rappelait sans cesse ce qu’elle avait vécu, ce qu’elle aurait dû vivre. La fraction de seconde où elle avait transplané au mauvais moment, au mauvais endroit ; les Mangemorts, ici, partout autour d’elle, dans chaque coin de son champ de vision. Sa baguette, qui lui était prise, faisant d’elle une prisonnière désarmée. Et son regard, glacial comme les puits infernaux. Il lui avait donné le vertige, un effroi électrifiant tout son corps, dont elle gardait encore les marques, quelque part à la fleur de son épiderme. Ou peut-être étaient-ce les traces restantes de sa rencontre avec ses ennemis jurés, ceux qui auraient dû la tuer. Qui l’avaient laissé faire, lui, le type au regard froid. Et finalement. Elle était en vie. Ici, quelque part ou nulle part, le néant l’englobant. Elle ne pouvait pas sortir ; il n’y avait pas d’échappatoire. Et quand bien même elle s’avérait avoir assez de ressources pour sortir d’ici, elle ne tiendrait pas trente secondes, même face à un rafleur : seule, sans baguette, fatiguée comme elle l’était. Son geôlier jouissait certainement de ce sentiment de puissance qu’il avait sur elle, alors qu’elle lisait sur son visage trop souvent, un air dédaigneux qui lui était affreusement familier. Familier. Mais enterré sous des souvenirs qu’elle ne cessait de ramener à son esprit depuis qu’elle avait pris la fuite : ceux de sa famille, des êtres qui gravitaient dans sa vie comme les indispensables à l’équilibre de son existence. Des bribes de sa vie loin des cauchemars incessants qu’elle vivait à présent, depuis le retour du Mage Noir et de ses disciples impitoyables. Elle aurait été à Azkaban aujourd’hui, si elle n’avait pas eu le réflexe de fuir sitôt le Ministère tombé et pourtant, elle était presque incapable d’imaginer pire endroit que celui où elle était. Non pas victime d’incessantes tortures, ou de douleurs qui faisaient encore souffrir son corps tout entier. Juste ici, insignifiante, inutile ; réduite à néant par elle ne savait qui, un visage trop familier, une allure qui lui disait quelque chose, un nom au bord de ses lèvres qui lui échappaient à chaque fois qu’elle s’en approchait. Papoter n’avait jamais été un art dans lequel elle avait excellé, et avec lui, tout particulièrement, c’était bien le cadet de ses soucis : même pour tarir sa curiosité, elle ne parlait pas, restant sourde à tout parasite s’introduisant dans son esprit. Il parlait, des fois, pour se donner bonne conscience ou tout simplement pour ne pas la retrouver morte affamée ou assoiffée du jour au lendemain ; sa survie semblait importer pour le Mangemort, sans qu’elle ne puisse définir le dessein qu’elle était ainsi censée servir. Elle ne cherchait pas, répondant de vagues tirades pour ne pas perdre sa voix, ou pour s’assurer que la folie ne l’avait pas gagnée. Et puis, elle replongeait inlassablement dans ses pensées. Peu à peu, les heures étaient devenues un jour, et puis des jours ; lentement, si lentement mais qu’elle pouvait sentir chaque seconde traverser tout son être dans un désarroi glaçant ; elle ne montrait rien de la lassitude qui la prenait ; elle endurait, elle traversait. Elle patientait.

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Un craquement par-dessus son épaule manqua de la faire sursauter. Ce n’est que lorsque son esprit s’adapta à nouveau à l’idée qu’elle était libre, qu’elle osa jeter un regarde par-dessus son épaule. Desmond ne semblait pas savoir s’il pouvait approcher ou non, si bien qu’il resta immobile tout le long durant qu’elle le toisa, de loin, à la pénombre d’une lune blanchâtre. Ainsi, il avait un visage de cadavre, tiraillé par la fatigue, comme beaucoup d’autres. Le sien à elle en particulier, alors qu’elle se prenait encore à apprécier le vent frais de la nuit caressant son visage. Parfois, elle avait cru qu’elle ne retrouverait jamais ce sentiment grisant ; d’autres fois, elle avait su, su au plus profond de ses entrailles qu’ils viendraient pour elle. Ils venaient toujours, les uns pour les autres. « C’est Garalt qui avait tout planifié pour te sortir de là. Il n’avait juste pas prévu de tomber sur une troupe de Mangemorts deux jours avant. » La honte lui embrasa les joues, elle détournait le regard par réflexe. Depuis tout le temps déjà qu’elle avait eu l’occasion de remarquer l’absence de Garalt dans leurs rangs, depuis qu’elle savait qu’il avait été pris ; tué ou envoyé à Azkaban, personne n’en avait idée, ses pensées s’étaient attardées trop rarement sur lui. Elle était prise dans une confusion sans ordre logique, elle ressassait. Ressassait encore et toujours chacun des souvenirs qu’elle gardait de sa captivité : presque deux mois lui avait-on dit. Parfois ça lui avait paru être une éternité, parfois, une journée avait presque été trop courte. Elle s’était souvenue ; de lui, son allure, sa façon de parler, sa façon de la détester pour ce qu’elle était, lui, ramenant leurs vieux souvenirs communs de leur enfance à Poudlard. Thaddeus et tout ce qui allait avec lui. Une vague colère, la véhémence, et un brin incontrôlable de pitié qu’elle avait à son égard à présent. Maintenant qu’il lui avait raconté son histoire, les travers de sa fierté, comment celle-ci s’en retrouvait entachée par de lourds secrets. La Ceinwen de Poudlard aurait ricané de cette ironie du sort, la Ceinwen captive, chez lui, dans sa vie, se trouvait pathétique à ressentir de l’empathie vis-à-vis de la haine qu’il pouvait avoir contre l’idée d’être un né-moldu. « Je suis désolée pour ton frère. » « On le trouvera. » Elle ne voulut pas le contredire, ni même lui avouer que c’était complètement stupide d’avoir risqué la peau de tout le groupe pour la retrouver. Au final, elle se demandait encore ce qu’elle avait été, prisonnière d’un Mangemort ou cachée pour survivre. Le temps faisant, peut-être que la folie avait fini par germer dans son cerveau, au gré des échanges avec Thaddeus, des confidences qu’il avait pu lui faire. Elle était stupide de commencer à changer, de s’être peu à peu laissée apprivoiser, de s’être laissée aller à l’écouter avec de moins en moins d’indifférence. Sans doute qu’il lui avait confié tout ça avec la conviction qu’elle ne sortirait jamais de sa cage, et que ses secrets seraient bien gardés avec elle. Son esprit devait être bien faillible, pour qu’il ait réussi à s’y immiscer avec tant de facilité en si peu de temps, jusqu’à l’empoisonner, l’habiter, alors qu’elle aurait dû rejeter chaque instant qu’elle avait vécu en tant que prisonnière. C’est un geste de Desmond qui attira son attention, il lui tendait une baguette : en un coup d’œil, elle remarqua que ce n’était pas la sienne, et dédaigna l’objet aussi tôt. « Je sais que c’est pas la tienne, ça ne la remplacera jamais. C’est celle d’un rafleur, tu peux toujours l’essayer. » Il avait sans aucun doute remarqué sa réticence, et puis le désintérêt total qu’elle avait vis-à-vis de l’objet. Elle ne savait même pas si c’était Thaddeus qui avait sa baguette, ou si les Mangemorts qui l’avaient capturée l’avaient détruite, persuadée qu’elle était morte avec. « Je n‘en veux pas. » Encore moins d’une baguette qui avait dû commettre les pires atrocités possibles, une baguette qui avait sans doute été volée il y a des semaines déjà (à un né-moldu, qui sait), d’une baguette qui avait pactisé avec les Mangemorts et leur maître. Il insista malgré tout, dans un soupir de lassitude : dans ces moments-là, seul Garalt aurait été capable de lui faire entendre raison. « T’en as besoin, et tu le sais. Sans baguette, tu tiendras pas trois secondes. » C’était au tour de la blonde de souffler ; d’osciller d’une jambe à l’autre, prise d’hésitation. Ça, elle l’avait su dès qu’elle s’était retrouvée désarmée, c’est ce qui avait fait qu’elle était restée si longtemps sous la coupe d’Appleby. Comme une adolescente qui aurait fait une tâche déplaisante, elle attrapa la baguette, la fourrant à l’intérieur de sa veste sans rien dire. « Je retrouverai la mienne. Celle-là ne peut pas aller. » Elle n’avait rien d’une vendue, d’une traitresse, elle n’avait rien en commun avec un Rafleur, alors forcément, cette baguette ne lui conviendrait pas. Qu’importe, c’était la guerre après tout.